[0001] La présente invention concerne la fonctionnalisation de iodo-polyfluoroalcanes et,
plus particulièrement, la préparation de composés contenant une chaîne perfluorée
et au moins une fonction acide ou alcool par réduction électrochimique de iodo-polyfluoroalcanes.
[0002] Les alcools polyfluorés du type R
FCH₂CH₂OH où R
F désigne un radical perfluoroalkyle sont des précurseurs d'agents de traitement de
surfaces et de matériaux et peuvent être préparés à partir des iodo-1 perfluoroalkyl-2
éthanes R
FC₂H₄I suivant diverses voies, par exemple, par action d'un amide en solution aqueuse
(publication JP 72-37520) ou par action d'un oléum sulfurique (brevet US 3 283 012)
ou encore par formation dans le tributylphosphate d'un organozincique intermédiaire
qui est ensuite oxydé, puis hydrolysé (brevet FR 2 521 987). La synthèse de ces alcools
par réduction électrochimique des composés R
FC₂H₄I n'a pas encore été envisagée.
[0003] La préparation d'acides perfluoroalcane-carboyxliques R
FCOOH ou -sulfoniques R
FSO₃H a déjà fait l'objet de nombreux travaux, en raison de l'intérêt de ces acides
en tant que précurseurs d'agents tensio-actifs. Leur synthèse a d'abord été effectuée
à partir respectivement des chlorures d'acides alcane-carboxyliques et -sulfoniques
par électrofluoration dans l'acide fluorhydrique anhydre (brevet US 2 519 983). Cependant,
cette technique bien -adaptée à la préparation des acides de faible masse moléculaire
fournit des rendements trés faibles dans le cas des molécules de masse élevée. Pour
pallier cet inconvénient, CALAS et al. (J. Electroanal. Chem., 1978, 8
9, 363-372) ont proposé la réduction électrochimique des iodures de perfluoroalkyle
R
FI sur nappe de mercure polarisée en présence de SO₂ ou CO₂ qui permet d'accéder aux
acides perfluoroalcane-sulfoniques ou -carboxyliques avec des rendements respectifs
de 70 % et 90 %. Malheureusement, l'utilisation du mercure rend rédhibitoire la transposition
de cette méthode à l'échelle industrielle.
[0004] L'invention a maintenant pour objet un procédé de fonctionnalisation de iodo-polyfluoroalcanes
par réduction électrochimique, caractérisé en ce que cette réduction est effectuée
dans un solvant du type formamide sur une cathode de carbone, éventuellement en présence
d'anhydride sulfureux ou en présence d'eau et d'anhydride sulfureux.
[0005] Comme iodo-polyfluoroalcanes utilisables selon l'invention on peut mentionner :
- les iodures de perfluoroalkyle R
FI, c'est-à-dire les composés de formule :
C
nF
2n+1-I (1)
dans laquelle n est un nombre entier allant de 2 à 16, la chaîne perfluorée pouvant
être linéaire ou ramifiée ;
- les diiodo-α, ω perfluoroalcanes de formule :
I-(CF₂)
P-I (2)
où p est un nombre entier pair allant de 4 à 12 ; et
- les iodo-1 perfluoroalkyl-2 éthanes de formule :
C
nF
2n+1-CH₂CH₂-I (3)
où n a la même signification que précédemment.
[0006] Le solvant dans lequel est effectuée la réduction électrochimique selon l'invention
peut être le formamide lui-même ou un dérivé N-substitué de ce dernier, comme le méthylformamide
ou, de préférence, le diméthylformamide. Lorsqu'on opère en présence d'anhydride sulfureux,
ce solvant peut être utilisé en mélange avec de l'eau, à condition que la proportion
d'eau n'excède pas 70 % en volume et reste de préférence inférieure à 30 % en volume.
Comme il est expliqué plus loin, la teneur en eau du solvant joue un rôle important
sur la nature des dérivés fluorés fonctionnels formés conformément au procédé selon
l'invention.
[0007] La cathode de carbone utilisée selon l'invention peut être constituée par des fibres
de carbone, tissées ou non tissées, ou par une plaque de carbone vitreux. Lorsqu'on
met en oeuvre une cathode en fibres de carbone, il est parfois souhaitable (notamment
dans le cas des R
FI) d'opérer en présence d'un activateur choisi parmi l'alcool allylique, l'alcool
propargylique, les iodo-2 perfluoroalkyl-3 propanols (brevets FR 2 486 521 et 2 486
522) et les dichloro-1,1 perfluoroalkyl-2 éthylènes (brevet FR 2 559 479). La concentration
en activateur peut aller jusqu'à 10 % en volume par rapport au mélange solvant, mais
est de préférence comprise entre 0,02 à 0,2 %. L'activateur préféré est l'alcool allylique.
