(19)
(11) EP 0 134 368 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
20.03.1985  Bulletin  1985/12

(21) Numéro de dépôt: 83401738.6

(22) Date de dépôt:  01.09.1983
(51) Int. Cl.4F42B 13/20
(84) Etats contractants désignés:
DE GB SE

(71) Demandeur: ETAT-FRANCAIS représenté par le DELEGUE GENERAL POUR L'ARMEMENT
F-75997 Paris Armées (FR)

(72) Inventeur:
  • Petit, Bernard
    F-18000 Bourges (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Obus d'exercice


    (57) L'invention concerne un obus d'exercise du type stabilisé en rotation.
    Cet obus est tiré à une portée réduite par rapport à la portée supérieure d'un obus de guerre de même calibre et comprend des moyens de déstabilisation en rotation pour lui assurer une dispersion en portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait, à portée supérieure, l'obus de guerre correspondant.
    Ces moyens sont constitués par exemple par des ouies 27 et 28 pratiquées au niveau de la partie tronconique 25a de l'obus 23.
    Application aux matériels militaires pour des exercises de tir.




    Description


    [0001] Le secteur techaingue de la présente invention est celui des luni- tions d'exercice en particulier pour armes rayées pour tir courbe.

    [0002] Actuellcment pour l'entrafnement aux ttirs, aux réglages de tirs, aux maniements des armes etc... les artilleurs utilisent soit des obus réels soit des obus d'exercice partiellement lestés en poudre noire ou en tolite. Dans le premier cas, l'exercice est une opération dispendieuse et dangereuse; dans le second cas, l'obus d'exercice est fabriqué à partir des mêmes éléments qu'un cbus réel et selon les mêmes étapes de fabrication. De ce fait, le prix de ces obus reste le même.

    [0003] Pour diminuer le prix des obus d'exercice on a proposé dans le brevet français 2 363 776 un obus comprenant un corps massif d'une seule pièce dépourvu de cavité, et une coiffe. Le corps peut être réalisé en acier, en fer doux ou en matière plastique; la coiffe est réalisée en matière plastique.

    [0004] Dans ce genre de projectile, il s'agit avant tout de fabriquer un obus d'exercice dont les caractéristiques balistiques en particulinr la portée soient le plus proches possible de celles de l'obus réel. On s'arrange pour que le centre de gravité soit positionné au même niveau que celui du projes- tile de guerre et que la précision lors du tir soit le même.

    [0005] Le but de la présente invention est de proposer un obus d'exercice de portée réduite par rapport à un obus de guerre de méme calibre mais dont la dispersion lors du tir est identique à celle de l'obus de guerre.

    [0006] En effet, les champs de tir sont de petites dimensions et il est difficile pour les artilleurs d'effecture, à l'aide d'une arme de calibre 155 par exemple, des tirs à portée maximale. Or, une opération fondamentale lors d'un tir d'artillerie est celle du réglage du tir qui doit se faire dans les conditions le plus proches possible d'un tir réel, car. l'écart observé entre le point d'impact de l'obus tire et le point visé provient de deux sources d'erreur :

    terreur de justesse: c'est à dire écart entre le point moyen des impacts et le point visé (erreur de manipulation);

    - erreur de précision : c'est-à-dire dispersion des impacts autour du point moyen.



    [0007] Par exemple, pour un obus de guerre de calibre 155 tiré à portée normale de 23km, l'écart-type en portée est de 125 m et l'écart-type en direction est de 20 m. 11 s'agit d'erreurs de précisions. Par contre, le même obus tirs dans les mémes conditions mais à une portée moindre de 10km, présente en écart-type en portée de 48 m et on direction de 7,5 m. Dans ces conditions, on pout dire que l'obus tiré à 10km est précis et il est relativement facil pour l'artilleur de faire la part de l'erreur due au matériel (canon et obus) et la part de l'erreur due à la manipulation (erreur de visée). Dans ce cas, les corrections de tir sont réalisées plus rapidement.

    [0008] L'invention a donc pour objet un obus d'exercice, du type stabilisé en rotation, tiré à une portée réduite par rapport à la portée supérieure d'un obus de guerre de même calibre, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déstabilisation en rotation pour lui assurer une dispersion en portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait, à portée supérieure, l'obus de guerre correspondant.

    [0009] L'obus selon l'invention peut comporter une cavité de révolution pour ajuster sa masse à celle de l'obus de guerre.

    [0010] Avantageusement, les moyens de déstabilisation peuvent être constitués par :

    - un balourd,

    - des impulseurs engendrant une poussée sensiblement transversale à l'axe longitudinal de l'obus.



    [0011] Le balourd peut être obtenu par addition dissymétrique de matière sur la surface externe de l'obus, par au moins un évidement pratiqué dans l'épaisseur du corps de l'obus, par un déport parallèle ou angulaire de l'axe longitudinal de la cavité par rapport à l'axe longitudinal de l'obus.

    [0012] L'évidement peut communiquer avec la cavité centrale.

