[0001] La présente invention est relative à un procédé de traitement biologique des huiles
et graisses, animales ou végétales, brutes, semi- traitées ou raffinées, ainsi qu'aux
huiles et graisses ainsi obtenues.
[0002] Il est bien connu que les huiles et graisses, contiennent presque toutes, en solution
ou en suspension, des non-lipides et des phosphatides. Pour la simplicité, les termes
"non-lipides" et "phosphatides" seront repris ci-après sous le terme plus général
de "non-glycérides", suivant en cela la classification du "Bailey's Industrial Oil
& Fat
Products" 4ème édition, 1980, Volume 1, pages 45 à 83, édité par Daniel SWERN, Wiley
Interscience Publication, New York USA. Ceux-ci peuvent être présents en quantités
appréciables, comme par exemple, dans le beurre de karité, l'huile d'illipé, certaines
huiles marines telles que le spermacéti de cachalot, certaines huiles et graisses
animales brutes comme le beurre déshydraté, la graisse de poulet, etc; mais souvent
ces non-glycérides se trouvent à l'état de faible concentration, voire de traces,
mais présentant néanmoins un effet inhibiteur marqué sur les traitements (par exemple
un effet négatif sur la cristallisation) ou gênant pour les produits finis (par exemple,
un effet négatif sur le clairçage des huiles), comme ce peut être le cas pour les
huiles de tournesol, de coton, de grignon d'olive, etc.
[0003] Il est bien connu que les "impuretés" des huiles traitées ont une action néfaste
sur les opérations et les rendements du raffinage, raison pour laquelle la neutralisation
ou la désacidification des huiles est généralement précédée d'un "dégommage" préalable.
De même, dans le fractionnement par cristallisation, la présence de non-glycérides,
peut avoir, même à l'état de traces, un effet inhibiteur marqué sur la cristallisation
des huiles et des graisses.
[0004] Parmi ces substances non glycéridiques et souvent inhibitrices contenues dans les
huiles et graisses, spécialement dans les huiles brutes, il y a donc tout d'abord
les phosphatides. Les phosphatides, dont les plus communs sont les lécithines et les
céphalines, sont des triglycérides dont un des radicaux acyle (-CO-R) est substitué
par l'acide phosphorique, lui-même étant saturé par un groupe basique, par exemple
la choline ou la cholamine. Les phosphatides ont un pouvoir émulsionnant et anticristallisant
notoire.
[0005] Parmi les non-lipides contenus dans les huiles et graisses, on peut relever :
- les hydrates de carbone ou glucides, rangés en deux groupes principaux, les monosaccharides
et les polysaccharides. Les monosaccharides, tels que le glucose, le galactose, etc.,
existent généralement dans les huiles et graisses sous forme de complexes sucres-phospholipides
(par exemple l'inositol qui est une combinaison de phosphatide et de galactose, ou
encore la phytostéroline, composée de phytostérol et de glucose). Les polysaccharides,
principalement les polyholosides (gommes, cellulose, .....) qui, en tant que hauts
polymères, sont insolubles dans l'eau ou fournissent des solutions colloïdales. Ces
polysaccharides peuvent s'hydrolyser jusqu'à la dégradation complète en monosaccharides.
Certains sont solubles dans l'eau à chaud (glycogène, amidon, pectine) mais peuvent
former des masses gélatineuses;
- certaines protéines simples (gélatine) et composées (caséine) ainsi que certains
produits de dégradation (peptones, protéoses) qui peuvent se trouver solubilisés dans
les huiles et graisses, en particulier si les graines et fruits oléagineux ou les
tissus animaux dont ils sont issus ont été endommagés par une décomposition hydrolytique
antérieure à leur extraction;
- certaines résines, cires, latex et mucilages divers; les stérols en tout genre;
- les pigments caroténoïdes, etc.
[0006] Bien que la plus grande partie des phos- phàtides et des non-lipides en général,
se trouvant dans les huiles et graisses, soint éliminés lors de la neutralisation
aux alcalis, ces substances étran- . gères à l'huile ou à la graisse elle-même contrarient
l'efficacité des traitements, notamment lors des opérations de centrifugation, filtration,
cristallisation, fractionnement, wintérisation et clairçage.
