[0001] La présente invention est relative à une meule destinée au flettage du bord d'un
verre à l'aide d'une machine décalloteuse -fletteuse-chanfreineuse-polisseuse à chargement
automatique, comprenant une tête de préhension rotative destinée à agripper le verre
par sa base et à l'entraîner en rotation, un moyen d'amenée de cette tête de préhension
et de ce verre en rotation vers deux éléments meulants ou polissants défilant en sens
inverse ,entraînés par des moteurs flottants, constamment distants l'un de l'autre,
et disposés symétriquement et de façon sécante par rapport à la direction de cette
application, ces éléments étant en outre d'une part à l'état libre, situés dans un
plan sensiblement perpendiculaire à cette direction et d'autre part, au cours du flettage,
légèrement fléchis par leur contact avec le buvant du verre suivant des portions diamétralement
opposées de ce buvant
[0002] Elle trouve sa principale action dans les machines à fletter les verres.
[0003] L'élément meulant ou polissant y est-formé par une meule rotative présentant une
surface de travail perpendiculaire à son axe de rotation. Le verre à fletter est appliqué
par son buvant de façon sécante contre la surface abrasive de chacune des meutes,
de manière à subir un meulage suivant deux arcs de contact diamétralement opposés.
Le verre est sensiblement maintenu vertical et entraîné en rotation autour d'un axe
vertical immobile au cours du flettage.
[0004] On connaît par le brevet belge n° 670.504 une machine à fletter des verres, à chargement
automatique comprenant une tête de préhension d'un verre par sa base, en particulier
par son pied, un moyen de mise en rotation de la tête de préhension et du verre autour
de l'axe de celui-ci, un moyen d'amenée de cette tête de préhension en rotation vers
l'outil susdit de meulage ou de polissage et d'application de ce verre en rotation
contre cet outil rotatif. Ledit outil est garni de deux disques plans de meulage ou
de polissage. Ces disques qui sont abrasifs et flexibles, sont constamment distants
l'un de l'autre. lls sont disposés symétriquement par rapport à la direction d'application
du verre sur eux. Ils sont, à l'état libre, situés dans un même plan à peu près perpendiculaire
à cette direction. Les plans que ces disques déterminent à l'état libre, forment entre
eux un léger angle de manière à favoriser un meulage progressif par chacune des deux
meules le long des arcs sécants de contact du buvant avec lesdites meules.
[0005] En effet pour améliorer l'angle d'attaque du bord du verre, les paires de meules
destinées au même verre sont avantageusement inclinées l'une par rapport à l'autre
et par rapport à l'axe de rotation du verre, de manière à ce que leur axe de rotation
soit sensiblement concourant avec l'axe de symétrie du verre. Dans ce but, la partie
du bâti qui supporte une meule est orientable par rapport à la tête de préhension
du verre, suivant la direction d'amenée du verre vers la meule.
[0006] Chaque disque de meulage ou de polissage est monté sur un plateau rotatif dont la
face qui reçoit le disque, est garni d'une succession de flasques de diamètre croissant
en acier à ressort de faible épaisseur de manière à rigidifier la meule de façon croissante
lorsqu'on se rapproche de l'axe. Cette configurationn permet de prédéterminer un pouvoir
abrasif au cours du flettage, en assurant le long de l'arc de contact du buvant avec
la meule une augmentation progressive de rigidité de la meule, et de l'abrasivité
et du débit de meulage de la meute.
[0007] En raison de leur grande fréquence de rotation des disques, les verres sont sensibles
à une variation brusque accidentelle de la pression, dû par exemple à des inégalités
de la surface décallotée.
[0008] Aux vitesses de rotation mises en jeux, un choc même minime sur un verre peut provoquer
la rupture du verre.
[0009] Le brevet belge de perfectionnement n° 696.828 propose de monter les disques rotatifs
sur des moteurs flottants dont les arbres de rotation sont soumis à une pression pneumatique
appropriée maintenue constante pendant la durée de flettage du verre.
[0010] Chaque arbre de moteur repose sur un cylindre à bille fixé au carter de ce moteur.
La bille prend appui à l'état libre sur le fond du cylindre et est soulevée de ce
siège pendant le flettage sous l'action d'un gaz comprimé assurant la pression pneumatique
susmentionnée.
[0011] L'emploi de disques plans flexibles sur des moteurs flotants permet d'assurer un
bon rendement de flettage, une constance dans la qualité des verres flettés avec un
taux de casse faible et une bonne longévité des disques.
[0012] La capacité de production d'une machine automatique décalloteuse -fletteuse -chanfreineuse-polisseuse
à 24 postes de travail,peut atteindre ainsi jusqu'à 45 verres à la minutelorsque les
verres sont parfaitement décallotés.
[0013] La présente invention vise à augmenter la capacité d'une telle machine, sans augmenter
le nombre de postes de travail. Elle propose une meule qui permet de fletter correctement
des verres présentant des irrégularités de décallottage, sans casser ni écailler ceux-ci.
