[0001] La présente invention est relative à un procédé pour le fonçage au moyen d'une vis
à refoulement, de pieux en béton moulés dans le sol et pourvus d'une assise élargie.
[0002] Elle trouve sa principale application dans la réalisation sans vibrations et sans
bruit de pieux de fondation en béton, en tant qu'éléments de soutènement pour bâtiments
et ponts dans le voisinage de constructions existantes.
[0003] Un dispositif pour réaliser un pieu de fondation dans un sol refoulable latéralement,
est déjà connu par le brevet belge n° 747.807. Des pieux vissés sont façonnés à l'aide
d'un tube d'acier, muni à la base d'un outil de forage. Celui-ci est vissé dans le
sol à l'aide d'une table de forage comprenant un mécanisme de poussée qui entraîne
vers le bas, le tube en acier.
[0004] Le sol est comprimé latéralement par la vis de sorte que ( du point de vue de la
mécanique des sols, ces pieux sont entièrement identiques à des pieux battus formés
dans le sol) une zone de terrain rendu compact se forme autour du pieu, comparable
à ce qui se passe avec les pieux moulés dans le sol. Avec le pieu vissé , le sol n'est
pas remué mais uniquement comprimé latéralement.
[0005] Lorsque la profondeur souhaitée est atteinte, on met une armature d'acier en place
dans le tube à l'aide d'une grue; ensuite, on coule du béton dans le tube et le réservoir.
On effectue ensuite une rotation en sens inverse, vers le haut du tube. La partie
inférieure de la vis se détache et reste comme partie abandonnée dans le sol.
[0006] Tandis que le tube est dévissé, le béton glisse, sous l'effet de la pression statique
et/ou de la force de gravité, dans la cavité formée qui se remplit régulièrement de
béton armé.
[0007] Dans une autre forme connue de réalisation on soude sur la vis une bride en forme
d'hélice; cette bri. de sert donc uniquement à procurer à l'équipage de forage la
réaction verticale nécessaire.
[0008] Avec l'équipage de forage on réalise des pieux à vis comportant un fût en forme d'hélice.
[0009] La forme en hélice confère au pieu une résistance au frottement plus élevée, mais
en raison de l'épaisseu trop faible (prise en considération lors du calcul de la portée
utile sur la couche portante ) de la vis formée dans le sol, on ne tient pas compte
de la forme en hélice pour le dimensionnement de la limite de charge par frottement
latéral. Jusqu'à présent, on n'a toujours pris en considération pour le calcul de
la portance par frottement la téral, que le diamètre du fût du pieu ( sans vis ).
[0010] La présente invention a pour but de perfectionn profondément la forme de réalisation
susdite. Elle permet de réaliser un pieu à vis présentant une meilleure résistance
au frottement et, par conséquent, une charge de rupture plus élevée.
[0011] L'invention concerne un procédé pour réaliser dans le sol un pieu à vis au moyen
d'un équipage constitué d'un tube et d'une tête de forage de forme hélicoïdale, dont
le diamètre augmente selon une spirale jusqu' au diamètre souhaité du
fût du pieu. Le long de ce diamètre on soude une bride solide en forme d' hélice, sur
un tour de révolution. A sa partie inférieure, la vis est pourvue d'une pointe de
forage libre munie de butées unidirectionnelles, laquelle est vissée à la profondeur
exigée, à l'aide d'une table de rotation avec mécanisme de pression.
[0012] Une particularité caractérisante consiste en ce qu'on applique sur l'équipage susdit,
lors du vissage vers le haut, une force de traction suffisante pour rendre le déplacement
vers le haut du tube plus grand que le pas de la vis. Une particularité essentielle
et différente des autres modes de réalisation consiste à dévisser la tête de forage
munie d'un pas de vis. Il apparaît un espace libre en forme d'hélice, qui présente
une section telle qu'elle puisse entrer en ligne de compte pour le calcul de la charge
limite utile.
[0013] Suivant une caractéristique importante de l'invention, on exerce une forte traction
vers le haut lors du dévissage de la vis à refoulement. Par tour de révolution, la
translation est égale à la somme du por de la vis et une différence prédéterminée
du pas Par conséquent, il se forme un espace libre en forme d'hélice dont la hauteur
est égale à la somme de l'épaisseur de la bride et de la différence de pas.
[0014] L'espace libre ainsi formé se remplit immédiatement de béton sous l'influence des
forces de gravité susdites.
[0015] Ces particularités et d'autres détails de l'invention apparaitront au cours de la
description détaillée suivante, faisant référence aux dessins ci-annexés, qui représentent,
à titre d'exemple, une forme de réalisation spécifique et dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en élévation latérale d'un dispositif de forage qui peut
mettre en oeuvre le procédé suivant l'invention;
- la figure 2 est une vue latérale partiellement en coupe du trépan à refoulement
et du tube ;
- les figures 3 à 7 sont des coupes transversales de l'ensemble de forage qui illustrent
les diverses étapes pour mettre en place un pieu à vis dans le sol.
