[0001] Depuis longtemps, les fabricants de-boîtes de conserve s'efforcent de faciliter l'ouverture
de leurs boîtes par le consommateur, ceci sans compromettre la solidité de ces boîtes
pendant le stockage et les manutentions.
[0002] Ainsi, les brevets allemands DE 629 289 ou américains US. 2 085 200 et 3 232 474
montrent que l'on peut faciliter la déchirure du couvercle et l'arrachage d'un panneau
en imprimant, dans l'épaisseur du couvercle, une ligne d'incision de profondeur soigneusement
déterminée.
[0003] La perforation initiale du couvercle, puis sa déchirure le long de la ligne d'incision
peuvent être encore facilitées par l'utilisation d'une languette de préhension fixée
au panneau. La partie de la languette qui est utilisée comme outil de perforation
est désignée ci-après comme partie antérieure. Cette partie antérieure comporte généralement,
à son extrémité avant, un bec de perforation, le plus souvent à angle vif, comme représenté
sur le DT 629 289 ou le US 3 232 474.
[0004] A l'extrémité opposée ou postérieure, la languette comporte, le plus souvent, un
moyen de préhension tel qu'un anneau, ceci à moins qu'elle ne soit elle-même en forme
d'anneau.
[0005] La languette est fixée au panneau par un moyen de liaison, le plus souvent, un rivet
situé entre les deux extrémités de la languette, ce qui permet au moment de la perforation
initiale d'utiliser la languette à la façon d'un levier et de multiplier l'effort
exercé par le consommateur.
[0006] Pour éviter que le moyen de liaison ne se casse et que la languette ne se désolidarise
du panneau avant ouverture complète, il importe que la languette soit reliée de façon
suffisamment souple au panneau. A cet effet, le corps de la languette est, de préférence,
relié au moyen de liaison par une patte souple qui travaille à la façon d'une charnière
et permet un certain déplacement de la languette par rapport à la surface du panneau.
[0007] Comme représenté sur le US. 2 085 200 ou le FR. 2 074 598, il peut être souhaitable
qu'en position de repos, le bec de la languette dépasse la ligne d'incision, ce qui
réduit les risques de perforation intempestifs avant emploi. Il est, par contre, souhaitable
que le bec puisse se déplacer légèrement en arrière pour venir se présenter à l'aplomb
de la ligne d'incision au moment où le consommateur doit exercer sur le couvercle
un effort maximal pour amorcer la perforation.
[0008] Ainsi, l'objet de la présente invention est une languette de préhension pour boîte
à ouverture facile, qui comporte, le plus souvent, un bec de perforation. Le corps
de la languette est relié au moyen de liaison entre languette et panneau d'arrachage
par une patte solidaire de la partie antérieure du corps de la languette et orientée
vers l'arrière. Cette patte a la particularité d'être enroulée en spirale en entourant
la partie antérieure transversale du corps de la languette avant de se prolonger vers
l'arrière jusqu'à l'emplacement du moyen de liaison. Cet enroulement donne de la souplesse
à la languette qui se rigidifie dès le début d'ouverture par resserrement dudit enroulement.
[0009] La languette est généralement fabriquée à partir d'un flan plan découpé dans une
tôle mince. Ce flan est ensuite nervuré pour donner à la languette la rigidité voulue.
La languette a généralement une forme d'anneau, ce qui facilite sa préhension ; elle
peut aussi avoir une forme générale de levier rectiligne. En ce cas, la patte de raccordement
devra être dédoublée sous forme de deux pattes latérales symétriques partant de la
partie antérieure de la languette ; celle-ci aura finalement une forme en T.
[0010] Le corps de la languette et la patte de liaison sont fabriqués à partir d'un même
flan découpé dans une tôle. On lui donne, par passes successives d'emboutissage et
de pliage, la forme finale souhaitée. La patte se trouve ainsi formée dans une bande
de métal dans le prolongement de celle constituant le corps de la languette.
[0011] Dans tous les cas, la patte doit s'enrouler en spirale autour de la partie antérieure
du corps de la languette dans le sens qui fait se resserrer son enroulement et, par
suite, se rigidifier cet enroulement lors de l'opération de perforation du couvercle.
