[0001] La présente invention a pour objet un pavement constitué de pavés en béton rectangulaires
de dimensions différentes et présentant une surface irrégulière et des arêtes supérieures
irrégulières destinées à reproduire l'aspect d'un pavement en pierres taillées.
[0002] Divers types de pavés ont été proposés pour obtenir, au moyen d'éléments en béton,
c'est-à-dire d'éléments relativement bon marché, l'aspect d'un pavage traditionnel
réalisé au moyen de pavés en pierre taillée. Il s'est avéré toutefois qu'il ne suffit
pas de donner à un pavé en béton une surface irrégulière et des arêtes supérieures
irrégulières pour obtenir un pavement semblable aux pavements réalisé au moyen de
pavés en pierre taillée. En effet, la régularité et la linéarité des rainures séparant
les pavés est étrangère à un pavement réalisé au moyen de pavés en pierre taillée,
de telle sorte qu'un tel pavage en béton ne rappelle que très peu un pavage traditionnel.
Pour obtenir une certaine irrégularité dans le pavement, on a proposé d'utiliser des
éléments rectangulaires divisés en deux parties inégales que l'on dispose tantôt dans
une direction tantôt dans une autre direction perpendiculaire à la première. Un tel
pavage présente également une régularité qui est étrangère à un pavage traditionnel.
Dans le but de supprimer les alignements non naturels, la déposante a réalisé un élément
de pavage de forme polygonale, de forme allant du T au L divisé par des rainures en
trois pavés de même forme générale mais dont deux au moins ont des dimensions différentes
(EP-A-0 126 507). Ces éléments de pavage ne permettent toutefois pas d'éliminer tous
les alignements dans le sens transversal au sens de juxtaposition des éléments, sens
dans lequel un alignement est inévitable. On connaît également des pavements constitués
de quatre types de pavés de même largeur mais présentant quatre longueurs différentes,
ces longueurs étant modulaires, ce qui permet certes d'arriver régulièrement au bout
de la ligne, mais qui laisse apparaitre des alignements transversaux non naturels.
[0003] La présente invention a principalement pour but de réaliser un pavement dans lequel
n'apparait aucun alignement dans la direction transversale à la direction de pose
des pavés.
[0004] A cet effet, le pavement selon l'invention est caractérisé par le fait que l'une
des dimensions du pavé, largeur ou longueur, est la même pour tous les pavés, tandis
que l'autre dimension diffère d'un pavé à l'autre selon un choix aléatoire, au moins
l'un des côtés des pavés étant muni d'un moyen d'identification de la dimension constante.
[0005] Chaque lot de pavés comprend des pavés de différentes dimensions, de sorte que l'ouvrier
qui pose ces pavés peut prendre au hasard, tantôt un pavé plus grand tantôt un pavé
plus petit. De cette manière, la pavement réalisé ne peut pratiquement pas présenter
d'alignement transversal des interstices séparant deux pavés.
[0006] En munissant en outre les pavés d'arêtes irrégulières supérieures présentant un retrait
différent de chaque côté du pavé relativement au soubassement du pavé, il est en outre
possible d'obtenir des joints de largeurs différentes entre les pavés, ces joints
de largeurs différentes étant répartis de façon aléatoire.
[0007] Selon une forme d'exécution le moyen d'identification de la dimension constante est
avantageusement constitué par un bossage situé approximativement au milieu de l'un
au moins des cotés de dimension invariable. Ces bossages agissent comme écarteur de
manière à former automatiquement un interstice entre les pavés lors de la pose de
ceux-ci pavé contre pavé. Ces bossages peuvent également être utilisé comme point
de pivotement d'un pavé sur l'autre lors de l'exécution d'un pavage en courbe. Pour
les courbes de faible rayon on utilise avantageusement des pavés de forme trapézoïdale,
qui seront généralement utilsés en combinaison avec des pavés de forme non trapézoïdale.
[0008] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, des formes d'exécutions de l'invention.
La figure 1 est une vue en perspective d'un pavé selon l'invention.
La figure 2 est une vue en plan de dessus du pavé représenté à la figure 1.
La figure 3 est une vue en coupe selon III-III de la figure 2.
La figure 4 est une vue en coupe selon IV-IV de la figure 2.
La figure 5 est une vue de dessus d'un pavé à joints asymétriques et pourvu d'un seul
bossage.
La figure 6 est une vue de dessus d'un pavé rectangulaire sans bossage et à joints
symétriques.
La figure 7 est une vue de dessus d'un pavé trapézoïdal.
La figure 8 est une vue de dessus d'un pavé de forme approximativement rectangulaire
muni d'une amorce de coupe oblique permettant d'obtenir deux pavés trapézoïdaux.
La figure 9 est une vue partielle d'un exemple de pavement.
La figure 10 est une vue partielle d'un exemple de pavement en courbe de grand rayon.
La figure 11 est une vue partielle d'un pavement en courbe de faible rayon.
