[0001] L'invention se rapporte à la protection des contacteurs contre les effets de séparation
de contacts dûs aux forces de répulsion entre ceux-ci.
[0002] Un contacteur est normalement prévu pour supporter des courants efficaces de l'ordre
de 12 In (ou 6 In, suivant les calibres), In étant le courant nominal. Au-delà de
cette valeur, il y a un risque de soudure et, tout au moins, d'usure des contacts,
provoqué par différents effets qui seront analysés dans la suite.
[0003] Il est connu d'associer à un contacteur un organe de coupure ou de limitation et
d'interruption du courant circulant dans le contact principal du contacteur, organe
qui intervient uniquement en cas de court-circuit ou de surcharge importante et provoque
une limitation et une interruption rapide dudit courant, avant que le contacteur n'ait
eu en principe le temps de subir un dommage.
[0004] La surcharge peut intervenir, soit alors que le contacteur est fermé, soit pendant
sa fermeture. Si elle correspond à des courants qui dépasseraient, en l'absence de
moyens de protection rapide, par exemple 100 In, l'action de l'organe interrupteur,est
très rapide, c'est-à-dire que le courant qui circule dans le contact principal du
contacteur atteint par exemple 40 à 50 In crête, puis retombe à la valeur 0, en un
temps, de l'ordre de 2 ms par exemple, très inférieur à la durée d'une demi-alternance
du secteur.
[0005] Or il existe des forces de répulsion entre les contacts. Ces forces existent, en
particulier, dans les contacteurs comportant des conducteurs porte-contact fixes repliés
en J, par suite du passage de courants de sens contraires dans l'une des deux branches
du J et dans le pont de contact mobile. 'Même dans les contacteurs ayant des conducteurs
porte-contact fixes rectilignes, le contact entre les pastilles de contact fixes et
mobiles s'effectuant suivant une "tache" de diamètre très petit à travers laquelle
passent les lignes de courant, celles-ci se trouvent coudées, d'où l'existence d'une
force de répulsion variant en raison inverse du diamètre de la tache de contact et
proportionnelle au carré du courant.
[0006] En définitive, ces forces de répulsion, dès que le courant atteint une intensité
suffisante, surmontent l'action du ressort du contacteur assurant la pression de contact,
si bien que les contacts vont se séparer.
[0007] Lorsque, pour des surcharges très importantes comme précisé ci-dessus, le courant
atteint très rapidement 20 ou 30
In, il en résulte une force de répulsion importante et suffisante pour que le contact
mobile soit écarté d'une distance relativement grande du contact fixe. Compte tenu
de l'inertie du dispositif, le contact mobile ne retombe alors que bien après la coupure
du courant et les risques de soudure sont très diminués. Cette alternance de séparation
et de refermeture des contacts à chaque surcharge entraîne toutefois une usure anormale.
[0008] Par contre, si la surcharge correspond à des courants efficaces atteignant par exemple
15 In seulement, pour ces intensités, l'organe interrupteur n'exerce aucune action
de limitation notable du courant pendant une demi-alternance et, par conséquent, un
courant supérieur à 6 In ou 12
In peut traverser le contacteur. Les forces de répulsion se manifestent alors au voisinage
de la crête du courant et, comme elles sont beaucoup plus faibles que dans le cas
précédent, quand elles cessent, le contact se referme sur un courant encore important.
Il en résulte un risque notable de soudure. En définitive, dans l'association d'un
contacteur avec un organe de coupure et de limitation des courants de surcharge, tel
que disjoncteur-limiteur et même disjoncteur classique (pour des surcharges ne dépassant
pas 50 ou 60 In) et fusible, il existe une zone d'intensité du courant de surcharge
dans laquelle un risque de soudure des contacts du contacteur s'ajoute aux autres
risques de destruction de l'appareil et à l'usure inévitable des contacts. On notera
que, lorsque la surcharge intervient à la fermeture du contacteur, après un intervalle
de temps pendant lequel il se produit des rebonds mécaniques des contacts pouvant
eux-même provoquer la soudure, intervalle qui se termine par la stabilisation des
contacts, l'on est ramené au cas, exposé ci-dessus, où la surcharge intervient alors
que le contacteur est à l'état fermé.
