[0001] La présente invention est relative à une boîte de montre-bracelet comportant une
glace, une carrure servant de logement à un mouvement équipé d'aiguilles et un fond
fixé amoviblement à la carrure, ladite carrure présentant sur son bord inférieur deux
dégagements diamétralement opposés pour recevoir chacun un brin du bracelet, la forme
de chaque dégagement étant sensiblement la même que la forme du brin qui y est engagé
et ledit fond étant conformé pour couvrir lesdits dégagements quand la boîte est fermée.
[0002] Une boîte de montre répondant à la définition générique qui vient d'être donnée est
décrite dans le brevet CH-A-355 095. Ce document propose une carrure dans laquelle
sont pratiqués deux dégagements ou creusures. Dans chacun de ces dégagements est engagé
un brin du bracelet qui présente un épanouissement en queue d'aronde et qui est maintenu
dans ledit dégagement par le fait que l'épanouissement a la même forme que le dégagement.
Le bracelet est maintenu axialement en place quand le fond de la boîte est appliqué
sous la carrure. Cette construction a l'avantage, comme la présente invention, de
rendre inapparent tout le système d'attache du bracelet à la boîte, donnant ainsi
l'illusion que le bracelet est fait d'une pièce et n'est pas interrompu par la boîte
de montre.
[0003] Le document cité présente cependant plusieurs inconvénients. Celui d'abord de nécessiter
des brins de bracelet spéciaux pourvus d'épanouissements venus d'une pièce avec les
brins ou rapportés sur ces derniers, ce qui interdit l'utilisation de brins standards
à bords continus tels qu'on les trouve couramment sur le marché. Celui ensuite de
nécessiter des creusures compliquées à usiner dans la carrure, creusures très difficiles
à réaliser de surcroît si la carrure est faite en matériau difficilement usinable
comme la céramique par exemple. Celui enfin de ne pas assurer une fixation à l'épreuve
de fortes tractions qui peuvent s'exercer sur le bracelet puisqu'alors le bracelet,
généralement fait en cuir ou en plastique, peut se déformer et sortir tout de même
de son logement.
[0004] Dans une construction particulière, on a bien essayé de retenir le bracelet au moyen
d'ergots faits d'une pièce avec une glace de montre moulée et d'un anneau vissé sur
le fond ou la carrure. Cette construction, décrite dans le document JP-U-1 149 226,
a le désavantage d'être fragile puisque les ergots en matière plastique peuvent casser
facilement. Elle est également compliquée du fait de la simple présence de l'anneau.
[0005] Le document CH-B-347 490 décrit un dispositif d'attache d'un bracelet à une boîte
de montre qui comporte deux oreilles solidaires de la montre et faisant saillie latéralement
de celle-ci et arrangées de telle façon que les extrémités du bracelet sont fixées
chacune à l'une de ces oreilles par un organe d'assemblage qui évite l'utilisation
de barrettes. Cependant les figures montrent que la carrure n'est pourvue d'aucun
dégagement sur son bord inférieur de telle sorte que le dispositif d'attache est proéminent
et laisse apparent le système d'attache du bracelet à la boîte, ce qui n'est pas le
cas dans la présente invention.
[0006] La construction proposée par le document US-A-2 225 474 met à profit deux pièces
embouties s'emboîtant l'une dans l'autre pour former respectivement un boîtier extérieur
frontal et un boîtier inférieur dorsal, ces pièces étant arrangées pour retenir un
bracelet par deux oreilles apparentes diamétralement opposées. On ne trouve pas non
plus ici de dégagements pratiqués dans une carrure qui fassent disparaître les points
d'attache des brins du bracelet.
[0007] Le brevet FR-A-935 435 décrit pour sa part une attache de bracelet à une montre qui
évite l'utilisation d'un fermoir ordinaire. Il s'agit en réalité d'un dispositif surajouté
à une montre devant posséder son propre boîtier et les brins du bracelet ne son
t pas attachés à la carrure de cette montre comme on le verra dans la présente invention.
[0008] La présente invention remédie aux inconvénients cités ci-dessus en proposant de recourir
aux moyens qui apparaissent dans les revendications.
[0009] L'invention sera comprise maintenant à la lecture de la description qui va suivre
de deux modes de réalisation de ladite invention, modes donnés uniquement à titre
d'exemples et illustrés par le dessin dans lequel:
La figure 1 est une vue de dessus, en partie déchirée de la boîte de montre selon
l'invention et selon un premier mode d'exécution,
La figure 2 est une coupe selon la ligne II - II de la figure 1,
La figure 3 est une coupe selon la ligne III - III de la figure 1,
La figure 4 est une vue de dessus, en partie déchirée de la boîte de montre selon
l'invention et selon un second mode d'exécution,
La figure 5 est une coupe selon la ligne V - V de la figure 4, et
La figure 6 est une coupe selon la ligne VI - VI de la figure 4.
[0010] La figure 1 est une vue de dessus de la boîte de montre selon l'invention et selon
un premier mode d'exécution. La boîte est généralement désignée par 1 et les brins
du bracelet par 2. Le cercle 3 désigne le pourtour extérieur de la boîte 1 et le cercle
4 le pourtour intérieur d'une carrure 5. La figure 1 est partiellement déchirée à
6 heures de son cadran pour montrer comment est attaché le bracelet 2 à la boîte 1.
