[0001] La présente invention est relative à un procédé électrochimique permettant à la fois
le coulage, le moulage, le profilage, l'usinage et le traitement de surface de pièces
à partir de matières premières sous forme de suspensoides chargés et donnant lieu
à des électro-dépôts conducteurs par réaction d'électrode rigoureusement contrôlée.
[0002] Ces termes sont à comprendre dans le sens suivant
par procédé électrochimique, on entend une méthode utilisant le courant électrique
appliqué par l'intermédiaire d'électrodes (amenée de courant) à un milieu conducteur
ionique appelé électrolyte;
par coulage, un procédé de façonnage d'une pièce à partir d'un milieu liquide;
par moulage, la mise à forme d'une pièce à l'aide d'un moule;
par profilage, la réalisation d'un contour extérieur imposé pour la pièce fabriquéel
par usinage, une modification du relief extérieur des pièces par l'action d'un outil
quelconque employé après le coulage et le profilage électruchi- miques;
par traitement de surface, une modification des propriétés de surface d'une pièce
à des fins de protection, de décoration, de changement de l'aspect extérieur, de brillance,
de la dureté superficielle; par suspensoldes, les dispersions de matières solides
divisées dans un milieu liquide servant de support; la dimension des particules solides
maintenues en suspension peut varier de 0,001 microns à 150 microns de diamètre moyen
pour des particules de forme pseudo-sphérique; pour des fibres, ces dimensions concernent
l'épaisseur, la longueur pouvant atteindre le millimètre;
par chargés, il s'agit des charges communiquées volontairement aux suspensoides par
l'intermédiaire d'adsorption d'ions;
par électro-dépôts conducteurs, dépôts formés par l'électrolyse sur la surface d'une
électrode qui garde une conductibilité électrique suffisante pour que son épaississement
puisse être constamment assuré sans exiger des champs électriques anormalement élevés;
par réaction d'électrode, une réaction conduisant au contact avec l'électrode (en
général conducteur électronique) à une transformation du milieu électrolytique par
transfert de charge à travers la jonction entre électrode et l'électrolyte. Cette
réaction ne comprend ni la migration ionique dans l'électrolyte liquide ni l'électrophorèse
dans le cas de milieux électrolytiques hétérogènes comme les suspensoïdes. Ces deux
derniers phénomènes ne concernent à strictement parler que le déplacement des ions
ou des suspensoldes chargés sous l'effet du champ électrique;
par rigoureusement contrôlée on entend que la réaction d'électrode est rigoureusement
contrôlée par l'application d'un potentiel à l'interface entre 1' électrode et le
milieu électrolytique, cette tension étant maintenue constante par un circuit potentiostatique.
En courant continu, la mise au point de ce contrôle exige une mesure du potentiel
de l'électrode de travail vis-à-vis d'une électrode de référence et non de l'autre
électrode de l'ensemble de la cellule appelée la contre-électrode de la cellule électrochimique.
[0003] La présente invention concerne dune essentiellement une technique, c'est-à-dire un
procédé nouveau de mise en forme d'objets dont on précisera la nature ultérieurement
ainsi que la préparation de matériaux semi-finis susceptibles d'utilisation ultérieure
dans certaines fabrications que l'on précisera également ultérieurement à partir de
matières premières pures ou en mélange sous forme de fines particules électriquement
chargées en suspension dans un solvant ionisant, l'agglomération de ces matières premières
en poudre va se faire par un procédé électrochimique utilisant une surface métallique
ou métallisée comme support d'agglomération; on obtient le réglage des épaisseurs
des objets ou produits grâce aux propriétés conductrices des matières agglomérées
tandis que leur forme résulte d'une combinaison du profil préétabli des surfaces métalliques
collectrices faisant office de moule et d'une programmation de l'alimentation électrique
et du mouvement relatif de ces surfaces par rapport aux champs électriques imposés.
Cette technique proposée est bien adaptée à la préparation de produits et de pièces
pouvant être soumises ultérieurement directement au séchage accéléré, c'est-à-dire
élimination du solvant et à des traitements thermiques, c'est-à-dire la cuisson avec
ou sans fusions. Les applications les plus directes vont donc intéresser l'industrie
des produits céramiques, des produits réfractaires, des produits vitreux et des produits
métallurgiques.
[0004] On réalise toutefois, dans l'état connu de la technique que-l'on utilise depuis longtemps,
le phénomène "d'électrophorèse" qui est le déplacement de particules constituées de
suspensoides d'émulsions ou de solutions colloïdales sous l'effet d'un champ électrique
continu, pour déposer des couches de peinture ou de caoutchouc sur des supports métalliques.
On applique ces méthodes de traitement de surface en vue de la protection de ces supports
métalliques contre la corrosion. Il ne s'agit toutefois que de couches minces de produits
organiques non conducteurs. Ce même procédé, mieux connu sous le nom général "d'electrophoretic
coating" a aussi été appliqué pour déposer de fines couches d'émaux sur des fils ou
des plaques métalliques subissant ultérieurement un recuit pour réaliser l'isolation
électrique des métaux en vue d'usage en électrotechnique. Il existe également des
procédés qui exploitent "l'électrophorèse" dans des suspensions d'argile et de sable
pour obtenir un ruban de pâte ferme, considéré comme un produit semi-fini pouvant
subir ultérieurement une découpe et utilisé dans la fabrication de produits céramiques
plats (carreaux, dalles) ou de produits légèrement creux par emboutissage.
[0005] Enfin, un procédé utilise "l'électrophorèse" pour le formage de pièces plus complexes,
et/uu consiste à amener une suspension d'argile dans un espace défini entre deux surfaces
métalliques reproduisant en creux et en relief la forme des pièces à fabriquer. Une
contre-électrode nécessaire à l'électrophorèse est introduite dans un premier temps
entre les deux parties métalliques; puis, après la formation des dépôts électrophorétiques
elle est éliminée et la pièce est ensuite formée par la compression des dits dépôts.
Enfin, il est nécessaire d'écarter à nouveau les supports métalliques pour dégager
la pièce formée.
[0006] Ces premiers procédés "d'electrophoretic coating" décrits, donnant des dépôts non
(ou peu) conducteurs, ne permettent pas un épaississement suffisant des dépôts nécessaire
au façonnage des pièces. La technique d'émaillage par "l'électrophorèse" est uniquement
conçue pour des dépôts minces et adhérents au métal. Quant à la technique de formage
par "électrophorèse" citée en dernier, elle présente plusieurs inconvénients. On peut
citer notamment la nécessité d'utiliser une double électrode et un double dépôt, ainsi
que le soudage des deux parties du dépôt pour réaliser une pièce. Cette technique
empêche dès lors tout accès pendant et même après l'opération de formage à l'une des
faces de la pièce rendant impossible son traitement de finition, usinage éventuel,
émaillage, colora- tion, etc... à l'état cru. De plus, la nécessité d'intercaler une
contre-électrode (souvent génératrice de bulles de gaz) entre les deux électrodes
de dépôt ainsi que l'amenée de suspension d'argile soulèvent des difficultés techniques
empêchant la réalisation de pièces de forme un peu complexe. Ainsi le procédé ne permet
pas la fabrication directe de pièces creuses. Enfin, les procédés connus exploitent
plus spécialement le phénomène d'électrophorèse qui ne concerne que le déplacement
des particules chargées sous l'effet du champ électrique. Or, pour la fabrication
de pièces en matières très diversifiées et présentant des textures différentes (matériaux
compacts, poreux, à structure ordonnée ou désordonnée) il est indispensable d' exploiter
"la réaction d'électrode" en plus de l'électrophorèse.
[0007] La présente invention permet d'éviter ces inconvénients tout en réalisant la diversité
des formes et des qualités des objets souhaités. Comme technique de coulage connu
en moule de plâtre, on peut citer l'industrie céramique qui exploite la filière "barbotine"
pour la fabrication, par exemple de la céramique sanitaire et vaisselle. La technique
de coulage classique consiste à verser cette barbotine dans un moule en plâtre, ce
dernier absorbant l'eau de la barbotine et il en résulte, à la surface intérieure,
un dépôt qui épouse la forme du moule. Lorsque cette couche a atteint 1' épaisseur
voulue, on laisse s'écouler la barbotine en excès, en séchant la couche de pâte prend
du retrait et le démoulage s'opère aisément.
[0008] Cette technique très utilisée présente cependant plusieurs inconvénients, le temps
de prise est souvent assez long(plusieurs dizaines de minutes); le procédé est discontinu;
la barbotine doit être extrêmement bien stabilisée car elle reste au repos dans le
moule durant le coulage; les moules en plâtre s'usent et se colmatent, or cette usure
est néfaste à la qualité de la barbotine car_le sulfate de calcium, à effet floculant,
se concentre dans les "retours" provenant du vidage et qui sont recyclés; le colmatage
de ces moules dont le fonctionnement est justement basé sur leur porosité exige un
renouvellement plus ou moins fréquent, 1' entretien de ces moules poreux n'étant pas
aisé.
[0009] Malgrè le prix de revient très avantageux du plâtre, la nécessité de disposer d'un
procédé de coulage au moyen d'un moule beaucoup plus durable et surtout plus facile
d'entretien et de réparation et permettant une diversification plus grande de la fabrication
se pose dans l'industrie céramique. La présente invention répond à cette nécessité;
en outre, elle est relative à des mises en oeuvre de la technique des électro-dépôts
de matières céramisables, vitrifiables, frittables ou polymérisables sur des supports
ou moules métalliques, ainsi qu'à l'utilisation d'échangeurs d'ions comme surface
de coulage électrochimique et notamment à son application particulière à la fabrication
de verre plat.
[0010] Afin de mieux comprendre la présente invention et d'en faire ressortir ses avantages
et caractéristiques ainsi que les différents domaines d'application possible, on la
décrit maintenant par rapport à un dessin annexé qui représente de manière exemplative
et non limitative, à la fig.1, un schéma général d'une chaine de fabrication par coulage
électro-chimique selon un procédé conforme à l'invention et utilisant à titre exemplatif,
des moules intérieurs, appelés mandrins;
à la fig.2, un schéma d'un poste d'électro-façonnage de pièces avec un moule intérieur,appelé
mandrin, et 2a le principe du profilage;
aux fig. 3 et 3a, un schéma du procédé de formage conforme à l'invention, mis en oeuvre
avec un moule extérieur à la pièce.