[0009] L'invention se propose de compenser, pendant l'intervalle de temps séparant l'apposition
de la surcharge et l'ouverture du circuit, l'effet des forces de répulsion de nature
électro-dynamique qui prennent naissance entre les contacts fixes et mobiles d'un
contacteur, afin d'éviter que les contacts ne puissent se séparer intempestivement
avec les conséquences qui en découleraient (usure, risque de soudure) pour certaines
valeurs du courant de surcharge.
[0010] Suivant l'invention, cette compensation est obtenue au moyen d'une pièce en matière
magnétique douce attelée rigidement à un porte-contact solidaire en permanence de
la partie mobile de l'électro-aimant du contacteur et agencée pour que, dès que le
courant de surcharge atteint celui que les normes exigent d'un contacteur traditionnel,
soit six à quinze fois le courant nominal dans le support conducteur des contacts
mobiles, elle exerce une force d'attraction sur une partie dudit support et/ou sur
une deuxième pièce en matière magnétique douce solidaire dudit support ou en appui
direct sur ledit support et soumise à l'action d'un ressort de pression de contact,
ladite force d'attraction étant suffisante pour contre-carrer l'effet des forces de
répulsion qui s'exercent entre les contacts fixes et mobiles.
[0011] Il doit être bien compris que, en fonctionnement normal du contacteur à son courant
nominal, le dispositif de compensation ne contribue pas d'une manière sensible à modifier
la pression de contact, qu'il ne renforce efficacement que lorsqu'une surcharge développe
des forces de répulsion notables. La pression de contact est donc assurée, de la manière
traditionnelle, par un ressort de pression associé au support des contacts mobiles
du contacteur.
[0012] Comme on l'expliquera dans la suite, cette compensation de l'effet des forces de
répulsion a comme conséquence une augmentation notable du pouvoir de fermeture et
du pouvoir de coupure du contacteur.
[0013] Suivant un premier mode d'exécution, qui sera préféré pour des contacteurs de forts
calibres ayant des supports de contacts fixes repliés en forme de J pour améliorer
le soufflage des arcs apparaissant en fonctionnement normal, ladite première pièce
magnétique a la forme d'un U dont la base est attelée rigidement à un porte-contact
solidaire de la partie mobile de l'électro-aimant, tandis que la seconde pièce magnétique
est agencée pour former un entrefer variable avec les extrémités supérieures des branches
du
U et que ladite partie du support conducteur des contacts mobiles a la forme d'une
lame sur laquelle s'appuie ladite seconde pièce et s'engageant dans l'ouverture du
U en formant un entrefer étroit.
[0014] Suivant un second mode d'exécution, la pièce magnétique attelée indirectement à la
partie mobile de l'électro-aimant a la forme d'un U et ladite partie du support conducteur
des contacts mobiles a la forme d'une lame qui s'engage dans l'ouverture du U en formant
un entrefer étroit.
[0015] Suivant un troisième mode d'exécution, ladite seconde pièce magnétique est maintenue
en appui, par ledit ressort de pression de contact associé au support conducteur des
contacts mobiles, sur ladite partie dudit support et forme un entrefer variable avec
ladite première pièce magnétique.
[0016] D'autres particularités, ainsi que les avantages de l'invention, apparaîtront clairement
à la lumière de la description ci-après.