Elle permet en outre d'augmenter sensiblement jusqu'à deux fois la pression de meulage
sans risque de provoquer la fusion du verre et permet par conséquent d'augmenter le
débit de verre meulé en fonction de la pression appliquée.
[0014] A cet effet, chaque meule destinée au flettage et au polissage des verres est constituée
d'un disque abrasif rotatif d'un diamètre de 100 à 300 mm, ayant, pour âme une tôle
d'acier à ressort en forme d'assiette d'une épaisseur de 0,5 à 3 mm, mise en forme
par emboutissage ou par tournage suivi d'une rectification.
[0015] La rectification de la face diamantée de la meule en forme d'assiette est relativement
facile à réaliser, En effet, cette opération peut être effectuée lorsque le disque
est encore plat puisque le disque abrasif peut être soumis à l'emboutissage après
que la rectification de la concrétion diamantée ait été opérée.
[0016] Selon une particularité de l'invention, l'âme est constituée d'une tôle à ressort
en acier trempé et revenu de manière à présenter une dureté ROCKWELL comprise entre
40 et 50 HR
c et en particulier 42 et 43 HR
c.
[0017] D'autres détails et particularités de l'invention apparaîtront au cours de la description
des dessins annexés au présent mémoire qui illustrent de manière schématique et à
titre d'exemple seulement une forme de réalisation de l'invention.
[0018] Dans ces dessins :
-la figure 1 est une vue en perspective d'un dispositif de flettage montrant une tête
de préhension ,un verre, une paire de meutes, en outre des moyens d'arrosage des zones
de contact entre le buvant du verre et les surfaces abrasives de travail ;
-la figure 2 est une vue en plan d'un poste de flettage mettant en oeuvre des meules
tronconiques selon l'invention, et
-la figure 3 est une coupe axiale analogue à celle de la figure 1, du profil à grande
échelle du rebord d'une meule.
[0019] Dans ces trois figures, des mêmes notations de référence désignent des éléments identiques
ou analogues.
[0020] Comme illustré à la figure 1, un dispositif de flettage désigné dans son ensemble
par la notation de référence 1 comprend un bâti 2 sur lequel est monté au moins une
tête rotative de préhension 3 constituée d'un mandrin de serrage pemettant d'aligner
un verre ou gobelet suivant un axe de symétrie.
[0021] Le verre 4 ou le gobelet enserré par son pied 5 , respectivement par sa base dans
le mandrin de serrage, est entraîné en rotation autour d'un axe vertical commun L,L'.
Le buvant 6 du verre 4 entraîné en rotation, est posé de façon sécante par deux axes
diamétralement opposés de son buvant symétriquement sur la zone marginale d'une paire
de meules, 7,8, entraînées en rotation par des moteurs flottants 9, tels que décrit
dans les brevets belges n° 670.504 et 696.828.
[0022] Pour assurer à une paire de disques 7,8 rotatifs agissant sur le buvant d'un même
verre 4 à fletter, un meilleur pouvoir abrasif, on prévoit de faire tourner les deux
disques 7 et 8 ainsi que le verre 4, disposé de façon sécante sur les deux disques
7 et 8 dans un même sens de rotation Z qui dans le cas illustré à la figure 1 est
le sens horlogique.
[0023] En subsance, une meule 7,8 suivant l'invention comprend une âme qui est constituée
par un disque annnulaire formé par une tôle plane 1 en acier à ressort ayant une épaisseur
comprise entre 1,0 et 1,5 mm et de préférence 1,2 mm.
[0024] Après son découpage et sa mise à dimension, la tôle 10 est d'abord traitée thermiquement
et ensuite rectifiée sur les deux faces 11 et 12. Le traitement thermique confère
à la tôle 10 une dureté ROCKWELL comprise entre 40 et 50 HR
c lui permettant, sans se déformer exagérément ,de résister aux sollicitations qui
lui sont appliquées pendant le flettage et le polissage et notamment aux efforts de
flexion.
[0025] La dureté ROCKWELL donne simplement une idée de l'élasticité de la tôle utilisée.
Cette tôle est avantageusement constituée d'un acier à ressort conforme à la norme
AISI 1095 et cité à titre d'exemple. Elle peut également être réalisée en acier conforme
à la norme AFNOR XC 100.
[0026] Suivant l'invention, on aménage dans le disque rotatif 7,8 par emboutissage, un rebord
oblique 13 par rapport à la surface de la zone de travail centrale 14 du disque 7,8,
ce rebord 13 étant incliné dans une direction opposée à celle vers laquelle se présente
la face 11 portant la masse abrasive.
[0027] L'angle de déflexion du rebord périphérique évasé 13 est relativement faible, mais
suffisant pour améliorer considérablement l'entrée du buvant 6 du verre 4 à fletter
sur la meule.
