[0001] La présente invention concerne un procédé pour conforter au moins une arche, une
arcade, une voûte ou une construction analogue.
[0002] Il se pose le problème de conforter une ou plusieurs constructions telles que les
arches d'un pont, qu'elles soient réalisées en maçonnerie, en béton, ou en d'autres
matériaux, notamment lorsque ces constructions sont en mauvais état ; il peut alors
s'agir aussi bien d'un confortement définitif, que d'un confortement temporaire, limité
à la durée des travaux de remise en état. Le même problème se pose lorsque l'on veut
par exemple accroître, définitivement ou temporairement, la capacité de charge d'un
ouvrage tel qu'un pont.
[0003] On connaît déjà divers procédés pour conforter des ouvrages du type indiqué ; ces
procédés utilisent généralement des structures métalliques, qui sont coûteuses, et
dont la mise en place est également coûteuse et longue, ce qui entraîne une perturbation
de longue durée de l'utilisation normale de l'ouvrage. De telles structures métalliques
de confortement, nécessairement visibles, ont généralement un effet esthétique déplorable
sur l'ouvrage ou la construction auquel elles sont appliquées, et elles nécessitent
au moins une certaine surveillance, et éventuellement un certain entretien, ne serait-ce
que des remises périodiques en peinture. Enfin, de telles structures ont l'inconvénient
d'obstruer nécessairement une partie de chaque arche à conforter, dont la hauteur
libre, en particulier, est forcément réduite.
[0004] Le procédé selon la présente invention est du type indiqué initialement, et il est
caractérisé en ce qu'il consiste essentiellement à préfabriquer une voûte relativement
mince, par exemple en béton armé, de profil adapté à celui de l'arche à conforter,
à la placer sous l'intrados de l'arche, à l'y maintenir de façon temporaire ou permanente,
puis à insérer, entre l'extrados de la voûte et l'intrados de l'arche, un remplissage
approprié, temporaire ou permanent, adapté pour transmettre des efforts de l'arche
à la voûte.
[0005] Le procédé de confortement selon la présente invention offre les avantages suivants
: il nécessite seulement la préfabrication d'une voûte en béton armé, puis sa mise
en place, qui sont des opérations relativement peu coti- teuses ; il ne nécessite
aucune intervention directe sur l'ouvrage à conforter, comme par exemple la fixation
d'armatures métalliques ; la voûte de confortement peut n'être pas nuisible à l'esthétique
de l'ouvrage ou de la construction, pourvu qu'elle soit sensiblement de la même couleur,
ce qui par exemple ne nécessite aucune disposition spéciale lorsque l'ouvrage lui-même
est en béton armé. La voûte et ses moyens de support ne nécessitent aucun entretien
et ils peuvent être mis en place en quelques heures, ce qui réduit considérablement
la durée nécessaire d'interruption du service de l'ouvrage, par exemple l'interruption
de la circulation sur ou en dessous du pont ; en raison de sa courte durée, la mise
en place de la voûte peut avoir lieu par exemple dans une période de faible utilisation
de l'ouvrage, par exemple la nuit.
[0006] Dans un mode d'exécution préféré du procédé de confortement selon la présente invention,
le remplissage inséré entre la voûte et l'arche est adapté pour permettre des déplacements
relatifs de la voûte et de l'arche.
[0007] Cette absence de solidarité entre l'arche et la voûte offre les avantages suivants
: elle permet un confortement provisoire de l'arche, la voûte utilisée à cet effet
pouvant être récupérée sans difficulté lorsque le confortement n'a plus de raison
d'être, et ladite voûte peut être ensuite réutilisée pour d'autres opérations de confortement
; d'autre part, l'absence de solidarité autorise des mouvements relatifs de l'arche
et de la voûte ; il peut s'agir de petits mouvements tangentiels d'origines diverses,
par exemple dus à des différences de dilatation thermique ou à des surcharges ; mais
il peut aussi s'agir de mouvements radiaux, la voûte pouvant être notamment rapprochée
plus ou moins de l'arche fixe, par exemple à l'aide de vérins placés en pied de voûte,
pour permettre à la voûte d'encaisser une fraction plus ou moins importante de la
charge totale de l'arche.