[0017] Au dessin annexé :
La figure 1 est une vue en perspective de l'ensemble de contact d'un contacteur à
pont de contact double coupure, équipé d'un dispositif magnétique de compensation
conforme au premier mode d'exécution de l'invention
les figures 2 et 3 représentent le même ensemble, respectivement vu de face et de
bout, en position d'ouverture ;
les figures 4 et 5 représentent le même ensemble, respectivement vu de face et de
bout, en position de fermeture
la figure 6 est une vue en perspective de l'ensemble de contact d'un contacteur à
pont de contact double coupure, équipé d'un dispositif magnétique de compensation
conforme au second mode d'exécution de l'invention ;
les figures 7 et 8 représentent le même ensemble, respectivement vu de face et de
bout, en position d'ouverture ;
les figures 9 et 10 représentent le même ensemble, respectivement vu de face et de
bout, en position de fermeture ;
la figure 11 est une vue en perspective de l'ensemble de contact d'un contacteur à
pont de contact double coupure, équipé d'un dispositif magnétique de compensation
conforme au troisième mode d'exécution de l'invention ;
les figures 12 et 13 représentent le même ensemble, vu de face, respectivement en
position d'ouverture et en position de fermeture, et
la figure 14 représente en coupe une vue schématique des pièces magnétiques et du
support de contact mobile ; pour le premier mode d'exécution.
[0018] Aux figures 1 à 5, on a représenté un porte-contact comprenant une pièce isolante
ou porte-contact 1 solidaire de l'armature d'un électro-aimant, non figuré, et deux
contacts fixes 20a.-20b portés par des conducteurs repliés en "J" 2a - 2b coopérant
avec un pont de contact mobile 3 à deux branches 3a - 3b portant respectivement des
pastilles de contact 30a - 30b, de part et d'autre d'une lame verticale 3c.
[0019] Un ressort de pression de contact 4 est logé dans une lame en matière amagnétique
repliée en U, dont la partie inférieure est disposée de manière à pouvoir coulisser
à l'intérieur de la pièce 1, et dont la partie supérieure, qui sort de la pièce 1,
est munie au voinage de ses extrémités de deux fenêtres 50 - 51.
[0020] Une pièce en U en matière magnétique douce 6 est disposée entre les branches de la
lame 5, dans leur partie supérieure, et fixée à sa base à la pièce 1 au moyen d'une
goupille 7.
[0021] La lame verticale centrale 3c qui relie les deux branches 3a - 3b du pont 3 s'engage
dans la rainure médiane 60 dont est munie la face supérieure de la pièce 6 et, comme
le montrent les figures 2 et 3, lorsque les contacts sont ouverts, la lame 3c, en
appui de chant au fond de la rainure 60, a sa partie supérieure qui fait légèrement
saillie de la rainure, si bien qu'une seconde pièce parallèlépipèdique 8, en matière
magnétique douce, engagée, par les saillies 80 - 81 dont sont munis ses bords, dans
les fenêtres 50 - 51 et à la face inférieure de laquelle la lame 3c est appuyée, laisse
un faible intervalle entre ladite face inférieure et la face supérieure de la pièce
6.
[0022] Le ressort 4 est appuyé, à une extrémité, contre la face inférieure de la pièce-6
et, à son autre extrémité, contre la base de la pièce 5.
[0023] Lorsque, l'armature étant attirée, la pièce 1 est entraînée vers le bas (flèche F,
figure 2), la pièce 6, solidarisée à la pièce 1 par la goupille 7, se déplace de la
même distance a. Le ressort 4, en appuyant au fond de la lame 5, entraîne celle-ci
vers le bas sur une distance plus faible b, qui correspond à la distance entre les
pastilles 20a et 30a d'une part, 20b et 30b d'autre part. En effet, la lame 5 entraîne
la pièce 8 et le pont 3, jusqu'à la fermeture des contacts. A ce moment, la lame 5
ne peut plus bouger et, la pièce 6 continuant à descendre, le ressort 4 se comprime,
assurant ainsi une certaine pression de contact et suffisant au fonctionnement nominal.
[0024] Lorsqu'un courant circule dans le pont (voir figure 14), ce courant induit un champ
magnétique dans les pièces 6 et 8, si bien qu'une force d'attraction magnétique s'exerce
entre, d'une part, la pièce 6 et la pièce 8. Le courant qui diroule dans la lame centrale
3c, coopère avec un flux de fuite φ qui est situé entre les branches de la pièce 6
ce qui communique à cette lame des forces dirigées vers le fond de la rainure 60.
