[0001] La présente invention a pour objet la fabrication de diaphragmes perméables à base
de fibres inorganiques telles que l'amiante, destinés à des cellules pour l'électrolyse
de solutions aqueuses d'halogénures de métaux alcalins tels que le chlorure de sodium
ou de potassium.
[0002] Elle concerne plus particulièrement un procédé pour l'obtention de diaphragmes de
ce type, présentant une bonne stabilité de dimensions, c'est-à-dire dont l'épaisseur
reste pratiquement inchangée pendant leur utilisation dans une cellule d'électrolyse.
[0003] Dans les cellules à diaphragme connues, en particulier les cellules pour l'électrolyse
d'une saumure de chlorure de sodium, le diaphragme est habituellement constitué d'une
couche ou d'une feuille en amiante, appliquée sur une structure ajourée en fer formant
la cathode de la cellule. Les diaphragmes connus en amiante présente le désavantage
d'être de dimensions instables au cours du temps. Au début de l'électrolyse, ces diaphragmes
connus ont tendance à gonfler, ce gonflement étant suivi d'un tassement progressif
sous l'effet de la pression hydrostatique régnant dans la cellule. Ces variations,
au cours du temps, du volume et de la forme du diaphragme sont défavorables à l'électrolyse.
Elles ont en outre une influence désavantageuse sur la géométrie à adopter pour la
cellule. En particulier, le gonflement du diaphragme au début de son exploitation
impose de prévoir pour la cellule, des écarts entre les anodes et les cathodes nettement
supérieurs à. la valeur optimum requise pour une cellule en régime.
[0004] Pour renforcer la cohésion des diaphragmes en amiante et améliorer leur stabilité
de forme et de dimensions, on propose, dans la demande de brevet allemand 2 140 714
de Tokuyama Soda K.K., déposée le 13 août 1971, d'ajouter aux fibres d'amiante du
diaphragme un liant constitué d'un polymère fluoré mis en oeuvre sous forme d'une
dispersion aqueuse. On doit chauffer ensuite le diaphragme ainsi obtenu à une température
élevée pour fondre le polymère (au moins 295°C selon les exemples).
[0005] Dans une variante de ce procédé connu, décrite dans le brevet belge 809 822 de Diamond
Shamrock Corporation, déposé le 16 janvier 1974, on forme une suspension aqueuse de
fibres d'amiante et de particules d'un polymère thermoplastique généralement fluoré,
on aspire la suspension à travers la cathode ajourée pour y déposer un diaphragme
formé d'un mélange sensiblement homogène des fibres d'amiante et du polymère, et on
chauffe également le diaphragme à haute température, par exemple supérieure à 300°C,
pour fondre le polymère et lui permettre de lier les fibres d'amiante entre elles.
[0006] Les diaphragmes obtenus par ces deux procédés connus présentent généralement une
perméabilité insuffisante aux électrolytes aqueux et une résistivité électrique élevée.
[0007] Pour remédier à cet inconvenient, on suggère, dans le brevet Etats-Unis 4 065 534,
publié le 27 décembre 1977 et cédé à PPG Industries Inc., d'exécuter le chauffage
en atmosphère oxydante, de manière à oxyder le polymère pendant qu'on le fond.
[0008] Ces procédés connus présentent divers inconvénients sérieux. Tout d'abord, ils mettent
en oeuvre des polymères fluorés qui sont difficiles à fabriquer. Ensuite, ils impliquent
de traiter le diaphragme à des températures élevées ce qui est particulièrement dommageable
lorsque le diaphragme est formé sur la cathode car celle-ci subit des contraintes
thermiques exagérées et se déforme fréquemment lors du traitement thermique. Ils imposent
par ailleurs l'emploi d'agents tensioactifs pour assurer une dispersion satisfaisante
du polymère parmi les fibres inorganiques, ce qui conduit généralement à une émission
importante d'écume dans les cellules d'électrolyse utilisant de tels diaphragmes.
Enfin, les diaphragmes obtenus par ces procédés connus manquent généralement d'uniformité,
leurs propriétés intrinsèques sont difficilement reproductibles et ils n'ont pas encore
une stabilité de dimensions suffisante.
[0009] L'invention a pour objectif de fournir un procédé nouveau pour la fabrication de
diaphragmes perméables à base de fibres inorganiques, qui évite les inconvénients
précités des procédés connus en permettant notamment la suppression des agents tensioactifs
et en conduisant à l'obtention de diaphragmes qui présentent à la fois une perméabilité
optimum aux électrolytes aqueux, une faible résistance électrique, ainsi qu'une grande
homogénéité et d'excellentes caractéristiques de cohésion et de stabilité de dimensions.