Pour perforer le couvercle puis arracher le panneau,, on tire sur la languette en
la soulevant par l'arrière et en la faisant ainsi pivoter dans un plan axial autour
de sa partie antérieure. Aussi, pour que l'enroulement de la patte tende à se resserrer
au cours de l'ouverture de la boîte, la patte doit être initialement enroulée autour
de la partie antérieure du corps de la languette dans le sens opposé à celui de la
rotation de la languette par rapport à sa partie antérieure au début de l'ouverture
de la boîte. De plus, la nervure formée dans le flan pour donner sa forme et sa rigidité
à la languette doit être réalisée avec une courbure en continuité avec celle de l'enroulement
de la patte. La concavité de la nervure rigidifiant la partie antérieure de la languette
se trouve ainsi du même côté de la surface de la tôle formant la languette que la
concavité de la patte enroulée en spirale.
[0012] Dans le cas d'une languette annulaire formée à partir d'un flan plat lui-même annulaire,
la patte provient d'une bande de métal qui prolonge radialement le flan plat annulaire.
Cette bande est normalement une bande radiale réservée à l'intérieur de l'évidement
du flan et orientée vers son centre.
[0013] La patte est enroulée autour de la portion du flan à laquelle elle se raccorde, tandis
que cette portion du flan est, elle-même, cintrée pour former une nervure de rigidité
à la partie antérieure du corps de la languette. Elle est enroulée en passant d'abord
sous la partie antérieure du corps de la languette pour revenir ensuite vers l'arrière,
en passant par dessus la partie antérieure.
[0014] Lorsqu'on a une languette en forme de T, chacune des deux demi pattes latérales est
également enroulée autour de la barre transversale du T, ceci dans le sens opposé
à la rotation de la languette autour de cette bande transversale lors de la perforation
de la boîte qui amorce l'arrachement du panneau. La barre centrale du T est utilisée
à la façon d'un levier.
[0015] L'invention sera mieux comprise par la description ci-après d'un exemple particulier
et l'examen des figures correspondantes.
[0016]
La figure 1 représente, en coupe, par un plan axial une languette de forme annulaire
dont la patte est formée par enroulement d'une bande réservée à l'intérieur d'un flan
annulaire.
La figure 2 représente une vue en plan de la même languette.
La figure 3 représente une vue en plan du flan plat à partir duquel a été formée la
languette.
[0017] Sur les figures 1 et 2, on a représenté une languette (1) en forme d'anneau reposant
sur un couvercle (2). Le moyen de liaison entre couvercle et languette est ici un
rivet (3). Une ligne d'incision (4) délimite dans le couvercle un panneau facilement
arrachable. La languette (1) est essentiellement constituée d'un corps en forme d'un
anneau torique (5) en tôle roulée et d'une patte (6). La patte (6) est enroulée en
spirale en faisant sensiblement un tour autour de la partie antérieure transversale
(7) de l'anneau (5) avant de se prolonger vers l'emplacement du rivet (3). L'anneau
(5) et la patte (6) sont formés à partir d'un même flan évidé plan (9), représenté
en figure 3. Ce flan (9) est en aluminium ; il a une épaisseur de 0,4 mm.
[0018] Par passes successives, la périphérie du flan (9) est cintrée en forme de tore comme
représenté en figure 1, ceci pour donner au corps de la languette la rigidité voulue.
En même temps, la patte (6) est enroulée autour de la partie antérieure (7) de l'anneau.
La fente de raccordement (10) de ce tore se trouve en-dessous de la languette.
[0019] Enfin, un bec de perforation (11) est formé par estampage de la partie de la patte
(6) se trouvant à l'avant de la languette.
[0020] On voit, sur les figures 1 et 2, que lorsque l'on prend l'anneau (1) en le soulevant
par l'arrière avec une force (F), on fait d'abord pivoter l'anneau (1) autour de l'axe
(0) de sa partie antérieure (7), tandis que l'enroulement de la patte (6) autour de
cette partie antérieure (7) tend à se resserrer encore. Le bec (11) bascule vers le
bas tout en reculant légèrement. Il vient se placer au-dessus de l'incision (4) sur
laquelle il exerce un important effort de cisaillement.
