[0001] L'invention est relative à un disjoncteur limiteur basse tension multipolaire à boîtier
moulé comportant par pôle un contact fixe coopérant en position de fermeture du disjoncteur
avec un contact mobile accouplé à un mécanisme de manoeuvre manuelle et/ou automatique
d'ouverture et de fermeture du disjoncteur et un déclencheur électromagnétique coopérant
avec ledit mécanisme pour déclencher le disjoncteur et ouvrir les contacts lorsque
le courant de défaut détecté par le déclencheur électromagnétique dépasse un premier
seuil, ledit déclencheur comprenant une bobine d'excitation parcourue par ledit courant
de défaut et un circuit magnétique ayant une palette mobile et deux culasses fixes
en forme de joues encadrant la bobine à axe perpendiculaire aux joues et coopérant
avec la palette mobile pour déplacer cette dernière en position de déclenchement lors
du dépassement dudit premier seuil.
[0002] Dans un disjoncteur connu du genre mentionné (brevet britannique N° 369.740), les
culasses du circuit magnétique du déclencheur électromagnétique constituent des joues
de soufflage de l'arc. Les joues encadrent les contacts fixe et mobile et la zone
de développement de l'arc et leur écartement est important. Elles sont de ce fait
incapables d'exercer un effort notable sur le contact mobile, dont l'extrémité pénètre
entre les joues et l'ouverture du disjoncteur sur défaut résulte de la détection de
ce défaut par le déclencheur et du déverrouillage du mécanisme de manoeuvre. L'ouverture
du disjoncteur intervient avec un certain retard empêchant toute limitation du courant.
[0003] L'obtention de pouvoirs de coupure élevés dans les disjoncteurs basse tension nécessite
un déplacement rapide du coo- tact mobile en vue d'obtenir l'insertion d'une tension
d'arc entraînant la limitation du courant. Différentes techniques ont déjà été proposées
pour améliorer ce déplacement du contact et les performances des disjoncteurs. notamment
:
1) répulsion électrodynamique des contacts fixe et mobile;
2) accélération du contact mobile par percussion du noyau mobile du déclencheur électromagnétique
instantané;
3) insertion d'une partie du contact mobile dans l'entrefer d'un circuit magnétique
à auto-excitation ou à excitation indépendante par une bobine. (brevet français ?
2.185.853 et ses additions Nos. 2.237.302 et 2.278.146).
[0004] Le but de l'invention est de faire usage de la troisième technique par l'emploi de
moyens simples et compacts.
[0005] Le disjoncteur selon l'invention est caractérisé en ce que les joues s'étendent parallèlement
aux parois latérales du boîtier et définissent entre elles un premier entrefer de
faible épaisseur à travers lequel s'étend en position de fermeture des contacts une
languette conductrice appartenant au contact mobile, de façon que le flux magnétique,
engendré dans ledit entrefer par le courant de défaut parcourant la bobine, lorsque
ce courant dépasse un deuxième seuil supérieur audit premier seuil, provoque un effet
électrodynamique de déplacement rapide du contact mobile en position d'ouverture.
[0006] Le faible entrefer permet de disposer d'un flux magnétique suffisant pour déplacer
le contact mobile en position d'ouverture avant le déverrouillage du mécanisme et
il est inutile de rappeler le fonctionnement qui est décrit en détail dans les brevets
français précités de la demanderesse. La force s'exerçant sur le contact mobile peut
être une force de Laplace résultant de l'interaction du courant parcourant le contact
et le champ magnétique dans l'entrefer.
[0007] Le seuil de répulsion du contact mobile est supérieur au seuil de déclenchement du
déclencheur de manière à éviter une zone critique de battements du contact.
[0008] Un deuxième entrefer est ménagé entre la palette et les joues du circuit magnétique
et selon une caractéristique importante de l'invention, ces entrefers sont disposés
dans deux branches ou boucles différentes et en parallèle du cir- cuit magnétique.
[0009] La bobine d'excitation est avantageusement enroulée sur un noyau transversal intercalé
entre les joues pour engendrer un flux qui se partage dans les boucles en parallèle
en deux flux partiels, dont l'un traverse le premier entrefer et provoque par interaction
avec le courant dans la languette le déplacement ultra-rapide du contact mobile vers
la position d'ouverture, et dont l'autre traverse le deuxième entrefer et attire la
palette.
