[0001] L'invention a pour objet un perfectionnement aux procédés de formation de rouleaux
à partir de bandes de matériaux compressibles notamment de bandes de feutres à base
de fibres minérales destinés à l'isolation thermique et/ou phoniques de bâtiments.
[0002] Les bandes de feutres, constituées de fibres minérales - notamment de fibres de
verre - associés à une résine le plus souvent formo-phénolique, sont utilisées d'une
manière courante pour l'isolation des combles, des murs ou des planchers. La résistance
thermique d'un matériau étant proportionnelle à son épaisseur, les exigences modernes
conduisent à commercialiser des produits de plus en plus épais, de 7 à 16 cm, voire
25 cm d'épaisseur. Comme d'autre part ont été récemment développées des fibres de
verre à conductivité thermique très faible qui sont particulièrement fines, il faut
conditionner des bandes de feutre de faible masse volumique et de plus en plus épaisses.
[0003] Usuellement, le conditionnement consiste dans l'enroulement sous compression de la
bande de feutre afin de former un rouleau cylindrique dont le déroulement ultérieur
est empêché au moyen d'une enveloppe en papier ou en matière plastique. Un dispositif
pour la mise en oeuvre de ce procédé est par exemple décrit dans le document de brevet
français FR 2 553 744. Dans un tel dispositif, l'enroulement s'effectue dans un espace
délimité par trois organes : le convoyeur d'amenée, un convoyeur vertical ou rouleau
dont la surface de contact avec le feutre forme avec le convoyeur d'amenée un angle
de l'ordre de 40-80° de préférence voisin de 60° et un rouleau compresseur écarté
progressivement afin d'accroître au fur et à mesure de l'enroulement, l'espace disponible
pour le rouleau, et animé d'un mouvement de rotation en sens contraire par rapport
à la direction d'avançée du convoyeur vertical.
[0004] Conformément à l'enseignement de la publication précitée, l'enroulement est plus
uniforme sur la longueur de la bande si la compression exerçée par le feutre ne résulte
pas d'une action passive, mais qu'au contraire le déplacement du rouleau de compression
est commandé suivant un programme prédéterminé de façon à imposer à chaque spire
de feutre enroulée une épaisseur donnée - de préférence constante ou diminuant faiblement
au fur et à mesure de l'enroulement. Les paramètres retenus pour le programme sont
de préférence la longueur de la bande enroulée et son épaisseur initiale.
[0005] En procédant ainsi, on obtient une compression plus uniforme sur toute la longueur
de la bande de feutre et de ce fait, une reprise d'épaisseur après débalage également
plus uniforme, ce qui permet d'opérer avec le taux de compression maximum toléré par
le produit et d'offrir un conditionnement moins important.
[0006] A la nécessité d'une compression asservie s'ajoute celle d'une bonne tension du feutre
dans chacune des spires. Si le feutre n'est pas correctement tendu par le rouleau
compresseur, on observe sur les lignes de conditionnement industrielles la production
de rouleaux non conformes, dont le diamètre est supérieur au diamètre nominal ou encore
non cylindriques mais tronconiques. Ces rouleaux non conformes ne facilitent pas les
opérations ultérieures de conditionnement et notamment la constitution de fardeaux
- et le déchargement de ceux-ci -au moyen d'automates. Dans la demande de brevet
français 86 03415, il a été montré que ces difficultés sont essentiellement imputables
à l'état de surface du rouleau de compression. Dans cette publication, il est proposé
la suppression du revêtement sculpté du type caoutchouc, usuellement utilisé pour
le rouleau de compression et de prévoir pour ce dernier un revêtement inorganique,
résistant à l'abrasion et formant des aspérités. Ce revêtement est de préférence constitué
d'une première couche de molybdène déposée par schoopage sur laquelle est déposée
également par schoopage, une seconde couche constituée de grains par exemple de
corindon dont l'épaisseur ne dépasse pas un milimètre. En plus de ces petites aspérités,
la surface de contact avec le feutre présente de préférence des sculptures régulièrement
disposées, profondes de 2 à 10 mm et epspacées d'au plus 20 mm.
