[0001] La présente invention concerne un détecteur de rayons X et notamment de rayons X
qui ont traversé un objet et/ou un organe qui sont fournis par une source émettant
en direction de l'objet ou de l'organe, un faisceau plan de rayons X incidents présentant
une large ouverture angulaire et une faible épaisseur. Cette invention s'applique
plus particulièrement à la tomographie d'organes, mais également au contrôle industriel,
tel que le contrôle de bagages par exemple.
[0002] Ces détecteurs de rayons X permettent de mesurer l'absorption d'un faisceau de rayons
X traversant un objet ou un organe, cette absorption étant liée à la densité.des tissus
de l'organe examiné ou la densité des matériaux constituant l'objet étudié.
[0003] Si l'on veut établir la carte de densité d'un organe ou d'un objet, il est possible
et connu d'envoyer un faisceau plan de rayons X incidents sur cet objet ou cet organe,
ce faisceau présentant une large ouverture angulaire et une faible épaisseur et d'observer
pour chaque position des faisceaux de rayons X incidents par rapport à l'objet ou
l'organe, l'absorption correspondante. Une multiplicité de balayages dans des directions
croisées, permet de connaître grâce au détecteur de rayons X, après un traitement
numérique approprié des signaux recueillis sur les cellules du détecteur, la valeur
de l'absorption des rayons X en un point du plan de coupe considéré, et ainsi de connaître
la densité des tissus de l'organe ou la densité des matériaux constituant l'objet.
[0004] La plupart des détecteurs de rayons X à ionisation, utilisés en tomographie sont
de type multicellulaire et comportent des cellules délimitées par des plaques conductrices
perpendiculaires au plan du faisceau de rayons X et portées alternativement à des
potentiels positifs et négatifs. Ces cellules sont situées dans une enceinte étanche
contenant un gaz ionisable. Les avantages de ce type de détecteur multicellulaires,
sont les suivants : ils procurent une bonne collimation des rayons-X lorsque les plaques
utilisées dans les cellules de détection sont constituées dans un matériau très absorbant
; le temps de collection des charges résultant de l'ionisation du gaz par les rayons
X est très faible à cause du faible espacement des-plaques conductrices et de la bonne
séparation entre les cellules de détection. Cependant, ce type de détecteur présente
des inconvénients importants : il est possible de diminuer l'épaisseur des plaques
afin d'augmenter la quantité de rayons X détectés, mais au détriment de la collimation
du fait de la faible épaisseur des plaques ; cette faible épaisseur des plaques provoqué
en outre une microphonie très importante. Enfin, les détecteurs de ce type présentent
une grande complexité de réalisation qui entraîne un coût de fabrication élevé et
ils nécessitent un montage en salle dépoussiérée, car toute poussière sur l'une des
plaques, peut provoquer un amorçage ou une détérioration du courant de fuite entre
deux plaques consécutives. Il s'ajoute à ces inconvénients que les nombreuses plaques
utilisées nécessitent des connexions électriques très nombreuses, à l'intérieur de
la chambre étanche, ce qui pose des problèmes difficiles de fiabilité des soudures
des connexions sur les plaques.
[0005] On connaît un autre type de détecteur qui présente une structure beaucoup plus simple,
mais qui n'est pas parfait. Cet autre type de détecteur comprend une chambre étanche
contenant un gaz ionisable par des rayons issus de l'organe ou de l'objet et, dans
cette chambre, une plaque de collection des électrons résultant de l'ionisation du
gaz ; cette plaque est parallèle au plan du faisceau de rayons incidents et elle est
portée à une haute tension positive. Une série d'électrodes de collection des ions
résultant de l'ionisation du gaz par les rayons X issus de l'objet, est disposée parallèlement
et en regard de la plaque précédente ; ces électrodes de collection des ions sont
portées à un potentiel voisin de 0 et sont dirigées vers la source qui émet les rayons
X, en direction de l'objet. Chaque. électrode de collection des ions définit une cellule
élémentaire du détecteur. Ces électrodes sont situées dans un plan parallèle au plan
du faisceau des rayons incidents et fournissent respectivement un courant qui est
la somme, d'une part d'un courant de mesure proportionnel à la quantité d'ions obtenus
par l'ionisation du gaz en regard de chaque électrode, sous l'effet des rayons issus
de l'objet ou de l'organe, dans une direction correspondant à celle des rayons incidents
et, d'autre part, d'un courant de diffusion provenant des rayons diffusés par l'objet
ou par l'organe, ou de manière générale par tous les obstacles rencontrés par les
rayons incidents, dans d'autres directions que celle des rayons incidents.
