[0001] La présente invention concerne les accumulateurs hydro-pneumatiques à piston et notamment
ceux pourvus d'un dispositif avertisseur de manque de gaz qui sont utilisés dans les
commandes oléo-pneumatiques de disjoncteurs électriques.
[0002] Les premières commandes oléo-pneumatiques de disjoncteurs à haute tension datent
de 1952, il y a 25 ans.
[0003] La réserve d'énergie hydraulique, immédiatement utilisable est stockée dans un (ou
des) accumulateur hydro-pneumatique , sous la forme d'un matelas de gaz comprimé,
confiné à demeure dans la chambre à gaz de l'accumulateur et prégonflé à une pression
prédéterminée.
[0004] La réussite d'une telle technique supposait la réalisation d'un type d'accumulateur
dont la fiabilité est élevée, gonflé en usine et capable de conserver sa charge de
gaz sans pertes pendant plusieurs années.
[0005] On sait que les accumulateurs hydro-pneumatiques à piston sont essentiellement constitués
par un cylindre qui est fermé par deux fonds et qui est divisé, par un piston libre,
en deux compartiments, l'un renfermant un gaz sous pression et l'autre un liquide,
généralement de l'huile. Ces appareils sont utilisés comme réserve d'huile sous pression
pour actionner des organes moteurs, tels que des vérins, l'accumulateur étant rechargé
en huile par une pompe en fonction de sa consommation.
[0006] Il faut d'abord que les métaux constituant ces trois éléments de base, soient parfaitement
étan- :7hes, ce qui n'est pas aussi évident qu'il apparaît au premier abord.
[0007] Il faut ensuite que le joint glissant entre le piston et le cylindre soit parfait,
ainsi que le joint fixe entre le couvercle et le cylindre. Ces deux problèmes ont
été résolus.
[0008] En ce qui concerne ledit joint mobile, la solution a été de soumettre ce joint, en
élastomère, en permanence à un effort élastique axial, lui donnant une déformation
radiale, l'appliquant en permanence contre la paroi du cylindre sous une pression
supérieure à la pression à étancher (brevet français No. 1.024.868 du 23 septembre
1950, du même inventeur), permettant d'éviter les inconvénients résultant de la caractéristique
commune à tous les élastomères, de prendre, en fonction du temps, une déformation
permanente lorsqu'ils sont soumis à un effort permanent, et également de compenser
lorsque les températures varient, le fait que leur coefficient de dilatation est plus
grand que celui des métaux.
[0009] En ce qui concerne la constitution même dudit joint glissant, plusieurs brevets du
même inventeur ont donné des solutions très valables.
[0010] Le problème du joint fixe entre le cylindre etle fond fixe a été résolu d'une façon
parfaite par la solution du joint autoclave (brevet français numéro 1.042.201, du
14 septembre 1951, du même inventeur), soumettant ledit joint fixe à une pression
plusieurs fois supérieure à la pression de gaz à étancher, quelles que soient les
déformations, aucune amélioration n'ayant été depuis apportée à cette technique qui
s'est révélée parfaite dès ses premières applications, cas exceptionnel dans la technologie.
[0011] A l'heure actuelle, tous les accumulateurs oléo-pneumatiques utilisés dans les commandes
de disjoncteurs dérivent de ces données initiales. Plusieurs variantes de détail ont
été revendiquées, plus pour des questions commerciales que pour des raisons technologiques
réelles.
[0012] A la construction ou à la mise en route de ces appareils, on remplit le compartiment
à gaz au moyen d'un gaz inerte sous une pression déterminée, dite "pression de prégonflage",
et c'est ce coussin élastique de gaz qui assure ensuite le maintien sous pression
du liqùide et qui constitue la réserve élastique d'énergie que peut fournir l'appareil.
[0013] Les éléments constitutifs susceptibles d'amener une fuite de gaz ont été ainsi ramenés
au minimum possible, trois éléments métalliques (le cylindre, le piston et le couvercle)
et deux joints (un joint de piston glissant et un joint de couvercle autoclave) et
l'orifice de remplissage initial pour lequel une solution adéquate a pu être trouvée.
