[0001] L'invention concerne une batterie de fours à coke et un procédé pour la réparation
de batteries anciennes.
[0002] Les batteries de fours à coke se composent (voir en coupe transversale sur la figure
1) d'une partie centrale 1 de distillation de la houille, d'une partie avant 2 ou
machinerie et d'une partie arrière 3 de sortie du coke.
[0003] La partie centrale 1 se compose essentiellement d'une structure en briques réalisée
sur une embase 4 et comprenant en 5 un régénérateur et en 7 une disposition alternée,
dans le sens longitudinal, de cellules de fours 8 et de piédroits 9 (voir figure 2).
[0004] Les cellules de fours 8 sont destinées à contenir la houille à distiller et comportent
des orifices supérieurs 10 pour le chargement des cellules en houille par l'intermédiaire
des trémies 11 d'une enfourneuse 12 (dans le cas d'un enfournement par gravité).
[0005] Les piédroits 9 sont divisés de l'avant de la batterie et vers l'arrière par une
succession d'entretoises 13 délimitant des carneaux 14 alimentés en air et en gaz
de façon que la chaleur dégagée par la combustion du gaz produise la distillation
de la houille des cellules de fours 8 adjacentes.
[0006] La partie avant 2 se compose d'une défourneuse 15, mobile longitudinalement à la
batterie de fours sur des rails 15
1, cette défourneuse étant pourvue d'un bélier 15
2, mobile dans le sens de la flèche F, afin de pénétrer par l'orifice avant 8
2 de la cellule de fours en regard pour pousser le saumon de coke hors de cette cellule
par l'orifice arrière 8
1.
[0007] Le déplacement de la défourneuse 15 sur les rails 15
1 permet donc de placer le bélier 15
2 en regard des diverses cellules de fours pour les décharger après distillation de
la houille.
[0008] Cette partie avant 2 comprend également, comme cela est représenté sur la figure
1, un collecteur 16 du gaz produit lors de la distillation de la houille, ce gaz étant
amené à ce collecteur par une colonne montante 16
1 et un barillet 16
2.
[0009] La partie arrière de la batterie de fours à coke comprend un guide-coke 17 déplaçable
longitudinalement sur des rails 17
1 afin de se placer devant l'orifice arrière 8
1 de la cellule de four 8 à défourner,et un wagon à coke 18, mobile longitudinalement
à la batterie sur des rails 18
1 afin que, lors du défournement d'une cellule de fours 8 par le bélier 15
2, le saumon de coke se dépose en une couche d'épaisseur uniforme sur le wagon à coke
18 qui se déplace en synchronisme avec la chute du coke.
[0010] Cette partie arrière 3 comprend également un quai à coke 19 sur lequel est déversé
le coke du wagon 18 pour son refroidissement après extinction.
[0011] Les carneaux 14 des piédroits sont alimentés en air et en gaz en cycles alternés,
l'alimentation en air s'effectuant par l'intermédiaire des cellules du régénérateur
afin que l'air alimentant la moitié des carneaux soit chauffé par les cellules du
régénérateur qui ont, au cycle précédent, été chauffées par les fumées résultant de
la combustion du gaz.
[0012] Les piédroits 9, alternés avec les cellules de fours 8, sont réalisés suivant un
mode de construction qui est représenté sur la figure 2 en coupe horizontale suivant
A-A de la figure 1 et sur la figure 3 en perspective.
[0013] Les piédroits 9, séparant les cellules de fours 8, sont réalisés par une construction
en briques entourée par un encadrement vertical métallique 21, tandis que les extrémités
arrière 8
1 des cellules 8 sont obturées par des portes 22 qui sont ouvertes lors du défournement
du saumon de coke.
[0014] Cette construction des piédroits se compose de lits superposés de briques 23
1, 23
2, 23
3, etc... qui, pour constituer les cloisons latérales 24 séparant les carneaux des
cellules de fours, se composent chacun de panneresses 25 et de boutisses 26, les panneresses
25 étant disposées à hauteur des carneaux 14, alors que les boutisses 26 prolongent,
pour un même lit, une entretoise sur deux.