[0006] Ce type de détecteur présente certains avantages : il n'y a plus, comme dans le détecteur
mentionné précédemment, de plaques de séparation ; ceci élimine tout phénomène gênant
de microphonie. Du fait de la suppression de ces plaques de séparation, la quantité
de rayons X détectés est maximale ; la réalisation de ce type de détecteur est très
simple et il est très peu sensible aux poussières. Ce type de détecteur présente cependant
un grave inconvénient qui résulte du fait que le courant recueilli sur chacune des
électrodes portées à un potentiel voisin de O, comprend un courant parasite, qui fausse
les mesures ; ce courant est un courant de diffusion provenant des rayons diffusés
dans d'au- très directions que celle des rayons incidents.
[0007] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et notamment de
réaliser un détecteur de rayons X qui permet d'éliminer, dans le courant recueilli
sur chacune des électrodes qui sont portées à un potentiel voisin de 0, le courant
parasite résultant des rayons diffusés, notamment par l'objet ou par l'organe, dans
d'autres directions que celle des rayons incidents.
[0008] L'invention a pour objet un détecteur de rayons X aptes à détecter par exemple des
rayons ayant traversé un objet ou un organe et étant fournis par une source émettant
en direction de l'objet ou de l'organe, un faisceau plan de rayons X incidents, ce
faisceau présentant une large ouverture angulaire et une faible épaisseur, ce détecteur
comprenant au moins une chambre principale étanche contenant au moins un gaz ionisable
par les rayons X et, dans cette chambre, une plaque de collection des charges résultant
de l'ionisation du gaz, cette plaque étant parallèle au plan du faisceau de rayons
incidents et étant portée à un premier potentiel, et une série d'électrodes planes
de collection des charges résultant de l'ionisation du gaz, ces électrodes étant portées
à un second potentiel et étant dirigées vers la source, dans un plan parallèle au
plan du faisceau de rayons incidents, en regard de la plaque de collection des charges,
ces électrodes définissant chacune une cellule élémentaire de détection, et fournissant
respectivement un courant qui est la somme d'une part, d'un courant de mesure proportionnel
à la quantité de charges obtenues par l'ionisation du gaz en regard de chaque électrode,
sous l'effet des rayons issus de l'objet, dans des directions correspondant à celles
des rayons incidents et, d'autre part, d'un courant de diffusion résultant de l'ionisation
du gaz par des rayons diffusés, dans d'autres directions que celles des rayons incidents,
se caractérise en ce qu'il comprend une chambre d'ionisation secondaire, accolée à
la chambre principale pour compenser le courant de diffusion.
[0009] Selon une autre caractéristique de l'inven' tion, les électrodes de collection des
charges de la chambre d'ionisation principale sont portées par l'une des faces d'une
plaque électriquement isolante, la plaque de collection des charges de ladite chambre
d'ionisation principale étant portée à un second potentiel déterminé, la chambre d'ionisation
secondaire contenant le même gaz ionisable que la chambre d'ionisation principale
et comportant une série d'électrodes de collection des charges portées par l'autre
face de la plaque électriquement isolante, ces électrodes étant respectivement reliées
aux électrodes de la chambre d'ionisation principale et étant portées au même second
potentiel voisin de zéro, la chambre d'ionisation secondaire comportant en outre une
plaque de collection des charges parallèle à la plaque électriquement isolante, située
en regard des électrodes de collection des électrons et portée à un troisième potentiel
de signe opposé au premier potentiel, l'ionisation du gaz dans cette chambre d'ionisation
secondaire étant produite par les rayons X diffusés par l'objet.
[0010] Selon une autre caractéristique, la plaque de collection des charges de la chambre
principale et la plaque de collection des charges de la chambre secondaire sont identiques,
les électrodes de collection des charges de la chambre principale étant respectivement
identiques aux électrodes de collection des charges de la chambre secondaire.
[0011] Selon une autre caractéristique, la plaque électriquement isolante supportant les
séries d'électrodes des chambres principale et secondaire, est située à mi-distance
entre la plaque de collection des charges de la chambre principale et la plaque de
collection des charges de la chambre secondaire.
[0012] Selon une autre caractéristique, les électrodes de collection des charges, de la
chambre principale sont respectivement situées en regard des électrodes de collection
des charges de la chambre secondaire.
