[0001] La présente invention concerne d'une façon générale le travail de formage des tubes
en métal, notamment des tubes en cuivre, et elle est plus particulièrement relative
à une machine de cintrage perfectionnée adaptée pour effectuer différentes opérations
de formage de tubes en cuivre sur chantier.
[0002] On sait que dans les différentes techniques dans lesquelles on utilise des canalisations
formées de tubes en cuivre, les monteurs doivent exécuter sur le chantier même différentes
opérations de façonnage des tubes pour les adapter aux conditions particulières de
montage.
[0003] Il existe différentes machines permettant d'effectuer ces opérations, qui comprennent
habituellement une pièce semi-circulaire dite "forme" comportant une gorge dans sa
périphérie externe autour de laquelle on enroule le tube à façonner en entraînant
à force la forme au moyen d'un levier, le tube étant coincé entre une pièce d'appui
et ladite forme et glissant sur cette pièce d'appui.
[0004] Ces machines de type connu permettent de cintrer des tubes classiques à paroi de
10/10 mm pour former des coudes sur des tubes d'un diamètre maximum de 20 x 22.
[0005] Les monteurs doivent également effectuer sur chantier un travail de façonnage des
extrémités des tubes cintrés ou non pour former desemboitures, des collets ou des
épanouis d'une façon connue.
[0006] On a notamment décrit par exemple au brevet des ETATS-UNIS No. 2 709 473, un appareil
comprenant une pièce d'appui, une forme rotative entraînée par l'intermédiaire d'un
pignon et d'une crémaillère reliée à la tige de piston d'un vérin hydraulique à double
effet, cet appareil travaillant par enroulement du tube à cintrer sur ladite forme
rotative.
[0007] Cependant, cet appareil n'est pas destiné à être utilisé en poste de travail mobile
sur un chantier.
[0008] Par ailleurs, on a actuellement tendance à utiliser des tubes en cuivre ayant une
épaisseur de paroi de 8/10 de mm seulement afin d'économiser la matière première,
et la réduction de l'épaisseur de la paroi des tubes augmente la difficulté du cintrage
notamment pour obtenir des coudes de faible rayon et les appareils existant actuellement
ne permettent pas de couder des tubes de 8/10 avec un rayon inférieur à 5D et les
coudes formés avec un tel rayon présentent toujours des défauts et notamment des plis
sur l'intrados ainsi qu'une ovalisation relativement importante.
[0009] L'invention vise à remédier à ces difficultés tout en réalisant une machine pour
le façonnage des tubes, notamment en cuivre et permettant de couder des tubes de 8/10
de mm avec un rayon inférieur à 5D sans aucun défaut tout en effectuant simultanément
une opération de façonnage d'une extrémité d'un tube, par exemple la formation d'une
emboiture ou d'un épanoui.
[0010] L'invention a pour objet à cet effet un appareil de façonnage de tubes, notamment
de tubes de cuivre à paroi mince, utilisable sur chantier, du type comprenant une
pièce d'appui, une forme rotative entraînée par l'intermédiaire d'un pignon et d'une
crémaillère solidaire de la tige de piston d'un vérin hydraulique à double effet,
caractérisé en ce qu'il comprend : des moyens de façonnage d'emboiture sur un tube,
un organe unique pour actionner simultanément lesdits moyens de façonnage d'emboiture
et ladite forme rotative, des moyens pour monter coulissant ledit organe d'actionnement,
et des moyens de liaison avec un dispositif moteur.
[0011] Au dessin annexé et donné uniquement à titre d'exemple, la Figure unique est une
vue en perspective éclatée d'un appareil de façonnage de tubes suivant l'invention.
[0012] En se référant au dessin, l'appareil suivant l'invention comprend un corps creux
20 de forme allongée à une extrémité duquel est fixé un bloc 21, et un organe de liaison
constitué par une chape 2 fixée à son extrémité opposée.
[0013] Un alésage axial 22 s'étend à travers le corps 20 à travers la chape 2 et le bloc
21. Une tige 4 est montée coulissante dans l'alésage 22 et comporte à une extrémité
un organe 23 de liaison dont le rôle sera décrit dans la suite et à son extrémité
opposée un poinçon 13 du type utilisé avec les matrices d'emboitures pour former sur
des extrémités de tube des collets, des épanouis ou autres types d'emboitures au moyen
d'une matrice de façon classique. La tige 4 comporte en outre entre ses extrémités
une partie intermédiaire usinée 24 s'étendant longitudinalement dans laquelle est
formée par usinage une crémaillère ayant des dents 25.