[0007] Un rouleau de compression ainsi réalisé possède une longévité supérieure à 500 heures
- à comparer aux 150 heures de fonctionnement généralement obtenues avec des revêtements
caoutchouteux. L'usure est donc beaucoup plus faible et on contrôle beaucoup mieux
les variations de l'état de surface du rouleau au cours du temps, de sorte qu'il est
possible de la compenser au moins partiellement en modifiant la vitesse du rouleau
de compression par rapport aux vitesses des deux convoyeurs, soit en pratique en accélérant
le rouleau de compression.
[0008] Toutefois, les résultats ne sont pas encore parfaitement satisfaisants : plus la
vitesse du rouleau de compression est grande, plus on augmente les phénomènes de cisaillement
dans le produit et donc la dégradation de celui-ci. Une telle dégradation, même contenue
dans les limites tolérées, ne permet pas d'opérer avec des paramètre constants ;
or pour automatiser assez simplement les opérations ultérieures de manipulation des
rouleaux, il est indispensable que leurs dimensions se répètent à l'identique.
[0009] De plus, les inventeurs ont montré que la qualité de l'enroulement n'est pas conforme
à des critères de qualité serrés même lorsque la rugosité du rouleau de compression
est parfaitement constante et que la compression est régulée conformément à l'enseignement
de la demande 2 553 744. On a observé tout d'abord que lorsque des taux de compression
élevés sont appliqués au produit - tout en se limitant bien sur à des taux acceptables
compte tenu de la compressibilité du feutre en fibres minérales et de son élasticité
- l'amorçe de feutre est plus ou moins abîmée, le rouleau de compression délitant
le feutre ou décollant le revêtement en papier kraft destiné à servir de pare-vapeur.
Pour y remédier, il est nécessaire de réduire le taux de compression et on perd ainsi
au niveau du procédé, une partie des avantages liés à l'exceptionnelle qualité des
fibres.
[0010] Un autre inconvénient est constaté lors de l'enroulement de bandes de feutre épaisses
- par exemple de 160-200 mm - et courtes (4-7 mètres de long). Dans ce cas l'épaisseur
de la dernière spire enroulée devient non négligeable par rapport au diamètre du rouleau
qui présente alors une section hélicoïdale et non circulaire. Si la pose de l'enveloppe
de maintien du rouleau n'est pas parfaitement synchronisée - ce qui ne peut être systématiquement
évité en raison des cadences très rapides - il se peut que la zone de recouvrement
et de collage de l'enveloppe coincide de plus avec cette zone de baillement de la
dernière spire enroulée, ce qui crée une faiblesse de l'emballage.
[0011] La présente invention a pour objet un perfectionnement qui ne présente pas les inconvénients
précités, aux procédés de formation de rouleaux à partir de bandes de matériaux compressibles
telles notamment des bandes de laine de verre. Selon ce procédé, la bande de matériau
est amenée en continu dans un espace délimité par trois organes animés d'un mouvement
entraînant l'enroulement sur elle-même de la bande, successivement au contact de
chacun des organes, le troisième de ces orga nes étant un rouleau de compression
mu en rotation et de plus déplacé suivant un programme prédéterminé afin d'accroître
progressivement l'espace disponible pour le rouleau en cours de formation ; la caractéristique
nouvelle de ce procédé est que la vitesse de rotation dudit rouleau de compression
est fonction d'un programme prédéterminé faisant intervenir comme paramètres la longueur
de la bande déjà enroulée et la vitesse du convoyeur d'amenée de la bande (premier
organe au contact de celle-ci).
