[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication de pièces en alliages à base d'aluminium
ou de magnésium selon la technique du thermoformage, c'est-à-dire par défonnation
plastique à chaud d'ébauches à paroi mince sous l'effet d'un fluide sous pression
' qui applique l'ébauche sur la surface d'un moule.
[0002] La technique de thermoformage est très couramment utilisée dans l'industrie des matières
plastiques. Elle consiste à porter une ébauche à paroi mince, le plus souvent un godet
ou une simple feuille plane, à une température élevée inférieure à la température
de fusion du matériau considéré, mais suffisante pour le ramollir et lui assurer une
bonne plasticité. On donne alors à l'ébauche la forme souhaitée en l'appliquant sur
la surface d'un moule par l'action d'un fluide sous pression. Pour des ébauches à
paroi suffisamment malléable à la température de formage, on peut aussi utiliser la
simple pression atmosphérique en faisant le vide entre l'ébauche et la surface de
forme du moule.
[0003] Ces dernières années, l'utilisation de la technique de thermoformage a été étendue
à la fabrication de nombreuses pièces à parois minces en alliages spéciaux d'aluminium
dits alliages superplastiques. De nombreux brevets décrivent des compositions d'alliages
d'aluminium superplastiques ainsi que diverses variantes de mise en oeuvre du procédé
de thermoformage. On peut ainsi citer les brevets français 2.004.410 - 2.146.847 Dans
ce mode de formage, la périphérie de l'ébauche métallique est maintenue en place par
serrage entre les bords d'un moule en deux parties sans être déformée. Ce serrage
assure l'étanchéité avec l'extérieur. Seule, la portion de l'ébauche, située en regard
de la partie en creux (ou en relief) du moule subit une déformation plastique par
allongement de la paroi métallique dans toutes les directions, ceci sans qu'il y ait
glissement de la périphérie de l'ébauche serrée entre les bords du moule en deux parties.
[0004] Comme pour les matières plastiques, le formage de la pièce peut se faire soit par
action d'un fluide sous pression exercée sur la face de l'ébauche devant se déformer
en creux, soit en faisant le vide sur la face devant se déformer en relief. Cependant,
si l'on doit utiliser une feuille de métal d'épaisseur un peu'importante, le vide
n'est plus utilisable ; une pression de fluide relativement importante devient nécessaire
pour appliquer la paroi de l'ébauche sur la surface du moule.
[0005] Le thermoformage est dit positif si on utilise un moule en relief qui, au retrait
près du métal après refroidissement, est aux dimensions de l'intérieur de la pièce
à fabriquer. Si, au contraire, on utilise un moule en creux qui, au retrait près,
est aux dimensions de l'extérieur de la pièce à fabriquer, on qualifie le thermoformage
de négatif.
[0006] Les alliages spéciaux, dits superplastiques, admettent sans rupture des déformations
importantes,soit des allongements de l'ordre de 1000 à 2000 %, ceci à des températures
comprises entre 0,3 Tf et 0,6 Tf, Tf étant la température absolue de fusion de l'alliage
considéré. Ils pennettent de fabriquer des objets dont la surface développée S
1 est de 3 à 4 fois la surface S
o de l'ébauche de départ. La déformation de l'ébauche doit cependant être lente et
demande de 4 à 10 minutes par opération. Aussi, cette technique ne convient pas à
des fabrications à cadence rapide de produits de grande consommation.
[0007] h Une série d'essais a permis de mettre en évidence que, contrairement aux idées
généralement admises, le procédé de thermoformage était également utilisable avec
des ébauches en alliages courants d'aluminium tels que les alliages 2002, 3003, 4047,
7020, 8011, 5754, selon la norme française A02 104. Des résultats intéressants ont
été également obtenus avec des ébauches en alliages de magnésium.
[0008] Dans le texte ci-après, le terme aluminium désigne, d'une façon générale, l'aluminium
lui-même et les alliages courants à base d'aluminium, tels que les alliages mentionnés
ci-dessus. De même, le terme magnésium désigne ce métal lui-même et les alliages à
base de magnésium.