[0014] A ce jour, plus de 100.000 accumulateurs oléo-pneumatiques de commande de disjoncteur
répondant à ces caractéristiques ont été mis en service dans le monde entier à la
plus grande satisfaction des utilisateurs.
[0015] Les utilisateurs cependant accroissent progressivement leurs exigences. En particulier
le développement actuel des disjoncteurs à haute tension dits "sans entretien" conduit
à demander des accumulateurs garantis sans fuite de gaz pour cinq ans, dix ans, puis
maintenant vingt ans.
[0016] Ce résultat s'avère possible, en utilisant dans l'accumulateur comme gaz un gaz neutre
(l'azote, nitrogène) pour des pressions jusqu'à 400 bars (kg/ cm
2) et l'hélium pour des pressions plus élevées (brevet français No. 2.076.812 du 20
janvier 1970, du même inventeur), qui évite toute corrosion des pièces métalliques
et évite le vieillissaient des élastomères constitutifs des joints, et des huiles
convenablement filtrées.
[0017] Toute manoeuvre d'ouverture ou de fermeture d'un disjoncteur électrique à haute tension
lorsqu'elle est amorcée doit impérativement être conduite jusqu'à sa complète exécution,
sous peine d'un incident grave conduisant au moins à la destruction du disjoncteur.
[0018] L'énergie de manoeuvre étant fournie par l'accumulateur, il est nécessaire que sa
réserve de gaz soit suffisante.
[0019] Toute technique n'étant jamais absolument parfaite, les utilisateurs ont été amenés
à demander l'instauration d'un système avertisseur d'une maladie d'un accumulateur
oléo-pneumatique, provoquant une perte de gaz, maladie qui se manifeste par une position
anormale du piston pour une pression donnée.
[0020] Dans la pratique, il est surtout important de connaître la position du piston libre
lorsqu'il s'approche de l'une ou l'autre de ses fins de course normales, c'est-à-dire
que si le piston s'approche au-delà d'une limite déterminée du fond du compartiment
à gaz cela signifie qu'il y a eu une perte de prégonflage (et qu'il faut donc ou réparer
une fuite ou "regonfler" l'accumulateur), tandis que si le piston s'approche trop
du fond du compartiment à huile, cela signifie qu'il y a manque d'huile (par fuite
ou par consommation anormale).
[0021] On a déjà proposé des systèmes de contrôle déclenchant un signal avertisseur lorsque
le piston s'approche trop de l'un des fonds du cylindre et, notamment lorsque le piston
s'approche trop du fond du compartiment à gaz. Pour certaines applications des accumulateurs
hydro-pneumatiques, par exemple l'alimentation ces commandes hydrauliques pour disjoncteurs
électriques, l'utilisateur exige même qu'un tel système de sécurité, par contrôle
du manque de gaz, soit incorporé à l'accumulateur.
[0022] Parmi les systèmes de contrôle connus jusqu'à présent, les plus simples comportent
une tige coulissante sortante, traversant le fond du cylindre côté gaz et faisant
saillie à l'intérieur du compartiment à gaz. Lorsque le piston s'approche du fond
plus près qu'une distance prédéterminée, le piston agit en poussée sur la tige et
l'extrémité extérieure de cette tige actionne un système avertisseur, par exemple
actionne un interrupteur électrique qui ferme un circuit avertisseur.
[0023] Cette solution de la tige sortante nécessite une étanchéité supplémentaire, ce qui
peut être une source de fuite de gaz.
[0024] Il était désirable de réaliser un tel système, ne risquant pas par lui-même de fragiliser
l'accumulateur du point de vue étanchéité. La meilleure solution a été de disposer
à l'intérieur de l'accumulateur un aimant permanent actionné par le piston mobile
et agissant magnétiquement sur un contact électrique situé à l'extérieur de l'accumulateur
lorsque le piston pour la pression d'huile normale se rapproche anormalement du couvercle
du cylindre (brevet français numéro 2.236.098, du 4 juillet 1973, du même inventeur).
