[0001] L'invention est du domaine des implants chirurgicaux. Elle concerne un clou élastique
perfectionné pour le traitement des fractures trochantériennes.
[0002] On connait, pour la réduction des fractures trochantériennes chez les personnes agées
en particulier, la technique de l'enclouage fasciculé de ENDER selon laquelle un faisceau
de clous est passé dans le canal médullaire par un orifice d'introduction pratiqué
dans l'apophyse inférieure du fémur.
[0003] Cette technique entraîne cependant souvent de nombreuses complications, essentiellement
la descente des clous et une rotation externe excessive, avec leurs conséquences néfastes
: douleurs au niveau du genou, perforation cutanée, démontage de la fracture, cals
vicieux et reprises opératoires.
[0004] La première tentative des chirurgiens, devant le problème de descente des clous,
a été de pratiquer un mail- leur remplissage du canal médullaire. Ils se sont efforcés
à mettre en place non seulement quatre clous mais cinq, six et parfois sept clous
dans l'espoir de réaliser un blocage qui s'opposerait à la force d'expulsion des clous.
Le résultat n'a pas été satisfaisant : certes, l'expulsion des clous a diminué mais
au prix de nombreuses écailles génératrices d'instabilité rotatoire et parfois de
fractures supracondy- liennes. Lorsque le remplissage était bien réalisé, la pro-
trusion des clous dans l'articulation était redoutée.
[0005] Une seconde tentative de remédier à ces mouvements a été la fixation des clous à
l'aide de ciment acrylique pour sceller la fenêtre d'introduction des clous. Cette
méthode de fixation rigide est sujette à beaucoup de critiques et n'a pas été suivie.
[0006] L'invention vise à améliorer, par l'emploi d'un clou perfectionné, les techniques
actuellement connues, de manière à :
- créer un butoir qui permette une descente limités des clous
- solidariser l'implant de l'os dans le plan horizontal pour contrôler les rotations.
[0007] Un clou élastique perfectionné, conforme à l'invention, pour le traitement des fractures
trochantériennes, comporte une première partie constituée d'une tige précourbée, à
extrémité biseautée, selon la forme du clou d'ENDER. Le clou perfectionné de l'invention
est caractérisé en ce qu'il comporte une seconde partie plate, appelée palette, en
prolongement de la tige, dans laquelle est pratiquée une coulisse longitudinale.
[0008] Le clou de l'invention est destiné à être employé avec une vis autotaraudeuse, ou
simple, associée de 5 mm de diamètre maximum. La vis est passée dans la coulisse suivant
une direction perpendiculaire au plan de la palette.
[0009] L'expérience a montré que les dimensions de la palette doivent être de préférence
: longueur voisine de 20 mm et largeur voisine de 10 mm ; 22 mm et 9 mm paraissant
les dimensions optima. De même, les dimensions de la coulisse doivent être de préférence
voisines de 15 mm pour la longueur et 5 mm pour la largeur.
[0010] La technique d'emploi est, dans ses phases initiales, dérivée de celle d'ENDER :
réduction en léger valgus de 10° en moyenne, pratique d'une tranchée d'introduction
des clous, passage des clous dans le canal médullaire.
[0011] La technique de fixation qui intervient alors est particulière à l'emploi des clous
de l'invention. Elle consiste d'abord :
a) à s'assurer que le membre inférieur n'est pas en rotation externe. Il convient
de le remettre en légère rotation interne dans le but d'éviter une fixation en mauvaise
position.
b) à relâcher complètement la traction et impacter le foyer en poussant le fémur de
bas en haut.
[0012] Une fois a) et b) réalisés, commence la fixation proprement dite par la mise en place
dans les coulisses d'une seule vis autotaraudeuse ou simple. Cette vis doit prendre
au minimum deux clous, au maximum trois clous, en superposant les palettes l'une sur
l'autre. Cette superposition est facilitée et est maintenue par une pince plate le
temps de la mise en place de la vis dans la partie inférieure de la coulisse. La vis
doit s'appuyer sur la corticale interne et prendre la corticale externe. Elle ne doit
être serrée que légèrement. La direction de la vis doit être perpendiculaire au plan
de la palette. Dans cette position, la force d'arrachement de la vis est nulle. Sa
résistance est optimale.
