[0001] La présente invention est relative à un procédé de bouchage de bouteille à goulot
à vis, utilisant une capsule de bouchage du type dit "inviolable".
[0002] Les capsules de ce type comprennent un fond circulaire et une jupe longue en deux
parties séparées par une zone d'affaiblissement circulaire, formée, par exemple, par
des incisions non continues.
[0003] Le fond de la capsule et la région de la jupe qui est immédiatement adjacente au
fond sont en contact avec les moyens d'étanchéité de la bouteille. La zone restante
de la partie supérieure de la jupe est sertie sur le filetage du goulot. La partie
inférieure de la jupe qui constitue la bague de garantie est sertie sur un rentrant
du goulot qui empêche son déplacement vers le haut, si bien que, lors du dévissage,
la zone d'affaiblissement se brise et la bande de garantie reste sur le goulot.
[0004] Dans les circonstances actuelles, où l'on prévoit un retour aux bouteilles consignées;
ce mode de bouchage présente l'inconvénient qu'avant tout nouveau remplissage, on
doit enlever la bande de garantie qui est restée accrochée au goulot, et qui représente
une opération supplémentaire malaisée, car il s'agit d'un dessertissage.
[0005] En outre, ce mode de bouchage impose des tolérances étroites, notamment en ce qui
concerne la ligne d'affaiblissement et le sertissage de la bande de garantie. Quatre
types d'incidents sont en effet à éviter : une rupture de la ligne d'affaiblissement
par un choc involontaire lors des manutentions, une ligne d'affaiblissement trop résistante
rendant l'ouverture de la bouteille pénible pour l'opérateur, un dessertissage de
la bande de garantie permettant d'ouvrir la bouteille et d'enlever la capsule sans
rupture de la zone d'affaiblissement, un élargissement de la partie de la capsule
au niveau du filetage qui fait que celle-ci tourne librement sans pouvoir être enlevée.
Le respect des tolérances impose donc des machines précises, donc coûteuses.
[0006] On a proposé, par exemple dans les brevets US 3 235 115 et FR 1 371 041, des bouteilles
dont le goulot présente, au-dessous du filetage, des saillies dirigées vers l'extérieur,
qui coopèrent avec des rentrants dirigés vers l'intérieur de la partie inférieure
de la jupe de la capsule qui constitue la bande de garantie.
[0007] De cette façon, la rotation de la partie inférieure de la jupe est empêchée, ou du
moins considérablement gênée, lors du dévissage de la capsule. On élimine ainsi un
grand nombre des incidents qu'on vient de mentionner.
[0008] La technique ainsi proposée ne s'est cependant pas répandue pour plusieurs raisons.
[0009] La première de celles-ci est que l'obtention des godrons sur le goulot d'une bouteille
est impossible avec la technique usuelle la plus courante pour obtenir des bouteilles
en verre, à savoir le moulage dans un moule en deux parties. En effet, pour éviter
de briser les godrons au démoulage, il faut prévoir des pièces additionnelles qui
viennent se placer entre les godrons et qu'on enlève indépendamment des demi-moules,
ce qui augmente considérablement le prix de revient, le rapprochant de celui de la
flaconnerie de luxe.
[0010] Un autre inconvénient de la technique proposée par les brevets précités est que les
formes qu'ils décrivaient correspondaient à des capsules "courtes" dont la jupe ne
descend pas au-delà des godrons. Il est exact que la présence de godron dispense d'avoir
une capsule qui descende plus bas que les godrons, ce qui permet une économie de matière
sur la capsule, et une autre sur la bouteille, dont le goulot peut être plus court,
mais ces économies, à l'usage, se révèlent coûteuses pour le professionnel qui procède
au bouchage, car elles l'obligent à avoir deux stocks différents de capsules, l'un
de capsules longues pour les bouteilles classiques, l'autre de capsules courtes pour
les bouteilles à godrons.
[0011] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de fournir un
procédé de bouchage qui comporte l'usage de bouteille à godrons et qui, cependant,
ne grève pas les prix de revient du fabricant de bouteille3 ni éventuellement celui
du professionnel du bouchage.