[0028] L'oblicité du rebord tronçonique du disque embouti a pour effet également d'augmenter
la rigidité de la tôle 10.
[0029] Dans une forme de réalisation particulière, illustrée à la figure 3, le déclinement
du rebord 13 atteint 0,5 à ,1,5 mm sur une distance radiale comprise entre 5 et 15
mm, en particulier 0,7 à 0,8 mm sur une distance radiale de 7,5 mm.
[0030] La portion de surface plane de la zone centrale 14 permet de traiter le bord des
verres 4 avec une cadence bien supérieure à celle atteinte jusqu'à présent dans les
machines actuellement connues.
[0031] Sous l'effet de la faible poussée de flettage exercée par le verre 4 contre les meules
7,8 dès la mise en contact 6 sur l'outil de meulage 7,8, l'arbre du moteur flottant
9 sustendu pneumatiquement absorbe le choc et se retire progressivement sous pression
constante jusqu'à buter en fin de course.
[0032] Comme l'effort de pression du buvant 6 sur la meule 7,8 est maintenue inchangée,
puisqu'on considère que l'opération de flettage n'est pas terminée, on engendre au
cours de la seconde partie de l'opération de flettage, une déformation progressive
de la meule 7,8 qui fléchit légèrement dans le sens de l'effort de pression du verre.
[0033] En fait, c'est la flexibilité du disque de meulage 7,8 qui reprend à elle seule l'effort
de pression exercée par le verre 4 sur le disque 7,8.
[0034] On voit donc l'importance qu'il y a à rigidifier la meule par une succession de flasques
dans la zone centrale et conserver une flexibilité dans la zone périsphérique. La
présente invention permet d'atteindre ce but. Elle permet également d'améliorer par
sa forme bombée l'entrée en douceur du buvant sur la meule. Elle assure un meulage
progressif du verre et élimine la probabilité de chocs entre le buvant 6 des verres
4 et les meules 7,8.
[0035] Etant donné que les meules 7,8 suivant l'invention peuvent être montées par paire
et à plat dans un même plan de flettage, la surface abrasive en contact avec le rebord
du buvant des verres 4 déterminées par des arcs de cercles diamétralement opposés,
est plus importante que dans les dispositifs de flettage connus, tout en assurant
une entrée excellente. De plus, la surface de contact peut être réglée à volonté ,
en modifiant l'écartement des meules, selon le diamètre des verres à fletter. Un écartement
variable entre les disques permet également d'utiliser une plus grande portion de
surface abrasive afin d'obtenir une usure homogène de toute la surface active disponible
de la meule.
[0036] Il est évident que l'invention n'est pas exclusivement limitée aux formes de réalisation
représentées et que bien des modifications peuvent être apportées dans la forme, la
constitution et la disposition de certains des éléments intervenant dans sa réalisation,
à condition que ces modifications ne soient pas en contradiction avec l'objet de chacune
des revendications suivantes.
1. Meule (7,8) destinée au flettage du bord d'un verre (4) à l'aide d'une machine
décalloteuse, -fletteuse-chanfreineuse -polisseuse à chargement automatique comprenant
une tête de préhension rotative (3) destinée à agripper le verre (4) par sa base et
l'entraîner en rotation, un moyen d'amenée de cette tête de préhension et de ce verre
en rotation vers deux éléments meulants ou polissants susdits défilant en sens inverse,
entraînés par des moteurs flottants (9), constamment distants l'un de l'autre, disposés
symétriquement et de façon sécante par rapport à la direction de cette application,
ces éléments étant en outre d'une part à l'état libre, située dans un même plan sensiblement
perpendiculaire à cette direction et d'autre part, au cours du flettage, légèrement
fléchis par leur contact avec le buvant (6) du verre (4) suivant des portions diamétralement
opposées de ce buvant (6), caractérisée en ce qu'elle est constituée d'un disque abrasif
rotatif d'un diamètre de 100 à 300 mm, ayant pour âme une tôle d'acier à ressort (10)
en forme d'assiette d'une épaisseur de 0,5 à 3 mm, mise en forme mécaniquement de
manière à présenter un rebord incliné.
2. Meute suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le disque abrasif comporte
une déflection annulaire réalisée par emboutissage après rectification de la concrétion
diamantée.
3. Meule suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le disque abrasif comporte
une déffection annulaire par tournage suivi d'une rectification.
4. Meule suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce que l'âme est constituée d'une tôle à ressort (10) en acier trempé et revenu de
manière à présenter une dureté ROCKWELL comprise entre 40 et 50 HRc, en particulier
42 et 43 HRc.
5. Meule suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce que le déclinement du rebord (13) atteint 0,5 à 1,5 mm. sur une distance radiale
comprise entre 5 et 15mm, en particulier 0,7 à 0,8 mm sur une distance radiale de
7,5 mm.