[0008] Le remplissage inséré entre la voûte et l'arche peut être formé, selon la présente
invention, au moins en partie par du coulis d'injection solidifiable et/ou au moins
en partie par un matériau stratifié dans la direction radiale ; ce matériau stratifié
comprend de préférence une couche de résine époxyde, adhérant à la voûte ou à l'arche,
ainsi qu'un ou plusieurs films lisses d'une matière synthétique souple, par exemple
une ou plusieurs feuilles minces de polyéthylène, séparées éventuellement les unes
des autres, et de la couche de résine, par des couches de lubrifiant, ou d'une substance
plus ou moins visqueuse.
[0009] Le procédé de confortement selon la présente invention est applicable par exemple
à la démolition et/ou à la reconstruction d'au moins une arche, une arcade, une voûte
ou une construction analogue ; dans cette application, la voûte placée sous l'intrados
de l'arche sert de platelage de protection pendant la démolition de l'arche et/ou
de coffrage ou d'appui pendant sa reconstruction.
[0010] La présente invention concerne également un coffrage pour la préfabrication de voûtes
en béton armé, notamment pour la mise en oeuvre du procédé de confortement précédemment
indiqué.
[0011] A titre d'exemples, on a décrit ci-dessous et illustré schématiquement au dessin
annexé plusieurs modes d'exécution de l'invention.
[0012] La figure 1 illustre schématiquement le confortement d'une arche de pont par le procédé
selon la présente invention.La figure 2 est une vue, en bout et en coupe partielle,
d'une partie d'un coffrage pour la préfabrication d'une voûte en béton armé, destinée
à la mise en oeuvre du procédé de confortement selon la présente invention. La figure
3 représente à plus grande échelle le détail III de la figure 2. La figure 4 est une
vue en perspective, avec arrachement partiel, de la voûte en béton armé de la figure
2, son extrados étant recouvert par un matériau stratifié, surmonté par une couche
de coulis d'injection. La figure 5 est une coupe selon la ligne V-V de la figure 4.
La figure 6 est un schéma illustrant différents modes de mise en place de la voûte
en béton armé en dessous d'une arche à conforter. La figure 7 est une vue partielle
montrant, en bout, la voûte en béton armé en position de confortement de l'arche.
La figure 8 est une vue partielle suivant la flèche VIII de la figure 7. La figure
9 montre à plus grande échelle le détail IX de la figure 7.
[0013] La figure 1 illustre schématiquement le confortement d'une arche 1, par exemple de
l'une des arches d'un pont en maçonnerie ou en béton armé, par le procédé selon la
présente invention : ce confortement est assuré par une voûte 2, relativement mince,
en béton armé dans l'exemple de réalisation considéré ; cette voûte 2 présente un
profil adapté à celui de l'arche à conforter, 1, sous l'intrados de laquelle elle
est placée et maintenue par des moyens dont deux formes de réalisation différentes
ont été illustrées respectivement à droite et à gauche de l'arche 1 ; à droite, le
pied de la voûte 2 repose, par exemple par l'intermédiaire de vérins ou de cales,
qui seront décrits ultérieurement en détail, sur un dé, 3, en béton ou en acier, fixé,
par des moyens quelconques, à la pile correspondante de l'arche 1, à une hauteur appropriée
au-dessus de sa fondation 4. Dans l'exemple de réalisation illustré sur la gauche,
le dé 3a n'est pas fixé à la pile correspondante de l'arche 1, mais repose sur sa
fondation 4a, ou une fondation spéciale, par l'intermédiaire d'un support de hauteur
appropriée, 3b, auquel, d'ailleurs, le dé 3a peut être intégré, notamment si le dé
3a et son support 3b sont constitués par une pièce unique de béton armé. La hauteur
du dé 3 ou du support 3b au-dessus de la fondation 4 ou 4a est choisie de manière
qu'il subsiste, entre l'intrados de l'arche 1 et l'extrados de la voûte 2, un intervalle
annulaire 5, dont la largeur radiale est très petite par rapport au diamètre de l'arche.