[0009] Le pavé en béton représenté aux figures 1 à 4 est constitué, dans sa partie inférieure,
d'un soubassement 1 s'étendant sur les deux tiers de la hauteur du pavé et d'une partie
supérieure 2 s'étendant sur le tiers de la hauteur et constituant la partie visible
du pavé posé.
[0010] Le soubassement 1 à la forme d'un prisme droit. Sa base, approximativement rectangulaire,
présente deux côtés rectilignes parallèles 3 et 4, les deux autres côtés opposés 5
et 6 étant constitués par des lignes irrégulières rappelant les arêtes d'un pavé en
pierre taillée. Les angles, 7. 8. 9 et 10 de la base du pavé sont arrondis pour une
raison qui sera exposée plus loin. Les côtés 3 et 4 sont tangents aux arrondis, mais
ce n'est pas le cas des côtés 5 et 6. Alors que les faces latérales du soubassement
correspondant aux côtés 3 et 4 s'étendent sur les deux tiers de la hauteur du pavé,
les faces correspondant aux côtés 5 et 6 de la base s'étendent sur toute la hauteur
du pavé.
[0011] La partie supérieure 2 du pavé présente une surface 11 irrégulière rappelant l'aspect
de la pierre taillée, cette surface 11 étant limitée par quatre arêtes irrégulières.
Les arêtes opposées 12 et 13 coincident dans leur projection verticale, avec les arêtes
5 et 6 du soubassement, tandis que les arêtes 14 et 15 sont plus ou moins en retrait
du contour du soubassement. Le retrait de l'arête 15 est sensiblement supérieur à
celui de l'arête 14 pour les raisons qui seront exposées plus loin. Les côtés 5 et
6 du soubassement présentent en outre en leur milieu un bossage 16. respectivement
17, le bossage 17 étant de hauteur sensiblement supérieure à la hauteur du bossage
16.
[0012] La longueur rectiligne des côtés 5 et 6, c'est-à-dire la distance entre les côtés
parallèles 3 et 4, est la même pour tous les pavés. Par contre, la longueur, des côtés
3 et 4 varie de façon, non modulaire d'un pavé à l'autre. Le choix de ces différentes
longueurs est aléatoire. Les bossages 16 et 17 sont toujours situés sur les côtés
de longueur invariable du pavé et peuvent être dès lors utilisés pour identifier ces
cotés et positionner correctement le pavé lors de la pose.
[0013] De manière générale tous le pavé ne doivent pas forcément être réalisés comme le
pavé représenté aux figures 1 à 4, mais certains pavés peuvent présenter un seul bossage
(figure 5) ou aucun bossage (figure 6), les côtés de longueur invariable présentant
dans ce dernier cas d'autres moyens d'identification tels qu'une marque ou autre.
La différence des retraits des arêtes 14 et 15, ainsi que la hauteur différente des
bossages 16 et 17, respectivement la présence ou l'absence de tels bossages, est destinée
à obtenir de façon plus ou moins aléatoire, lors de la pose, des joints de largeurs
différentes entre les pavés, comme c'est le cas d'un pavage en pierres taillées. Il
est évident que pour obtenir cette irrégularité, il n'est pas nécessaire que tous
les pavés présentent des retraits différents de chaque côté. La figure 6 représente
un exemple de pavé dans lequel les retraits sont très faibles et pratiquement les
mêmes des deux côtés. Toutes les combinaisons entre absence ou présence de 1 ou 2
bossages et retrait plus ou moins marqué des arêtes supérieurs, sont possibles. Les
figures 2, 5 et 6 ne donnent qu'un petit aperçu des possiblités. Les figures 2, 5
et 6 montrent également trois dimensions variables typiques, le pavé de la figure
2 étant presque carré, tandis que les pavés selon les figures 5 et 6 sont franchement
rectangulaires, de longueurs différentes.
[0014] Le pavé représenté à la figure 7 est de forme nettement trapézoïdale, les côtés parallèles
constituant naturellement les bases du trapèze. Un tel pavé peut être introduit de
temps à autre, comme pavé irrégulié, dans un pavage rectiligne, mais il est avant
tout destiné à réaliser des courbes de faible rayon, comme ceci sera; exposé plus
loin.
[0015] La figure 8 représente un pavé nettement rectangulaire présentant une amorce de rupture
s'étendant sur les deux faces latérales parallèles selon deux rainures 18 et 19 et
sous le soubassement selon une rainure 20 s'étendant obliquement entre les côtés parallèles
du soubassement, de telle sorte que lorsqu'on partage ce pavé, sur le chantier, celui-ci
se partage en deux selon l'amorce de rupture et qu'on obtient deux petits pavés trapézoidaux.
Non coupé, le pavé est utilisé comme un pavé rectangulaire normal.
[0016] La figure 9 représente une partie d'un exemple de pavage en ligne. La partie représentée
comprend dix pavés A à J différents. Ces pavés sont tirés d'un lot de pavés plus ou,
moins mélanges au départ d'usine. Selon le degré de mélange, l'ouvrier pourra soit
prendre hasard, soit choisir successivement des pavés de dimensions et de caractéristiques
différentes. Dans le cas représenté, les pavés A, E, H. et J ont des arêtes supérieures
de longueur variable présentant un retrait sensiblement différent de chaque côté relativement
au soubassement, tandis que les pavés C, D, F et I ont des arêtes supérieures de longueur
variable ne présentant que peu de retraite relativement au soubassement. Les .pavés
A, C, E, F, H et J présentent un bossage écarteur, tandis que les autres pavés ne
présentent pas, de bossage. En outre, les pavés B et G sont de forme légèrement trapézoïdale.