[0025] Grâce aux faits que suivant ce dispositif le fond du cylindre, côté gaz, est fait
en métal amagnétique ; que l'aimant permanent est mobile dans un trou borgne de ce
fond débouchant seulement dans le compartiment à gaz ; et que l'interrupteur est logé
dans un second trou borgne, voisin du premier, mais débouchant seulement à l'extérieur,
on évite toute étanchéité supplémentaire et, par conséquent, tout risque de fuite
de gaz provoquée par l'appareil de contrôle lui-même.
[0026] Il existe donc diverses solutions connues permettant d'avertir l'utilisateur d'un
manque de gaz dans un accumulateur, ces solutions consistant pour la plupart à faire
agir le piston, ou un organe solidaire du piston, par poussée contre un organe mobile,
lequel actionne lorsqu'il est déplacé par la poussée du piston, un système avertisseur
de manque de gaz.
[0027] Bien que ces diverses solutions, notamment celle décrite dans le brevet précité,
assurent la sécurité souhaitée, elles présentent cependant toutes certains inconvénients.
[0028] En effet, deux nouveaux problèmes se sont posés :
1°) du fait de la fragilité des organes électriques de contrôle et de leur circuit,
pouvoir contrôler le bon fonctionnement du système avertisseur ;
2°) les disjoncteurs de grande puissance à haute tension comprenant une pluralité
d'accumulateurs oléo-pneumatiques, pouvoir contrôler, périodiquement, sans aucun démontage
la pression de prégonflage individuelle de chaque accumulateur.
[0029] Les accumulateurs hydro-pneumatiques actuels de bonne construction présentent, comme
on l'a vu, une excellente étanchéité au gaz et peuvent rester plusieurs années (en
stockage ou en service) sans nécessiter de "regonflage" du compartiment a gaz. Ceci
veut dire que les appareils de contrôle de manque de gaz dont il a été question précédemment
n'ont à fonctionner que très rarement, et, en fait, très exceptionnellement, bien
que leur fonction de sécurité soit primordiale.
[0030] C'est pourquoi l'utilisateur serait désireux de pouvoir vérifier périodiquement le
bon fonctionnement de l'appareil de contrôle et, surtout, de pouvoir effectuer cette
vérification au moment de la mise en service d'une installation, par exemple d'une
installation de commande hydraulique de disjoncteur.
[0031] Un moyen simple de vérification consisterait à charger l'accumulateur en huile sous
une pression suffisante pour faire rapprocher le piston libre du fond côté gaz, jusqu'à
déclencher l'appareil de contrôle. Mais, dans la pratique, ceci conduirait à faire
monter la pression dans l'accumulateur à une valeur supérieure à la pression normale
de service et qui approcherait les pressions limites d'essai de sécurité de l'accumulateur,
ce qui est formellement interdit et dangereux.
[0032] Bien entendu, pour éviter cet inconvénient, on pourrait tout d'abord dégonfler partiellement
le compartiment à gaz pour que le piston libre, repoussé par l'huile, vienne actionner
le dispositif de contrôle sans nécessiter de pressions trop élevées.
[0033] Mais, dans ce cas, après la vérification, il faudrait regonfler l'accumulateur en
gaz à la pression normale, opération qui doit être faite par des spécialistes et qui,
de préférence, est faite en usine, par le constructeur de l'accumulateur.
[0034] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de permettre
à l'utilisateur de vérifier, à la mise en service et même périodiquement ensuite,
le bon fonctionnement de l'appareil détecteur et avertisseur de manque de gaz.
[0035] L'invention a pour objet un accumulateur hydro-pneumatique du type précité, comportant
un système avertisseur de manque de gaz commandé par un organe mobile actionné en
poussée par le piston, lorsque ce dernier s'approche plus près du fond côté gaz qu'une
première distance prédéterminée, ledit accumulateur étant caractérisé en ce que des
moyens de liaison, à renversement de mouvement, agissant en traction, sont interposés
entre le piston et l'organe mobile, et en ce que lesdits moyens de liaison présentent
une course morte de longueur prédéterminée, grâce à quoi ledit organe mobile est également
déplacé dans le même sens que lorsqu'il est actionné directement en poussée par le
piston et, donc dans le sens d'actionnement du système avertisseur, lorsque le piston
s'éloigne du fond du cylindre côté gaz, plus loin qu'une seconde distance prédéterminée.
