[0001] L'invention est relative aux joints de chaussée, c'est-à-dire aux joints raccordant
deux dalles ou portions de revêtement routier susceptibles de subir des déplacements
relatifs, lesdits joints étant agencés chacun de façon a obturer supérieurement la
fente qui s'étend entre les tranches terminales en regard de deux telles dalles, en
vue d'assurer la continuité du roulement au droit de ladite fente, étant constitués
chacun par deux armatures rigides raccordées entre elles par une bande flexible en
matériau élastomère ou analogue adhérée sur elles, ces deux armatures reposant respectivement
sur deux banquettes épaulées évidées dans les deux dalles de part et d'autre de la
fente.
[0002] Elle concerne plus particulièrement le cas où la largeur de la fente est relativement
importante, savoir en moyenne de l'ordre de 50 à 500 mm, et peut varier fortement.
[0003] Elle concerne plus particulièrement encore le cas où d'une part la bande flexible
est constituée par un corps en élastomère présentant en section droite la forme d'un
V ou U renversé a ailes épaisses et armé par une plaque rigide noyée dans ce corps
et coiffant la fente et où d'autre part chaque armature se termine du côté de la fente
par un talon inférieur horizontal sur lequel repose l'aile correspondante du corps
en élastomère.
[0004] Dans les modes de réalisation connus des joints ci-dessus, tels que celui schématisé
en coupe transversale sur la figure 1 du dessin ci-annexé, la plaque 1 qui arme la
bande flexible 2 est plate et horizontale et il en est de même des talons 3 des armatures
4.
[0005] Dans ce cas, les rapprochements mutuels des armatures 4 symbolisés par les flèches
F et dus aux dilatations des dalles 5 sur lesquelles ces armatures reposent, rapprochements
tendant a fermer la fente 6 séparant lesdites dalles, se traduisent par des élévations
de la plaque 1 selon la flèche X et inversement.
[0006] Ces débattements verticaux de la zone médiane du joint ne sont tolérables que si
leur amplitude est faible.
[0007] Dans la pratique, on considère que le niveau de ladite zone médiane du joint ne doit
pas dépasser de plus de 2 mm le niveau moyen des faces supérieures des deux dalles
5 pour que le roulement rapide d'un véhicule sur le joint ne se traduise pas par des
secousses désagréables dudit véhicule.
[0008] Or, dans la pratique, lorsqu il fait très chaud et que la largeur de la fente 6 est
minime, il arrive que la dénivelée considérée atteigne, ou même dépasse, 5mm.
[0009] L'invention a pour but surtout de remédier à cet inconvénient.
[0010] A cet effet, les joints de chaussée selon l'invention sont essentiellement caractérisés
en ce que la face inférieure de la plaque rigide armant leur bande flexible est concave
et délimitée latéralement par deux plans légèrement inclinés sur l'horizontale et
en ce que les talons de leurs armatures présentent des surfaces supérieures parallèles
à ces plans.
[0011] Dans des modes de réalisation préférés, on a recours en outre à l'une et/ou à l'autre
des dispositions suivantes :
- l'angle d'inclinaison de chaque plan incliné sur l'horizontale est compris entre
5 et 10°, étant de préférence de l'ordre de 8° ;
- la plaque rigide comprend une portion centrale plate horizontale et est raccordée
à deux pans latéraux inclinés ;
- dans un joint selon l'alinéa précédent, les deux pans latéraux sont plus minces
que la portion centrale ;
- la plaque est recouverte par un revêtement en élastomère légèrement bombé ;
- pour l'état libre du joint, les faces latérales de chaque aile du corps en élastomère
constituant sla bande flexible sont inclinées sur l'horizontale d'angles compris entre
30 et 75°.
[0012] Dans ce qui suit, l'on va décrire un mode de réalisation préféré de l'invention en
se référant au dessin annexé d'une manière bien entendu non limitative.
[0013] Comme exposé précédemment,
la Figure 1 montre, selon une coupe transversale schématique, un joint de chaussée connu.
La Figure 2 montre, en coupe transversale verticale, un joint de chaussée établi selon l'invention.
La Figure 3 est un schéma explicatif.
[0014] On retrouve dans le joint de chaussée montré sur la figure 2 les éléments 1 à 4 et
6 ci-dessus mentionnés à propos de la figure 1 ainsi que les flèches F symbolisant
le raprochement mutuel des deux armatures 4.
[0015] Ce joint diffère essentiellement du précédent par les deux points suivants :
- la plaque 1 qui arme la bande flexible 2 et est noyée dans cette bande comprend
ici deux pans latéraux 7 qui sont légèrement inclinés sur l'horizontale de façon à
former une sorte de toit ;
- les faces supérieures 8 des talons 3 des armatures 4 sur lesquelles sont adhérées
les bases des deux ailes de la bande sont relevées vers la fente 6 de façon à être
sensiblement parallèles aux faces en regard des pans 7.
[0016] Pour parvenir à ce dernier résultat, l'épaisseur de chaque talon 3 peut croître progressivement
jusqu'à sa tranche terminale, disposée au voisinage de la fente 6.
[0017] Les deux pans 7 sont de préférence réunis entre eux par une portion centrale plate
9 à faces parallèles horizontales qui s'étend sur une largeur sensiblement égale à
la moitié de la largeur totale de la plaque 1 formée par ces pans et par cette portion
centrale.