On constate que les joints séparant deux pavés sont de largeur irrégulière. Ainsi,
le joint entre le pavé A et les pavés D et E est de largeur moyenne car il. est formé
d'un côté par une arête fortement en retrait et de l'autre par des arêtes faiblement
en retrait. Par contre le joint entre les pavés E et H est relativement très large,
car il est formé par des arêttes toutes deux fortement en retrait. Dans le sens de
l'alignement, la largeur des joints varie selon la présence d'un ou deux bossages
ou l'absence de bossage. Dans le sens transversal à l'alignement il est pratiquement
impossible qu'il apparaisse un alignement non naturel des joints, compte tenu du choix
aléatoire des longueurs des pavés. La figure 10 représente un pavage en courbe. Le
rayon de courbure est relativement élevé, supérieur ou égal à 120 cm. La courbure
est essentiellement obtenue aux moyens des bossages 21, 22, 23, 24, 25 utilisés comme
point de pivotement d'un pavé l'un sur l'autre. Grâce à ses angles arrondis, le soubassement
ne s'oppose pas à ce pivotement. On constate qu'à l'exception du pavé K, qui est légèrement
trapézoïdal, tous les autres pavés sont approximativement rectangulaires.
[0017] Pour réaliser un pavage en courbe de rayon inférieur à 120 cm, on utilise des pavés
trapézoïdaux tels que représentés à la figure 7. Un tel pavage est représenté à la
figure 11. L'arc extérieur comprend deux pavés rectangulaires L et M entre lesquels
est disposé un pavé trapézoidal N, et un pavé 0 étroit et fortement trapézoïdal issu
de la division d'un pavé rectangulaire avec amorce de rupture selon la figure 8. L'arc
intermédiaire est constitué de pavés trapézoïdaux tels que P, 0 et R et d'un pavé
S étroit et fortement trapézoïdal issu de la division d'un pavé avec amorce de rupture.
Quant à l'arc intérieur de petit rayon il comprend davantage de pavés étroits, fortement
trapézoïdaux, issus de la division d'un pavé rectangulaire, tels que les pavés T et
U et de un ou deux pavés trapézoidaux tel que le pavé V. L'utilisation de pavés trapézoïdaux
issus de la division d'un pavé rectangulaire tel que représenté à la figure 8, permet
de réaliser des courbes de rayons allant, vers le bas, jusqu'à 25 cm environ.
1. Pavement constitué de pavés en béton rectangulaires de dimensions différentes et
présentant une surface irrégulière et des arêtes supérieures (3, 4, 5, 6) irrégulières
destinées à reproduire l'aspect d'un pavement en pierres taillées, caractérisé par
le fait que l'une des dimensions (5, 6), largeur ou longueur, est la même pour tous
les pavés, tandis que l'autre dimension (3, 4) diffère d'un pavé à l'autre selon un
choix aléatoire, au moins l'un des côtés des pavés étant muni d'un moyen d'identification
(17) de la dimension constante.
2. Pavement selon la revendication 1, caractérisé par le fait que chaque pavé présente
un soubassement (1) dont les côtés (3, 4) correspondant à la dimension variable sont
rectilignes et parallèles, et, sur ce soubassement, une partie supérieure (2) de contour
irrégulier situé à l'intérieur du contour du soubassement, l'un au moins des côtés
(14, 15) de cette partie supérieure correspondant à la dimension variable étant en
retrait du contour du côté correspondant du soubassement, ce retrait étant différent
des deux côtés.
3. Pavement selon la revendication 2, caractérisé par le fait que l'un au moins des
côtés (5, 6) du soubassement correspondant à la dimension invariable est muni d'un
bossage (16, 17) en son milieu.
4. Pavement selon la revendication 3, dans lequel les deux côtés (5, 6) du soubassement
sont munis de bossages (16, 17), caractérisé par le fait que ces bossages sont d'épaisseurs
différentes.
5. Pavement selon les revendications 1 et 3, caractérisé par le fait que les angles
(7, 8, 9, 10) du soubassement sont arrondis.
6. Pavement selon l'une des revendications 1 à 3, présentant des courbes, caractérisé
par le fait que certains pavés (K) sont de forme trapézoïdale. les bases du trapèze
étant constituées par les côtés de longueur variable des pavés.
7. Pavement selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait que certains
pavés présentent une amorce de rupture (18, 19, 20) s'étendant obliquement dans la
partie médiane du pavé, entre les deux côtés de longueur variable, de telle sorte
que par la division du pavé en deux partie sur le chantier , on obtient deux pavés
de forme trapézoïdale, susceptibles d'être utilisés pour la réalisation de courbes
de faible rayon.