[0015] En outre, les deux panneresses jointives d'un même lit ont leur plan de joint situé
au milieu des faces d'extrémité de boutisses des lits supérieur et inférieur, si bien
que le plan de joint 27 de deux panneresses jointives d'un lit est situé verticalement
au milieu de la largeur des faces d'extrémité des deux boutisses 26 des lits inférieur
et supérieur (voir figures 3).
[0016] Or, les batteries de fours à coke connues présentent souvent, après quelques années
d'exploitation, des dégradations des parois 24 que ce soit du côté arrière (côté coke)
ou du côté avant (côté machine), ces dégradations s'établissant sur une longueur correspondant
à plusieurs carneaux 14.
[0017] Ces dégradations, qui se présentent sour la forme de briques écaillées, de joints
dégarnis ou de fissures à hauteur des joints ou dans les briques, sont dues à la répétition
des chocs thermiques, à la déformation des montants des cadres d'armature 21 et à
la dilatation différente de certaines parties de la construction qui sont soumises
à des régimes de températures différents.
[0018] On s'efforce de pallier ces dégradations en regarnissant les joints ouverts, en pulvérisant
un produit réfractaire sur les parois ou en procédant au voilage des fours, à l'aide
d'un air sous pression chargé de fines poussières, à prise céramique, afin de boucher
les petites fissures.
[0019] Il arrive cependant un moment où la fréquence des interventions nécessaires est telle
que, loin de remédier aux dégradations, on les aggrave encore par la répétition des
chocs thermiques et en outre l'inflammation des fuites de gaz à hauteur des portes
ou au travers des fissures des parois crée des surchauffes et aggrave les déformations
des montants des cadres 21 en facilitant ainsi la création des fissures ou leur élargissement.
[0020] On finit par se trouver engagé dans un processus de dégradations qui se nourrissent
elles-mêmes et il est alors nécessaire de reconstruire les têtes des piédroits sur
une longueur correspondant à plusieurs carneaux du côté coke et du côté machine.
[0021] Souvent d'ailleurs, l'intervention qui s'impose est plus importante du côté coke
que du côté machine en raison de l'effet d'abrasion du coke lors de son défournement
et de l'échauffement des parties métalliques qu'il provoque.
[0022] La reconstruction des têtes de piédroits s'effectue de la manière suivante :
On descend vers 1000° la température des piédroits 9 à réparer et celle des piédroits
adjacents, on coupe le chauffage sur les carneaux 14 qui doivent être démolis et reconstruits,
on mure les cellules de fours 8 concernées par les piédroits à réparer au-delà de
la réparation à effectuer par rapport à l'extrémité du four, on garnit de protections
thermiques les parois dont les carneaux sont maintenus en chauffage et on démolit
les carneaux à réparer en respectant les règles de l'art, c'est-à-dire en protégeant
les entrées d'air et de gaz contre la chute des gravats.
[0023] Si les réparations comportent celle de la couverture, on démolit également les voutes
et couverture correspondant aux piédroits à réparer, sinon on procède, avant la démolition
des carneaux, au soutènement des voutes ou à leur suspension.
[0024] La reconstruction des extrémités des carneaux s'effectue alors soit à l'identique,
comme représenté sur les figures 2 et 3, soit de la manière représentée sur les figures
4 et 5.
[0025] Suivant la première méthode, on est amené à encastrer, à raison d'une assise sur
deux, des panneressses neuves froides entre des boutisses anciennes chaudes et, par
exemple en supposant que la réparation s'effectue jusqu'à hauteur de la ligne 29 de
la figure 3, on est amené à encastrer des panneresses neuves et froides 25
1 entre des boutisses anciennes et chaudes 26
1.