[0011] Si l'on se réfère maintenant à la figure 2 qui est une coupe selon la ligne II -
II de la figure 1, on retrouve la carrure 5 qui se présente sous la forme d'un anneau
limité par les cercles 3 et 4. La carrure 5 est recouverte par une glace 6 collée
ou soudée. L'intérieur de la carrure 5 sert de logement à un mouvement 7 et son cadran
8, eux-mêmes tenus en place par un réhaut 9 et un cercle 10. Le mouvement 7 porte
des aiguilles 22 pivotées autour d'un axe 23. Pour cacher la carrure 5 et le réhaut
9, la glace 6 est pourvue d'une métallisation 11 dont le bord 12 apparaît aussi sur
la figure 1. Un fond 13 est fixé amoviblement à la carrure 5 au moyen de vis 14 qui
apparaissent à la figure 3, figure qui sera commentée plus bas. Une garniture 15 assure
l'étanchéité de la montre. Les figures 1 et 2 montrent encore que la carrure 5 présente
sur son bord inférieur deux dégagements 16 diamétralement opposés qui reçoivent chacun
un brin 2 du bracelet. La forme des dégagements 16 est sensiblement la même que la
forme des brins 2 qui y sont engagés. Lorsque le fond 13 est appliqué sous la carrure
5, les dégagements 16 sont couverts, de sorte que le brin 2 est engagé entre le fond
et la carrure.
[0012] Selon l'invention, au moins une saillie 17 est solidaire du fond 13. Cette saillie
s'étend dans l'engagement 16 pour recevoir une ouverture correspondante 18 pratiquée
dans le brin 2 de telle sorte que le brin est fixé à la boîte quand le couvercle est
appliqué sous la carrure.
[0013] Selon une variante de ce mode d'exécution général et comme on peut le voir en figures
1 et 2, le fond 13 présente deux saillies 17, chacune des saillies étant une protubérance
faite d'une pièce avec le fond. Le fond, avec les saillies qu'il comprend, est réalisé
par tournage et fraisage. Pour renforcer les points d'attache du brin 2 à la boîte
1, on peut prévoir une plaquette 19 qui peut étre métallique et qui est insérée dans
l'épaisseur du brin. Cette variante, dont les protubérances ont la forme de segments
de couronne, permet de réduire au maximum la hauteur totale de la montre et convient
particulièrement bien pour une montre-dame. Il va de soi que, dans cette exécution,
les ouvertures 18 pratiquées dans le brin auront aussi la même forme de segment de
couronne.
[0014] La figure 2 montre aussi que la face 20 du dégagement 16, s'étendant en regard de
la partie 21 du fond 13 recouvrant ledit dégagement, forme avec ladite partie deux
plans entre lesquels le brin 2 est pris en sandwich, les dits
plans étant perpendiculaires à l'axe 23 des aiguilles 22, pour forcer le brin 2 à
émerger de la boîte dans un plan perpendiculaire audit axe 23. On utilisera cette
disposition pour des montres de petits diamètres, particulièrement pour des montres-dame,
dont le diamètre est de l'ordre de 22 mm au moins.
[0015] La figure 3 est une coupe selon la ligne III - III de la figure 1. Elle montre comment
le fond 13 est fixé à la carrure 5 au moyen de vis 14. La figure 1 montre que quatre
points de fixation sont prévus. La carrure 5 porte des trous 24 dans lesquels sont
chassés des bouchons 25. Le bouchon est ensuite percé-taraudé en prenant pour référence
l'alésage intérieur 4 de la carrure 5. Cette technique sera utilisée dans le cas où
la carrure est en matériau dur, par exemple en céramique. Cependant on pourra se passer
des bouchons dans le cas où la carrure est en acier ou en métal précieux.
[0016] La figure 4 est une vue de dessus de la boîte de montre selon l'invention et selon
un second mode d'exécution. Ce second mode ne se distingue du premier que par son
système d'attache et par le fait que les brins du bracelet sont inclinés par rapport
à l'axe des aiguilles de la montre. Aussi ne reviendra-t-on pas sur les détails de
construction qui sont les mêmes que ceux exposés à propos des figures 1, 2 et 3 et
on se contentera d'utiliser les mêmes chiffres de référence pour désigner les parties
identiques.
[0017] La figure 4 est partiellement déchirée à 6 heures de son cadran pour montrer comment
est attaché le bracelet 2 à la boîte 1.
[0018] Si on se réfère aussi aux figures 5 et 6 qui sont des coupes selon les lignes V -
V et VI - VI de la figure 4 respectivement, on s'aperçoit que la carrure 5 présente
sur son bord inférieur deux dégagements 16 diamétralement opposés qui recoivent chacun
un brin 2 du bracelet. Selon le second mode d'exécution présenté ici, le fond porte
deux saillies 30 pour un dégagement 16, ces saillies se présentant sous la forme de
goupilles cylindriques chassées dans le fond 13. Pour que la goupille soit bien ancrée
dans le fond, on donne au fond une surépaisseur 31 à l'endroit où le fond recouvre
le dégagement 16. Les goupilles 30 s'étendent dans le dégagement 16 pour recevoir
une ouverture correspondante 32 pratiquée dans le brin 2. Dans cette exécution les
ouvertures 32 sont de simples trous circulaires percés dans le brin, trous dont le
diamètre est ajusté au diamètre des goupilles 30. Comme dans le mode d'exécution précédent,
le brin peut étre renforcé par la plaquette 19.
