[0001] La présente invention concerne les résonateurs électromagnétiques ainsi que les filtres
hautes fréquences réalisés à partir de ces résonateurs. Selon les cas, ces résonateurs
peuvent être appelés résonateurs birubans, bifilaires, quadrirubans ou quadrifilaires.
[0002] Dans la gamme des fréquences élevées appelées UHF (pratiquement de 300 MHz à 3 Ghz),
les résonateurs et les filtres réalisés à partir de ces éléments sont souvent constitués
de tronçons de lignes. Il peut s'agir de lignes coaxiales à air ou de lignes coaxiales
chargées de diélectriques telles que mentionnées dans l'article : "Bandpass filter
with dielectric materials used for broadcasting channel filter" de K.WAKINO et Y.KONISHI
paru dans la revue I.E.E.E. Transactions on Broadcasting, vol. BC-26, No. 1, mars
1980. Il est connu aussi de fabriquer des résonateurs et des filtres à partir de lignes
microrubans comme l'indique l'article : "750 MHz microstrip bandpass filter on barium
tetratitanate substrate " de G. OHM et G. SCHMOLLER paru dans la revue Electronics
Letters, vol. 18, No. 15 du 22 juillet 1982.
[0003] La technique des lignes coaxiales autorise la fabrication de résonateurs indépendants
dont les fréquences propres peuvent être ajustées avant leur assemblage pour former
des filtres. Cet assemblage peut être réalisé dans le cas d'un filtre passe-bande
en plaçant les différents résonateurs bout à bout, les couplages entre deux tronçons
de lignes consécutifs étant déterminés par les distances qui séparent leurs faces
placées en vis-à-vis. Cependant, pour obtenir des coefficients de surtension intéressants
(supérieurs à 500) il faut disposer de tronçons ayant une section assez importante.
Typiquement un résonateur d'un diamètre de 20 mm métallisé à l'argent peut avoir un
coefficient de surtension Q supérieur à 1000 pour une fréquence de 1 GHz. En outre,
le couplage des résonateurs quart d'onde demeure délicat et la réalisation même de
la structure coaxiale est assez complexe à cause des différentes opérations d'usinage
et de métallisation d'éléments à section circulaire.
[0004] Des résonateurs peuvent être conçus selon la technique des lignes microrubans. Ils
sont généralement réalisés à partir d'un substrat diélectrique relativement large
dont une face est entièrement métallisée et dont l'autre reçoit un conducteur métallique
sous la forme d'un mince ruban. Cette technique présente deux inconvénients. D'une
part, les coefficients de surtension propres Q des résonateurs sont toujours faibles
(inférieur à 500) et par conséquent les performances de filtres formés à partir de
ces résonateurs sont toujours modestes (pertes d'insertion élevées, supérieures à
3 dB vers 1 GHz). D'autre part, une fois le filtre réalisé, par dépôt de rubans sur
un même substrat, il est pratiquement impossible d'ajuster les fréquences propres
des résonateurs ainsi que leurs couplages mutuels. Ceci interdit la réalisation industrielle
de filtres comportant un nombre de pôles élevé en raison des inévitables dispersions
des caractéristiques : en particulier, de la constante diélectrique du substrat.
[0005] Ces inconvénients ont été en partie palliés grâce à des résonateurs réalisés à partir
de parallélépipèdes constitués de matériau diélectrique, métallisés sur deux faces
opposées. On obtient un résonateur quart d'onde ou demi-onde suivant la longueur et
la terminaison de la ligne. Ces résonateurs ont fait l'objet d'une demande de brevet
de la Demanderesse déposée le 29 octobre 1982 et publiée sous le numéro FR-A-2 535
547. Cette demande de brevet décrit notamment l'utilisation de résonateurs quart d'onde
pour la fabrication de filtres passe-bande. Le parallélépipède possède des métallisations
sur deux de ses grandes faces, ces faces étant opposées l'une à l'autre et court-circuitées
par une métallisation située à l'extrémité du parallélépipède. La conception même
de ces résonateurs conduit à disposer de filtres présentant un certain encombrement
d0 à la présence d'un support isolant et d'une distance minimale à respecter entre
la masse métallique du bottier et les métallisations des résonateurs.