[0009] Pour l'aluminium, à condition d'opérer à des températures appropriées comprises entre
400 et 550°C, on obtient de bons résultats. Ces températures sont, de préférence,
comprises entre 440°C et 530°C, soit à des températures absolues de l'ordre de 0,7
Tf à 0,9 Tf et, de préférence, voisines de 0,8 Tf. On doit, cependant, se contenter
d'allongement de 100 % environ au lieu de 1000 à 2000 % pour les alliages superplastiques
et de rapport de surface S
1/S
o de l'ordre de 1,5 au lieu de 4. Le rapport entre profondeur et largeur des déformations
est de l'ordre de 0,2 à 0,3 seulement. Les vitesses de déformation admissibles sont,
par contre, rapides ; le temps de formage proprement dit d'une pièce est de l'ordre
de 1 à 10 secondes et devrait permettre des cadences de fabrication de 500 à 1000
objets à l'heure par moule, au lieu d'une dizaine seulement pour les alliages superplastiques.
[0010] On voit que le procédé de thermoformage, tel qu'il est défini ici dans son application
aux alliages courants d'aluminium est différent du thermoformage tel qu'on le connait
pour les alliages superplastiques.
[0011] En pratique, les moules sont portés à une température supérieure à la température
de déformation de l'ébauche, l'écart de température pouvant être de l'ordre de 100°C.
Pour ce genre de fabrication, il suffit de disposer de fluide à des pressions de l'ordre
de 1 MPa (Méga Pascal) pour les tôles d'épaisseur 2 mm, et inférieures à 0,1 MPa pour
des feuilles d'épaisseur 0,15 mm. Le vide peut également être utilisé pour attirer
la feuille métallique sur la surface de forme du moule, ceci lorsque l'épaisseur du
métal est faible.
[0012] Le thermoformage des alliages d'aluminium courant, s'il pouvait être utilisé industriellement,
présenterait de nombreux avanta- ,ges :
- Les machines de thermoformage sont des machines légères comparées aux presses d'emboutissage
à froid. Les investissements en machines et en bâtiments sont donc plus faibles qu'en
emboutissage conventionnel ;
- Les machines de thermoformage ne sont pas bruyantes, contrairement aux presses conventionnelles
;
- Le procédé de thermoformage, objet de l'invention, permet de fabriquer des objets
aux mêmes cadences que les presses d'emboutissage conventionnelles, ceci toutefois
à condition de se contenter de déformations relativement faibles dont le rapport entre
profondeur et largeur ne dépasse guère 0,3.
[0013] Pour les petites pièces, on peut même utiliser des moules à empreintes multiples,
ce qui permet d'étendre ce procédé à la fabrication de pièces telles que des barquettes
pour conserves fabriquées à des cadences à plusieurs milliers d'exemplaires par heure.
[0014] Pour les grandes pièces,-telles que celles formées pour la carrosserie automobile
ou les revêtements de façades de bâtiments, les cadences sont identiques à celles
des presses conventionnelles, soit de l'ordre de 500 pièces par heure, ceci en tenant
compte des temps de mise en place de l'ébauche, de thermoformage puis de démoulage
des pièces.
- Il est possible d'utiliser des alliages d'aluminium à durcissement structural par
précipitation qui présentent, après la trempe et la maturation ou le revenu, des caractéristiques
mécaniques égales ou supérieures à celles des aciers extra doux employés couramment
en emboutissage conventionnel.
- Il n'y a pas à crainder, après formage, le. phénomène de "retour élastique" (spring-back
pour les Anglo-saxons) ni l'existence de tensions internes qui amènent des déformations
lors des opérations annexes ultérieurement pratiquées sur les pièces, telles que le
tombage des bords, le détourage ou le poinçonnage.
