[0001] La présente invention est relative à un bain d'électrolyse permettant la déposition
d'un alliage or-cuivre-cadmium-zinc et à son utilisation en galvanoplastie.
[0002] Des bains utilisés pour la déposition électrolytique d'alliages d'or ont déjà fait
l'objet de nombreux brevets, en particulier ceux qui permettent le dépôt d'alliages
or-cuivre-argent et surtout, or-cuivre-cadmium qui sont les plus utilisés et qui font
l'objet des brevets suisses No
403 435, 418 085, 522 740, 540 344, 556 916, 558 536, 590 344, 621 367 , 632 533 et
542 934, alors que le brevet US No
4 355 351 protège un bain de déposition d'alliage or-cuivre -zinc. La déposition électrolytique
de l'alliage or-cuivre-cadmium-zinc n'a, jusqu'ici, fait l'objet que du brevet
US No 3 475 292 qui mentionne l'utilisation d'un bain contenant l'or sous forme de
complexe sulfitique et les métaux d'alliage sous forme de complexes polyamino-carboxyliques,
en particulier d'EDTA.Ce bain ne contient donc pas de composés cyanurés auxquels il
est très sensible. En effet, quelques ppm de ion cyanure suffisent à perturber complètement
la déposition de l'alliage et à rendre le dépôt inacceptable. De plus, la durée de
vie de ce bain est trop courte pour lui permettre une utilisation industrielle.
[0003] La présente invention a comme but de mettre à disposition un bain permettant la déposition
d'un alliage or-cuivre-cadmium-zinc à partir des complexes cyanurés de ces quatre
métaux et fournissant des dépôts brillants allant du rose au jaune.
[0004] L'objet de la présente invention est le bain galvanique défini dans la revendication
1 et le procédé galvanique, utilisant ce bain, selon la revendication 7.
[0005] Un tel bain doit contenir les métaux de l'alliage déposé, de préférence dans les
limites des concentrations suivantes: de 1 à 20 g/1 d'or, de 6 à 70 g/1 de cuivre,
de 0,1 à 5 g/1 de cadmium et de 1 à 50 g/1 de zinc. Ces divers métaux doivent être
introduits dans le bain sous forme de sels solubles, plus précisément sous forme de
complexes cyanurés, mais sans excès de cyanure de potassium ou de sodium, c'est-à-dire
sans cyanure libre selon la définition donnée dans le brevet US 2.660.554. De plus,
le bain doit contenir de préférence de 1 à 50 g/1 de cyanure de cuivre CuCN ou de
cyanure de zinc Zn(CN)
2 qui permettent d'éviter la formation de cyanure libre par hydrolyse ou lors de l'électrolyse.
[0006] Dans les bains de déposition d'alliage or-cuivre-cadmium qui sont actuellement les
plus utilisés pour la déposition d'allia- g
es d'or, les concentrations en cuivre et en cyanure libre jouent un rôle essentiel..En
effet, l'expérience montre qu'il est nécessaire de maintenir un rapport assez étroit
entre la concentration de ces deux constituants pour obtenir des dépôts corrects.
Ainsi, dans les conditions habituelles, à une concen-
tration de 60 g/1 de cuivre doit correspondre une concentration de 25 g/1 de cyanure
de potassium libre, les fluctuations des teneurs en or et cadmium étant moins importantes.
[0007] En revanche, dans le bain de déposition de l'alliage or-cuivre-cadmium-zinc qui fait
l'objet de la présente invention, ce n'est plus le cuivre, mais le zinc qui joue le
rôle principal dans l'équilibre des différents ions en présence, permettant d'obtenir
le dépôt souhaité. Beaucoup moins stable que celui de cuivre, le complexe cyanuré
de zinc peut jouer le rôle tenu par le cyanure libre dans les bains d'alliage or-cuivre-cadmium.
Cela est illustré par le fait connu depuis longtemps, qu'une solution 0,1 N de nitrate
d'argent permet de doser le cyanure libre, en présence de complexes cyanurés d'or,
d'argent ou de cuivre, alors que le même mode de titra- tion, en présence de complexes
cyanurés de zinc ou de cadmium, indique le cyanure total, c'est-à-dire la somme du
cyanure lié au métal et du cyanure libre.
[0008] Cela signifie que les groupes cyanure liés au zinc ou au cadmium peuvent, dans certaines
conditions, être libérés dans le bain selon l'équilibre qui régit les concentrations
des différents ions. En ajoutant du cyanure de cuivre ou du cyanure de zinc non complexé
en excès, lors de la confection du bain, une partie des groupes cyanure présents dans
le complexe cyanuré de zinc quitte celui-ci pour complexer ces cyanures simples, diminuant
ainsi la quantité de cyanure lié pouvant être libérée. De ce fait, dans le bain qui
fait l'objet de la présente invention, la concentration en cyanure total (lié au zinc
et au cadmium) doit être de l'ordre de une à quatre fois la valeur de la concentration
en zinc, cette concentration en cyanure lié au zinc étant réglée par la quantité de
cyanure de cuivre ou de cyanure de zinc mise en jeu lors de la préparation du bain.
[0009] La composition du bain d'alliage or-cuivre-cadmium-zinc, telle qu'elle est décrite
ci-dessus, permet dans la pratique de l'électrolyse une beaucoup plus grande marge
de concentrations des divers constituants que les formulations de bains d'alliage
or-cuivre-cadmium connues jusqu'ici. Ainsi, un bain contenant 4 g/1 d'or, 0,8 g/1
de cadmium, 35 g/1 de cuivre et 10 g/1 de zinc présente une teneur en cyanure total
de 30 à 40 g/1, ce qui donne un rapport de 1/1 des concentrations cuivre/cyanure total.
Il fournit de bons dépôts. Un bain contenant les mêmes teneurs en or, cadmium et cuivre,
mais avec 20 g/1 de zinc, présente une teneur en cyanure total de 60 à 80 g/1. Il
donne également de bons dépôts, bien que le rapport cuivre/cyanure total soit de 1/2.
Une telle marge de manoeuvre n'est pas possible avec les bains usuels d'alliage or-cuivre-cadmium.
[0010] De plus, le bain d'alliage or-cuivre-cadmium-zinc qui fait l'objet de la présente
invention permet la déposition d'un alliage correct du point de vue du titre et de
la texture, à une vitesse plus grande que celle permise par les bains usuels, soit
1 micron par minute, alors qu'une vitesse de 0,5 micron par minute est considérée
généralement comme relativement grande.
[0011] Comme complexants, on peut utiliser isolément ou en combinaison, des produits disponibles
commercialement qui appartiennent à des classes différentes de composés chimiques,
mais dont la molécule contient toujours un ou plusieurs atomes d'azote liés à des
groupements divers, tels que ceux des acides méthyl-phosphoniques ou encore alkyl,
carboxy-alkyl, hydroxy-alkyl.
[0012] Les acides méthyl-phosphoniques dont la molécule contient un ou plusieurs atomes
d'azote qui peuvent être utilisés sont par exemple les acides amino-tri-(méthylène-phosphonique),
1-hydroxy-éthylidène 1.1 diphosphonique, éthylène-diamine tetra-Cméthylène-phosphinique),
hexaméthylène-diamine-tetra-(méthylène-phosphonique) ou méthylènè-triamine-penta-(méthylène-phosphonique).
[0013] Parmi les composés dont la molécule comporte, outre un ou plusieurs atomes d'azote,
des groupements alkyl, carboxy-alkyl ou hydroxy-alkyl, figurent en particulier les
corps chimiques de formule générale

