[0001] On sait que pour ouvrir le pas de la nappe des fils de chaîne d'un métier à tisser
on utilise une mécanique destinée à lever un certain nombre de ces fils tout en laissant
les autres à leur niveau inférieur de manière à permettre le passage d'une duite.
[0002] Les dispositifs pour la formation de la foule sont généralement réalisés au moyen
d'une mécanique d'armure comportant des crochets qui sont élevés et abaissés par des
cadres de griffes, une sélection à partir d'un carton étant faite pour que les crochets
soient saisis ou non par lesdits cadres de griffes.
[0003] Il existe aussi des systèmes suivant lesquels chaque arcade est associée à la première
poulie d'un palonnier qui comporte une seconde poulie entourée par un organe funiculaire
dont les extrémités sont solidaires de deux crochets qui de manière continuelle sont
déplacés verticalement de manière alternative en sens inverses au moyen de dispositifs
appropriés tels que des couteaux. Lorsqu'on veut élever une arcade l'un des crochets
mobiles est saisi, à son point mort haut, par un crochet de retenue généralement actionné
par un électro-aimant. Un tel dispositif est décrit dans la demande de brevet allemand
2 204 815 retirée depuis Juin 1974. Les différents éléments des dispositifs pour la
formation de la foule du genre décrit dans cette demande de brevet sont libres dans
l'espace, ce qui entraîne un nombre élevé d'inconvénients. Tout d'abord, les crochets
mobiles associés aux extrémités de l'élément funiculaire se trouvent à l'état isolé,
de telle sorte que si une arcade se rompt, son remplacement est très difficile à effectuer
et ceci d'autant plus qu'elle se trouve éloignée du bord du dispositif en question.
[0004] On constate en outre que le palonnier, c'est-à-dire le système à deux poulies dont
l'une est entourée par l'élément funiculaire assurant la liaison entre les deux crochets
mobiles, tandis que l'autre coopère avec l'arcade, est soumis à des mouvements parasites.
On observe très souvent un mouvement pendulaire du palonnier et une tendance à la
rotation. Ces différents inconvénients ont entraîné une limitation du nombre d'arcades
sur les machines à grande vitesse connues.
[0005] Là encore, une rupture de l'élément funiculaire entraîne une chute du palonnier et
de son arcade.
[0006] Les perfectionnements qui font l'objet de la présente invention visent à remédier
aux inconvénients précités et à permettre la réalisation d'un dispositif pour la formation
de la foule d'un métier à tisser qui puisse comprendre un grand nombre de systèmes
de levée des fils de chaîne.
[0007] A cet effet, le dispositif suivant l'invention est esentiellement caractérisé en
ce que les éléments de chaque système, c'est-à-dire les crochets de retenue avec leur
dispositif de sélection, les crochets mobiles, et le palonnier sont disposés enfilé
entre deux cloisons verticales reliées l'une avec l'autre de manière à former un ensemble
compact et autonome.
[0008] Suivant une réalisation particulièrement avantageuse, on assemble côte-à-côte un
certain nombre d'ensembles de manière à constituer un module que l'on peut facilement
extraire ou remettre en place en cas d'incident à la place de n'importe quel autre
du fait qu'il est pré-réglé.
[0009] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue schématique illustrant un dispositif pour la formation de la foule
d'un métier à tisser réalisé sous la forme d'un module établi conformément à l'invention
et destiné à la commande de deux lisses seulement.
Fig. 2 à 5 illustrent le fonctionnement usuel d'un dispositif pour la formation de
la foule dont chaque arcade est associée à un élément funiculaire muni de deux crochets
à mouvement alternatif vertical.
Fig. 6 est une coupe transversale montrant l'agencement des éléments de chaque système
de commande des arcades entre deux cloisons séparatrices.
Fig. 7 montre en perspective un module établi conformément à l'invention.