- L'action de formage étant exercée par un fluide et non un poinçon, on peut laisser
dans la machine de thermoformage un espace libre au-dessus du moule (ou au-dessous
suivant le dessin de ce dernier). Cet_espace libre peut être utilisé pour loger les
outillages servant à des opérations annexes, telles que le détourage, le poinçonnage
et le tombage des bords. De surcroît, en travaillant à chaud dans le moule, les efforts
exigés pour ces opérations annexes sont beaucoup plus faibles, ce qui autorise l'allègement
des outillages. Ce regroupement d'opérations annexes sur la machine de thermoformage
peut supprimer deux ou plusieurs presses dans les lignes d'emboutissage d'éléments
de carrosserie automobile.
- Les pièces étant formées à une température élevée sont parfaitement aseptiques à
la sortie du moule et directement prêtes à l'emploi pour des usages pharmaceutiques
ou alimentaires.
[0015] Cependant, le thermoformage pose des problèmes importants de dé- oulage aussi bien
pour les pièces en aluminium que pour celles en alliages superplastiques. Le démoulage
doit être effectué avec de grandes précautions et demande généralement un temps très
long comme cela est exposé, par exemple, dans le brevet français 2.004.410.
[0016] Pour permettre le démoulage à des cadences industrielles des pièces à paroi mince,
encore chaudes et fragiles, il faut réduire l'adhérence de l'aluminium à la surface
des moules. Ceci est particulièrement important pour les bords des ébauches qui sont
serrés entre les bords de moules en deux parties.
[0017] Divers procédés ont été essayés. On peut, comme pour l'emboutissage, enduire la surface
des ébauches d'un produit approprié, le plus souvent de l'huile graphitée. Mais ces
produits de démoulage présentent des inconvénients pour les traitements ultérieurs,
même simplement pour une peinture ultérieure. Ces produits de lubrification sont particulièrement
gênants lorsque les pièces fabriquées sont destinées à un usage alimentaire. Ils peuvent
donner un goût désagréable aux aliments, surtout si ceux-ci doivent subir un traitement
de cuisson et de stérilisation après remplissage dans les plats ou barquettes.
[0018] On peut, également, enduire la surface du moule de produits divers, tel qu'un mélange
de poteyage de fonderie (argile et résine). Ces produits sont entraînés par les pièces
fabriquées et doivent are renouvelés, ce qui réduit la cadence de fabrication.
[0019] Ces diverses enductions, que ce soit sur les ébauches ou sur le moule, polluent la
surface des pièces. Elles exigent donc un nettoyage et un décapage ultérieurs des
pièces après démoulage.
[0020] Devant ces difficultés, l'emploi industriel du thermoformage est resté limité jusqu'ici
à la fabrication de pièces en alliages superplastiques, c'est-à-dire à des fabrications
en petites séries à des cadences de production lentes de l'ordre d'une dizaine de
pièces à l'heure par moule.
[0021] L'objet de l'invention est de résoudre ce problème de démoulage et, de ce fait, de
permettre l'utilisation de la technique de thermoformage à des fabrications de grande
série. Il permet d'étendre l'utilisation du procédé à des fabrications de pièces en
aluminium et magnésium de nuances courantes, comme indiqué précédemment.
[0022] Il est apparu que l'on pouvait éviter les problèmes d'adhérence entre la pièce fabriquée
et le moule en formant, avant thermoformage à la surface de l'ébauche devant rentrer
en contact avec le moule, une couche régulière d'oxyde formé artificiellement, soit,
selon le cas, une couche d'alumine ou de magnésie.
[0023] Pour l'aluminium, la couche d'alumine formée par voie électrolytique est généralement
anhydre et poreuse, ce qui ne présente pas d'inconvénient pour l'application cherchée.
La couche d'alumine obtenue par cette voie peut atteindre une épaisseur de plusieurs
microns. Par contre, la couche d'alumine, appelée boehmite, formée par voie chimique,
est, en général, monohydratée, l'hydratation se formant en même temps que l'oxydation.
