(19)
(11) EP 0 277 449 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
10.08.1988  Bulletin  1988/32

(21) Numéro de dépôt: 87420032.2

(22) Date de dépôt:  04.02.1987
(51) Int. Cl.4B63B 1/12
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE ES GB GR IT LI LU NL SE

(71) Demandeur: Tollet, Daniel
F-83400 Hyeres (FR)

(72) Inventeurs:
  • Tollet, Daniel
    F-83400 Hyeres (FR)
  • Martin, Bernard
    F-26600 Tain l'Hermitage (FR)

(74) Mandataire: Maureau, Philippe et al
Cabinet Germain & Maureau Le Britannia - Tour C 20, bld Eugène Déruelle Boîte Postale 3011
69392 Lyon Cédex 03
69392 Lyon Cédex 03 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Bateau à plusiers coques


    (57) Ce bateau comprend quatre coques parallèles dont les deux coques centrales (3) ont une longueur différente de celle des deux coques latérales (2), les extrémités postérieures des quatre coques étant situées sensiblement dans le même plan.
    Application à la réalisation de bateaux à déplacement rapide.




    Description


    [0001] La présente invention a pour objet un bateau à plusieurs coques, tel qu'un bateau à voile destiné à la croisière rapide, ou un bateau à moteur de croisière ou destiné à un usage professionnel.

    [0002] Il existe plusieurs grands types de bateaux. Les bateaux les plus courants sont les monocoques, qui présentent l'avantage d'être simples à réaliser, d'être solides, mais qui sont relativement lents et, dans le cas de voiliers, naviguent avec une gîte importante nuisant au confort des passagers.

    [0003] Il existe également des bateaux multicoques, trimarans ou cata­marans, comportant, respectivement, trois et deux coques.

    [0004] Un trimaran possède une coque centrale principale et deux flotteurs latéraux généralement plus courts que la coque centrale et d'un volume très inférieur à celle-ci. Seule la coque centrale est habi­table, ce qui limite les possibilités d'aménagement d'un tel bateau. En pratique, le bateau navigue sur deux flotteurs, à savoir la coque centrale et le flotteur sous le vent. Un trimaran permet une navigation plus rapide qu'un monocoque, plus à plat que celui-ci, mais avec des risques d'enfournement du flotteur sous le vent.

    [0005] Un catamaran possède deux coques identiques réunies par des bras de liaison. Il s'agit d'une embarcation performante, dont la rapidité est légèrement supérieure à celle d'un trimaran aux allures portantes, mais moins importante au près, et permettant une navigation à plat dans le cas d'un voilier. Les catamarans présentent, toutefois, l'inconvé­nient de nécessiter une construction très soignée, notamment en raison des contraintes que subissent les bras de liaison, dont l'un d'eux supporte le mât.

    [0006] D'un point de vue pratique, un catamaran est difficile à amé­nager puisque seules sont véritablement habitables les deux coques, éloignées l'une de l'autre, qui peuvent être éventuellement réunies par une nacelle où est aménagé le carré. Enfin, les catamarans sont des embarcations dont la sécurité est moyenne, les risques de retournement sous l'effet du vent où sous l'action d'une vague n'étant pas négligeables.

    [0007] La présente invention vise à remédier à ces inconvénients, en fournissant un bateau performant, sûr, et permettant un aménagement intérieur confortable.

    [0008] A cet effet, le bateau qu'elle concerne comprend quatre coques parallèles, dont les deux coques centrales ont une longueur différente de celle des deux coques latérales, les extrémités postérieures des quatre coques étant situées sensiblement dans le même plan.

    [0009] Selon une première possibilité, les coques centrales ont une longueur inférieure à celle des coques latérales.

    [0010] Selon une autre possibilité, les coques centrales ont une longueur supérieure à celle des coques latérales.

    [0011] Cet agencement et notamment la disposition des différentes coques, assurent:
        - un amortissement de l'effet d'enfournement des coques dans les vagues, la réaction d'une vague sur les coques centrales se produisant à un moment différent de celui de la réaction sur les coques latérales,
        - une diminution de l'effet de "frappe" des vagues sous la nacelle disposée en partie centrale du bateau,
        - une diminution du fardage, puisque les coques centrales sont protégées des effets du vent par les coques latérales.

    [0012] En outre, cet agencement permet, compte tenu de la flottabilité des quatre coques, une réduction du tirant d'eau, qui peut être d'une valeur de 0,40 à 0,60 mètre alors que le tirant d'eau d'un catamaran correspondant est de 0,8 à 1 mètre.

    [0013] L'espacement entre les coques étant moindre que sur les multi­coques connus, les liaisons entre celles-ci sont plus faciles à réaliser, ce qui permet un allègement de la structure avec possibilité de démon­tage des bras de liaison.