[0026] Cependant, l'extrémité de piédroit neuve et froide subit des efforts de dilatation
au cours de sa montée en température et elle a tendance à bouger horizontalement et
surtout verticalement alors que la partie ancienne chaude ne se dilate plus et donc
ne bouge pas.
[0027] Il apparaît alors de nouvelles fissures dans les encastrements.
[0028] Pour éviter ces fissures, il conviendrait que chaque brique encastrée prenne sa dilatation
sur elle-même en comprimant le liant sans que sa dilatation ne réagisse sur la brique
neuve qui se trouve au-dessus.
[0029] Il n'en est pas ainsi et les dilatations s'ajoutent les unes aux autres si bien que
les briques encastrées subissent des contraintes dues au cumul des dilatations élémentaires.
[0030] Suivant la seconde méthode (voir figures 4 et 5), on coupe les parois 24 selon un
plan vertical 30, perpendiculaire à la paroi et ce du haut en bas des parois, ce plan
vertical passant par le milieu des boutisses 26
2 de ce plan.
[0031] On démolit l'extrémité du piédroit concerné, puis on procède à sa reconstruction,
la partie ancienne chaude et la partie neuve froide étant reliées par un joint vertical
lisse qui permet alors le glissement vertical de la partie neuve par rapport à la
partie ancienne au cours de sa dilatation.
[0032] L'étanchéité de ce plan de joint est assurée par l'application de produits réfractaires.
[0033] Cette deuxième méthode présente cependant des inconvénients importants et notamment
le sciage du piédroit ne va pas sans ébranler l'ensemble qui est un assemblage complexe
de briques liées entre elles par des sortes de tenons et mortaises.
[0034] Or, cet ébranlement risque de nuire gravement à la solidité de la partie conservée
du piédroit et ce d'autant plus qu'il s'agit d'une construction qui n'est plus en
parfait état.
[0035] En outre, cette seconde méthode conduit à affaiblir les boutisses 26
2 dont la largeur est diminuée de moitié à hauteur du plan de joint 30, tandis qu'il
est très difficile d'obtenir un joint vertical de glissement qui soit étanche et d'éviter
en conséquence la fuite de gaz vers le carneau ou de fumée vers la cellule, ce qui
entraîne à nouveau la détérioration rapide des parois et la nécessité d'un entretien
suivi important et délicat.
[0036] Ainsi le brevet britannique n° 2.050.586 décrit un procédé de réfection consistant
à scier verticalement la partie endommagée au droit de l'une des faces latérales des
boutisses ; les panneresses adjacentes sont donc coupées suivant le plan de joint,
et la partie de panneresse conservée est assemblée avec une brique de réfection pourvue
d'une languette de recouvrement interne.
[0037] Il est également connu par le brevet français n° 2.304.660 de réaliser un plan de
joint vertical le long d'un alignement vertical de l'une des faces latérales des boutisses
et à mettre en place des briques moulées de raccordement qui formeront la séparation
des deux carneaux adjacents au plan de joint. On ne retrouve pas, à hauteur du plan
de joint, de panneresses jointives.