[0006] Afin de pallier ces inconvénients, l'invention propose des résonateurs pouvant se
présenter sous différentes formes ou configurations afin d'offrir un encombrement
minimal qu'ils soient utilisés isolément ou en association pour former des filtres.
L'une des solutions consiste à modifier la géométrie des diélectriques afin d'abaisser
la fréquence de résonance sans augmenter le volume du résonateur. Une autre solution
consiste à réduire de façon judicieuse la largeur des métallisations.
[0007] L'invention a donc pour objet un résonateur électromagnétique quart d'onde du type
comportant un barreau diélectrique de section polygonale délimitant au moins six faces,
le barreau étant disposé entre au moins deux électrodes réunies par un court-circuit
à l'une de leurs extrémités, caractérisé en ce que les électrodes et leur court-circuit
font partie d'une armature en forme de U, les électrodes ne recouvrant que partiellement
les faces du barreau qui leur sont adjacentes.
[0008] L'invention a encore pour objet un résonateur électromagnétique quart d'onde du type
comportant un barreau diélectrique de section polygonale délimitant au moins six faces,
le barreau étant recouvert sur deux de ses faces opposées d'une métallisation jouant
le rôle d'électrodes, caractérisé en ce que le barreau diélectrique présente, côté
circuit ouvert, une section réduite par rapport au reste du barreau de façon à réduire
la distance séparant les électrodes.
[0009] L'invention a aussi pour objet un résonateur électromagnétique quart d'onde du type
comportant un barreau diélectrique de section polygonale délimitant au moins six faces,
le barreau étant recouvert sur deux de ses faces opposées d'une métallisation jouant
le rôle d'électrodes, caractérisé en ce que le barreau diélectrique présente, côté
court-circuit, une section réduite par rapport au reste du barreau de façon à réduire
la largeur de la métallisation.
[0010] L'invention a également pour objet un filtre passe-bande haute fréquence, caractérisé
en ce qu'il comprend au moins un résonateur tel que défini ci-dessus.
[0011] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront au moyen de la
description qui va suivre et des figures annexées parmi lesquelles :
- la figure 1 représente un résonateur quart d'onde selon l'art connu,
- la figure 2 est une vue en coupe d'un filtre passe-bande selon l'art connu,
- la figure 3 est une vue isométrique d'un résonateur selon l'invention,
- les figures 4 et 5 représentent des résonateurs selon l'invention placés entre des
plans métalliques,
- les figures 6 et 7 représentent des résonateurs à angles métallisés arrondis,
- la figure 8 est une vue isométrique d'un résonateur bifilaire selon l'invention,
- les figures 9 et 10 sont illustratives d'une méthode de fixation d'une armature
métallique sur un résonateur selon l'invention,
- les figures 11 et 12 représentent schématiquement des résonateurs quadrifilaires
ou quadrirubans selon l'invention,
- la figure 13 représente schématiquement un filtre passe-bande,
- la figure 14 représente un résonateur quadrifilaire à section octogonale,
- les figures 15 à 18 représentent des résonateurs à géométrie particulière.
[0012] L'objet de l'invention étant de réduire au maximum l'encombrement des résonateurs,
ceux-ci seront choisis du type quart d'onde.