[0008] L'anode est de préférence identique à la cathode, mais elle peut aussi être constituée
par tout matériau usuel pour électrode, par exemple, nickel, platine, or, plomb,
etc...
[0009] Pourvu qu'il ait un potentiel de réduction plus négatif que celui du iodo-polyfluoroalcane,
l'électrolyte support dont le rôle est d'assurer le passage du courant peut être choisi
parmi tous les sels minéraux ou organiques connus à cet effet (cf. par exemple "Organic
Electrochemistry" par M.M. BAIZER, 1973, p. 227-230) et, plus spécialement, parmi
les halogénures, perchlorates ou arylsulfonates de métaux alcalins (de préférence
lithium) ou de tétraalkylammonium (radicaux alkyle en C₁ à C₄). La concentration
en électrolyte support peut aller de 0,01 à 1 mole par litre de mélange solvant.
[0010] La réduction électrochimique selon l'invention peut être effectuée en intensiostatique
ou en potentiostatique dans les différents types de cellules habituels. Bien qu'on
puisse opérer dans une cellule à compartiment unique, on préfère conduire l'opération
dans une cellule à deux compartiments pour éviter la libre circulation entre la cathode
et l'anode ; le séparateur est en général réalisé en une matière inerte, par exemple,
en porcelaine, verre fritté, cellulose, alumine, polytétrafluoréthylène poreux ou
membrane échangeuse d'ions.
[0011] La nature des dérivés fluorés fonctionnels obtenus dépend non seulement du iodo-polyfluoroalcane
de départ, mais aussi des conditions opératoires mises en oeuvre et notamment de la
teneur en eau du solvant.
[0012] Ainsi, lorsqu'on part d'un iodure de perfluoroalkyle C
nF
2n+1I et qu'on opère en présence d'anhydride sulfureux, la réduction selon l'invention
conduit principalement à l'acide perfluoro-carboxylique : C
n-1F
2n-1-COOH si le formamide contient moins de 0,2 % en volume d'eau. Pour des teneurs en
eau supérieures à 0,2 % en volume, on obtient un mélange de l'acide C
n-1F
2n-1-COOH et de l'acide C
nF
2n+1-SO₂H, la proportion de ce dernier augmentant rapidement jusqu'à 95 % environ quand
la teneur en eau atteint 20 % en volume. Au-delà de cette teneur, il se forme presque
exclusivement l'acide C
nF
2n+1-SO₂H, mais le rendement chimique diminue ensuite rapidement. Par conséquent, si l'on
désire former un acide perfluo rocarboxylique, on utilisera avantageusement un formamide
ayant une teneur en eau aussi faible que possible tandis que, pour obtenir un acide
perfluoro-sulfinique, on opérera avantageusement en présence d'anhydride sulfureux
dans un formamide de teneur en eau supérieure à 5 % en volume et, de préférence, comprise
entre 10 et 20 %.
[0013] La réduction des diiodo-α, ω perfluoroalcanes I (CF₂)
pI, effectuée en présence d'anhydride sulfureux dans un formamide à teneur en eau élevée
(par exemple 10 % en volume) conduit à la formation de l'acide disulfinique HO₂S-(CF₂)
p-SO₂H. En l'absence d'anhydride sulfureux et avec une teneur en eau inférieure à 0,2
% en volume, on obtient l'acide iodo-carboxylique I-(CF₂)
p-1-COOH ; de plus, si l'on poursuit la réduction aprés addition d'eau et d'anhydride
sulfureux, cet acide iodo-carboxylique est alors transformé en le diacide mixte :
HO₂S-(CF₂)
p-1-COOH. Ces acides iodo-carboxyliques, et carboxy-sulfiniques sont des produits nouveaux
et, comme tels, font partie de la présente invention.
