(19)
(11)EP 3 593 709 A1

(12)DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43)Date de publication:
15.01.2020  Bulletin  2020/03

(21)Numéro de dépôt: 19185888.5

(22)Date de dépôt:  11.07.2019
(51)Int. Cl.: 
A61B 5/00(2006.01)
A61B 5/16(2006.01)
(84)Etats contractants désignés:
AL AT BE BG CH CY CZ DE DK EE ES FI FR GB GR HR HU IE IS IT LI LT LU LV MC MK MT NL NO PL PT RO RS SE SI SK SM TR
Etats d'extension désignés:
BA ME
Etats de validation désignés:
KH MA MD TN

(30)Priorité: 13.07.2018 FR 1856504

(71)Demandeurs:
  • Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives
    75015 Paris cedex (FR)
  • Université Grenoble Alpes
    38400 Saint-Martin-d'Hères (FR)

(72)Inventeurs:
  • VILA, Gaël
    38054 GRENOBLE cedex 09 (FR)
  • GODIN, Christelle
    38054 GRENOBLE cedex 09 (FR)
  • CAMPAGNE, Aurélie
    38600 FONTAINE (FR)
  • CHARBONNIER, Sylvie
    38130 ECHIROLLES (FR)

(74)Mandataire: GIE Innovation Competence Group 
310, avenue Berthelot
69372 Lyon Cedex 08
69372 Lyon Cedex 08 (FR)

  


(54)PROCÉDÉ DE DÉTERMINATION DE L'ÉTAT DE STRESS D'UN INDIVIDU


(57) L'invention est un procédé de détermination d'un niveau de stress d'un individu, en fonction d'un paramètre physiologique de l'individu, le procédé comportant :
a) mesure d'une valeur du paramètre physiologique dans différentes périodes de calibration durant une période temporelle de calibration ;
b) définition d'une plage de variation des valeurs du paramètre physiologique mesurées lors des périodes de calibration ;
c) en fonction de la plage de variation, établissement d'une fonction d'appartenance, déterminant un niveau de stress de l'individu en fonction de la valeur du paramètre physiologique, le niveau de stress déterminé par la fonction d'appartenance pouvant évoluer entre :
- un niveau de repos, correspondant à un état de repos de l'individu ;
- un niveau de stress, correspondant à un état de stress de l'individu ;
- et au moins un niveau intermédiaire, compris entre le niveau de repos et le niveau de stress ;

d) suite à l'étape c), mesure d'une valeur du paramètre physiologique durant une période de mesure, et détermination du niveau de stress de l'individu en appliquant la fonction d'appartenance à la valeur du paramètre mesurée ;




Description

DOMAINE TECHNIQUE



[0001] Le domaine technique de l'invention est la détermination d'un niveau de stress d'un individu à partir d'au moins une mesure d'un paramètre physiologique effectuée sur l'individu. La détermination du niveau de stress est établie en mettant en oeuvre une fonction d'appartenance, découlant de la logique floue.

ART ANTERIEUR



[0002] Il est possible de déterminer un niveau de stress d'un individu à partir de mesures d'un ou de plusieurs paramètres physiologiques de ce dernier. Le paramètre physiologique peut être une activité cardiaque, mesurée par exemple par un électrocardiogramme (ECG) ou une simple détermination d'une fréquence cardiaque, ou une activité musculaire, mesurée par un électromyogramme (EMG), ou encore une mesure de la conductance électrique de la peau. La publication Ollander "A comparison of wearable and stationary sensors for stress detection", 2016 IEEE international conférence on Systems, Man and Cybernetics (SMC), Oct 2016, décrit comment certains paramètres physiologiques peuvent être utilisés pour établir un indicateur de stress d'un individu.

[0003] L'émergence de capteurs nomades et connectés, destinés à être portés par un individu, permet d'accéder à des mesures de paramètres physiologiques de façon simple et peu couteuse. Il s'agit par exemple de capteurs spécifiques pouvant être fixés à un bracelet ou intégrés dans des montres ou reliés à des smartphones. Par exemple, le dispositif Empatica E4 comporte différents capteurs permettant d'accéder aisément à des paramètres physiologiques de type activité électrodermale, activité cardiaque ou température.

[0004] A partir des paramètres mesurés, des algorithmes de classification peuvent être mis en oeuvre, de façon à déterminer si l'individu se trouve dans un état de stress ou dans un état de repos. Certains algorithmes de classification sont basés sur la logique floue. Ce type d'algorithme est par exemple décrit dans la publication Kumar M "Fuzzy techniques for subjective workload-score modeling under uncertainties", IEEE transactions on systems, man and cybernetics- part B, Vol. 38, No. 6, December 2008. Ce type d'algorithme suppose l'établissement d'une phase d'apprentissage, au cours de laquelle un individu est placé dans une situation de stress, ou dans diverses situations de stress. La publication De Santos Sierra A. et Al "Real-time stress détection by means of physiological signals", Recent Application in Biometrics (2011-07-27) décrit une approche analogue, selon laquelle au cours de l'apprentissage, l'utilisateur doit être successivement dans un état de stress ainsi que dans un état de repos. Le fait d'imposer un apprentissage, durant lequel l'individu est placé dans une situation de stress, est contraignant. De plus, la fiabilité de telles méthodes peut être compromise par les variabilités physiologiques d'un individu à un autre.

[0005] Les inventeurs proposent d'établir un procédé de détermination d'un niveau de stress d'un individu ne nécessitant pas de placer l'individu dans un état de stress lors de la calibration. Cela permet une mise en oeuvre particulièrement simple du procédé, à partir d'équipements portés par l'individu. De plus, la calibration peut être renouvelée de façon périodique.