[0025] L'agencement et le dimensionnement est tel que, pour des intensités de courant de
l'ordre de la valeur nominale In, la somme vectorielle des forces d'attraction, et
des forces électro-dynamiques inverses développées dans les conducteurs repliés en
"J", est pratiquement négligeable et la pression de contact est uniquement assurée
par le ressort.
[0026] Par contre, en cas de surcharge, à partir d'un courant de crête de quelques In (12
à 15 In par exemple), la force d'attraction liée à la présence des pièces magnétiques
6 et 8 -devient notable et renforce l'effet de la pression du ressort. Au-delà de
50 ou 60 In, cette force d'attraction atteint une valeur limite, les pièces magnétiques
6 et 8 étant saturées, mais les forces complémentaires dues à la coopération du flux-
φ1 et de ce courant continuent de croître.
[0027] Les essais ont montré qu'un contacteur réalisé avec le dispositif figuré a un-pouvoir
de coupure et un pouvoir de fermeture exceptionnellement grands, de l'ordre de 40
à 50 In, c'est-à-dire plusieurs fois supérieur à celui qui serait obtenu avec le seul
ressort de pression de contact. Ainsi le pouvoir de coupure ou de fermeture pourra
atteindre, dans le mode d'exécution décrit, qui convient particulièrement bien à la
réalisation de contacteurs de gros calibre, des valeurs efficaces de 10 KA à 15 KA
au lieu de 4 KA pour un appareil de calibre nominal 300 A. Cela permet d'envisager
d'utiliser un tel contacteur sans l'associer à un limiteur ou à un fusible lorsque
les propriétés de l'installation qu'il alimente permettent d'être certain que les
intensités de court-circuit ne dépasseront pas ces valeurs. Toutefois des moyens de
surveillance de courant (par exemple magnéto-thermiques) devront être associés à cette
installation pour commander l'ouverture du contacteur dans un délai rapide qui garantira
que cette installation ne soit pas endommagée.
[0028] On notera qu'il ne saurait être question, en pratique, d'utiliser un ressort assurant
à lui seul, la pression de contact qui correspondrait à un tel pouvoir de coupure
ou de fermeture, car l'électro-aimant devrait être capable, lors de la fermeture,
de réussir à comprimer un ressort aussi important, ce qui n'est pas réalisable de
façon économique. Dans le dispositif décrit, l'électro-aimant n'aura à comprimer qu'un
ressort normal et c'est seulement lorsque le courant, une fois établi, atteindra une
valeur de crête correspondant à une surcharge notable que le dispositif accessoire
de maintien exercera une pression complémentaire sur les contacts.
[0029] Bien entendu, la pièce 6 exercera,-pour une fermeture sur un courant de crête correspondant
à une surcharge, une réaction sur l'armature sous la forme d'une force de traction
ayant tendance à arracher l'armature de l'électro-aimant. Il importe, par conséquent,
que des mesures soient prises pour éviter que l'armature ne se désolidarise de la
culasse fixe de l'électro-aimant. A cet effet, il est avantageux d'alimenter l'électro-aimant
en courant redressé pendant la période de maintien : la force d'attraction ne passant
alors jamais par la valeur zéro, le risque d'arrachement de l'armature est réduit.
Cette mesure peut être conjuguée ou non avec un dimensionnement relativement important
de l'électro-aimant. Un calcul judicieux des caractéristiques de la pièce en U et
de l'électro-aimant est nécessaire pour que celui-ci possède, au moment d'une fermeture
des contacts provoquant l'apposition de courants industriels de l'ordre de 12 In,
une énergie cinétique suffisante pour vaincre les forces d'attraction mentionnées
ci-dessus et la force des divers ressorts.