[0012] La présente invention fournit donc un procédé de bouchage d'une bouteille à goulot
à vis obtenue par moulage entre deux demi-coquilles séparées par un plan axial et
dont le goulot comporte, au-dessous du filetage, au moins un godron faisant saillie
vers l'extérieur et dont la partie la plus externe est à une distance de l'axe du
goulot, procédé dans lequel on place sur le goulot de la bouteille une capsule de
type inviolable comportant un fond et une jupe en deux parties séparées par une zone
d'affaiblissement, cette capsule portante sur la partie de la jupe qui est séparée
du fond par la zone d'affaiblissement, au moins un godron situé à une hauteur correspondant
à celle du godron du goulot, et dont la partie la plus à l'intérieur est à une distance
de l'axe inférieure à celle de la partie la plus externe du godron du goulot, et supérieure
au rayon externe du reste du goulot, puis on procède au sertissage de la partie de
la jupe la plus proche du fond, sur le filetage du goulot, procédé qui présente la
particularité que le ou les godrons dudit goulot sont placés uniquement dans le plan
séparant les deux demi-coquilles,et/ou dans la partie de la périphérie du goulot où
la tangente à celui-ci fait avec ledit plan un angle inférieur à l'angle maximal que
fait la paroi du godron avec un rayon.
[0013] De préférence, on utilise une capsule comportant une jupe assez longue pour permettre
également l'utilisation de cette capsule sur une bouteille à goulot à vis de type
classique, cette capsule étant alors sertie sur une partie rétrécie du goulot située
au-dessous de la partie filetée. et, avantageusement,le goulot présente une partie
rétrécie au-dessous des godrons et on sertit en outre la capsule dans cette partie
rétrécie.
[0014] La présente invention fournit également une bouteille à goulot à vis, dont le goulot
comporte, au-dessous du filetage, au moins un godron faisant saillie vers l'extérieur
et dont la partie la plus externe est à une distance de l'axe du goulot supérieure
au rayon extérieur du reste du goulot, et dans laquelle le ou les godrons sont placés
uniquement dans le plan séparant les deux demi-coquilles, et/ou dans la partie de
la périphérie du goulot où la tangente à celui-ci fait avec ledit plan un angle inférieur
à l'angle maximal que fait la paroi du godron avec un rayon.
[0015] De préférence, le goulot de cette bouteille, au-dessous des godrons, ne présente
pas un diamètre supérieur à celui du cercle enveloppant les limites externes des godrons,
au moins sur une longueur correspondant à celle d'une capsule longue du type courant,
et,avantageusement,le goulot présente une partie rétrécie au-dessous des godrons et
catte partie rétrécie est située dans la zone correspondant à la partie inférieure
d'une jupe longue.
[0016] L'invention sera exposée plus en détail à l'aid d'un exemple non limitatif de réalisation
selon l'invention, illustré par des figures, parmi lesquelles :
Fig.l est une vue de côté du goulot,
Fig. 2 est une vue de dessus du même goulot,
Fig. 3 est un schéma expliquant la position limite des godrons du goulot,
Fig. 4 est une vue de côté et une demi-coupe axiale de la capsule.
[0017] Le goulot 1 comprend une partie supérieure 1, qui porte un filetage dont le rayon
extérieur des filets 2 est désigné par R1. Sous la partie filetée 1 se trouve une
partie cylindrique 3, de même diamètre, qui porte des godrons 4,5, en saillie vers
l'extérieur . Sous les godrons 4 et 5 est pre vue une partie 6 de diamètre, au départ,
inférieur à RI; cette partie est faiblement conique, s'élargissant vers le bas.
[0018] Les godrons 4,5, de forme identique, sont séparésen plusieurs groupes : si on considère
le plan P de s
de la bouteille, plan qui est celui qui sépare les deux demi-coquilles qui servent
à son moulage, deux groupes
4 sont placés de façon symétrique dans les zones de la beri- phérie les plus éloignées
du plan P. En outre, deux autres godrons 5 sont situés à cheval sur le plan P lui-même.
[0019] La raison de cette disposition est la suivante : pour permettre le démoulage de la
bouteille lors de sa fabrication, il est préférable qu'elle ne présente aucun relief
susceptible de s'opposer à l'écartement du moule suivant une perpendiculaire au plan
P.
[0020] Si on considère la figure 3, qui est une vue schématique fortement agrandie et déformée
d'une partie de la figure 2, on voit qu'un godron 4 fait, avec un rayon R, un angle
A. Il est nécessaire que cet angle A soit inférieur à l'angle B que fait le rayon
avec la perpendiculaire au plan P, cet angle B étant celui de la tangente T au goulot
avec un plan P' parallèle au plan P. Ceci amène à limiter la zone portant des godrons
à une partie de la périphérie correspondant à un angle au sommet 2C au plus égal à
2A. Le choix de la valeur de l'angle A dépend, notamment,.de la nature de la capsule.