[0013] Selon une autre caractéristique, les premier et troisième potentiels ont la même
valeur absolue.
[0014] Selon une autre caractéristique, le gaz ionisable est du xénon.
[0015] Selon une autre caractéristique, les électrodes de collection des ions et des électrons
des chambres principale et secondaire sont constituées par un dépôt de cuivre sur
un support isolant.
[0016] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, donnée en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement et en perspective, un détecteur de type connu
comprenant une plaque portée à un potentiel positif et, en regard, une série d'électrodes
portées à un potentiel voisin de O ;
- la figure 2 représente schématiquement une vue de face du détecteur précédent ;
- la figure 3 représente schématiquement et en perspective, un détecteur conforme
à l'invention.
- la figure 4 représente schématiquement une vue latérale du détecteur de l'invention.
[0017] La figure 1 représente schématiquement et en perspective, un détecteur de type connu
comprenant une plaque 1 portée à une haute tension positive +HT et, en regard, une
série d'électrodes 2 portées à un potentiel voisin de 0 volt. Cette plaque et ces
électrodes sont situées dans une chambre principale 3 étanche, représentée schématiquement
et qui contient au moins un gaz ionisable, tel que le xénon par exemple. Ce détecteur
permet de détecter les rayons X qui ont traversé un objet ou un organe 0, ces rayons
étant fournis par une source S ponctuelle qui émet en direction de l'objet ou de l'organe,
un faisceau F plan de rayons X incidents ; ce faisceau présente une large ouverture
angulaire et une faible épaisseur. La plaque 1 est parallèle au plan du faisceau de
rayons incidents, tandis que les électrodes planes 2 sont situées dans un plan parallèle
au plan du faisceau de rayons incidents, en regard de la plaque 1. La plaque 1 qui
est portée à un potentiel positif voisin de quelques kilovolts, est une plaque de
collection des électrons, tandis que les électrodes 2 sont des électrodes de collection
des ions. Ces électrodes sont généralement portées par une plaque isolante (non représentée
sur cette figure) et sont isolées électriquement entre elles. La pression du xénon
à l'intérieur de la chambre étanche a une valeur comprise entre 10 et 20 bars ; ce
gaz peut d'ailleurs être additionné à d'autres gaz électropositifs destinés à améliorer
la détection. Les électrodes 2 forment des bandes convergentes en direction de la
source S.
[0018] Le fonctionnement de la chambre 3 est le suivant :
Lorsqu'un photon X arrive dans cette chambre 3 contenant un gaz, il va interagir avec
une ou plusieurs molécules de ce gaz.
[0019] Si l'énergie (Ex) de ce photon X est supérieure à l'énergie d'ionisation du gaz (21,6
eV pour le Xénon), il va ioniser les molécules de gaz sur son trajet : par exemple
Ex = 80 keV dans le Xe, N
N = 3700 nombre de molécules de Xénon ionisées.
[0020] Il y a donc création de 3700 Xe
+ et de 3700 e .
[0021] En l'absence de champ électrique, les particules précédentes se recombinent. Mais.
lorsque la haute tension est appliquée, sous l'effet du champ électrique, ces particules
chargées se séparent :
- les électrons e se dirigent vers la plaque 1 à haute. tension +HT,
- les ions Xe+ se déplacent vers l'électrode de mesure 2 (à 0V).
[0022] C'est le déplacement d'une particule chargée à proximité, qui induit dans l'électrode
de mesure 2 (et aussi dans l'électrode 1 à haute tension) un courant I
M qui peut être amplifié et mesuré. Ce courant est donc proportionnel au nombre de
particules créées par conséquent à l'énergie Ex du photon X incident.
[0023] On peut également remarquer que l'addition d'un gaz électronégatif dans la chambre
3 ne perturbe que le temps de collection des charges, à l'exclusion de leur nombre,
car :
- les ions Xe+ se déplacent vers l'électrode de mesure 2, mais sont ralentis par les molécules de
gaz électronégatifs se déplaçant en sens inverse,
- les quelques électrons restés libres se dirigent très rapidement (comme dans le
gaz pur, environ 1000 fois plus vite que les ions Xe+) vers l'électrode 1 à haute tension positive,
- les électrons, captés par les molécules électronégatives, entraînent ces molécules
vers l'électrode 1 à haute tension avec une vitesse du même ordre de grandeur que
celle des ions Xe+.