à la figure 4. un schéma de principe d'un dispositif réalisé par l'association en
série de . trois cyclindres tournants recouverts d'une électrode métallique,
à la figure 5, un schéma de principe de la mise en oeuvre de l'invention en vue de
la fabrication d'objets en céramique à faible relief,
à la figure 6, un schéma d'une installation de production continue d'électro-déposition,
aux figures 7, 7a, 7b, un schéma de principe d' une variante de technique dans la
fabrication par électro-dépôt de pièces aux formes compliquées, irréalisables au moyen
de moules intérieurs,
à la figure 8, un schéma de principe de la mise en oeuvre de la technique de façonnage
électro- chimique en utilisant des électrodes à membranes échangeuses d'ions,
à la figure 9, un schéma de la mise en oeuvre de membranes échangeuses d'ions dans
le cas d'objets creux.
à la figure 10, un schéma de principe d'utilisation de l'invention à la fabrication
du verre plat.
[0011] En se référant à la figure 1, on a représenté des moules intérieurs 5 dont la forme
est différente des uns aux autres si l'on désire diversifier la fabrication; ces moules
5 circulent sur un convoyeur sans fin 7 assurant le contact électrique au moment opportun
ainsi que le mouvement vertical adéquat des moules 5. Une cuve 1 de préparation du
suspensoide pouvant être également de la barbotine céramique comprenant l'alimentation
en matières premières préalablement calibrées et tamisées, en solvant, par exemple
de l'eau, en divers additifs que l'on précisera ultérieurement et recevant la barbotine
de retour venant de la cuve de travail 3, sert à alimenter la cuve de stockage 2,
Une agitation lente de la barbotine dans cette cuve 1 élimine les bulles gazeuses
éventuelles de la masse et l'homogénéise. La suspension est ensuite envoyée dans la
cuve d'électro-façonnage où une circulation constante est assurée par des pompes 4.
[0012] Le niveau de la cuve de travail 3 est maintenu calme et le plus constant possible.
Les moules métalliques ou métallisés 5 dont la nature sera précisée ultérieurement
sont immergés, leur mouvement étant rigoureusement programmé notamment vis-à-v is
du niveau du bain et vis-à-vis du champ électrique appliqué à la barbotine par l'intermédiaire
d'une contre-électrode 6 et réglable par la commande 8. Cette commande 8 règle aussi
tuutes les vitesses des divers mouvements des moules 5. Les pièces façonnées toujours
fixées sur les moules 5 peuvent passer par un poste 9 de finition ou d'usinage (égalisation
des bords, gravures, entailles, etc...) puis par la cuve d'émaillage 10. Cet émaillage
s'effectue par une électrolyse sur la pièce crue complètement immergée dans une barbotine
d'émail soumise à une électrolyse très brève (quelques secondes) contrôlée par le
poste de commande d'émaillage 11. Dans le cas où l'on souhaite émailler complètement
la pièce (côtés intérieur et extérieur) il est possible de faire précéder la cuve
de façonnage 3 d'une cuve de pré-émaillage (non représenté) par électrolyse. Ce pré-émaillage
dépose une couche mince d'émail sur le moule 5; les conditions de ce dépôt sont réglées
de manière à éviter, lors du démoulage, toute adhérence de cette couche d'émail au
moule métallique et à favoriser,par contre, l'adhérence de cette couche d'émail à
la pièce formée ensuite. Cette première couche d'émail extrêmement fine n'empêche
aucunement l'électro-façonnage ultérieur. Après émaillage de la face extérieure de
la pièce, on procède au démoulage des pièces que l'on décrira ultérieurement, référence
12. Les pièces démoulées sont déposées sur une bande transporteuse 13, qui les amène
vers le séchoir. Par 14,on areprésenté le poste de nettoyage des moules dont la surface
est rafraîchie pour un coulage ultérieur.
[0013] En se référant à la figure 2, où l'on a schématisé un poste d'électro-façonnage de
pièces avec moule intérieur, ainsi que les divers stades d'un profilage par extraction
programmée des moules hors du bain d'électrolyse. Le modèle du moule 21 pris à titre
d'exemple correspond à la fabrication d'un vase ou d'un coquetier. La forme du moule
est la plus simple possible de façon à en faciliter 1' usinage et à prévoir un démoulage
aisé. Ce moule est connecté à l'un des pôles de la source de tension continue (ou
alternative) et est monté sur une tige métallique; celle-ci est connectée au boîtier
mécanique 22 assurant les mouvements de déplacement vertical et de rotation du moule
21. Une boite de commande électronique 23 est branchée sur le boitier mécanique 22
et sur la cuve d'électro-dépôt 24.
[0014] Cette commande électronique 23 comprend le réglage de la vitesse de dépôt du coulage
électro- chimique E, la programmation de la vitesse d'extraction du moule P permettant
le profilage de la face extérieure de la pièce, le poste de finition et d' usinage
F comprend entre autres le réglage de la vitesse de rotation du moule muni de sa pièce
électro-formée, (ce dispositif permettant d'usiner la pièce exactement comme si elle
était fixée sur le mandrin d'un tour), ainsi que la commande du dispositif de démoulage
(voir plus loin).
[0015] La cuve d'électro-façonnage 24 comprend la barbotine (ou le suspensolde), la contre-électrode
25 appliquant le champ électrique au moule central , un écran isolant 26 dont la position
peut être réglée verticalement et agit sur la distribution des lignes de courant sur
le moule et donc aussi sur la répartition de l'épaisseur de la pièce électro-formée
sur le moule 21. Un support mobile 27 isolant sert à sortir du bain les pièces de
poids trop important pour lesquelles l'adhérence au moule serait insuffisante pour
retirer la pièce du bain.
[0016] Le principe du profilage par extraction programmée du moule hors du bain est représenté
à la figure 2a, en référence 28. On y a reproduit en effet les étapes successives
du formage d'une pièce depuis l'immersion complète du moule (a), jusqu'à son extraction
totale (e) après l'obtention du profil extérieur définitif.
[0017] On commence par réaliser un dépôt d'épaisseur uniforme dans la position immersion
complète (a); on amène ensuite rapidement le moule en position (b), l'électrolyse
ne se poursuivant que sur la partie immergée du moule. Jusqu'en (d) on tire le moule
vers le haut avec une vitesse constante préréglée de manière à assurer le profil désiré.
En (d) on stabilise le moule tout en poursuivant 1' électrolyse; on obtient ainsi
l'épaississement du pied de la pièce. On obtient finalement le profil extérieur (e)
dont on peut voir qu'il n'épouse pas le profil initial du moule.
[0018] Il est aisé de comprendre, que par la combinaison de la programmation de-la traction,
de la programmation du courant d'électrolyse, de la programmation de la distribution
du champ électrique (par l'action d'écran ou du déplacement latéral et vertical de
la contre-électrode) il est possible d' obtenir les profils extérieurs les plus variés.
[0019] Des programmes d'ordinateur ont été mis au point pour :
Primo : calculer la forme optimale du moule intérieur compte tenu des contingences
imposées par le démoulage, par un usinage facile du moule et par le profil extérieur
à réaliser; dans une technique de ce genre, l'épaisseur de la pièce va nécessairement
en crcissant depuis le haut jusqu'au bas de la pièce.
Secundo : calculer la programmation de la vitesse de traction à exercer sur le moule
pour 1' obtention d'un profil donné.
Tertio : calculer les effets de la combinaison du programme de vitesse d'extraction
du mcule et du programme d'électrolyse (une vitesse constante d'épaississement pour
une densité de courant donnée est obtenue en moyenne pour des épaisseurs allant de
1mm à 15mm.
Quarto : calculer les effets de la combinaison du programme de vitesse d'extraction
du moule, du programme d'électrolyse et de la distribution du champ électrique sur
la surface du moule.
[0020] En se référant à la figure 3, on a représenté schématiquement le principe du nouveau
procédé de formage mis en oeuvre avec un moule extérieur à la pièce. On obtient dans
ce cas, la meilleure surface possible, côté extérieur de la pièce, les surfaces ainsi
obtenues étant d'un fini bien supérieur à celui réalisé avec les procédés classiques
de coulage en moule de plâtre. Pour des pièces creuses de forme simple, on peut travailler
avec un moule métallique 31 (ou métallisé intérieurement) en deux parties emboitées
d'une manière étanche vis-à-vis de la suspension 33; dans ce cas le bain est confiné
à l'intérieur du moule. Une contre-électrode centrale 32 assure l'application du champ
électrique pendant l'électrolyse (alimentation en 34) au cours de laquelle les deux
parties du moule restent emboitées. Après dépôt d'épaisseur uniforme, on procède au
vidage du moule et à la libération de la pièce par écartement des deux parties du
moule. Pour des pièces creuses de forme plus complexe, on peut faire l'électro-dépôt
sur les deux parties du moule métallique 35 (ou métallisé intérieurement) séparément.
S'il s'agit de-deux demi-moules complètement métalliques, il y a lieu d'isoler électriquement
la surface extérieure comme indiqué en pointillé à la figure 3a. Ces moules sont en
effet immergés presque complètement dans la barbotine 36 durant l'électro-formage.
Celui-ci est assuré par une contre-électrode centrale 37 dont le profil exact est
à concevoir de façon à obtenir un dépôt régulier sur toute la surface intérieure des
deux parties du moule et par l'alimentation électrique 38. Après électrolyse, on retire
la contre-électrode et on rapproche dans le bain les deux parties du moule.
[0021] La soudure interne des deux pièces est obtenue par un serrage convenable des deux
parties du moule en position immergée ce qui garantit un excellent collage des deux
parties de la pièce à couler. On retire l'ensemble du bain, on v ide le moule de sa
barbotine et on ouvre le moule dès que la résistance en cru de la pièce coulée est
jugée suffisante.
[0022] On décrit maintenant, à titre exemplatif, les caractéristiques essentielles du procédé
selon l'invention. Au point de vue de la nature du milieu on peut prévoir comme suspensoides
:
- des oxydes tels que SiO2, Al2O3, TiO2, Zr02, MnO2, BeO, UO2, ZnO, MgO, CaO, etc..