[0038] La présente invention a notamment pour but de remédier à ces inconvénients et concerne
à cet effet une batterie de fours à coke comprenant une structure en briques assemblées
par un liant et disposée au-dessus d'un régénérateur. cette structure délimitant,
dans le sens longitudinal de la batterie, une succession alternée de cellules de fours
contenant la houille à distiller et de piédroits alimentés en air et gaz pour aue
la chaleur dégagée par la combustion du gaz assure la cokéfaction de la houille introduite
dans les cellules, les cellules (ou fours) étant pourvues à leur extrémité supérieure
d'orifices de chargement des cellules en houille à distiller, à leur extrémité arrière
d'un orifice pour le déchargement du coke vers un guide-coke et un wagon à coke et
à leur extrémité avant d'un orifice pour le passage d'un bélier pour le défournement
du saumon de coke par l'orifice arrière, chaque piédroit étant divisé intérieurement
et verticalement en carneaux par des entretoises, tandis que les parois des piédroits
constituant également les parois des cellules de fours adjacentes sont constituées
par un empilage de lits horizontaux de briques appareillées avec tenons et mortaises,
chaque lit comprenant des panneresses disposées à hauteur des carneaux et des boutisses
prolongeant une entretoise sur deux de façon que deux boutisses d'un même lit soient
séparées par deux panneresses jointives assemblées à hauteur d'une entretoise dépourvue
de boutisses, les lits empilés étant par ailleurs réalisés de manière que le joint
de deux panneresses jointives d'un lit soit situé entre deux boutisses des lits adjacents
supérieur et inférieur, batterie de fours caractérisée en ce que les parois des piédroits
constituant également les parois des cellules de fours présentent. à proximité d'au
moins une de leurs extrémités adjacentes aux ouvertures avant et arrière des cellules
de fours, un plan de joint vertical établi le long d'un alignement vertical de l'une
des faces latérales des boutisses, les deux panneresses jointives des lits supérieur
et inférieur à ceux contenant ces boutisses étant l'une allongée, l'autre raccourcie
de sorte que leur joint d'assemblage se trouve dans ledit plan de joint vertical.
[0039] Suivant une autre caractéristique de l'invention, le plan de ioint d'assemblage se
trouvant dans le plan vertical est un assemblage à plat joint à rainures et ionc intermédiaire
vertical.
[0040] Suivant une autre caractéristique de l'invention, le jonc de l'assemblage à plat
ioint est rectiligne et constitué par un élément indépendant des panneresses et boutisses
et se loge, avec interposition d'un liant, dans des rainures verticales formées dans
les faces des extrémités de ces panneresses et les faces latérales de ces boutisses,
en regard.
[0041] Suivant une autre caractéristique de l'invention, le jonc est constitué d'éléments
en matériau réfractaire (silice ou silico-alumineux) dont la longueur est supérieure
à l'épaisseur d'un lit de panneresses et boutisses.
[0042] Suivant une autre caractéristique de l'invention, le plan de ioint vertical est établi
à hauteur de la deuxième entretoise des niédroits comptée à partir des extrémités
avant et/ou arrière de ces piédroits.
[0043] L'invention est représentée. à titre d'exemple non limitatif, sur les dessins ci-ioints.
dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe transversale schématiaue d'une batterie de fours
à coke.
- la figure 2 est une coupe suivant A-A dans un plan de joint de la figure 1.
- la figure 3 est une vue en perspective partielle d'un piédroit de type connu,
- les figures 4 et 5 représentent en coupe horizontale au niveau d'un ioint entre
lits et en perspective un mode de réparation connu des piédroits de batterie de fours
à coke,
- la figure 6 est une vue en perspective d'un piédroit conforme à l'invention,
- la figure 6 bis est une vue en perspective d'un piédroit conforme à une variante
de l'invention,
- la figure 7 est une vue de dessus du piédroit de la figure 6,
- la figure 8 est une coupe suivant B-B de la figure 6,
- la figure 9 est une coupe suivant C-C de la figure 8.
[0044] La présente invention a en conséquence pour but la réalisation d'une batterie de
fours à coke neuve ou la réparation de batteries anciennes qui permettent d'éviter,
ou tout au moins de réduire de manière importante, les effets néfastes résultant des
variations de températures et qui se traduisent par la détérioration des fours (fissurations
des joints ou des briques, dégarnissaee des joints, etc...).
[0045] La présente invention permet, en outre, la mise en oeuvre de matériaux de nature
différente présentant des caractéristiques différentes concernant notamment la résistance
aux chocs thermiques ou la résistance aux températures élevées, de façon à augmenter
la fiabilité de la construction.
[0046] Par ailleurs, la présente invention permet de faciliter la construction et la réparation
des batteries de fours, ainsi que de conserver un joint étanche à hauteur des parties
de fours soumises à des conditions de températures différentes et donc susceptibles
de se déplacer l'une par rapport à l'autre.