    [0013] L'obus peut comporter une partie ogivale suivie d'une partie sensiblement cylindrique et deux ouies pratiquées symétriquement par rapport à l'axe longitudinal de l'obus au niveau de la partie ogivale.

    [0014] L'obus peut comprendre à l'avant un trou borgne pour la fixation d'une fusée et pour recevoir une composition de marquage.

    [0015] Un avantage de l'invention réside dans le fait que l'obus d'exercice peut être fabriqué à un prix nettement moins élevé que les obus réels, par des opérations classiques de moulage quel que soit le mode de réalisation. Il en résulte que l'on peut utiliser n'importe quel métal moins noble que l'acier par exemple des aciers doux de basses caractéristiques Du la fonte.

    [0016] On évite ainsi les opérations classiques de forgeage et d'ogivage que l'on doit mettre en oeuvre lors de la fabrication des obus.

    [0017] Lorsque l'cbus d'exercice selon l'invention comporte une ou plusieurs ouies latérales, on peut plus facilement enlever le noyau central mis en place pendant l'opération de moulage pour réaliser la cavité. On crée par là-mème une hétérogénéité dynamique au niveau des moments d'inertie et une hétérogénéité d'écoulement au niveau des forces aerodynamiques.

    [0018] D'autres avantages de l'invention seront mieux compris à l'aidu du complément de description qui va cuivre de modes de réalisation donnés à titre d'illustration en relation avec des dessins dans lesqucls :

    Les figures 1 à 7 représentent divers modes de réalisation de l'obus selon l'invention, comprenant une partie ogivale terminée à l'avant par une coiffe et prolongée à l'arrière par une partie sensiblement cylindrique, elle mème terminée par un sabot classique muni d'une ceinture.

    La figure 8 représente une vue en perspective d'un autre exemple de réalisation de l'obus d'exercice.

    La figure 9 représente une coupe longitudinale de l'obus représenté sur la figure 8 et la figure 10 une coupe suivant AA de la figure 9.



    [0019] Sur la figure 1 on a représenté un obus d'exercice 1 comprenant une cavité centrale 2a. Un trou borgne 3 est pratiqué dans la paroi de l'obus par exemple au niveau de la partie ogivale 5. Un impulseur 4 est placé dans ce trou 3 et génère après allumage une impulsion après le lancement de l'obus pour le déstabiliser. On peut utiliser par exemple une composition pyrotechnique mise à feu après la sortie du tube du canon générant un jet de gaz ou tout autre moyen équivalent. Les dimensions de la cavité dépendent du matériau utilisé et sont ajustées de façon à faire correspondre la masse de l'obus d'exercice à celle d'un obus réel de même calibre ou non. De façon classique, l'obus peut comporter une coiffe 6 destinée à parfaire le profil aérodynamique de l'obus et à supporter des moyens de marquage du point d'impact.

    [0020] Sur la figure 2 on a représenté un obus d'exercice 7 sensiblement identique à l'obus 1 comprenant également une cavité 2b de révolution autour - de l'axe longitudinal mais muni d'un bossage externe 8 par exemple au niveau de la partie ogivale 5.

    [0021] Sur la figure 3 on a encore représenté un obus d'exercice 9 muni d'une cavité 10a de révolution autour de l'axe longitudinal X'DC èt dont le profil est sensiblement identique au profil externe de l'obus. Dans l'épaisseur de l'obus, on pratique un évidement 11..

    [0022] Sur la figure 4, l'obus 12 est identique à l'obus 9 mais l'évidement 11a communique avec la cavité lOb.

    [0023] Sur la figure 5, l'obus 13 comprend une cavité 14 interrompue au niveau de la partie ogivale 15; un évidement 16 est pratique dans l'épaisseur du corps de l'obus 13 par exemple au niveau de la partie ogivale.

    [0024] Sur la figure 6, l'obus 17 comprend une cavité 18 de révolution autour de l'axe y'y. Cet axe y'y est déponté parallèlement à l'axe longitudinal x'a de l'cbus. 11 s'ensuit que l'cpaisseur a de la parol 19 est inférieure à l'épaisseur b de la paroi 20, créant ainsi un lalourd dyamique.

    [0025] Sur la figure 7, l'obus 21 comprend une cavité 22 de revolution autour de l'axe y'y. Cet axe est décalé d'un andle α par rapport à l'axe longitudinal χ'χ de l'obus.

    [0026] Pour réaliser les cavités 2a,2b,10a,10b,14,18 et 22 on réalise lors du moulage un noyau que l'on met en place a l'aide d'inserts. Ce noyau est enlevé soit par l'intermédiaire du canal pratiqué au niveau du culot de

    [0027] avant le l'obus, soit soudage de la partie avant avec la partie arrière, le plan de soudage perpendiculaire à l'axe χ'χ se situant au niveau de ladite cavité.

    [0028] Sur la figure 8, on a représenté un obus d'exercice 23 conforme à l'invention comprenant un corps 24 constitué d'une partie tronconique 25a terminée par une coiffe 26 et prolongée par une partie 25b sensiblement cylindrique. La coiffe 26 peut être munie d'un détonateur pour amorcer une composition de signalisation. La partie 25b porte classiquement une ceinture 25c de prise de rayure. Sur cette figure, on voit encore deux ouies latérales 27 et 28 en forme de trapèze dont les angles sont arrondis.