C'est dans cet intervalle qu'un remplissage approprié, dont une forme de réalisation
sera décrite ultérieurement, sera inséré de manière à supprimer tout vide entre l'arche
1 et la voûte 2, et à permettre ainsi la transmission d'efforts radiaux de la première
à la seconde.
[0014] La première phase de la mise en oeuvre du procédé de confortement selon la présente
invention est donc la préfabrication d'une voûte de profil adapté à celui de l'arche
à conforter ; dans le cas d'une voûte en béton armé, cette préfabrication peut être
réalisée par exemple à l'aide du coffrage réglable qui est illustré schématiquement
sur les figures 2 et 3.
[0015] Ce coffrage selon la présente invention comporte un châssis de base 6, qui repose
sur le sol par l'intermédiaire d'organes de hauteur réglable 7, par exemple des vérins,
des boites à sable, des coins, des clavettes ou des organes analogues. Le coffrage
comporte en outre des ensembles, parallèles et transversaux de sablières ; la vue
en bout de la figure 2 montre certaines des sablières, 8a à 8e, du premier ensemble
transversal le plus proche de l'extrémité représentée du coffrage, lequel comporte
d'autres ensembles analogues, situés dans des plans transversaux, parallèles à celui
de la figure 2. Les sablières de chaque ensemble transversal sont articulées les unes
au bout des autres, comme visible, sur la vue de détail de la figure 3, pour les sablières
8c et 8d, dont les extrémités sont réunies par l'intermédiaire d'une chape 9. Chaque
ensemble transversal de sablières, tel que celui représenté partiellement sur la figure
2, est supporté au niveau de ses articulations telles que 9, par des étais radiaux,
tels que 10, et des étais verticaux, tels que 11, dont certains au moins sont de longueur
réglable, et qui prennent tous appui sur le châssis de base 6 ; des étais horizontaux
12, qui peuvent être également de longueur réglable, peuvent être également prévus
pour réunir entre eux les étais 10 et 11. Tous les étais de longueur réglable sont
constitués par exemple par des vérins à vis. La vue de détail de la figure 3 montre
en outre que les sablières voisines, par exemple 8c et 8d, sont articulées par des
rotules 13, qui reposent sur le fond, 10a, de la fourche du vérin à vis, constituant
l'extrémité réglable de l'étai radial correspondant 10. Les sablières, qui peuvent
être en bois ou en métal, supportent d'autre part des pièces de bois, ou vaux, telles
que 14a à 14e (figure 2), ayant chacune une face plate, appliquée sur la sablière
correspondante, et une face opposée, incurvée de façon appropriée. Sur les ensembles
de vaux tels que 14a à 14e reposent des solives longitudinales telles que 15, supportant
elles-mêmes une peau de coffrage, en bois, en métal, en matière plastique...etc.,
désignée par 16. A une distance appropriée de ce coffrage intérieur, et notamment
de sa peau 16, est supporté, par des moyens non représentés, un coffrage extérieur,
qui peut être limité de façon à recouvrir seulement les parties dudit coffrage intérieur,
les plus inclinées sur l'horizontale, comme visible sur la partie droite de la figure
2. L'élément de coffrage extérieur qui y est représenté comprend également une peau
de coffrage 17, des solives longitudinales 18, et des éléments transversaux 19.
[0016] L'adaptation du coffrage intérieur qui vient d'être décrit, et notamment de sa peau
de coffrage 16, au profil de l'arche à conforter, résulte notamment du réglage des
longueurs des différents étais, tels que 10, 11 et éventuellement 12, ainsi que du
choix des dimensions et de la forme, notamment de la courbure de la surface externe
des vaux, tels que 14a à 14e. Après solidification du béton coulé sur le coffrage
intérieur et dans l'intervalle annulaire entre ce dernier et ses parties recouvertes
par le coffrage partiel extérieur, la voûte de béton armé, 2, repose par ses pieds,
tels que 2a, sur un support 21. Pour procéder au décintrage, il suffit alors d'abaisser
le châssis de base 6 en réduisant la hauteur des organes 7, par exemple des vérins,
de manière que la voûte 2 ne repose plus que sur ses supports tels que 21 ; ceux-ci
peuvent être munis par exemple d'organes de roulement permettant de transférer la
voûte 2 de sa position de moulage jusqu'au pied de l'ouvrage à conforter, ou tout
au moins jusqu'à son lieu de chargement sur un moyen de transport approprié pour la
transporter au pied de l'ouvrage.