[0013] La figure 1 représente un résonateur quart d'onde selon l'art connu et appelé résonateur
biruban. Il est constitué d'un solide diélectrique 1 de forme parallélépipédique et
ayant une section rectangulaire de côtés a et b. Des métallisations 2 et 3 recouvrent
les deux faces opposées du parallélépipède qui sont séparées par la distance a. La
métallisation 4 située à l'une des extrémités du barreau diélectrique 1 constitue
un court-circuit pour les électrodes 2 et 3. Une telle ligne propage des ondes électromagnétiques
avec un indice efficace n
e =
λo λg X o représente la longueur d'onde dans le vide et X g la longueur d'onde dans le
guide biruban. Cet indice dépend de la constante diélectrique du matériau et de la
géométrie de la ligne. Ainsi, en utilisant un barreau de diélectrique en tétratitanate
de baryum Ba Ti
4 0
9 de constante diélectrique 37, et de dimensions a et b comprises entre 5 et 10 mm,
on obtient, pour 1 GHz, ne = 4,7. La longueur L du barreau 1 étant égale à
λg 4, on dispose bien un résonateur quart d'onde. Un tel résonateur permet d'obtenir de
bons résultats. Par exemple, un barreau de dimensions a = b = 15 mm et L = 15 mm présente
une fréquence de résonance de 1060 MHz pour un facteur de surtension Q = 1000.
[0014] Il est connu d'utiliser de tels résonateurs pour élaborer des filtres passe-bande.
La figure 2 est une vue en coupe d'un tel filtre à quatre résonateurs 10, 11, 12 et
13 disposés sur un substrat isolant 14 qui possède une très faible constante diélectrique.
Les résonateurs sont fixés sur le substrat par collage. Les métallisations des faces
principales (électrodes) des résonateurs sont parallèles entre elles et perpendiculaires
au substrat. Le couplage entre résonateurs se fait par inductance mutuelle. Les fréquences
propres de chaque résonateur ont été au préalable ajustées soit par fabrication, soit
par rodage. L'ensemble formé par le support 14 et les quatre résonateurs est placé
dans un boîtier 15 relié à la masse et fermé par un couvercle métallique 22. La coupe
de la figure 2 a été réalisée au niveau des trous 16 et 17 d'entrée et de sortie du
signal. Le trou 16 permet le passage d'un conducteur 18 qui forme une boucle 20 de
couplage, servant de moyen excitateur, avec le résonateur 10. L'extrémité du conducteur
18 est ensuite reliée au boîtier. Le signal de sortie est prélevé de façon similaire
par le conducteur 19 qui forme une boucle 21 qui sert de moyen collecteur au niveau
du résonateur 13. Afin de procéder à des ajustements fins des couplages entre résonateurs,
il est possible de placer des vis de réglage selon les axes 23, 24 et 25. Ces vis
situées entre les résonateurs modifient, suivant leur enfoncement plus ou moins grand,
le champ électromagnétique qui règne entre les résonateurs.
[0015] Le filtre représenté à la figure 2, qui donne de bons résultats par ailleurs, présente
l'inconvénient d'occuper un grand volume par rapport à la taille des résonateurs.
En effet, il est nécessaire de prévoir un substrat isolant 14 au fond du boîtier,
lequel est métallique à des fins de blindage, afin d'éviter de court-circuiter les
métallisations des résonateurs. De plus, ce substrat doit avoir une épaisseur suffisante
pour éviter que la masse métallique du boîtier n'influence le réglage et le coefficient
de surtension des résonateurs. De même, le couvercle métallique 22 doit être situé
à une distance suffisante. On voit qu'avec ces caractéristiques dimensionnelles, le
volume occupé par un filtre peut être important relativement au volume des résonateurs.