[0007] Un des buts essentiels de la présente invention consiste à remédier aux inconvénients
précités des huiles et graisses existantes, et à prévoir un procédé industriellement
et économiquement valable permettant d'obtenir des huiles et graisses nettement plus
"propres" et d'une viscosité plus faible que les huiles ou graisses traitées selon
les procédés classiques, notamment lors des différentes opérations susmentionnées
auxquelles sont soumises les huiles ou graisses.
[0008] A cet effet, le procédé suivant l'invention consiste à ajouter à l'huile ou graisse
à traiter, au moins une enzyme permettant d'hydrolyser et/ou de dépolymériser les
composants non glycéridiques contenus dans celle-ci.
[0009] Suivant une forme de réalisation particulière du procédé de l'invention, on ajoute
l'enzyme avant les opérations de centrifugation, de filtration, de cristallisation,
de fractionnement, de wintérisation ou de clairçage de cette huile ou graisse.
[0010] Suivant une forme de réalisation parti- .culièrement préférée de l'invention, l'enzyme
est choisiê-dans le groupe comprenant les phosphatases, les pectinases, les cellulases,
les amylases, les gumases, les protéases et les mélanges de deux ou plusieurs de ces
substances.
[0011] L'invention a également pour objet les huiles et graisses obtenues suivant le procédé
décrit ci-dessus.
[0012] D'autres détails et particularités de l'invention ressortiront de la description
donnée ci-après à titre d'exemple non limitatif de quelques formes particulières de
l'invention.
[0013] Comme il résulte déjà de ce qui précède, la présente invention propose de traiter
préalablement les huiles et graisses, au moyen d'enzymes appropriées, de manière à
améliorer fortement les conditions d'opérations telles que la centrifugation, la filtration,
la cristallisation, le fractionnement, la wintérisation ou le clairçage. C'est ainsi
que si l'on améliore fortement les conditions de cristalli- s.ation d'une huile ou
graisse, les conditions de la filtration s'en voient automatiquement améliorées, ou
bien cette filtration est simplement rendue possible. De même, si une bonne cristallisation
est capitale, lors des opérations de wintérisation et de fractionnement, elle dépend
essentiellement de la "propreté" de l'huile traitée. Le fractionnement est le refroidissement
progressif (frigélisation) d'une graisse, suivi d'une séparation des cristaux, dans
le but d'obtenir deux phases grasses différentes. La wintérisation est la frigélisation
d'une huile liquide, suivie d'une séparation des cristaux, dans le but d'obtenir,
par filtration ou centrifugation, une phase principale limpide. Parmi les procédés
industriels de wintérisation et de fractionnement, on citera, par exemple, les procédés
de cristallisation et de filtration décrits dans les brevets belges n° 713.430 et
n°
'713.330. Le clairçage est une opération de polissage des huiles,retenant les troubles,
impuretés et minicristaux présents dans les huiles, sur des surfaces filtrantes, de
façon à les rendre limpides et brillantes.
[0014] Les enzymes sont des protéines à effet catalytique puissant et très sélectif. En
fait chaque enzyme, a la propriété de catalyser spécifiquement une réaction organique
via la formation d'un complexe enzyme-substrat. On a ainsi constaté, suivant l'invention,
qu'un certain nombre d'enzymes, s'attaquent spécifiquement aux composants non glycéridiques
de diverses huiles et graisses, en raison de la nature même de ce composant.
[0015] Parmi les enzymes spécifiquement actives dans ce domaine, on citera, notamment, les
phosphatases (phospholipases-C), qui s'attaquent aux phosphatides: les pectinases,
cellulases, amylases, spécifiques aux différents hydrates de carbone; les gumases,
propres aux gommes végétales et aux mucilages; les protéases qui hydrolysent les protéines
(gélatines et caséines). Les triglycéridases comme les lipases du type pancréatique,
s'attaquant aux glycérides eux- mêmes en hydrolysant la graisse, ne font pas partie
du champ des enzymes utiles au traitement des composants non glycéridiques.