[0036] Pour effectuer la vérification du bon fonctionnement du système de contrôle de manque
de gaz, il suffit de faire baisser la pression d'huile dans l'accumulateur jusqu'à
ce que le piston libre s'approche suffisamment du fond du compartiment à huile pour
que les moyens de liaison précités déplacent l'organe mobile, lequel actionne le système
avertisseur.
[0037] Le dispositif suivant l'invention présente en outre l'avantage que, au cours de la
vérification, tous les éléments du système de contrôle fonctionnent de la même façon
et dans le même sens que lorsque ce système de contrôle fonctionne réellement pour
signaler une perte de gaz.
[0038] Une fois la vérification effectuée, il suffit de recharger l'accumulateur en huile
à la pression normale, opération qui est extrêmement simple, puisqu'il existe toujours
sur l'installation de commande hydraulique une pompe de recharge en huile.
[0039] Enfin, il faut noter que, sans aucune complication supplémentaire, le dispositif
selon l'invention permet de signaler, en plus du manque de gaz, tout rapprochement
anormal du piston par rapport au fond côté compartiment à huile, rapprochement qui
signifierait qu'il y a un manque d'huile (ou une consommation d'huile anormale).
[0040] Ceci permet de réaliser un contrôle de l'état de prégonflage respectif de plusieurs
accumulateurs individuels monter en parallèle dans une même installation. En effet,
en faisant tomber la pression d'huile dans l'installation, les pistons de tous les
accumulateurs viendront au contact de leur fond côté huile et les systèmes avertisseurs
de tous les accumulateurs doivent fonctionner, s'ils sont en bon état de marche, ce
qui répond au premier problème.
[0041] En faisant remonter progressivement la pression d'huile dans l'installation, le système
avertisseur de chaque accumulateur s'éteindra lorsque la pression d'huile dépassera
la pression de prégonflage en gaz dudit accumulateur.
[0042] En faisant les deux opérations successives décrites ci-dessus on aura ainsi constaté
le bon fonctionnement du. système avertisseur de chaque accumulateur et mesuré sa
pression de prégonflage, et ceci sans démontage et sans introduire de surpression
d'huile dans l'installation.
[0043] Suivant une forme préférée de réalisation, les moyens de liaison précités comportent
un système de renversement de mouvement à levier du premier genre ainsi qu'un organe
de liaison à course morte travaillant en traction interposé entre le piston et une
première extrémité dudit levier, la deuxième extrémité dudit levier coopérant avec
ledit organe mobile, grâce à quoi, un effort de traction exercé par l'organe de liaison
sur le levier est transformé en un effort de poussée sur l'organe mobile.
[0044] De préférence, les moyens de liaison agissant en traction et présentant une course
morte comprennent un lien souple interposé entre le piston et la première extrémité
du levier précité.
[0045] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée qui suit
et à l'examen des dessins annexés qui représentent, à titre d'exemples non limitatifs,
divers modes de réalisation de l'invention.
La figure 1 est une vue partielle en coupe d'un accumulateur hydro-pneumatique équipé
d'un dispositif simple de détection de manque de gaz du type dit "à tige sortante"
et comportant, suivant l'invention, un système de vérification du bon fonctionnement
dudit dispositif et de vérification de l'état de gonflage de l'accumulateur.
La figure 2 est une vue partielle en coupe d'un accumulateur montrant une variante
du système suivant l'invention.
La figure 3 est une vue partielle en coupe d'un accumulateur équipé d'un dispositif
de détection de manque de gaz tel que celui décrit dans le brevet précité et comportant
un système de vérification du bon fonctionnement de ce dispositif.
[0046] L'accumulateur hydro-pneumatique représenté sur la figure 1 comprend, ainsi qu'il
est classique, un cylindre 2, deux fonds de cylindre 4 et 6 et un piston libre 8 qui
sépare le volume du cylindre en un compartiment à gaz 10 et un compartiment à liquide
12. Sur les figures, on n'a pas représenté le système classique de gonflage en gaz
du compartiment à gaz.