[0019] Les figures 5 et 6 montrent encore que la face 33 du dégagement 16, s'étendant en
regard de la partie 34 du fond 13 recouvrant ledit dégagement, forme avec ladite partie
deux plans entre lesquels le brin 2 est pris en sandwich, lesdits plans étant inclinés
par rapport à l'axe 23 des aiguilles 22, au moins dans la région périphérique de la
boîte 1, pour forcer ledit brin 2 à émerger de la boîte dans un plan incliné par rapport
audit axe 23.
[0020] La fixation du bracelet par goupilles et la disposition permettant l'émergence inclinée
des brins du bracelet seront utilisés surtout sur des montres présentant un grand
diamètre, par exemple 40 mm. Dans ce cas en effet, on dispose de plus de place en
épaisseur ce qui permet de renforcer le fond pour recevoir les goupilles et mettre
à profit un système de fixation plus simple que celui des segments de couronne du
mode d'exécution précédent. De même la sortie inclinée des brins du bracelet est justifiée
vu le diamètre important de la boîte. Cette disposition permettra au bracelet d'épouser
la forme du poignet dès la sortie du bracelet de la boîte de montre. Si l'on désire
renforcer le brin 2 à l'endroit de sa fixation, on utilisera, comme pour le mode d'exécution
précédent, une plaquette de renforcement 19 auquel on donnera également une forme
inclinée comme on le voit sur les figures 5 et 6.
[0021] Les deux modes d'exécutions proposés ci-dessus conviennent particulièrement bien
si la carrure 5 est en ma tériau très dur tel la céramique ou un carbure métallique.
Dans le cas de la céramique, les dégagements 12 seront directement venus de frittage
sans nécessiter d'opérations ultérieures. Les faces recevant la glace 6 et le mouvement
7 seront seules usinées. Il est évident que la carrure pourrait être en un autre matériau
comme l'acier inoxydable ou un métal précieux tel de l'or.
[0022] On notera aussi que, dans la construction proposée, tout l'effort de traction est
porté sur des saillies faisant partie du fond de la boîte de montre et que la carrure
est affranchie de tout effort de ce genre. Cela est avantageux dans le cas où cette
carrure est faite en céramique qui est un matériau qui peut se fendre ou même se casser
s'il est soumis à certaines contraintes mécaniques.
1. Boîte de montre-bracelet comportant une glace (6), une carrure (5) servant de logement
à un mouvement (7) équipé d'aiguilles (22) et un fond (13) fixé amoviblement à la
carrure, ladite carrure présentant sur son bord inférieur deux dégagements (16) diamétralement
opposés pour recevoir chacun un brin (2) du bracelet, la forme de chaque dégagement
étant sensiblement la même que la forme du brin qui y est engagé et ledit fond étant
conformé pour couvrir lesdits dégagements quand la boîte est fermée, caractérisée
par le fait qu'au moins une saillie (17, 30) solidaire du fond s'étend dans chaque
dégagement pour recevoir une ouverture (18, 32) correspondante pratiquée dans le brin
et fixer ledit brin à ladite boîte quand ledit fond est appliqué sous ladite carrure.
2. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le fond présente deux
saillies par dégagement et que chaque brin présente deux ouvertures correspondantes.
3. Boîte selon la revendication 2, caractérisée par le fait que chaque saillie est
une goupille cylindrique (30) chassée dans le fond.
4. Boîte selon la revendication 2, caractérisée par le fait que chaque saillie est
une protubérance (17) faite d'une pièce avec le fond.
5. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la protubérance (17)
a la forme d'un segment de couronne.
6. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que chaque brin est renforcé
par une plaque (19) à l'endroit de sa fixation à la boîte.
7. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la carrure (5) est
un anneau fait en céramique.
8. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la carrure (5) est
un anneau fait en métal précieux.
9. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la face (20) du dégagement
(16) s'étendant en regard de la partie (21) du fond (13) recouvrant ledit dégagement
forme avec ladite partie deux plans entre lesquels le brin est pris en sandwich, lesdits
plans étant perpendiculaires à l'axe (23) des aiguilles (22) pour forcer ledit brin
à émerger de la boîte dans un plan perpendiculaire audit axe.
10. Boîte selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la face (33) du dégagement
(16) s'étendant en regard de la partie (34) du fond (13) recouvrant ledit dégagement
forme avec ladite partie deux plans entre lesquels le brin est pris en sandwich lesdits
plans étant inclinés par rapport à l'axe (23) des aiguilles (22) au moins dans la
région périphérique de la boîte pour forcer ledit brin à émerger de la boîte dans
un plan incliné par rapport audit axe.