[0012] De préférence, la courbe de vitesse du rouleau de compression obéit à une fonction
en escaliers du temps d'enroulement ; la vitesse du rouleau de compression étant choisie
inférieure à la vitesse du convoyeur d'amenée pendant la phase de constitution du
noyau du rouleau, supérieure à ladite vitesse du convoyeur d'amenée pendant la phase
d'enroulement proprement dite. Pendant la phase terminale d'emballage et de lissage
du rouleau, la vitesse du rouleau de compression est de préférence à nouveau inférieure
à la vitesse du convoyeur d'amenée de la bande.
[0013] La bande enroulée constituant le noyau du rouleau n'excède de préférence pas 30 %
de la longueur totale de la bande enroulée. D'autre part, la période de lissage vient
de préférence après l'enroulement complet de la bande et correspond à la mise en place
de l'enveloppe de protection en papier ou en matière plastique. Ce lissage assure
une meilleure conformation des rouleaux et permet de plus de bien appliquer la partie
de l'enveloppe préencollée.
[0014] En procédant selon l'invention, on obtient des rouleaux parfaitement cylindriques
et surtout remarquables par la qualité d'enroulement des premières spires du feutre,
c'est à dire des spires constituant le noyau.
[0015] Des caractéristiques complémentaires sont décrites de manière plus détaillée en se
référant aux planches de dessins annexés qui représentent :
- figure 1 : une vue schématique d'une enrouleuse pour la mise en oeuvre de l'invention.
- figure 2 : des vues d'une bande laine de verre en cours d'enroulement, lorsque la vitesse
du rouleau de compression maintenue constante (schéma 2.1) : pendant la phase de constitution
du noyau (schéma 2.2), pendant la phase d'enroulement proprement dite (schéma 2.3)
et pendant la phase de lissage (schéma 2.4).
- figure 3 : des schémas correspondant à ceux de la figure 2 mais avec cette fois une vitesse
du rouleau de compression commandée selon l'invention.
- figure 4 : des schémas correspondant à ceux des figures 2 et 3 pour un autre mode de régulation
de la vitesse du rouleau de compression.
- figure 5 : un 3ème mode de régulation de la vitesse du rouleau de compression.
[0016] La figure 1 est une vue schématique d'une enrouleuse conforme à l'enseignement de
la publication de brevet français 2 553 774. La bande de fibres minérales, de préférence
en laine de verre, est produite de façon bien connu de l'art, par exemple par centrifugation
de verre fondu et étirage gazeux des filaments formés. Les fibres sont imprégnées
d'un liant thermodurcissable de préférence avant d'être recueillies par un convoyeur
sous dépression qui transfère la bande ainsi formée à une étuve de polymérisation.
En sortie d'étuve, les lisières de bandes sont découpées et la bande est débitée en
tronçons de longueurs et de largeurs choisies en fonction de la destination du produit.
Eventuellement, une feuille de papier kraft ou aluminisé est collée sur une face de
la bande de laine de verre afin de former une barrière s'opposant au passage de la
vapeur d'eau. Si le mode de fabrication des fibres et en soi indifférent pour l'invention,
il faut tout de même noter que les feutres légers - dont la masse volumique n'excède
pas 30 kg/m³ - sont généralement produits avec des tirées très importantes par exemple
de 160 tonnes par jour de fibres. Avec de telles tirées, les vitesses des convoyeurs
d'enrouleuses doivent être de l'ordre de de 100 mètres par minute, atteignant parfois
plus de 120 mètres par minute. Ce qui signifie que l'enroulement de la bande de laine
de verre et l'emballage du rouleau dans une enveloppe de protection doit être effectuée
aux mêmes cadences, cadences qui mettent rapidement en lumière tous les défauts du
procédé. Il va de soi qu'il est possible d'employer plusieurs enrouleuses mais les
frais d'entretien et de main d'oeuvre en sont d'autant multipliés.
