[0001] L'invention concerne un sectionneur de poste blindé à haute tension sous enveloppe
métallique coaxiale remplie de gaz diélectrique comprimé, ledit sectionneur comprenant
un contact mobile, coopérant avec un contact fixe, lesdits contacts étant portés chacun
par un porte-contact tubulaire fixe coaxial avec l'enveloppe, les extrémités en regard
des porte-contact étant munies chacune d'un capot pare-effluves sensiblement hémisphérique
présentant un col cylindrique rentrant destiné au passage du contact associé, ledit
contact mobile présentant un embout hémisphérique.
[0002] Un sectionneur ne coupe et n'établit que des courants très faibles, généralement
des courants capacitifs correspondant à la capacitance d'un jeu de barres sous tension.
[0003] S'agissant d'un sectionneur disposé à l'air libre, à l'intérieur d'un bâtiment ou
à l'extérieur, la coupure d'un tel courant et son établissement ne causent que des
effets négligeables, les distances entre pièces sous tension et les charpentes ou
parois mises à la terre étant grandes. Mais pour les postes blindés sous enveloppe
métallique remplie de gaz isolant, tels qu'ils sont utilisés pour des tensions atteignant
800 kV, les distances sont courtes et les gradients de tension sont élevés.
[0004] Pour avoir les distances minimales, la distribution du champ électrique doit être
homogène ; on utilise aussi des capots mis sous tension qui élèvent le seuil de tension
de l'apparition d'effluves. De tels capots présentent souvent entre entrée et sortie
du sectionneur une partie plate perpendiculaire à l'axe du sectionneur, associée par
des arrondis à une partie cylindrique très lisse, dont l'axe se confond avec l'axe
du sectionneur.
[0005] Lors des manoeuvres d'ouverture et de fermeture d'un sectionneur, à vitesse de manoeuvre
lente, un arc de coupure d'abord de préamorçage prend naissance. Cet arc aura tendance
à se déplacer sous l'action du champ électrique à la périphérie des capots pare-effluves,
puis la racine de l'arc peut sauter sur l'enveloppe métallique située à courte distance.
L'arc grèle dû au courant capacitif dégénère alors en arc de puissance, arc de défaut
à la terre, à l'intérieur de l'enveloppe.
[0006] Il est connu par le document DE-A 27 04 385 de placer un écran métallique sous tension
autour du contact fixe et à une distance radiale supérieure à la distance de préamorçage.
L'arc de préamorçage ou de coupure est alors piégé par l'écran, il ne peut s'étendre
jusqu'à l'enveloppe, mais ceci augmente la course du sectionneur.
[0007] Il est aussi connu d'utiliser un mécanisme à ouverture et fermeture brusques qui,
réduisant considérablement la durée de l'arc, empêche ce dernier de se développer
de façon erratique. Un tel dispositif, généralement adopté pour les interrupteurs
est très onéreux pour le sectionneur.
[0008] L'invention a pour but un sectionneur à manoeuvre lente, dans lequel les contacts
fixes et mobiles et les capots pare-effluves ont une forme telle que la longueur de
l'arc soit faible, le champ électrique au voisinage de l'axe des contacts soit faible
aussi et que l'arc dès sa naissance et au cours de son développement reste dans la
zone à faible champ au voisinage de l'axe.
[0009] L'invention a pour objet un sectionneur pour poste blindé sous enveloppe métallique
coaxiale remplie de gaz diélectrique comprimé, ledit sectionneur comprenant un contact
mobile, coopérant avec un contact fixe, lesdits contacts étant portés chacun par un
porte-contact tubulaire fixe coaxial avec l'enveloppe, les extrémités en regard des
porte-contact étant munies d'un capot pare-effluves sensiblement hémisphérique présentant
un col cylindrique rentrant destiné au passage du contact mobile, ledit contact mobile
présentant un embout hémisphérique, caractérisé en ce que le contact fixe comporte
un contact semi-mobile à embout hémisphérique de même diamètre que celui de l'embout
du contact mobile. En position d'ouverture, l'extrémité de l'embout du contact semi-mobile
est de préférence disposée entre le seuil d'entrée du capot pare-effluves et l'extrémité
du cercle d'inscription de sa partie hémisphérique.
[0010] Selon une mise en oeuvre préférée de l'invention, l'embout du contact mobile étant
disposé en retrait du seuil d'entrée du col cylindrique du capot pare-effluves, la
distance séparant les seuils des capots pare-effluves est comprise entre 50% et 100%
du diamètre des parties hémisphériques. Le diamètre des cols cylindriques est de préférence
compris entre 20% et 35% du diamètre des parties hémisphériques.
[0011] L'invention sera décrite ci-après plus en détail à l'aide des figures ci-annexées.
La figure 1 représente une vue schématique partielle et en coupe axiale d'un sectionneur
de poste blindé selon l'invention.