- des silicates naturels et artificiels ( par exemple : argiles, feldspaths, schistes,
porphyre, verres silicatés, stéatite, etc...);
- des ferrites, titanates de baryum, manganites, apatite, hydroxyapatite, etc..
- des carbures, silico-carbures, nitrure de silicium, oxynitrure de silicium, etc...
- des phosphates de calcium;
- le carbone, graphite, silicium, germanium, etc...
- l'aluminium, magnésium, zinc, tungstène, molybdène, etc...
[0023] Comme solvants, on peut prévoir : eau, méthanol, éthylène glycol, glycérine, acétonitrile,
diméthylformamide, propanol', etc...
[0024] Comme additifs minéraux et organiques :
- pour le conditionnement du Ph et des charges des suspensoides: le silicate de sodium,
carbonate de sodium, phosphates de sodium et sodocalcique, chlorure d'ammonium, chlorure
d'amine, hydroxyde de tétra-alkyl-ammonium;
- pour celui des tensioactifs : le carboxyméthylcellulose; polyacrylate de sodium,
tannate, albumine, saponine, gelatine, caséine, etc...
- pour le-conditionnement des réactions d' électrodes : utilisation de dépolarisants
anodiques, cathodiques et mixtes tels que par exemple le sulfite de sodium, le nitrite
de sodium, l'hyposulfite d'ammonium, le formaldéhyde, l'hydroquinone, le pyrogallol,
le sulfate de zinc, la résorcine, la phéno- lamine, etc...
[0025] Il faut noter que les milieux doivent rester bons conducteurs électrolytiques (ou
semi-conducteurs); ils sont mis en oeuvre dans des cuves d'électrolyse avec circulation
et agitation éventuelle du bain. Une réalimentation en continu des matières premières
est assurée via une cuve de préparation et de reconditionnement et une cuve de stockage
des suspensions. Cette mise en oeuvre dans une cuve de travail va permettre une production
en continu de pièces de formes et de dimensions très variées. Le procédé présente
à cet égard, les avantages de productivité et de mécanisation d'une unité oe traitement
par galvanoplastie ou de peinture par électrophorèse.
[0026] Comme type de moules dans le choix du matériau, on peut indiquer :
- des moules métalliques : métaux purs, alliages, métaux avec dépôts galvaniques,
et par exemple : zinc,alliage zinc-antimoine, magnésium-aluminium, cadmium, étain,
cuivre, laiton, nickel, acier ordinaire, aciers spéciaux, aciers galvanisés, aciers
nickelés, aciers cuivrés, aluminium zingué, etc...
- des moules en graphite;
- des moules non-métalliques dans la masse, mais métallisés en surface, et par exemple,
polymères métallisés avec de la laque d'argent et zingage ultérieur, plâtre avec surface
conductrice par métallisation, et également
- des moules sacrificiels en matériau combustible (éliminable lors de la cuisson)
métallisé en surface.
[0027] Les moules peuvent être fabriqués par coulage, usinage, traitement de surface à chaud
et à froid pour la métallisation.
[0028] Comme prétraitements, on prévoit ceux applicables par des méthodes électrochimiques
ou nun en vue d'empêcher ou de renforcer (selon l'application visée) l'adhérence des
dépôts et pièces au moule, et par exemple : graissage avec graisse conductrice (vaseline),
graphitage. etc... anodisation, décapage acide ou basique, attaque avec réactifs en
vue d' améliorer l'accrochage du dépôt par formation de micro-reliefs. En vue d'empêcher
ou de diminuer le processus d'usure éventuelle du moule, on prévoit par exemple, un
dépôt sacrificiel mince d'un élément métallique supportant la dissolution anodique
comme, par exemple un flash de zinc. En vue d'apporter, sur la face de la pièce en
contact avec le moule, un revêtement (exemple : émail),on peut prévoir un élément
chromogène (exemple: cuivre, nickel, chrome, cobalt), un agent de durcissement [par
exemple : émail à haute résistance mécanique et furte dureté), une gravure (par exemple
: gravures sur métal par pointe sèche ou par eau-forte) ou en relief; ces revêtements,
agents chromogènes, agents de durcissement sont destinés à accompagner la pièce lors
du démoulage, les gravures en creux uu en relief sont destinées à la décoration (en
relief uu en creux) des pièces électro-façonnées.
[0029] Dans la conception des moules, on prévoit des muules intérieurs appelés mandrins
ou extérieurs à la pièce, si bien qu'une face de l'objet reste toujours libre; des
moules pleins ou creux aussi bien pour les moules externes qu'internes. Si l'un prévoit
des moules creux, ils peuvent être munis d' un système de chauffage ou de refroidissement
électrique ou pneumatique (air chaud ou froid) permettant le réglage local de la température
suit lors de l'électro-façonnage ou du démoulage. On peut prévoir des moules en une
seule pièce ou en plusieurs pièces emboîtées ou vissées; pour ceux en plusieurs pièces,
on peut utiliser des serre-joints en matière isolante, et par exemple avec un moule
intérieur plein, il est possible de fabriquer des pièces comme des pipes ou des vases
avec anses droites ou légèrement courbes et ce grâce au fait que le moule est en deux
ou trois parties. Le démuula- ge est assuré suit en déconnectant les parties métalliques
emboitées, soit en les dévissant. Par ailleurs, la surface des moules peut être entièrement
ou partiellement conductrice et par exemple, pour les pièces qui doivent présenter
des trous,
[0030] on peut les réaliser directement à l'aide de broches isolantes convenablement disposées
sur le moule métallique. Pour les pièces qui ne pourraient être façonnées par contact
direct avec le moule métallique servant d'électrode, elles pourront être réalisées
par l'emploi d'un moule constituant un diaphragme entourant l'électrode; la pièce
se formant dès lors sur le diaphragme, et par exemple, on peut employer dans ce cas
des moules en plâtre cu en porcelaine entourant l'électrode collectrice dont la nature
peut dès lors être choisie indifféremment. La nature du métal constitutif du moule
va conditicn- ner la structure et la texture des objets électro- façonnés, et par
exemple : on peut réaliser sur le zinc des dépôts très compacts de pâte à faience
ou à porcelaine; avec des métaux tels que le platine, l'or, le plomb, l'aluminium,
l'étain, le titane, etc..., on peut obtenir des structures poreuses qui dans certains
cas sont extrêmement régulières.
[0031] Dans la mise en oeuvre des moules, on peut envisager notamment les différentes possibilités
suivantes : les moules peuvent être fixes ou mobiles pendant l'électrolyse; les moules
intérieurs mobiles peuvent subir des mouvements de rotation; cet effet occasionne
un lissage de la surface améliorant très nettement l'aspect de la surface nun en contact
avec le moule, ils peuvent également subir d'autres mouvements : ceux-ci sont programmés
relativement à la surface du bain et à l'emplacement de la contre-électrode. Celle-ci
peut être elle-même mobile. Des écrans isolants mobiles peuvent amener des distributions
variables dans l'espace et dans le temps du champ électrique sur le moule,les moules
pourront travailler en immersion complète ou partielle dans le bain électrolytique
constitué du suspensoide. On pourra soumettre les moules à des polarisations potentiostatiques
ou potentiodynamiques anodiques, cathodiques. alternatives, interrompues périodiquement
ou non, dans des champs électriques uniformes ou non uniformes.
[0032] Dans la conception de la contre-électrode, on peut la choisir en un matériau métallique,
par exemple, zinc, acier inoxydable, plomb, alliage zinc-antimoine, aluminium, laiton,
acier galvanisé, ou encore en graphite.
[0033] Pour la forme de la contre-électrode, on peut prévoir un profil étudié et calculé
pour l'obtention de la distribution du courant désiré sur le moule; la forme peut
être creuse ou poreuse avec un traitement de surface interne de façon à canaliser
et à récupérer tout dégagement gazeux risquant d'altérer la qualité de la suspension.
On peut prévuir une grille à grande surface de contact avec la suspension de manière
à obtenir un encombrement le plus faible possible; ou encore une électrode en matériau
métallique fritté à grande surface spécifique. La contre-électrode peut être conçue
de manière à servir aussi de départ de la barbotine vers la cuve de reconditionnement;
dans ce cas elle est creuse et branchée sur la tuyauterie qui assure la circulation.
Cette technique peut être utilisée lorsqu' on n'ajoute pas de dépolarisant au milieu
et que le dégagement de gaz étant inévitable, le bain est directement aspiré par la
pompe de circulation vers la cuve de reconditionnement.
[0034] Dans les opérations de coulage et de moulage, on peut prévoir qu'une des faces épouse
la forme du moule métallique ou métallisé, et une distribution complètement uniforme
des lignes de courant sur toute la surface du moule,de sorte à réaliser des objets
d'épaisseur constante; dans ce cas l' autre face de l'objet épouse la même forme que
celle du moule (ultérieurement on décrira le profilage dans le cas où, volontairement,
on impose d'autres formes à la surface non en contact avec le moule).
[0035] Pour l'opération du démoulage, pour des moules intérieurs permanents, elle peut s'effectuer
grâce à un prétraitement adéquat du moule (par exemple graissage, graphitage) combiné
ou non à un effet thermique (dilatation-contracticn, fluidification de la graisse)
réalisable dans des moules creux spécialement équipés. La bonne conductibilité thermique
des moules métalliques est particulièrement favorable à ce moyen de démoulage. Pour
les moules externes à la pièce et selon les profils à réaliser, le démoulage est soit
immédiat (par léger retrait ou séchage des pièces) soit effectué par ouverture ou
déconnection des moules en plusieurs parties amovibles.
[0036] En ce qui concerne le profilage, l'une des caractéristiques.principales du procédé,
objet de la présente invention, est qu'une des faces de l'objet façonné reste toujours
accessible pendant la fabrication. Cette caractéristique permet le profilage et tout
traitement de surface de la face restée libre, plus particulièrement dans le cas de
l'utilisation d'un moule intérieur.