[0010] L'invention concerne dès lors un procédé de fabrication d'un diaphragme perméable
pour cellule d'électrolyse de solutions aqueuses d'halogénures de métaux alcalins,
dans lequel on forme une feuille comprenant des fibres inorganiques et un polymère
thermoplastique sous forme solide divisée et on chauffe la feuille de manière à fondre
le polymère; selon l'invention, avant de fondre le polymère, on le soumet à un traitement
d'oxydation.
[0011] Dans le procédé selon l'invention, les fibres inorganiques sont choisies de préférence
en sorte de résister à l'action corrosive des bains d'électrolyse. Elles consistent
avantageusement en fibres d'amiante, telles que des fibres d'amiante chrysotile ou
des fibres d'amiante amphibole, notamment de la crocidolite ou de l'anthophyllite.
[0012] D'une manière générale, le choix du polymère thermoplastique n'est pas critique pour
l'exécution du procédé selon l'invention. Il est cependant préféré de faire usage
d'un polymère aisément oxydable et à bas point de fusion.
[0013] Des polymères qui conviennent particulièrement bien sont les polyoléfines, en particulier
les polymères dérivés d'alpha-oléfines non substituées comprenant de 2 à 10, et de
préférence de 2 à 6 atomes de carbones dans leur molécule, telles que l'éthylène,
le propylène, le butène-1, le 4-méthylpentène-1 et l'octène-1. Bien que les homopolymères
de ces oléfines conviennent bien, on préfère selon une forme d'exécution particulièrement
avantageuse du procédé selon l'invention, faire usage de copolymères d'au moins deux
de ces oléfines. Des résultats particulièrement avantageux ont été obtenus avec les
copolymères d'éthylène et de butène-1 ou de propylène.
[0014] En variante, le polymère utilisé dans le cadre de l'invention peut aussi contenir
des unités monomériques possédant des groupes ionisables, par exemple des groupes
sulfoniques, phospho- niques ou carboxyliques.
[0015] Dans le procédé selon l'invention, on incorpore généralement à la feuille une quantité
suffisante de polymère pour que ce dernier puisse s'interposer entre les fibres inorganiques
individuelles et les lier efficacement entre elles une fois fondu, de manière à s'opposer
ainsi à un gonflement du diaphragme pendant son utilisation dans une cellule d'électrolyse.
La quantité minimum de polymère dépend de la nature de celui-ci et peut être aisément
déterminée par l'expérience. D'une manière générale, on incorpore à la feuille du
diaphragme au moins 1%, de préférence au moins 3X, en poids de polymère. Il est préférable
de ne pas dépasser 70% en poids de polymère dans le diaphragme. D'une manière générale,
on obtient de bons résultats en incorporant dans la feuille de préférence de 3 à 20%
en poids de polymère.
[0016] En variante, on peut aussi incorporer, dans la feuille du diaphragme, d'autres constituants
habituels des diaphragmes perméables, tels que des fibres organiques ou des additifs
destinés à conférer des propriétés particulières au diaphragma. Dans le cas particulier
où le procédé suivant l'invention est appliqué à la fabrication d'un diaphragme à
base d'amiante, on peut par exemple lui incorporer, à titre d'additif, des particules
de fer, d'oxyde de fer, de cuivre ou d'oxyde de cuivre, comme décrit dans le brevet
belge 773 918 du 14 octobre 1971, au nom de la Demanderesse.
[0017] Suivant l'invention, le polymère peut être incorporé dans la feuille du diaphragme
sous n'importe quelle forme solide divisée, par exemple à l'état de particules telles
que des grains, des paillettes ou des fibres courtes. De préférence, le polymère est
incorporé sous forme de fibrilles.
[0018] On entend désigner par fibrilles une structure spécifique de la matière polymère.
Les fibrilles consistent en un agrégat d'une multitude de filaments très ténus, d'aspect
pelliculaire, connectés entre eux de manière à former un réseau tridimensionnel. D'aspect
floconneux, les agrégats fibrillés ont une forme oblongue; leur longueur varie de
0,5 à 50 mm environ et leur diamètre de quelques microns à 5 mm environ. Ils sont
caractérisés par une surface spécifique élevée, supérieure à 1 m
2/g et même, dans beaucoup de cas, à 1
0 m2/g
.