[0016] Vu la complexité des résidus non glycéridiques de certaines huiles et graisses et
la spécificité de l'action propre des enzymes, on peut être amené à utiliser conjointement
plusieurs enzymes. D'ailleurs, il arrive souvent que les "enzymes" du commerce qu'elles
soient d'origine animale, végétale ou microbiologique, contiennent en fait plusieurs
enzymes à actions spécifiques différentes. C'est ainsi que, par exemple, la papaine
et la ficine, produits extraits des fruits du papayer et du figuier, contiennent à
la fois des protéases, des phosphatases et des peroxydases. De même, il faudra éviter
d'utiliser, pour les huiles et graisses, des complexes d'enzymes dont certaines pourraient
avoir des effets négatifs, par exemple, en produisant des oxydations ou des hydrolyses
dans l'huile ou la graisse elle-même.
[0017] Suivant l'invention,les techniques de traitement des huiles et graisses pouvant réaliser,
par voie enzymatique, l'hydrolyse et/ou la dépolymérisation des composants non glycéridiques
qu'elles contiennent, sont de trois ordres :
1°) L'addition et le mélange dans les huiles et les graisses, d'enzyme ou de complexes
d'enzymes préalablement dissous dans une faible quantité de solvant approprié (par
exemple de l'eau). Un certain nombre de solvants sont possibles mais on choisira un
solvant non toxique et convenant à l'enzyme. Cette addition peut se faire aussi bien
dans les traitements par charges successives que dans les traitements continus. La
quantité nécessaire d'enzyme (s) à ajouter aux huiles et graisses, selon ce procédé,
peut aller, suivant les enzymes et les produits à traiter, de 20 à 400 ppm, c'est-à-dire de 0,02 kg à 0,4kg d'enzyme pour 1000 kg d'huile ou de graisse,
et de préférence de 20 à 100 ppm, c'est-à-dire de 0,02 à O,1 kg d'enzyme pour 1000 kg d'huile, ces valeurs s'entendant en enzymes concentrées,
c'est-à-dire sans diluant ou solvant.
2°) Le passage de l'huile ou de la graisse à travers un lit filtrant d' enzyme (s) fixée
(s) ou "insolubilisée(s)" sur des supports solides ou semi- solides, présentant de
préférence une structure poreuse ou fibreuse. Dans cette technique, les enzymes sont
emprisonnées dans les micro-cavités de la structure poreuse ou fibreuse des supports.
Ceux-ci seront constitués, par exemple, par des résines ou des polymères synthétiques,
des carbonates de cellu- ,.lose, des gels tels que l'agarose, des filaments de polymères
ou de copolymères à structure poreuse, emprisonnant dans leurs cavités de fines gouttelettes
d'enzyme en solution. Pour ce qui est de la concentration en enzyme, on peut aller
jusqu'à la saturation des supports.
3°) La dispersion des huiles et des graisses sous forme de fines gouttelettes, dans
une solution enzymatique diluée, contenant de préférence de 0,2 à 4% en volume d'enzyme.
Cette technique est décrite notamment dans le brevet belge n° 595.219. Une colonne
cylindrique de plusieurs mètres de haut à couvercle conique, est remplie d'une solution
enzymatique diluée. On choisira, à cet effet, un solvant non toxique et non miscible
dans l'huile ou la graisse à traiter, de préférence de l'eau. Le fond de la colonne
est équipé d'un système de distribution dans lequel l'huile ou la graisse est injectée
en continu sous une forme extrêmement divisée environ 10.000 flux par m2). Il se forme ainsi un nombre infini de gouttelettes d'huile ou de graisse, qui montent
lentement dans la solution d'enzymes et se réunissent à la surface, pour s'évacuer
en continu au sommet du couvercle conique du réacteur.