[0047] L'accumulateur est pourvu d'un dispositif simple de détection de manque de gaz. Ce
dispositif comprend un organe mobile constitué par une tige 14 qui traverse le fond
4, du côté du compartiment à gaz, par un alésage 15 pourvu d'un joint d'étanchéité
18. L'extrémité de la tige 14 fait saillie à l'intérieur du compartiment à gaz de
façon que, lorsque le piston 8 s'approche du fond 4 plus près qu'une distance prédéterminée
D, par suite d'un manque de gaz, ledit piston agit en poussée sur la tige dont l'extrémité
sortante actionne un système avertisseur de manque de gaz, par exemple un interrupteur
électrique 16, monté dans un boîtier 19. L'interrupteur 16 est monté dans un circuit
électrique avertisseur (non représenté) tel que la fermeture de l'interrupteur 16
provoque l'alimentation d'nn appareil de contrôle optique ou sonore ou d'un appareil
provoquant automatiquement l'intervention d'un dispositif de sécurité.
[0048] Un ressort 20, entourant la tige 14 et prenant appui sur une collerette 22 solidaire
de cette tige, empêche la tige 14 d'être repoussée vers l'extérieur par la pression
régnant dans le compartiment à gaz, tandis que des butées 24 et 26 limitent les déplacements
de la tige.
[0049] Ce type de détecteur de manque de gaz est efficace bien qu'il présente l'inconvénient
de nécessiter une étanchéité supplémentaire au passage de la tige 14, inconvénient
que ne présentent pas d'autres types de détecteurs.
[0050] Cependant, comme pour tous les autres types de détecteur, il n'est pratiquement pas
possible, comme il a été indiqué précédemment, de vérifier le bon état de fonctionnement
du détecteur. Le dispositif suivant l'invention permet d'effectuer cette vérification
et il permet en plus d'effectuer certains autres contrôles qui seront décrits plus
loin.
[0051] Suivant l'invention, on interpose entre le piston 8 et la tige mobile 14 des moyens
de liaison à renversement de mouvement, agissant en traction. Dans le mode de réalisation
représenté sur la figure 1, ces moyens de liaison comprennent un lien souple, tel
qu'un cordon inextensible 28, dont une extrémité est fixée, par un moyen d'accrochage
30, au piston 8, et dont l'autre extrémité est fixée sur un levier de renvoi 32. Le
levier 32, qui constitue un organe de renversement de mouvement, est monté pivotant
en 34 sur une chape 36 solidaire du fond 4. L'extrémité du levier 32 opposée au point
d'accrochage du cordon 28 est de préférence en forme de fourchette et embrasse la
tige 14 entre la collerette 22 et une butée 38.
[0052] On donne au cordon 28 une longueur telle que ce système de liaison présente une course
morte de longueur prédéterminée avant d'agir sur la tige 14. Il en résulte que, lorsque
le piston s'éloigne du fond 4 plus loin qu'une distance prédéterminée D', la tige
14 est également déplacée, dans le même sens que si le piston 8 venait agir en poussée
contre elle, ce qui fait fonctionner le système avertisseur de manque de gaz et permet
de vérifier son bon état de marche.
[0053] Pour effectuer cette vérification, il suffit donc de laisser évacuer l'huile contenue
dans le compartiment à huile 12 jusqu'à ce que le gaz sous pression du compartiment
à gaz repousse le piston 8 jusqu'à la distance D' pour laquelle le cordon 28 est mis
en tension et actionne la tige 14. Après cette vérification, il suffit de recharger
l'accumulateur en huile au moyen de la pompe existant normalement dans l'installation.
[0054] On voit donc que grâce à l'invention, on peut effectuer la vérification sans avoir
à intervenir sur le coussin de gaz du compartiment à gaz, c'est-à-dire sans avoir
à le dégonfler ni à le surcomprimer à une pression excessive.
[0055] Il faut bien noter que, au cours de la vérification, tous les composants de l'appareil
détecteur fonctionnent dans le même sens et dans les mêmes conditions que dans le
cas d'un fonctionnement réel par manque de gaz, ce qui donne toute assurance quant
au fonctionnement de l'appareil, d'autant plus que, dans ce dernier cas, le déplacement
a lieu sous l'effet d'une simple poussée et que ce déplacement n'a donc aucune raison
de ne pas se produire en cas de manque de gaz.