[0024] La figure 2 représente schématiquement une vue de face du détecteur précédent. On
a représenté sur cette figure, la plaque 1 portée à un potentiel positif +HT ainsi
que les électrodes 2 portées à un potentiel voisin de O volt ; ces électrodes sont
supportées par une plaque électriquement isolante 4 et chacune d'elles est reliée
à un amplificateur 5 qui permet de prélever le courant circulant dans chacune des
électrodes ; ces courants sont appliqués à un système de traitement (non représenté)
et de visualisation, qui permet de visualiser le corps ou l'objet O traversé par les
rayons X émis par la source S. Sur cette figure, on a représenté par des lignes pointillées
verticales, les lignes de champ et, par des lignes pointillées horizontales, les équipotentielles
du champ électrique créé par la différence de potentiel entre la plaque positive 1
et les électrodes 2 portées à un potentiel voisin de O. Dans la chambre 3 contenant
au moins du xénon, on a représenté par Xe+ les ions positifs de xénon qui se dirigent
vers les électrodes 2 et par e- les électrons qui se dirigent vers la plaque 1, ces
ions et ces électrons résultant de l'ionisation du xénon par les rayons X issus de
l'objet ou de l'organe O.
[0025] La figure 3 représente schématiquement et en perspective, un détecteur conforme à
l'invention. Ce détecteur comprend une chambre étanche 6 contenant au moins un gaz
ionisable tel que le xénon par exemple ; cette chambre se subdivise en deux chambres
d'ionisation : une chambre d'ionisation principale 3 et une chambre d'ionisation secondaire
7. La chambre d'ionisation principale 3 contient comme le détecteur de type connu
de la figure 1, une plaque 1 portée à une haute tension positive +HT et une série
d'électrodes 2 portées à un potentiel voisin de 0 volt ; comme précédemment, ces électrodes
sont planes et sont portées par une plaque 4 électriquement isolante ; la plaque 1
ainsi que les électrodes 2 sont situées dans un plan parallèle au plan du faisceau
de rayons X issus de l'objet 0 (ce faisceau étant incomplètement représenté sur la
figure). Les électrodes 2 convergent dans la direction de la source S. Chacune des
électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale 3 est reliée à un amplificateur
5 qui permet de prélever, en vue du traitement, le courant circulant dans chacune
de ces électrodes. Selon l'invention, la chambre d'ionisation secondaire 7 située
en dehors du faisceau de rayons X, est. accolée à la chambre principale pour compenser
le courant de diffusion provenant des rayons X diffusés par l'organe O. En effet,
comme on le verra plus loin en détail, les électrodes 2 de la chambre d'ionisation
principale 3, fournissent respectivement un courant qui est la somme d'une part, d'un
courant de mesure proportionnel à la quantité d'ions obtenus par l'ionisation du gaz
en regard de chaque électrode de la chambre d'ionisation principale, sous l'effet
des rayons issus de l'objet, dans des directions correspondant à celle des rayons
incidents 9, et d'un courant de diffusion résultant de l'ionisation du gaz par les
rayons diffusés 8 par l'objet, dans d'autres directions que celle des rayons incidents.
La chambre d'ionisation secondaire 7 contient, comme la chambre d'ionisation principale,
une plaque 10 parallèle au plan du faisceau de rayons X incidents, qui est portée
à une haute tension négative -HT, ainsi qu'une série d'électrodes 11 planes, parallèles
au plan du faisceau de rayons X incidents, situées sur une autre face de la plaque
isolante 4 qui porte les électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale 3. Ces
électrodes 11 sont portées, comme les. électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale,
à un potentiel voisin de O. Elles sont respectivement reliées par des connexions 12,
aux électrodes correspondantes de la chambre d'ionisation principale 3. Les électrodes
11 de la chambre d'ionisation secondaire et les électrodes 2 de la chambre d'ionisation
principale sont, de préférence, identiques et situées en regard les unes des autres.
La chambre d'ionisation secondaire 7 permet, comme on le verra plus loin en détail,
de compenser, pour le traitement ultérieur des courants issus des amplificateurs 5,
les courants parasites qui circulent dans chaque électrode de la chambre d'ionisation
principale et qui proviennent des rayons X diffusés par l'objet, ou l'organe O. Les
électrodes 11 de la chambre d'ionisation secondaire 7 sont des électrodes de collection
des électrons e-, tandis que la plaque 10 est une plaque de collection des ions Xe+
provenant de l'ionisation du xénon contenu dans la chambre secondaire 7, par les rayons
X diffusés par l'objet ou l'organe O. De préférence, les électrodes de la chambre
d'ionisation secondaire, sont situées en regard des électrodes de la chambre d'ionisation
principale et les hautes tensions positive et négative ont la même valeur absolue.