[0014] Lorsqu'on part d'un iodo-1 perfluoroalkyl-2 éthane C
nF
2n+1CH₂CH₂I et opère en l'absence d'anhydride sulfureux et avec une teneur en eau inférieure
à 0,2 % en volume, la réduction selon l'invention conduit à un mélange constitué par
l'alcool C
nF
2n+1CH₂CH₂OH et l'oléfine C
nF
2n+1CH=CH₂ correspondants, la proportion d'alcool étant d'autant plus grande que la densité
de courant appliquée et la teneur en électrolyte support sont faibles. L'emploi d'un
formamide ayant une teneur en eau plus élevée entraîne la formation concomitante du
perfluoroalkyl-éthane C
nF
2n+1C₂H₅ correspondant.
[0015] Les exemples suivants illustrent l'invention sans la limiter.
EXEMPLE 1
[0016] On utilise une cellule électrochimique en verre séparée, à l'aide d'un verre fritté
de porosité 3 ou 4 et de diamètre 30 mm, en deux compartiments anodique et cathodique
de capacités respectives 12 et 24 ml. Les deux électrodes sont en fibres de carbone
et sont constituées chacune de 5 cm de mèche de 10000 brins de 3 µm de diamètre.
[0017] A raison de 11 ml dans le compartiment anodique et de 16 ml dans le compartiment
cathodique, on introduit dans la cellule un mélange comprenant 22,5 ml de diméthylformamide,
2,5 ml d'eau, 0,1 g de chlorure de lithium, 5 µl d'alcool allylique et 4 g d'anhydride
sulfureux.
[0018] On introduit ensuite dans le compartiment cathodique 11,15 g (0,025 mole) de iodure
de perfluorohexyle, puis on applique entre les deux électrodes un courant électrique
de 50 mA correspondant à une DDP de 12 volts.
[0019] La réduction est effectuée en intensiostatique. Le catholyte est constamment agité
au moyen d'un barreau magnétique et un faible courant d'anhydride sulfureux gazeux
est maintenu dans le compartiment anodique pendant toute la durée de l'électrolyse
afin d'éviter la diffusion du C₆F₁₃I.
[0020] Aprés 14 heures de réaction (ce qui correspond à un rendement Faradique de 95 %),
on traite le catholyte par 20 ml d'une solution aqueuse à 10 % d'acide sulfurique,
puis ajoute 10 ml de perfluorooctane et sépare la phase organique. Aprés évaporation
du perfluorooctane, on obtient 9 g d'acide perfluorohexanesulfinique C₆F₁₃SO₂H et
0,23 g d'acide perfluorohexanoïque C₅F₁₁COOH, soit des rendements de 95 % et 3 % respectivement.
[0021] On obtient le même résultat si on remplace les électrodes en fibres de carbone par
des électrodes en carbone vitreux sous forme de disques de 30 mm de diamètre ou si
on remplace le chlorure de lithium par une quantité molaire équivalente de chlorure
de zinc, de iodure de tétrabutylammonium ou de perchlorate de tétrabutylammonium
ou encore si on fait varier la quantité de chlorure de lithium de 0,05 à 1 g.
[0022] On obtient aussi le même résultat en opérant à des intensités différentes, à savoir
25 mA, 75 mA et 100 mA, mais la durée d'électrolyse est alors respectivement de 28
heures, 10,5 heures et 7 heures.
[0023] Le tableau suivant indique les rendements en acides perfluorohexanesulfinique et
perfluorohexanoïque obtenus lorsqu'on fait varier la teneur en eau du milieu d'électrolyse.
EXEMPLE 2
[0024] On opère comme à l'exemple 1, mais en l'absence d'anhydride sulfureux et sans addition
d'eau en utilisant 25 ml d'un diméthylformamide deshydraté sur CaH₂ (catholyte : 14
ml, anolyte : 11 ml).
[0025] Aprés 43 heures d'électrolyse, on obtient l'acide perfluorohexanoïque C₅F₁₁COOH
avec un rendement de 95 %.
EXEMPLES 3 à 6
[0026] On opère comme à l'exemple 1, mai en remplaçant l'alcool allylique par le même volume
d'alcool propargylique (exemple 3), de l'iodhydrine C₆F₁₃CH₂-CHI-CH₂OH (exemple 4)
ou de perfluorooctyl-2 dichloro-1,1 éthylène C₈F₁₇-CH=CCl₂ (exemple 5) ou par 2,5
ml de ce dernier composé (exemple 6).
[0027] Les rendements en acides perfluorohexanesulfinique et perfluorohexanoïque sont indiqués
ci-dessous :
EXEMPLE 7
[0028] On opère comme à l'exemple 1, mais en remplaçant le diméthylformamide par le même
volume de formamide ou de N-méthylformamide.