EXPOSE DE L'INVENTION



[0006] Un premier objet de l'invention est un procédé de détermination d'un niveau de stress d'un individu, en fonction d'un paramètre physiologique de l'individu, dont la valeur est susceptible de varier en fonction du niveau de stress de l'individu, le procédé comportant les étapes suivantes :
  1. a) mesure d'une valeur du paramètre physiologique en différentes périodes de calibration;
  2. b) définition d'une plage de variation des valeurs du paramètre physiologique mesurées lors des différentes périodes de calibration ;
  3. c) en fonction de la plage de variation, établissement d'une fonction d'appartenance, déterminant un niveau de stress de l'individu en fonction de la valeur du paramètre physiologique, le niveau de stress déterminé par la fonction d'appartenance évoluant ou pouvant évoluer entre :
    • un niveau de repos, correspondant à un état de repos de l'individu, l'état de repos correspondant de préférence à l'état dans lequel se trouve l'individu lors des périodes de calibration ;
    • un niveau de stress, correspondant à un état de stress de l'individu ;
    • et au moins un niveau intermédiaire, compris entre le niveau de repos et le niveau de stress ;
  4. d) suite à l'étape c), mesure d'une valeur du paramètre physiologique durant une période de mesure, et détermination du niveau de stress de l'individu, durant la période de mesure, en appliquant la fonction d'appartenance à la valeur du paramètre physiologique mesurée durant la période de mesure.


[0007] Le procédé peut être tel que :
  • lors de l'étape c), le niveau de stress et chaque niveau intermédiaire sont déterminés en fonction de valeurs des paramètres physiologiques mesurées lors des périodes de calibration, l'individu étant de préférence dans un état de repos.
  • lors de l'étape c), le niveau de stress et chaque niveau intermédiaire sont déterminés en fonction d'une distance entre la valeur du paramètre physiologique mesurée, lors de l'étape d), c'est-à-dire lors de la période de mesure, et la plage de variation établie lors de l'étape b).
  • lors de l'étape a), lors de chaque période de calibration, l'individu est dans un état de repos ou est considéré comme étant dans un état de repos ;


[0008] L'étape c) peut comporter une prise en compte d'une distance seuil, de telle sorte que :
  • le niveau de repos correspond à une valeur du paramètre physiologique comprise dans la plage de variation résultant de l'étape b) ;
  • le niveau de stress correspond à une valeur du paramètre physiologique dont une distance, par rapport à la plage de variation, est supérieure à la distance seuil;
  • chaque niveau intermédiaire correspond à une valeur du paramètre physiologique en dehors de la plage de variation, et dont la distance, par rapport à la plage de variation, est inférieure à la distance seuil.


[0009] L'étape c) peut comporter un calcul d'un indicateur de dispersion des valeurs du paramètre physiologique mesurées lors des différentes périodes de calibration, la distance seuil étant déterminée en fonction de l'indicateur de dispersion. L'indicateur de dispersion peut être ou comprendre une étendue de la plage de variation, correspondant à un écart entre une valeur minimale et une valeur maximale de la plage de variation. La distance seuil peut être obtenue en appliquant un facteur d'échelle à l'étendue de la plage de variation.

[0010] L'étape c) peut comporter une attribution d'une valeur représentative de la plage de variation en fonction de quoi :
  • l'état de stress correspond à une valeur du paramètre physiologique dont la distance, par rapport à la valeur représentative, est supérieure à la distance seuil ;
  • chaque niveau intermédiaire correspond à une valeur du paramètre physiologique dont la distance, par rapport à la valeur représentative, est inférieure à la distance seuil.


[0011] Le paramètre physiologique peut être ou peut comporter :
  • une caractéristique de l'activité cardiaque de l'individu ;
  • ou une caractéristique d'une activité musculaire de l'individu ;
  • ou une caractéristique de l'activité corticale de l'individu ;
  • ou une caractéristique de l'activité électrodermale de l'individu ;
  • ou une température corporelle de l'individu ;
  • ou une caractéristique représentative d'un mouvement de l'individu.


[0012] Selon un mode de réalisation :
  • les étapes a) à c) sont mises en oeuvre indépendamment les unes des autres, respectivement pour différents paramètres physiologiques, pour établir autant de fonctions d'appartenance que de paramètres physiologiques considérés, chaque fonction d'appartenance étant associée à un paramètre physiologique ;
  • l'étape d) comporte une mesure des différents paramètres physiologiques, durant la période de mesure, et une détermination d'un niveau de stress de l'individu relativement à chaque paramètre physiologique, à l'aide de chaque fonction d'appartenance respectivement associée à chaque paramètre physiologique.


[0013] Le procédé peut comporter une étape e) de combinaison des niveaux de stress déterminés relativement à chaque paramètre physiologique, lors de l'étape d), pour obtenir un index multiparamétrique de niveau de stress. La combinaison peut être ou comprendre une somme, ou une somme pondérée. Lors de l'étape e), l'index multiparamétrique de niveau de stress peut être déterminé par un calcul d'une moyenne pondérée ou d'une médiane des niveaux de stress respectivement déterminés relativement à chaque paramètre physiologique.

[0014] Selon ce mode de réalisation, lors de l'étape c), chaque fonction d'appartenance peut être définie indépendamment l'une de l'autre.

[0015] Selon ce mode de réalisation, à chaque paramètre physiologique peuvent être associées une distance seuil ainsi qu'une plage de variation des valeurs du paramètres physiologiques mesurées durant les périodes de calibration.

[0016] Selon un mode de réalisation, la fonction d'appartenance, ou chaque fonction d'appartenance, est une fonction définie dans un intervalle compris entre la plage de variation et la plage de variation augmentée de la distance seuil. Elle peut être continue dans cet intervalle.