    [0029] Sur la figure 9, on a représenté en coupe longitudinale le corps 24 de l'obus obtenu par moulage. on voit la chambre interne 29 qui s'étend depuis le fond 30 d'un trou de bouche 31 jusqu'au fond 32 du culot 33 s'ouvrant à l'arrière du corps 24. La cavité 29 présente sur le dessin une forme sensiblement cylindrique et une symétrie de révolution autour de l'axe x'x de l'obus. Les deux ouies 27 et 28 sont pratiquées au niveau de la partie tronconique 25a symétriquement par rapport à l'axe x'x Toutefois, les deux ouies peuvent être placées de façon dissymétrique par rapport à cet axe.

    [0030] Chaque ouie peut être de dimensions variables; cependant, leur longueur peut être comprise entre environ 1/5 et 3/5 de la longueur de la cavité. Avan- tageusement, cette longueur est égale sensiblement à la moitié de celle de la cavité. On s'arrange de façon telle pour que la mise en place du noyau central lors du moulage soit réalisée par des bras supports donnant naissance aux ouies.

    [0031] A titre d'exemple, on a réalisé un corps d'obus de 155 mm présentant les caractéristiques suivantes :

    - corps en acier à basses caractéristiques

    - masse 43,25 kg

    - longueur totale : 769 mm

    - longueur partie 25a : 407 mm

    - profondeur trou de bouche : 127 mm

    - épaisseur fond du trou de bouche : 21 mm

    - longueur chamber 39 : 421 mm

    - largeur chambre 29: 92 mm

    - épaisseur fond cavité 29 : 23 mm

    - profondeur cavité 29 : 177 mm

    - épaisseur paroi corps 24 : 30 mm

    - moments d'inertie : IC = 0,156 kg m2 IA = 1,704 kg m2



    [0032] IC désigne le moment d'inertie par rapport à l'axe longitudinal du projectile.

    [0033] 1A désigne le moment d'inertie par rapport à un axe quelconque passant par le centre de gravité et perpendiculaire à l'axe longitudinal du projectile.

    [0034] Pour un obus de guerre de même calibre et de même longueur, obtient les valeurs respectives suivantes des moments d'inertie :

    IC = 0,155 kg m2

    IA = 1,65 kg m2



    [0035] Un tel obus d'exercice a une dispersion supérieure, à portée réduite (10 Km ), à celle de l'obus de guerre corraspondant tiré à 23 km.

    [0036] Le marquage de l'impact peut être assuré par un comprimé de naphtalène-tolite de 150g placé dans le trou de bouche. Enfin, les opérations de chargement, de tir et d'observation sont identiques à celle effectuées avec un obus de guerre. On voit donc qu'un tel obus d'exercice permet au tireur d'effectuer aisément des corrections de manipulation.

    [0037] On notera dans la présente description que l'homme de l'art déterminera de façon connue la valeur de l'impulsion à générer, la quantité de matière correspondant au bossage ou à l'évidement en fonction des caractéristiques du projectile et de la porté compatible avec les dimensions du champ de tir.


    Revendications

    1 - Obus d'exercice, du type stabilisé en rotation, tiré à une porté réduite par rapport à la portée supérieure d'un obus de guerre de même calibre, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déstabilisation en rotation pour lui assurer une dispersion en portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait, à portée supérieure, l'obus de guerre correspondant d'une part, et au moins une cavité de révolution pour ajuster sa masse à celle de l'obus de guerre d'autre part, ledit obus étant obtenu par moulage.
     
    2 - Obus d'exercice selon la revendication 1 caractérisé en ce que les moyens de déstabilisation sont constitués par des impulseurs engendrant une poussée sensiblement transversale à l'axe longitudinal de l'obus.
     
    3 - Obus d'exercice selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de déstabilisation sont constitués par un balourd.
     
    4 - Obus d'exercice selon la revendication 3, caractérisé en ce que le balourd est constitué par au moins un évidement pratiqué dans l'épaisseur du corps de l'obus.
     
    S - Obus d'exercice selon la revendication 3, caractérisé en ce que, le balourd est obtenu par un déport parallèle ou angulaire de l'axe longitudinal de la cavité par rapport à l'axe longitudinal de l'obus.
     
    6 - Obus d'exercice selon la revendication 4, caractérisé en ce que l'évidement communique avec la cavité centrale constituant ainsi une ouie.
     
    7 - Obus d'exercice selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend une partie ogivale suivie d'une partie sensiblement cylindrique et deux ouies pratiquées symétriquement par rapport à l'axe longitudinal de l'obus au niveau de la partie ogivale.
     
    8 - Obus d'exercice selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte à l'avant un trou borgne pour la fixation d'une fusée et pour recevoir une composition de marquage.
     




    Dessins
















    Rapport de recherche