[0029] Les rendements en acides perfluorohexanesulfinique et perfluorohexanoïque sont identiques
à ceux obtenus à l'exemple 1.
EXEMPLE 8
[0030] On opère comme à l'exemple 1, mais en remplaçant le diméthylformamide par 25 ml de
formamide et en utilisant seulement 0,5 ml d'eau.
[0031] Les rendements en acides perfluorohexanesulfinique et perfluorohexanoïque sont alors
respectivement de 75 et 20 %.
EXEMPLE 9
[0032] On opère comme à l'exemple 1, mais en remplaçant le iodure de perfluorohexyle par
la même quantité molaire de iodure de perfluorobutyle ou de perfluorooctyle.
[0033] Dans le premier cas, on obtient les acides perfluorobutanesulfinique C₄F₉SO₂H et
perfluorobutanoïque C₃F₇COOH avec des rendements respectifs de 95 et 3 %. Dans le
second cas, on obtient les acides perfluorooctanesulfinique C₈F₁₇SO₂H et perfluorooctanoïque
C₇F₁₅COOH et les mêmes rendements.
[0034] Si on remplace les 22,5 ml de diméthylformamide et les 2,5 ml d'eau par 25 ml de
diméthylformamide deshydraté sur hydrure de calcium (teneur en eau < 0,2 % en volume),
on obtient exclusivement l'acide perfluorobutanoïque dans le premier cas et l'acide
perfluorooctanoïque dans le second cas, le rendement étant de 95 % dans chaque cas.
Il en est de même si on opère en outre en l'absence d'anhydride sulfureux.
EXEMPLE 10
[0035] On utilise une cellule électrochimique en verre séparée, au moyen d'un verre fritté
de porosité 3 ou 4 et de diamètre 15 mm, en deux compartiments anodique et cathodique
de capacités respectives 3,5 et 7,5 ml. Les deux électrodes sont en fibres de carbone
et sont constituées chacune de 1,5 cm de mèche de 10000 brins de 3 µm de diamètre.
[0036] A raison de 3 ml dans le compartiment anodique et 4,5 ml dans le compartiment cathodique,
on introduit dans cette cellule un mélange comprenant 6,3 ml de diméthylformamide,
0,7 ml d'eau, 0,03 g de chlorure de lithium, 1,5 µl d'alcool allylique et l g d'anhydride
sulfureux.
[0037] On introduit ensuite 1,75 g de diiodo-1,4 perfluorobutane I(CF₂)₄I dans le compartiment
cathodique, puis on applique entre les deux électrodes un courant électrique de 5,5
mA correspondant à une différence de potentiel de 4 V.
[0038] Le catholyte est agité au moyen d'un barreau magnétique et un faible courant d'anhydride
sulfureux gazeux est maintenu dans le compartiment anodique pendant toute la durée
de l'électrolyse.
[0039] Aprés 40 heures de réaction (correspondant à un rendement Faradique de 95 %), on
traite le catholyte comme à l'exemple 1. On obtient ainsi 1,2 g d'acide perfluorobutane-disulfinique-1,4
: HO₂S(CF₂)₄SO₂H, soit un rendement de 95 %.
[0040] Les caractéristiques RMN 19F (référence : CCl₃f) et RMN 1H (référence : tétraméthylsilane)
de cet acide sont les suivantes :
C
F₂-CF₂ : δ = 125,1 ppm
C
F₂-SO₂H : δ = 132,5 ppm
SO₂
H : δ = 9,8 ppm
[0041] On obtient un résultat analogue, mais en un temps plus court (9 heures), en appliquant
un courant électrique de 25 mA.
EXEMPLE 11
[0042] On opère comme à l'exemple 10, mais en l'absence d'anhydride sulfureux et sans addition
d'eau en utilisant 7 ml d'un diméthylformamide déshydraté sur CaH₂ (teneur en eau
< 0,2 %).
[0043] Après 36 heures de réaction et distillation sous vide, on obtient avec un rendement
de 65 % l'acide I(CF₂)₃COOH dont les caractéristiques RMN 19F et 1H sont les suivantes
:
C
F₂-I : δ = 66,5 ppm
C
F₂-COOH : δ = 117,3 ppm
CF₂-C
F₂-CF₂ : δ = 119,3 ppm
COO
H : δ = 10 ppm
EXEMPLE 12
[0044] On répète l'exemple 11, mais aprés les 36 heures de réaction on ajoute au milieu
électrolytique 0,05 g d'anhydride sulfureux et 0,7 ml d'eau, puis on poursuit la réaction
pendant 27 heures supplémentaires.