[0030] Lorsque la surcharge de l'ordre de 12 In se produit avant la fermeture, au moment
de l'appel, c'est-à-dire alors que la force d'appel de l'armature de -l'électro-aimant
est loin d'avoir atteint sa valeur maximale, il importe que ladite force d'appel,
ajoutée à la force d'attraction complémentaire exercée par les pièces 6 et 8, soit
suffisante pour contre-carrer les forces de répulsions électro-dynamiques. A cet effet,
il est avantageux d'utiliser un électro-aimant ayant un faible entrefer, ou un très
fort courant d'appel, comme c'est le cas en particulier dans les contacteurs commercialisés
par la Demanderesse sous le nom de série
F. Dans ces contacteurs, l'appel se fait en courant alternatif et grâce à un aimant
électronique approprié, le maintien se fait en courant alternatif redressé à faible
ondulation d'amplitude réduite et bien maîtrisée.
[0031] Le résultat surprenant mentionné ci-dessus (augmentation du pouvoir de fermeture
ou de coupure) est dû au fait que la force de maintien supplémentaire supprime l'effet
nuisible des phénomènes de répulsion entre les contacts, phénomènes qui deviennent
normalement suffisants, lorsque le courant de crête atteint 12 à 15 In, pour que,
les contacts s'écartant légèrement, il y ait formation d'un arc. Un risque important
de soudure des contacts ou même d'explosion du boîtier peut résulter de l'absence
de ces forces de maintien supplémentaires.
[0032] La force de maintien supplémentaire a encore pour effet de réduire le phénomène de
rebond mécanique des contacts qui se manifeste lors de la fermeture, donc de réduire
l'usure et ce, à partir de 8 In environ.
[0033] Dans le mode d'exécution illustré par les figures 6 à 10, à la pièce isolante 9 solidaire
de l'armature (non figurée) de l'électro-aimant est fixée une pièce 10 en matière
magnétique douce, munie à sa base d'une double languette d'accrochage 101 qui s'engage
entre deux saillies convenablement profilées 90 - 91 de la paroi interne de la pièce
9.
[0034] La pièce 10 a une section droite en forme de U et le pont de contact mobile double
coupure 11, qui porte les deux pastilles de contact 110a - 110b, comporte une lame
centrale 110c, qui s'engage dans le U comme le montre la figure 8. Les contacts fixes
120a et 120b sont portés ici par des lames rectilignes 12a, 12b.
[0035] La pièce 9 est munie, à son extrémité supérieure, d'un arceau 92 auquel est fixée,
par accrochage de parties profilées complémentaires, une pièce en matière isolante
13 munie d'un téton central 130 par lequel est guidée une extrémité d'un ressort de
pression.14. L'autre extrémité du ressort coopère avec un évidement 150 dont est munie
une pièce isolante 15 qui s'appuie, par ses extrémités 151 - 152, sur les deux branches
respectives du pont de contact mobile 11.
[0036] Lorsque, l'armature mobile de l'électro-aimant étant attirée, la pièce 9 est entrainée
vers le bas (flèche F
1, figure 7), les pièces 10 et 13 subissent le même déplacement a
1 et le ressort 14 déplace la pièce 15, donc le pont de contact 11, de la distance
b
1 < a
l qui amène les contacts mobiles à venir s'appliquer sur les contacts fixes. La pièce
9 continuant son déplacement vers le bas sur une distance a
l - b
1,alors que la lame 110c est immobilisée, celle-ci cesse d'être en contact avec le
fond du U (figures 9 et 10) et le ressort 14 se trouve comprimé de manière à assurer
la pression de contact.
[0037] Lorsqu'un courant circule dans le pont, il induit un champ magnétique dans la pièce
10, si bien qu'une force électromagnétique s'exerce sur la lame 110c, dans le sens
de l'augmentation des forces de pression des contacts, quel que soit le sens du courant.
[0038] Cette force joue le même rôle que la force d'attraction dûe aux pièces magnétiques
6 - 8 dans le mode d'exécution des figures 1 à 5. Elle est toutefois moins importante.
Pour lui donner une valeur utilisable, on réduira avantageusement l'entrefer entre
les branches du U précisemment, en donnant à cette partie centrale la forme d'une
lame placée de chant dans une rainure étroite du U.
