[0001] L'invention concerne un dispositif d'harmonisation automatique pour un système optronique
comportant un laser et deux capteurs d'images fonctionnant respectivement dans deux
domaines différents de sensibilité spectrale. Par exemple le système comporte : un
télémètre à laser ; un écartomètre ; et un dispositif de poursuite et d'identification.
Ces dispositifs comportent une voie optique commune constituée notamment par des moyens
pour orienter une ligne de visée commune. L'harmonisation consiste à superposer les
axes optiques de ces trois dispositifs afin qu'ils aient une ligne de visée commune.
En général, une harmonisation effectuée sur un banc de test, en usine, n'est pas conservée
après un certain temps d'utilisation opérationnelle du système. L'harmonisation doit
pouvoir être refaite en cours d'utilisation opérationnelle, comme une phase particulière
de fonctionnement, et doit être automatique. De plus, il est souhaitable de pouvoir
changer un sous-ensemble du système, notamment le télémètre à laser, sans avoir à
refaire de réglages manuels.
[0002] L'invention concerne plus particulièrement les systèmes optroniques dans lesquels
l'écartomètre et le dispositif de poursuite et d'identification comportent respectivement
deux capteurs d'images, fonctionnant respectivement dans deux domaines de sensibilité
spectrale différents, n'ayant aucune longueur d'onde commune. Par exemple, l'écartomètre
comporte un capteur d'images fonctionnant dans la bande de trois à cinq microns, ou
dans la bande de huit à douze microns, pour localiser une cible en site et en gisement,
alors que le dispositif d'identification et de poursuite comporte un capteur d'images
fonctionnant dans la bande de 0,7 à 0,9 micron, c'est-à-dire la bande des radiations
visibles et proche IR. Dans certaines applications, le télémètre à laser émet à une
longueur d'onde n'appartenant à aucun de ces domaines de sensibilité spectrale, par
exemple de 1,54 micron.
[0003] Le brevet US 4 155 096 décrit un dispositif d'harmonisation automatique pour un
système optronique de désignation de cible, comportant un capteur d'images et un laser.
Le laser a une longueur d'onde de 1,06 micron, qui appartient au domaine de sensibilité
spectrale du capteur d'images, celui-ci s'étendant de 0,4 à 1,1 micron. Ce dispositif
d'harmonisation comporte un coin de cube vers lequel est orientée la ligne de visée,
pendant l'harmonisation. Celle-ci consiste en outre à allumer le laser. Le coin de
cube réfléchit, vers le capteur d'images, une fraction du faisceau laser. Le faisceau
laser forme donc une tAche lumineuse sur le capteur d'images. Un traitement d'images
permet de déterminer l'écart entre cette tâche et le centre du capteur d'images, et
d'en déduire une correction d'harmonisation. Ce dispositif connu ne peut pas être
utilisé lorsque le laser n'a pas une longueur d'onde comprise dans le domaine de sensibilité
spectrale du capteur d'images.
[0004] Le brevet US 4 422 758 décrit un dispositif d'harmonisation pour un système optronique
de désignation de cible, ce système comportant : un laser fonctionnant à 1,06 micron,
un capteur d'images dans le domaine des radiations visibles, et un capteur d'images
dans le domaine des radiations infrarouges. Le dispositif d'harmonisation comporte
un collimateur vers lequel est dirigée la ligne de visée, pendant l'harmonisation.
Une cible réfractaire est placée dans le plan focal du collimateur. Le laser est allumé
et son rayonnement est focalisé sur la cible pour créer un point chaud émettant des
radiations visibles et des radiations infrarouges. L'image de ce point chaud est détectable
simultanément par les deux capteurs d'images et permet de mesurer les erreurs d'harmonisation
de l'axe du laser par rapport aux axes des deux capteurs d'images. Ce dispositif
a pour inconvénient de nécessiter la focalisation d'une énergie importante sur la
cible réfractaire. L'obtention d'un point très chaud n'est pas facile à réaliser lorsque
le laser n'a qu'une puissance moyenne ou faible. D'autre part, l'utilisation du laser
conduit à une certaine consommation d'énergie et à une certaine réduction de la durée
de vie du laser.
[0005] Le but de l'invention est de proposer un dispositif d'harmonisation indépendant
de la puissance et de la longueur d'onde du laser. L'objet de l'invention est un dispositif
permettant de réaliser une harmonisation en deux étapes. Une première étape est réalisée
à l'aide d'une source associée au laser, de façon à avoir le même axe optique, et
émettant dans le domaine de sensibilité spectrale d'un premier capteur. Une seconde
étape est réalisée au moyen d'un collimateur à large bande comportant, dans son plan
focal, un réticule émettant des radiations dans les domaines de sensibilité des deux
capteurs, et qui est visible simultanément par ces deux capteurs.