[0017] Un autre objet de l'invention est un dispositif de détermination d'un niveau de stress d'un individu, comportant :
  • un capteur, configuré pour mesurer un paramètre physiologique de l'individu, le capteur mesurant une valeur du paramètre susceptible de varier en fonction du niveau de stress de l'individu ;
  • un processeur, configuré pour mettre en oeuvre les étapes b) à c) d'un procédé selon le premier objet de l'invention, à partir de mesures de différentes valeurs du paramètre physiologique mesurées par le capteur lors de périodes de calibration, le processeur étant également configuré pour mettre en oeuvre l'étape d) à partir d'au moins une valeur du paramètre physiologique mesurée durant une période de mesure.


[0018] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description qui va suivre de modes particuliers de réalisation de l'invention, donnés à titre d'exemples non limitatifs, et représentés sur les figures listées ci-dessous.

FIGURES



[0019] 

La figure 1 représente un dispositif permettant une mise en oeuvre de l'invention.

La figure 2 illustre les principales étapes d'un mode de réalisation de l'invention.

Les figures 3A, 3B et 3C montrent différents exemples d'une fonction d'appartenance.

La figure 4 illustre les principales étapes d'un autre mode de réalisation de l'invention.

Les figures 5A et 5B montrent des résultats expérimentaux, au cours desquels on a déterminé un indicateur de stress multi-paramètrique, en mettant en oeuvre l'invention.


EXPOSE DE MODES DE REALISATION PARTICULIERS



[0020] On a représenté, sur la figure 1, un dispositif 1 permettant la mise en oeuvre de l'invention. Un capteur 2 est disposé contre le corps d'un individu, par exemple au niveau du poignet. Le capteur 2 est configuré pour mesurer la valeur d'un paramètre physiologique x(t) de l'individu durant une période de mesure t. Le terme période désigne un intervalle temporel, par exemple quelques secondes ou quelques minutes. La valeur du paramètre physiologique considéré peut varier en fonction d'un niveau de stress de l'individu. Le paramètre physiologique x peut être un paramètre tel que décrit dans les publications citées dans l'art antérieur, en étant désigné par le terme "caratéristique" ou le terme anglais "feature". Le paramètre physiologique peut être par exemple :
  • un paramètre lié à une activité cardiaque de l'individu, par exemple la fréquence cardiaque. Un tel paramètre peut être mesuré par des électrodes similaires à des électrodes d'un électrocardiogramme (ECG), ou par des moyens optiques, de type photoplethysmographie (PPG).
    Il peut également s'agir d'une moyenne de la fréquence cardiaque (HR) ou d'un paramètre de dispersion de la fréquence cardiaque tel que l'écart-type, calculés durant une période temporelle prédéterminée. Le paramètre physiologique peut résulter d'une analyse fréquentielle de l'activité cardiaque dont celle de l'intervalle inter-battements, connu de l'homme du métier sous la désignation IBI (Inter Beat Interval). Sur un ECG, cet intervalle peut s'étendre entre deux pics R de deux impulsions cardiaques consécutives. L'analyse fréquentielle peut être effectuée dans des plages de fréquences comprises entre 0 Hz et 0.5 Hz, et plus spécifiquement, par exemple entre 0 et 0.003 Hz (ultra basses fréquences), ou entre 0.003 et 0.04 Hz (très basses fréquences), entre 0.04 Hz et 0.15 Hz (basses fréquences), ou entre 0.15 Hz et 0.5 Hz (hautes fréquences).
  • Un paramètre lié à une activité musculaire de l'individu, ce type de paramètre pouvant être mesuré par électromyographie (EMG).
  • Un paramètre lié à l'activité électrodermale de l'individu, représentatif de propriétés de conduction électrique ou d'impédance électrique de la peau (par exemple la conductance ou l'impédance électrodermale) et/ou de propriétés capacitives de la peau. Il peut s'agir d'une valeur moyenne de la conductance de la peau ou de la moyenne de valeur absolue d'une dérivée de la conductance de la peau. Il peut également s'agir d'une fréquence, ou d'une durée moyenne ou d'une amplitude moyenne des réponses électrodermales calculées durant une période temporelle prédéterminée. Plus généralement, le paramètre considéré est une caractéristique d'une réponse électrodermale.
  • Une température de la peau de l'individu.
  • Une mesure d'un mouvement, par exemple d'une accélération selon au moins un axe, une telle mesure permettant de caractériser un tremblement ou une activité physique susceptible d'impacter la physiologie de l'individu. Le paramètre considéré peut être une norme de l'accélération.
  • Une mesure d'une activité corticale, par exemple à partir d'électrodes de type électroencéphalographie (EEG). Il peut par exemple s'agir d'une puissance spectrale dans une bande de fréquence prédéterminée calculée sur une période temporelle prédéterminée.


[0021] Le paramètre physiologique mesuré peut être un paramètre représentatif de l'activité cardiaque. Si HRj correspond à la fréquence cardiaque mesurée en un instant j, le paramètre physiologique x(t) à l'instant t peut être tel que :

Nj correspond aux nombres de mesures de fréquence cardiaque prises en compte, avec :

t - Njjt. Nj est dimensionné pour prendre en compte les mesures de fréquence cardiaque durant une durée glissante de quelques secondes ou quelques dizaines de secondes, voire quelques minutes, par exemple 60s.



[0022] Si IBIj correspond à l'intervalle inter-battements mesuré en un instant j, le paramètre physiologique x(t) à l'instant t peut être tel que :

Nj correspond aux nombres de mesures de fréquence cardiaque prises en compte,

avec : t - Njjt. Nj est dimensionné pour prendre en compte les mesures de fréquence cardiaque durant une durée glissante de quelques secondes, ou quelques dizaines de secondes, voire quelques minutes, par exemple 60s.