[0010] Le contact mobile est monté élastiquement sur un support et sollicité en position
de fermeture par un ressort de pression de contact. Un ressort de rappel de force
différente agit sur la palette de manière que l'attraction de la palette intervient
après dépassement d'un premier seuil du courant, dénommé seuil de déclenchement, inférieur
à un deuxième seuil, dénommé seuil de répulsion, qui provoque l'entrainement électrodynamique
du contact mobile vers la position d'ouverture. Le déverrouillage du support par le
déclencheur empêche toute refermeture du contact mobile ré- pulsé électrodynamiquement.
[0011] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de l'exposé qui
va suivre d'un mode de mise en oeuvre de l'invention, donné à titre d'exemple non
limitatif et représenté aux dessins annexés, dans lesquels :
la figure 1 est une vue schématique en élévation et en coupe verticale d'un pôle d'un
disjoncteur limiteur équipe d'un déclencheur électromagnétique selon l'invention,
et représenté en position de fermeture des contacts;
les figures 2 à 4 montrent des vues en coupe selon la ligne II-II de la figure 1,
respectivement en position de fermeture, au début de la course d'ouverture sur action
électrodynamique avant déclenchement du mécanisme, et en position d'ouverture définitive
après déclenchement.
[0012] Sur les figures, un disjoncteur basse tension à haut pouvoir de coupure comporte
un boîtier 10 moulé formé de deux demi- coquilles 12, 14 en matériau isolant. Le boîtier
10 renferme un dispositif de coupure 16, un mécanisme de manoeuvre 17 à manette de
commande manuelle (non représentée), un déclencheur thermique à bilame 18 et un déclencheur
électromagnétique 20 instantané coopérant avec le mécanisme 17 lors de l'apparition
d'un courant de surcharge ou de court-circuit pour actionner l'équipage mobile vers
la position d'ouverture.
[0013] Le circuit magnétique 22 du déclencheur électromagnétique 20 comporte deux culasses
ou joues 24, 26 parallèles aux parois latérales du boîtier 10 et réunies entre elles
par un noyau 28 transversal sur lequel est enroulé une bobine 30 du déclencheur 20.
Le noyau 28 s'étend perpendiculairement aux parois du boîtier 10 et est assujetti
aux culasses 24, 26 par tout procédé de fixation approprié, notamment par rivetage
ou sertissage. Deux entrefers e
1 et e2 sont agencés entre les extrémités supérieures des culasses 24, 26 et une palette
32 mobile de déclenchement disposée au-dessus de la bobine 30 à l'opposé du dispositif
de coupure 16. La palette 32 est constituée par un étrier 33 ferromagnétique en forme
de U,monté à pivotement sur un axe 34, et sollicité par un ressort de rappel 36 vers
une position écartée de réarmement. L'étrier 33 est doté d'un doigt 38 susceptible
d'actionner un poussoir 40 de déverrouillage lors de l'excitation de la bobine 30.
Les extrémités inférieures des culasses 24, 26 du circuit magnétique 22 sont pliées
en équerre et dirigées l'une vers l'autre parallèlement au fond 46 du boîtier 10 en
étant séparées par un entrefer e
3 transversal.
[0014] Le dispositif de coupure 16 comprend un pont mobile 48 à contacts mobiles coopérant
en position de fermeture avec deux contacts fixes 50, 52 conjugués reliés respectivement
à une borne d'alimentation 54, et à la bobine 30 du déclencheur 20. Le pont 48 est
pourvu d'une languette 56, en matériau conducteur et en forme de feuillet, inséré
dans l'entrefer e
3 transversal du circuit magnétique 22 en position de fermeture des contacts 48, 50,
52. A chaque paire de contacts fixe et mobile est associée une chambre 58, 60 d'extinction
d'arc formée d'une manière bien connue des spécialistes par un empilage de tôles métalliques
de désionisa- tion. La languette 56 présente une hauteur supérieure son épaisseur
et occupe lors de la fermeture du disjoncteur une position dissymétrique dans l'entrefer
e
3.
[0015] Le mécanisme de manoeuvre 17 comporte un support ou cage 62 coulissant sollicité
vers le bas sur la figure 1 par un organe ressort (non représenté). La cage 62 porte
un crochet 42 monté à pivotement sur un axe 66 et susceptible de s'accrocher à une
butée 44 pour retenir la cage 62 en position élevée correspondant à la fermeture des
contacts 48, 50, 52. Le poussoir 40 de déverrouillage agit sur le crochet 42 pour
libérer la cage 62 lors de l'attraction de la palette 32. Le pont de contact 48 est
positionné dans des lumières allongées 64 ménagées dans les ailes de la cage 62.
[0016] Un ressort de compression 68, intercalé entre le fond de la _cage 62 et le pont de
contact 48, sollicite ce dernier vers le haut en appui contre le fond des lumières
64. Le ressort 68 assure la pression de contact en position de fermeture du disjoncteur
et autorise un déplacement vers le bas en position d'ouverture du pont de contact
48, la cage 62 étant verrouillée.