[0017] Le feutre en laine de verre 1 est transféré sur le convoyeur d'amenée 2 de l'enrouleuse,
de préférence une bande sans fin mue par un moteur 3 qui transmet sa puissance au
tambour 4 au moyen d'une courroie de transmission 5. Le feutre est ainsi convoyé dans
le sens de la flèche jusqu'à un espace délimité 6. De préférence, le convoyeur 2
est équipé d'un caisson de dépression ici non représenté qui évite au feutre de glisser.
[0018] Le feutre vient ensuite au contact d'un second convoyeur 7, formant avec le convoyeur
d'amenée 2, un angle compris entre 40 et 80° et de préférence de l'ordre de 60°. Le
mouvement du convoyeur 7 est également commandé par le moteur 3 au moyen d'une courroie
de transmission déformable, ici non figurée. Le convoyeur 7 peut être escamoté en
direction de la flèche "f", par rotation de son bras porteur 8 autour de l'axe 9 au
moyen d'un verin 10 supporté par la partie supérieure du chassis 11 de l'enrouleuse
de façon à libérer le rouleau de l'espace 6 après son emballage dans une enveloppe
de protection, le rouleau tombant alors sur le plan incliné 12 avant d'être repris
par d'autres convoyeurs pour les opérations de palettisation.
[0019] Le chassis 11 supporte également deux bras 13 encadrant le bras porteur 8 et entre
les extrèmités desquels sont fixés deux rouleaux 14 et 15, mus en rotation en sens
inverse l'un de l'autre, le rouleau 15 - dit rouleau de compression s'oppose à l'avançée
du feutre 1 qu'il contraint ainsi à s'enrouler.
[0020] Le bras 13, prolongé par des contre-poids 16, est déplaçé au moyen du bras 17 d'un
verin articulé sur le support 19. D'autre part, l'axe 20 du bras 13 a une hauteur
initiale réglée par un moteur à vis 21.
[0021] Ont été également schématisés à la figure 1 les élèments d'amenée des enveloppes
de protection préencollées qui passent de façon connue d'un convoyeur 22 à des courroies
23 qui déposent l'enveloppe dans l'espace délimité d'enroulement.
[0022] Les éléments précités d'une enrouleuse ne sont donnés qu'à titre d'illustration et
peuvent être remplacés par des éléments équivalents sans sortir du cadre de l'invention.
Ainsi, au convoyeur vertical 7 peut se substituer un rouleau de large diamètre encore
que ceci ne soit pas préféré car la surface de contact avec la bande de feutre est
alors réduite.
[0023] Conformément à l'enseignement du document FR 2 553 744 déjà plusieurs fois cité,
le verin 17 commandant le déplacement du rouleau de compression 15 obéit à un programme
prédéterminé qui utilise comme paramètre notamment la longueur de bande de feutre
déjà enroulée, longueur repérée à chaque instant par un capteur 24. D'autres capteurs
ici non représentés mesurent la position du rouleau de compression et la vitesse du
convoyeur d'amenée 2.
[0024] D'une manière également préférée et conformément à 1 enseignement de la demande
de brevet français 86 034 15, le rouleau de compression 15 a sa surface de contact
avec le feutre couverte d'un revêtement inorganique résistant à l'abrasion, formant
des aspérités et de préférence constitué de grains de corindon déposés par schoopage
sur un support de molybdène. De préférence, la surface de contact avec le feutre est
constituée par une série de barreaux vissés sur le rouleau et revêtus comme indiqué
ci-dessus. Un tel rouleau de compression adhère bien sur le feutre, même revêtu d'une
pare-vapeur, et de plus ne se dégrade que très lentement.
[0025] Toutefois, les auteurs de la présente invention ont constaté que les résultats ne
sont pas toujours satisfaisants même en opérant avec une loi de compression et avec
un rouleau de compression présentant un bon état de surface. Un exemple de défaut
a été par exemple reproduit de façon exagérée à la figure 2.