[0037] Pour un moule de géométrie donnée, les profils sont réalisés grâce à :
- un mouvement programmé du moule à travers le champ électrique,
- une distribution programmée des lignes de courant dans la cuve d'électrolyse,
- une programmation de la puissance électrique et de la nature de l'alimentation électrique
dont il sera question ultérieurement,
- la superposition de plusieurs circuits électriques auxquels le moule peut être soumis
(notamment régime mixte continu-alternatif),
- la disposition des caches et de broches isolantes (ou conductrices) sur la surface
du moule,
- la disposition d'un réseau (grille) en matériau isolant (par exemple en celluloïd)
perforé améliorant la régularité des dépôts,
- la disposition d'écrans (caohes) fixes ou mobiles entre le moule et la contre-électrode
pour maitriser la distribution des lignes de courant sur le moule,
- la disposition d'électrodes bipolaires ( pièces métalliques non connectées à l'alimentation
électrique) placées en des endroits judicieux pour régulariser les dépôts à des endroits
peu accessibles des moules ou pour renforcer l'épaisseur à des endroits d'éventuelle
faiblesse mécanique de la pièce.
- un profilage de la contre-électrode, sa position et son orientation vis-à-vis du
moule,
- l'adjonction en cours de formage d'une amorce de pâte qui localement va provoquer
un relief, un tenon, une anse, un bec, etc...par accumulation ultérieure de l'électro-dépôt
à l'endroit de cette amorce.
[0038] Comme déjà indiqué, ce profilage peut être calculé et commandé par une calculatrice
ou un ordinateur.
[0039] Le travail de finition peut s'effectuer dans tous les cas. Cependant, il s'impose
davantage pour les pièces réalisées avec des moules intérieurs pour lesquels on a
plus facilement accès à la face extérieure des pièces électro-façonnées.
[0040] Cette finition s'effectuera avant le démoulage par des traitements électrochimiques
ou mécaniques sur la pièce toujours fixée sur son moule. Parmi les traitements électrochimiques
qui nécessitent le maintien du contact électrique avec le moule ainsi que la conservation
d'une certaine conductibilité de la pièce crue, on peut envisager notamment :
- l'émaillage par traitement dans une cuve d'électrolyse avec une barbotine d'émail
ainsi que
- la coloration électrochimique de la pâte par application, hors du bain de façonnage,
d'électrodes polarisées anodiquement; une dissolution anodique locale du métal sous
forme d'un sel imprégnant la pâte en surface produit après cuisson une coloration
dépendant de la nature du métal utilisé : ainsi des colorations bleues ont été obtenues
avec des électrodes de cobalt, et avec du nickel on obtient des colorations gris-vert,
etc...
[0041] Parmi les traitements mécaniques, on peut réaliser un usinage avec les pièces coulées
sur un moule tournant (tournage, tournassageJ, un modelage un ébarbage, de la gravure,
etc...
[0042] Le séchage peut naturellement être effectué après démoulage dans des séchoirs classiques.
Cependant, pour les pièces électro-façonnées par le procédé selon l'invention sur
des moules intérieurs creux, il devient parfaitement possible d'amorcer le séchage
par le chauffage interne du moule (préséchage). Un chauffage électrique de faible
puissance peut être facilement incorporé à cet effet: mais le chauffage peut aussi
être réalisé à l'air chaud, éventuellement même à la vapeur. On obtient ainsi des
pièces dont la résistance en cru devient remarquablement élevée et pour lesquelles
le séchage ultérieur complet peut être considérablement accéléré. Un des avantages
du procédé selon l'invention est donc, non seulement d'accélérer la production par
un gain de temps sur le séchage, en plus du gain de temps réalisé au formage, mais
aussi d' économiser de l'énergie par un meilleur rendement d'utilisation de l'énergie
dépensée pour le séchage (chauffage local de chaque pièce à travers une paroi métallique
très favorable au transfert de chaleur).
[0043] Comme modes d'alimentation selon la présente invention, on peut la prévoir :
- en tension continue constante avec application d'un potentiel contrôlé au moule
(polarisation anodique ou cathodique selon le signe de la charge du suspensolde);
les tensions à appliquer restent inférieures à 100 volts, le plus souvent même inférieures
à 20 volts; les densités de courant nécessaires varient de 1 à 10 mA par cm 2 de surface de moule;
- en tension continue programmée avec un circuit potentiostatique pouvant appliquer
la tension Selon des lois variées (rampe linéaire, créneaux, avec inversion, régimes
impulsionnels);
- en tension mixte (continue + alternative) avec un générateur conçu à cet effet ;
- en régime alternatif (fréquence 50 Hz du réseau par exemple) appliqué à un système
d'électrodes rectifiantes, et par exemple des électrodes d' aluminium et de zinc,
électrodes de titane et de zinc. Une telle rectification va imposer une composante
continue qui est appliquée au zinc dans le sens anodique. Avec des argiles à pH neutre
ou basique, le dépôt s'effectue du côté de l'électrode de zinc. Le pourcentage de
rectification obtenu avec un tel système exige cependant l'utilisation d'une source
de tension alternative d'au moins 100 volts;
- dans un champ alternatif de fréquence variant de 50 Hz à 1MHz à condition que ce
champ soit divergent; cette méthode exige l'utilisation d'un moule de surface relativement
faible vis-à-vis de celle de la contre-électrode afin de concentrer très fortement
les lignes de champ sur le moule; avec des suspensions à faible force ionique, les
doubles couches électrochimiques entourant les suspensoides se polarisent dans un
champ non uniforme, l'une des extrémités des dipôles formés se trouve dans un champ
plus faible que l'autre. Une force en résulte provoquant la migration de la particule
vers l'endroit où le champ est le plus fort. Il s'agit d'un phénomène désigné sous
le nom de "dipôle-électrophorèse". Ce phénomène est accompagné d'une "diélectro-précipitation"
pouvant conduire à un électro-façonnage dans un champ haute fréquence. Cette méthode
permet d'éviter toute décomposition électrolytique du milieu et l'usage de n'importe
quel métal pour la conception du moule. Elle exige un générateur haute fréquence mais
les puissances dissipées restent très faibles. Des dépôts très compacts sont obtenus
avec ce type d'alimentation.
[0044] Comme avantages du façonnage électrochimique, on peut citer dans le cas d'une alimentation
en courant continu, la puissance électrique nécessaire à la fabrication des pièces
qui ne dépasse pas 5 Wh par kilogramme de matière sèche. Cette puissance est donc
négligeable. La vitesse de coulage peut être de 5 à 1D fois plus rapide que la vitesse
obtenue avec des moules en plâtre. Avec des barbotines industrielles pour la fabrication
de céramique sanitaire, sans procéder à l'optimalisation de la composition afin de
mieux l'adapter au procédé selon l'invention, on obtient des vitesses de dépôts que
l'on peut facilement régler dans une gamme de vitesse de 0,5 à 2,5 mm par minute.
Dans la gamme de 1 à 10 mA/cm
2 les vitesses de dépôt restent constantes jusqu'à des épaisseurs pouvant aller jusqu'à
1 ou 2 cm et cela selon la nature des produits déposés.
[0045] La teneur résiduelle en solvant des pièces électro-façonnées peut descendre très
facilement jusqu'à 15 %. Cette élimination du solvant est obtenue par l'effet d'électro-osmose.
[0046] La contre-électrode est conçue spécialement de façon à éviter totalement ou partiellement
les dégagements gazeux. La forme, la nature et la position de cette contre-électrode
ainsi que la composition du milieu électrolytique ayant été choisies à cet effet.
[0047] Il existe également d'autres aspects et possibilités au procédé selon l'invention
:
il permet le travail dans une cuve où la matière active peut être maintenue en suspensiun
par agitation, circulation ce qui rend moins crucial le problème de la stabilité des
suspensions lorsque le procédé de fabrication (coulage) exige le maintien au repos
des suspensions;
il permet le codépôt de matières mélangées, par exemple : oxydes, silicates, sable,
métaux pulvérisés, matières organiques, etc..., aussi bien que le dépôt sélectif par
réglage des charges de ces matières et le contrôle du potentiel électrique appliqué
au moule et du mode d'alimentation électrique. Ceci permet donc des séparations ou
des récupérations de matériaux utiles à partir de déchets par exemple J
les épaisseurs des produits et pièces peuvent atteindre en une couche des épaisseurs
de 1 à 2 cm; selon la nature du produit (surtout sa résistance mécanique en cru) des
formes et des applications envisagées, on peut descendre en épaisseur jusqu'à quelques
dizaines de microns.
[0048] Comme types et qualités de produits et pièces fabriquées au moyen du procédé selon
l'invention on peut citer
les produits et pièces fabriqués peuvent être réalisés avec des teneurs résiduelles
en solvant inférieures ou égales à 15 %;
les produits crus présentent des résistances mécaniques et des qualités d'homogénéité
qui permettent un séchage rapide et immédiat. Les pièces fabriquées à partir de suspensoides
dans l'eau, peuvent être séchées immédiatement à 110°C sans détérioration du produit;
les produits séchés peuvent subir la cuisson ultérieure si la fabrication du produit
fini l'exige; le séchage et la cuisson peuvent dans certains cas être effectués avec
les moules lorsque ceux-ci sont conçus pour être éliminés par combustion soit pour
résister aux traitements de séchage ou de cuisson en atmosphère contrôlées
les produits ou pièces peuvent être conçus en matériau homogène ou hétérogène. Des
matériaux composites à structure désordonnée ou ordonnée peuvent être fabriqués. Par
un choix judicieux des électrodes et des conditions de réalisation des réactions d'électrodes
conduisant aux dépôts, on peut réaliser des produits ou des pièces en matière poreuse
ordonnée ou non;
comme nature des produits fabriqués au moyen du procédé selon l'invention on prévoit
notamment : de la céramique ordinaire, de la céramique électrotechnique (diélectriques,
semi-conducteurs, conducteurs ioniques type alumine β), de la biocéramique, des cermets,
de la vitro-céramique et des composites métal-vitrocéramique, des composites métal-verre,
des verres, des métaux pour pièces en métal fritté, des produits réfractaires : oxydes,
carbures, nitrures, etc...).