    [0014] Les efforts de poussée du vent se font sur trois coques, ce qui permet au bateau de naviguer parfaitement à plat, limitant les risques d'enfournement dans les vagues et améliorant le confort des passagers. Cette navigation à plat combinée au faible tirant d'eau, permet un léger dérapage du bateau sur une houle de travers, évitant les risques de chavi­rage, et retardant par rapport à un multicoque traditionnel, le moment de réduction de la voilure lorsque la force du vent augmente.

    [0015] Chaque coque étant équipée d'un safran, ceux-ci peuvent être de faible surface, compte tenu que l'effort directionnel est très réduit. Enfin, en cas de détérioration d'une coque, le bateau peut continuer à naviguer en parfaite sécurité sur les trois autres coques, ces conditions de sécurité pouvant encore être améliorées en compartimentant les différentes coques à l'aide de cloisons étanches.

    [0016] Selon une caractéristique de l'invention, le tirant d'eau des coques centrales est sensiblement le même que celui des coques latérales.

    [0017] Selon une autre caractéristique, les coques centrales sont plus effilées que les coques latérales.

    [0018] Cet agencement permet, en combinaison avec l'effet directionnel procuré par les quatre coques, de ne pas équiper le bateau de dérives, l'ensemble des coques assurant une parfaite stabilité directionnelle.

    [0019] Avantageusement, les bras de liaison servent au montage d'ailes hydroptères dont les supports sont verticaux et profilés.

    [0020] Selon une forme préférée d'exécution de ce bateau, une aile hydroptère est disposée entre les deux coques centrales à proximité de l'extrémité avant de celles-ci et deux ailes hydroptères sont disposées dans les deux couloirs latéraux délimités par les coques centrales et les coques latérales, dans la partie centrale arrière du bateau.

    [0021] Il est à noter que les coques délimitent des couloirs constituant des voies de circulation d'eau renforçant l'effet des ailes hydroptères. En outre, la localisation des ailes entre les coques assure leur protection vis-à-vis des chocs dus à des corps étrangers. Ces ailes sont avantageuse­ment montées de façon réglable verticalement sur leur support.

    [0022] Il est intéressant de pouvoir régler la position des ailes, afin de l'adapter aux conditions de navigation, force du vent et état de la mer, en vue de leur permettre de faire déjauger les coques du bateau aussi rapidement que possible.

    [0023] Conformément à une possibilité, les quatre coques sont reliées au moins dans la partie centrale et arrière du bateau, par des nacelles disposées au-dessus de la ligne de flottaison, reliant, d'une part, les deux coques centrales et, d'autre part, chaque coque centrale et la coque latérale correspondante, la nacelle centrale contenant le cockpit et le carré, les coques centrales formant des coursives desservant les cabines qui sont aménagées dans les nacelles latérales, et les coques latérales formant les zones techniques contenant les moteurs, groupe électrogène, réservoirs de carburant et d'eau.

    [0024] Un tel aménagement est extrêmement confortable pour l'utilisa­teur en lui permettant de se déplacer dans les coques centrales en bénéfi­ciant d'une hauteur sous barrot importante, et en reportant les nuisances, telles que bruit de moteur et odeurs de carburant dans des zones non habitées constituées par les coques latérales.

    [0025] Dans le cas d'un voilier, ce bateau comprend au moins un mât dont le pied est monté sur son embase avec une double articulation permettant son inclinaison dans deux plans, respectivement, un plan longitudinal et un plan transversal.

    [0026] La latitude de pivotement du mât vers l'arrière est de 10° par rapport à la verticale, tandis que la latitude de pivotement du mât latéralement est de 23° de part et d'autre de la verticale.

    [0027] En pratique, la double inclinaison du mât est réglée en période de navigation, le mât étant incliné du côté au vent, cette inclinaison étant d'autant plus importante que la force du vent augmente.

    [0028] Cet agencement permet d'obtenir un effet sustentateur de la voile qui va favoriser l'allègement des coques, de rabaisser le centre de poussée, permettant de réduire les risques de chavirage et de retarder la réduction de voilure.

    [0029] De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé, représen­tant, à titre d'exemples non limitatifs, deux formes d'exécution de cette embarcation :

    Figure 1 est une vue en perspective d'un voilier ;

    Figure 2 en est une vue de dessus ;

    Figures 3 et 4 en sont deux vues, respectivement de face et de côté ;

    Figures 5 et 6 sont deux vues, en perspective et de face, d'un bateau à moteur.



    [0030] Le bateau, représenté aux figures 1 à 4, comprend quatre coques, à savoir deux coques latérales 2 et deux coques centrales 3 parallèles les unes aux autres.

    [0031] Comme cela ressort plus particulièrement de la figure 2, les deux coques centrales 3 ont une longueur inférieure à celle des coques latérales 2, les extrémités arrières des quatre coques étant situées dans le même plan et les extrémités avant des coques centrales étant situées en retrait des extrémités avant des coques latérales.

    [0032] Les quatre coques sont assemblées par un certain nombre de traverses ou bras de liaison 4, dont les deux situés les plus en avant sont représentés au dessin. Les quatre coques sont équipées, à leur extré­mité postérieure, d'un safran 5, chaque safran étant de dimensions rédui­tes compte tenu du fait que l'effort directionnel est réparti sur quatre éléments.