[0013] De cette façon, l'ancrage antirotatoire est assuré d'emblée entre les clous et l'os.
La rotation de l'un induit la rotation de l'autre, et le fragment céphalique suit
le mouvement par l'intermédiaire des clous. Il faut signaler que dans la partie supérieure
de la diaphyse l'élasticité des clous permet un certain degré de rotation (vrillage)
incontrôlable par une fixation à distance.
[0014] Par ailleurs, la descente des clous est contrôlée par la vis qui joue le rôle de
butoir d'arrêt. En effet, les clous peuvent glisser sur la vis de la distance que
leur permet la coulisse. Cette distance est généralement suffisante pour que la fracture
arrive à sa stabiliser, d'autant plus que la foyer de fracture est impacté avant la
mise en place de la vis.
[0015] Un clou conforme à l'invention est décrit en détail ci-après par référence aux figures
jointes.
La Fig. 1 est une vue partielle de face d'un clou conforme à l'invention.
La Fig. 2 est une vue en coupe d'un fémur avec fracture trochantérienne avec implant
d'un faisceau de clous de l'invention au moment de la mise en place de la vis.
La Fig. 3 est une vue partielle de profil de l'implant de la Fig. 2.
La Fig. 4 est une vue en coupe identique à la Fig. 2, mais après descente du faisceau
de clous.
La Fig. 5 est une vue partielle de profil correspondant à la Fig. 4.
[0016] Un clou élastique à palette 1 conforme à l'invention est représenté partiellement
à la Fig. 1. Il comporte une première partie 2 constituée d'une tige précourbée selon
la forme du clou d'ENDER et une seconde partie plate 3, appelée palette, de longueur
L et de largeur M, ces dimensions étant respectivement de préférence 22 mm et 9 mm.
Dans la palette 3 est pratiquée une coulisse 4 de longueur 1 et de largeur m, ces
dimensions étant de préférence respectivement 15 mm et 5 mm.
[0017] On a représenté aux Figs. 2 et 4 un faisceau de trois clous 5, 6 et 7, identiques
au clou 1, implanté dans un fémur 8 présentant une fracture 9. Les clous ont été introduits
par une tranchée d'introduction 10, visible sur les Figs. 3 et 5.
[0018] Dans les coulisses des trois clous est passée une vis 11, vissée dans l'apophyse
inférieure du fémur 8 et maintenant en superposition l'un sur l'autre les trois clous.
La position de la vis 11, sur les Figs. 2 et 4, correspond au moment de sa mise en
place, cette mise en place ayant lieu par passage de la vis dans la partie inférieure
12 des coulisses.
[0019] La descente du faisceau de clous est arrêtée au moment où la partie supérieure 13
des coulisses se bloque sur la vis 11. Cette situation est représentée aux Figs. 3
et 5.
1.- Clou élastique pour la réduction des fractures trochantériennes, comportant une
première partie constituée d'une tige précourbée selon la forme du clou d'ENDER, caractérisé
:
- en ce qu'il comporte une seconde partie plate, dite palette (3), en prolongement
de la tige (2), dans laquelle est pratiquée une coulisse longitudinale (4).
2.- Clou élastique selon la revendication 1, caractérisé :
- - en ce que la palette (3) a une longueur voisine de 20 mm, une largeur voisine
de 10 mm, et en ce que la coulisse (4) a une longueur voisine de 10 mm et une largeur
voisine de 5 mm.
3.- Implant pour la réduction des fractures trochantériennes, caractérisé :
- en ce qu'il est constitué d'au moins un clou (1) selon l'une des revendications
1 et 2 et d'une vis autotaraudeuse (11) d'une longueur voisine de 5 cm orientée perpendiculairement
au plan de la palette,(3).