[0047] Sur les figures 6 et 7, on a représenté l'un des piédroits 9 d'une batterie de fours
à coke conforme à l'invention, ces piédroits étant alternés avec les cellules de fours
8, comme cela est représenté sur la figure 2.
[0048] Ces piédroits sont divisés de l'avant vers l'arrière, par les entretoises 31 délimitant
les carneaux 32, les parois latérales 33 de ces piédroits, qui constituent également
les parois des cellules de fours adjacentes 8, étant réalisées par un empilage vertical
de lits horizontaux 34
1, 34
2, 34
3 réalisés chacun à l'aide de panneresses 35 et de boutisses 36 assemblées par un liant.
[0049] Pour chaque lit, deux boutisses consécutives 36 sont séparées par deux panneresses
jointives, tandis que de chaque lit aux lits adjacents inférieur et supérieur, le
plan de jonction 38 de deux panneresses jointives est situé au milieu de la face d'extrémité
des boutisses des lits adjacents supérieur et inférieur.
[0050] Cependant, conformément à l'invention, cette construction est modifiée à proximité
de l'une ou des deux extrémités de piédroits, de façon à établir un plan de joint
qui dans l'exemple représenté est situé dans un plan vertical 39.
[0051] A cet effet, à hauteur de ce plan de joint vertical 39, les panneresses 35 1, disposées
à l'opposé de ce plan 39 par rapport à l'extrémité adjacente du piédroit, présentent
une longueur telle qu'une de leurs faces d'extrémités est située dans ce plan de joint
39.
[0052] De même, les panneresses en regard 352, qui sont situées du côté de l'extrémité adjacente
du piédroit par rapport à ce plan 39, sont raccourcies d'une longueur correspondante
de façon qu'une de leurs faces d'extrémités soit également située dans ce plan 39.
[0053] Ce plan 39 est ainsi, dans l'exemple représenté, situé à hauteur d'un alignement
vertical d'une face latérale des boutisses 36 et du côté du bord latéral de ces boutisses
qui est dirigé vers l'extrémité du piédroit, comme cela se remarque sur les figures
6 et 7. Le plan de joint 39 pourra également être situé, si désiré, en 39
1 du côté opposé des boutisses 36.
[0054] Conformément à l'invention, il est également prévu de réaliser, à hauteur de ce plan
de joint vertical 39, un assemblage 40 à plat joint à rainures et jonc intermédiaire
vertical qui permet aux deux parties de ce piédroit, situées de part et d'autre du
plan 39, de se déplacer verticalement en fonction des conditions de température auxquelles
elles sont soumises, tout en conservant un joint étanche.
[0055] Comme cela est représenté sur les figures 8 et 9, un jonc 41 de cet assemblage 40
est rectiligne et constitué par un élément indépendant, dans l'exemple de section
carrée. Ce jonc 41 est logé avec interposition d'un liant 42, dans des évidements
43 de forme correspondante, à profil en V sur le mode de réalisation illustré à la
figure 8, qui sont formés verticalement en regard l'un de l'autre dans les faces d'extrémités
des panneresses ou les faces latérales des boutisses et déterminant ainsi des rainures
verticales. Ce jonc, ainsi que les évidements pourront être de formes géométriques
diverses.
[0056] En outre, conformément à l'invention, ces joncs 41 sont d'une longueur supérieure
à l'épaisseur d'un lit 34
1, 34
2, 34
3, etc..., c'est-à-dire supérieure à l'épaisseur d'une panneresse ou d'une boutisse
et sont disposés de manière qu'un jonc 41, situé à hauteur d'un lit, dépasse par ses
extrémités dans les lits adjacents supérieur et inférieur et de préférence sur la
moitié de la hauteur de ces lits adjacents. Dans ce cas, la longueur d'un jonc est
donc égale au double de l'épaisseur de chaque lit.
[0057] En outre, ce plan de joint 39 est de préférence réalisé à hauteur de la deuxième
entretoise 31 comptée à partir de l'extrémité adjacente du piédroit.