[0039] Dans le mode d'exécution des figures.11 à 13, les contacts fixes 12a - 120a, 12b
- 120b sont rectilignes comme dans celui des figures 6 à 10 et la pièce isolante 9,
solidaire de l'armature de l'électro-aimant, coopère à sa partie supérieure avec une
pièce isolante 13 identique à celle des figures 6 à 10 et servant également au guidage
et à l'appui d'une extrémité du ressort 14. Celui-ci appuie, à son autre extrémité,
sur une pièce isolante 16 qui appuie elle-même, par sa partie centrale en saillie
triangulaire 160, sur une première lame 17 en matière magnétique douce, qui appuie
à son tour sur une lame de contact mobile 18, munie des contacts 180a - 180b. Une
seconde lame 19 en matière magnétique douce est fixée, par exemple au moyen d'un boulon
190, à la partie inférieure de la pièce 9.
[0040] Lorsque l'électro-aimant est ouvert (figure 12), les trois pièces 17 - 18 - 19 sont
en contact mutuel, leurs parties centrales ayant des formes telles qu'elles s'emboîtent
les unes dans les autres.
[0041] Lorsque l'électro-aimant entraîne la pièce 9 dans le sens de la flèche F
1 (figure 12), la pièce 19 se sépare des pièces 17 - 18 et, la pièce 13 subissant le
même déplacement, supérieur à la distance entre les contacts, le ressort 14 qui plaquait
la pièce 18 sur la pièce 19 jusqu'à -l'établissement des contacts, se comprime ensuite
d'une quantité supplémentaire pour assurer la pression de contact.
[0042] Lorsqu'un courant circule dans la lame de contact 18, le champ magnétique qu'il induit
dans les pièces 17 - 19 a pour effet de développer une force d'attraction entre celles-ci.
Cette force contribue au maintien des contacts et joue donc un rôle analogue à celui
qui a été exposé en se référant aux figures précédentes. A titre d'exemple, un tel
dispositif appliqué à un contacteur de calibre nominal de 12 A pourra supporter des
courants efficaces de 5 KA au lieu de 1,7 KA en l'absence des pièces magnétiques de
maintien.
[0043] On notera que, dans les modes d'exécution des figures 6 à 13, qui convient particulièrement
à la réalisation de contacteurs de petits ou moyens calibres, les conducteurs de support
des contacts fixes ne sont pas repliés et n'exercent pas de forces électrodynamiques
de répulsion notables. Toutefois, au niveau de la tache de contact, comme on l'a expliqué
ci-dessus, apparaît un effet de striction qui se traduit finalement par des forces
de répulsion que la force supplémentaire de maintien permettra de vaincre, jusqu'à
un certain seuil de courant.
[0044] Il va de soi que les formes de contacts représentées aux différentes figures ne sont
pas limitatives. En particulier, dans le cas où le pont de contact serait de nature
à établir un circuit capacitif, ce qui provoquerait, lors de la fermeture, la naissance
de transitoires de fréquences allant de 500 à 1000 Hz par exemple, avec des courants
de crête élevés, les solutions décrites permettraient également de contre-carrer l'effet
de ces transitoires.
[0045] Le dispositif pourrait s'appliquer à des ensembles à contacts simple coupure. La
forme et la disposition de la ou des pièces. magnétiques pourraient faire l'objet
de variantes, ainsi que celles de l'ensemble de contact lui-même.
[0046] Pour que les forces de compensation soient importantes, il est avantageux que tous
les entrefers restent relativement faibles en position de fermeture ; dans les modes
d'exécution des figures 6 à 10, les entrefers actifs sont définis par la fente du
U.
[0047] Dans un mode de réalisation simplifié du dispositif décrit aux figures 11 à 13 (où
un emboîtement des diverses pièces est obtenu par une forme en V), des pièces correspondant
à celles référencées par 17, 18, 19 pourraient présenter des formes plates ou rectilignes,
des moyens non décrits, mais évidents pour l'homme de l'art, permettant par ailleurs
d'assurer un maintien latéral du pont de contact et des pièces ferro-magnétiques.
