(19)
(11) EP 0 187 576 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
16.07.1986  Bulletin  1986/29

(21) Numéro de dépôt: 85402415.5

(22) Date de dépôt:  04.12.1985
(51) Int. Cl.4H01J 9/42
(84) Etats contractants désignés:
AT DE GB IT NL

(30) Priorité: 07.12.1984 FR 8418777

(71) Demandeur: VIDEOCOLOR
92128 Montrouge (FR)

(72) Inventeur:
  • Giudici, Giuliano
    F-75008 Paris (FR)

(74) Mandataire: Grynwald, Albert et al
THOMSON CONSUMER ELECTRONICS 9 Place des Vosges La Défense 10
F-92400 Courbevoie
F-92400 Courbevoie (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé et appareil pour la détection de l'évaporation du matériau de getter au cours de la fabrication d'un tube cathodique, notamment pour la télévision


    (57) Procédé de contrôle de l'évaporation de la pastille de matériau de getter, tel que le baryum, sur les parois de l'ampoule d'un tube cathodique au cours de sa fabrication.
    On measure la pression dans le tube au cours de l'opération de stabilisation du matériau de cathode (20). A cet effet on mesure la charge en ions positifs dans le tube.




    Description


    [0001] L'invention est relative à un procédé et à un appareil pour détecter si le matériau getter a été correctement évaporé au cours de la fabrication d'un tube cathodique, notamment de télévision en couleurs.

    [0002] Un tube cathodique est constitué par une ampoule de verre sous vide avec une partie frontale formant écran raccordée par l'intermédiaire d'une partie évasée à la partie arrière cylindrique, appelée col, à l'extrémité de laquelle est logé le canon (ou les canons) à électrons.

    [0003] Les dernières étapes de fabrication du tube sont les suivantes : le canon à électrons duquel est solidaire une coupelle contenant le matériau de getter à évaporer, est installé dans l'ampoule qu'on vide ensuite par pompage; puis on évapore le matériau getter par chauffage à l'aide d'une bobine d'induction, à la suite de quoi on chauffe la (ou les) cathode(s) à une température supérieure à la température habituelle de fonctionnement afin de former et stabiliser le matériau formant cette cathode, et on applique aux grilles du canon des tensions destinées à nettoyer le tube, c'est-à-dire à éliminer les particules gazeuses indésirables qui sont absorbées par le matériau getter. Si le matériau getter ne s'est pas évaporé, le tube ainsi réalisé ne pourra pas fonctionner correctement en raison, d'une part, de la mauvaise qualité du vide, et d'autre part, surtout, de la présence d'ions positifs qui seront attirés par la cathode et la détérioreront.

    [0004] On a constaté que sur les chaînes de fabrication en série pour environ 1 % des tubes l'évaporation du matériau de getter ne s'effectue pas correctement. Les tubes qui présentent ce défaut doivent alors être traités de nouveau, c'est-à-dire qu'ils doivent être dégagés de la chaîne de fabrication et ramenés au poste d'évaporation du getter. Cet incident peut avoir des causes diverses : erreur de l'opérateur, mauvais positionnement de la bobine utilisée pour le chauffage par induction en vue de l'évaporation, défaut de cette bobine ou de sa source d'alimentation, etc...

    [0005] Jusqu'à présent le contrôle de l'évaporation du matériau de getter s'effectue par observation visuelle des parois du tube. Un tel type de contrôle n'est pas entièrement fiable car un défaut d'évaporation peut ne pas être détecté par inattention de l'opérateur. En outre l'observation visuelle est pénible.

    [0006] L'invention remédie à ces inconvénients.

    [0007] Elle est caractérisée en ce qu'on mesure la pression régnant dans le tube au cours de la stabilisation du matériau de cathode et on ramène le tube au poste d'évaporation du matériau de getter si cette pression dépasse une valeur prédéterminée, par exemple 2 x 10-4 Torr. A cet effet, dans une réalisation particulièrement simple à mettre en oeuvre, on mesure la charge en ions positifs, seuls dangereux pour la cathode. Il pourrait aussi être envisagé de mesurer la charge en ions négatifs; mais cette mesure serait difficile à effectuer car, au cours de la stabilisation du matériau de la cathode, cette dernière produit des électrons et la charge provenant de ces électrons s'ajoute à celles des ions négatifs et ne peut pas en être séparée; de ce fait la charge négative mesurée ne représenterait pas correctement la pression dans le tube.

    [0008] Pour effectuer ladite mesure de charge en ions positifs, dans un exemple, on applique un potentiel positif à l'une des électrodes, notamment la grille G2 du canon à électrons, et un potentiel négatif sur une autre électrode, par exemple la grille G3 faisant partie de la lentille électrostatique, et on mesure l'intensité du courant électrique circulant entre l'électrode portée à un potentiel négatif et la masse. Cette intensité représente la charge en ions positifs dans le tube et donc la pression. Il est important de noter que, pour la mesure, on ne fait pas appel à la cathode; en effet si, sur cette dernière, on appliquait un potentiel négatif elle attirerait des ions positifs, ce qui l'endommagerait. Si le potentiel négatif appliqué sur l'électrode G3 est de - 22,5 V, on a constaté qu'après un temps de 10 à 15 minutes suivant la formation du matériau de cathode, l'intensité du courant circulant dans la grille G3 dépasse 150 nano- ampères, ce qui correspond à une pression de 2 x 10 - 4 Torr, si le matériau du getter ne s'est pas évaporé pour se répandre sur les parois du tube et est de l'ordre de 25 nanoampères - soit 4 à 5 x 10 Tor dans le cas contraire. Le tube en cours de traitement est ainsi ramené au poste d'évaporation du matériau de getter si l'intensité entre l'électrode G3 et la masse dépasse 150 nano- ampères.