[0026] Le schéma 2.1 représente au cours du temps de conditionnement d'un rouleau de feutre
la vitesse du rouleau de compression (ligne 25) et celle du convoyeur vertical (ligne
pointillée 26). Les valeurs des ordonnées correspondent à des pourcentages de la vitesse
du convoyeur d'amenée ; vitesse qui comme indiqué précedemment est mesurée à chaque
instant et sert de référence. On a opéré ici conformément à l'art avec une vitesse
du convoyeur vertical supérieure de 5 % à celle du convoyeur d'amenée et avec un rouleau
de compression tournant avec une vitesse constante égale à celle du convoyeur d'amenée.
[0027] Le schéma 2.2 montre une vue éclatée du dispositif dans la zone de l'enroulement
au tout début de celui-ci. Le feutre 1 progresse vers la zone 6 ici réduite à sa plus
petite dimension, le contrerouleau 15 n'ayant pas encore commencé à s'écarter. Au
cours de sa progression, le feutre 1 se heurte tout d'abord au rouleau 14 qui force
le feutre vers la zone d'enroulement et le comprime fortement. Dès qu'il n'est plus
au contact de ce rouleau 14, le feutre, grâce à sa résilience reprend instantanément
une partie de son volume mais est aussitôt repris par le rouleau de compression 15.
Comme celui-ci tourne à la même vitesse que le convoyeur d'amenée 2, les couches surfaciques
du feutre ont tendance à se délitter, ce qui est particulièrement dommageable lorsque
le feutre est pourvu d'un revêtement pare-vapeur. Notons toutefois que l'action de
compression exerçée par le rouleau 15 permet d'atténuer dans une large mesure cet
effet néfaste.
[0028] Au fur et à mesure de l'enroulement, le rouleau de compres sion 15 est écarté comme
on le note sur les schémas 2.3 et 2.4. Il n'y a donc plus à craindre de délittement.
Par contre, même si l'accrochage sur le rouleau de compression 15 est de bonne qualité,
le rouleau en cours de conformation a légèrement tendance à suivre le convoyeur vertical
7, plus rapide, et il se forme une pointe 27.
[0029] Lorsque toute la bande de feutre est enroulée (schéma 2.4) et que l'enveloppe de
protection du rouleau est appliquée, on constate que le rouleau présente une seconde
avançée 28, empreinte du feutre 1 acheminée par le convoyeur d'amenée 2. Cette avançée
28 est due à la trop faible compression de la dernière spire de feutre enroulée ou
à la vitesse trop élevée du rouleau de compression.
[0030] Sans oublier toutefois que les manisfestations des perturbations de l'enroulement
ont été largement axagérées sur ces schémas, on obtient finalement un rouleau dont
la section n'est pas circulaire mais évoque une étoile à 3 branches. Si ce phénomène
est assez marqué, le feutre voit ses propriétés mécaniques détériorées par ces déformations,
notamment du point de vue de sa résistance à la fatigue et au cisaillement. De plus,
les rouleaux finis peuvent être légèrement coniques, ce qui pose des problèmes de
manutention. Un autre inconvénient plus grave est que le feutre n'est pas comprimé
en tout point de façon identique, mais présente des zones surcompressées dont la reprise
d'épaisseur après déballage est inférieure à celle des autres zones. Il faut alors
modifier certains réglages de la ligne de production soit pour jouer sur la surépaisseur
donnée au feutre, soit pour augmenter sa densité ou la finesse des fibres utilisées.
[0031] Ces inconvénients sont supprimés si on procède conformément à l'invention comme illustré
à la figure 3. Comme indiqué au schéma 3.1, la vitesse (courbe 29) du convoyeur vertical
7 est maintenue constante et est de 5 % supérieure à la vitesse du convoyeur d'amenée
2 prise toujours comme valeur de référence. Par contre, la vitesse du rouleau de compression
15 (courbe 30), est modulée en fonction de la progression de l'enroulement et de
la vitesse du convoyeur de référence.