[0017] Avant, et de préférence après le transport de la voûte préfabriquée au pied de l'ouvrage
à conforter, on applique sur l'extrados de ladite voûte un matériau stratifiés dont
une forme de réalisation va être décrite à l'aide des figures 4 et 5. Avant le dépôt
de ce matériau stratifiée on prépare l'extrados de la voûte préfabriquée en le nettoyant
par brossage et/ou ponçage, puis on applique directement sur l'extrados, par exemple
par pulvérisation au pistolet, ou par enduction au pinceau, une couche de résine époxyde,
22, présentant un coefficient de frottement superficiel très faible, et une épaisseur
moyenne de l'ordre de 0,30 mm ; pour constituer cette couche, on peut utiliser par
exemple le matériau UTAREP . 105 des Laboratoires UETTWILLER.
[0018] Par-dessus la couche de résine époxyde, 22, on dépose ensuite une couche très mince,
23, par exemple d'une graisse minérale, végétale ou synthétique, ou d'une substance
équivalente, plus ou moins visqueuse.
[0019] Par-dessus la couche de graisse 23, on dépose enfin une feuille de polyéthylène 24,
présentant par exemple une épaisseur de 0,45 mm ; cette feuille peut être par exemple
du POLYANE BTP de POLYANE ISOCHANTIER. Il est essentiel que cette feuille de polyéthylène
soit imperméable dans la direction radiale pour le coulis d'injection qui sera mentionné
ultérieurement, et cela sur toute 7a surface de l'extrados de la voûte 2 ; par suite,
dans le cas d'une voûte de grandes dimensions, cette feuille pourra être constituée
par plusieurs les juxtaposés, dont les bords sont soudés ou collés entre eux de façon
à assurer l'imperméabilité pour le coulis d'injection. Dans l'exemple de réalisation
considéré, une seconde couche de graisse, 25, par exemple identique à la couche 23
précédemment décrite, est déposée par-dessus la feuille de polyéthylène 24. Bien entendu,
le matériau stratifié qui vient d'être décrit pourrait comporter plusieurs feuilles
de polyéthylène telles que 24, séparées par un nombre approprié de couches de graisse
telles que 23 et 25. Ces dernières sont aussi facultatives.
[0020] La voûte préfabriquée, dont l'extrados a été recouvert avec le matériau stratifié
précédemment décrit, peut être alors mise en place par l'un des deux procédés suivants,
qui vont être décrits à l'aide de la figure 6 :
1°) Les dés 3 sont tout d'abord mis en place par l'une des deux techniques illustrées
sur la figure 1 et précédemment indiquées (sur la figure 6, on a supposé qu'ils sont
fixés directement à la pile correspondante du pont, comme sur la partie droite de
la figure 1). Avec des engins de levage appropriés, qui peuvent prendre appui sur
le sol et/ou éventuellement sur l'ouvrage lui-même, si sa résistance est suffisante,
on lève verticalement, suivant la flèche F1 , la voûte préfabriquée dont l'extrados est recouvert par le matériau stratifié précédemment
décrit, jusqu'à ce que ses deux pieds, tels que 2a, se trouvent sensiblement au niveau
des faces supérieures des deux dés correspondants, 3. A l'aide des appareils de levage
précédemment mentionnés, on communique alors à la voûte 2 un mouvement de translation
horizontal, suivant la flèche F2, qui l'amène en dessous de l'arche 1 à conforter,
dans la position illustrée en vue de face sur la figure 1.
2°) A titre de variante, la voûte préfabriquée 2, recou- verte par le matériau stratifié,
est déposée au pied de l'ouvrage sur une voie de roulement 26, s'étendant jusqu'en-dessous
de l'arche à conforter 1 ; avant la mise en place des dés tels que 3, la voûte 2 est
déplacée horizontalement par roulemént ou glissement sur la voie 26, suivant la flèche
F3, de façon à être amenée en dessous de l'arche 1 ; elle est alors levée jusqu'au
niveau de l'arche 1 par des appareils de levage appropriés, suivant la flèche F4,
et maintenue à hauteur correcte par lesdits appareils pendant la pose des dés, 3,
destinés à la supporter.
