[0001] La présente invention est relative à une boîte de montre étanche comprenant une carrure,
un réhaut surmontant la carrure et une glace s'appuyant sur le réhaut.
[0002] Plusieurs constructions de boîtes de montre étanche ont déjà été proposées qui se
réclament de la définition générique qui vient d'être donnée. Si l'on se reporte par
exemple au brevet US 3,729,924 on trouve une glace fixée au moyen d'un adhérent sur
un anneau formant réhaut. Entre l'anneau et la carrure est disposée une garniture
d'étanchéité. L'anneau possède une échancrure dans laquelle vient mordre une lunette
qui est fixée à la carrure au moyen de vis dont les têtes s'appuyent sur des logements
pratiqués dans le dessous de carrure. Quand on serre lesdites vis, on comprime la
garniture d'étanchéité, ce qui rend étanche la boîte de montre.
[0003] Si cette construction donne une solution satisfaisante au problème de l'étanchéité
de la boîte de montre, elle n'est pas applicable aux boîtes de configuration moderne
où l'on désire un montage bord à bord de la glace sur la carrure. En effet, la lunette
qui y est prévue présente une certaine largeur et déborde naturellement de la glace,
ce qui interdit l'aspect esthétique dont on vient de parler.
[0004] On peut en dire autant du brevet FR 2 251 044 cité dans le rapport de recherche.
La montre étanche qui y est décrite est pourvue d'une lunette qui est fixée sur la
face supérieure de la carrure par des pieds de fixation. La lunette formant cadre
possède des griffes réparties sur des côtés opposés du cadre de manière à appuyer
sur au moins deux faces biseautées du verre et à presser ce dernier contre une garniture
d'étanchéité. Cependant, cette disposition ne permet pas non plus une construction
bord à bord de la glace sur la carrure.
[0005] C'est le but de la présente invention de proposer une boite de montre étanche où
la glace est attachée à la boite par des griffes de la même manière qu'une pierre
précieuse est sertie sur sa monture et ceci selon des moyens qui apparaissent dans
les revendications.
[0006] L'invention sera comprise maintenant à l'aide de la description qui suit et qui donne
des exemples de réalisation de l'invention pour l'intelligence de laquelle on se référera
aux dessins dans lesquels :
La figure 1 est une vue éclatée en perspective d'une boite de montre selon une première
variante de l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe selon la ligne A - A de la figure 1.
La figure 3 est une vue en coupe selon la ligne B - B de la figure 1.
La figure 4 est une variante de construction dérivée de la figure 3.
La figure 5 est une vue en coupe d'une seconde variante de l'invention.
[0007] Dans toutes les figures présentées ici, on a utilisé les mêmes chiffres de références
pour les composants désignant les mêmes éléments.
[0008] La figure 1 montre une première variante d'exécution de la boîte selon l'invention.
Sur la carrure 1 sont montés en superposition un anneau 2 formant réhaut et une glace
3. On dispose entre la carrure et l'anneau une garniture d'étanchéité 4 qui est maintenue
en place par une échancrure 13 pratiquée sous l'anneau 2. La glace est collée sur
l'anneau et l'opération est illustrée ici par les traces de colle 5 et le tube 6.
Dans la périphérie de la glace sont pratiquées des ouvertures 7 qui se trouvent disposées
en regard de forures 8, 9 percées respectivement dans l'anneau et la carrure. Quand
l'ensemble formé par la glace et l'anneau est déposé sur la carrure, on met en place
les griffes 10. Comme on le voit sur la figure, ces griffes, d'une part, débordent
sur la glace et, d'autre part, sont disposées en saillie sur le pourtour de la carrure.
Chacune des griffes 10 est pourvue d'une partie taraudée 11 placée sous l'élément
qui déborde sur la glace. Cette partie taraudée s'engage dans l'ouverture 7 et, dans
la variante présentée ici, vient s'appuyer sur la face supérieure de l'anneau 2. Pour
qu'il en soit ainsi, il faut naturellement que la hauteur de la partie taraudée 11
soit plus grande que l'épaisseur de la glace. Si cette hauteur ne dépasse que de quelques
centièmes l'épaisseur de la glace, on aura l'illusion que c'est la griffe 10 qui maintient
la glace en place. Dans la partie taraudée 11 vient vissée la vis 12, laquelle traverse
les forures 8 et 9 pour fixer finalement l'ensemble glace 3, anneau 2 et joint 4 sur
la carrure 1 par appui de la partie taraudée 11 sur l'anneau 2.
[0009] L'invention n'est pas limitée à une forme allongée et non fermée des ouvertures 7.