[0017] On remarque que le circuit magnétique 22 associé à la bobine 30 du déclencheur 22
est agencé pour remplir deux fonctions :
1) accélération du pont mobile 48 par entraînement électrodynamique vers la position
d'ouverture lors d'un court-circuit important à l'encontre du ressort 68;
2) ouverture automatique du disjoncteur lors du déclenchement du mécanisme 17 par
déverrouillage du crochet 42 due à l'attraction de la palette 32 dès que le défaut
dépasse un seuil prédéterminé.
[0018] A chacune de ces fonctions correspond un entrefer dans le circuit magnétique 22,
en l'occurrence :
- l'entrefer e3, dans lequel se trouve engagé la languette 56 solidaire du pont de contact 48;
et les entrefers e1 et e2, entre les culasses fixes 24, 26 et la palette mobile 32 de déverrouillage du crochet
42.
[0019] En remplissant ces deux fonctions, le circuit magnétique 22 constitue à la fois un
propulseur électrodynamique du pont mobile 48 et un déclencheur électromagnétique
instantané. Il ressort clairement de la figure 3 que le flux d'induction engendré
par la bobine 30 se décompose en un flux φ
1 traversant l'entrefer e
3 de logement du pont de contact 48 et un flux φ
2 traversant les entrefers e
1 et e
2. Les deux circuits pu boucles magnétiques sont en parallèle et correspondent respectivement
aux fonctions 1 et 2, les deux flux φ
1 et 0
2 étant engendrés par la même bobine 30 du déclencheur.
[0020] Le déclencheur thermique comporte un bilame 18 relié d'une part à une borne 70 et
d'autre part par une tresse 72 à la bobine 30. Le bilame 18 commande le déverrouillage
du crochet 42, lors de l'apparition d'un courant de surcharge d'une manière bien connue.
[0021] Le fonctionnement du dispositif de coupure rapide selon l'invention est le suivant:
En position de fermeture du disjoncteur (fig. 1 et 2), le courant nominal entre dans
l'appareil par la borne 70 et parcourt successivement le bilame 18, la tresse de liaison
72, la bobine 30 du déclencheur, la plage du contact fixe 52 le pont de contact mobile
48 et sa languette 56 associée, la plage de contact fixe 50, et sort par la borne
54 opposée. Les flux φ1 et φ2 sont trop faibles pour vaincre la force antagoniste des ressorts 68 et 36. Le bras
de contact 48 reste en position fermé et la palette 32 reste en position écartée.
La languette 56 est insérée dans l'entrefer 23 et occupe une position dissymétrique
tel que représenté à la figure 2. Le crochet 42 maintient la cage 62 en position de
fermeture.
[0022] Lors de l'apparition d'un courant de court-circuit, dépassant un seuil IS
2, l'interaction entre le flux magnétique 0
1 existant dans l'entrefer e
3 et le courant 1 circulant dans la languette 56 crée une force électrodynamique F
1 de répulsion dans le sens de l'ouverture du pont de contact 48 à l'encontre de la
force résistante du ressort 68 (voir figure 3). L'ouverture intervient rapidement
sans attendre le déverrouillage du crochet 42 et la libération de la cage 62 et elle
engendre un arc favorable à l'effet de limitation recherché. Simultanément, la palette
32 est attirée et elle déverrouille la cage 62 qui se déplace vers le bas en direction
du fond 46 du boîtier sous l'action de la force F
2 du ressort (non représenté). La venue en butée des fonds des lumières 64 de la cage
62 contre le pont de contact 48 maintient ce dernier en position d'ouverture (voir
fig. 4).
[0023] L'attraction de la palette 32, due au flux φ
2, se produit lorsque le courant est supérieur à un seuil IS
1, dénommé seuil de déclenchement instantané du déclencheur 20. Il est impératif que
le seuil IS
1 de déclenchement soit inférieur au seuil IS
2 de répulsion pour éviter toute zone critique favorable à des phénomènes de battement.
[0024] Dans la zone des surcharges inférieures au seuil IS
1 1 n'y a pas d'attraction de la palette 32 ni de répulsion de la languette 56, et
le pont de contact 48 reste fermé jusqu'au déverrouillage du crochet 42 opéré par
la déformation du bilame 18. La libération de la cage 62 assure le déplacement du
pont de contact 48 vers la position d'ouverture (fig. 4) sous l'action de la force
F
2. Dans la zone d faibles court-circuits dans laquelle le courant est compris entre
les seuils IS
1 de déclenchement et IS
2 de répulsion, il ne se produit pas d'entraînement électrodynamique de la languette
56 et du pont 48. L'ouverture s'effectue par déverrouillage de la cage 62 due à l'attraction
de la palette 32 par le flux φ
2 du circuit magnétique 22.
