[0001] Le secteur technique de la présente invention est celui des munitions d'exercice
en particulier pour armes rayées pour tir courbe.
[0002] Actuellement pour l'entraînement aux tirs, aux réglages de tirs, aux maniements des
armes etc... les artilleurs utilisent, soit des obus réels, soit des obus d'exercice
partiellement lestés en poudre noire ou en tolite. Dans le premier cas, l'exercice
est une opération dispendieuse et dangereuse; dans le second cas, l'obus d'exercice
est fabriqué à partir des mêmes éléments qu'un obus réel et selon les mêmes étapes
de fabrication. De ce fait, le prix de ces obus reste le même.
[0003] Pour diminuer le prix des obus d'exercice on a proposé dans le brevet FR-A-2 363
776 un obus comprenant un corps massif d'une seule pièce dépourvu de cavité, et une
coiffe. Le corps peut être réalisé en acier, en fer doux ou en matière plastique;
la coiffe est réalisée en matière plastique.
[0004] Dans ce genre de projectile, il s'agit avant tout de fabriquer un obus d'exercice
dont les caractéristiques balistiques, en particulier la portée, soient les plus proches
possible de celles de l'obus réel. On s'arrange pour que le centre de gravité soit
positionné au même niveau que celui du projectile de guerre et que la précision lors
du tir soit la même.
[0005] Le brevet CH-A-167 543 décrit un projectile gyrostabilisé du type défini dans le
préambule des revendications 1 et 2 comprenant une cavité destinée à ajuster sa masse
et son centre de gravité à ceux du projectile de guerre correspondant. Toutefois,
ce projectile ne comporte aucun moyen de déstabilisation pour réduire sa portée; bien
au contraire la trajectoire et la portée sont identiques à celles de l'obus de guerre.
[0006] Le brevet DE-A-3 045 129 décrit un projectile d'exercice stabilisé en rotation tiré
à portée réduite où on le déstabilise à l'aide d'un gaz comprimé contenu dans une
cavité fermée par un opercule. Après un certain temps de vol, le gaz est libéré ce
qui provoque le freinage en translation du projectile puis sa chute rapide.
[0007] Le brevet FR-A-2 286 364 décrit un projectile d'exercice gyrostabilisé dont on freine
la rotation à l'aide de cannelures pratiquées sur une partie de l'ogive. Toutefois,
ce projectile doit être sursta- bilisé en déplaçant son centre de gravité vers l'arrière,
en allégeant sa masse de 20% par rapport à celle du projectile de guerre. Par ailleurs,
aucune cavité n'est décrite et on ne précise pas les moyens utilisés pour alléger
ce projectile.
[0008] Le brevet FR-A-2 155 174 décrit un projectile gyrostabilisé comportant des moyens
assurant un freinage de sa rotation au cours du vol. Ces moyens sont constitués par
un percement longitudinal pratiqué dans l'ogive, débouchant dans des canaux axiaux.
Ainsi, au cours du vol du projectile l'air pénètre par le percement longitudinal et
est évacué à travers les canaux, agissant en rotor radial pour diminuer la vitesse
de rotation.
[0009] Le but de la présente invention est de proposer un obus d'exercice de portée réduite
par rapport à un obus de guerre de même calibre mais dont la dispersion lors du tir
est identique à celle de l'obus de guerre correspondant et d'un coût nettement inférieur
à celui des obus antérieurs.
[0010] En effet, les champs de tir sont de petites dimensions et il est difficile pour les
artilleurs d'effectuer, à t'aide d'une arme de calibre 155 par exemple, des tirs à
portée maximale. Or, une opération fondamentale lors d'un tir d'artillerie est celle
du réglage du tir qui doit se faire dans les conditions les plus proches possible
d'un tir réel, car l'écart observé entre le point d'impact de l'obus tiré et le point
visé provient de deux sources d'erreur:
erreur de justesse: c'est à dire écart entre le point moyen des impacts et le point
visé (erreur de manipulation);
erreur de précision: c'est à dire dispersion des impacts autour du point moyen.
[0011] Par exemple, pour un obus de guerre de calibre 155 tiré à portée normale de 23 km,
l'écart-type en portée est de 125 m et l'écart-type en direction est de 20 m. Il s'agit
d'erreurs de précision. Par contre, le même obus tiré dans les mêmes conditions mais
à une portée moindre de 10 km, présente un écart-type en portée de 48 m et en direction
de 7,5 m. Dans ces conditions, on peut dire que l'obus tiré à 10 km est précis et
il est relativement facile pour l'artilleur de faire la part de l'erreur due au matériel
(canon et obus) et la part de l'erreur due à la manipulation (erreur de visée). Dans
ce cas, les corrections de tir sont réalisées plus rapidement.