[0010] On a illustré schématiquement en fig. 1 une nappe de fils de chaîne 1 disposée sur
un métier à tisser et qui provient d'une ensouple 2. Chaque fil de chaîne passe dans
l'oeillet 3a d'une lisse 3 destinée à ouvrir le pas pour permettre le passage d'une
duite en vue de constituer un tissu qui s'enroule sur une bobine 4. Dans l'exemple
représenté on suppose qu'il n'existe que deux lisses 3, ou que deux groupes de lisses,
les unes étant en position élevée et les autres en position basse. C'est ainsi que
l'on a référencé 3' la lisse en position basse et 3 celle en position haute. Les extrémités
inférieures de chaque lisse sont reliées au bâti par un ressort de traction 5, tandis
que leurs extrémités supérieures sont solidaires chacune d'une arcade 6. Les arcades
sont élevées et abaissées au moyen d'un dispositif pour la formation de la foule référencé
7.
[0011] Le dispositif pour la formation de la foule 7 est dans le cas de la présente invention
constitué par un organe funiculaire 8 à chacune des extrémités duquel est associé
un crochet 9. Ces derniers comportent un bec latéral coopérant avec un couteau 10
animé d'un mouvement alternatif vertical comme cela est bien connu. L'élément funiculaire
8 passe autour de la première poulie 11 d'un palonnier 12 dont la seconde poulie 13
est entourée par une arcade 6. L'extrémité de celle-ci opposée à celle qui est reliée
à la vis 3 est ancrée à un point fixe 14 du bâti de la machine. La partie supérieure
du dispositif 7 est pourvue de crochets de retenue réalisés sous la forme de lames
flexibles 15 associées à la manière en soi connue à un électro-aimant unique 16 destiné
à faire varier la position des lames de manière que ces dernières soient déplacées
vers le centre lorsque l'électro-aimant est excité afin que leurs extrémités recourbées
15a puissent saisir l'un ou l'autre ou les deux crochets 9.
[0012] C'est ainsi qu'en fig. 2, l'éléctro-aimant 16 n'est pas alimenté, de telle sorte
que les crochets 9 s'élèvent et s'abaissent sans être saisis par les lames recourbées
15 de manière que le fil de chaîne correspondant reste à sa position basse. On a illustré
en fig. 3 la position inverse des crochets mobiles qui ne change rien au positionnement
de la lisse et du fil de chaîne correspondant puisque le palonnier reste en position
stable.
[0013] Si à la position du crochet mobile de fig. 3 l'électro-aimant 16 est excité, les
deux lames sont attirées de telle sorte que lors de la descente du couteau correspondant,
le crochet considéré reste en position haute, si bien que la lame 10 redescend à vide.
Lors de la montée de l'autre lame, on va provoquer l'élévation du palonnier 12 et
celle de l'arcade et de la lisse considérée pour arriver à la position de fig. 4 dans
laquelle les deux crochets mobiles restent en position haute de sorte que le fil de
chaîne correspondant demeure soulevé en position de pas ouvert.
[0014] Pour redescendre le fil de chaîne à partir de sa position haute, on coupe l'aiimentation
de l'électro-aimant, de telle sorte que les deux lames s'écartent de son noyau. L'un
des crochets est saisi par le premier couteau qui arrive à son niveau et provoque
sa descente tandis que l'autre reste accroché à la lame recourbée 15. Lorsque l'autre
couteau arrive au niveau du crochet resté en haut, il le décroche de l'extrémité recourbée
15a de la lame 15 de telle sorte qu'on en revient à la position illustrée en fig.
2 sur laquelle on voit le crochet associé par son bec latéral au couteau 10.
[0015] Il n'est pas utile de décrire plus avant le fonctionnement d'un tel dispositif pour
la formation de la foule qui est bien connu dans la pratique.
[0016] Pour la facilité de la compréhension on appellera dans les présentes un système l'ensemble
des éléments de commande d'une arcade, c'est-à-dire l'électro-aimant 16, les deux
lames élastiques recourbées 15, les deux crochets mobiles 9 avec leur élément funiculaire
8 ainsi que le palonnier 12.
[0017] Conformément à l'invention on place chaque système décrit ci-dessus entre deux cloisons
séparatrices 17, reliées entre elles au niveau de leur tête 17a et de leur partie
inférieure 17b. De plus des entretoises 17c assurent l'écartement de deux cloisons
séparatrices voisines permettant le passage des crochets mobiles 9. On constitue ainsi
un ensemble compact et autonome.