[0025] Le circuit magnétique 22 et sa bobine 30 d'excitation enroulée sur le noyau transversal
28 forment un ensemble fixe disposé à l'intérieur de la cage 62 sans entraver le coulissement
de cette dernière entre la position de fermeture (fig. 2) et d'ouverture (fig. 4).
[0026] Il est clair que le déplacement du pont de contact 48 peut s'effectuer vers l'intérieur
du cir-cuit magnétique et que la conformation de ce dernier peut être différente.
1. Disjoncteur limiteur basse tension multipolaire à boîtier moulé (10) comportant
par pôle un contact fixe (50, 52) coopérant en position de fermeture du disjoncteur
avec un contact mobile (48) accouplé à un mécanisme (17) de manoeuvre manuelle et/ou
automatique d'ouverture et de fermeture du disjoncteur et un déclencheur électromagnétique
(20) coopérant avec ledit mécanisme (17) pour déclencher le disjoncteur et ouvrir
les contacts (48, 50, 52) lorsque le courant de défaut détecté par le déclencheur
électromagnétique (29) dépasse un premier seuil, ledit déclencheur comprenant une
bobine d'excitation (30) parcourue par ledit courant de défaut et un circuit magnétique
(22) ayant une palette mobile (32) et deux culasses fixes en forme de joues (24, 26)
encadrant la bobine (30) à axe perpendiculaire aux joues et coopérant avec la palette
mobile (32) pour déplacer cette dernière en position de déclenchement lors du dépassement
dudit premier seuil, caractérisé en ce que les joues (24,26) s'étendent parallèlement
aux parois latérales (12, 14) du boîtier (10) et définissent entre elles un premier
entrefer (23) de faible épaisseur à travers lequel s'étend en position de fermeture
des contacts (48, 50, 52) une languette (56) conductrice appartenant au contact mobile
(48), de façon que le flux magnétique, engendré dans ledit entrefer (23) par le courant
de défaut parcourant la bobine (30), lorsque ce courant dépasse un deuxième seuil
supérieur audit premier seuil, provoque un effet électrodynamique de déplacement rapide
du contact mobile (48) en position d'ouverture.
2. Disjoncteur selon la revendication 1, caractérisé par fait qu'entre lesdites joues
(24, 26) et ladite palette (32) existe un deuxième entrefer (21, 22), lesdits premier
(23) et deuxième (21, 22) entrefers étant disposés dans deux boucles (Φ1 et m2) en parallèle du circuit magnétique (22).
3. Disjoncteur selon la revendication 1 ou 2, caractérisé. par le fait que la bobine
(30) est enroulée sur un noyau (28) intercalé entre les joues (24,26) et s'étendant
perpendiculairement aux joues (24, 26) pour former un circuit magnétique (22) en H.
4. Disjoncteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit premier entrefer
(23) est défini entre deux extrémités repliées en équerre et se faisant face des joues
(24, 26) du circuit magnétique (22), les tranches des joues constituant les surfaces
d'entrefer.
5. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que ledit contact mobile (48) est agencé en pont de contact conformé ou associé
à ladite languette (56) insérée en position de fermeture des contacts (48, 50, 52)
dans le premier entrefer (23).
6. Disjoncteur selon la revendication 1 ou 5, caractérisé en ce que le contact mobile
(48) est monté élastiquement sur un support (62) appartenant audit mécanisme de manoeuvre
(17) et que ledit contact mobile (48) est déplaçable en position d'ouverture par un
mouvement relatif par rapport audit sup- port (62) sous ledit effet électrodynamique.
7. Disjoncteur selon la revendication 6, caractérisé par un verrou (42, 44) susceptible
de verrouiller ledit support (62) en position de fermeture du disjoncteur et un organe
de déverrouillage (40) actionné par la palette (32) pour déverrouiller le verrou (42,
44) et provoquer le déplacement du support (62) vers la position d'ouverture.
8. Disjoncteur selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que ledit support
(62) est en forme de cage coulissante à l'intérieur de laquelle sont disposés fixes
la bobine (30) et le circuit magnétique (22).
9. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que l'épaisseur de la languette (56) est légèrement inférieure à l'épaisseur
du premier entrefer (23) pour permettre une insertion à faible jeu et que la hauteur
de la languette (56) est supérieure à son épaisseur.