[0049] parmi les pièces susceptibles d'être fabriquées, on peut citer : objets en céramique
vaisselle et sanitaire, tuyaux droits ou coudés, feuilles à surface plane ou à relief,
pièce en réfractaire de toute forme avec emboîtement possible (matière homogène ou
réfractaire poreux), pièces ou feuilles métalliques recouvertes du produit fabriqué,
pièces creuses ou non, profilées extérieurement ou intérieurement, isolateurs à jupes
superposées.
[0050] D'une manière générale, l'invention est susceptible d'intéresser les secteurs d'application
suivants :
- l'industrie céramique, réfractaire, verrière et métallurgiquei
- l'énergie : préparation surfaces collectrices d' énergie solaire, surfaces d'électrodes
de piles ordinaires et à combustibler
- la chimie : support de catalyseurs plus spécialement pour l'électrocatalyse en céramique
poreuse;
- l'électronique et l'électrotechnique : céramiques isolantes, semi-conductrices,
piézo- électriques, etc...
- la récupération de matières premières à partir de déchets.
[0051] Comme mises en oeuvre d'électro-dépôts de matières céramisables, vitrifiables, frittables
ou polymérisables sur des supports ou moules métalliques, dans la technique d'électrodépositiun
à partir de matières solides en suspension, on peut également prévoir trois types
de dispositifs suivants dans leur application à la fabrication de produits plats ou
à faible relief aisément démoulables.
[0052] Dans le schéma de principe, donné à la figure 4, d'un dispositif réalisé par l'association
en série de trois cylindres 101 (ou plus) tournants recouverts d'une électrode métallique
dont la nature est donnée ci-avant, chacun des cylindres 101, dont le diamètre peut
varier de 0,5 à 2 mètres est immergé à moitié dans des cuves 102, 103, 104 contenant
une première suspension de matières céramisables, vitrifiables, frittables ou polymérisables.
Ces cuves 102, 103, 104 sont alimentées en 105 indépendamment par d'autres suspensions
pouvant être de même composition ou de compositions différentes aux premières. Chaque
unité cylindre-cuve peut délivrer un ruban continu 106 de pâte à la même vitesse mais
d'épaisseurs (variables de 3 à 20 mm) et de compositions éventuellement différentes:
ces rubans sont ensuite superposés et collés les uns aux autres.
[0053] Les cuves travaillent à un niveau constant, l'évacuation des suspensions qui alimentent
en continu ces cuves est assurée en 107. L'électrolyse s'opère entre les contre-électrodes
108 qui sont, si possible non génératrices de gaz et dont la nature a déjà été indiquée,
les électrodes de travail entourant les cylindres.
[0054] A titre d'exemple, la technique décrite à la figure 4 convient à la fabrication de
carreaux à deux ou plusieurs masses différentes. Ces carreaux céramiques sont obtenus
par découpage du ruban multicouche de pâte céramisable. La largeur des cylindres,
dans une gamme de 2D à 150 cm peut être identique ou éventuellement différente; dans
ce dernier cas, la superposition des divers rubans de pâte peut permettre la fabrication
de profilés dont les formes pourront être variées par les largeurs des divers cylindres
mis en série ainsi que par leur alignement. Dans le cas des carreaux, la première
unité cylindre-cuve peut, par exemple, délivrer la masse qui constituera la face supérieure
des carreaux. L'électrode de ce premier cylindre peut être lisse ou comporter un léger
relief voire une impression quelconque, de façon à introduire ce léger relief ou cette
impression à la surface du carreau. Les deux autres unités peuvent délivrer, par exemple,
des rubans de pâtes de masse identique constituant le corps du carreau. Le dernier
cylindre de l'ensemble peut être équipé d'une électrode comportant un relief ligné
ou gaufré tel que désiré à la face inférieure du carreau de sol ou de mur.
[0055] Ce dispositif de fabrication de matériaux plats "multicouche" est particulièrement
intéressant pour la réalisation de produits feuilletés ainsi que pour l'obtention
d'une bonne répartition dans la masse du produit fini des ions pouvant provenir des
électrodes de travail disposées sur les cylindres. Cette dernière particularité sera
plus spécialement exploitée dans l'utilisation de l'invention à la fabrication de
feuilles de verre (décrite plus loin).
[0056] Dans le schéma de principe donné à la figure 5, de l'application de l'invention à
la fabrication en continu d'objets en céramique à faible relief tels que tuiles, assiettes,
plats, coupes, couvercles, etc..., le cylindre tournant 109 est muni dans ce cas d'une
électrode métallique reproduisant en multiples exemplaires le motif de l'objet à réaliser.
Par rotation de ce cylindre 109, alimenté en courant 110, le ruban continu de pâte
111 est constitué dans ce cas d'un chapelet de formes identiques. Celles-ci sont dégagées
de la roue et reprises sur une bande transporteuse 112 munie de logements empêchant
la déformation de la pâte crue. Une découpe ultérieure 113 permet de séparer les objets.
Cette découpe peut se faire, selon les objets à fabriquer et la conception de la surface
du cylindre, sans déchets de pâte ou avec un minimum de déchets.
[0057] Le dispositif décrit à la figure 5 comprend en outre une contre-électrode 114, une
alimentation continue en suspension 115 de la cuve d'électrolyse et une évacuation
116 de la suspension. Ce schéma correspond plus particulièrement à la fabrication
de tuiles dont la forme a été volontairement schématisée.
[0058] Il est également possible de concevoir que le cylindre de travail soit équipé de
multiples facettes planes formant alors, en coupe, un polygone s'inscrivant hors de
la section circulaire du cylindre. Ce cylindre doit dès lors être de diamètre suffisamment
grand (par exemple de 1 à 2 mètres). On peut ainsi concevoir un dispositif pour la
fabrication d'assiettes rondes ou polygonales. Pour des assiettes ordinaires d'environ
25 cm de diamètre, il est possible de disposer sur un cylindre d' un mètre de diamètre
et d'un mètre de largeur, quatre douzaines de moules à assiettes soit 48 unités. Avec
une vitesse de rotation de dix tours à l'heure de cylindre, on pourra fabriquer très
aisément des assiettes d'une épaisseur de 6 mm et il sera possible de produire 480
assiettes à l'heure et ceci pour une seule unité cylindre-cuve d'encombrement très
réduit. Comme indiqué au schéma figure 5, ce cylindre serait immergé à moitié dans
la cuve contenant les matières premières en suspension.
[0059] Le schéma d'une installation de production continue d'électro-déposition donné à
la figure 6, conduit également à la fabrication d'un ruban de pâte céramisable, vitrifiable,
frittable ou polymérisable. Il se distingue des techniques déjà décrites par l'utilisation
d'une électrode constituée d' un ruban métallique 117 formé par une tôle souple tendue,
comme une courroie, sur trois rouleaux 118 dont l'un au moins est moteur et entraine
le mouvement du tapis métallique. Le rouleau tracteur est muni de deux roues dentées,
tandis que le ruban métallique présente à ses bords une série continue de trous.
[0060] L'électrodépât se forme d'autre part sur une portion du tapis métallique à un endroit
119 où sa surface est rigoureusement plane. L'électrode mobile peut être constituée,
par exemple, en acier zingué. Un contact électrique 120 permet l'amenée du courant
sur cette électrode. L'ensemble est solidement suspendu par le haut en 121 et est
muni d'un mécanisme de déplacement vertical et latéral peur 1' immersion et le retrait
de l'ensemble dans la cuve de travail 122. La partie immergée de cette installation
est placée dans un boitier de protection 123 muni d'une lumière à travers laquelle
coulisse le ruban métallique. De ce côté, l'électrode vient en contact avec la suspension
et permet au ruban de . pâte 124 de se former progressivement par l'électrolyse grâce
à la disposition en regard,d'une contre-électrode 125. Du côté où le ruban métallique
vient en contact avec la suspension des joints en caout- choùc synthétique assurent
l'étanchéité du boitier tout en l'isolant électriquement de l'électrode mobile.
[0061] Un tel dispositif peut évidemment être monté en série multiple pour la fabrication
d'un ruban multicouche comme dans le cas des cylindres selon la figure 4.
[0062] Vis-à-vis des cylindres, cette conception présente l'avantage de réaliser une surface
de fabrication continue plane, de constituer une structure relativement légère avec
une électrode aisément remplaçable et commode à retraiter par galvanoplastie, par
exemple pour lui rendre périodiquement un bon état de surface. A la figure 6, on distingue
encore l'alimentation 126 en suspension de la cuve 122, ainsi que le départ 127 et
l'entrainement 128 du ruban de pâte produite.
[0063] Le diamètre des rouleaux 118 sur lesquels l'électrode est tendue dépend de la flexibilité
de la tôle constitutive de cette électrode. Des diamètres à partir de 50 cm sont tout
à fait possibles.
[0064] La partie utile de l'électrode peut atteindre très facilement dans ces cas une longueur
de 1,50 mètre et plus.
[0065] Vis-à-vis du procédé d'électrophorèse connu par le brevet Chronberg/ANVAR décrivant
une machine du type 'Eléphant" pour la production d'un ruban de matière céramisable,
les dispositifs décrits par rapport aux figures 4, 5 et 6 se distinguent par :
1. l'accroissement important de la surface utile d'électrode pour un même encombrement
extérieur de la machine; il est possible en effet de réduire le diamètre des cylindres
ou rouleaux de plus de la moitié tout en gardant une même vitesse de production;
2. on a la possibilité de produire un ruban de pâte "multicouche" avec des épaisseurs
et des compositions différentes, ce qui permet de faire varier la couleur, la dureté,
la porosité, la résistance mécanique des diverses couches composant le produit fini;
3. on a la possibilité d'introduire un relief à la surface des cylindres, alors que
dans la machine à double cylindrestangentsdu brevet Chronberg/ANVAR décrivant une
machine du type "Eléphant" comportant une cellule d'électrolyse coincée dans l'intervalle
supérieur entre ces deux cylindres, cette possibilité est fortement réduite;
4. on peut utiliser en lieu et place des cylindres, une électrode tournante sous forme
d'un tapis roulant constitué d'une tôle métallique mince et flexible servant de surface
de travail, celle-ci, à l'endroit de l'électrodépôt étant absolument plane;
5. on a la possibilité d'un retraitement très aisé de la surface des cylindres ou
du ruban métallique; par simple remplacement dans les cuves de travail des suspensions
par des bains de galvanoplastie classique, il est par exemple très facile de rezinguer
électrolytiquement les surfaces de travail;
6. on a la possibilité de produire directement en grande série des objets céramiques
crus de faible relief tels que tuiles, assiettes, plats, coupes, couvercles, etc...
absolument libres de tensions internes car coulés directement en forme par le procédé
électrolytique sur les moules montés sur les cylindres; alors que dans le procédé
décrit dans le brevet Chronberg/ANVAR décrivant une machine du type "Eléphant", ces
formes sont réalisées par emboutissage à partir du ruban de pâte, ce qui introduit
des défauts dans les produits cuits à cause des tensions.