[0018] On note que chaque cloison séparatrice 17 est pourvue d'une ouverture oblongue 17d
constituant guidage pour le palonnier 12 qui comporte deux flasques 12a s'engageant
chacune dans une ouverture 17d.
[0019] La tête 17a de chaque cloison séparatrice 17 est pourvue de deux épaulements 17e
destinés à reposer sur deux traverses 18 du dispositif 7.
[0020] On observe que la partie inférieure 17b des cloisons séparatrices 17 comporte une
encoche 17f lui permettant de chevaucher une troisième traverse de retenue 19 ou vice-versa.
[0021] Comme illustré en fig. 7 on assemble un certain nombre d'ensembles autonomes tel
que celui illustré en fig. 6 de façon à constituer un module 20 comportant de manière
non limitative par exemple six à dix ensembles. Le module supporte une plaquette 21
comportant le circuit d'alimentation des électro-aimants correspondants. Ladite plaquette
est embrochée par rapport à des fiches complémentaires portées par des dispositifs
7 et qui n'on pas été représentés sur les dessins.
[0022] De la façon dont il est conçu, chaque module 20 peut être extrait pour des raisons
d'entretien ou de réparation de manière simple et en un temps très court. Il va de
soi que la remise en place d'un module s'effectue dans les mêmes conditions en faisant
coopérer ses moyens de retenue 17e, 17f avec les traverses 18, 19.
[0023] On observe en fig. 6 et 7 que l'extrémité de l'arcade 6 opposée à celle qui est associée
à la lisse est engagée dans une entaille 17g ménagée dans la base de chaque cloison
séparatrice afin de s'y coincer par exemple au moyen d'un embout surmoulé sur l'extrémité
correspondante de la lisse.
1. Dispositif pour la formation de la foule d'un métier à tisser du genre comprenant
une pluralité de systèmes composés chacun d'un crochet mobile (9) assujetti à chacune
des deux extrémités d'un élément funiculaire (8) qui entoure une première poulie (11)
dont la chape (12) porte une seconde poulie (13) en tandem avec la première et autour
de laquelle passe l'arcade (6) dont une extrémité est attachée à un point fixe (17g),
des couteaux (10) faisant effectuer aux deux crochets mobiles (9) des déplacements
verticaux alternatifs en sens inverses, tandis que des lames élastiques (15) associées
à des électro-aimants (16) sont susceptibles de retenir si désiré les crochets mobiles
(9) en position haute, caractérisé en ce que les éléments (16, 15, 9, 8, 12) de chaque
système sont disposés en file entre deux cloisons séparatrices (17), reliées l'une
avec l'autre de manière à former un ensemble autonome.
2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on assemble côte-à-côte
un certain nombre d'ensembles de manière à constituer un module (20).
3. Dispositif suivant la revendication 2, caractérisé en ce que la partie haute ou
tête de chaque module forme d'une part la fixation des lames (15) et d'autre part
!a moyen de retenue d'un circuit de commande (21) des électro-aimants .(16) des lames
(15).
4. Dispositif suivant la revendication 3, caractérisé en ce que chacun de ses modules
(20) est fixé de manière démontable par rapport à des traverses (18, 19) dudit dispositif.
5. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé en ce que la base de chaque
cloison (17) est pourvue d'une entaille (17f) qui chevauche une traverse (19) du dispositif,
tandis que sa tête (17a) est disposée entre deux traverses (18) de celui-ci de manière
qu'on puisse extraire un module (20) et le remettre en place aisément.
6. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les circuits de commande
(21) des modules (20) sont embrochés par rapport à des fiches complémentaires portées
par le dispositif.
7 Dispositif suivant la rovendication 1. carac térisé en ce que les cloisons séparatrices
(17) de chaque ensemble comportent des lumières (17d) pour le guidage des chapes (12a)
des palonniers (12).
8. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le point fixe d'attache
de chaque arcade (6) est constitué par une entaille (17g) ménagée dans la base de
chaque cloison (17) et dans laquelle ladite extrémité est coincée.