    [0009] Il est préférable que le générateur appliquant un potentiel positif sur l'une des électrodes soit un générateur à courant constant afin que l'intensité du courant de mesure ne soit pas affectée, ou soit peu affectée par les différences de caractéristiques entre tubes individuels, ces différences ou dispersions étant inhérentes à la fabrication en grande série.

    [0010] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront avec la description de certains de ses modes de réalisation, celle-ci étant effectuée en se référant aux dessins ci-annexés sur lesquels :

    - la figure 1 est un schéma d'une partie d'un tube cathodique lors de sa fabrication.

    - la figure 2 montre un canon à électrons d'un tube cathodique et des sources de courant et de tension utilisées pour mettre en oeuvre le procédé de l'invention,

    - la figure 3 est un diagramme expliquant le procédé de l'invention et,

    - la figure 4 est un schéma de la partie arrière d'un tube cathodique au cours d'une étape de sa fabrication.



    [0011] L'exemple que l'on va décrire se rapporte à la fabrication d'un tube de télévision en couleurs du type à masque d'ombre.

    [0012] Lors des dernières étapes de la fabrication d'un tube cathodique 10, juste après la mise sous vide de l'ampoule de verre 11, on procède à l'évaporation du matériau de getter afin qu'il soit réparti sur toutes les parois de verre. Ce matériau de getter est constitué par une pastille de baryum disposée dans une coupelle 12 se trouvant dans la partie cônique ou évasée 13 de l'ampoule 11 rattachée par une tige 14 à l'enveloppe du bloc 15 de canons à électrons.

    [0013] Le chauffage du baryum en vue de son évaporation est effectué à l'aide d'une bobine d'induction 16 disposée à l'extérieur de l'ampoule 11 mais au voisinage de la coupelle 12. La fréquence et la puissance de l'alimentation de la bobine 16 sont telles qu'elles permettent d'atteindre une température de cette coupelle comprise entre 800 et 1100" C.

    [0014] Après cette évaporation du baryum on procède à la formation et la stabilisation du matériau formant la cathode 20 (figure 2). Cette cathode 20 comporte habituellement un tube de nickel et le matériau d'émission des électrons est constitué par un mélange d'oxydes de baryum, de strontium et de calcium.

    [0015] Pour la formation et la stabilisation du matériau de cathode on porte le filament 21 de chauffage de cette dernière à une température supérieure à celle du fonctionnement habituel.

    [0016] La formation, ou activation, de la cathode est effectuée pendant une période de durée 4 minutes environ; cette période d'activation est elle-même divisée en deux étapes de durées à peu près égales : au cours de la première le matériau de cathode est porté à une température de 1000° C environ et au cours de la seconde étape ce matériau est porté à une température supérieure, de l'ordre de 1070° C.

    [0017] La stabilisation du matériau de cathode est effectuée pendant 14 minutes environ. Lors de cette stabilisation le matériau de cathode est porté à une température d'environ 1000° C. Au cours de ces étapes de la fabrication du tube il se dégage, dans ce dernier, en particulier lors de l'activation, des gaz tels que l'oxyde de carbone CO, l'anhydride de carbone C02, le méthane CH4, etc... Ces gaz contiennent en proportions égales, du point de vue électrique, des ions positifs et des ions négatifs. Les ions positifs (+) sont particulièrement nocifs pour la cathode car, celle-ci étant portée à un potentiel négatif, elle attire les charges positives, ce qui risque de la détériorer. le matériau de getter réparti sur les parois de l'ampoule Il absorbe les gaz dégagés tant lors de la formation du matériau de cathode que lors des traitements ultérieurs de dégazage.

    [0018] Pour contrôler que le baryum contenu dans la coupelle 12 a été correctement évaporé, selon l'invention, on mesure la pression de gaz dans le tube après la formation du matériau de cathode, au cours de la période de stabilisation de ce matériau. Cette pression est mesurée avant l'opération ultérieure de dégazage ou vieillissement contrôlé. Pour cette mesure on détermine la charge en ions positifs. A cet effet, environ 10 minutes après le début de l'activation du matériau de cathode, c'est-à-dire au cours de la période de stabilisation, on applique un potentiel positif sur la seconde grille 22, dite G2, en reliant cette dernière à la borne 25 de potentiel positif d'un générateur 24 de courant constant et on applique un potentiel négatif sur la troisième grille 23, dite G3, en reliant la borne négative d'un générateur de tension 26 à cette grille G3. La source 26 délivre une tension de 22, 5 Volts dans l'exemple.

