[0001] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'une cellule d'affichage
à film liquide et une cellule obtenue par ce procédé.
[0002] Le domaine technique auquel se rapporte l'invention est l'affichage de caractères
alphanumériques ou analogiques.
[0003] On sait qu'une cellule d'affichage à film liquide comprend, de façon générale, deux
lames parallèles recouvertes d'électrodes et maintenues à un écartement convenable
par une paroi latérale ; différents moyens sont prévus pour faire varier l'aspect
que présentent certaines zones de la cellule, de telle manière qu'on puisse faire
apparaître et disparaître à volonté des caractères alphanumériques ou autres.
[0004] On connaît des cellules d'affichage de ce genre qui utilisent un film de cristal
liquide auquel on applique un champ électrique d'amplitude et de fréquence bien déterminées.
Sous l'influence dudit champ, les molécules de cristal liquide acquièrent des orientations
particulières, ce qui permet, à l'aide d'un éclairage approprié, de faire apparaître
les signes désirés.
[0005] On connaît aussi des cellules d'affichage qui utilisent un film ëlectrolytique. Les
réactions électrochimiques qui apparaissent au voisinage d'une des électrodes permettent
de déposer et de dissoudre des couches réfléchissantes ou absorbantes. On pourra consulter
à ce sujet, et par exemple, l'article de Salomon Zaromb intitulé "Theory and Design
Principles of the Reversible Electroplating Light Modulator", publié dans la revue
"Journal of the Electrochemical Society" d'octobre 1962, page 903.
[0006] De tels dispositifs posent de nombreux problèmes de réalisation. Pour les cellules
à cristal liquide, il s'agit avant tout d'obtenir une épaisseur constante du film
liquide car le champ électrique appliqué en dépend. A cette fin, on utilise des cales
d'épaisseur sur lesquelles viennent s'appuyer les deux lames-. L'étanchéité'de la
cellule à cristal liquide ne pose pas un problème aussi difficile.et elle peut être
obtenue aisément par un joint périphérique appliqué autour de la cellule. A propos
de cette technique, on pourra consulter par, exemple, le brevet français n° 2 163
858 déposé le 3 décembre 1971 et intitulé "Perfectionnements aux dispositifs de visualisation
à cristaux liquides et procédés de fabrication de ces dispositifs".
[0007] Pour les cellules à film électrolytique, l'ordre des difficultés est inversé : l'obtention
d'une épaisseur constante est moins critique, mais l'étanchéité est une question primordiale.
En effet, les solvants entrant dans la composition du film électrolytique sont, en
général, des produits volatils à la température ambiante, qui présentent un coefficient
de dilatation important, qui sont extrêmement fluides et qui sont susceptibles de
réagir chimiquement avec de nombreux composés organiques. C'est.le cas notamment de
l'acétonitrile et de l'alcool méthylique qui sont largement utilisés dans les cellules
d'affichage électrolytique.
[0008] Dans ces conditions, il est difficile d'obtenir une étanchéité parfaite pour ce type
de cellule et cela pendant une très longue durée. On peut dire que ce problème n'a
pas été résolu de façon satisfaisante dans l'art antérieur.
[0009] En effet, les solutions proposées jusqu'à ce jour, pour les cellules d'affichage
électrolytique, sont essentiellement des transpositions des solutions utilisables
dans d'autres cellules-de visualisation, à cristaux liquides par exemple. Elles sont
les suivantes :
a) étanchéité par bouchons : Ils peuvent être de deux types :
- les bouchons métalliques : le procédé consiste à écraser, dans un trou pratiqué
dans l'une des parois de la cellule, un métal mou tel que l'indium, le plomb ou l'étain
mais ces métaux sont dissous dans l'électrolyte, ce qui modifie la composition de
la solution ;
- les bouchons en polychrorure de vinyle ou en téflon ils résistent bien a l'action
chimique de l'électrolyte et de ses vapeurs, mais ils sont chassés sous l'effet des
augmentations de pression dans la cellule, qui peuvent intervenir lors de son échauffement.
b) étanchéité par colles :
Ces colles sont le plus souvent constituées par des composés organiques qui sont,
eux aussi, dissous par l'electro- lyte. L'utilisation de ces corps présente en outre
l'inconvénient de nécessiter, à la température ambiante, des temps de séchage ou de
polymérisation très longs qui sont incompatibles avec la vitesse d'évaporation du
solvant de l'électrolyte ;
c) étanchéité par ciments : Certains ciments, à prise rapide, sont constitués de composés
minéraux inertes chimiquement vis-à-vis de l'électrolyte ; ils sont cependant poreux
et, de ce fait, incapables d'assurer une étanchéité correcte à long terme.