[0012] L'invention a donc pour objet un obus d'exercice, du type stabilisé en rotation,
tiré à une portée réduite par rapport à la portée supérieure d'un obus de guerre de
même calibre, comprenant au moins une cavité de révolution pour ajuster sa masse à
celle de l'obus de guerre d'autre part, caractérisé en ce que le projectile comprend
aussi des moyens de déstabilisation en rotation pour lui assurer une dispersion en
portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait, à portée supérieure, l'obus
de guerre correspondant les moyens de déstabilisation sont constitués par un balourd
obtenu par un déport parallèle ou angulaire de l'axe longitudinal de la cavité par
rapport à l'axe longitudinal de l'obus.
[0013] Dans une variante, les moyens de déstabilisation sont constitués par un balourd obtenu
par un évidement pratiqué dans l'épaisseur du corps d'obus et communiquant avec la
cavité centrale constituant ainsi une ouie.
[0014] L'obus comprend une partie ogivale suivie d'une partie sensiblement cylindrique et
deux ouies pratiquées symétriquement par rapport à l'axe longitudinal de l'obus au
niveau de la partie ogivale.
L'obus est obtenu par moulage.
L'obus comporte à l'avant un trou borgne pour la fixation d'une fusée et pour recevoir
une composition de marquage.
[0015] Un avantage de l'invention réside dans le fait que l'obus d'exercice peut être fabriqué
à un prix nettement moins élevé que les obus réels, par des opérations classiques
de moulage quel que soit le mode de réalisation. Il en résulte que l'on peut utiliser
n'importe quel métal moins noble que l'acier par exemple des aciers doux de basses
caractéristiques ou la fonte.
[0016] On évite ainsi les opérations classiques de forgeage et d'ogivage que l'on doit mettre
en oeuvre lors de la fabrication des obus.
[0017] Lorsque l'obus d'exercice selon l'invention comporte une ou plusieurs ouies latérales,
on peut plus facilement enlever le noyau central mis en place pendant l'opération
de moulage pour réaliser la cavité. On crée par là-mème une hétérogénéïté dynamique
au niveau des moments d'inertie et une hétérogénéïté d'écoulement au niveau des forces
aérodynamiques.
[0018] D'autres avantages de l'invention seront mieux compris à l'aide du complément de
description qui va suivre de modes de réalisation donnés à titre d'illustration en
relation avec des dessins dans lesquels:
[0019] Les figures 1 à 3 représentent divers modes de réalisation de l'obus selon l'invention,
comprenant une partie ogivale terminée à l'avant par une coiffe et prolongée à l'arrière
par une partie sensiblement cylindrique, elle même terminée par un sabot classique
muni d'une ceinture.
[0020] La figure 4 représente une vue en perspective d'un autre exemple de réalisation de
l'obus d'exercice.
[0021] La figure 5 représente une coupe longitudinale de l'obus représenté sur la figure
4 et la figure 6 une coupe suivant AA de la figure 5.
[0022] Sur la figure 1 on a représenté un obus d'exercice 12 muni d'une cavité 10b de révolution
autour de l'axe longitudinal x'x et dont le profil est sensiblement identique au profil
externe de l'obus. Dans l'épaisseur de l'obus, on pratique un évidement 11 a.
[0023] Sur la figure 2, l'obus 17 comprend une cavité 18 de révolution autour de l'axe y'y.
Cet axe y'y est déporté parallèlement à l'axe longitudinal x'x de l'obus. 11 s'ensuit
que l'épaisseur à de la paroi 19 est inférieure à l'épaisseur b de la paroi 20, créant
ainsi un balourd dynamique.
[0024] Sur la figure 3, l'obus 21 comprend une cavité 22 de revolution autour de l'axe y'y.
Cet axe est décalé d'un angle a par rapport à l'axe longitudinal x'x de l'obus.
[0025] Pour réaliser les cavités 2a, 2b, 10a, 10b, 14, 18 et 22 on réalise lors du moulage
un noyau que l'on met en placé à l'aide d'inserts. Ce noyau est enlevé soit par l'intermédiaire
du canal pratiqué au niveau du culot de l'obus, soit avant soudage de la partie avant
avec la partie arrière, le plan de soudage perpendiculaire à l'axe x'x se situant
au niveau de ladite cavité.