La figure 2 représente une vue schématique en coupe axiale d'une variante de capot
pare-effluves d'un sectionneur selon l'invention.
La figure 3 représente une vue en coupe agrandie d'une variante de l'embout de contact.
[0012] Dans la figure 1 on a représenté une portion de poste blindé, constitué à l'aide
d'enveloppes métalliques tubulaires 1, dont les extrémités comportent des brides de
raccordement 2, entre lesquelles sont serrés des isolateurs 3 qui supportent des parties
actives de l'installation disposées coaxialement. Les enveloppes tubulaires 1 sont
remplies d'un gaz diélectrique tel que de l'hexafluorure de soufre sous une pression
de trois à cinq bars.
[0013] Les enveloppes 1 contiennent les éléments constitutifs d'un sectionneur dont la partie
mobile est disposée à droite et la partie fixe est disposée à gauche.
[0014] La partie mobile du sectionneur comprend un contact mobile tubulaire 8, coaxial avec
l'enveloppe 1, dont l'extrémité visible comporte un embout hémisphérique 9. Le déplacement
axial du contact mobile 8 est commandé par l'intermédiaire d'un mécanisme non représenté
sous la dépendance d'un opérateur. Le contact mobile 8 est placé à l'intérieur d'un
porte-contact 4 tubulaire supporté par l'isolateur 3. Le contact mobile 8 est relié
au porte-contact 4 par l'intermédiaire de contacts glissants 46 disposés dans des
rainures circulaires 45 ménagées à l'intérieur du porte-contact 4. Un capot pare-effluves
7 est disposé entre l'isolateur 3 et l'extrémité du porte-contact 4 entourant l'embout
9. Le capot 7 comporte une partie hémisphérique 70 reliant une enveloppe cylindrique
71 à un col cylindrique 72 rentrant vers l'intérieur, les parties cylindriques comportent
une génératrice parallèle à l'axe du sectionneur.
[0015] La partie fixe du sectionneur comprend un contact semi-mobile tubulaire 13 coaxial
avec l'enveloppe 1, dont une extrémité comporte un embout hémisphérique 14 disposé
en regard de l'embout 9. Le contact semimobile 13 comporte sur son autre extrémité
un collet 15 soumis à un ressort de compression fixe 16 qui a tendance à l'appuyer
contre une bague 17 formant butée. Un porte-contact 10 tubulaire, disposé autour du
contact semi-mobile 13 et coaxial avec l'enveloppe 1, est supporté par un isolateur
similaire à l'isolateur 3, non représenté dans la figure. Le ressort 16 est assujetti
à l'intérieur du porte-contact 10 qui supporte du côté opposé une couronne de doigts
de contact 12 susceptible de coopérer avec le contact semi-mobile 13 disposé coulissant
le long de la bague 17. Un capot pare-effluves 6 analogue au capot 7 est disposé à
l'extrémité du porte-contact 10 et en regard du capot 7. Le capot 6 comporte ainsi
une partie hémisphérique 60 reliant une enveloppe cylindrique 61 à un col cylindrique
62 rentrant vers l'intérieur, les parties cylindriques comportant une génératrice
parallèle à l'axe du sectionneur. Les diamètres des parties cylindriques 61 et 71
d'une part et 62 et 72 d'autre part sont égaux, tandis que les rayons de courbure
des parties hémisphériques 60 et 70 sont les mêmes.
[0016] En position d'ouverture représentée en figure 1, l'extrémité de l'embout hémisphérique
9 du contact mobile 8 est disposé légèrement en retrait du seuil 73 d'entrée du col
cylindrique 72. Par contre l'extrémité de l'embout hémisphérique 14 est disposée sensiblement
à mi-distance entre le seuil d'entrée 63 du col cylindrique 62 et ce qui constituerait
l'extrémité 64 de la sphère d'inscription de la partie hémisphérique 60.
[0017] Lors de la fermeture du sectionneur, le contact mobile 8 et l'embout 9 sont déplacés
de droite à gauche. L'embout 9 prend en particulier la position intermédiaire tracée
en tirets et repérée en 59 dans cette position ; la distance entre le capot 6 et l'embout
59 est courte et un arc grèle 20 jaillit entre ces éléments. Le champ électrique déformé
au voisinage des embouts 59 et 14 est représenté par les lignes équipotentielles 23
tracées par des tirets, à la partie supérieure de la figure 1. L'arc 20 restant sensiblement
parallèle aux lignes équipotentielles n'a pas tendance à se déplacer. Il s'éteint
lors de l'entrée en contact galvanique des embouts 9 et 14. Quand le sectionneur a
terminé sa course, le contact s'établit entre les doigts de contact 12 et le contact
mobile 8, qui a le même diamètre que le contact semi-mobile 13 et qui est repoussé
contre l'action du ressort 16 ; son embout 14 prend la position repérée en 54 et l'embout
est alors en 69.