[0032] Dans le cas le plus simple ici représenté, la modulation est en trois temps. Du temps
0 au temps t₁, la vitesse V₁ du rouleau de compression est maintenu légèrement inférieure
à la vitesse V₂ du convoyeur d'amenée 2. Des bons résultats sont obtenus avec une
vitesse V₁ égale à environ 95 % de V₂ pendant cette première phase. De ce fait, l'adhérence
du rouleau de compression sur le produit est en peu plus faible même pour des taux
de compression très élèves ; ainsi, on évite le délittage du bord avant du feutre
et éventuellement le froissage du pare-vapeur. Le produit est ainsi freiné par le
rouleau de compression et il a bien le temps nécessaire pour rouler sur lui-même.
Ainsi, pendant cette phase d'amorçage se constitue le noyau du rouleau autour duquel
vont s'enrouler les spires suivantes. Pendant cette phase initiale, de 5 % à 30 %
de la longueur de la bande enroulée.
[0033] Du temps t₁ au temps t₂, la vitesse V₁ du rouleau de compression est sensiblement
accrue et fixée entre 105 et 110 % de la vitesse V₂ du convoyeur d'amenée. Cette variation
de vitesse peut être obtenue en associant au moteur alternatif actionnant le rouleau
de compression un variateur de fréquence et une carte analogique le commandant. A
ce moteur alternatif on peut substituer un moteur à courant continu à couple constant
dont le temps de réponse est avantageusement plus rapide. Cette seconde phase à plus
rapide vitesse se termine à l'instant t₃, lorsque toute la bande est enroulée. Comme
le noyau du rouleau a été parfaitement constitué dans la première phase, une forte
compression des spires est alors possible sans risque de malformation du rouleau de
feutre. De plus, cette vitesse plus grande du rouleau de compression permet de compenser
un éventuel glissement de la bande sur le convoyeur d'amenée 2, glissement qui pourrait
autrement conduire à la formation de plis.
[0034] Au terme de cette seconde phase, la bande 1 est complètement enroulée et on procède
alors à l'emballage du rouleau dans une enveloppe en matière plastique. Dans cette
troisième phase, la vitesse V₁ du rouleau de compression est à nouveau ramenée à environ
95 % de la vitesse V₂ du convoyeur d'amenée ; de ce fait, la vitesse de rotation
de l'enveloppe est ralentie et celle-ci se trouve tendue de sorte que l'on assure
un bon lissage du rouleau de feutre. Ceci permet aussi de réduire la déformation des
rouleaux dans le cas de produits de grande épaisseur pour lesquels il est difficile
de bien aplatir la dernière spire. Cette phase terminale de lissage, du temps t₂ au
temps t₃ s'écoule de préférence pendant une période correspondant à au moins trois
rotation complètes du rouleau de feutre. Ce ralentissement crée une différence importante
entre la vitesse de rotation du rouleau de feutre et la vitesse du rouleau de compression,
ce qui favorise l'évacuation du rouleau de feutre par le plan incliné 12 dès que le
convoyeur 7 est escamoté.
[0035] Comme le montre plus particulièrement le schéma 3.4, le rouleau obtenu est constitué
par des spires uniformes, enroulées autour des génératrices de cylindres concentriques.
[0036] Pour tester l'efficacité d'un tel procédé de formation des rouleaux, on a enroulé
des bandes de fibres de verre de 11 m de long, de 1,20 m de large et de 80 mm d'épaisseur.
On a formé des rouleaux de 500 mm de diamètre, ce qui correspond à un taux de compression
de 4,5. Les bandes sont ensuite déroulées, découpées en carrés. En procédant conformément
à l'art (figure 2) ou conformément à l'invention, on obtient dans les deux cas, une
reprise d'épaisseur moyenne de 129 %. Par contre, la dispersion des mesures est beaucoup
plus grande dans le premier cas (écart type 8,5) que dans le second (écart type 6,8),
ce qui montre que les conditions d'enroulement sont beaucoup plus stables. D'une part,
il est posisible de réduire légèrement le grammage des produits, la reprise d'épaisseur
ne devant dans aucun cas être inférieure à 105 % de l'épaisseur nominale et d'autre
part, les rouleaux sont beaucoup plus uniformes ce qui simplifie la constitution de
fardeaux de transport et de stockage et les manipulations par des robots par exemple.