[0056] Il faut noter également que le dispositif suivant l'invention donne aussi une indication
sur la position du piston libre dans l'accumulateur et signale une approche excessive
du piston par rapport au fond 6 côté huile, approche qui signifierait que le remplissage
en huile est insuffisant, par exemple par suite de fuite, de consommation anormale
ou de débit insuffisant de la pompe de recharge.
[0057] Enfin, dans le cas des installations hydrauliques de grande puissance, comme les
commandes hydrauliques de disjoncteurs, on utilise souvent, comme réserve d'énergie
hydraulique, plusieurs accumulateurs montés en parallèle. Jusqu'à présent, il était
très difficile de connaître l'état de gonflage individuel de chaque accumulateur.
Le dispositif suivant l'invention permet également d'effectuer un tel contrôle individuel.
En effet, il suffit d'évacuer progressivement l'huile de l'installation et de noter
la pression à chaque fois que l'un des détecteurs de manque de gaz déclenche. On détermine
ainsi l'état de gonflage individuel de chacun des accumulateurs.
[0058] Dans le mode de réalisation de la figure 2, le détecteur de manque de gaz comprend
une tige mobile 14' qui coulisse dans un trou borgne 15' creusé dans le fond 4', côté
gaz, de l'accumulateur et qui peut être actionnée en poussée par le piston 8 en cas
de manque de gaz. La tige 14' porte un bec 40 qui peut venir fermer un interrupteur
16' disposé à l'intérieur du compartiment à gaz et qui commande le circuit électrique
avertisseur de manque de gaz. Les conducteurs 42-44 reliés à l'interrupteur 16 traversent
le fond 4' à travers des garnitures serrées par des presse-étoupes isolants 46.
[0059] Cette disposition présente l'avantage qu'il n'y a aucune étanchéité mobile à travers
le fond 4'. Un interrupteur 16' ou un micro-rupteur peut sans inconvénient être disposé
dans le compartiment à gaz qui est rempli d'un gaz inerte tel que de l'azote par exemple,
mais bien entendu, cet interrupteur pourrait être du type à commande magnétique de
proximité, la tige 14' portant alors un aimant permanent.
[0060] Dans la variante représentée, le dispositif de liaison à renversement de sens de
marche est simplement constitué par un lien souple 28 qui est fixé au piston 8, qui
passe à travers un guide de renvoi 48 fixé au fond 4', et qui est accroché par un
collier 50 à la tige 14'. Le fonctionnement de ce mode de réalisation, pour la vérification
du bon état du dispositif détecteur de manque de gaz, est identique à celui qui a
été décrit à propos de la figure 1.
[0061] Dans le mode de réalisation préféré représenté sur la figure 3, l'invention est appliquée
à un accumulateur pourvu d'un système de détection de manque de gaz du type décrit
dans le brevet français précité.
[0062] Il suffit de rappeler que dans ce système de détection, l'organe mobile contre lequel
vient agir en poussée le piston libre 8 est constitué par une tige 14" qui coulisse
dans un trou borgne 16' et qui porte un aimant permanent 52. Dans un second trou borgne
54, voisin du trou 16', mais débouchant vers l'extérieur est monté un interrupteur
de proximité à commande magnétique 56, du type à lames souples en ampoule scellée
(interrupteur dit "reed switch" ou "ILS"). Le fond 4" étant réalisé en matériau amagnétique,
l'aimant 52, quand il s'enfonce dans le trou 16', actionne l'interrupteur 54. Dans
ce mode de réalisation, pour éviter d'avoir à donner une trop grande longueur à la
partie de la tige 14" qui fait saillie dans le compartiment à gaz 10, on fait agit
le piston en poussée sur la tige mobile non pas directement mais par l'intermédiaire
d'une pièce solidaire de ce piston. Dans l'exemple, cette pièce est constituée par
un plateau ajouré 58 qui coulisse librement dans le cylindre 2 et qui est porté par
une tige 60 fixée sur le piston 8.