Dans ce cas, l'oxydation s'arrête rapidement et l'épaisseur de la couche d'alumine
hydratée ne peut pas dépasser 1 micron environ.
[0024] Dans tous les cas,-que la couche d'alumine artificielle soit anhydre et poreuse ou
qu'elle soit hydratée et compacte, elle constitue une couche superficielle homogène
et régulière adhérente au métal. Elle empêche l'aluminium de coller, à haute température,
sur le métal du moule. Elle évite toute lubrification avant formage comme cela est
nécessaire pour l'emboutissage. Elle évite aussi tout traitement ultérieur de nettoyage
ou décapage. De plus, les pièces formées à chaud sont parfaitement aseptiques. Elles
sont alimentaires sans autre traitement.
[0025] La couche d'alumine à la surface du métal facilite également l'accrochage des laques,
vernis, matières plastiques ou métaux que l'on peut souhaiter appliquer sur les pièces
obtenues. Elle permet ces applications sans autre traitement de surface.
[0026] Des opérations annexes d'usinage, telles que détourage, poinçonnage, tombage de bord,
peuvent être effectuées a chaud dans le moule sans addition de lubrifiant, la couche
d'alumine évitant l'adhérence entre l'outil et le métal de la pièce en aluminium.
[0027] Le procédé, objet de l'invention, peut être adapté à une fabrication en continu ou
en discontinu. Dans une fabrication en continu, la machine de thermoformage fait partie
d'une chaîne intégrée de fabrication, qui peut même comprendre le poste d'oxydation
préalable par voie anodique ou chimique. Dans un procédé discontinu, la machine de
thermoformage ne fait pas partie intégrante d'une chaîne de fabrication. Elle est
d'emploi très souple pour la fabrication d'articles divers, à partir d'ébauches préalablement
oxydées superficiellement dans une autre installation.
[0028] Que le procédé soit continu ou discontinu, la machine de thermoformage peut être
alimentée à partir d'une bobine de métal d'épaisseur très variable, depuis la feuille
mince d'épaisseur de l'ordre de 0,10 mm jusqu'aux tôles d'épaisseur de l'ordre de
2 à 3 mm. Elle peut être, également, alimentée en flans préalablement coupés à longueur
dans des bandes, feuilles ou tôles d'aluminium.
[0029] Les premiers essais de thermoformage ont montré qu'une couche d'alumine artificielle
d'épaisseur inférieure à 0,10 micron suffit à éviter l'adhérence entre la pièce formée
et le moule. Elle permet un démoulage rapide et autorise l'utilisation du thermoformage
pour des fabrications de grande série à cadences rapides.
[0030] On a ainsi obtenu de bons résultats avec des couches d'épaisseur 0,04 micron. Des
essais faits avec une couche d'épaisseur 0,01 micron se sont avérés, par contre, négatifs,
les pièces thermoformées étant détériorées au démoulage. On peut, cependant, penser
que l'épaisseur minimale de la couche est fonction de l'état de surface du moule.
Il est vraisemblable que, en modifiant la forme du moule et en améliorant son état
de surface, on aurait facilité le démoulage, mais on se serait alors placé dans des
conditions peu industrielles.
[0031] Ainsi, pour obtenir, dans des conditions industrielles, un démoulage facile, on utilise,
de préférence, des épaisseurs d'alumine de l'ordre de 0,04 micron à 1 micron. On pourrait
utiliser des couches plus épaisses, mais cela entraînerait des frais supplémentaires,
le plus souvent inutiles.
[0032] Ces essais ont confirmé que la couche d'alumine formée par oxydation naturelle à
la surface des ébauches d'aluminium ne résolvait pas, de façon satisfaisante, le problème
créé par l'adhérence entre les pièces thermoformées et les moules.
[0033] De la même façon, une couche superficielle de magnésie facilite le démoulage de pièces
en magnésium thermoformé.
[0034] L'invention et ses avantages seront mieux compris par la description ci-après, donnée
à titre d'exemple et se rapportant aux figures jointes.