[0018] Dans toutes ces techniques, il est important de respecter les conditions de concentration,
de température et de pH qui permettent à l'enzyme de donner son effet catalytique
maximum. A cet effet, suivant l'invention, la réaction enzymatique se fera à une température
comprise entre 10° et 90°C, et de préférence à une température comprise entre 25°
et 55°C, et à un pH de l'ordre de 1 à 7. Cela est particulièrement important pour
les graisses concrètes, pour lesquelles on choisira des enzymes stables à la température
où la graisse est parfaitement fondue. D'une manière générale, on laisse la réaction
enzymatique se poursuivre pendant une période de temps permettant d'obtenir'l'hydrolyse
et/ou la dépolymérisation pratiquement totales des composants non glycéridiques qui
contient l'huile ou la graisse. En fin d'opération, ou au cours d'une étape ultérieure,
l'effet enzymatique est nécessairement stoppé par addition d'un inhibant ou simplement
par la chaléur, par exemple par chauffage à une température d'au moins 85°C, dans
la mesure où la réaction enzymatique pourrait se poursuivre de façon non désirée (par
exemple avec un effet oxydant ou hydrolysant sur les huiles et les graisses elles-mêmes)
.
[0019] Suivant l'invention, un exemple typique de l'application du procédé de traitement
des composants non glycéridiques des huiles et graisses par addition d'enzymes est
le traitement par la pectinase de l'huile de palme brute, en vue de permettre la cristallisation
et le fractionnement de celle-ci sans la soumettre aux opérations courantes de raffinage.
[0020] Depuis une douzaine d'années en effet, le fractionnement par crisallisation de l'huile
de palme a pris une place très importante dans le traitement de cette huile. Plus
d'un quart de l'huile de palme produite dans le monde -estimée à 4.682 mille tonnes
pour 1980-81 - J.A.O.C.S. janvier 1981) est commercialisée sous la forme de ses fractions
liquides et concrètes. En Malaisie, plus de 30 unités industrielles pratiquent le
fractionnement de l'huile de palme. En Indonésie, 3 usines suffisent à traiter par
fractionnement la moitié de la production d'huile de palme du pays. Mais tous ces
ateliers de fractionnement d'huile de palme sont installés dans des raffineries d'huile,
comme une des étapes dans les opérations de raffinage. Il n'y en a aucune à présent
installée dans les huileries des plantations produisant l'huile de palme brute. La
raison en est que, si la cristallisation d'une huile raffinée est relativement facile,
elle est extrêmement peu satisfaisante, et souvent impossible, dans le cas d'une huile
de palme brute.
[0021] C'est que, outre les acides gras libres, l'huile de palme brute contient des phosphatides
et des composants non lipidiques, globalement désignés sous le nom de "mucilages"
ou de "gommes", qui, bien qu'apparemment peu importants (0,2 à de l'huile brute),
ont un effet néfaste déterminant sur la cristallisation de l'huile brute. C'est pourquoi,
avant toute autre opération, on soumet généralement l'huile de palme brute à un "dégommage"
préalable. Ce dégommage consiste généralement en une attaque de l'huile brute par
une solution concentrée d'acide phosphorique (0,05 à 0,2% en volume), qui attaque
plus ou moins les gommes en les précipitant de façon à les retenir lors de la filtration
ultérieure sur terres actives.
[0022] Mais le dégommage de l'huile de palme brute par l'acide phosphorique présente de
nombreux inconvénients. Si l'on n'y prend garde, l'acide phosphorique concentré (
85%) attaque également l'huile elle-même, provoquant une dégradation partielle de
l'huile par formation de résidus phosphatés- De plus, les précipites formés dans lhuile
doivent nécessairement, avant toute autre opération, être filtrés et retenus par une
quantité suffisante de terres actives, D'où une nouvelle perte d'huile, les terres
retenant l'huile à concurrence de quelque 40% de leur propre poids. Les huiles de
palme ainsi traitées aux terres subissent une décoloration importante qui empêche
de les considérer comme des huiles brutes, ce qui a souvent une incidence importante
sur les droits de douane des pays importateurs (en 1981, la différence de droits dans
la C.E.E. est de 10% de la valeur de l'huile de palme importée). Enfin, l'acide phosphorique
communique à l'huile traitée une acidité minérale extrêmement gênante, voire inhibitrice,
pour la cristallisation elle-même. C'est la raison pour laquelle certains procédés
"neutralisent" les traces d'acide phosphorique qui n'ont pas réagi dans l'huile, par
exemple, par des hydroxydes alcalins ou du carbonate de calcium. Mais cette neutralisation
a pour inconvénient de donner naissance à des savons, sodiques ou calciques, qui sont
de puissants inhibiteurs de cristallisation. Il faut donc retenir ces savons à leur
tour sur des terres actives,' avec les inconvénients exposés plus haut.