[0066] En se référant aux figures 7, 7a, 7b, on décrit maintenant la fabrication d'objets
creux de formes compliquées type vaisselle par la technique des deux demi-moules,
variante du procédé décrit à la figure 3 et qui consistait à fabriquer par élec- trodépôt
des pièces aux formes compliquées non réalisables sur des moules intérieurs. Ce présent
pru- cédé se distingue de celui décrit antérieurement par le fait que les deux demi-moules
sont disposés horizontalement pour le coulage. Aux figures 7 et 7a un a représenté
en 129 et 130 une coupe de deux demi-moules pour une forme ovoide type cafetière (schématisée
sans anse ni bec). On utilise dès lors la planéité parfaite du niveau supérieur de
la suspension 131 pour assurer aux deux demis objets électro- déposés un bord de jointure
parfaitement plat et régulier. Ce procédé peut être réalisé soit par immersion des
deux demi-moules à la surface du bain contenu dans une grande cuve de travail et dont
le niveau est maintenu constant et calme soit par le remplissage séparé des demis-moules
comme représenté au schéma des figures 7 et 7a. Dans ce dernier cas. les orifices
devant rester libres de l'objet à couler (tels bec, ouvertures de cafetière; de sucrier,
etc...) seront bouchés pendant le coulage électrochimique par des bouchons non conducteurs
et amovibles, ceci afin de pouvoir assurer le remplissage des demi-formes.
[0067] Des contre-électrodes 132 sont introduites dans les suspensions; elles présentent
des formes et emplacements choisis de manière à assurer une bonne répartition du champ
électrique sur les moules 133. Pour la fabrication d'objets tels que des cafetières,
on disposera plusieurs contre-électrodes pouvant être alimentées séparément et permettant
ainsi de varier l'alimentation électrique dans le temps. On arrive de la sorte à favoriser
ou défavoriser par une programmation convenable de l'électrolyse, certaines parties
des moules soit pour équilibrer, renforcer ou déforcer des épaisseurs de dépôt 134
en certains endroits des pièces coulées.
[0068] Les deux demi-moules sont également équipés de manière à permettre un emboitement
type mâle-femelle 135. Cet emboitement est assuré après vidage par assemblage des
deux moitiés 129, 130 de moules pour ne plus en former qu'un 136 (figure 7bl. Le collage
des deux demi-pièces se fait soit spontanément lorsque la pâte des pièces est encore
suffisamment humide ou à l'aide d'un peu de barbotine de collage. Le démoulage est
réalisé après séchage et retrait suffisant des pièces coulées.
[0069] On décrit maintenant l'utilisation de membranes échangeuses d'ions comme surfaces
de coulage électrochimique et son application particulière à la fabrication de pâte
à verre; cette utilisation peut se prévoir dans le cas où la mise en oeuvre de la
méthode de façonnage par électrodéposition de matière en suspension nécessite la génération
contrôlée d'ions floculants tels que Li Na , K , Ca
++, Ba Al
3+, ou SO

, PO
≡4. CO
=3, Cl, NO
3, ZnCl
4, A1C1
4 , etc... qui ne sont pas du tout ou difficilement générables par une électrode métallique;
ou encore il est nécessaire d'éviter toute dissolution de la surface de façonnage;
on peut également souhaiter incorporer volontairement des ions à l'élec- trodépôt
comme fondants, vitrifiants, minéralisateurs, colorants, etc... Dans ce cas, on peut
remplacer les électrodes métalliques par des membranes échangeuses d'ions polarisées.
Pour le principe de la mise en oeuvre de cette technique de façonnage électrochimique,
par l'utilisation de ces électrodes à membranes échangeuses d'ions, on se réfère à
la figure 8.
[0070] Le schéma relatif à cette figure illustre l'utilisation d'une membrane échangeuse
de cations + Na 137 qui sépare une cellule d'électrolyse en deux compartiments 138
et 139. Le compartiment 138 est alimenté en saumure constituée d'une solution saturée
de chlorure de sodium. Le compartiment 139 est celui où s'effectue l'électrodépôt
140, c'est-à-dire que c'est de ce côté qu'on place la suspension de matières à électrodéposer.
Cette technique permet la fabrication d'une pâte très consistante contenant environ
18 % en eau, les cations diffusant à travers la membrane entrainant des molécules
d'eau d'hydratation. Cette pâte peut servir à la fabrication de céramique, de vitrocéramique,
de verre, de cermets, de frittés métalliques, de polymères organiques. L'électrolyse
s'opère avec des électrodes 141 et 142 placées de part et d'autre de la membrane 137.
L'électrofaçonnage s'effectue sur une des faces de la membrane 140. Dans l'exemple
particulier traité, l'électrolyse de la solution concentrée de NaCl ali- mente la
membrane en ions Na et conduit à un dégagement de chlore à l'anode 141. Rappelons
que ce chlore est un produit industriel de grande importance économique. Du côté de
la suspension, l'adsorption des ions Na réalise l'électrofloculation de la matière
en suspension avec libération concommittante d'ions H
+. Ces ions migrent vers la cathode 142 et donnent lieu généralement à un dégagement
d'hydrogène.
[0071] Les conditions d'électrolyse peuvent être réglées pour que tous les ions Na , délivrés
par la membrane, soient fixés dans l'électrodépôt. Les tensions électriques nécessaires
peuvent varier de 3 à 3D volts selon la résistance ohmique de la membrane. Ce principe
peut naturellement être appliqué à d'autres cations comme par exemple Li
+ , K
+., Ca
++ , Ba
++, Zn
++, Al
3+, Fe
3+, Co
2+, Cr
3+, Ni
2+, Avec des membranes échangeuses d'anions tels que SO

, SeO

, Cl
-, PO

, ZnCl

, AlCl

, CrO

, etc...il est possible de réaliser des électrodépôts de matières en suspension chargées
positivement, la migration des particules se faisant dans ce cas vers la cathode,
c'est l'anode qui se trouve alors du côté du compartiment contenant la suspension.
[0072] Comme type de membranes utilisables, on peut prévoir des membranes organiques constituées
de copolymères du tétrafluoroéthylène et d'un vinyl sulfonyl fluorure avec des groupements
sulfonyles du type "Nafion" renforcées par des fibres de téflon ou de nylon. Ces membranes
présentent des épaisseurs-de 0,1 à 1 mm et possèdent des conductivités comparables
à celles des électrolytes. Ce type de membrane est plus particulièrement utilisé actuellement
pour la fabrication du chlore et de la soude caustique dans des cellules d'électrolyse
à membranes. Ces membranes conviennent le mieux pour la fabrication de pâtes à verres
et à céramiques.
[0073] D'une manière plus générale, les membranes organiques constituées de polymères fortement
réticulés comportant des groupements ioniques du type sulfonique, carboxylique, phosphorique,
phénolique, amines permettant l'échange d'ions (cations ou anions) peuvent être utilisées
pour les électrodépôts de pâtes. Dans le cas où des membranes absolument non déformables
sont nécessaires, certaines membranes échangeuses d'ions minérales peuvent servir
pour l'électrodéposition de matières en suspension. Les silicates constituent à cet
égard une possibilité soit sous forme de zéolithes, soit sous forme de silicates vitreux.
En épaisseur suffisamment mince. les verres formés de Na
20 - A1
20
3 - SiO
2 peuvent servir d'électrodes échangeuses d'ions Na . Des verres formés de K20, BaO,
Al
2O
3 et SiO
2 sont utilisables comme électrode à membrane échangeuse de cations alcalino-terreux.
On peut aussi utiliser des silico-borates et des phosphates vitreux.
[0074] - En se référant à la figure 9, on a illustré une façon de mettre en oeuvre les membranes
échangeuses d'ions pour l'électro-façonnage d'objets creux. Les moules sont formés
de membranes 143 renforcées mécaniquement ou non, les objets étant fabriqués soit
à l'extérieur 144, soit à l'intérieur du moule 145. Dans le premier cas, la solution
avec les ions à échanger se trouve à l'intérieur du moule 146, et la suspension à
l'extérieur 147. Dans le second cas, c'est la disposition inverse 148 et 149. Toutes
les possibilités de profilage extérieur ou intérieur décrites pour les moules métalliques
dans le brevet principal, à savoir la programmatiun du mouvement des moules par rapport
au niveau de la suspension ou par rapport au champ électrique, la rotation, la répartition
du champ électrique sur les moules, la programmation dans le temps de l'alimentation
électrique, etc... peuvent naturellement être envisagées avec ce nouveau type de moule
à membranes. Pour certaines applications, il est possible d'envisager de travailler
avec des moules constitués de membranes échangeuses d'ions organiques souples. Pendant
l'é1ectrodépôt des objets fabriqués, ces membranes sont tendues par l'effet de la
pression hydrostatique des phases liquides. Un démoulage des pièces avec des formes
compliquées telles qu'une cafetière, un flacon, une bouteille peut dès lors être assuré
par vidage et dépression réalisant une espèce de dégonflement de la membrane souple.
Ce type de moule étend donc le champ des possibilités d'électro-façonnage de pièces
creuses non réalisables sur moule métallique intérieur (type mandrin).
[0075] Une application particulière est la fabrication de verre plat ou creux ainsi que
de vitro- céramique riche en phase vitreuse. Dans la fabrication du verre à partir
des matières premières de base à savoir verre de récupération, sable, feldspaths,
calcaires, dolomie, etc... en partant d'une suspension aqueuse, on ne pourrait pas
incorporer directement à cette suspension les sels solubles de sodium (carbonate,
sulfate, nitrate). Ces sels provoqueraient en effet la floculation de cette suspension.