La figure 1 représente une coupe longitudinale d'un moule de thermoformage. Ce moule
comporte quatre empreintes en creux, disposées en deux lignes parallèles, chaque ligne
comportant deux empreintes en série selon le sens de déplacement de la feuille à thermoformer.
Le plan de coupe passe par l'axe XX' de deux telles empreintes disposées en série.
La figure 2 représente, schématiquement en plan, l'installation d'oxydation, de préchauffage
et de thermoformage en continu d'une feuille mince d'aluminium se déplaçant pas à
pas, dans le sens de la flèche F.
La figure 3 représente une coupe longitudinale d'un moule semblable à celui de la
figure 1 comportant un outillage annexe permettant de perforer dans le moule lui-même
la pièce thermoformée.
[0035] Sur la figure 1, on voit un moule (1) en deux parties traversé par une feuille (2)
s'avançant périodiquement dans le sens (F) lorsque le moule (1) est ouvert. Cette
feuille (2), en alliage d'aluminium, a une largeur de 400 mm et une épaisseur de 0,14
mm. Pour permettre le démoulage après formage des pièces (3) en forme de barquettes,
la feuille (2) est revêtue sur ses deux faces d'une couche d'alumine d'épaisseur 0,05
nicron. Comme indiqué précédemment, la formation de cette couche d'alumine à la surface
de la feuille (2) peut se faire par divers procédés connus.
[0036] Dans l'exemple particulier, la couche d'alumine est obtenue par oxydation anodique
dans une solution phosphorique selon un procédé bien connu. L'installation d'oxydation
est représentée schématiquement en (4) sur la figure 2.
[0037] Avant l'entrée du moule (1), la feuille (2) revêtue de sa couche d'alumine est préchauffée
entre 470 et 530°C selon la nuance du métal, ceci dans l'installation représentée
schématiquement en (5) sur la figure 2. La souplesse de l'installation permet de thermoformer
des feuilles en alliages divers à des températures comprises entre 450 et 550°C.
[0038] Le préchauffage est assuré par des plateaux chauffés électriquement. Il pourrait
aussi bien être assuré par d'autres moyens connus, tels que four à passage chauffé
au gaz ou électriquement, four à induction, etc...
[0039] Pour des alliages à durcissement structural par précipitation, on doit réaliser dans
le moule (1) une mise "en solution solide" correcte. Pour cela, la température doit
être réglée avec une précision de plus ou moins 2,5°C et l'on préfère des moyens de
chauffage électrique. Ces moyens de chauffage seront déterminés avec soin pour avoir
une température uniforme.
[0040] Le moule (1) est porté à une température supérieure à la température de formage,
soit généralement à environ 100°C, au-dessus de la température de formage, la tôle
(2) restant, elle, à la température de formage.
[0041] Pour l'alliage 8011, qui n'est pas trempant, la température de formage est 470°C
tandis que la température du moule (1) est réglée vers 580°C.
[0042] Pour un alliage trempant ou à durcissement structural, on choisit comme température
de formage la température de mise en solution de cet alliage. Ainsi, pour l'alliage
2002, la température de ther- mofonmage est 520°C. Le moule (1), lui, est réglé à
environ 620°C.
[0043] Le moule (1) représenté sur la figure 1 est en acier dit "indéformable à chaud".
Cet acier a sensiblement pour composition :
C = 0,5 1, Si = 0,7 %, Cr = 0,8 %, W = 1,6 %.
[0044] Dans l'exemple représenté, la feuille (2), en alliage 8011, avance pas à pas dans
le sens de la flèche F avec un pas L correspondant à l'espacement des pièces (3) et
ceci à une fréquence de 10 déplacements par minute. La partie inférieure (6) du moule
(1) est montée sur deux vérins (7) qui lui permettent de s'abaisser lors de l'avancement
de la feuille (2) dans laquelle s'impriment les pièces (3).