[0023] Le traitement de l'huile de palme brute avec des enzymes évite les inconvénients
repris ci-dessus. Les enzymes ont une action absolument spécifique sur l'huile : les
pectinases, par exemple, hydrolyseront sélectivement les pectines, nombreuses dans
l'huile de palme brute, surtout depuis l'introduction dans les huileries des presses
continues à haut rendement, extrayant avec l'huile une partie des composants des fibres
végétales. Les enzymes présentent l'énorme avantage d'agir sur les huiles, qui sont
des composés biologiques délicats, sans acidification violente et à des températures
exceptionnellement modérées, les enzymes ayant leur activité à des températures très
proches des températures ambiantes. Les enzymes laissent aux huiles de palme brutes
toutes leurs caractéristiques d'huile brute et permettent de fractionner celles-ci,
sans perte de matière, à l'échelon de l' huilerie, sans tout l'appareillage coûteux
en investissement et en frais de production de la raffinerie d'huile.
[0024] Pour illustrer l'invention plus concrètement, deux exemples de traitement, l'un effectué
à l'acide phosphorique (exemple comparatif 1) et l'autre suivant l'invention (exemple
1) sur une huile de palme brute du commerce, présentant 4,94% d'acides gras libres
et un indice d'iode de 52,98, sont donnés ci-après.
Exemple comparatif 1.
[0025] Dans un premier temps, cette huile de palme a été soumise à 14 essais successifs
de fractionnement, soit telle quelle, soit après des traitements divers, tels que
centrifugation, lavages, attaque à l'acide phosphorique et décoloration, partielle
avec terre active (2% de Tonsil FF optimum), mais toujours en évitant une neutralisation
de l'huile. Tous ces essais ont été négatifs, les cristaux formés étant extrêmement
petits (0,02 à 0,15 mm de diamètre), informes et sans consistance, dans une suspension
liquide très visqueuse.
Exemple 1.
[0026] Suivant l'invention, on réalise l'essai suivant :
A - Enzvmage :
[0027] Une charge de 30 kg d'huile de palme brute est chauffée à + 50°C. On prépare des
solutions à 1% dans l'eau distillée d'enzymes Celluclast 2.OL typex(cellulase) et
Ultrazym 100 (pectinase) et on ajoute 600 g de chacune de ces solutions aqueuses à
l'huile, sous forte agitation pendant quelques minutes. L'huile est ensuite maintenue
à + 50°C, sous agitation modérée, pendant un temps de réaction total de deux heuns
. Ensuite, on élève la température à
+ 90°C pour désactiver les enzymes et préparer le mélange en vue de la filtration.
L'huile est séchée sous vide et filtrée avec un aide filtrant (Celatom). B - Fractionnement
:
[0028] L'huile de palme brute enzymée est soumise à une cristallisation normale, par chauffage
à 68°C suivi d'un refroidissement contrôlé. On obtient une excellente cristallisation
présentant en majorité des cristaux bien fermes et arrondis de 0,5 à 0,9 mm de diamètre,
avec quelques cristaux moyens ou petits. Filtrée ensuite sur un filtre sous vide,
l'huile ainsi cristallisée a filtré en 16 à 22 secondes, laissant un gâteau de stéarine
bien sec de 12 mm d'épaisseur et une oléine bien liquide et brillante. Les essais
de cristallisation ont été répétés plusieurs fois, avec le même succès.