[0016] Les résonateurs décrits ci-dessus comportent trois faces entièrement métallisées
ce qui nécessite la présence d'un support isolant pour assurer leur montage dans un
boîtier. L'invention propose d'utiliser des résonateurs métallisés sur une bande plus
étroite que leur largeur propre. La figure 3 représente un tel résonateur. Le résonateur
proprement dit, qui porte la référence 30, est constitué d'un barreau diélectrique
31, préférentiellement ayant une forme de parallélépipède rectangle, partiellement
recouvert d'une métallisation 32 qui assure la continuité électrique sur deux faces
principales et opposées du barreau et l'une des extrémités. Dans le cas représenté
à la figure 3, la bande conductrice 32 a une largeur constante h
2. Elle est située à une distance h
l de l'une des arêtes du barreau et à une distance h
3 de l'autre arête de la face considérée. Comme dans le cas de la figure 1, la section
du barreau est a x b, a étant la distance séparant les électrodes et b = h
l + h
2 +
h3*
[0017] Un résonateur tel que celui représenté à la figure 3 peut être fixé sans risque de
court-circuit directement sur un plan métallique et même être inséré entre deux plans
métalliques comme le représente la figure 4. Les plans métalliques 33 et 34 peuvent
faire partie respectivement d'un boîtier et de son couvercle. Il convient que les
distances h
l et h
3 soient suffisantes pour que les masses métalliques 33 et 34 ne perturbent pas l'accord
que l'on désire obtenir. La disposition de la figure 4 favorise l'évacuation de la
chaleur dissipée et assure une meilleure stabilité en fréquence du résonateur par
rapport aux variations de température et aux vibrations. Le résonateur 30 peut donc
être avantageusement utilisé pour réaliser des filtres passe-bande. Pour obtenir de
faibles pertes d'insertion il est avantageux que les conditions suivantes soient remplies
: h = h
2 = h
3. La surtension du résonateur dans son boîtier reste alors très proche de la surtension
propre du résonateur. La dégradation du coefficient de surtension est inférieure à
20% vers 900 MHz pour un boîtier cuivré ou doré.
[0018] Une autre disposition de la métallisation est avantageuse. C'est celle qui est représentée
à la figure 5 où un résonateur selon l'invention est disposé entre deux plans métalliques
qui peuvent faire partie du boîtier et du couvercle d'un filtre. Le résonateur 35
formé du barreau 36 et de la métallisation 37 est disposé sur le plan métallique 38.
Le plan métallique 39 est situé à une distance h'
3 du résonateur. Cette disposition a l'avantage de rejeter vers les fréquences supérieures
les réponses parasites dues à des modes présentant un champ électrique parallèle au
côté de dimension b. Comme précédemment, il est préférable de choisir h'
l = h'
2 = h'
3.
[0019] La valeur du coefficient de surtension Q dépend de la qualité de la métallisation
supportée par le barreau diélectrique. La formation d'électrodes par métallisation
présente un point délicat qui est la nécessité de disposer d'une couche métallique
régulière en particulier au niveau des angles vifs formés par la jonction des électrodes
et du court-circuit d'extrémité. En effet, l'épaisseur de la métallisation étant relativement
fine, la transition brutale d'un plan de métallisation à un autre qui lui est perpendiculaire
peut entraîner des défauts dans l'épaisseur du dépôt ce qui a pour conséquence de
faire varier le coefficient de surtension d'un résonateur à un autre qui théoriquement
lui est identique. Il est possible de pallier cet inconvénient en arrondissant les
angles qui doivent être métallisés. La figure 6 est une vue de côté d'un tel résonateur.
Le résonateur 40 est formé du barreau diélectrique 41 recouvert d'une métallisation
42 jouant comme précédemment le rôle d'électrodes et de court-circuit. On remarque
sur cette figure que les angles 43 et 44 ont été arrondis ce qui contribue à rendre
la couche déposée uniforme. A titre d'exemple, le rayon de courbure de ces arrondis
peut être de l'ordre du dixième de la distance a.
[0020] Il est également possible d'arrondir totalement l'extrémité du résonateur. C'est
ce que représente la figure 7 où le résonateur 45 est formé par le barreau diélectrique
46 recouvert partiellement d'une métallisation 47.