[0021] Avant la mise en place de la voûte préfabriquée, il est éventuellement possible de
préparer l'intrados de l'arche 1, notamment en la nettoyant par brossage et/ou ponçage,
et éventuellement en la piquetant, pour favoriser l'accrochage du coulis d'injection,
dont la pose va maintenant être décrite.
[0022] Les figures 7 et 8 montrent à plus grande échelle le mode de fixation d'un dé 3,
du type représenté à droite de la figure 1. On voit notamment que le dé, 3, est fixé
à la pile correspondante de l'arche 1 par des barres de précontrainte 27, chacune
ayant une extrémité traversant ou scellée dans la pile correspondante de l'arche 1,
tandis que son autre extrémité traverse un perçage du dé 3 et présente, sur la face
dégagée de celui-ci, un filetage, sur lequel peut être vissé un écrou tel que 28,
éventuellement avec interposition d'une plaque de serrage (non représentée). Les barres
de précontrainte 27 pourraient aussi être remplacées par des câbles de précontrainte.
Les faces en regard du dé, 3, et du pied correspondant, 2a, de la voûte 2 sont armées
par des plaques d'acier 29 et 30, destinées à assurer une bonne répartition des efforts.
Chaque plaque telle que 29 peut notamment faciliter le roulement ou le glissement
de la voûte préfabriquée 2 sur la voie 26 (figure 6). Dans le mode d'exécution illustré
à grande échelle sur les figures 7 et 8, les dés tels que 3 sont fixés à l'arche 1
dans des positions telles qu'il subsiste, entre les plaques d'acier 29 et 30, un intervalle
dans lequel sont disposés des vérins à action.verticale, 31, dont le rôle sera expliqué
ultérieurement ; le nombre et la disposition desdits vérins le long de chacun des
dés tels que 3 sont choisis pour assurer la stabilité de la voûte 2. Comme on l'a
déjà indiqué, un intervalle annulaire étroit, 5, subsiste alors entre l'intrados de
l'arche 1 et l'extrados de la voûte 2, recouvert par le matériau stratifié ; lors
de la fabrication, des tuyaux, généralement métalliques, tels que 32, ont été noyés
par exemple dans les pieds 2a de la voûte 2, de façon à déboucher dans l'intervalle
annulaire 5. La largeur radiale de ce dernier est alors ajustée à une valeur prédéterminée
par l'action des vérins 31 et l'on procède ensuite au calfeutrement des extrémités
de l'intervalle annulaire 5, sur les faces frontales de l'arche 1 et de la voft- te
2, qui se trouvent respectivement dans les mêmes plans ; ce calfeutrement peut être
réalisé par tous moyens appropriés, par exemple au moyen de planches et/ou de mortier
de ciment. On procède alors à l'injection d'un coulis solidifiable à travers les tubes
tels que 32 ; ce coulis, qui peut être du type S.T.U.P. ou L.S.P.I., vient remplir
l'intervalle annulaire 5, rendu étanche par le calfeutrement. La pression d'injection
a une valeur choisie pour que, après solidification du coulis, la voûte 2 encaisse
éventuellement une partie au moins de la charge de l'arche 1. On comprend que la couche
de coulis solidifié (qui a été désignée par 33 sur les figures 4 et 5) remplit toutes
les inégalités de l'intrados de l'arche à conforter et assure sa continuité avec l'extrados
de la voûte 2, ou tout au moins avec la couche la plus externe, 25, du matériau stratifié,
qui la recouvre. Enfin, la voûte 2 est serrée contre l'arche 1 par l'action des vérins
31, prenant appui sur les dés 3, de manière à assurer une bonne transmission des charges
de l'arche 1 à la voûte 2, par l'intermédiaire du remplissage constitué par la superposition
du matériau stratifié 22 à 25 et de la couche 33 de coulis solidifié.