[0076] La technique faisant l'objet de la présente invention, basée sur l'utilisation des
membranes échangeuses d'ions, peut amener le sodium nécessaire à la fabrication du
verre. On peut en effet, à travers l'électrode de travail constituée d'une membrane
échangeuse d'ions sodium amener, dans la couche de produit cru qui formera ultérieurement
la feuille de verre, le sodium nécessaire à la fabrication d'un silicate fusible.
Les conditions de l'électrolyse doivent dès lors être réglées pour réaliser l'enrichissement.désiré
en cations fondants, le meilleur rendement de l'électrolyse, en quantité de matière
déposée par Faraday, n'étant plus dans ce cas le but principal à atteindre. Pour la
fabrication du verre creux, on peut d'abord envisager l'utilisation de verre de récupération
(par exemple de bouteilles) et refabriquer directement des bouteilles sans refusion
préalable dans un bassin de verre classique. Dans ce cas, on utilise le procédé pour
former avec le verre récupéré et broyé très finement, une ébauche devant subir ultérieurement
un frittage suivi d'une refusion. L'avantage est qu'il s'agit de ne refondre strictement
que le verre nécessaire à la fabrication de la nouvelle buuteille à partir d'une ébauche
ayant une forme très proche de la forme définitive. La fusion doit être effectuée
dans un moule où il s'agit de réaliser à la fois la fusion et de donner la forme définitive
de l'objet en verre. Des moules métalliques en métal réfractaire ou en acier ayant
subi un traitement de surface adéquat chauffés éventuellement par induction peuvent
être utilisés. Une pression intérieure d'air ainsi qu'une rotation du moule pour maintenir
le verre fondu en place par centrifugation doivent assurer le moulage définitif de
la bouteille ou de tout autre forme de verres creux.
[0077] En se référant à la figure 10, on décrit le schéma de principe d'une nouvelle conception
de fabrication du verre plat qui concerne toutefois exclusivement la fabrication de
la bande de pâte crue de matières vitrifiables destinée à l'alimentation d'une chaine
comprenant ensuite un séchoir 150 sur bande chauffée, un four de préchauffage 151
à rouleaux réfractaires, un four avec sole constituée d' un bain d'étain fondu 152,
suivi d'un four d'affinage et d'étirage sur un autre bain d'étain fondu 153. Cette
dernière opération est celle qui est effectuée actuellement classiquement dans l'industrie
du verre plat selon la technique dite du "float glass" mise au point en 1960 par PilKington
en Grande-Bre- tagne.
[0078] Selon la présente invention, on supprime les fours classiques de fusion du verre
ainsi que leur alimentation en composition vitrifiable, on leur substitue un ensemble
d'électrolyseurs du type à électrodes cylindriques 154 munies de membranes échan-
geuses d'ions Na , K
+, Ca , Mg
++, Zn permettant la fabrication continue d'un ruban de pâte à verre multicouche. Les
cuves d'électrolyse contiennent les suspensions de matières premières telles que sable,
feldspaths, argiles, calcaires, dolomies, groisil de granulométrie fine. Les éléments
fondants et stabilisants (alcalins, alcalino-terreux, zinc) et certàins ions chromogènes
(Co
2+, Cr , Cu Fe
2+, Fe , Ni , Mn
2+, etc...) sont introduits dans les solutions contenues à l'intérieur des cylindres
munis des électrodes constituées des membranes sélectives d'échange. Chaque cylindre
peut fabriquer un ruban de matière crue de 3 à 6 mm d'épaisseur. Le système à plusieurs
cylindres est nécessaire pour l'alimentation en divers ions d'une part et pour l'obtention
d'une meilleure répartition de ces éléments dans le ruban multicouche nécessaire à
la fabrication de la feuille de verre. L'épaisseur de la bande de matières crues peut
varier de 10 à 30 mm; la feuille de verre obtenue, à la fin de la chaine de fabrication
peut présenter des épaisseurs de 2 à 10 mm.
[0079] Dans la partie séchoir 150, en 156 il y a l'introduction d'air sec et en 155 le départ
d'air humide. Dans la partie préchauffée 151 on réalise en 157 un vide partiel pour
éliminer au maximum les gaz formés dans le lit de matière vitrifiable lors de ce préchauffage
jusqu'à environ 700°C. La fusion réalisée en 152 sur bain d'étain fondu porte la matière
en mouvement sur le bain jusqu'à 1300°C dans une atmosphère réductrice formée d'azote
et d'ammoniac craqué (entrée en 159 et sortie en 158 de cette atmosphère). L'affinage
et l'étirage en 153 sur un autre bain d'étain amène la bande de verre de 1300°C à
la température de solidification aux environs de B00°Ci l'atmosphère surmontant le
verre dans cette dernière partie de la chaîne de fabrication de la feuille de verre
est également réductrice (entrée en 161 et sortie en 160).
[0080] La vitesse de fabrication du ruban de pâte à verre dépendra du diamètre des cylindres
et de leur vitesse de rotation. Une v Jtesse de l'ordre de 20 mètres à l'heure, au
niveau de la fabrication du ruban multicouche cru est aisément réalisable avec des
cylindres d'un mètre de diamère et compte tenu des vitesses moyennes d'électro-dépôt.
On peut mettre plusieurs batteries de cylindres en parallèle afin de réaliser dès
la fusion une feuille de verre pouvant atteindre de 2 à 3 mètres de largeur. La largeur
des cylindres eux-mêmes peut varier de 30 à 70 centimètres. Il est évident que la
technique de fabrication de verre plant décrite ci-dessus peut être appliquée d'.abord
pour la récupération de groisil (déchets de verre) après broyage fin. Dans ces conditions
la quantité d'ions à fournir par les membranes sera celle strictement nécessaire à
l'électro-floculation du ruban de pâte crue, de consistance convenable et d'humidité
minima pour la refusion du verre de récupération en une nouvelle feuille de verre.
Les opérations ultérieures d' affinage seront naturellement relativement facilitées
dans ces cas.
[0081] A titre d'exemple de composition de suspensions de matières premières pour la fabrication
d' une feuille de verre, on peut prévoir :
pour une récupération et refusion d'un verre préformé :


pH : 8 à 9
[0082] pour la fabrication d'une feuille de verre sodo-calcique : type verre à vitres :

pH : 8 à 9.
[0083] Ces compositions en matières sèches sont mises en suspension de façon réaliser des
barbotines à 25 ou 30 % d'eau. Le sodium, le potassium, le lithium, le calcium et
le magnésium supplémentaire, le zinc sont incorporés par l'intermédiaire des membranes
échangeuses d'ions à raison, au total d'environ un quart à un tiers du sable ajouté.
[0084] Il reste possible, après la formation des rubans de matières crues, d'enrichir encore,
si nécessaire, en sels alcalins, alcalino-terreux et zinc solubles en pulvérisant,
avant collage, les couches de solutions concentrées de ces éléments.
[0085] Parmi les avantages de ce type de fabrication de feuille de verre on peut citer :
1. on élimine le four classique de verrerie dont le rendement thermique est extrêmement
bas,
2. préparation immédiate d'une quantité de pâte crue tout juste nécessaire à la fabrication
ultérieure de la feuille de verre,
3. rendement thermique amélioré, fusion et affinage accélérés car il ne faut chauffer,
fondre et affiner qu'une épaisseur très faible de mélange vitrifiable,
4. on diminue considérablement le dégagement gazeux (surtout C02) du procédé classique entrainé par le carbonate de sodium qui est introduit, jusqu'en
proportion d' environ 20 % dans le mélange initial des fours de verrerie actuels,
5. on bénéficie d'une accélération des réactions de fusion par le mélange intime des
matières premières telle qu'elle se réalise par la mise en suspension dans un solvant
des matières de granulométrie fine alors que le procédé classique réalise beaucoup
plus difficilement l'homogénéité de la composition puisqu'il procède en général par
un mélange de poudre à sec.
6. il est extrêmement commode d'introduire et de changer les additifs chromogènes
(Co2+, Cu2+, Cr3+, Mn2+, SeO

, etc...) soit par l'intermédiaire des électrodes à membranes d'échange ionique sélectives,
soit en introduisant l'élément chromogène sous forme d'oxyde dans les suspensions
d'une ou plusieurs cuves d'électrolyse. Cette modification rapide de coloration ou
le passage d'une composition de verre coloré à un verre blanc est extrêmement difficile
à réaliser avec un four de verrerie classique,
7. la source de sodium, élément fondant principal, peut être directement le chlorure
de sodium; en utilisant la technique pru- posée, le fabricant de verre réalisera donc
simultanément par l'électrolyse, une séparation chlore-sodium et assurera l'utilisation
immédiate de ce sodium puur fabriquer le verre. Tout en récupérant le chlore dégagé,
il n'aura donc pas besoin de synthétiser la soude caustique ni après,le carbonate
de soude, pour la préparation du verre.
[0086] Toutefois, la présente invention n'est pas limitée à ce qui est décrit ci-dessus,
et en particulier aux exemples donnés, et l'on ne sortirait pas de son cadre en y
apportant des modifications.