    [0033] Les deux coques centrales 3 sont réunies par une nacelle 6 disposée au-dessus de la ligne de flottaison, tandis que chaque coque centrale 3 est reliée à une coque latérale 2 par une nacelle 7 également située au-dessus de la ligne de flottaison.

    [0034] La nacelle 6 contient le cockpit 8 et le carré 9, tandis que des cabines 10 sont aménagées dans les nacelles latérales, avec accès par les coques centrales 3 dont l'intérieur forme des coursives 12.

    [0035] Les bras de liaison entre les différentes coques servent, en outre, au montage d'ailes hydroptères 13. Dans la forme d'exécution représentée au dessin, une aile 13 est disposée à proximité de l'extrémité avant des deux coques centrales 3 à l'intérieur du couloir délimité par celles-ci, et deux ailes hydroptères 13 sont disposées dans les deux cou­loirs délimités par une coque centrale et une coque latérale, vers l'arrière du bateau.

    [0036] Dans la forme d'exécution représentée au dessin, un mât 14 est disposé sur un bras de liaison entre les deux coques centrales 3. Ce mât est monté sur son embase avec une double articulation permet­tant à la fois son basculement latéral sous un angle α de 0 à 23° par rapport à la verticale, comme montré à la figure 3 et un basculement vers l'arrière selon un angle β compris entre 0 et 10° par rapport à la verticale.

    [0037] En pratique, le mât est incliné au vent du bateau, l'inclinaison étant d'autant plus importante que le vent est fort.

    [0038] Ce bateau pourrait être équipé non pas d'un mât, mais de deux mâts disposés parallèlement dont les emplantures seraient situées aux endroits représentés en pointillés à la figure 2.

    [0039] Les figures 5 et 6 représentent une variante d'exécution de cette embarcation, qui est constituée non pas par un voilier, mais par un bateau à moteur destiné au transport de passagers. Dans ce bateau, dans lequel les mêmes éléments sont désignés par les mêmes références que dans la forme d'exécution précédente, les coques centrales 3 sont plus courtes que les coques latérales 2.

    [0040] A titre de variante, les bateaux, décrits précédemment, pour­raient présenter une structure différente, les coques centrales étant plus longues que les coques latérales, ou ces bateaux pourraient servir à d'autres usages, tels qu'à la pêche, par exemple, sans que l'on sorte pour autant du cadre de l'invention.


    Revendications

    1. - Bateau, caractérisé en ce qu'il comprend quatre coques parallèles, dont les deux coques centrales (3) ont une longueur différente de celle des deux coques latérales (2), les extrémités postérieures des quatre coques étant situées sensiblement dans le même plan.
     
    2. - Bateau selon la revendication 1, caractérisé en ce que les coques centrales (3) ont une longueur inférieure à celle des coques latérales (2).
     
    3. - Bateau selon la revendication 1, caractérisé en ce que les coques centrales ont une longueur supérieure à celle des coques latérales.
     
    4. - Bateau selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le tirant d'eau des coques centrales (3) est sensible­ment le même que celui des coques latérales (2).
     
    5. - Bateau selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les coques centrales (3) sont plus effilées que les coques latérales (2).
     
    6. - Bateau selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les bras de liaison servent au montage d'ailes hydroptères (13) dont les supports sont verticaux et profilés.
     
    7. - Bateau selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'une aile hydroptère (13) est disposée entre les deux coques centrales (3) à proximité de l'extrémité avant de celles-ci et deux ailes hydroptères sont disposées dans les deux couloirs latéraux délimités par les coques centrales (3) et les coques latérales (2), dans la partie centrale arrière du bateau.
     
    8. - Bateau selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que les quatre coques sont reliées au moins dans la partie centrale et arrière du bateau, par des nacelles (6, 7) disposées au-dessus de la ligne de flottaison, reliant, d'une part, les deux coques centrales (3) et, d'autre part, chaque coque centrale (3) et la coque latérale (2) correspondante, la nacelle centrale (6) contenant le cockpit (8) et le carré (9), les coques centrales (3) formant des coursives (12) desservant les cabines (10) qui sont aménagées dans les nacelles latérales (7), et les coques latérales (2) formant les zones techniques contenant les moteurs, groupe électrogène, réservoirs de carburant et d'eau.
     
    9. - Bateau à voile selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un mât (14) dont le pied est monté sur son embase avec une double articulation permettant son inclinaison dans deux plans, respectivement, un plan longitudinal et un plan transversal.
     
    10. - Bateau à voile selon la revendication 9, caractérisé en ce que la latitude de pivotement du mât (14) vers l'arrière est de 10° par rapport à la verticale.
     
    11. - Bateau à voile selon l'une quelconque des revendications 9 et 10, caractérisé en ce que la latitude de pivotement du mât (14) latéralement est de 23° de part et d'autre de la verticale.
     




    Dessins
















    Rapport de recherche