[0021] Il est ainsi possible d'obtenir de manière reproductible des surtensions de 900 sur
des résonateurs de dimensions : a = b = 8 mm , L = 18 mm , résonnant à 900 MHz (avec
ε= 37). La métallisation peut être constituée d'argent ou de cuivre déposé par une
technique classique : laque frittée, évaporation, électrolyse... L'épaisseur recommandée
est d'au moins 30 um pour une fréquence de résonance de 1 GHz.
[0022] Tout ce qui vient d'être dit démontre les avantages apportés aux résonateurs birubans
par la réduction de la métallisation à une simple bande de largeur réduite par rapport
à la largeur des faces qui les supportent. Il convient de considérer le cas limite
ou la largeur des électrodes du résonateur est la plus petite possible. Pratiquement,
la solution consiste à utiliser un résonateur bifilaire au lieu d'un résonateur biruban.
On constate alors, dans le cas du résonateur isolé, que les performances sont sensiblement
équivalentes pour un même volume qu'il s'agisse du résonateur biruban ou du résonateur
bifilaire. Par contre, lorsqu'ils sont montés dans un boîtier, la dégradation de la
surtension est moindre dans la solution bifilaire que dans la solution biruban.
[0023] Les électrodes bifilaires peuvent être réalisées au moyens d'une armature métallique
qui peut être déposée en couche comme précédemment mais qui sera de préférence rapportée.
L'armature se présentera alors sous la forme d'un cavalier typiquement en cuivre ou
en métal argenté ou doré. Le tronçon de matériau diélectrique peut alors être raccourci.
Typiquement, la longueur 1 du tronçon sera environ la moitié de la longueur des électrodes.
La figure 8 est une vue isométrique d'un résonateur bifilaire selon l'invention. Le
résonateur comprend un barreau de diélectrique 50 ayant une forme de parallèlèpipède
rectangle de longueur 1 et de section a x b comme indiqué sur la figure. Le résonateur
comprend également le cavalier ou armature 51 de longueur L qui enserre par encastrement
le barreau 50 et qui constitue à la fois les deux électrodes du résonateur et leur
court-circuit. Le cavalier 51 peut avoir différentes formes, par exemple en forme
d'U comme représenté à la figure 8. La fréquence de résonance et le coefficient de
surtension Q sont principalepent déterminés par la longueur L des électrodes, la distance
qui sépare ces électrodes et la nature du diélectrique. La longueur 1 du barreau 50
peut être réduite jusque environ x sans altération sensible des principales caractéristiques
du résonateur.
[0024] Pour rendre l'armature 51 solidaire du matériau diélectrique 50, différentes méthodes
peuvent être employées. On peut utiliser :
1 - une colle à froid,
2 - un film thermofusible thermocompressé,
3 - une colle conductrice frittée,
4 - une technique d'encastrement,
5 - une technique de moulage in situ.
[0025] La première méthode conduit à des coefficients de surtension médiocres et à des fréquences
de résonance peu stables en raison de l'épaisseur du joint de colle et des pertes
diélectriques de la colle isolante.
[0026] La seconde méthode permet d'obtenir de meilleures performances car le joint est plus
fin et les pertes diélectriques de ce genre de colle sont plus faibles.
[0027] La colle conductrice frittée de la troisième méthode assure un excellent contact
donc une bonne stabilité en fréquence. Mais, du fait de sa médiocre conductibilité,
il est difficile d'obtenir une résistance de surface très faible et la surtension
est dégradée. La surface encollée influe sur la valeur de la fréquence de résonance.
Si la surface encollée augmente, la fréquence de résonance diminue. On peut mettre
à profit cette propriété et augmenter la surface encollée conductrice en tenant compte
des influences des pièces métalliques extérieures (boîtier, couvercle) pour abaisser
la fréquence de résonance d'un facteur 2 ou 3 sans augmenter l'encombrement.