[0037] Précédemment, nous avons indiqué que la vitesse du rouleau de compression varie suivant
les phases d'enroulement entre 95 et 110 % de la vitesse du convoyeur d'amenée. Ces
valeurs sont des extrêmes comme le montrent les schémas 4.2, 4.3 et 3.4 de la figure
4. On a à nouveau représenté (schéma 4.1) la loi de vitesse du rouleau de compression
au cours du temps. Dans la phase d'amorçage, la vitesse du rouleau de compression
a été choisie de l'ordre de 90 % de la vitesse du convoyeur d'amenée. Comme l'indique
le schéma 4.2, la bande de feutre n'a pas alors tendance à rouler sur elle-même mais
au contraire la bande adhère sur le convoyeur 7 et tend à sortir de la zone d'enroulement.
La tranche avant de la bande est soumise à de fortes tensions, et on ne forme pas
un noyau bien dense pour la suite des opérations. Si dans la seconde phase, la vitesse
du rouleau de compression est très fortement augmentée et passe à environ 115 % de
la vitesse du convoyeur d'amenée, l'adhérence du rouleau de compression est alors
extrêmement forte et le rouleau en cours de formation a une forme presque triangulaire,
forme encore accentuée dans la phase de lissage si la vitesse du rouleau de compression
est à nouveau beaucoup abaissée (90 % de V₂).
[0038] Suivant l'exemple de réalisation de l'invention proposé à l'aide de la figure 3,
la vitesse de rotiation du rouleau de compression obéit à un programme en trois temps
: phase initiale, phase d'enroulement, phase terminale de lissage. Il s'agit là d'un
type simplifié de contrôle de la vitesse du rouleau de compression mais qui permet
déjà d'obtenir une amélioration sensible de la qualité de l'enroulement. La demanderesse
préfère toutefois opérer d'une manière un peu plus complexe, en suivant la loi de
vitesse schématisée à la figure 5, avec un minimum de 4 paliers.
[0039] Dans un premier temps (de 0 à T₁), la vitesse du rouleau de compression (vitesse
initiale) est égale de préférence à 95 % de la vitesse du convoyeur d'amenée. Comme
dans le cas illustré à la figure 3, cette vitesse est maintenue pendant le temps nécessaire
à la constitution d'un noyau du rouleau parfaitement formé sur lequel pourront s'enrouler
les spires suivantes. Pour les bandes de feutres dites courtes (4 à 7 mètres), environ
30 % de la longueur de la bande est enroulée à cette vitesse initiale. Pour les bandes
plus longues, le noyau est formé de préférence par environ les deux premiers mètres
de la bande. Le bord avant de la bande de feutre ne subit pas de délittage et on évite
toute déchirure ou froissage du pare-vapeur.
[0040] On passe alors à la phase d'enroulement proprement dite qui se déroule en deux temps.
Du temps T₁ à T₂, la vitesse du rouleau de compression est choisie égale ou légèrement
supérieure (105 %) à la vitesse du convoyeur d'amenée, ce qui permet une montée en
vitesse progressive, une accélération brutale pouvant être dommageable au feutre.
Environ 20 % de la longueur de la bande est ainsi enroulée. Cette phase d'enroulement
se poursuit du temps T₂ à T₃ jusqu'à l'enroulement complet de la bande, en opérant
avec une vitesse du rouleau de compression élevée, comprise entre 105 et 110 % de
la vitesse du convoyeur d'amenée. Si l'on dispose d'un variateur de vitesse qui l'autorise,
le passage de la vitesse initiale à cette vitesse élevée par enroulement peut s'effectuer
non en un seul palier (T₁ à T₂) mais en une succession de paliers, voire même de façon
continue.