[0058] Ainsi, ce plan de joint 39 est disposé entre les zones qui, lors du fonctionnement
de la batterie, sont soumises à des conditions de températures différentes résultant
par exemple de l'action plus importante de la température de l'air ambiant sur les
extrémités des piédroits ou du refroidissement plus important des extrémités des piédroits
lors du défournement des cellules de fours adjacentes.
[0059] Egalement, par cette construction et pour augmenter la fiabilité de la batterie de
fours à coke, la partie intérieure du piédroit par rapport au plan de joint 39 pourra
être réalisée à l'aide d'un matériau siliceux résistant bien aux hautes températures
mais moins bien aux chocs thermiques alors que, au contraire, la partie du piédroit
située vers son extrémité par rapport à ce plan 39 sera réalisée à l'aide d'un matériau
résistant moins bien aux hautes températures mais mieux aux chocs thermiques (silico-alumineux
ou autre).
[0060] Afin de faciliter la mise en place des panneresses à hauteur du plan de joint vertical
39 et afin également d'augmenter la solidité latérale de la construction, les boutisses
36 pourront comporter des butées 44 pour le positionnement des panneresses les plus
courtes 35
2 venant s'appliquer contre elles.
[0061] Suivant la présente invention, il a également été conçu un procédé permettant de
réaliser un tel joint vertical 40 dans les piédroits de batteries de fours à coke
anciennes.
[0062] Dans ce cas, on démolit chaque piédroit concerné jusqu'au plan vertical 39 à réaliser,
c'est-à-dire juste en amont d'une entretoise par rapport à l'extrémité adjacente du
four.
[0063] Dans le premier carneau conservé 32
1, dont le chauffage est arrêté, on met en place des panneresses plus longues 35
1 à la place des panneresses existantes, ces panneresses étant dimensionnées de façon
que leur face d'extrémité dirigée vers l'extrémité du piédroit soit située à hauteur
de ce plan 39, c'est-à-dire dans le prolongement des faces latérales des boutisses
constituant les lits adjacents supérieur et inférieur.
[0064] Dans la face d'extrémité de ces panneresses, adjacentes au plan de joint 39, on a,
préalablement et après mise à dimension, taillé une rainure verticale à profil en
V disposée au milieu de sa largeur.
[0065] Ces nouvelles panneresses neuves et froides 351 , ainsi encastrées dans la partie
ancienne et chaude, voient leur température s'élever rapidement et la dilatation qui
en résulte est compensée par une compression du liant séparant les lits à hauteur
de ces panneresses sans que cette dilatation se répercute sur les boutisses et les
panneresses des plans supérieur et inférieur.
[0066] Dès lors, sur le plan des températures et de la dilatation, on peut assimiler ces
panneresses plus longues 35
. à la partie ancienne du piédroit.
[0067] Pour les autres lits, on taille une rainure en V correspondante dans la face latérale
des boutisses de façon que cet ensemble de boutisses et de panneresses présente vers
l'extérieur du four et donc vers la partie à reconstruire, une face plane verticale,
perpendiculaire à la paroi et dans laquelle se trouve une rainure, par exemple à profil
en V, constituant une rainure d'assemblage avec laquelle la partie neuve à construire
coopérera à la partie ancienne.
[0068] On réalise alors la construction de la partie neuve en montant les panneresses plus
courtes 35
2 un lit sur deux à hauteur du dernier carneau 32 à réparer (deuxième carneau dans
l'exemple représenté sur la figure 6).
[0069] Les faces d'extrémités des panneresses oui sont situées à hauteur de ce plan de ioint
vertical sont également pourvues d'une rainure qu'il s'agisse des panneresses normales
ou des panneresses raccourcies 352 adj a-centes des lits supérieur et inférieur.