[0023] Les paramètres physiologiques décrits dans les deux paragraphes qui précèdent conviennent particulièrement bien à une mise en oeuvre de l'invention.

[0024] L'objectif de l'invention est de déterminer un niveau de stress Sl(t) de l'individu à différentes périodes de mesure t.

[0025] Le capteur 2 est relié à un microprocesseur 4, ce dernier étant relié à une mémoire 5 dans laquelle sont stockées des instructions pour mettre en oeuvre le procédé décrit ci-après. Le microprocesseur 4 reçoit les mesures du capteur 2, par une liaison filaire ou une liaison sans fil. Le microprocesseur 4 peut être porté par l'individu, en étant disposé au niveau du capteur ou en étant implanté dans un dispositif annexe porté par la personne, par exemple un objet nomade tel un smartphone. Le microprocesseur 4 peut également être distant de l'individu.

[0026] La figure 2 décrit les principales étapes d'un premier mode de réalisation de l'invention. Le procédé suppose une phase de calibration, ou d'apprentissage, au cours de laquelle on effectue un paramétrage du procédé. Il s'agit d'établir une fonction d'appartenance f, qui permet de relier la valeur du paramètre mesurée à un niveau de stress. Plus précisément, et comme décrit par la suite, la fonction d'appartenance f permet de relier la valeur mesurée du paramètre à un niveau d'appartenance à un état de stress ou à un état de repos.

[0027] La phase de calibration comprend les étapes 100 à 120. Un aspect important de l'invention est qu'au cours de cette phase, l'individu est au repos, ou, plus précisément, se considère comme étant au repos. Ainsi, la phase de calibration comporte des périodes de calibration tr, au cours desquelles l'individu est considéré comme uniquement dans un état de repos. Il n'est donc pas dans un état de stress. Au cours de la phase de calibration, le capteur 2 mesure une valeur du paramètre physiologique xr(tr), à différentes périodes tr, l'indice r désignant le fait que l'individu est considéré comme étant au repos. Si la calibration est effectuée alors que l'individu est dans un certain état de stress, cela nuit à la fiabilité de la détermination de l'état de stress de l'individu au cours d'instants de mesures postérieurs à la calibration.

[0028] Par état de repos d'un individu, on entend par exemple un état dans lequel l'individu est éveillé, mais son activité physique et mentale est minimale. Par exemple, l'individu est seul, assis ou allongé, et n'effectue aucune activité particulière. Dans la suite de la description, l'état de repos correspond à l'état dans lequel est l'individu durant la calibration.

[0029] Au cours de l'étape de mesure 100, le capteur mesure la valeur du paramètre physiologique xr(tr) correspondant à la période de calibration tr.

[0030] Au cours de l'étape 110, on incrémente la période de calibration tr, puis on réitère l'étape 100, ou on sort de la boucle d'itérations formée par les étapes 100 et 110. Lors de l'étape 110, la sortie de la boucle d'itérations peut être effectuée au bout d'un nombre prédéterminé d'itérations, ou en fonction des valeurs xr(tr) mesurées aux différentes périodes de calibration tr. Par exemple, on peut calculer une grandeur statistique à partir des valeurs xr(tr) mesurées lors des périodes de calibration tr et arrêter les itérations en fonction d'une évolution de cette grandeur statistique, et en particulier lorsque l'évolution de la grandeur statistique est négligeable. La grandeur statistique peut être la moyenne, ou la médiane, ou un indicateur de dispersion de type variance, ou écart-type, ou un écart entre une valeur maximale xr,max et une valeur minimale xr,min du paramètre physiologique x.

[0031] Au cours de l'étape 120, on utilise les valeurs xr(tr) mesurées au cours des différentes périodes de calibration tr pour définir la fonction d'appartenance f. Par exemple, on détermine une plage de variation Xr, dans laquelle s'étendent les valeurs xr(tr) mesurées au cours des différentes périodes de calibration tr, dites valeurs de calibration. La plage de variation Xr est délimitée par une valeur minimale xr,min et une valeur maximale xr,max. Ainsi, Xr = [xr,min, xr,max]. La plage de variation peut être caractérisée par son étendue Δxr. L'étendue est telle que Δxr = xr,max - xr,min (1).

[0032] L'étape 120 peut comporter l'application d'un test statistique pour éliminer des valeurs xr(tr) aberrantes. Un test de Dixon, connu de l'homme du métier, peut par exemple être effectué. L'élimination de valeurs aberrantes permet d'améliorer la fiabilité du procédé.

[0033] On peut également déterminer une distance seuil dS. La distance seuil dS peut être telle que:
dS = α × Δxr, (2), α étant un réel positif, désigné par le terme facteur d'échelle. La valeur du facteur d'échelle α dépend du paramètre physiologique considéré. Elle est typiquement comprise entre 0.1 et 0.5. Le facteur d'échelle permet de déterminer la distance seuil dS à partir de l'étendue Δxr, comme décrit par la suite.

[0034] La fonction d'appartenance f est destinée à définir un niveau de stress Sl à partir de la valeur d'un paramètre physiologique x(t) mesurée à une période de mesure t, postérieur à la phase de calibration. Le niveau de stress Sl peut par exemple varier entre 0 et 1, 0 correspondant à un état de repos et 1 correspondant à un état de stress de l'individu. Selon les principes de la logique floue, la fonction d'appartenance f peut définir des niveaux intermédiaires, compris entre 0 et 1, et correspondant à un état de stress intermédiaire. La fonction d'appartenance f est de préférence continue dans un espace de départ E défini par les valeurs susceptibles d'être prises par le paramètre physiologique mesuré. L'espace de départ E peut par exemple être l'ensemble des réels positifs. Ainsi, f :