Ces ouvertures pourraient se présenter sous la forme d'un trou à condition qu'on adapte
en conséquence la configuration de la partie taraudée. On retrouverait alors l'ouverture
telle qu'elle est prévue à propos de la figure 5 qui sera discutée plus loin.
[0010] Par le dessous de la carrure est introduit le mouvement 25. La boite est fermée par
le fond 30. La figure 1 montre aussi la tige de mise à l'heure 16 qui est introduite
dans l'ouverture latérale 17.
[0011] La figure 2 est une coupe selon la ligne A - A de la figure 1. Elle montre comment
se présentent les divers composants du boîtier quand ils sont assemblés. On retrouve
en superposition la carrure 1, l'anneau formant réhaut 2, la glace 3 et la griffe
10. Cet ensemble est maintenu en place par la vis 12 dont la tête 18 s'appuie sur
un dégagement 19 pratiqué dans le dessous de carrure. La vis 12 traverse les forures
9 et 8 percées respectivement dans la carrure 1 et l'anneau 2 et est vissée dans la
partie taraudée 11 faisant partie intégrante de la griffe 10. La figure montre que
la hauteur de la partie taraudée 11 est plus grande que l'épaisseur de la glace 3
de sorte qu'un petit espace 20 est ménagé entre la griffe et la glace. La partie taraudée
11 appuie ainsi directement sur l'anneau 2 lorsqu'on serre la vis 12, fixant ainsi
indirectement la glace à la boîte puisque ladite glace est collée sur l'anneau lui-même
serré contre la carrure. L'étanchéité est assurée, d'une part, par la garniture 4
logée dans l'échancrure 13 pratiquée sur la face inférieure de l'anneau et, d'autre
part, par la colle interposée entre la glace et la face supérieure de l'anneau.
[0012] Il est généralement difficile de disposer la colle en un écran homogène sur tout
le tour de l'anneau. On a remarqué en effet que souvent elle se sépare en îlots lorsqu'on
presse la glace sur l'anneau. Pour remédier à cet inconvénient, la présente invention
prévoit d'usiner une saignée 21 sur la face supérieure de l'anneau 2. Cette saignée
non seulement a l'avantage de recevoir le surplus de colle et d'éviter ainsi qu'elle
ne bave sur la tranche intérieure de l'anneau, mais encore permet d'assurer un cordon
d'étanchéité continu sur toute la circonférence formée par la saignée.
[0013] De par l'arrangement qui vient d'être décrit, on comprendra que tout a été mis en
oeuvre pour assurer une étanchéité parfaite de la boite de montre, du moins sur sa
partie supérieure. Les griffes 10 confèrent à l'ensemble non seulement un aspect esthétique
nouveau, mais encore un rôle fonctionnel de fixation entre eux des divers éléments
composant la partie supérieure de la boîte.
[0014] Bien que cela ne soit pas réservé exclusivement à ce type, l'arrangement décrit trouve
surtout son application dans les boîtes de montre où le pourtour de la glace coïncide
avec le pourtour de la carrure ou se trouve très légèrement en retrait de ce pourtour,
puisque, dans ce cas, la lunette est inexistante et qu'on ne peut pas en tirer profit,
comme cela est décrit dans le brevet US 3,729,924 déjà cité.
[0015] Pour illustrer cela, la figure 3 qui est une coupe selon la ligne B - B de la figure
1 montre que le pourtour 22 de la glace 3 se trouve très légèrement en retrait du
pourtour 24 de la carrure 1 et que subsiste un rebord 23 qui entoure la glace. La
figure 4 est une variante de construction dérivée de la figure 3 où l'on aperçoit
que le pourtour 22 de la glace 3 est monté bord à bord avec le pourtour 24 de la carrure
1.
[0016] Les figures 3 et 4 montrent en esquisse comment est monté le mouvement dans la boîte.
Le mouvement 25 est introduit par le fond et le cadran 26 vient buter sur la face
inférieure de l'anneau 2 formant réhaut. On introduit ensuite le cercle d'agrandissement
27 et le tout est retenu par des brides s'appuyant dans des fraisages et vissées au
mouvement. La boite est fermée par un fond 30 et rendue étanche au moyen de la garniture
31. Cette disposition permet d'avoir un accès facile au mouvement et à la pile sans
devoir démonter le haut de la boite.
[0017] La première variante de l'invention qui vient d'être décrite convient particulièrement
aux boites équipées de glaces saphir. En effet, si les griffes 10 étaient en appui
direct sur une telle glace, il y aurait d'abord risque de rupture de la glace au moment
du serrage des vis 12. Ensuite et surtout la glace ne résisterait pas aux chocs appliqués
sur elle suite aux contraintes non uniformes provoquées par la fixation ponctuelle
apportée par les griffes. Le fait que la glace est collée sur tout le pourtour de
l'anneau et que c'est l'anneau qui est fixé à la carrure par les griffes, répartit
uniformément les contraintes et rend la glace infiniment plus résistante aux chocs.