[0026] Sur la figure 4, on a représenté un obus d'exercice 23 conforme à l'invention comprenant
un corps 24 constitué d'une partie tronconique 25a terminée par une coiffe 26 et prolongée
par une partie 25b sensiblement cylindrique. La coiffe 26 peut être munie d'un détonateur
pour amorcer une composition de signalisation. La partie 25b porte classiquement une
ceinture 25c de prise de rayure. Sur cette figure, on voit encore deux ouies latérales
27 et 28 en forme de trapèze dont les angles sont arrondis.
[0027] Sur la figure 5, on a représenté en coupe longitudinale le corps 24 de l'obus obtenu
par moulage. On voit la chambre interne 29 qui s'étend depuis le fond 30 d'un trou
de bouche 31 jusqu'au fond 32 du culot 33 s'ouvrant à l'arrière du corps 24. La cavité
29 présente sur le dessin une forme sensiblement cylindrique et une symétrie de révolution
autour de l'axe x'x de l'obus. Les deux ouies 27 et 28 (figure 6) sont pratiquées
au niveau de la partie tronconique 25a symétriquement par rapport à l'axe x'x. Toutefois,
les deux ouies peuvent être placées de façon dissymétrique par rapport à cet axe.
[0028] Chaque ouie peut être de dimensions variables; cependant, leur longueur peut être
comprise entre environ 1/5 et 3/5 de la longueur de la cavité. Avantageusement, cette
longueur est égale sensiblement à la moitié de celle de la cavité. On s'arrange de
façon telle pour que la mise en place du noyau central lors du moulage soit réalisée
par des bras supports donnant naissance aux ouies.
[0029] A titre d'exemple, on a réalisé un corps d'obus de 155 mm présentant les caractéristiques
suivantes:
corps en acier à basses caractéristiques
masse 43,25 kg
longueur totale: 769 mm
longueur partie 25a: 407 mm
profondeur trou de bouche: 127 mm
épaisseur fond du trou de bouche: 21 mm longueur chambre 29: 421 mm
largeur chambre 29: 92 mm
épaisseur fond cavité 29: 23 mm
profondeur cavité 29: 177 mm
épaisseur paroi corps 24: 30 mm
moments d'inertie: Ic=0,156 kg m2 IA=1,704 kg m2
Ic désigne le moment d'inertie par rapport à l'axe longitudinal du projectile.
IA désigne le moment d'inertie par rapport à un axe quelconque passant par le centre
de gravité et perpendiculaire à l'axe longitudinal du projectile.
[0030] Pour un obus de guerre de même calibre et de même longueur, obtient les valeurs respectives
suivantes des moments d'inertie:
[0031] Un tel obus d'exercice a une dispersion supérieure, à portée réduite (10 Km), à celle
de l'obus de guerre correspondant tiré à 23 km.
[0032] Le marquage de l'impact peut être assuré par un comprimé de naphtalène-tolite de
150 g placé dans le trou de bouche. Enfin, les opérations de chargement, de tir et
d'observation sont identiques à celle effectuées avec un obus de guerre. On voit donc
qu'un tel obus d'exercice permet au tireur d'effectuer aisément des corrections de
manipulation.
[0033] On notera dans la présente description que l'homme de l'art déterminera de façon
connue la valeur de l'impulsion à générer, la quantité de matière correspondant à
l'évidement en fonction des caractéristiques du projectile et de la porté compatible
avec les-dimensions du champ de tir.
1. Obus d'exercice, du type stabilisé en rotation, tiré à une portée réduite par rapport
à la portée supérieure d'un obus de guerre de même calibre, comprenant au moins une
cavité (22) de révolution pour ajuster sa masse à celle de l'obus.de guerre correspondant,
caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déstabilisation en rotation pour lui
assurer une dispersion en portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait,
à portée supérieure, l'obus de guerre correspondant, les moyens de déstabilisation
étant constitués par un balourd obtenu par un déport parallèle ou angulaire de l'axe
longitudinal Y'Y de la cavité par rapport à l'axe longitudinal X'X de l'obus.
2. Obus d'exercice, du type stabilisé en rotation, tiré à une portée réduite par rapport
à la portée supérieure d'un obus de guerre de même calibre, comprenant au moins une
cavité de révolution pour ajuster sa masse à celle de l'obus de guerre correspondant,
caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déstabilisation en rotation pour lui
assurer une dispersion en portée et en direction au moins égale à celle qu'aurait,
à portée supérieure, l'obus de guerre correspondant, les moyens de déstabilisation
étant constitués par un balourd obtenu par un évidement (11a, 27, 28) pratiqué dans
l'épaisséur du corps d'obus et communiquant avec la cavité centrale (10b, 29) constituant
ainsi une ouie.