[0019] Les fibrilles utilisées dans le cadre du procédé suivant l'invention peuvent, par
exmeple, être fabriquées en soumettant un mélange d'un polymère à l'état fondu et
d'un solvant, à une détente brusque au travers d'un orifice approprié, comme décrit
notamment dans les brevets français 1 596 107 du 13 décembre 1968, 2 148 449 et 2
148 450 du 1er août 1972 et dans les brevets belges 811 778 du 1er mars 1974 et 824
844 du 17 janvier 1975, tous au nom de la Demanderesse.
[0020] En variante, les fibrilles utilisées dans le cadre de l'invention peuvent aussi être
fabriquées par d'autres procédés, par exemple par l'un ou l'autre des procédés décrits
dans les brevets français 1 214 157 du 10 juin 1958 et 1 472 989 du 24 septembre 1965,
au nom de E.I. du Pont de Nemours and Co. Dans ces procédés de fabrication, on obtient
toutefois des mèches fibrillées continues, qu'il convient ensuite de déchiqueter,
par exemple par broyage.
[0021] Dans le procédé selon l'invention, on oxyde le polymère entrant dans la fabrication
du diaphragme.
[0022] Pour oxyder le polymère, on peut faire usage de n'importe quelle technique connue,
appropriée, telle qu'un traitement à l'ozone ou une irradiation en présence d'air.
[0023] On préfère toutefois, selon l'invention, oxyder le polymère au moyen d'un oxydant
se trouvant en solution, par exemple au moyen d'une solution aqueuse de peroxyde d'hydrogène,
d'hypochlorite de calcium ou de métal alcalin, de perborate de métal alcalin ou de
percarbonate de métal alcalin; dans le cas où le polymère est choisi parmi les polyoléfines,
d'excellents résultats ont été obtenus avec des solutions aqueuses de persulfate d'ammonium
ou de métal alcalin.
[0024] La quantité d'oxydant à mettre en oeuvre dépend de divers facteurs, et notamment
de la nature du polymère, de la nature et des dimensions des fibres inorganiques du
diaphragme, de la nature de l'oxydant et de la technique mise en oeuvre pour traiter
le polymère avec l'oxydant. Elle peut être déterminée dans chaque cas particulier
par un travail de routine au laboratoire.
[0025] D'une manière générale, on règle l'oxydation du polymère pour obtenir une teneur
en oxygène actif au moins égale à 0,5 g, et de préférence supérieure à 1 g, pour 100
g de polymère. Bien qu'en principe l'invention ne soit pas limitée par une valeur
limite maximum du taux d'oxydation, on choisit généralement, pour des considérations
d'ordre économique, de ne pas dépasser un taux d'oxydation correspondant à 10 g d'oxygène
actif pour 100 g de polymère. Des valeurs particulièrement adéquates sont en général
celles comprises entre 2 et 5 g.
[0026] Selon l'invention, l'oxydation du polymère est opérée avant sa fusion.
[0027] Dans une forme d'exécution préférée de l'invention, on oxyde le polymère avant de
former la feuille.
[0028] Dans cette forme d'exécution préférée de l'invention, l'oxydation du polymère peut
être opérée indifféremment avant ou après lui avoir conféré la forme solide divisée,
souhaitée pour former la feuille.
[0029] Dans le cas particulier où le polymère est utilisé dans la feuille à l'état de fibrilles,on
peut opérer le traitement d'oxydation directement sur les fibrilles ou, en variante,
avant de former les fibrilles, par exemple avant de soumettre une solution du polymère
à une détente brusque à travers un orifice approprié pour former les fibrilles. Dans
cette variante de l'invention, on peut par exemple oxyder le polymère à l'état de
poudre, de granules ou de paillettes, puis le dissoudre dans un solvant approprié
et soumettre la solution résultante à une détente brusque à travers un orifice approprié
pour produire les fibrilles, suivant la technique décrite dans les brevets français
1 596 107 du 13 décembre 1968, 2 148 449 et 2 148 450 du 1er août 1972 et dans les
brevets belges 811 778 du 1er mars 1974 et 824 844 du 17 janvier 1975, tous au nom
de la Demanderesse.
[0030] Dans le procédé suivant l'invention, la durée et la température du chauffage auquel
on soumet la feuille dépendent de la nature du polymère et de l'état sous lequel il
est incorporé dans la feuille du diaphragme. Elles doivent être choisies de manière
qu'il en résulte une fusion suffisante du polymère pour que celui-ci enrobe partiellement
les fibres inorganiques et les soude entre elles. D'habitude, des températures comprises
entre 130 et 250°C suffisent de même que des durées comprises entre 1 et 100 minutes.