[0029] On comparera, à cet effet, les figures 1 et 2 annexées, qui représentent respectivement
les photographies prises au stéréoscope, en lumière polarisante, respectivement des
cristaux obtenus suivant l'exemple comparatif 1 (grossissement 30 x) et des cristaux
obtenus suivant l'exemple 1 de l'invention (grossissement 20 x) .
[0030] Il est bien entendu que l'invention n'est nullement limitée aux formes de réalisatbn
décrites et que bien des modifications peuvent être envisagées sans sortir du cadre
du présent brevet.
[0031] En effet, vu le grand nombre des huiles et graisses contenant des composants non
glycéridiques qui peuvent utilement être hydrolysés ou dépoly- mérisés pour améliorer
leurs performances lors des traitements par centrifugation, filtration, cris-. tallisation,
fractionnement, wintérisation et clairçage, et vu également le grand nombre d'enzymes
dont l'action spécifique peut être utile dans le même but, il est évident que les
exemples pourraient être sensiblement multipliés, chacune des huiles et graisses et
chacune des enzymes étant un cas d'espèce. C'est ainsi que des huiles et graisses,
telles que la graisse de poulet, le beurre de karité, le beurre d'illipé, le salfat
et l'huile de coton,pourraient également être traitées par le procédé de l'invention.
1. Procédé de traitement d'une huile ou graisse, animale ou végétale , brute, semi-traitée
ou raffinée, caractérisé en ce qu'il consiste à ajouter à cette huile ou graisse,
au moins une enzyme permettant d'hydrolyser et/ou de dépolymériser les composants'
non glycéridiques contenus dans celle-ci.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que l'on ajoute l'enzyme
avant les opérations de centrifugation, de filtration, de cristallisation, de fractionnement,
de wintérisation ou de clairçage de cette huile ou graisse.
3. Procédé suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
l'enzyme est choisie dans le groupe comprenant les phosphatases, les pectinases, les
cellulases, les amylases, les gumases, les protéases et les mélanges de deux ou plusieurs
de ces substances.
4. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on réalise le traitement susdit en ajoutant l'enzyme à l'état dissous sous la forme
d'une solution dans un solvant non toxique, sous des conditions d'agitation intense.
5. Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que la quantité en poids
d'enzyme par 1000 kg d'huile ou de graisse est comprise entre 0,02 et 0,4 kg.
6. Procédé suivant la revendication 5, caractérisé en ce que la quantité en poids
d'enzyme par 1000 kg d'huile ou de graisse est comprise entre 0,02 et 0,1 kg.
7. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on réalise le traitement susdit par passage de l'huile ou de la graisse sur un lit
filtrant d'enzyme fixé sur un support solide ou semi-solide.
8. Procédé suivant la revendication 7, caractérisé en ce que le support présente une
structure poreuse ou fibreuse.
9. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on réalise le traitement susdit par dispersion de l'huile ou de la graisse sous
forme de fines gouttelettes, dans une solution enzymatique diluée, le solvant utilisé
à cet effet étant non toxique et non miscible dans cette huile ou graisse.
10. Procédé suivant la revendication 9, caractérisé en ce que la solution enzymatique
contient de O,2 à 4% en volume d'enzyme.
11. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce
qu'on laisse la réaction enzymatique se poursuivre pendant une période de temps permettant
d'obtenir l'hydrolyse et/ou la dépolymérisaticn pratiquement totales des composants non glycéridiques.
12. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce
que l'on effectue la réaction enzymatique à une température comprise entre 1C° et
90°C et à un pH de 1 à 7.
13. Procédé suivant la revendication 12, caractérisé en ce que la réaction enzymatique
se fait à une température comprise entre 25° et 55°C.
14. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 11 à 13, caractérisé en ce
qu'après l'hydrolyse et/ou la dépolymérisation pratiquement totales des composants
non glycéridiques, .on chauffe la graisse ou l'huile enzymée jusqu'à une température
d'au moins 85°C, on on lui ajoute une substance inhibitrice, de manière à désactiver
l'enzyme ou les enzymes.