[0016] Dans ces dessins, les mêmes notations de référence désignent des éléments identiques
ou analogues.
[0017] Les pieux à vis sont des pieux en béton moulés dans le sol, réalisés en versant du
béton dans un trou de forage, obtenu par une vis à refoulement.
[0018] Comme montré à la figure 2, la vis à refoulemei qui est désigné dans son ensemble
par la notation de référer ce 1, comprend un équipage constitué d'un tube 2 en acier
et une tête de forage 3.
[0019] Le tube est constitué de divers éléments de tube 4 en acier qui ont chacun une longueur
de 6 m. par exemple. Les éléments de tube sont reliés entre eux par des organes d'accouplement
identiques.
[0020] La tête de forage est une pièce en fonte en acier au manganèse avec une forme hélicoïdale
dont le diamètre augmente selon une spirale jusqu'à un diamètre égal au diamètre souhaité
du pieu. Sur la pièce en fonte, on a soudé une hélice 5 le long d'une révolution.
Cette hélice 5 est également réalisée en acier au manganèse.
[0021] La tête de forage 3 comporte à sa partie inférieure une pointe de forage libre 6.
La pointe de forage 6 est réalisée en fonte. Elle forme pendant le forage, l' étanchement
du tube d'injection 2. Cette pointe 6 est en- trainée par deux butées unidirectionnelles
7 dans un sens de rotation. Lors du dévissage, la pointe reste abandonnée dans le
sol. La pointe a une section 8 en forme de croix. D'autres formes sont également possibles.
[0022] Le tube d'injection en acier 2 est vissé dans le sol par rotation autour de son axe
médian L-L' à l'aide d'un mécanisme d'entrainement rotatif ou table de rotation 9
et sous l'influence d'un mécanisme de pression 10.
[0023] Le mécanisme d'entrainement 9 comporte dans l' exemple choisi, quatre moteurs hydrauliques
11 et un jeu d'engrenages 12 qui actionne un tambour 13.
[0024] Le mouvement de rotation est transmis au tube d' injection par l'intermédiaire de
languettes continues 14 en acier par des bagues 15 avec de lourds galets 16. La solidarisation
des bagues 15 est réalisée à l'aide de tourillons 17 en acier. En cas d'usure on peut
facilement remplacer une bague. Le tambour rotatif 13 repose sur la table rotative
par l'intermédiaire de roulements à tonnelets de butée.
[0025] Le boitier 20 de la table de rotation avec au-dessus le couvercle 21 forme une partie
fixe de la machine et est fixée à l'aide d'écrous 22 au châssis 19.
[0026] Le mécanisme de pression 10 est constitué de deux paliers de butée 23, 24 qui sont
actionnés tous deux par deux vérins principaux hydrauliques 25, 26, 27 et 28 vers
le haut et vers le bas. Les paliers de butée 23, 24 peuvent communiquer diverses conbinaisons
de mouvement au tube d'injection 2. En entrainant à tour de rôle, le tube d'injection
2, soit vers le haut, soit vers le bas, ils confèrent un mouvement de translation
continu au tube 2. Le palier de butée non sollicité retourne à vive allure au point
de départ. En raison du fait qu'un mouvement de rotation autour de la ligne médiane
de la vis à refoulement est transmis simultanément, la tête de forage 3 se déplace
également en continu à la manière d'une hélice dans le sol.
[0027] Les paliers de butée 23, 24 peuvent, si nécessaire, travailler ensemble périodiquement.
Une translation périodique avec double puissance est préconisée par exemple pour le
forage de couches dures de terrain; mais cette double puissance est avant tout nécessaire
au début du retrait de la tête de forage; il faut à ce moment, en effet, exercer u
traction très importante sur le tube afin de former une assise élargie et la forme
en hélice initiale.
[0028] Au moins trois tiges de guidage 29 en acier assurent le guidage du mouvement de translation
de chaque palier de butée 23, 24. Les vérins hydrauliques 25, 26, 27 et 28 sont fixés
à leur partie supérieure aux paliers de butée 23,24 et à leur partie inférieure au
châssis 19 au moyen de charnières sphériques 30. On évite ainsi des contraintes de
flexion dans les vérins.
[0029] La liaison des paliers de butée 23, 24 avec le tube 2 est réalisée à l'aide de cliquets
à ressort 31,32 qui s'appuient sur la languette discontinue du tube d'injection.
[0030] Chaque cliquet à ressort 31,32 comporte un nez en acier très dur qui est poussé dans
une ouverture
36 de la latte discontinue 33 par un ressort 35.