[0026] La figure 4 représente schématiquement une vue latérale du détecteur de l'invention.
Sur cette vue, on distingue la source ponctuelle S, l'objet ou l'organe O, l'un des
rayons 9 émis par la source S et, en sortie de l'objet O, le rayon direct 13 issu
de l'objet 0, dans la même direction que le rayon incident 9 ; on distingue aussi
sur cette figure l'un des rayons diffusés 8, issu de l'objet 0, dans une direction
différente de la direction du rayon incident 9. Sur la figure, on a représenté l'une
des électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale qui est reliée à un amplificateur
5 et qui est portée à un potentiel voisin de 0 et, l'une des électrodes 11 de la chambre
d'ionisation secondaire 7, qui est située en regard de l'électrode 2 et qui est séparée
de cette électrode par la plaque isolante 4. On a également représenté la connexion
12 entre les électrodes des chambres d'ionisation principale et secondaire. Enfin,
on a représenté les plaques 1 et 10 des chambres d'ionisation principale et secondaire,
portées respectivement à des potentiels positif et négatif +HT et -HT. Sur cette figure,
on n'a pas représenté en détail la chambre étanche 6 qui contient le gaz ionisable
; les plaques isolantes 15, 14 supportent les plaques conductrices 1, 10 des chambrés
d'ionisation principale, et secondaire. Lorsque le gaz ionisable est par exemple du
xénon, les rayons X représentés en 13 et qui sont issus de. l'objet, dans la direction
des rayons incidents 9, parviennent entre les électrodes 2 et la plaque 1 de la chambre
d'ionisation principale ; il se produit alors une ionisation du xénon entre ces électrodes
et cette plaque. Cette ionisation est représentée schématiquement sur la figure, par
des ions Xe+ qui sont attirés par les électrodes 2, et par des électrons e- qui sont
attirés par la plaque positive 1. Une ionisation se produit ainsi en regard de chacune
des électrodes de la chambre d'ionisation principale grâce aux rayons X issus de l'objet,
dans la direction des rayons incidents. Ces mouvements d'ions produisent respectivement
dans chaque électrode, un courant I qui est la somme d'un courant I
M résultant de l'ionisation du gaz en regard de chacune des électrodes, sous l'effet
des rayons X issus de l'objet (rayons représentés en 13 sur la figure), dans une direction
correspondant à celle des rayons incidents, et d'un courant I
D dit de diffusion, qui résulte de l'ionisation du gaz, en regard de chacune des électrodes,
à partir des rayons diffusés par l'objet (représenté en 8 sur la figure) ou par tous
les obstacles matériels rencontrés par les rayons X incidents, dans des directions
qui ne correspondent pas à celles des rayons X incidents. La chambre d'ionisation
7 permet de compenser ce "courant de diffusion", grâce à l'ionisation que produisent
dans cette chambre, les rayons X diffusés 8 ; cette ionisation provoque la circulation,
dans les électrodes 11 de la chambre secondaire, d'un courant 1
D qui vient se retrancher, grâce à la connexion 12, au "courant de diffusion" parasite
pris en compte par les électrodes de la chambre d'ionisation principale. L'étude a
démontré en effet que le courant recueilli dans la chambre d'ionisation secondaire
était représentatif du courant de diffusion recueilli dans la chambre d'ionisation
principale. Ainsi, les amplificateurs 5 reliés à chacune des électrodes des chambres
d'ionisation principale et secondaire, reçoivent un courant I
M qui est effectivement le courant de mesure correspondant à l'ionisation du gaz, provoquée
en regard de chacune des électrodes de la chambre d'ionisation principale par les
rayons 13 issus de l'objet ou de l'organe dans les directions qui correspondent à
celles des rayons incidents 9.
[0027] Les plaques et électrodes des chambres d'ionisation principale et secondaire sont
réalisées, de préférence, sous forme d'un dépôt de cuivre sur un support isolant.