1. Procédé électrochimique de mise en forme d'objets ainsi que de matériaux semi-finis
susceptibles d'utilisation ultérieure permettant à la fois le coulage, le moulage,
le profilage, l'usinage et le traitement de surface à partir de matières premières
sous forme de suspensoldes chargés et donnant lieu à des électro-dépôts conducteurs
par réaction d'électrode rigoureusement contrôlée, caractérisé en ce que l'on place
les suspensotdes dans un solvant ionisant en vue d'obtenir des milieux très bons conducteurs
de l'électricité et l'on ajoute des additifs en vue du conditionnement des charges,
des propriétés rhéologiques, des réactions d'électrodes et l'on utilise des moules
métalliques ou au moins métallisés en surface, moules intérieurs ou extérieurs mais
qui laissent au moins une des deux faces de l'objet à réaliser toujours libre et l'on
réalise le profilage et le traitement de surface des objets dont une des deux faces
est accessible pour un moule de géométrie donnée, au moyen d'une partie ou de l'ensemble
des paramètres suivants, par la programmation du mouvement du moule au travers du
champ électrique, par la distribution des lignes de courant dans la cuve, par la puissance
et la nature de l'alimentation électrique, en superposant plusieurs circuits électriques,
en disposant une ou plusieurs caches et broches isolantes à la surface du moule, les
suspensotdes utilisées étant des oxydes tels que SiO2, Al2O3, TiO2, ZrO2, MnO2, BeO, UO2, ZnO, MgO, CaO, etc... et/ou des silicates naturels et artificiels par exemple :
argiles, feldspaths, schistes, porphyre, verres silicatés, stéatite, etc... et/ou
des ferrites, titanates de baryum, manganites, apatite, hydroxyapatite, etc... et/ou
des carbures, silico-carbures, nitrure de silicium, oxynitrure de silicium, etc...
et/ou des phosphates de calcium et/ou du carbone, graphite, silicium, germanium, etc...
et/ou de l'alu- - minium, magnésium, zinc, tungstène, molybdène, etc. , les solvants
utilisés étant des produits tels que eau, méthanol, éthylène glycol, glycérine, acétonitrile,
diméthylformamide, propanol, etc... , les additifs minéraux et organiques ajoutés
étant du type pour le conditionnement du Ph et des charges des suspensoides ; le silicate
de sodium, carbonate de sodium, phosphates de sodium et sodocalcique, chlorure d'ammonium,
chlorure d'amine, hydroxyde de tétra-alkyl-ammonium; pour celui des tensioactifs :
le carboxyméthylcellulose, polyacrylate de sodium, tannate, albumine, saponine, gelatine,
caséine, etc... et pour le conditionnement des réactions d'électrodes des dépolarisants
anodiques, cathodiques et mixtes tels que par exemple le sulfite de sodium, 'le nitrite de sodium, l'hyposulfite d'ammonium, le formaldéhyde, l'hydroquinone, le
pyrogallol, le sulfate de zinc, etc...
2. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on utilise
des moules métalliques : métau: purs, alliages, métaux avec dépôts galvaniques, et
par exemple : zinc, alliage zinc-antimoine, magnésium-aluminiu cadmium, étain, cuivre,
laiton, nickel, acier ordinaire, aciers spéciaux, aciers galvanisés, aciers nicklés,
aciers cuivrés, aluminium zingué, etc... ; des moules en graphite des moules non-métalliques
dans la masse, mais métallisés en surface, et par exemple, polymères métallisés avec
de '1 laque d'argent et zingage ultérieur, plâtre avec surface con. ductrice par métallisation,
et également des moules sacrificiels en matériau combustible, éliminable lors de la
cuissoi métallisé en surface, et que l'on utilise des moules pleins ou creux, en une
ou plusieurs pièces et connectés électriquement, ces moules étant du type sacrificiel
ou non- sacrificiel, c'est-à-dire abandonnés dans l'objet et en un matériaux combustible
susceptible d'être éliminé à la cuisson de l'objet, et que l'on fait subir aux moules
un prétraitement du type graissage, graphitage, etc... anodisation, décapage acide
ou basique, attaque avec réactifs en vue d'empêcher et/ou renforcer l'adhérence des
dépôts et pièces aux moules ou encore un prétraitement en vue d'apporter un dépôt
sacrificiel, un revêtement, un agent de durcissement, une gravure et/ou un relief.
3. Procédé électrochimique selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce que l'on prévoit la rotation des moules dans le bain de suspensoi'des et/ou l'agitation contrôlée de ce bain avec des moules non tournant de manière
à obtenir et assurer la finition de la face de la pièce coulée opposée à celle située
du côté du moule métallique.
4. Procédé électrochimique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que l'on calcule par ordinateur la forme extérieure des pièces électro-façonnées
sur les moules intérieurs, la forme optimale des moules, pour des pièces données,
la forme et l'emplacement des contre-électrodes, la programmation du mouvement des
moules vis-à-vis du champ électrique et du niveau du bain ainsi que la programmation
du régime d'électrolyse en intensité et en mode d'alimentation électrique.
5. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on utilise,
pour la contre-électrode, un matériau métallique tel que zinc, acier inoxydable, plomb,
alliage zinc-antimoine, aluminium, laiton, acier galvanisé, ou encore graphite dont
on détermine le profil en fonction de la distribution du courant désiré sur les moules.
6. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on assure
le démoulage des pièces soit spontanément par retrait ou séchage lorsque les moules
métalliques ou métallisés sont extérieurs, soit par chauffage interne des moules lorsqu'ils
sont intérieurs aux pièces.
7. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on prévoit
un préséchage des pièces juste avant le démoulage des moules intérieurs creux et ensuite
un séchage complet accéléré pouvant s'effectuer pratiquement directement aux environs
de 110°C.
8. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que partant
des mêmes matières premières, on change la densité, la texture, la structure des dépôts
formant les pièces en changeant la nature du métal ou la métallisation des moules,
en réglant les conditions d'électrolyse et/ou en additionnant une très faible quantité,
inférieure à 0, 1 %, de substances agissant sur les surtensions d'électrodes, c'est-à-dire
des dépolarisants et des éléments avec effet électro-capillaire.
9. Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on assure
l'alimentation électrique, en courant continu, le dépôt pouvant s'effectuer aussi
bien à l'anode qu'à la cathode par conditionnement préalable des charges des suspensoi'des,
ou en tension continue interrompue ou périodiquement inversée, ou en tension continue
impulsionnelle, ou en tension continue avec superposition de tension alternative de
fréquence et d'amplitude réglable, ou en tension alternative sinu- soidale de fréquence
et d'amplitude variable et que l'on applique aux moules un régime de polarisation
parfaitement contrôlé au moyen de dispositifs potentiostatiques, potentiodynamiques
en régimes continus et mixtes, du type DC + AC, et/ou générateurs AC de fréquence
réglable.
10 Procédé électrochimique selon la revendication 1, caractérisé en ce que pour la
fabrication en continu d'un ruban de pâte multicouche céramisable, vitrifiable, frittable
ou polymérisable, on réalise une mise en série de plusieurs unités cylindre-cuve de
travail chacune de ces unités produisant en continu par électrolyse un tapis de matières
crues de 3 à 20 mm d'épaisseur, le cylindre tournant à vitesse réglable à demi immergé
dans la cuve alimentée en continu par la suspension.
11. Procédé électrochimique selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'on
réalise l'électrode de travail pour la production en continu d'un ruban de pâte par
électrolyse, sous la forme d'un ruban métallique mince et flexible tendu et mû par
des rouleaux tournants réalisant une surface plane de travail constamment en mouvement
de manière à permettre également la fabrication d'un ruban multicouche, par la mise
en série de plusieurs unités électrode de travail-cuve d'électrolyse.
12. Procédé électrochimique selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'on
dispose sur un cylindre tournant, semi-immergé dans une suspension de matières à déposer,
de multiples moules métalliques de manière à pouvoir fabriquer en série des objets
en céramique, vitro-céramique, terre-cuite, grès à faible relief et sans tensions
internes tels que tuiles, assiettes, plats, coupes, couvercles, etc...
13. Procédé électrochimique selon la revendication 2, caractérisé en ce que pour fabriquer
des objets en céramique de forme complexe tels que cafetières, théières, sucriers,
vases, pièces sanitaires, etc... on utilise l'électrolyse en deux parties dans des
demi-moules métalliques disposés horizontalement de façon à obtenir le bord qui servira
ultérieurement de jointure des deux parties d'une façon absolument plane et régulière
de manière à permettre l'utilisation de contre-électrodes avec dégagement gazeux disposées
judicieusement sur une ou plusieurs parties de façon à régulariser le coulage de la
pièce en épaisseur; la suspension pouvant être versée dans le semi- moule rendu étanche
par des bouchons isolants amovibles ou bien le coulage pouvant s'effectuer dans une
cuve de travail dont le niveau constant règle le niveau à l'intérieur des demi-moules
par l'effet des vases communicants.
14. Procédé électrochimique selon l'une quelconque des revendications 3 à 9, caractérisé
en ce que l'on effectue l'électrodéposition de matière en suspension sur des surfaces
d'électrodes constituées par des membranes sélectives échangeuses d'ions polarisées,
de nature organique ou minérale, de manière que la surface de travail constituée par
la membrane échangeuse d'ions (cations ou anions) génère par l'électrolyse un débit
d'ions réglé par la densité de courant et réalisant l'électroflocula- tion des matières
en suspension en même temps que la migration des particules chargées.
15. Procédé électrochimique selon la revendication 14, caractérisé en ce que l'on
utilise des électrodes à membranes échangeuses d'ions Na+, K+, Li+, Ca++, Mg , Zn++, Co , Cu , Cr , Ni2+ Mn2+, SeO4=, etc... pour permettre la fabrication de verres silicatés ou autres par l'électrolyse
dans des suspensions aqueuses ou non aqueuses contenant du groisil (déchets de verre
préformé), sable, feldspaths, argile, calcaire, dolomie, ahiminate et silicate de
sodium; la fusion et l'affinage ultérieur des masses vitrifiables fabriquées par électrodéposition
sur membranes échangeuses de cations, Na , Ca et Zn++, par exemple, s'effectuent avec un dégagement beaucoup moins important de gaz CO2 et H2O vis-à-vis du procédé classique de fabrication du verre dans un four ordinaire de
verrerie, les éléments fondants principaux étant apportés, non pas sous forme de carbonate
mais sous forme de cations de manière à pouvoir appliquer ce procédé à la fabrication
de verre creux et de verre plat.
16. Procédé électrochimique selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'utilisé
pour l'alimentation d'une unité de production de verre plat selon la technique dite
"Float Glass", on remplace le four classique qui se trouve en tête d'une telle unité
par un ensemble séchoir, préchauffeur, four à fusion sur bain d'étain opérant sur
le ruban de matière vitrifiable crue délivré par un ensemble d'unités de production
cylindre-cuve délivrant en continu un ruban multicouche contenant tous les éléments
d'une composition vitrifiable, les cylindres étant équipés de membranes échangeuses
d'ions polarisées introduisant les cations fondants, stabilisants et éventuellement
colorants.
17. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 16 et comme décrit et représenté au dessin annexé.
18. Produits obtenus par la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 16 et au moyen du dispositif selon la revendication 17.