[0045] Des résistances électriques (8) permettent de porter aussi bien la partie inférieure
(6) que supérieure (9) du moule à 580°C. Lorsque la feuille (2) est arrêtée et que
la partie inférieure (6) du moule est remontée, de l'air est progressivement insufflé
par les orifices (10) au-dessus de la feuille (2), ceci jusqu'à une pression maximale
de 0,07 MPa. Il applique la feuille d'aluminium (2) sur la surface à quatre empreintes
de la partie inférieure (6) du moule en formant simultanément à chaque opération quatre
pièces (3) en forme de barquette. Les dimensions de leurs ouvertures rectangulaires
sont de 150 x 135 mm, leur profondeur, de 35 mm. Les côtés sont inclinés à 30°. L'épaisseur
minimale du métal dans les angles, après thermoformage, est de l'ordre de 0,07 mm.
[0046] La durée du formage proprement dit est de l'ordre de 2 secondes. L'air, en excès
en-dessous de la feuille (2), peut s'échapper librement par les orifices (11). Dès
que les pièces (3) sont formées, en épousant la forme du moule, l'air insufflé par
les orifices (10) est évacué à l'atmosphère et la partie inférieure (6) du moule s'abaisse
en permettant à la feuille (2) d'avancer de nouveau d'une longueur L. Grâce à la couche
superficielle d'alumine, qui a été générée sur la feuille (2) dans l'installation
(4) avant chauffage, la feuille (2) et les pièces (3) n'adhèrent pas aux surfaces
du moule (1) dont il n'est pas nécessaire de couper le chauffage. Grâce à la couche
d'alumine, les pièces (3) ne sont pas détériorées au démoulage, même sur leurs bords
qui sont serrés entre les parties inférieure (6) et supérieure (9) du moule. Et cependant,
les pièces (3) et leurs bords sont à une température de l'ordre de 470°C lors du démoulage
tandis que le moule (1) est à une température de 580°C. La durée totale de fabrication
n'excède pas 6 secondes, ceci en comprenant les temps d'avance de la feuille, de fermeture
et d'ouverture du moule (1).
[0047] Des pièces minces comme celles-ci pourraient aussi bien être formées au moyen d'un
vide fait sous la feuille (2) par les orifices (11) que par une pression appliquée
par les orifices (10) à la partie supérieure.
[0048] A la sortie du moule (1), les pièces formées (3) peuvent être refroidies rapidement,
dans le cas des alliages trempants, au moyen de l'air, de l'eau ou de tout autre fluide,
de façon à effectuer la trempe de l'alliage.
[0049] Les pièces formées (3) peuvent aussi être partiellement refroidies à une vitesse
contrôlée et ainsi amenées à une température déterminée pour effectuer immédiatement
une autre opération telle que le dépôt d'une matière plastique, d'un vernis ou d'un
autre métal.
[0050] Au lieu de soumettre, avant chauffage, la feuille (2) d'aluminium à une oxydation
anodique avec attaque du métal, on peut la faire passer dans une solution aqueuse
de triéthanolamine à 100°C qui forme à la surface du métal une couche de boehmite
d'épaisseur de l'ordre de 0,05 micron et pouvant atteindre, si le temps de séjour
est suffisant, 0,5 micron. On obtient ainsi la même facilité de démoulage.
[0051] Comme on le voit, la couche d'alumine permet des fabrications par thermoformage à
des cadences industrielles sans les nombreux inconvénients que présenteraient les
adjuvents de démoulage.
[0052] On pourrait évidemment utiliser des moules et des feuilles de grande largeur permettant
de former de grandes pièces ou un plus grand nombre de petites pièces en parallèle.
Les cadences de fabrication peuvent alors facilement dépasser 100 pièces à la minute
pour de petites pièces. Pour de grandes pièces où l'on forme une seule pièce par opération,
la cadence sera limitée à environ 10 pièces à la minute.
[0053] Sur la figure 3, on voit un moule (1') destiné à faire des pièces (3') semblables
à celles de la figure 1, mais comportant une perforation centrale (12).