[0010] La présente invention a justement pour objet un procédé de fabrication d'une cellule
d'affichage qui permet d'obtenir une étanchéité parfaite, même à long terme, pour
les cellules à film électrolytique. Naturellement, ce procédé s'applique aussi, et
a fortiori, aux cellules à cristal liquide.
[0011] A cette fin, le procédé de fabrication objet de la présente invention est caractérisé
en ce que :
- on constitue une première lame isolante revêtue d'une électrode,
- on dépose à la périphérie de ladite lame une paroi constituée par un premier matériau
chimiquement inerte vis-à-vis dudit film et fusible a une première température,
- on place sur et en travers de ladite paroi au moins un.tube de remplissage constitué
par un second matériau ayant une température de fusion supérieure à ladite première
température,
- on constitue une seconde lame isolante transparente revêtue d'une électrode semitransparente
,
- on scelle le tube dans ladite paroi et les première et seconde lames sur la paroi,
en portant les éléments de la cellule.à une température au moins égale à ladite première
température et inférieure à la température de fusion du second matériau,
- puis on laisse refroidir les éléments de la cellule.
[0012] En plus de l'avantage relatif à l'amélioration de l'étanchéité de la cellule, le
procédé de l'invention en procur un second qui est celui de faciliter l'opération
de remplissage grâce à la présence d'au moins un tube disposé en travers de la paroi
périphérique.dont l'extrémité peut être facilement scellé par fusion sous l'action
d'un échauffement rapide et localise : cet échauffement n'a aucune action sur la tenue
de la cellule d fait de l'éloignement entre le point chaud et la cellule.
[0013] La présente invention a également pour objet une cellule d'affichage à film liquide
obtenue par le procédé de fabrication qui vient d'être défini.
[0014] De toute façon, les caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront
mieux après la description qui suit, d'un exemple de réalisation donné à titre explicatif
et nullement limitatif, en référence à la figure unique annexée qui représente une
coupe schématique d'une cellule à film liquide obtenue selon le procédé de l'invention.
[0015] La cellule représentée sur la figure comprend deux lames parallèles 2
'et 4, maintenues en place par une paroi périphérique 6 formant cale d'épaisseur et
assurant l'étanchëi- té de la cellule. La lame 2 est transparente et revêtue d'un
dépôt conducteur semi-transparent 8 formant électrode ; la paroi 4 est recouverte
d'une contre-électrode 10. Un film liquide 12 est intercalé entre les lames 2 et 4.
Une couché 14 de matériau isolant permet de dessiner sur la lame 2 des caractères
alphanumériques ou autres.
[0016] La cellule représentée comprend en outre un tube 18, fin ou capillaire, par exemple
d'une fraction de millimètre de diamètre intérieur, traversant de part en part la
paroi 6 et servant au remplissage de la cellule. Ce tube est obturé par fusion à son
extrémité extérieure.
[0017] La cellule peut comprendre en outre un-écran 20 qui masque la contre-électrode 10.
[0018] L'électrode 8 et la contre-électrode 10 sont reliées' a une source de tens.ion continue
22 à travers un double commutateur 24 qui permet d'inverser les polarités des tensions
appliquées.
[0019] Des réactions électrochimiques d'oxydoréduction entraînent le dépôt ou la dissolution
(selon sa polarité) sur l'électrode 8 d'une couche 26, qui peut être par exemple une
couche métallique absorbante ou réfléchissante.
[0020] Le dispositif est éclairé par une source 28 et l'observation s'effectue en 30.
[0021] De préférence, la paroi 6 est constituée selon l'invention par un verre fusible de
façon à permettre son assembla-
ge avec les deux lames 2 et 4. Le tube 18 est alors de préférence, lui aussi, en verre
mais avec un point de fusion situé au-delà du point de fusipn du verre constituant
la paroi 6.
[0022] Il va de soi qu',on pourraît n'utiliser qu'une zone fusible d'étendue limitée dans
la paroi 6 ou dans l'une des parois 2 et 4, au lieu de réaliser la totalité de la
paroi 6 dans ledit matériau fusible comme représenté sur la figure.