[0028] La technique d'encastrement de la quatrième méthode permet d'obtenir les surtensions
les plus élevées. Toutefois, la stabilité en fréquence dépend beaucoup de la qualité
de l'encastrement. Les meilleurs résultats sont obtenus par poinçonnage à chaud sous
atmosphère neutre, par exemple à 500°C sous azote, suivi éventuellement d'un palier
de vieillissement réalisé dans les mêmes conditions. La durée du palier peut être
de l'ordre d'une heure. La figure 9 représente le même résonateur que celui représenté
à la figure 8 mais vu selon l'une de ses extrémités. Le cavalier 51 est placé dans
un logement 52 destiné à le recevoir et pratiqué dans le barreau 50. Les poinçons
53 agissent sur le cavalier 51 dans le sens indiqué par les flèches afin de réaliser
l'encastrement du cavalier. La figure 10 montre le résultat obtenu après poinçonnage.
[0029] La cinquième méthode, le moulage in situ, nécessite l'utilisation de pièces diélectriques
formant l'empreinte négative de la pièce métallique. Cette denière peut être préformée
et placée dans le diélectrique. L'ensemble est porté à une température légèrement
supérieure à la température de fusion du métal puis refroidi lentement. L'argent donne
des résultats particulièrement bons.
[0030] Un exemple de réalisation est le suivant. Un résonateur du type représenté à la figure
8 a pour caractéristiques : a = 8 mm, b = 10 mm , constante diélectrique E = 37, d
= 6 mm, 1 = 10 mm, diamètre du cavalier 2 mm, longueur du cavalier L = 18 mm. Le cavalier
est en cuivre et est encastré par poinçonnage. Dans ces conditions, le coefficient
de surtension Q vaut 1000 à la fréquence de 950 MHz. Ceci est un très bon résultat
compte tenu de l'encombrement du résonateur.
[0031] Il est possible d'obtenir un gain significatif en volume par l'utilisation de lignes
quadrifilaires ou quadrirubans qui propagent trois modes : deux modes dipolaires orthogonaux
et un mode quadripolaire. Un résonateur réalisé à partir d'un tronçon d'une telle
ligne peut alors être le siège de trois résonances dégénérées si les conditions aux
limites sont compatibles ou de deux résonances si les conditions aux limites sont
antagonistes. Les figures 11 et 12 représentent schématiquement de tels résonateurs.
Sur ces figures on n'a représenté, par souci de simplification, que les armatures
métalliques, le barreau diélectrique étant supposé être inséré entre ces armatures.
La figure 11 est un résonateur quart d'onde à 3 résonances. Ses armatures 60 et 61,
situées dans des plans perpendiculaires, ont leurs éléments court-circuits situés
à une même extrémité du barreau. La figure 12 est un résonateur quart d'onde à deux
résonances. Ses armatures 62 et 63, situées dans des plans perpendiculaires, ont leurs
éléments court-circuits opposés. Avec ce type de résonateurs, il est donc possible
d'obtenir deux ou trois pôles par résonateur au lieu d'un seul comme précédemment
ce qui conduit à la diminution de l'encombrement du filtre pour un nombre de pôles
donné.
[0032] A titre d'exemple non limitatif, on va décrire la réalisation d'un filtre passe-bande
utilisant des résonateurs tels que celui illustré par la figure 12. La figure 13 représente
schématiquement la disposition envisagé pour un filtre à trois résonateurs 70, 73
et 76. Ce sont des résonateurs quart d'onde à deux résonances. Ils sont formés comme
pour la figure 12 d'armatures métalliques enserrant un barreau diélectrique non représenté
et situées dans des plans perpendiculaires l'une par rapport à l'autre. Le résonateur
70 comprend les couples d'armatures 71 et 72, le résonateur 73 comprend les couples
74 et 75 et le résonateur 76 comprend les couples 77 et 78. Les résonateurs sont placés
dans le prolongement les uns des autres comme le montre la figure 13. Les armatures
71 et 74 situées dans un même plan ou dans des plans parallèles assurent un couplage
magnétique prépondérant entre les résonateurs 70 et 73. Il en est de même des armatures
75 et 78 pour les résonateurs 73 et 76. La valeur de ces couplages est réglée par
les distances entre résonateurs. Le signal d'entrée est injecté par l'intermédiaire
d'une boucle de couplage au niveau du pôle P
1. Le signal de sortie est extrait de la même manière au niveau du pôle P6. Les couplages
de type intra-résonateur sont plutôt assurés par les champs électriques dans le diélectrique
et sont réglés par les défauts de symétrie du résonateur (défaut d'orthogonalité de
deux armatures, influence du boîtier, etc.). Cette disposition rend négligeable les
couplages entre les pôles P
1 et P
3' les pôles P
2 et P
4, les pôles P
3 et P
5, les pôles P
4 et P
6, les pôles P
1 et P
4, etc. Elle permet donc de réaliser des filtres classique : Legendre, Tchebychev,
Butterworth, Bessel.