    [0019] Entre la borne de potentiel positif de la source 26 et la masse est disposée une résistance 27 de valeur 100 KΩ par exemple. En parallèle sur cette résistance 27 est connecté un voltmètre 28. La tension mesurée par ce voltmètre représente l'intensité du courant traversant la résistance 27, c'est-à-dire sortant de la grille G3. Au cours de cette étape de contrôle de pression par mesure de la charge en ions positifs dans le tube, la première grille, dite G 1, est reliée à la masse, de même que la cathode 20.

    [0020] Les ions positifs sont attirés par la grille 23 portée à un potentiel négatif, tandis que les ions négatifs sont attirés vers la grille G2, 22, portée à un potentiel positif. Ainsi le courant - mesuré par le voltmètre 28 - circulant dans la résistance 27 représente la charge en ions positifs dans l'ampoule 11 et donc la pression totale.

    [0021] La connexion, aux grilles respectives, de la source 26 et du générateur 24 s'effectue par l'intermédiaire d'une douille 30 (figure 4), celle qui est habituellement utilisée pour effectuer les connexions en vue de la formation du matériau de cathode et des traitements de dégazage.

    [0022] Si le baryum a été correctement évaporé l'intensité i du courant dans la résistance 27 varie en fonction du temps t comme représenté par la courbe 31 (figure 3) en traits pleins. Tout de suite après la formation de la cathode, au temps t = 0, le courant a une intensité de l'ordre de 300 nanoampères. Au bout d'un temps de l'ordre de 10 minutes cette intensité est descendue à la valeur de 25 nano-ampères. Par contre si le baryum n'a pas été évaporé l'intensité i varie selon la courbe 32 en traits interrompus; au bout du temps t = 10 minutes environ, cette intensité a une valeur de l'ordre de 200 nanoampères.

    [0023] De cette manière si l'intensité i du courant dans la résistance 27 dépasse 150 nanoampères le tube est ramené au poste de chauffage par induction pour évaporer la pastille de baryum. Par contre si l'intensité est inférieure à 150 nanoampères, le tube reste sur la chaîne de fabrication pour subir le traitement de dégazage. Dans un exemple si l'intensité i du courant dépasse 150 nanoampères la douille 30 est séparée du tube 10 mais ce dernier reste sur la chaîne de fabrication avec les autres tubes jusqu'à la fin du traitement de dégazage. Mais le tube qui ne comporte pas de douille 30 ne subit ni la fin de la stabilisation du matériau de cathode ni le dégazage ou vieillissement. Dans cet exemple le tube est ramené au poste de chauffage par induction après la période de dégazage qu'il n'a cependant pas subie.

    [0024] La comparaison avec la valeur de 150 nanoampères peut être effectuée par un opérateur. On peut également prévoir un comparateur pour délivrer un signal lorsque l'intensité dépasse ladite valeur prédéterminée. Ce signal peut actionner des moyens d'alarme visuels ou sonores. Ce signal peut également être utilisé pour commander un mécanisme d'extraction de douille 30.


    Revendications

    1. Procédé de contrôle de l'évaporation de la pastille de matériau de getter, tel que le baryum, sur les parois de l'ampoule (11) d'un tube cathodique au cours de sa fabrication, caractérisé en ce qu'on mesure la pression dans le tube au cours de l'opération de stabilisation du matériau de cathode (20).
     
    2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que pour mesurer ladite pression on mesure la charge en ions positifs dans le tube.
     
    3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'à deux grilles (22, 23), distinctes de la cathode, du canon à électrons on applique des potentiels de signes contraires et en ce que ladite charge est mesurée par l'intensité du courant circulant entre la grille de potentiel négatif et la masse.
     
    4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que sur la grille G2 (22) on applique un potentiel positif et sur la grille G3 (23) on applique un potentiel négatif, l'intensité mesurée étant celle du courant qui circule entre la grille C3 (23) et la masse.
     
    5. Procédé selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que l'application desdits potentiels sur les grilles du canon à électrons est effectuée par l'intermédiaire d'une douille (30) qui est également utilisée pour établir les connexions électriques lors de la formation du matériau de cathode et des traitements de dégazage.
     
    6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que le potentiel positif appliqué sur l'une des grilles du canon à électrons est fourni par un générateur (24) à courant constant.
     
    7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la mesure de pression est effectuée environ 10 minutes après le début de l'opération de formation du matériau de cathode.
     
    8. Application du procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes à la fabrication d'un tube cathodique, caractérisée en ce qu'on compare la pression mesurée à une valeur prédéterminée et en ce qu'on ramène le tube au poste d'évaporation du matériau de getter si ladite pression est supérieure à la valeur prédéterminée.
     
    9. Procédé selon les revendications 5 et 8, caractérisé en ce que si la pression est supérieure à la valeur prédéterminée la douille est séparée du tube et ce dernier est ramené ultérieurement au poste d'évaporation du matériau de getter.
     
    10. Procédé selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que la valeur prédéterminée est de l'ordre de 2 x 10-4 Torr.
     




    Dessins







    Rapport de recherche