où R représente un groupe alkylene dont le nombre d'atomes de carbone est compris
entre 1 et 4, ou encore les acides nitrilo-triacétique (NTA) ou oxycarbonyl-éthyl-amino-diacétique.
Tous ces acides sont de préférence utilisés sous forme de sels solubles, c'est-à-dire
sous forme de sels de potassium, sodium, ammonium ou d'amines. Pour être efficaces,
tous ces composés doivent être capables de complexer les ions cadmium dans une solution
exempte de cyanures de potassium ou de sodium libres.
[0014] Comme surf actants, on peut utiliser isolément ou en combinaisons, des produits disponibles
commercialement, connus sous les désignations de tensio-actifs non-ioniques, anioniques,
cationiques ou amphotériques. En particulier, peuvent être utilisés avantageusement
des amido-propyl-diméthyl-amino-oxydes d'acides gras saturés, de formule générale

des diméthyl-amino-oxydes d'acides gras saturés, de formule générale

des diméthyl-alkyl-amino-oxydes, de formule générale

et des bis-(2 hydroxy-éthyl)-alkyl-amino-oxydes, de formule générale

où n représente toujours un nombre compris entre 11 et 20. Les groupements acides
gras ou alkyl peuvent également être éthoxylés.
[0015] Peuvent aussi être utilisés comme surfactants des esters phosphorés de chaînes d'oxydes
d'éthylène liées à une chaîne aliphatique, de formule générale.

monoester, ou

diester. Dans ces formules, n représente un nombre compris entre 8 et 18, x un nombre
compris entre 6 et 15 et M un ion sodium ou potassium.
[0016] Les concentrations de ces divers produits d'addition organiques peuvent varier dans
une marge relativement grande, soit de 20 à 200 g/1 pour lés agents de complexation
et de 0,1 à 50 ml/1 pour les surfactants.
[0017] Le bain électrolytique qui fait l'objet de la présente invention s'utilise de préférence
à un pH de 9 à 11, avec une densité de courant de 0,6 à 2,5 A/dm et à la température
de 50° à 75° C.
[0018] Les exemples qui suivent illustrent plusieurs possibilités de déposition d'alliages
or-cuivre-cadmium-zinc de compositions différentes quant à la teneur des différents
métaux.
Exemple No 1
[0019] Composition du bain