[0023] Le tube fin 18 est avantageusement situé dans un plan parallèle aux lames 2 et 4,
mais il pourrait être incliné ou coudé. De préférence, l'extrémité extérieure du tube
dépasse de quelques millimètres le bord des lames 2 et 4. Elle peut être protégée
mécaniquement en la noyant dans une goutte de colle à prise rapide, ou dans tout autre
matériau de protection.
[0024] A titre explicatif, pour obtenir une telle cellule, on opère par exemple de la manière
suivante :
- on part d'une lame.inférieure sur laquelle a été déposée une contre-électrode par
exemple d'argent ;
- on dépose par sérigraphie un cordon de verre fusible destiné à former la paroi latérale
; ce cordon se présente sous la forme d'une pâte molle ;
- on place sur ce cordon, et perpendiculairement à lui, un tube fin de remplissage
en verre ordinaire, de manière à ce qu'il pénètre dans ce cordon et à ce qu'il dépasse
sur une longueur suffisante vers l'extérieur de la cellule
-on recuit l'ensemble de manière à produire l'évaporation du liant utilisé pour la
sérigraphie (une demi-heure à 300 - 350°C) ;
- on porte l'ensemble à la température de fusion du premier verre fusible (500 à 550°C),
de manière à assurer le scellement avec le tube fin ;
- on pose une lame supérieure revêtue d'une électrode sur l'ensemble et on chauffe
à la température de fusion du premier verre fusible (500 à 550°C) pendant un quart
d'heure environ pour assurer le scellement paroi-lame supérieure ;
- on laisse refroidir et on remplit d'électrolyte ;
- on réalise un chauffage intense, bref. et localisé de l'extrémité extérieure du
tube fin (température de l'ordre de 700°C) pour obturer ce tube : il n'y a ainsi aucune
élévation de température appréciable de la paroi latérale en verre fusible donc pas
de détérioration de l'étanchéité ni des composants de la cellule.
[0025] Dans une variante de ce procédé
- on remplace le dépôt par sérigraphie du cordon de verre fusible par la mise en place
de baguettes de verre fusible selon la configuration désirée ;
- on pose le tube fin sur la baguette ;
- on porte directement l'ensemble à la température de fusion du verre fusible (450°C)
pour incorporer le tube fin'dans la baguette de verre fusible et assurer le scellement
paroi latérale-tube fin..
[0026] En ce qui concerne l'opération de remplissage de la cellule, on peut s'y prendre
comme suit :
- la cellule étant munie d'un seul tube de remplissage, on la dispose dans un bac
contenant l'électrolyte ;
- on place l'ensemble dans une enceinte à vide pour évacuer à travers l'électrolyte
le gaz contenu dans la cellule ;
- on coupe le vide et on remonte à la pression normale le liquide, rentre dans la
cellule.
[0027] Dans une variante de ce procédé de remplissage :
- la cellule étant munie de deux tubes fins de remplissage, on introduit le premier
dans un bac contenant l'électroly
- le tube et la cellule étant en régime de capillarité, .l'électrolyte pénètre dans
la cellule.
[0028] Une fois la cellule remplie et ayant fusion de l'extré mité du tube 18, ledit tube
est vidé du liquide qu'il contient la manière suivante : on élève légèrement la température
de la cellule pour provoquer une dilatation du liquide ; ceci a pour fet de chasser
quelques gouttes de liquide par le tube ; on lais ensuite la cellule refroidir ; le
liquide se rétracte et se ras ble à l'intérieur de la cellule, ce qui laisse le tube
vide.
[0029] En ce qui concerne le verre fusible constituant la paroi périphérique 6, on peut
utiliser par exemple :
- pour les dépôts par sérigraphie, les verres fabriqués par Electro Science Laboratories
qui portent la référence 4011 C.
- pour les baguettes fusibles, les verres fabriqués par Corning Glass qui portent
la référence 7555 (température de scellement 450°C,temps de scellement 15 minutes).
[0030] La cellule d'affichage représentée sur la figure peut comprendre, comme indiqué plus
haut, un écran 20 dont le rôle est de masquer la contreélectrode 10 et d'améliorer
l'aspect des motifs affichés. Cet écran doit posséder une conduction ionique suffisante
et être chimiquement inerte vis-à-vis de l'électrolyte. L'utilisation d'un tel écran
est connue et mentionnée par exemple dans le brevet français N° 2 170 525 déposé le
21 Décembre 1972 et intitulé "cellule reproductrice d'images".
[0031] Or, la mise en oeuvre du procédé de fabrication selon l'invention pose un problème
particulier en ce qui concerne cet écran du fait de l'élévation de température provoquée,
lors du scellement de la paroi périphérique sur les lames et sur le tube de remplissage.