[0033] Les résonateurs utilisables dans ce type de filtres peuvent être réalisés à partir
de techniques décrites pour la fabrication des résonateurs birubans ou bifilaires.
La section même du diélectrique est déterminée par des considérations annexes (dissipation
thermique, commodité de fixation) et peut être carrée, ronde, octogonale. La figure
14 représente la section octogonale d'un barreau diélectrique 80 équipé de deux armatures
83 et 84 placées dans des plans perpendiculaires. Le résonateur ainsi formé peut être
sans inconvénient placé entre deux surfaces métalliques 81 et 82.
[0034] Pour limiter l'encombrement des résonateurs, il est également possible de modifier
leur géométrie pour les faire travailler à plus basse fréquence sans augmenter leur
volume. Plusieurs configurations sont possibles. On peut par exemple aplatir l'extrémité
circuit ouvert du résonateur quart d'onde comme représenté aux figures 15 et 16 qui
sont respectivement des vues de face et de côté. Ce résonateur, formé d'un barreau
diélectrique 90 recouvert d'une métallisation 91 sur deux faces opposées et une extrémité,
comprend des sections de superficies différentes. La largeur inter-électrodes qui
vaut a dans la partie proche du court-circuit vaut a'< a près de l'extrémité en circuit-ouvert
ce qui a pour conséquence d'augmenter la capacité et de diminuer la fréquence de résonance.
[0035] Une autre solution est illustrée par les figures 17 et 18 qui représentent des vues
de face et de côté d'un résonateur quart d'onde formé d'un barreau diélectrique 95
recouvert d'une métallisation 96 sur deux faces opposées et une extrémité. Là encore
le résonateur comprend des sections de superficies différentes. La largeur inter-électrodes
reste constante mais c'est la dimension transversale du barreau qui change. Cette
dimension qui vaut b près du circuit ouvert, vaut b'<b près du court-circuit. Ceci
a pour conséquence d'augmenter l'inductance et donc de diminuer la fréquence de résonance.
[0036] Ces résonateurs peuvent bénéficier des perfectionnements annoncés plus haut, à savoir
l'arrondissement des angles métallisés et la métallisation sous forme de bandes de
largeur réduite.
[0037] Des essais ont donnés les résultats suivants. Pour un résonateur tel qu'illustré
par les figures 15 et 16 avec a = 8 mm, a' = 4 mm, b = 8 mm, L = 18 mm et E = 37,
la fréquence de résonance est d'environ 700 M Hz pour un coefficient de surtension
supérieur à 700. On obtient les mêmes résultats pour un résonateur tel qu'illustré
par les figures 17 et 18 et pour lequel : a = 8 mm, b = 8 mm, b' = 4 mm, L = 18 mm
et ε=37.