[0048] Un montage, destiné à l'alimentation d'une charge à sa protection et à la protection
des lignes, et comprenant en série un contacteur conforme à l'invention et,
- soit des moyens de détection de courant (par exemple magnéto-thermiques) aptes à
commander l'ouverture du contacteur et un appareil n'effectuant que la limitation
(par exemple un module limiteur tel que décrit dans la demande de brevet français
n° 81 15573 déposée le 7 août 1981 par la demanderesse pour "Dispositif automatique
de limitation de courants de court-circuit", ou un fusible)
- soit un disjoncteur-limiteur dont l'ouverture provoque également la commande d'ouverture
du contacteur, peut couper sans dommage ni soudure des courants de court-circuit efficaces
présumés de l'ordre de 100 KA, à condition que le disjoncteur ou module limiteur limite
les courants de crête à. une valeur inférieure à 40 - 50 In.
[0049] Un tel montage est donc particulièrement avantageux en raison du fait qu'il est beaucoup
plus facile de fabriquer un disjoncteur ou un étage limiteur, qui soit en mesure de
limiter effectivement les courants de crête mentionnés ci-dessus, alors qu'il est
très difficile de limiter les courants de crête de l'ordre de 15 à 20 In pour lesquels
apparaissent justement les défauts des contacteurs traditionnels.
1. Contacteur comportant un électro-aimant de commande ayant une partie mobile, un
ensemble de contact comportant au moins une première pièce conductrice (3, respectivement
11, respectivement 18) de support d'au moins un contact mobile et au moins une seconde
pièce conductrice (2a, 2b, respectivement 12a, 12b) de support d'au moins un contact
fixe, des organes (1, 5, respectivement 9, 13, 14, 15) de liaison entre la partie
mobile de l'électro-aimant et la première pièce de support de contact mobile, un organe
élastique (4, respectivement 14) agencé pour coopérer avec ladite première pièce de
support de contact mobile dans un sens qui établit une certaine pression de contact,
et des moyens de concentrer localement le flux créé par le passage du courant dans
lesdites pièces conductrices au voisinage de ladite première pièce conductrice, pour
exercer sur celle-ci une force d'attraction qui tend à provoquer la fermeture des
contacts,
caractérisé en ce que lesdits moyens comprennent au moins une première pièce (6, respectivement
10, respectivement 19) magnétique douce attelée rigidement à un porte-contact solidaire
de ladite partie mobile de l'électro-aimant et agencée pour que, dès qu'apparaît un
courant de surcharge atteignant l'intensité que les normes exigent d'un contacteur
traditionnel, soit six à quinze fois le courant nominal, dans ladite première pièce
conductrice (3, respectivement 11, respectivement 18) ladite première pièce magné
tique exerce une force d'attraction sur une partie (3c, respectivement 110c) de ladite
première pièce conductrice et/ou sur une deuxième pièce en matière magnétique douce
(8 respectivement 17) solidaire de ladite première pièce conductrice ou en appui direct
sur ladite première pièce conductrice et soumise à l'action d'un ressort de pression
de contact, ladite force d'attraction étant suffisante pour contre-carrer l'effet
des forces de répulsion qui s'exercent alors entre les contacts fixes et mobiles et
que l'électro-aimant est dimensionné et/ou excité de manière à supporter la force
de traction suplémentaire exercée sur sa partie mobile lorsque s'exerce ladite force
d'attraction, sans désolidarisation de ladite partie.mobile par rapport à la partie
fixe de l'électro-aimant.
2. Contacteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'électro-aimant est
dimensionné et/ou excité pour que la force d'appel exercée sur sa partie mobile soit
suffisante pour que, ajoutée à ladite force d'attraction, elle contre-carre l'effet
desdites forces de répulsion lorsque ladite surcharge intervient avant la fermeture
du contacteur.
3. Contacteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite première pièce
magnétique (6) a la forme d'un U dont la base est attelée indirectement à la partie
mobile de l'électro-aimant, tandis que la seconde pièce magnétique (8) est agencée
pour former un premier entrefer avec les extrémités supérieures des branches du U
et que ladite partie (3c) de la pièce (3) de support de contact mobile a la forme
d'une lame solidaire de ladite seconde pièce magnétique (8) et s'engageant dans l'ouverture
du U en formant un second entrefer.
4. Contacteur selon la revendication 3, caractérisé par deux pièces conductrices de
support de contact fixe ayant un profil en J (2a - 2b), par un pont de contacts mobile
(3), et par des organes de liaison comportant : une pièce isolante (1) rigidement
attelée à la partie mobile de l'électro-aimant, ladite première pièce magnétique (8)
elle-même, rigidement liée (en 7) à ladite pièce isolante, un ressort (4) qui constitue
ledit organe élastique de pression de contact et s'appuie, d'une part, sur la partie
inférieure de ladite première pièce magnétique (6), d'autre part, au fond d'une lame
(5) en matière amagnétique repliée en U montée coulissante dans ladite pièce isolante
(1), la seconde pièce magnétique (8) elle-même étant solidaire de la partie supérieure
de ladite lame (5), entre les branches de laquelle les deux dites pièces magnétiques
(6, 8) sont disposées en regard l'une de l'autre.
5. Contacteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite première pièce
magnétique (10) a la forme d'un U, tandis que ladite partie (llOc) de la pièce de
support de contact mobile a la forme d'une lame qui s'engage dans l'ouverture du U.
6. Contacteur selon la revendication 5, caractérisé en ce que lesdits organes de liaison
comportent : une première pièce isolante creuse ou porte-contact (9) rigidement attelée
à la partie mobile de l'électro-aimant et à l'intérieur de laquelle est fixée ladite
première pièce magnétique (10), une seconde pièce isolante (13) fermant l'extrémité
supérieure de la première pièce (9), et un ressort (14) qui constitue ledit organe
élastique de pression de contact et s'appuie, d'une part, sur ladite seconde pièce
isolante (13), d'autre part, sur une troisième pièce isolante (15) elle-même en appui
sur les extrémités de ladite pièce (11) de support de contact mobile, et que ladite
partie (110c) est située entre les deux dites extrémités.
7. Contacteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite seconde pièce
magnétique (17) est maintenue en appui, par ledit organe élastique (14), sur ladite
partie de ladite pièce (18) de support de contact mobile et forme un entrefer avec
ladite première pièce magnétique (19).
8. Contacteur selon la revendication 7, caractérisé en ce que lesdits organes de liaison
comprennent : une première pièce isolante creuse (9) ayant une portion inférieure
d'appui sur laquelle est fixée ladite première pièce magnétique (19), une deuxième
pièce isolante (13) fermant l'extrémité supérieure de la première pièce isolante (9),
et un ressort (14), qui constitue ledit organe élastique de pression de contact et
s'appuie, d'une part, sur ladite seconde pièce isolante (13), d'autre part, sur une
troisième pièce isolante (16), elle-même en appui sur ladite seconde pièce magnétique
(17).
9. Contacteur selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que ladite pièce (18)
de support de contact mobile est une lame formant pont de contact double coupure (180a
- 180b) comportant une partie centrale profilée en V, les deux dites pièces magnétiques
(17, 19) étant elles-mêmes en forme de lames comportant une partie centrale profilée
en V pour coopérer avec la précédente.
10. Contacteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'électro-aimant est
excité par un courant redressé pendant la phase de maintien.
11. Montage pour l'alimentation d'une charge, sa protection et la protection des lignes,
comportant, en combinaison, un organe contacteur selon l'une des revendications 1
à 10 et un organe de coupure et de limitation des courants de surcharge, en série
avec les contacts principaux de l'organe contacteur, dans lequel l'organe de limitation
limite les courants de crête à une valeur inférieure à cinquante fois le courant nominal
du contacteur.