[0028] A titre indicatif, le nombre des cellules de chaque chambre peut être supérieur à
500, pour un angle d'ouverture du faisceau de rayons X supérieur à 40° ; dans ce cas,
le pas entre chacune des électrodes de chaque chambre est de 1 mm environ. De préférence,
la plaque isolante 4 qui supporte les électrodes des chambres principale et secondaire
est située à mi-distance entre ces plaques 1 et 10, resectivement portées au potentiel
positif et négatif. La distance entre ces plaques 1 et 10 est d'environ 14 mm et le
temps de collection des ions est voisin de 10 ms.
[0029] Il est bien évident que dans le détecteur qui vient d'être décrit, les moyens utilisés
auraient pu être remplacés par des moyens équivalents, sans sortir du cadre de l'invention.
.1. Détecteur de rayons X, aptes à détecter par exemple des rayons ayant traversé un
objet ou un . organe (O) et étant fournis par une source (S) émettant, en direction
de l'objet ou de l'organe, un faisceau plan (F) de rayons X incidents, ce faisceau
présentant une large ouverture angulaire .et une faible épaisseur, ce détecteur comprenant
au moins une chambre principale (3) étanche contenant au moins un gaz ionisable par
les rayons X et, dans cette chambre, une plaque (1) de collection des charges résultant
de l'ionisation du gaz, cette plaque étant parallèle au plan du faisceau (F) de rayons
incidents et étant portée à un premier potentiel (+HT), et une série d'électrodes
planes (2) de collection des charges résultant de l'ionisation du gaz, ces électrodes
étant portées à un second potentiel et étant dirigées vers la source (S), dans un
plan parallèle au plan du faisceau (F) de rayons incidents, en regard de la plaque
(1) de collection des charges, ces électrodes (2) définissant chacune une cellule
élémentaire de détection et fournissant respectivement un courant (I) qui est la somme
d'une part, d'un courant de mesure (IM) proportionnel à la quantité de charges obtenues par l'ionisation du gaz en regard
de chaque électrode (2), sous l'effet des rayons (13) issus de l'objet, dans des directions
correspondant à celles des rayons incidents (9) et, d'autre part, d'un courant de
diffusion (ID) résultant de l'ionisation du gaz par des rayons (8) diffusés dans d'autres directions
que celles des rayons incidents, caractérisé en ce qu'il comprend une chambre d'ionisation
secondaire (7), accolée à la chambre principale (3) pour compenser le courant de diffusion
(ID).
2. Détecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les électrodes (2) de
collection des charges de la chambre d'ionisation principale (3)sont portées par l'une
des faces d'une plaque (4) électriquement isolante, la chambre d'ionisation secondaire
(7) contenant le même gaz ionisable que la chambre d'ionisation principale (3) et
comportan.t une série d'électrodes (11) de collection des charges portées par l'autre
face de la plaque électriquement isolante (4), ces électrodes (11) étant respectivement
reliées aux électrodes (2) àè la chambre d'ionisation principale (3) et étant portées
au même second potentiel voisin de zéro, la chambre d'ionisation secondaire (7) comportant
en outre une plaque (10) de collection des charges parallèle à la plaque (4) électriquement
isolante, située en regard des électrodes (11) de collection des électrons de cette
chambre secondaire et portée à un troisième potentiel, de signe opposé au premier
potentiel (-HT), l'ionisation du gaz dans cette chambre d'ionisation secondaire (7)
étant produite par les rayons X diffusés par l'objet.
3. Détecteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que la plaque (1) de collection
des charges de la chambre principale (3) et la plaque (10) de collection des charges
de la chambre secondaire (7) sont identiques, les électrodes (2) de collection des
charges de la chambre principale étant respectivement identiques aux électrodes (11)
de collection des charges de la chambre secondaire (7).
4. Détecteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que la plaque électriquement
isolante (4) supportant les séries d'électrodes (2, 11) des chambres principale (3)
et secondaire (7), est située à mi-distance entre la plaque (1) de collection des
charges de la chambre principale et la plaque (11) de collection des charges de la
chambre secondaire.
5. Détecteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que les électrodes (2) de
collection des charges de la chambre principale (3) sont respectivement situées en
regard des électrodes (11) de collection des charges de la chambre secondaire (7).
6. Détecteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que le premier potentiel
(+HT) et le troisième potentiel (-HT) ont la même valeur absolue.
7. Détecteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
le gaz ionisable est du xénon.
8. Détecteur selon l'une quelconque des revendications 2 à 6, caractérisé en ce que
les plaques (1, 10) et électrodes (2, 11) de collection des ions et des électrons
des chambres principale (3) et secondaire (7) sont constituées par un dépôt de cuivre
sur un support isolant.