Si celle-ci est en matériau plus malléable, on pourra préférer des godrons de forme
plus aiguë, c'est-à-dire a avec A plus petit, les godrons 4 étant alors moins nombreux,
alors que,si la matière est plus rigide, on pourra préférer des godrons plus adoucis,
mais répartis sur une plus grande partie de la périphérie.
[0021] On a porté sur la figure 3 le rayon R1 du goulot en dehors des godrons, et le rayon
R2 du cylindre tangent an sommet des godrons 4.
[0022] Les godrons 5, étant à cheval sur le plan de séparation des demi-coquilles, ne posent
pas de problème au démoulage; toutefois, il est difficile de leur donner une forme
aussi précise qu'aux autres. En revanche, ils peuvent être obtenus plus facilement
par une transformation simple d'un moule existant. La décision de prévoir des godrons
du type 4, des godrons du type 5, ou des deux types est donc une affaire d'opportunité.
[0023] Dans l'exemple représenté, le goulot est pourvu de 2 groupes de 8 godrons du type
4, plus 2 godrons 5 dans le plan P. L'angle A est d'environ 45°, et les godrons 4
sont répartis sur des zones d'angle au centre égal à 2 x 42 = 84° environ, l'intervalle
entre godrons correspondant à 12°.
[0024] La figure 4 représente une capsule qui s'adapte sur le goulot qu'on vient de décrire.
Le fond 7 de la capsule est pourvu intérieurement d'une garniture d'étanchéité 8 en
forme de disque, un moletage 9 étant prévu pour faciliter la préhension. La partie
supérieure 10 de la jupe est d'un rayon R3 légèrement supérieurau rayon Rl, et elle
est séparée de la partie inférieure 11 par une zone d'immobilisation 12 constituée
par une saignée circulaire interroming par des ponts 13. La partie inférieure 11 de
la jupe est, dans son ensemble, de rayon égal au rayon R2 du cercle tangent aux extrémités
des godrons 4, 5 du goulot; elle comporte,vers sa partie supérieure,une série de godrons
en saillie vers l'intérieur le be fond de ces godrons est à une distance de l'axe
égale à Les godrons sont également répartis sur toute la périphéris de la capsule,
à un intervalle correspondant à un angle égal à celui qui sépare les godrons de type
4 du goulot, c'est-à-dire, ici, 12°. Cet angle n'est pas critique, mais il est nécessairement
égal à 180°/n, n étant un nombre entier.
[0025] En effet, une disposition différente rendrait pratiquement impossible l'emploi de
machines pour poser les capsules. Pour la même raison, si le goulot comporte des godrons
du type 5, ceux-ci doivent être séparés de ceux du type 4 par un angle correspondant
à un nombre entier de fois l'angle qui sépare un godron 4 de son voisin. Ainsi, sur
la machine, il n'y a pas à tenir compte de l'orientation de la bouteille.
[0026] Pour faciliter la mise en place de la capsule sux le goulot, la partie supérieure
des godrons 4, 5 du goulot et la partie inférieure des godrons 14 de la capsule sent
arrondis. Elles pourraient aussi être effilées dans le sens vertical.
[0027] La mise en place de la capsule se fait sans difficulté par simple déplacement vertical.
Elle est suivie du sertissage de la partie 10 sur le filetage 3. Contrairement à l'art
antérieur, on ne procède pas normalement par un sertissage de la partie inférieure
11 de la jupe sur la partie plus étroite 6 du goulot, encore que cette opération soit
possible si on le juge nécessaire.
[0028] En effet, et c'est un point important de l'invention, le déchirage de la zone d'affaiblissement
12 a lieu parce que les godrons freinent efficacement la partie inférieure 11 dans
son mouvement de rotation, alors que, dans l'art antérieur, c'est seulement le mouvement
vertical de la capsule qui est freiné. Il en résulte que le freinage entrai- nant
la rupture a lieu dès une rotation de quelques degrés seulement, et même moins, alors
que, dans les dispositions selon l'art antérieur, il est fréquent d'avoir à tourner
d'un quart de tour et plus, avant que le freinage soit efficace.
[0029] La hauteur de la partie filetée peut dès lors être considérablement réduite. De plus,
on réduit considérablement le risque de mise en contact prématuré du contenu de la
bouteille avec l'atmosphère par une rotation ayant entraîné un déplacement des parties
d'étanchéité sans aller jusqu'à l'enlèvement complet de celles-ci avec rupture de
la zone d'affaiblissement. Ce point est important si l'on veut garantir la pureté
bactériologique des produits transportés.