[0020] Le mélange de cyanure de zinc et de cyanure double de zinc et de potassium a été
composé pour que la teneur en cyanure total, dosée par une solution de nitrate d'argent
0,1 N, en présence de NaOH et de KI, donne une valeur de 30 g/1 de KCN
lié au zinc. En introduisant le zinc, dans cette composition de bain, uniquement sous
forme de cyanure double de zinc et de potassium, on trouverait 40 g/1 de KCN total,
soit quatre fois la concentration du zinc.
[0021] Une plaquette d'acier de 5 cm de long et 2 cm de large a été soumise à l'électrolyse,
dans ce bain, à une densité de courant de 0,75 A/dm
2 à la température de 60° C. Le dépôt obtenu est uniforme et brillant, de couleur jaune
pâle et le titre de l'alliage déposé est de 18 carats.
Exemple No 2
[0022] Composition du bain :

[0023] Une plaquette d'acier identique à celle utilisée dans l'exemple No 1 a été soumise
à l'électrolyse dans ce bain, à la den-
sité de courant de 0,75 A/dm
2 et à la température de 60° C. L'alliage déposé a la composition suivante :

et le dépôt est uniforme, brillant, exempt de piqûres et de couleur jaune pâle.
[0024] *) Par rapport au poids de l'alliage
Exemple No 3
[0025] Composition du bain :

[0026] Une plaquette d'acier, identique à celles utilisées pour les exemples 1 et 2, a été
soumise à l'électrolyse dans ce bain, à la densité de courant d 0,75 A/dm
2 et à la température de 60° C. L'alliage déposé a la composition suivante:

[0027] et le dépôt, jaune pâle, est uniforme, brillant et exempt de piqûres.
*) Par rapport au poids de l'alliage
Exemple No 4
[0028] Composition du bain :

[0029] Une plaquette d'acier, identique à celles utilisées pour les exemples 1 à 3, a été
soumise à l'électrolyse dans ce bain, à une densité de courant de 0,75 A/dm
2 et à la température de 60° C. L'alliage déposé a la composition suivante:

et le dépôt, jaune pâle, est uniforme, brillant et exempt de piqûres.
[0030] *) Par rapport au poids de l'alliage
[0031] Ces exemples montrent qu'en faisant varier les concentrations du zinc, du cuivre
et du cadmium, il est possible d'obtenir des compositions de dépôt différentes quant
à leur teneur en or et en métaux d'alliages. Dans tous les cas, le dépôt était très
homogène, brillant et exempt de piqûres et de porosités.
1. Bain galvanique pour le dépôt électrolytique d'alliage or-cuivre-cadmium-zinc,
caractérisé en ce qu'il comprend un complexe cyanuré d'or, un complexe cyanuré de
cuivre, un complexe cyanuré de cadmium, un mélange de cyanure de zinc ou de cuivre
et de cyanure double de zinc et de potassium, un agent complexant organique capable
de complexer les ions cadmium en l'absence de cyanure libre, et un surfactant.
2. Bain selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'agent complexant organique
est un sel alcalin d'un acide dont la molécule contient un ou plusieurs atomes d'azote
liés à un ou plusieurs groupes méthylène-phosphonique.
3. Bain galvanique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'agent complexant
organique est un sel de sodium, potassium, ammonium ou d'amines des acides hydroxy-éthyl-
imino-diacétique, nitrilo-triacétique ou oxy-carbonyl-éthyl-amino-diacétique.
4. Bain galvanique selon la revendication 1, caractérisé en ce que le surfactant est
sous forme d'amido-propyl-diméthyl-amino-oxydes ou de diméthyl-amino-oxydes d'acides
gras saturés, de diméthyl-alkyl-amino-oxydes ou de bis-(2-hydroxy- éthyl)-alkyl-amino-oxydes
dans la molécule desquels le groupe alkyl contient de 10 à 18 atomes de carbone.
5. Bain galvanique selon la revendication 1, caractérisé en ce que le mélange de cyanure
de zinc ou de cyanure de cuivre et de cyanure double de zinc et de potassium, qui
entre dans sa composition, est constitué de telle sorte que la teneur en cyanure total,
lié au zinc, soit égale de une à quatre fois à celle du zinc.
6. Bain galvanique selon les revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'il contient
de 1 à 20 g/1 d'or, de 6 à 70 g/1 de cuivre, de 0,1 à 5,0 g/1 de cadmium, de 1 à 50
g/1 de zinc, de 1 à 200 g/1 de cyanures totaux liés au zinc, de 20 à 200 g/1 de complexant
et de 0,1 à 50 g/1 de surfactant.
7. Procédé galvanique pour la déposition d'un alliage or-cuivre-cadmium-zinc contenant
de 50 à 92 % d'or par rapport au poids d'alliage, caractérisé en ce qu'on utilise
le bain galvanique selon l'une des revendications 1 à 6.