[0018] L'angle commun
a d'inclinaison sur l'horizontale des pans 7 et des faces 8 est compris entre 5 et
10°, étant de préférence de l'ordre de 8°.
[0019] Le corps en élastomère constituant la bande flexible 2 est composé de deux pains
prismatiques identiques présentant en section transversale la forme générale d'un
parallèlogramme : les faces libres de ces pains, c'est-a-dire celles qui ne sont pas
adhérées sur les pans 7 ou les faces 8, sont inclinées sur l'horizontale d'angle compris
entre 30 et 75°.
[0020] Chacun des pans 7 ci-dessus est de préférence plus mince que la portion centrale
9 qu'il prolonge, ce qui permet d'augmenter l'épaisseur verticale de chaque pain 2
sans réduire la résistance mécanique du joint, vu que ce dernier est appelé à travailler
essentiellement dans sa portion centrale.
[0021] On voit sur la figue 2 :
- des plots 10 venus de moulage avec la plaque 1 et faisant saillie sur les faces
supérieures des pans 7, plots permettant de centrer ladite plaque dans son moule lors
de la fabrication du joint par moulage du corps en élastomère, lequel enrobe totalement
ladite plaque,
- et deux parois verticales 11 qui prolongent chacune vers le haut l'extrémité d'un
talon 3, la plus éloignée de la fente 6 de façon à constituer avec ce talon une armature
4.
[0022] L'expérience montre qu avec un joint du genre décrit ci-dessus, les débattements
verticaux, de la portion centrale, correspondant aux déformations horizontales maximum
du joint, demeurent compris dans les tolérances acceptables, l'amplitude de ces débattements
demeurant inférieure à 2 mm de part et d'autre d'une position moyenne.
[0023] Une explication de ce résultat surprenant peut être tirée de l'observation du schéma
de la figure 3 sur lequel on trouve un joint comprenant :
- une pièce rigide centrale 1 présentant la forme d'un toit avec deux pans inclinés
7,
- et deux armatures latérales 4 dont les talons 3 présentent, au-dessous desdits pans
7, des faces supérieures 8 relevées vers le haut, vers le centre du joint.
[0024] Dans ce schéma, il n'y a plus de pain en élastomère 2, les pans 7 reposant sur les
faces 8 de façon à pouvoir glisser le long de celles-ci.
[0025] Il est clair que, dans un tel joint, le rapprochement horizontal mutuel des armatures
4 selon les flèches F a pour effet d'abaisser la pièce centrale 1 selon la flèche
Y au lieu de l'élever comme précédemment.
[0026] Cet effet, qui est dû aux inclinaisons des faces mutuellement juxtaposées, est donc
l'inverse du précédent.
[0027] On ne le retrouve pas intégralement dans le joint décrit ci-dessus, lequel comporte
des pains en élastomère interposés entre les faces obliques en regard et adhérés
contre celles-ci.
[0028] Mais en rendant obliques ces faces, on obtient une application partielle de l'effet
signalé, c'est-à-dire une "compensation" se traduisant par une réduction significative
des déformations verticales à combattre.
[0029] En suite de quoi, et quel que soit le mode de réalisation adopté, on dispose finalement
d'un joint de chaussée dont la constitution, le fonctionnement et les avantages, -
notamment l'absence de déformation verticale perceptible de la zone centrale même
pour les états de déformation extrêmes du joint -, résultent suffisamment de ce qui
précède.
[0030] Comme il va de soi et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention
ne se limite nullement à ceux de ses modes d'application et de réalisation qui ont
été plus spécialement envisagés ; elle en embrasse au contraire, toutes les variantes.
1. Joint de chaussée constitué par deux armatures rigides (4) raccordées entre elles
par une bande flexible (2) constituée par un corps en élastomère présentant en section
droite la forme d'un V ou U renversé à ailes épaisses et armé par une plaque rigide
horizontale centrale (1), chaque armature se terminant du côté du centre du joint
par un talon inférieur horizontal (3) sur lequel repose et est adhérée l'aile correspondante
dudit corps en élastomère, caractérisé en ce que la face inférieure de la plaque
rigide (1) armant la bande flexible (2) est concave et délimitée latéralement par
deux plans légèrement inclinés sur l'horizontale et en ce que les talons des armatures
(4) présentent des surfaces supérieures (8) parallèles à ces plans.
2. Joint de chaussée selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'angle d'inclinaison
de chaque plan incliné sur l'horizontale est compris entre 5 et 10°, étant de préférence
de l'ordre de 8°.
3. Joint de chaussée selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce que la plaque rigide (1) comprend une portion centrale plate horizontale (9)
et est raccordée à deux pans latéraux inclinés (7).
4. Joint de chaussée selon la revendication 3, caractérisé en ce que les deux pans
latéraux (7) sont plus minces que la portion centrale (9).
5. Joint de chaussée selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisé
en ce que la plaque (3) est recouverte par un revêtement en élastomère légèrement
bombé.
6. Joint de chaussée selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisé
en ce que pour son état libre, les faces latérales de chaque aile du corps en élastomère
(2) constituant la bande flexible sont inclinées sur l'horizontale d'angles compris
entre 30 et 75°.