[0030] On pourrait craindre que la partie inférieure de la jupe, une fois séparée du reste,
ne soit libérée et ne risque de glisser le long du goulot lorsqu'on vide la bouteille,
et tomber, par exempleydans le verre du consommateur. L'expérience montre qu'il n'en
est rien, du moins avec les valeurs choisies pour l'angle A. En effet, lors du dévissage,
il se produit un coincement des godrons les uns sur les autres, qui immobilise efficacement
cette partie. En revanche, il suffit d'une très faible rotation en sens inverse pour
la libérer, en particulier pour une réutilisation dela bouteille. On notera, comme
un avantage particulier de l'invention, que la libération de la partie inférieure
de la jupe ne nécessite que des forces très faibles, qu'elle peut être obtenue sans
recourir à un outil de forme spéciale, et que par conséquent elle n'entraîne qu'un
risque pratiquement négligeable d'endommager le goulot, même s'il est en verre ou
autre matériau fragile, ce qui est important lorsque le réemploi de la bouteille est
envisagé.
[0031] Il est à noter que la forme de la bouteille décrite plus haut permet son emploi avec
une capsule classique, soit en la sertissant sur la partie rétrécie 6, et dans ce
cas l'utilisation est identique à celle de l'art antérieur, soit en la sertissant
par repoussage autrur des godrons, et dans ce cas on retrouve les avantages de présente
invention, au prix, il est vrai, d'un outillage différent.
[0032] D'un autre côté, la capsule décrite plus haut peut aussi être utilisée sur une bouteille
de type classique, et de la manière connue, le sertissage ayant lieu au-dessous de
la zone des godrons 14, soit même au niveau que ceux-ci, qui sont alors écrasés.
[0033] Les meilleurs résultats sont donc obtenus par l'utilisation conjuguée de la bouteille
et de la capsule selon le procédé de l'invention.
1.'Procédé de bouchage d'une bouteille à goulot à vis obtenue par moulage entre deux
demi-coquilles séparées par un plan axial et dont le goulot comporte, au-dessous du
filetage, au moins un godron faisant saillie vers l'extérieur et dont la partie la
plus externe est à une distance de l'axe du goulot supérieure au rayon extérieur du
reste du goulot, procédé dans lequel on place sur le goulot de la bouteille une capsule
du type inviolable comportant un fond et une jupe en deux parties séparées par une
zone d'affaiblissement, cette capsule portant,sur la partie de la jupe qui est séparée
du fond par la zone d'affaiblissement, au moins un godron situé à une hauteur correspondant
à celle du godron du goulot, et dont la partie la plus à l'intérieur est à une distance
de l'axe inférieure à celle de la partie la plus externe du godron du goulot, et supérieure
au rayon externe du reste du goulot, puis on procède au sertissage de la partie de
la jupe la plus proche du fond, sur le filetage du goulot, caractérisé en ce que le
ou les godrons dudit goulot sont placés uniquement dans le plan séparant les deux
demi-coquilles, et/ou dans la partie de la périphérie du goulot où la tangente à celui-ci
fait avec ledit plan un angle inférieur à l'angle maximal que fait la paroi du godron
avec un rayon.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on utilise une capsule comportant
une jupe assez longue pour permettre également l'utilisation de cette capsule sur
une bouteille à goulot à vis de type classique, cette capsule étant alors sertie sur
une partie rétrécie du goulot située au-dessous de la partie filetée.
3. Procédé selon la revendication 2, et dans lequel le goulot présente une partie
rétrécie au-dessous des godrons, caractérisé en ce qu'on sertit en outre la capsule
dans cette partie rétrécie.
4. Bouteille à goulot à vis, et dont le goulot comporte, au-dessous du filetage, au
moins un godron faisant saillie vers l'extérieur et dont la partie la plus externe
est à une distance de l'axe du goulot supérieure au rayon extérieur du reste du goulot,
caractérisée en ce que le ou les godrons sont placés uniquement dans le plan séparant
les deux demi-coquilles, et/ou dans la partie de la périphérie du goulot où la tangente
à celui-ci fait avec ledit plan un angle inférieur à l'angle maximal que fait la paroi
du godron avec un rayon.
5. Bouteille selon la revendication 4, caractérisée en ce que le goulot de la bouteille,
au-dessous des godrons, ne présente pas un diamètre supérieur à celui du cercle enveloppant
les limites externes des godrons, au moins sur une longueur correspondant à celle
d'une capsule longue de type courant.
6. Bouteille selon la revendication 5, dans laquelle le goulot présente une partie
rétrécie au-dessous des godrons, caractérisée en ce que cette partie rétrécie est
située dans la zone correspondant à la partie inférieure d'une jupe longue.