[0023] Les charges, généralement variables au cours du temps, qui sont appliquées à l'arche
1, confortée par la voûte 2, peuvent cependant produire une certaine réduction de
la pression de serrage de la voûte contre l'arche. Cette pression de serrage peut
être rétablie à sa valeur initiale en faisant agir les vérins 31 et/ou en réinjectant,
sous une pression déterminée, du coulis solidifiable, par l'intermédiaire des tuyaux
32.
[0024] Pour certaines applications, il est possible d'interposer entre les vérins 31 (figure
8) des cales telles que 34, en béton, en bois ou en acier. Dans ce cas, après avoir
réduit la hauteur des vérins 31, de manière que la voûte 2 ne soit plus supportée
que par les cales telles que 34, il est possible de récupérer les vérins 31 pour d'autres
usages. Dans ce cas, le rétablissement éventuel de la pression de serrage nécessite
soit la remise en place des vérins 31, soit la réinjection de coulis solidifiable.
[0025] Le procédé de confortement d'une arche de pont, qui vient d'être décrit, offre l'important
avantage de permettre la suppression éventuelle du confortement, dans le cas notamment
où les pieds, tels que 2a, de la voûte 2 reposent sur des vérins, tels que 31 ; après
enlèvement des cales telles que 34, il suffit en effet de réduire la hauteur des vérins
31 pour que la voûte descende légèrement en dessous de l'arche 1 ; la séparation s'effectue
en général au niveau de la couche de graisse 25 (figures 4 et 5), la couche de coulis
solidifiable restant adhérente à l'intrados de l'arche 1, tandis que le matériau stratifié,
ou tout au moins ses couches 22à24, suivent le mouvement de descente de la voûte 2
; cette dernière peut être évidemment réutilisée pour conforter une autre arche de
mêmes dimensions, grâce à la répétition des opérations de mise en place précédemment
décrites.
[0026] La présente invention n'est pas limitée aux modes d'exécution précédemment décrits.
Elle englobe toutes leurs variantes. Le procédé de confortement selon la présente
invention est particulièrement intéressant lorsqu'il est nécessaire de procéder à
la démolition et/ou à la reconstruction d'au moins une arche d'un ouvrage tel qu'un
pont ; dans ce cas, en effet, la voûte placée sous l'intrados de l'arche peut servir
de platelage de protection pendant la démolition de l'arche, ce qui évite toute interruption
du service, notamment de la circulation en dessous de l'arche pendant l'opération
de démolition. Dans le cas de la reconstruction de l'arche, notamment par bétonnage,
la voûte préfabriquée peut servir de coffrage, ou encore d'appui, notamment pour un
coffrage. Le procédé selon la présente invention est applicable pour conforter des
voûtes de formes quelconques, telles que par exemple des coupoles ou des constructions
analogues. Le remplissage inséré entre l'extrados de la voûte préfabriquée et l'intrados
de l'arche à conforter peut être réalisé de telle façon que le matériau stratifié
(22 à 25 sur les figures 4 et 5) soit appliqué sur l'intrados de l'arche à conforter,
tandis que le coulis est injecté entre ce matériau stratifié et l'extrados de la voûte
préfabriquée. Bien entendu, la voûte préfabriquée peut être allégée par des vides
intérieurs ; pour conforter une arche de grande profondeur, on peut utiliser plusieurs
voûtes préfabriquées, juxtaposées les unes à la suite des autres.
[0027] La vue de détail de la figure 9 montre que l'étanchéité de l'espace d'injection,
5, du coulis solidifiable peut être notablement améliorée en prévoyant des couches
d'une colle appropriée, d'une part (couche 35),entre la collerette 32a de chaque tuyau
d'injection de coulis, 32, et la feuille de polyéthylène 24, et, d'autre part (couche
36), entre chaque bord inférieur, 24a, de ladite feuille 24, et le pied correspondant
de la voûte 2 ou la tranche de la plaque d'acier 29.