[0070] Au fur et à mesure de la construction. le ionc 41 est mis en place avec interposition
d'un liant de façon que ce ioint permette la libre dilatation verticale de la partie
neuve par rapport à la partie ancienne sans Qu'il s'exerce des contraintes l'une sur
l'autre et tout en conservant l'étanchéité d'assemblage entre ces deux narties.
[0071] Dans l'exemnle décrit, il n'est prévu qu'un seul jonc vertical à hauteur du plan
39 de chacune des parois 33, mais si cela apparaît souhaitable, on pourra prévoir
plusieurs joncs verticaux parallèles, ces joncs pouvant dans ce cas être réalisés
de section plus faible et de formes géométriques diverses.
[0072] En variante et dans l'hypothèse où la réparation devant aller jusqu'au plan de joint
prévu 39 bis (voir figure 6 bis), on envisagerait de rencontrer des difficultés pour
retirer avec soin les panneresses 35
3 et les remplacer par des panneresses 35
1 afin de constituer le joint vertical de glissement au niveau du plan 39 bis, on démolit
avec soin toute la maçonnerie jusqu'au plan 39 bis pour les panneresses se raccordant
aux boutisses dont une face latérale est comprise dans le plan 39 bis, et jusqu'au
joint de briques immédiatement après le plan 39 bis, pour les autres joints verticaux
(entre panneresses), c'est-à-dire que l'on ote les boutisses 36 et les panneresses
adjacentes à ces boutisses ; on ote également les entretoises 31
1. Puis on reconstruit le carneau immédiatement précédant le plan 39 bis (parties pointillées
de la figure 6 bis) selon la technique habituelle de liaison avec les briques existantes
en disposant toutefois une assise sur deux (assise où le joint normal entre panneresses
était à l'aplomb de l'axe vertical des boutisses 36) des panneresses plus longues
(35
1) de façon à constituer un plan de joint vertical de glissement en position 39.
[0073] Lors de la reconstruction de la partie restante (partie hachurée de la figure 6 bis).
au carneau adjacent au joint vertical de glissement 39, en prolongement de chaque
panneresse 35
1 sera disposée une panneresse 35 raccourcie (35
2) pour reconstituer ensuite l'appareillage normal des carneaux, comme décrit ci-dessus.
1. Batterie de fours à coke comprenant une structure (7) en briques assemblées par
un liant et disposée au-dessus d'un régénérateur (5), cette structure délimitant,
dans le sens longitudinal de la batterie, une succession alternée de cellules de fours
(8) contenant la houille à distiller et de piédroits (9) alimentés en air et gaz pour
que la chaleur dégagée par la combustion du gaz assure la cokéfaction de la houille
introduite dans les cellules, les cellules (ou fours) étant pourvues à leur extrémité
supérieure d'orifices (10) de chargement des cellules (8) en houille à distiller,
à leur extrémité arrière d'un orifice (81) pour le déchargement du coke vers un guide-coke (20) et un wagon à coke (22) et
à leur extrémité avant d'un orifice (82) pour le passage d'un bélier (16) pour le défournement du saumon de coke par l'orifice
arrière (81), chaque piédroit (9) étant divisé intérieurement et verticalement en carneaux (32)
par des entretoises (31), tandis que les parois (33) des piédroits constituant également
les parois des cellules de fours adjacentes sont constituées par un empilage de lits
horizontaux (341, 342, 343) de briques appareillées avec tenons et mortaises, chaque lit comprenant des panneresses
(35) disposées à hauteur des carneaux et des boutisses (36) prolongeant une entretoise
sur deux de façon que deux boutisses (36) d'un même lit soient séparées par deux panneresses
(35) jointives assemblées à hauteur d'une entretoise (31) dépourvue de boutisses,
les lits empilés étant par ailleurs réalisés de manière que le joint (38) de deux
panneresses jointives d'un lit soit situé entre deux boutisses (36) des lits adjacents
supérieur et inférieur, batterie de fours caractérisée en ce que les parois (33) des
piédroits (9) constituant également les parois des cellules de fours présentent, à
proximité d'au moins une de leurs extrémités adjacentes aux ouvertures avant et arrière
des cellules de fours, un plan de joint vertical (39) établi le long d'un alignement
vertical de l'une des faces latérales des boutisses (36), les deux panneresses jointives
des lits supérieur et inférieur à ceux contenant ces boutisses étant l'une (351) allongée, l'autre (352) raccourcie de sorte que leur joint d'assemblage se trouve dans ledit plan de joint
vertical (39).