[0041] Une fois la bande enroulée, on passe à l'emballage et au lissage du rouleau formé,
ce qui s'effectue avec une vitesse ralentie du rouleau de compression, d'environ 95
% de la vitesse du convoyeur d'amenée. Au terme de ce quatrième stade, le rouleau
de compression peut être encore brutalement freiné ce qui permet la fixation très
précise de l'instant d'éjection du rouleau emballé.
[0042] La détermination exacte de ces lois de vitesse est à effectuer pour chaque type
de produit par du personnel spécialisé. Il est avantageux d'associer ainsi des moyens
de stockage et de rappels automatiques des differentes lois de vitesse établies.
De plus, ces lois pourront avantageusement tenir compte d'un facteur d'usure du rouleau
de compression dont la vitesse sera systématiquement diminuée si ses aspérités sont
trop vives, ce qui est le cas avec un rouleau neuf mal ébavuré et au contraire accrue
lorque le revêtement du rouleau devient moins adhérent en raison de son usure.
1- Procédé pour la formation de rouleaux à partir de bandes de matériaux compressibles,
notamment de feutre à base de fibres minérales, dans lequel la bande de matériau
est amenée en continu dans un espace délimité par trois organes animés d'un mouvement
entraînant l'enroulement sur elle-même de la bande qui est successivement au contact
de chacun des organes, le troisième de ces organes étant un rouleau de compression
déplaçé afin d'accroître progressivement l'espace disponible pour le rouleau en cours
de formation, caractérisé en ce que la vitesse de rotation dudit rouleau de compression
est fonction d'un programme prédéterminé faisant intervenir comme paramètres la longueur
de la bande déjà enroulée et la vitesse du convoyeur d'amenée de la bande (premier
organe au contact de celle-ci).
2- Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que la vitesse du rouleau de
compression V₁ est inférieure à la vitesse V₂ du convoyeur d'amenée pendant la phase
initiale dite de constitution du noyau du rouleau, puis supérieure à V₂ pendant la
phase d'enroulement proprement dite.
3- Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que la vitesse du rouleau
de compression V₁ est maintenue inférieure à V₂ pendant la phase terminale d'emballage
et de lissage.
4- Procédé selon la revendication 2 caractérisé en ce que la phase dite de constitution
du noyau du rouleau correspond au plus à 30 % de la longueur de la bande à enrouler.
5- Procédé selon la revendication 3 caractérisé en ce que la phase terminale de lissage
et d'emballage s'effectue après l'enroulement complet de la bande, pendant la mise
en place d'une enveloppe de protection du rouleau.
6- Procédé selon l'une des revendications 2 à 5 caractérisé en ce que pendant la phase
initiale la vitesse V₁ est supérieure ou égale à 95 % de la vitesse V₂.
7- Procédé selon l'une des revendications 2 à 6 caractérisé en ce que pendant la phase
d'enroulement proprmement dite, la vitesse V₁ est au plus égale à 110 % de la vitesse
V₂.
8- Procédé selon l'une des revendications 2 à 7 caractérisé en ce que la phase d'enroulement
proprement dite comporte elle-même au moins deux stades, un premier stade (de T₁ à
T₂) de montée en vitesse du rouleau de compression, V₁ étant choisie entre 100 et
105 % de la vitesse du convoyeur d'amenée, correspondant à l'enroulement d'environ
20 % de la bande de fuetre, et un second stade (de T₁ à T₃) à vitesse rapide (entre
105 et 110 % de la vitesse du convoyeur d'amenée).
9- Procédé selon la revendication 8 caractérisé en ce qu'après l'emballage du rouleau,
le rouleau de compression est freiné de manière à provoquer instantanément l'éjection
du rouleau.
10-Rouleau de feutre à base de fibres minérales caractérisé en ce que les spires constituant
le noyau sont enroulées de façon uniforme, selon les génératrices de cylindres concentriques.