[0031] Le procédé suivant l'invention s'applique indifféremment à la fabrication de diaphragmes
perméables préformés, obtenus par exemple suivant les techniques papetières, ainsi
qu'à la fabrication de diaphragmes in situ sur un support ajouré (qui peut être, par
exemple, la cathode ajourée d'une cellule à diaphragme), en appliquant la technique
décrite dans le brevet Etats-Unis 1 865 152 au nom de K.E. STUART, du 28 juin 1932,
ou dans le brevet Etats-Unis 3 344 053 au nom de NEIPERT et al., du 4 mai 1964.
[0032] Ainsi, on peut fabriquer suivant une technique utilisée en papeterie, une feuille
cohérente plane, de fibres inorganiques et de polymère, par exemple sous forme de
fibrilles. La feuille est ensuite essorée, par exemple par calandrage, séchée puis
chauffée à une température suffisante et durant un temps suffisant pour fondre le
polymère.
[0033] Suivant une autre forme d'exécution, on peut fabriquer une feuille de fibres inorganiques
et de polymère sur un support ajouré en aspirant à travers le support une suspension
aqueuse des fibres inorganiques et du polymère, de manière à former un feutre qui
épouse les contours du support ajouré. De préférence, on utilise un milieu aqueux
pour disperser les fibres inorganiques et le polymère, qui consiste avantageusement
en une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium; on utilise de préférence une saumure
caustique obtenue par électrolyse d'une saumure de chlorure de sodium dans une cellule
à diaphragme. Pour assurer une dispersion efficace des fibres inorganiques et du polymère
dans le milieu aqueux, on peut avantageusement soumettre celui-ci à un battage pendant
qu'on y introduit les fibres et le polymère, en utilisant à cet effet le procédé et
le dispositif décrits dans le brevet français 2 308 702 déposé le 25 avril 1975, au
nom de la Demanderesse.
[0034] La feuille ainsi obtenue est ensuite séchée, puis chauffée, sur son support, à une
température suffisante et pendant un temps suffisant pour fondre au moins superficiellement
le polymère, de manière à souder de la sorte les fibres inorganiques entre elles.
[0035] Dans cette forme d'exécution préférée du procédé suivant l'invention, on utilise
avantageusement le polymère sous forme de fibrilles.
[0036] L'intérêt du procédé selon l'invention va apparaître à la lecture des exemples d'application
qui suivent.
[0037] Dans les exemples d'application suivants, on a procédé à quelques essais d'électrolyse
dans une cellule de laboratoire à électrodes verticales, séparées par un diaphragme.
L'anode a consisté en une plaque en titane portant un revêtement actif de cristaux
mixtes constitués de 50% en poids de bioxyde de ruthénium et de 50% en poids de bioxyde
de titane.
[0038] La cathode a consisté en un treillis d'acier doux dont la face disposée en regard
de l'anode a été recouverte d'un diaphragme.
Exemple 1
[0039] On a préparé, par une technique appropriée, ne faisant pas partie de l'invention,
des fibrilles au départ du polymère connu sous le nom ELTEX A3400 (Solvay & Cie),
qui est un copolymère d'éthylène et de butène. Les fibrilles utilisées avaient une
longueur ne dépassant pas 2 mm et leur surface spécifique moyenne était égale à 14
m2/g.
[0040] Les fibrilles ont été soumises à un traitement d'oxydation, conformément à l'invention.
A cet effet, on a dispersé les fibrilles dans de l'eau déminéralisée à 100°C, à raison
de 10 g de fibrilles par litre d'eau, et on a soumis la dispersion à une turbulence
intense au moyen d'un agitateur à hélice.
[0041] Tout en maintenant l'agitation on a ajouté progressivement du persulfate de potassium
à la suspension, jusqu'à concurrence d'environ 50% du poids des fibrilles.
[0042] Après environ 40 minutes d'agitation intense, on a filtré la suspension et on a recueilli
les fibrilles.
[0043] On a consigné au tableau I la distribution granulométrique des fibrilles recueillies
à l'issue du traitement d'oxydation, établie conformément aux normes de Tyler (Chemical
Engineers Handbook, J.H. Perry, Mc Graw-Hill Book Company, 1963, p.21-50 et 21-51).

[0044] On a dispersé 200 g des fibrilles ainsi obtenues, dans 70 1 d'une saumure alcaline
contenant approximativement 8% en poids d'hydroxyde de sodium et 16% en poids de chlorure
de sodium. On a ensuite soumis la dispersion résultante à une agitation pendant 5
minutes, puis on y a dispersé 2 440 g d'amiante et on a poursuivi l'agitation pendant
9 secondes. La suspension homogène ainsi obtenue a ensuite été diluée jusqu'à un volume
globale de 525 1, par addition d'un complément de saumure alcaline.