[0014] Le poinçon amovible 13 fait saillie de l'alésage 22 sur le bloc 21, tandis que l'organe
de liaison 23 fait saillie à l'extrémité opposée du corps 20 à travers la chape 2.
[0015] Un support 10 de matrice d'emboitures est fixé autour de l'orifice de l'alésage 22
sur le bloc 21 et ce support 10 comporte une. branche inférieure 26 et une branche
supérieure 27, la branche inférieure comportant deux tétons 28 en saillie vers le
haut et la branche supérieure comportant une vis de serrage 12, les tétons 28 et la
vis 12 étant adaptés pour fixer et retenir entre les branches 26 et 27 une matrice
d'emboitures classique 11 en deux parties, les tétons 28 étant adaptés pour s'ajuster
dans des trous prévus dans la partie inférieure de la matrice 11, tandis que la vis
d'arrêt 12 permet de serrer les deux parties de la matrice.
[0016] Un bossage 29 est formé sur la paroi supérieure du bloc 21 et porte un axe vertical
dont une extrémité 5 fait saillie vers le haut, cet axe comportant un pignon 30 à
son extrémité inférieure et une tête 31 à son extrémité supérieure, faisant saillie
au-dessus du bossage 29.
[0017] Une glissière 6 est fixée entre le bossage 29 et la chape 2 de façon à se trouver
espacée au-dessus du corps 20 et un coulisseau 7 constituant un support de contreforme
est monté coulissant sur la glissière 6. Une tige filetée 14 est.vissée dans un support
32 solidaire du bord supérieur de la chape 2 et son extrémité tourillonne dans le
coulisseau 7 dans lequel elle est retenue de façon à pouvoir tourner librement, la
tige 14 comportant un bouton moleté 33 à son extrémité opposée au coulisseau 7.
[0018] Le coulisseau 7 comporte une rainure 34 dans laquelle est disposée une contreforme
8 au moyen d'un axe amovible 35 pouvant être adapté dans des trous, verticalement
dans le coulisseau 7.
[0019] La contreforme 8 est constituée par un bloc ayant un trou vertical 36 adapté pour
recevoir l'axe 35 et une gorge incurvée 37 de section semi circulaire, qui est un
segment de cercle.
[0020] Une forme 9 de type classique semi circulaire comportant une gorge 38 dans sa partie
périphérique courbe comporte des moyens complémentaires de ceux de la tête'31 de l'axe
5 permettant de la rendre solidaire en rotation de cette dernière. On comprend bien
entendu que l'agencement est tel que la gorge 38 de la forme 9 et la gorge 37 de la
contreforme 8 se trouvent l'une en face de l'autre, leurs axes étant contenus dans
un même plan.
[0021] Les ailes latérales de la chape 2 comportent des moyens tels que des trous 3 adaptés
pour coopérer avec des moyens complémentaires d'un vérin d'actionnement 1 qui, dans
cet exemple, est un vérin hydraulique à double effet. On comprend bien entendu que
l'invention n'est pas limitée à l'utilisation d'un vérin hydraulique mais que l'on
peut adapter à la chape 2 un vérin par exemple mécanique ou tout autre moyen moteur
approprié.
[0022] Le vérin 1 comporte un levier 39 d'actionnement et la tige de piston (non représentée)
du vérin est reliée à la tige 4 par l'intermédiaire de l'organe de liaison 23 qui,
dans cet exemple, est représenté sous la forme d'une extrémité filetée pouvant coopérer
avec un élément fileté solidaire de la tige de piston du vérin.
[0023] Pour cintrer un tube au moyen de l'appareil décrit ci-dessus, on opère de façon classique
en fixant un collier autoserreur à l'extrémité du tube, ce collier prenant appui contre
une extrémité de la gorge semi-circulaire 38 de la forme 9. On règle la contreforme
8 pour amener sa gorge 37 en contact avec le départ du tube à cintrer et on actionne
le levier 39 du vérin. La tige de piston du vérin pousse la tige 4 dont la crémaillère
25 engrène avec le pignon 30, entraînant la forme 9 en rotation avec le tube qu'elle
porte qui glisse dans la gorge 37 de la contreforme 8. On remarquera que, suivant
une caractéristique importante de l'invention, la contreforme 8 est montée dans le
coulisseau de support 7 de façon à pouvoir pivoter autour de l'axe vertical 35 avec
un certain jeu qui lui permet de prendre librement la position voulue pour épouser
parfaitement la courbure du tube définie par la forme 9. Le montage pivotant de la
contreforme 8 permet de cintrer des tubes de 8/10 avec un rayon R = 4D sans défaut
ni plis sur l'intrados et avec une faible ovalisation, ces résultats étant dus d'une
part, au profil courbe de la gorge de la contreforme et à son degré de liberté.