Des essais pratiques ont montré que pour une glace de 0,8 mm d'épaisseur il est possible
d'appliquer un choc de 5'000 g sans qu'elle ne se brise si elle est fixée à la boite
selon la construction préconisée par l'invention. Un tel résultat permettrait même
de diminuer à 0,6 mm, voire moins, l'épaisseur de la glace, ceci dans le but de réduire
encore la hauteur de la montre.
[0018] La figure 5 montre une seconde variante de la boite de montre selon l'invention.
Cette construction se distingue de celle décrite ci-dessus par le fait que la griffe
10 s'appuie directement sur la glace 3. De ce fait, on réservera ladite construction
à une boîte équipée d'une glace en verre minéral, plus élastique et donc moins sensible
à l'effet de choc.
[0019] Dans cet arrangement, le réhaut 32 est fait d'une pièce avec la carrure 1 et la glace
3 est appuyée sans collage sur le réhaut. Une garniture d'étanchéité 33 est entreposée
entre la glace et le réhaut dans un logement 34. La griffe 10 est munie d'une partie
taraudée 35 en forme de canon engagée non seulement dans l'ouverture 36 pratiquée
dans la glace, comme c'était le cas dans la variante précédente, mais encore dans
une ouverture 37 pratiquée dans le réhaut et la carrure. On ménage un espace assez
grand entre l'extrémité inférieure de la partie taraudée 35 et le fond de l'ouverture
37 pour permettre à la griffe de s'appuyer directement sur la glace quand on serre
la vis 12 dont la tête 18 s'appuie sur le dégagement 19 pratiqué dans le dessous de
carrure.
[0020] On fera pour terminer quelques observations qui concernent à la fois les deux variantes
de construction qui ont été décrites ici.
[0021] Pour assurer une fixation correcte de la glace, on comprendra que deux griffes 10
au moins sont nécessaires qu'on disposera diamétralement l'une regardant l'autre.
Dans l'exemple montré en figure 1, on a choisi une disposition par paires qui rappelle
et continue les motifs utilisés pour la réalisation du bracelet (non représenté).
On pourrait aussi avoir plusieurs griffes réparties à égale distance l'une de l'autre.
[0022] Les figures 1, 2 et 5 montrent que la griffe est disposée en saillie sur le pourtour
de la carrure. Il est cependant évident qu'on pourrait concevoir une autre disposition
où cette griffe pénètre dans le flanc de carrure pour être à fleur avec lui.
[0023] Pour cacher le réhaut, la glace présente une métallisation sur sa face inférieure.
La figure 1 montre cette métallisation en forme de secteurs 40 et de traits 41 qui
figurent en même temps les repères d'heure. Il est clair que toute autre forme de
décoration est possible.
1. Boite de montre étanche comprenant une carrure (1), un réhaut (2) surmontant la
carrure et une glace (3) s'appuyant sur le réhaut, caractérisée par le fait qu'elle
comporte au moins deux griffes (10) qui débordent sur la glace et qui sont disposées
en saillie ou à fleur du pourtour de la carrure et que chacune des griffes est munie
d'une partie taraudée (11) engagée dans une ouverture (7) pratiquée dans la périphérie
de la glace, ladite partie taraudée étant adaptée pour recevoir une vis (12) dont
la tête s'appuie sur un dégagement (19) pratiqué dans le dessous de carrure pour assurer
la fixation de ladite glace sur ladite boite.
2. Boite de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la glace
(3) est collée sur un anneau formant réhaut (2) et que l'ensemble ainsi formé est
fixé à la carrure par appui de la partie taraudée (11) sur l'anneau, la hauteur de
ladite partie taraudée étant choisie plus grande que l'épaisseur de la glace pour
empêcher l'appui direct de la griffe sur la glace.
3. Boite de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que la partie
de l'anneau en contact avec la glace comporte une saignée (21) pour recevoir le surplus
de colle.
4. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'elle comprend
une garniture d'étanchéité (4) disposée entre l'anneau et la carrure.
5. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le réhaut
(32) est fait d'une pièce avec la carrure (1), que la partie taraudée (35) est engagée
en outre dans une ouverture (37) pratiquée dans le réhaut et la carrure et que la
glace est fixée sur le réhaut par appui direct de la griffe sur la glace.
6. Boite de montre selon la revendication 5, caractérisée par le fait qu'elle comprend
une garniture d'étanchéité (33) disposée entre le réhaut et la glace.