1. Procédé pour conforter au moins une, arche, une arcade, une voûte ou une construction
analogue, caractérisé en ce qu'il consiste essentiellement à préfabriquer une voûte
(2) relativement mince, par exemple en béton armé, de profil adapté à celui de l'arche
(1) à conforter, à la placer sous l'intrados de l'arche (1), à l'y maintenir de façon
temporaire ou permanente, puis à insérer entre l'extrados de la voûte (2) et l'intrados,
un remplissage approprié (5), temporaire ou permanent, adapté pour transmettre des
efforts de l'arche (1) à la voûte (2).
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le remplissage (5) inséré
entre la voûte (2) et l'arche (1) est adapté pour permettre des déplacements relatifs
de la voûte (2) et de l'arche (1).
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
le remplissage (5) inséré entre la voûte (2) et l'arche (1) est formé au moins en
partie par du coulis d'injection solidifiable (33).
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que
le remplissage (5) inséré entre la voûte (2) et l'arche (1) est formé au moins en
partie par un matériau stratifié dans la direction radiale, et comprenant au moins
une couche de résine époxyde (22), adhérant à la voûte (2) ou à l'arche (1), ainsi
qu'un ou plusieurs films lisses (24) d'une matière synthétique souple, par exemple
une ou plusieurs feuilles minces de polyéthylène, séparées éventuellement les unes
des autres et de la couche de résine (22), par des couches de lubrifiant (23, 25),
ou d'une substance plus ou moins visqueuse.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que, le matériau stratifié
(22-25) étant en tous points imperméable au coulis d'injection, grâce à une feuille
(24) de matière synthétique d'une seule pièce, ou formée par soudage ou collage de
plusieurs lés juxtaposés, on injecte du coulis solidifiable (33) entre, d'une part,
le matériau stratifié (22-25), appliqué sur l'extrados de la voûte (2), et, d'autre
part, l'intrados de l'arche (1).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que,
après mise en place du remplissage (5), notamment du coulis d'injection (33), la voûte
(2) est serrée contre l'arche (1), par l'action de vérins (31) prenant appui par exemple
sur les supports (3, 3a) de ladite voûte (2), de manière que la voûte encaisse au
moins une partie de la charge de l'arche, lesdits vérins (31) permettant d'ajuster
ultérieurement la pression d'appui de l'arche (1) sur la voûte (2), ou bien étant
remplacés ensuite par des cales ajustées (34).
7. Procédé selon l'une quelque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que, la
voûte (2) étant maintenue sous l'intrados de l'arche (1) par des supports appropriés
(3, 3a), on injecte le coulis solidifiable (33) sous une pression appropriée pour
que, après solidification du coulis (33), celui-ci assure une répartition parfaite
des efforts de l'arche (1) sur la voûte (2).
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que les moyens d'injection
(32) du coulis sont maintenus en place pour permettre de rétablir ou d'augmenter ultérieurement
la pression d'appui de l'arche (1) sur la vofl- te (2), en réinjectant du coulis.
9. Application du procédé selon la revendication 2 à la démolition et/ou à la reconstruction
d'au moins une arche, une arcade, une voûte ou une construction analogue, la voûte
(2) placée sous l'intrados de l'arche (1) servant de platelage de protection pendant
la démolition de l'arche et/ou de coffrage ou d'appui pendant sa reconstruction.
10. Coffrage pour la préfabrication de voûtes en béton armé, notamment pour la mise
en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé
en ce qu'il comporte un châssis de base (6), reposant sur le sol par l'intermédiaire
d'organes (7) de hauteur réglable pour le décintrage, des ensembles parallèles et
transversaux de sablières (8a-8e), articulées les unes au bout des autres, et supportées,
au niveau de leurs articulations (9),par des étais (10, 11, 12) de longueur réglable,
prenant appui sur le châssis de base (6), un coffrage intérieur, formé essentiellement
par des solives longitudinales (15) supportées par les ensembles transversaux de sablières
(8a...8e), par l'intermédiaire de pièces (14a,..14e) profilées de manière que ledit
coffrage intérieur soit adapté, pour un réglage approprié des longueurs des étais
(10, 11, 12), à l'intrados de la voûte (2) à préfabriquer, ainsi qu'un coffrage extérieur
(19), supporté à une distance appropriée au-dessus des parties du coffrage intérieur,
les plus inclinées sur l'horizontale.