Pour résoudre cette difficulté, l'inventio prévoit un mode de réalisation particulier
de cet écran. Selon l'invention, le matériau constituant l'écran est composé de deux
constituants : une poudre de granulométrie contrôlée assurant une porosité convenable
et un liant inorganique qui, après séchage, assure la cohésion de la poudre. Ce liant
peut être, par exemple, la silice hydratée ou un verre fusible.
[0032] Si la couleur de la poudre assurant la porosité n'est pas celle qui est désirée,
on peut ajouter dans le mélange initial un ou plusieurs oxydes colores sous réserve
qu'ils soient stables jusqu'à une température d'environ 500°C qui est la température
à laquelle on soude les lames de la cellule.
[0033] Deux exemples peuvent être donnés pour illustrer la composition du revêtement :
EXEMPLE 1 - Revêtement blanc :
[0034] La poudre est une poudre d'oxyde de titane (TiO
2) dont l'indice de réfraction, supérieur.à 2,5, assure une très bonne opacité.
[0035] Le liant est une silice hydratée.
[0036] Les proportions des constituants peuvent être (en .volume avant séchage) : TiO
2 : 70%, silice hydratée : 30%. EXEMPLE 2 - Revêtement vert :
La poudre est de l'alumine (Al2O3).
Le liant est de la silice hydratée.
Le pigment est un oxyde de chrome Cr203.
[0037] Les proportions des constituants peuvent être (en volume avant séchage) :
![](https://data.epo.org/publication-server/image?imagePath=1978/51/DOC/EPNWA1/EP78400008NWA1/imgb0001)
[0038] En ce qui concerne la réalisation de cet écran, il .peut être déposé par sérigraphie
sur la contreélectrode avant dépôt du cordon de verre fusible par sérigraphie ou mise
en place des baguettes de verre fusible.
1. Procédé de fabrication d'une cellule d'affichage à film liquide, caractérisé en
ce que :
- on constitue une première lame isolante revêtue d'une électrode,
- on dépose à la périphérie de ladite lame une paroi constituée d'un premier matériau
chimiquement inerte vis-à-vis dudit film et fusible à une première température,
- on place sur et en travers de ladite paroi au moins un tube de remplissage constitué
d'un second matériau ayant une température de fusion supérieure à ladite première
température,
- on constitue une seconde lame isolante transparente revêtue d'une électrode semitransparente,
- on scelle le tube dans ladite paroi et les première et seconde lames sur la paroi
en portant les éléments de la cellule à une température au moins égale à ladite première
température et inférieure à la température de fusion de second matériau,
- puis on laisse refroidir les éléments de la cellule.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on utilise comme premier
matériau un verre fusible.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit verre a une température
de fusion de l'ordre de 500°C.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on utilise comme second
matériau constituant le 'tube de remplissage un second yerre.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on effectue en outre une
opération de remplissage qui consiste à plonger l'extrémité extérieure du tube dans
un volume dudit liquide, à retirer ledit tube lorsque la cellule est remplie, à obturer
ledit tube par fusion en portant son extrémité extérieure à une température supérieure
à la température de fusion du second matériau,
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que, avant l'opération de fusion
de l'extrémité, on vide le tube du liquide qu'il contient en élevant légèrement la
température de la cellule, ce qui provoque l'expulsion de quelques gouttes de liquide
et on laisse refroidir la cellule, ce qui provoque le retrait du liquide dans la cellule.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que,avant
dépôt de la paroi périphérique on dépose sur la première lame revêtue de son électrode
un écran poreux composé d'une poudre et d'un liant inorganique.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que le liant est la silice
hydratée.
9. Cellule d'affichage à film liquide, obtenue par le procédé selon l'une quelconque
des revendications 1 à 8, caractérisée en ce qu'elle comprend :
- une première lame isolante revêtue d'une électrode,
- une seconde lame isolante et transparente revêtue d'une électrode semitransparente,
- entre les deux dites lames et à leur périphérie une paroi constituée par un premier
matériau chimiquement inerte yis-à-yis dudit film, ledit matériau étant fusible à
une première température,
- ledit film inséré entre les deux lames,
- un tube de remplissage traversant ladite paroi et constitué d'un second matériau
ayant une température de fusion supérieure à ladite première température, ledit tube
étant obturé par fusion à son extrémité extérieure.