[0018] Dans ces conditions, on obtient dans l'intervalle entre les capots 7 et 6 un champ
électrique dont les lignes équipotentielles 22, sensiblement symétriques sont matérialisées
par des tirets à la partie inférieure de la figure 1.
[0019] Lors de l'ouverture du sectionneur, le déplacement du contact mobile 8 de gauche
à droite entraîne le même mouvement de gauche à droite du contact semi-mobile 13 sous
l'action du ressort 16 jusqu'à ce que le collet 15 vienne buter contre la bague 17.
Après séparation galvanique des embouts 9 et 14 un arc prend naissance entre ces embouts,
l'arc étant dans une zone à faible gradient reste rectiligne et se déplace au maximum
sur l'extrémité droite du capot 6. La forme sphérique du capot 6 empêche le déplacement
de l'arc vers la partie cylindrique 60 et vers l'enveloppe 1. Le courant a une très
faible valeur, inférieure à un ampère, et l'arc s'éteint de lui-même dans le gaz diélectrique
d'hexafluorure de soufre quand la distance entre les embouts 9 et 14 est suffisante.
On obtient de bons résultats quand la distance d'ouverture séparant les capots 7 et
l'embout 9 est comprise entre 50% et 100% du diamètre des enveloppes cylindriques
71 et 61, la valeur optimale étant voisine de 75%.
[0020] Le diamètre des embouts hémisphériques 9 et 6 et des contacts tubulaires 8 et 13
est compris entre 20 et 35% du diamètre des parties cylindriques 71 et 61 des capots
7 et 6.
[0021] Dans la figure 2 on a représenté une variante de réalisation des capots qui donne
encore de bons résultats. Le seuil 63 d'entrée du col cylindrique 62 comporte une
plage transversale plate dont l'extrémité droite du capot 6 représente une partie
plate d'un diamètre, le diamètre extérieur ne dépasse pas la moitié du diamètre de
la partie cylindrique 61.
[0022] Dans une autre variante de réalisation du sectionneur, non représentée, on peut aussi
simplifier le contact du côté de la partie fixe en supprimant le tube 13, son embout
14 et le ressort 16, mais en conservant les doigts de contact 12 et le capot 6 dont
la forme est représentée sur la figure 1. L'arc de préamorçage ou de coupure éclate
alors entre l'embout 9 et l'extrémité hémisphérique 61 du capot 6.
[0023] Dans une autre variante l'embout de contact peut présenter un trou borgne. Cette
disposition peut intéresser aussi bien l'embout 9 que l'embout 14. La figure 3 représente
un tel embout 80 comportant un trou borgne 81 ; les bords du trou sont arrondis, ceci
permet de centrer l'arc, en le forçant à s'accrocher sur l'extrémité de l'embout (extrémité
arrondie du trou). Les dimensions du trou sont les suivantes pour le meilleur résultat
: diamètre du trou d entre 10 et 30% du diamètre maximal D de l'embout 80, rayon r
de l'arrondi à l'extrémité du trou compris entre 20 et 50% du diamètre du trou.
1/ Sectionneur pour poste blindé à haute tension, sous enveloppe métallique coaxiale
(1) remplie de gaz diélectrique comprimé, ledit sectionneur comprenant un contact
mobile (8), coopérant avec un contact fixe (13), lesdits contact étant portés chacun
par un porte-contact (4, 10) tubulaire fixe coaxial avec l'enveloppe, les extrémités
en regard des porte-contact étant munies chacune d'un capot pare-effluves (6, 7) sensiblement
hémisphérique présentant un col cylindrique (62, 72) rentrant destiné au passage du
contact associé, ledit contact mobile présentant un embout hémisphérique (9), caractérisé
en ce que le contact fixe est constitué d'un contact semi- mobile (13) à embout hémisphérique
(14) de même diamètre que celui de l'embout (9) du contact mobile (8).
2/ Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'en position d'ouverture
l'extrémité de l'embout (14) du contact semi- mobile (13) est disposée entre le seuil
du capot pare-effluves (6) et l'extrémité (64) du cercle d'inscription de sa partie
hémisphérique (60).
3/ Sectionneur selon l'une des revendications 1 à 2, caractérisé en ce que, l'embout
(9) du contact mobile (8) étant disposé en retrait du seuil (73) de l'entrée du col
cylindrique (72) du capot pare-effluves (7), la distance séparant les seuils (72,
62) des capots (7, 6) pare-effluves est comprise entre 50% et 100% du diamètre des
parties hémisphériques (70, 60) de ces capots.
4/ Sectionneur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'embout
(9, 14) d'au moins un des contacts est percé d'un trou borgne dans son axe, le diamètre
de ce trou étant compris entre 10 et 30% du diamètre maximal de l'embout, l'extrémité
externe du trou étant arrondie, le rayon de cet arrondi est compris entre 20 et 50%
du diamètre du trou.