[0045] On obtient ainsi 0,45 g d'acide perfluorobutane-disulfinique-1,4 et 0,6 g du diacide
mixte HO₂S(CF₂)₃COOH. Rendements : 35 % et 60 % respectivement.
[0046] Les caractéristiques RMN 19F et 1H du diacide HO₂S(CF₂)₃COOH sont les suivantes
:
C
F₂-COOH : δ = 118,1 ppm
CF₂-C
F₂-CF₂ : δ = 122,2 ppm
C
F₂-SO₂H : δ = 132,4 ppm
SO₂
H : δ = 9,8 ppm
COO
H : δ = 9,6 ppm
EXEMPLE 13
[0047] On utilise la même cellule et les mêmes électrodes qu'à l'exemple 1 et on introduit
dans la cellule un mélange comprenant 25 ml de diméthylformamide préalablement deshydraté
sur hydrure de calcium (teneur en eau < 0,2 % en volume), 0,1 g de chlorure de lithium
et 5 µl d'alcool allylique, à raison de 11 ml dans le compartiment anodique et 14
ml dans le compartiment cathodique.
[0048] On introduit dans ce dernier 5 g de iodo-1 perfluorohexyl-2 éthane C₆F₁₃CH₂CH₂I,
puis on applique entre les deux électrodes un courant électrique de 12 mA correspondant
à une DDP de 4 V, tout en maintenant le catholyte sous agitation au moyen d'un barreau
magnétique placé dans le compartiment cathodique.
[0049] Après 69 heures de réaction, on dissout le catholyte dans 10 ml de perfluorooctane,
laisse décanter, sépare la phase organique fluorée et y ajoute 20 ml d'eau. Aprés
évaporation du perfluoroocta ne et distillation sous pression réduite, on recueille
2,5 g de perfluorohexyl-2 éthanol C₆F₁₃C₂H₄OH (Eb₂₀ : 87°C) et 1,1 g de perfluorohexyl-éthylène
C₆F₁₃CH=CH₂ (Eb₇₆₀ : 110°C).
[0050] On obtient le même résultat si on utilise seulement 0,01 g de chlorure de lithium.
Les tableaux II et III suivants indiquent les produits et les rendements obtenus lorsqu'on
répète l'exemple 13 en faisant varier l'intensité de courant (Tableau II) ou en modifiant
la nature de la membrane séparant les compartiments cathodique et anodique (Tableau
III).
1. Procédé de fonctionnalisation de iodo-polyfluoroalcanes par réduction électrochimique,
caractérisé en ce que cette réduction est effectuée dans un solvant du type formamide
sur une cathode de carbone, éventuellement en présence d'anhydride sulfureux ou en
présence d'eau et d'anhydride sulfureux.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel le solvant est le diméthylformamide.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel on opère en présence d'un activateur
choisi parmi l'alcool allylique, l'alcool propargylique, les iodo-2 perfluoroalkyl-3
propanols et les dichloro-1,1 perfluoroalkyl-2 éthylènes.
4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel l'activateur est l'alcool allylique.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel l'iodo-polyfluoroalcane
de départ est un composé de formule :
CnF2n+1-I
dans laquelle n est un nombre entier allant de 2 à 16, la chaîne perfluorée pouvant
être linéaire ou ramifiée.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel l'iodo-polyfluoroalcane
de départ est un diiodo-α, ω perfluoroalcane de formule :
I-(CF₂)p-I
dans laquelle p désigne un nombre entier pair allant de 4 à 12.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel l'iodo-polyfluoroalcane
de départ est un iodo-1 perfluoroalkyl-2 éthane de formule :
CnF2n+1-CH₂CH₂-I
où n a la même signification que dans la revendication 5.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel on opère en présence
d'eau et d'anhydride sulfureux, la proportion volumique d'eau n'excédant pas 70 %
et étant de préférence inférieure à 30 % en volume par rapport au mélange solvant.
9. Procédé selon l'une des revendications 3 à 8, dans lequel la concentration du milieu
en activateur varie de 0,02 à 10 % en volume par rapport au mélange solvant.
10. Les composés de formules :
I-(CF₂)p-1-COOH
HO₂S-(CF₂)p-1-COOH
dans lesquelles p est un nombre entier pair allant de 4 à 12.