[0024] Au fur et à mesure que la tige 4 est poussée par la tige de piston du vérin le poinçon
13 fait saillie à travers l'orifice de l'alésage 22 entre les branches supérieures
et inférieures du support de matrice 10.
[0025] Aussitôt que le coude a été formé sur un premier tube, l'opérateur monte la matrice
11 dans son support avec l'une des extrémités du tube qu'il vient de couder entre
les parties de la matrice, en fixant un poinçon 13 approprié à l'extrémité de la tige
4 et il peut simultanément procéder à une nouvelle opération de coudage d'un second
tube tout en formant simultanément l'emboiture désirée dans l'une des extrémités du
tube préalablement coudé. On remarquera que le vérin doit être à double effet afin
de permettre d'exercer la force nécessaire pour retirer le poinçon 13 de l'emboiture
formée dans le tube retenu par la matrice.
[0026] La course du poinçon 13 pour effectuer une opération de façonnage pouvant être plus
courte que la course nécessaire pour entraîner la forme 9 en rotation pour une opération
de cintrage donnée, le support 10 est monté réglable en position suivant l'axe longitudinal
de l'appareil sur des tiges filetées 42, au moyen d'écrous papillons 43 en interposant
des entretoises 44 de longueur appropriée sur les tiges 42, entre l'extrémité du corps
20 et le support 10 en fonction de la position désirée de la matrice 11 portée par
ce support.
[0027] En ce qui concerne le façonnage des tubes de fort diamètre, l'appareil suivant l'invention
permet de réaliser des coudes sans aucun effort physique et en outre sans qu'il soit
nécessaire de fixer l'appareil surun établi ou autre support du fait de la suppression
de l'effort de torsion. On peut ainsi couder des tubes d'un diamètre s'élevant jusqu'à
28 ce qui était impossible jusqu'à présent avec les cintreuses du type utilisable
sur chantier.
[0028] On comprend également que l'appareil suivant l'invention permet de façonner des tubes
de 8/10 d'épaisseur de paroi avec un rayon égal ou inférieur à 4D, réalisant ainsi
une économie importante de matière première.
[0029] L'appareil suivant l'invention peut également être adapté pour recevoir un porte-mandrin
40, de même que les cintreuses classiques, pour former des coudes en utilisant un
mandrin intérieur 41.
1 - Appareil composite pour le façonnage notamment de tubes en cuivre à paroi mince,
du type comprenant une pièce d'appui, une forme rotative entraînée par l'intermédiaire
d'un pignon et d'une crémaillère solidaire de la tige de piston d'un vérin hydraulique
à double effet, caractérisé en ce qu'il comprend : des moyens 11, 13 de façonnage
d'emboiture sur un tube, un organe unique pour actionner simultanément lesdits moyens
11, 13 de façonnage d'emboiture et ladite forme rotative 9, des moyens 20, 22 pour
monter coulissant ledit organe d'actionnement, et des moyens 2, 23 de liaison avec
un dispositif moteur.
2 - Appareil suivant la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de façonnage
d'emboiture comprennent un poinçon 13 monté amovible sur une extrémité dudit organe
d'actionnement unique, et une matrice 11 adaptée pour coopérer avec des moyens de
retenue prévus sur l'appareil.
3 - Appareil suivant la revendication 2, caractérisé en ce que ledit organe d'actionnement
unique est une tige 4 qui porte ladite crémaillère 25.
4 - Appareil suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que lesdits moyens pour monter coulissant ledit organe d'actionnement sont constitués
par un alésage 22 ménagé dans un corps 20 de l'appareil et dans lequel ladite tige
4 est montée coulissante .
5 - Appareil suivant la revendication 4, caractérisé en ce que lesdits moyens de liaison
comprennent une chape 2 solidaire du corps 20, et un organe 23 solidaire de ladite
tige 4.
6 - Appareil suivant la revendication 2, caractérisé en ce que lesdits moyens de retenue
comprennent un support 10 solidaire du corps de l'appareil, et des tétons 28 et une
vis 12 en saillie sur ledit support.
7 - Appareil suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce
que la pièce d'appui, ou contreforme 8, est montée amovible dans un coulisseau de
support 7 de façon à pouvoir pivoter librement autour d'un axe 7 avec un certain jeu
dans le plan de rotation de la forme 9.
8 - Appareil suivant la revendication 6, caractérisé en ce que ledit support 10 est
monté réglable en position suivant l'axe longitudinal du corps 20 de l'appareil, la
position dudit support par rapport audit corps déterminant la longueur de la course
de l'organe d'actionnement 4, 25 par rapport à la matrice 11.