[0038] Dans toutes les configurations envisagées, il est capital de choisir le matériau
diélectrique de manière à compenser les dérives thermiques. Lorsque l'armature métallique
est parfaitement solidaire du diélectrique (cas du dépôt en couche), il est préférable
de choisir le coefficient exprimant la dérive du premier ordre en température égal
à 0 ppm/°c. Lorsque l'armature n'est que partiellement solidaire du diélectrique,
il faut compenser la dilatation du métal en choisissant des coefficients compris typiquement
entre + 10 et + 20 ppm/°C. Des diélectriques présentant ces caractéristiques ont été
décrits dans le brevet français publié sous le numéro FR-A- 2 477 823.
1. Résonateur électromagnétique quart d'onde du type comportant un barreau diélectrique
de section polygonale délimitant au moins six faces, le barreau étant disposé entre
au moins deux électrodes réunies par un court-circuit à l'une de leurs extrémités,
caractérisé en ce que les électrodes et leur court-circuit font partie d'une armature
en forme de U, les électrodes ne recouvrant que partiellement les faces du barreau
qui leur sont adjacentes.
2. Résonateur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le barreau diélectrique
a une section rectangulaire.
3. Résonateur selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les électrodes
et le court-circuit sont formés par une métallisation (32) déposée sur le barreau
diélectrique (31), cette métallisation de largeur déterminée laissant subsister des
marges longitudinales en bordure des faces qui la supportent.
4. Résonateur selon la revendication 3, caractérisé en ce que les largeurs h 1, h2 et h3 sont égales.
5. Résonateur selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les électrodes
et le court-circuit sont formés par une métallisation (37) déposée sur le barreau
diélectrique (36), cette métallisation étant déposée en bordure des faces qui la supportent
de façon à ne laisser qu'une marge longitudinale.
6. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
les angles (43, 44) du barreau diélectrique (41) devant être recouverts par la métallisation
(42) sont arrondis.
7. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'extrémité du barreau diélectrique (46) devant supporter le court-circuit est arrondie.
8. Résonateur selon l'une des revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite armature
est une pièce rapportée.
9. Résonateur selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'armature (51) a une
section ronde.
10. Résonateur selon l'une des revendications 8 ou 9, caractérisé en ce que le barreau
diélectrique (50) est équipé de logements (52) destinés à recevoir ladite armature
(51).
11. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé en ce
que ladite armature est collée sur le barreau diélectrique.
12. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé en ce
que ladite armature est encastrée par poinçonnage à chaud dans le barreau diélectrique.
13. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce
qu'il comprend deux armatures (60, 61) placées perpendiculairement l'une par rapport
à l'autre et dont les court-circuits sont situés du même côté du barreau diélectrique.
14. Résonateur selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce
qu'il comprend deux armatures (62, 63) placées perpendiculairement l'une par rapport
à l'autre et dont les court-circuits sont situés sur deux extrémités opposées du barreau
diélectrique.
15. Résonateur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la section du barreau
diélectrique (80) est octogonale et qu'il comprend deux armatures (83, 84) placées
perpendiculairement l'une par rapport à l'autre.
16. Résonateur électromagnétique quart d'onde du type comportant un barreau diélectrique
(90) de section polygonale délimitant au moins six faces, le barreau étant recouvert
sur deux de ses faces opposées d'une métallisation (91) jouant le rôle d'électrodes,
caractérisé en ce que le barreau diélectrique présente, côté circuit ouvert, une section
réduite par rapport au reste du barreau de façon à réduire la distance séparant les
électrodes.
17. Résonateur électromagnétique quart d'onde du type comportant un barreau diélectrique
(95) de section polygonale délimitant au moins six faces, le barreau étant recouvert
sur deux de ses faces opposées d'une métallisation (96) jouant le rôle d'électrodes,
caractérisé en ce que le barreau diélectrique présente, côté court-circuit, une section
réduite par rapport au reste du barreau de façon à réduire la largeur de la métallisation.
18. Filtre passe-bande haute-fréquence, caractérisé en ce qu'il comprend au moins
un résonateur selon l'une quelconque des revendications 1 à 17.