[0035] Un exemple de fonction d'appartenance f est illustré sur la figure 3A :
  • Lorsque (t) ∈ Xr, c'est-à-dire lorsque xr,minx(t) ≤ xr,max, Sl(t) = f(x(t)) = 0 (3). Dans ce cas, la valeur du paramètre mesurée x(t) appartient à la plage de variation Xr. Le niveau de stress de l'individu est égal à 0, ce qui signifie que l'individu est considéré comme étant au repos, c'est-à-dire dans un même état que celui durant lequel la calibration a été effectuée. Il en est également ainsi lorsque x(t) ≤ xr,min.
  • Lorsque (t) ≥ xr,max + dS, Sl(t) = f(x(t)) = 1 (4). Le niveau de stress de l'individu est égal à 1, ce qui signifie que l'individu est considéré comme étant dans un état de stress. Ainsi, lorsque la valeur mesurée x(t) du paramètre est distante d'une distance supérieure à la distance seuil dS, de la plage de variation Xr, l'individu est considéré comme étant dans un état de stress.
    D'une façon plus générale, la fonction d'appartenance f est telle que lorsqu'une distance d(x(t),Xr) entre la valeur du paramètre physiologique x(t) et la plage de variation Xr, est supérieure à la distance seuil dS, le niveau de stress Sl(t) est égal à 1.
    Dans cet exemple, d(x(t),Xr) = d(x(t),xr,max). En utilisant la définition de la distance seuil donnée dans l'expression (2), la condition (4) peut s'écrire:

    La distance d(x(t),Xr) peut être une distance euclidienne ou une autre distance.
  • Lorsque xr,max < x(t) < xr,max + dS, Sl(t) = f(x(t)) ∈ ]0,1[(6). Le niveau de stress de l'individu est un niveau intermédiaire, compris entre 0 et 1. Dans l'exemple représenté sur la figure 3A, la fonction d'appartenance est linéaire par morceaux. Aussi, dans cet exemple, lorsque xr,maxx(t)xr,max + dS, Sl(t) = f(x(t)) =

    La normalisation par dS permet d'obtenir des niveaux d'état intermédiaire compris entre 0 (lorsque x(t) = xr,max) et 1 (lorsque x(t) = xr,max + dS). Ainsi, lorsque la valeur mesurée est comprise entre xr,max et xr,max + dS, la valeur de la fonction d'appartenance varie de façon monotone entre 0 et 1. Dans cet exemple, la fonction d'appartenance est croissante. Plus x(t) se rapproche de xr,max + dS, plus la valeur de la fonction d'appartenance est élevée.
D'une façon plus générale, la fonction d'appartenance f est telle que : lorsque x(t) ∉ Xr et d(x(t),Xr) < dS, (7) le niveau de stress est un niveau intermédiaire, compris entre le niveau correspondant à l'état de repos (c'est-à-dire l'état dans lequel la calibration a été effectuée) et le niveau correspondant à l'état de stress. Lorsque les niveaux de repos et de stress sont respectivement fixés à 0 et 1, et que la fonction d'appartenance est linéaire,



[0036] Selon une variante, représentée sur la figure 3B, la fonction f n'est pas linéaire par morceaux. Elle peut par exemple prendre une forme de type tangente hyperbolique ou de toute autre fonction sigmoïde.

[0037] L'exemple donné ci-dessus est valable lorsque la fonction d'appartenance f est croissante, c'est-à-dire que le niveau de stress est d'autant plus élevé que la valeur mesurée du paramètre physiologique l'est également. Dans certains cas de figure, par exemple lorsque le paramètre considéré est la résistance de la peau, la fonction d'appartenance f est décroissante : le niveau de stress est d'autant plus élevé que la valeur du paramètre mesurée est faible. Dans une telle configuration :
  • lorsque xr,minx(t), Sl(t) = f(x(t)) = 0 ;
  • lorsque (t) ≤ xr,min - dS, Sl(t) = f(x(t)) = 1 (9) ;
  • lorsque xr,min - dS < x(t) < xr,min, Sl(t) = f(x(t)) ∈ ]0,1[ (10). Si la fonction d'appartenance est linéaire par morceaux, alors lorsque xr,min - dS < x(t) < xr,min,

    La normalisation par dS permet d'obtenir des niveaux d'état intermédiaire compris entre 0 (x(t)xr,min) et 1 (x(t)xr,min - dS). La flèche → signifie "tend vers".


[0038] D'une façon générale, on peut attribuer une valeur représentative à la plage de variation Xr. En fonction de la distance d entre la valeur du paramètre x(t) et la valeur représentative, la fonction d'appartenance f détermine un niveau de stress Sl(t). Dans les exemples donnés ci-dessus, on a respectivement pris, comme valeur représentative, la valeur maximale xr,max et la valeur minimale xr,min de la plage de variation. Selon d'autres exemples, la valeur représentative peut être un indicateur statistique appliqué aux valeurs de calibration xr(tr) mesurées au cours de la calibration. Il peut par exemple s'agir de la moyenne Xr ou de la médiane med(Xr) des valeurs de calibration. Il peut également s'agir d'un fractile, par exemple un quartile (le premier quartile, lorsque la fonction d'appartenance est décroissante ou le quatrième quartile lorsque la fonction d'appartenance est croissante) ou un décile (par exemple le premier décile lorsque la fonction d'appartenance est décroissante ou le dixième décile lorsque la fonction d'appartenance est croissante). Le niveau de stress, correspondant à une valeur mesurée d'un paramètre x(t), peut alors être calculé en fonction de la distance entre la valeur du paramètre et la valeur représentative de la plage de variation. La distance d peut être normalisée par un indicateur de la dispersion des valeurs de calibration, par exemple l'étendue Δxr de la plage de variation ou l'écart type des valeurs de calibration xr(tr).