3. Obus d'exercice selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il comprend une
partie ogivale (24) suivie d'une partie sensiblement cylindrique (23) et deux ouies
(27, 28) pratiquées . symétriquement par rapport à l'axe longitudinal X'X de l'obus
au niveau de la partie ogivale.
4. Obus d'exercice selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en
ce qu'il est obtenu par moulage.
5. Obus d'exercice selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comporte à l'avant un trou borgne (31) pour la fixation d'une fusée (26)
et pour recevoir une composition de marquage.
1. Uebungsgeschoß des drallstabilisierten Types, das auf reduzierter Entfernung gegenüber
der Nennreichweite des gleichkalibrigen Kampfgeschosses geschossen wird, mit mindestens
einem Rotations-Hohlraum (22) zur Anpassung dessen Gewichtes dem jenigen des Kampfgeschosses,
dadurch gekennzeichnet, daß das Geschoß mit Entstabilisierungsmitteln in der Drallbewegung
versehen ist, damit die mittlere Abweichung in Längs- und Seitenrichtung die jenige
des entsprechenden, bei Nennreichweite verschossenen Kampfgeschosses gleicht, wobei
diese Entstabilisierungsmittel aus einer durch parallelen oder winkelmässigen Versatz
der Längsachse Y'Y des Hohlraumes gegenüber der Längsachse X'X des Geschosses erzielten
Unwucht bestehen.
2. Üebungsgeschoß des drallstabilisierten Types, das auf reduzierter Entfernung gegenüber
der Nennreichweite des gleichkalibrigen Kampfgeschosses geschossen wird, mit mindestens
einem Rotations-Hohlraum zur Anpassung dessen Gewichtes dem jenigen des Kampfgeschosses,
dadurch gekennzeichnet, daß das Geschoß mit Entstabilisierungsmitteln in der Drallbewegung
versehen ist, damit die mittlere Abweichung in Längs- und Seitenrichtung die jenige
des entsprechenden, bei Nennreichweite verschossenen Kampfgeschosses gleicht, wobei
diese Entstabilisierungsmittel aus einer durch Ausbohren einer Aussparung (11a, 27,
28) in der Wandung des Geschosses, die eine Öeffnung zum mittleren Hohlraum (10b,
29) darstellt, erzielten Unwucht bestehen.
3. Üebungsgeschoß nach Anspruch 2, dadurch gekennzeichnet, daß es aus einem ogivenförmigen
Teil (24), einem beinahe zylindrischen Teil (23) sowie aus zwei symetrisch gegenüber
der .Längsachse X'X des Geschosses auf Höhe des ogivenförmigen Teils angeordneten
Öeffnungen (27, 28) besteht.
4. Üebungsgeschoß nach einem beliebigen Anspruch 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet,
daß es durch Giessen hergestellt wird.
5. Üebungsgeschoß nach einem beliebigen vorerwähnten Anspruch, dadurch gekennzeichnet,
daß es vorne mit einem Sackloch (31) zur Aufnahme eines Zünders (26) sowie eines Markiersatzes
versehen ist.
1. A practice shell, of the spin-stabilized type, fired at a reduced range compared
with the longer range of a combat shell of the same caliber, including at least one
cavity (22) generated by revolution, intended to adjust its weight to that of the
corresponding combat shell, characterized in that it includes spin-destabilization
means intended to give it a dispersion in range and direction at least equal to the
one which the corresponding combat shell would have at a longer range, the destabilization
means consisting of an unbalancing mass obtained by means of a parallel or angular
offset of the longitudinal axis y'y of the cavity with respect to the longitudinal
axis x'x of the shell.
2. A practice shell, of the spin-stabilized type, fired at a reduced range compared
with the longer range of a combat shell of the same caliber, including at least one
cavity generated by revolution, intended to adjust its weight to that of the corresponding
combat shell, characterized in that it includes spin-destabilization means intended
to give it a dispersion in range and direction at least equal to the one which the
corresponding combat shell would have at a longer range, the destabilization means
consisting of an unbalancing mass obtained by means of a recess (11a, 27, 28) cut
in the thickness of the shell body and communicating with the central cavity (10b,
29), thus constituting a louver.
3. A practice shell as claimed in Claim 2, characterized in that it includes an ogival
portion (24) followed by a roughly cylindrical portion (23) and two louvers (27, 28)
pierced symmetrically as to the longitudinal axis x'x of the shell at the location
of the ogival portion.
4. A practice shell as claimed in any one of Claims 1 to 3, characterized in that
it is obtained by molding.
5. A practice shell as claimed in any one of the preceding Claims, characterized in
that it includes in its front part a blind hole (31) intended for the attachment of
a fuse (26) and for housing a marking composition.