2. Batterie de fours à coke conforme à la revendication 1, caractérisée en ce que
le joint d'assemblage se trouvant dans le plan vertical (39) est un assemblage à plat
joint à rainures et jonc intermédiaire vertical.
3. Batterie conforme à la revendication 2, caractérisée en ce que le jonc de l'assemblage.à
plat joint (40) est rectiligne et constitué par un élément indépendant des panneresses
(35) et boutisses (36) et se loge, avec interposition d'un liant (42), dans des rainures
verticales (43) formées dans les faces des extrémités de ces panneresses et les faces
latérales de ces boutisses, en regard.
4. Batterie conforme à la revendication 3, caractérisée en ce que le jonc (41) est
constitué d'éléments en matière réfractaire dont la longueur est supérieure à l'épaisseur
d'un lit (341, 342, 343) de panneresses et boutisses.
5. Batterie conforme à la revendication 4, caractérisée en ce que chaque élément de
jonc (41) est disposé sur la hauteur totale d'un ou plusieurs lits et sur une partie
des deux lits adjacents supérieur et inférieur.
6. Batterie conforme à l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que le plan de joint vertical (39) est établi à hauteur de la deuxième entretoise
(32) des piédroits comptée à partir des extrémités avant et/ou arrière de ces piédroits.
7. Batterie conforme à l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les panneresses, boutisses et entretoises constituant les piédroits entre
le plan de joint vertical (39) et l'extrémité adjacente, sont réalisées en un matériau
présentant une résistance aux chocs thermiques qui est supérieure à celle du matériau
constituant les panneresses, boutisses et entretoises de la partie centrale (37) des
piédroits, le matériau constituant ces piédroits entre le plan de joint vertical et
l'extrémité adjacente présentant en outre une résistance aux températures élevées
qui est inférieure à celle du matériau constituant la partie centrale.
8. Batterie conforme à l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que le plan de joint vertical (39) établi le long d'un alignement vertical des
faces latérales des boutisses est situé du côté de ces boutisses qui est dirigé vers
l'extrémité voisine du piédroit considéré.
9. Procédé pour la réparation de batteries de fours à coke, caractérisé en ce qu'on
démolit les extrémités des piédroits à réparer jusqu'à un plan devant constituer ledit
plan de joint vertical (39), ce plan de joint vertical étant situé le long d'un alignement
vertical de l'une des faces latérales des boutisses (36), on ôte les panneresses (35)
qui sont disposées entre les boutisses adjacentes à ce plan de joint, on remplace
ces panneresses par d'autres panneresses (351) dont la longueur est telle qu'une de leurs faces d'extrémités est située dans ce
plan de joint vertical (39), on réalise au moins une rainure verticale dans les faces
latérales des boutisses et les faces d'extrémité des panneresses devant constituer
ce plan de joint et on reconstruit l'extrémité du piédroit en disposant un jonc intermédiaire
(41) dans l'assemblage constitué avec la rainure correspondante des panneresses neuves,
normales et raccourcies.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que, outre les panneresses
(35) disposées entre les boutisses (36) adjacentes au plan de joint prévu (39), on
ote également ces boutisses (36), les panneresses adjacentes à ces boutisses jusqu'au
joint situé en arrière du plan (39 bis) ainsi que les entretoises 311, et on reconstruit le carneau inmédiatement précédent le plan (39 bis) en disposant,
une assise sur deux, les panneresses plus longues (351) de façon à constituer le plan de joint vertical de glissement (39).