[0045] Après formation de la suspension aqueuse de la manière décrite ci-dessus, on y a
immergé la cathode de la cellule de laboratoire décrite plus haute, et on a aspiré
ladite suspension aqueuse à travers le treillis de la cathode en créant une dépression
régulièrement croissante jusqu'à une valeur correspondant approximativement à une
colonne de mercure de 500 mm, pendant une dizaine de minutes. La cathode a ensuite
été extraite de la suspension et le diaphragme a été successivement séché à 90°C pendant
une heure, puis chauffé à 160°C pendant une heure, pour fondre les fibrilles.
[0046] Le diaphragme obtenu à l'issue du traitement présentait un grammage égal à 1,44 kg/
m2.
[0047] Pour l'essai d'électrolyse, la distance anode-cathode a été réglée à 6 mm.
[0048] On a procédé, dans la cellule, à l'électrolyse d'une solution aqueuse contenant environ
250 g de chlorure de sodium par litre, à 85°C, sous une densité de courant anodique
égale à 2k
A/m2
.
[0049] Au cours de l'essai d'électrolyse, on a relevé périodiquement la tension aux bornes
de la cellule, le rendement de courant correspondant au chlore produit et l'énergie
consommée par tonne de chlore produite. Les résultats sont consignés au tableau II.

[0050] A l'issue de la période d'essai de 78 jours, le diaphragme conservait un excellent
comportement et il a été maintenu en service.
Exemple 2
[0051] A titre comparatif, on a répété l'essai de l'exemple 1, mais en omettant d'introduire
des fibrilles polymériques dans la suspension aqueuse d'amiante, utilisée pour fabriquer
le diaphragme. On a par ailleurs supprimé le traitement thermique à 160°C.
[0052] Pour l'essai d'électrolyse, on a imposé une distance anode-cathode égale à 6 mm,
comme dans l'essai de l'exemple 1. Dès le début de l'électrolyse, le diaphragme a
gonflé jusqu'à occuper la quasi totalité de l'espace séparant l'anode de la cathode,
de sorte qu'il a été impossible d'atteindre un état de fonctionnement stationnaire
de la cellule.
Exemple 3
[0053] On a répété l'essai de l'exemple 2, mais en imposant cette fois une distance anode-cathode
égale à 12 mm, pour compenser le gonflement du diaphragme. On a relevé les résultats
d'électrolyse suivants :

[0054] Une comparaison des résultats de l'exemple 1 (conforme à l'invention) avec ceux des
exemples 2 et 3 fait apparaître l'avantage des diaphragmes obtenus par le procédé
suivant l'invention en ce qui concerne l'encombrement et le rendement énergétique
des cellules d'électrolyse.
[0055] Comparé au procédé décrit dans le brevet belge 809 822 précité, l'exemple 1 montre
en outre que dans le procédé suivant l'invention le chauffage du diaphragme peut être
opéré à une température beaucoup plus basse.
1 - Procédé de fabrication d'un diaphragme perméable pour cellule d'électrolyse de
solutions aqueuses d'halogénures de métaux alcalins, dans lequel on forme une feuille
comprenant des fibres inorganiques et un polymère thermoplastique sous forme solide
divisée et on chauffe la feuille de manière à fondre le polymère, caractérisé en ce
qu'avant de fondre le polymère, on le soumet à un traitement d'oxydation.
2 - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on oxyde le polymère avant
de former la feuille.
3 - Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'on règle l'oxydation
du polymère pour obtenir une teneur en oxygène actif supérieure à 1 g d'oxygène actif
pour 100 g de polymère.
4 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre pour le traitement d'oxydation une solution aqueuse de persulfate
d'ammonium ou de métal alcalin.
5 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre un polymère choisi parmi les polymères d'oléfines non substituées
comprenant de 2 à 6 atomes de carbone dans leur molécule.
6 - Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que le polymère est un copolymère
d'éthylëne et de butène-1 ou du propylène.
7 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
la feuillé comprend de 1 à 70% en poids de polymère.
8 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
les fibres inorganiques sont des fibres d'amiante.
9 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre le polymère sous la forme de fibrilles.
10 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que,
pour former la feuille, on disperse les fibres inorganiques et le polymère sous forme
solide divisée dans un liquide aqueux, et on filtre la suspension résultante de fibres
inorganiques et de polymère à travers un support ajouré du diaphragme.