[0039] Le facteur d'échelle α peut être déterminé en fonction d'un indicateur de dispersion des valeurs mesurées au cours de la calibration. L'indicateur de dispersion peut être l'étendue Δxr de la plage de variation Xr. Il peut également s'agir d'une variance ou d'un écart type des valeurs de calibration xr(tr).

[0040] Les étapes 130 et 140, décrites ci-après, correspondent à une phase d'utilisation du capteur 2 pour estimer un état de stress de l'individu pour lequel la fonction d'appartenance f a été définie. Au cours de l'étape 130, on effectue une mesure du paramètre physiologique x(t) à une période de mesure t. Le paramètre physiologique x(t) mesuré à chaque période de mesure est le même que celui mesuré lors des périodes de calibration.

[0041] Au cours de l'étape 140, on applique la fonction d'appartenance f, préalablement définie, à la valeur x(t) du paramètre physiologique à la période de mesure, de façon à déterminer un niveau de stress Sl(t) = f(x(t)). A l'issue de l'étape 140, la période peut être incrémentée et une autre itération des étapes 130 à 140 est effectuée.

[0042] Ainsi, selon le procédé précédemment décrit, la calibration n'est effectuée uniquement avec des valeurs du paramètre mesurées lors de la calibration, alors que l'individu est considéré comme étant dans un état de repos. La calibration ne nécessite pas d'effectuer des mesures du paramètre alors que l'individu se trouve dans un état de stress. Un avantage de la méthode est que la calibration est plus rapide et plus simple à réaliser. Un autre avantage est que la calibration peut être renouvelée périodiquement, afin de tenir compte d'une éventuelle variabilité physiologique de l'utilisateur. Dans ce cas, lorsqu'un renouvellement est souhaité, suite à l'étape 140, le procédé met en oeuvre les étapes 100 à 120. La calibration étant particulièrement simple à réaliser, des renouvellements de la calibration peuvent être réalisés fréquemment.

[0043] Un exemple d'application est représenté sur la figure 3C, le paramètre mesuré étant une fréquence cardiaque moyenne durant une période d'une minute. Au cours de la phase de calibration, les valeurs de la fréquence cardiaque moyenne ont été mesurées entre 78 et 85 battements par minutes. Ainsi, Δxr = 7 . On obtient alors la fonction d'appartenance telle que représentée sur la figure 3C en considérant α = 1. Ainsi :
  • lorsque x(t) < 85, le niveau de stress est égal à 0, l'individu étant dans un état de repos ;
  • lorsque 85 < x(t) ≤ 92, le niveau de stress est compris entre 0 et 1 ;
  • lorsque x(t) > 92, le niveau de stress est égal à 1, l'individu étant dans un état de stress.


[0044] Selon un mode de réalisation, la méthode décrite ci-dessus peut être appliquée en mesurant simultanément différents paramètres xi, l'indice i identifiant le paramètre considéré, avec 1 < iI, I désignant le nombre de paramètres physiologiques considérés. On a représenté, sur la figure 4, les principales étapes de ce mode de réalisation.

[0045] Pour chaque paramètre physiologique xi, on effectue une calibration selon des étapes 100i, 110i et 120i. Ces étapes sont respectivement similaires aux étapes 100, 110 et 120 précédemment décrites. Elles sont mises en oeuvre respectivement à partir de valeurs xr,1(tr) ...xr,i(tr) ...xr,I(tr), des paramètres physiologiques considérés, à différentes périodes de calibration tr.

[0046] Chaque étape 120i est effectuée en considérant une plage de variation Xr,i, du paramètre xi au cours de la calibration. La plage de variation Xr,i présente une étendue Δxr,i. A chaque paramètre physiologique xi est affecté un facteur d'échelle αi. On note que le facteur d'échelle αi peut être différent d'un paramètre physiologique à un autre. L'étape 120i permet de définir une fonction d'appartenance fi relativement au paramètre physiologique xi. Les fonctions d'appartenance fi, fi+1 respectivement associées à de deux paramètres différents xi, xi+1, sont établies indépendamment l'une de l'autre. Il est cependant préférable que pour chaque fonction d'appartenance, l'état de repos et l'état de stress correspondent respectivement aux mêmes niveaux, par exemple 0 pour l'état de repos et 1 pour l'état de stress. On aboutit ainsi à une définition de I fonctions d'appartenance f1...fI, respectivement associées aux I paramètres physiologiques mesurés x1...xI. A chaque paramètre physiologique considéré peut correspondre une plage de variation, déterminée lors de la calibration, ainsi qu'une distance seuil. Chaque fonction d'appartenance fi est établie en fonction de la plage de variation et de la distance seuil associées à chaque paramètre physiologique.

[0047] Après que chaque fonction d'appartenance fi a été définie, le procédé comporte une étape 130i, mise en oeuvre pour chaque paramètre xi(t) mesuré à une période de mesure t, de façon à déterminer un niveau de stress Sli(t) associé à chaque paramètre xi(t), selon l'expression Sli(t) = fi(xi(t)). On aboutit ainsi à une définition de I niveaux de stress Sl1(t)...SlI(t), respectivement associées aux I paramètres physiologiques considérés x1...xI.

[0048] Au cours d'une étape 150, les différents niveaux de stress Sl1(t)...SlI(t), respectivement associés à chaque paramètre xi(t), sont combinés, de façon à déterminer un niveau de stress global, ou multiparamétrique, Sl(t), selon les principes de la logique floue. La combinaison peut être un calcul d'une valeur moyenne ou d'une valeur médiane. Il peut également s'agir d'une moyenne pondérée, dans laquelle chaque niveau de stress Sli(t) est affecté d'un facteur de pondération λi dépendant de l'importance que l'on souhaite attribuer au paramètre physiologique xi relativement aux autres paramètres considérés. La combinaison des différents niveaux de stress Sl1(t)...SlI(t) peut être effectuée en appliquant des règles d'inférence prédéterminées.