[0054] Des poinçons (13) pénètrent par les orifices (10') de diamètre suffisant. Ils permettent
de percer le fond des pièces (3') avant démoulage. Pour cela, la partie inférieure
(6') du moule comporte des contre-poinçons (14) qui peuvent s'effacer lorsque les
poinçons (13) descendent après thermoformage des pièces (3').
[0055] On peut ainsi prévoir d'autres outillages permettant de faire dans le moule (1')
lui-même divers usinages tels que détourage ou tombage de bord. Cela permet d'accélérer
les cadences de fabrication et réduit les investissements.
[0056] Grâce à la couche d'alumine, le métal poinçonné n'adhère pas à la surface des outils
(13-14).
1%- Procédé de fabrication de pièces en alliages à hase d'aluminium ou de magnésium,
par déformation plastique d'ébauches à paroi mince, selon le procédé de thermoformage,
caractérisé par le fait que, avant thermoformage, on forme à la surface de l'ébauche,
par des procédés connus, une couche régulière d'oxyde artificiel, alumine ou magnésie.
2%- Procédé de fabrication de pièces en aluminium selon revendication 1, caractérisé
par le fait que la couche protectrice d'alumine a une épaisseur supérieure à 0,01
micron.
3°/- Procèdé de fabrication de pièces en aliuninium selon l'une quelconque des revendications
1 ou 2, caractérisé en ce que la couche d'alumine a, de préférence, une épaisseur
de l'ordre de 0,04 à 1,00 micron.
4°/ - Procédé de fabrication de pièces en aluminium selon l'une quelconque des revendications
1, 2 ou 3, caractérisé en ce que le thermoformage est réalisé à une température comprise
entre 0,7 Tf et 0,9 Tf, Tf étant la température absolue du fusion du métal.
5°/ - Procédé de fabrication de pièces en aluminium selon l'une quelconque des revendications
1, 2, 3 ou 4, caractérisé en ce que la couche d'alumine est obtenue de façon continue,
l'installation d'oxydation (électrolytique ou chimique) étant placée sur la chaîne
de thermoformage en amont de la machine de thermoformage.
6°/ - Procédé de fabrication de pièces en aluminium selon l'une quelconque des revendications
1, 2, 3 ou 4, caractérisé par le fait que l'installation de thermoformage est alimentée
en feuilles préalablement oxydées dans une autre installation.
7°/ - Procédé de fabrication de pièces en aluminium selon l'une quelconque des revendications
1, 2, 3, 4, 5 ou 6, caractérisé en ce que la couche d'alumine est obtenue par voie
électrolytique, sous forme d'alumine anhydre poreuse.
8°/ - Procédé de fabrication de pièces en aluminium, selon l'une quelconque des revendications
1, 2, 3, 4, 5 ou 6, caractérisé par le fait que la couche d'alumine est obtenue par
voie chimique sous forme de boehmite.
9°/ - Procédé de fabrication de pièces aseptiques en aluminium caractérisé en ce qu'elles
sont directement fabriquées par thermoformage suivant l'une quelconque des revendications
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ou 8 sans qu'aucun traitement de stérilisation ne soit nécessaire.
10°/ - Procédé de fabrication de pièces prêtes à être revêtues de matières plastiques,
de vernis, de peinture ou d'un métal, sans autre préparation de surface, caractérisé
par le fait qu'elles sont fabriquées par thermofonnage selon l'une quelconque des
revendications 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ou 9.
11°/ - Procédé de fabrication de pièces industrielles, telles que des pièces de carrosserie
automobile ou de revêtement de façades de bâtiments, selon l'une quelconque des revendications
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 ou 10, caractérisé par le fait que, sur la machine de thermoformage,
sont regroupas des outillages annexes, tels que ceux pour le poinçonnage, détourage
et tombage des bords, ces outillages pouvant fonctionner à chaud sans lubrifiant grâce
à la couche d'oxyde, et pouvant être logés dans l'expace libre de la machine de thermoformage
en face du moule.