[0063] Suivant la présente invention, la liaison en traction interposée entre le piston
8 (et plus précisément entre le plateau 58) et la tige mobile 14" comprend un cordon
62 qui actionne, lorsqu'il est tendu, un levier 32 analogue au levier 32 représenté
sur la figure 1. Ce levier 32 pivote en 34 dans un boîtier 64 qui est fixé au fond
4" et qui abrite le ressort 20 de rappel de la tige 14". En même temps, le fond de
ce boîtier sert de butée au levier 32 et à la tige 14".
[0064] Le fonctionnement est identique à ce qui a été décrit à propos de la figure 1, mais
il faut noter que la variante de la figure 3 présente l'avantage de ne nécessiter
aucune étanchéité supplémentaire (mobile comme dans le cas de la figure
1 ou fixe comme dans le cas de la figure 2) à travers le fond 4" de l'accumulateur.
[0065] Bien entendu, le système simple de renversement de mouvement par levier qui a été
représenté sur les figures 1 et 3 pourrait être remplacé par un système à double levier
ou par tout autre système plus complexe.
[0066] De même, on a surtout décrit, comme organe de liaison travaillant en traction, un
lien souple tel qu'un cordon inextensible, mais il est bien entendu qu'on pourrait
utiliser également une liaison télescopique ou une liaison pliante ou encore une liaison
enroulable.
1. Accumulateur hydro-pneumatique à piston qui comprend un cylindre, deux fonds de
cylindre et un piston libre séparant le cylindre en un compartiment à liquide et un
compartiment à gaz, du type comprenant un dispositif de détection de manque de gaz
comportant un organe mobile, disposé à l'intérieur du compartiment à gaz et contre
lequel vient agir en poussée le piston, ou un organe solidaire du piston, lorsque
ledit piston s'approche du fond du cylindre côté gaz plus près qu'une première distance
prédéterminée, ledit organe mobile actionnant, lorsqu'il est déplacé en poussée par
le piston, un système avertisseur de manque de gaz, ledit accumulateur étant caractérisé
en ce que des moyens de liaison, à renversement de mouvement, agissant en traction
sont interposés entre ledit piston et ledit organe mobile, et en ce que lesdits moyens
de liaison présentent une course morte de longueur prédéterminée, grâce à quoi ledit
organe mobile est également déplacé dans le même sens que lorsqu'il est actionné directement
en poussée par le piston et, donc, dans le sens d'actionnement du système avertisseur,
lorsque le piston s'éloigne du fond du cylindre côté gaz, plus loin qu'une seconde
distance prédéterminée.
2. Accumulateur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de liaison
précités comportent un système de renversement de mouvement à levier du premier genre
et un organe de liaison à course morte travaillant en traction interposé entre le
piston et une première extrémité dudit levier, la deuxième extrémité dudit levier
coopérant avec ledit organe mobile, grâce à quoi un effort de traction exercé par
l'organe de liaison sur le levier est transformé en un effort de poussée sur l'organe
mobile.
3. Accumulateur suivant l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les
moyens de liaison agissant en traction et présentant une course morte comprennent
un lien souple.
4. Accumulateur suivant l'une quelconque des revendications 1, 2 ou 3, caractérisé
en ce que le système avertisseur précité comprend un commutateur électrique susceptible
de fermer un circuit électrique d'avertissement et en ce que ledit organe mobile est
monté en relation d'actionnement dudit commutateur.
5. Accumulateur suivant la revendication 4, caractérisé en ce que ledit organe mobile
et ledit commutateur sont disposés à l'intérieur du compartiment à gaz.
6. Accumulateur suivant l'une des revendications 4 ou 5, caractérisé en ce que le
commutateur précité est un commutateur à actionnement magnétique et en ce que l'organe
mobile précité porte un aimant disposé en relation d'actionnement dudit commutateur.
7. Accumulateur hydro-pneumatique suivant la revendication 6, caractérisé en ce que
le commutateur à actionnement magnétique précité est un interrupteur de proximité
à lames, en ampoule scellée ; et en ce que ledit commutateur est logé dans un trou
borgne qui débouche vers l'extérieur et qui est creusé dans le fond du cylindre côté
gaz ; et en ce que ledit fond est fait en matériau amagnétique ; et en ce que l'aimant
précité coulisse dans un second trou borgne, voisin du premier, creusé dans ledit
fond mais débouchant vers l'intérieur.