[0049] A partir du niveau de stress multiparamétrique Sl(t), on peut déterminer si l'individu se trouve dans un état de stress. Des premiers essais expérimentaux ont montré que lorsque le niveau de stress multiparamétrique Sl(t) est supérieur à 0.3 ou 0.4, on peut considérer que l'individu se trouve dans un état de stress dans la période de mesure.

[0050] Par ailleurs, à partir du niveau de stress multiparamétrique Sl(t), on peut définir un état d'activité, correspondant à un état intermédiaire entre l'état de repos et l'état de stress. L'état d'activité correspond à un individu effectuant une activité physique ou mentale normale, sans être en état de stress. L'état d'activité correspond à un niveau de stress multiparamétrique s'étendant entre:
  • le niveau de stress multiparamétrique pour lequel on considère que l'individu est en état de stress ;
  • et niveau de stress multiparamétrique pour lequel on considère que l'individu est en état de repos.


[0051] Des essais expérimentaux ont été effectués sur une cohorte de 20 sujets âgés de 19 à 30 ans, soumis successivement à quatre situations de stress différentes:
  • une première situation de stress, connue de l'homme du métier par le terme "test D2", au cours de laquelle le sujet doit reconnaître, en temps limité, des symboles distribués parmi des symboles visuellement proches, ces derniers étant désignés par le terme "distracteur". Il s'agit d'un test d'attention sélective usuel.
  • Une deuxième situation de stress, connue de l'homme du métier par le terme "MST", signifiant "Mental Stress Test", au cours de laquelle le sujet doit compter, à rebours, en partant (par exemple) du nombre 1022, par incréments de 13, en étant filmé et en présence de deux observateurs.
  • Une troisième situation de stress, connue de l'homme du métier par le terme "SECPT", signifiant "Socially Evaluated Cold-Pressure Test", au cours de laquelle le sujet place sa main dans de l'eau très froide (de 0° à 4°C) pendant trois minutes, en présence d'un observateur.
  • Une quatrième situation de stress, connue de l'homme du métier par le terme "TSST", signifiant "Trier Social Stress Test", au cours de laquelle le sujet est filmé durant une simulation d'entretien de recrutement devant deux observateurs.


[0052] Au cours de chaque test, trois types de signaux physiologiques ont été mesurés :
  • l'activité cardiaque a été mesurée en utilisant deux électrodes ECG ;
  • la conductance cutanée a été mesurée grâce à deux électrodes situées sur la phalange médiane du majeur et de l'index de la main non dominante;
  • l'activité musculaire a été mesurée en utilisant des électrodes EMG disposées au niveau du muscle corrugateur du sourcil et des muscles orbiculaires supérieurs et inférieurs.
Les signaux ont été acquis selon une fréquence d'acquisition de 1000 Hz.

[0053] Au cours d'une phase préliminaire, on a sélectionné des paramètres x, ou features, les plus adaptés à la détection d'une situation de stress. Il s'agit de :
  • la moyenne de la fréquence cardiaque ;
  • l'écart type de la fréquence cardiaque ;
  • une puissance spectrale moyenne de l'intervalle inter-battement dans la bande spectrale des ultra-basses fréquences ;
  • une puissance spectrale moyenne de l'intervalle inter-battement dans la bande spectrale des très basses fréquences ;
  • la conductance cutanée moyenne ;
  • la moyenne de la valeur absolue de la dérivée de la conductance cutanée;
  • la proportion d'échantillons positifs dans la dérivée de la conductance cutanée.


[0054] La valeur de chaque paramètre est calculée en considérant une période de mesure comprise entre 3 et 5 minutes.

[0055] Pour chaque paramètre, on a établi une fonction d'appartenance, comme précédemment décrit.

[0056] On a ensuite combiné chaque paramètre, et sa fonction d'appartenance, pour former un indicateur de stress multiparamétrique, ou indicateur de stress "multi-features". Cet index est obtenu en effectuant une moyenne de la valeur de la fonction d'appartenance pour chaque paramètre.

[0057] La figure 5A représente, pour chaque situation de stress (axe des abscisses), et pour chaque individu testé (axe des ordonnées), une valeur de l'indicateur de stress multiparamétrique, représentée en niveaux de gris.

[0058] La figure 5B montre la valeur moyenne, pour l'ensemble des individus testés, de l'indicateur de stress multiparamétrique.

[0059] On observe que les valeurs les plus élevées de l'indicateur de stress sont obtenues pour le test TSST.

[0060] L'invention pourra être mise en oeuvre pour le suivi du niveau de stress d'individus. Il peut par exemple s'agir d'un suivi du niveau de stress en milieu professionnel, ou du suivi du niveau de stress chez des individus sujets à une anxiété lors de situations particulières, par exemple dans un moyen de transport. Elle peut également être appliquée au suivi du niveau de stress d'un sportif.