[0031] Le méplat donne le mouvement de translation du vérin 25,26, 27, 28 au tube de forage.
Lors de la course à vide, la partie oblique glisse sur la languette discontinue 33
en acier.
[0032] Chaque cliquet 31, 32 peut être retourné en un tour de main, d'un demi-tour ou d'un
quart de tour, pour en modifier la position et donc le fonctionnement.
[0033] Il y a trois positions possibles :
- engrènement uniquement en montée;
- engrènement uniquement en descente, par inversion d'un demi-tour;
- position neutre selon laquelle le cliquet reste retiré par inversion d'un quart
de tour.
[0034] Le tube 2 est actionné par le tam-bour 13 en rotation et par les deux paliers de
butée 23,24 mus vers le bas, en même temps ou à tour de rôle, jusqu'à ce que la résistance
ou la profondeur exigée soit atteinte.
[0035] Dès que le tube est mis en place dans le sol, on amène éventuellement une armature
37 en acier dans le tube d'injection.
[0036] Lors du dévissage vers le haut du tube, on prend des mesures pour assurer une combinaison
particulière de translation vers le haut et de rotation en sens inverse, au début
de l'opération. C'est en cela que le procédé suivant l'invention se distingue de toutes
les méthodes de travail connues.
[0037] Lors du dévissage vers le haut, on applique sur le tube un très grand effort de traction,
de sorte que le mouvement vers le haut, à chaque révolution, est supérieur au pas
de l'hélice. Il se forme donc un espace libre 38 en forme d'hélice, qui se remplit
immédiatement de béton. La formation de cette hélice par le respect d'une différence
de vitesse déterminée se distingue de toutes les autres méthodes de travail. Il est
donc possible de former une assise concentrique élargie; il est aussi possible de
former un élément hélicoïdal de dimension déterminée, sur toute la longueur du pieu
à vis.
[0038] A mesure qu'on retire le tube , le trou de forage formé se remplit immédiatement
de béton sous une haute pression statique, tandis que l'armature 37 en acier reste
en place dans le sol.
[0039] La largeur et l'épaisseur de la section de l'hé-1jre sont déterminées par le réglage
de l'effort de traction de telle manière qu'elles puissent entrer en ligne de compte
pour le calcul de la charge utile du pieu.
[0040] La charge utile d'un pieu à vis est déterminée par par la contrainte de sol admissible
sous la base du pieu et la résistance de frottement latérale à prendre en considération.
La surface de la base du pieu et la surface latérale, sont déterminées à partir du
diamètre extérieur du pieu à vis réalisé.
[0041] La charge utile est limitée d'un autre côté par la contrainte admissible du béton
dans le fût du pieu.
[0042] Le pieu à vis formé suivant l'invention, retire un profit optimal de l'amélioration
du sol, obtenu par la compression latérale lors du fonçage du pieu dans le sol par
vissage. En cas de force de traction suffisante, la vis devient un élément important
de formation lors du dévissage de l'équipage de forage.
[0043] L'armature en acier peut varier selon la sollicitation ou les prescriptions. Elle
peut être mise en place sur la longueur totale du pieu qui peut comporter plus de
20 m. Dans de nombreux cas, une armature de tête de 4 ou 6 m est suffisante, qui peut
être mise en place dans le béton frais après qu'on ait réalisé le pieu.
[0044] Il est évident que l'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation précitée
et que de nombreuses modifications peuvent y être apportées sans la soustraire de
la portée des revendications suivantes.
[0045] Au lieu d'être mis en place verticalement, les pieux peuvent également être réalisés
obliqueront.
1. Procédé pour réaliser dans le sol un pieu à vis au moyen d'un équipage constitué
d'un tube et d'une tête de forage hélicoïdale, dont le diamètre augmente selon une
spirale jusqu'au diamètre souhaité du fùt du pieu et une pointe de forage libre avec
butées unidirectionnelles, laquelle est vissée à la profondeur exigée à l'aide d'une
table de rotation avec mécanisme à pression, caractérisé en ce que on applique sur
l' équipage susdit, lors du vissage vers le haut, une force de traction suffisante
pour rendre le déplacement vers le haut du tube plus grand que le pas de la vis, de
sorte qu'il apparaît un espace libre en forme d'hélice, qui présente une section telle
qu'elle puisse entrer en ligne de compte pour le calcul de la charge utile.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que on retire vers le haut,
lors du dévissage, la vis à refoulement, à chaque révolution, d'une distance égale
à la somme du pas de la vis et une différence prédéterminée de vitesse, avec une grande
force, de sorte qu'il se forme un espace libre en forme d'hélice dont la hauteur est
égale à la somme de l'épaisseur de la bride et de la différence de pas, qui se remplit
immédiatement de béton.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que on met les pieux en
place en oblique, avec une inclinaison pouvant atteindre 1/3.