[0021] A ce moment, la languette joue un rôle de levier dont l'axe serait (0). La pression
exercée par le bec (11) sur la surface du couvercle est sensiblement égale à l'effort
de traction (F) exercé par le consommateur multiplié par le coefficient 8. (D) est
la longueur de l'anneau selon son axe et (d) la distance horizontale entre le bec
(11) et l'axe (0) de la partie antérieure de l'anneau. Ici (D) est de l'ordre de 25
mm, (d) de l'ordre de 2 mm.
[0022] Après basculement de l'anneau (1) et perforation du panneau par le bec (11), on exerce,
par l'intermédiaire de cet anneau (5), de la patte (6) et du rivet (3), un effort
d'arrachage sur l'ensemble du panneau qui se déchire le long de la ligne d'incision
(4).
[0023] Pour que la languette fonctionne correctement, on voit qu'il importe que, au début
de l'ouverture, l'enroulement en spirale de la patte (6) se resserre et raidisse la
partie antérieure (7) de la languette. Il importe donc, dans le cas de figure, que
la patte (6) soit enroulée autour de la partie antérieure (7) dans le sens (S), c'est-à-dire
dans le sens opposé à celui de l'effort (F) par rapport à l'axe (0), ici, le sens
négatif par rapport à l'axe (0). Ainsi, la patte (6) passe d'abord en-dessous de la
partie antérieure (7) avant de revenir en passant par-dessus vers le rivet (3) situé
au centre de l'anneau.
[0024] Pour que la patte (6) soit dans le prolongement de la surface nervurée formant le
corps de l'anneau (5), il importe que le cintrage du pourtour du flan (9) soit réalisé
avec une dorsale à la partie supérieure et sa fente ouverte (10) à la partie inférieure.
Ainsi, la nervure, ici en"forme de tore, qui donne sa rigidité à la languette, a bien
au moins dans sa partie antérieure, une courbure en continuité avec celle de la patte.
[0025] Les concavités de la partie antérieure (7) nervurée de l'anneau et de la patte (6)
se trouvent bien du même côté de la surface de la tôle mince d'où ont été tirées la
languette et sa patte.
[0026] Grâce au-resserrement de la patte (6) autour de la partie antérieure (7) de l'anneau
au début de la perforation, on obtient un raidissement progressif de la languette
qui, à l'origine, est relativement souple. On réalise une perforation en souplesse
du couvercle.
1°/ - Languette de préhension reliée par un moyen de liaison à un panneau arrachable
d'une boîte à ouverture facile, ceci par l'intermédiaire d'une patte, caractérisée
en ce que la patte est enroulée en spirale en entourant la partie antérieure transversale
du corps de la languette avant de se prolonger vers l'arrière jusqu'au moyen de liaison,
la patte étant enroulée dans le sens opposé à celui de la rotation de la languette
par rapport à sa partie antérieure au début de l'opération d'ouverture de la boîte,
cet enroulement donnant de la souplesse à la languette.
2°/ - Languette selon revendication 1, caractérisée en ce que la languette a une forme
annulaire, la languette étant formée à partir d'un flan annulaire plan, le cintrage
du flan étant réalisé avec une courbù- re en continuité avec le sens d'enroulement
de la patte.
3°/ - Languette selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisée en
ce que le bec perforant est réalisé par matriçage de la partie antérieure de la languette.
4°/ - Languette selon l'une quelconque des revendications 1, 2 ou 3, caractérisée
en ce que le moyen de liaison avec le panneau est un rivet.
5°/ - Procédé de réalisation d'une languette de préhension selon l'une quelconque
des revendications 1, 2, 3 ou 4, caractérisé en ce que :
a) on découpe dans une tôle mince un flan annulaire comportant une bande radiale à
l'intérieur de l'évidement du flan,
b) la bande radiale est enroulée autour de la partie du flan à laquelle elle se raccorde,
tandis que, par passes successives, la périphérie du flan est cintrée en forme de
tore, avec une courbure en continuité avec celle de la patte.