Revendications

1. Procédé de détermination d'un niveau de stress d'un individu, en fonction d'un paramètre physiologique de l'individu, dont la valeur est susceptible de varier en fonction du niveau de stress de l'individu, le procédé comportant les étapes suivantes :

a) mesure d'une valeur du paramètre physiologique (xr(tr)), en différentes périodes de calibration (tr) ;

b) définition d'une plage de variation (Xr) des valeurs du paramètre physiologique mesurées lors des différentes périodes de calibration ;

c) en fonction de la plage de variation (Xr), établissement d'une fonction d'appartenance (f), déterminant un niveau de stress (Sl) de l'individu en fonction de la valeur du paramètre physiologique, le niveau de stress déterminé par la fonction d'appartenance évoluant entre :

- un niveau de repos, correspondant à un état de repos de l'individu ;

- un niveau de stress, correspondant à un état de stress de l'individu ;

- et au moins un niveau intermédiaire, compris entre le niveau de repos et le niveau de stress ;

d) suite à l'étape c), mesure d'une valeur du paramètre physiologique (x(t)) lors d'une période de mesure, et détermination du niveau de stress de l'individu (Sl(t)), durant la période de mesure, en appliquant la fonction d'appartenance (f) à la valeur du paramètre physiologique mesurée durant la période de mesure ;

le procédé étant tel que lors de l'étape c), le niveau de stress et chaque niveau intermédiaire sont déterminés :

- en fonction de valeurs des paramètres physiologiques mesurés, lors des périodes de calibration ;

- et en fonction d'une distance (d(x(t),Xr)) entre la valeur du paramètre physiologique mesurée lors de l'étape d) et la plage de variation (Xr) définie lors de l'étape b) ; le procédé étant caractérisé en ce lors de l'étape a), lors de chaque période de calibration, l'individu est considéré comme étant dans un état de repos.


 
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel l'étape c) comporte une prise en compte d'une distance seuil (dS), de telle sorte que :

- le niveau de repos correspond à une valeur du paramètre physiologique (x(t)) comprise dans la plage de variation (Xr) résultant de l'étape b) ;

- le niveau de stress correspond à une valeur du paramètre physiologique (x(t)) dont une distance (d(x(t),Xr)), par rapport à la plage de variation (Xr), est supérieure à la distance seuil (dS);

- chaque niveau intermédiaire correspond à une valeur du paramètre physiologique (x(t)) en dehors de la plage de variation (Xr), et dont la distance (d(x(t),Xr)), par rapport à la plage de variation, est inférieure à la distance seuil (dS).


 
3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel l'étape c) comporte un calcul d'un indicateur de dispersion des valeurs (xr(tr)) du paramètre physiologique mesurées lors des différentes périodes de calibration, la distance seuil (dS) étant déterminée en fonction de l'indicateur de dispersion.
 
4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel l'indicateur de dispersion est ou comprend une étendue de la plage de variation (Δxr), correspondant à un écart entre une valeur minimale (xr,min) et une valeur maximale (xr,max) de la plage de variation.
 
5. Procédé selon la revendication 4, dans lequel la distance seuil (dS) est obtenue en appliquant un facteur d'échelle (α) à l'étendue de la plage de variation.
 
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications de 2 à 5, dans lequel l'étape c) comporte une attribution d'une valeur représentative de la plage de variation (xr,max, xr,min, Xr) en fonction de quoi :

- l'état de stress correspond à une valeur du paramètre physiologique dont la distance, par rapport à la valeur représentative, est supérieure à la distance seuil (dS) ;

- chaque niveau intermédiaire correspond à une valeur du paramètre physiologique dont la distance, par rapport à la valeur représentative, est inférieure à la distance seuil (dS).


 
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le paramètre physiologique est ou comporte :

- une caractéristique de l'activité cardiaque de l'individu ;

- ou une caractéristique d'une activité musculaire de l'individu ;

- ou une caractéristique de l'activité corticale de l'individu ;

- ou une caractéristique de l'activité électrodermale de l'individu ;

- ou une température corporelle de l'individu ;

- ou une caractéristique représentative d'un mouvement de l'individu.


 
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel :

- les étapes a) à c) sont mises en oeuvre indépendamment les unes des autres, respectivement pour différents paramètres physiologiques (xi), pour établir autant de fonctions d'appartenance (fi) que de paramètres physiologiques considérés, chaque fonction d'appartenance étant associée à un paramètre physiologique ;

- l'étape d) comporte une mesure des différents paramètres physiologiques (xi(t)), durant la période de mesure, et une détermination d'un niveau de stress (Sli(t)) de l'individu relativement à chaque paramètre physiologique, à l'aide de chaque fonction d'appartenance (fi) respectivement associée à chaque paramètre physiologique ;

le procédé comporte une étape e) de combinaison des niveaux de stress (Sli(t)) déterminés relativement à chaque paramètre physiologique (xi), lors de l'étape d), pour obtenir un index multiparamétrique de niveau de stress (Sl(t)).
 
9. Procédé selon la revendication 8, dans lequel lors de l'étape e), l'index multiparamétrique de niveau de stress est déterminé par un calcul d'une moyenne pondérée ou d'une médiane des niveaux de stress (Sli(t)) respectivement déterminés relativement à chaque paramètre physiologique (xi).
 
10. Procédé selon l'une des revendications 8 ou 9, dans lequel lors de l'étape c), chaque fonction d'appartenance (fi) est définie indépendamment l'une de l'autre.
 
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 à 10, dans lequel la fonction d'appartenance, ou chaque fonction d'appartenance, est une fonction définie dans un intervalle compris entre la plage de variation et la plage de variation augmentée de la distance seuil, et continue dans cet intervalle.
 
12. Dispositif de détermination d'un niveau de stress d'un individu, comportant :

- un capteur (2), configuré pour mesurer un paramètre physiologique de l'individu, le capteur mesurant une valeur du paramètre susceptible de varier en fonction du niveau de stress de l'individu ;

- un processeur (4), configuré pour mettre en oeuvre les étapes b) à c) d'un procédé selon l'une des revendications précédentes, à partir de mesures de différentes valeurs du paramètre physiologique mesurées par le capteur lors de périodes de calibration, lors de lesquelles l'individu est considéré comme étant au repos, le processeur étant également configuré pour mettre en oeuvre l'étape d) à partir d'au moins une valeur du paramètre physiologique mesurée durant une période de mesure.


 




Dessins
















Rapport de recherche









Rapport de recherche




Références citées

RÉFÉRENCES CITÉES DANS LA DESCRIPTION



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Littérature non-brevet citée dans la description