[0006] Selon l'invention, un dispositif d'harmonisation automatique pour un système optronique
comportant une pupille unique pour un laser, un premier, et un second capteur d'images,
fonctionnant respectivement dans deux domaines différents de sensibilité spectrale
;
est caractérisé en ce qu'il comporte :
- une source de rayonnement collimaté, associée au laser, émettant dans l'axe optique
du laser, avec une longueur d'onde appartenant au domaine de sensibilité spectrale
du premier capteur ;
- des moyens optiques réfléchissant le rayonnement de la source associée au laser,
pour former une tâche lumineuse sur le premier capteur ;
- un collimateur à large bande, comportant, dans son plan focal, un écran découpé
de trous constituant un réticule éclairé par une source émettant dans les deux domaines
de sensibilité spectrale ; ce collimateur étant placé de manière à être visible simultanément
par le premier et le second capteur d'images, pour former sur ceux-ci respectivement
deux images du réticule ;
- des moyens pour mesurer, sur le premier capteur, l'écart entre les positions de
l'image du réticule et de la tâche formée par la source, et en déduire une première
correction d'harmonisation ;
- des moyens pour mesurer, sur le second capteur, l'écart entre la position de l'image
du réticule et un point de référence ; et en déduire une seconde correction d'harmonisation.
[0007] L'invention sera mieux comprise et d'autres détails apparaîtront à l'aide de la
description ci-dessous et des figures l'accompagnant :
- la figure 1 représente le schéma synoptique d'un système optronique classique comportant
un télémètre à laser, un dispositif d'identification et de poursuite, et un écartomètre
;
- la figure 2 représente schématiquement une partie d'un premier exemple de réalisation
du dispositif d'harmonisation selon l'invention ;
- les figures 3 et 4 représentent le système optronique de la figure 1 et un premier
exemple de réalisation du dispositif d'harmonisation selon l'invention, respectivement
au cours des deux étapes de l'harmonisation ;
- les figures 5 et 6 illustrent le fonctionnement du premier exemple de réalisation
du dispositif selon l'invention, et d'une variante de celui-ci ;
- les figures 7 et 8 représentent des diagrammes de transmission et de réflexion
d'une surface dichroïque que comporte ce premier exemple de réalisation du dispositif
selon l'invention ;
- les figures 9 et 10 représentent le système de la figure 1 muni respectivement d'un
deuxième et d'un troisième exemple de réalisation du dispositif d'harmonisation selon
l'invention ;
- la figure 11 représente des diagrammes de transmission et de réflexion d'une lame
dichroïque que comporte l'exemple de réalisation représenté sur la figure 10.
[0008] La figure 1 représente un exemple de système optronique classique, sans dispositif
d'harmonisation, afin d'illustrer le fonctionnement du système pendant son exploitation
en dehors de la période d'harmonisation. Ce système comporte :
- un télémètre 2 comportant essentiellement un laser 12 émettant à la longueur d'onde
de 1,54 micron ;
- un écartomètre 3 comportant notamment un capteur d'images sensible dans le domaine
infrarouge, de 0,7 à 0,9 micron ;
- un dispositif 4 d'identification et de poursuite de cible, comportant essentiellement
un capteur d'images, 13, et un processeur de traitement d'images, 14.
[0009] Le télémètre 2, l'écartomètre 3, et le dispositif 4 ont une ligne de ylsée commune
LV qui est orientable au moyen d'une tête de pointage commune, 1, comportant des miroirs
mobiles, 10 et 11, mus par des servo-mécanismes non représentés qui sont commandés
par des signaux fournis par le processeur de traitement d'images 14 afin de poursuivre
une cible. Les rayons reçus par le système sont séparés par une lame dichroïque 8
qui laisse passer le rayonnement Infrarouge destiné à l'écartomètre 3 et qui réfléchit
le rayonnement visible destiné au dispositif 4. Le rayonnement infrarouge est ensuite
dévié par un miroir 9, puis est focalisé par une lentille convergente 15 sur le capteur
de l'écartomètre 3. Le rayonnement visible est ensuite focalisé par une lentille convergente
7 sur le capteur d'images 13.
[0010] Un cube dichroïque 5 est intercalé entre la lentille 7 et le capteur d'images 13,
pour permettre de superposer l'axe optique du faisceau laser du télémètre 2, à l'axe
optique du faisceau de rayonnement visible focalisé par la lentille 7. Le faisceau
du télémètre 2 est fourni par un laser 12. Il traverse une lentille divergente 6,
puis est réfléchi par la surface dichroïque du cube dichroïque 5, puis il traverse
la lentille convergente 7, puis est réfléchi par la lame dichroïque 8, et enfin il
traverse la tête de pointage 1. La lentille divergente 6 et la lentille convergente
7 constituent un système afocal qui agrandit le faisceau laser en réduisant sa divergence.
[0011] La figure 2 représente schématiquement une partie d'un premier exemple de réalisation
du dispositif d'harmonisation, selon l'invention. Cette partie est un collimateur
20, à large bande, qui comporte : un système catoptrique du type Casse grain constitué
de deux miroirs sphériques 24 et 25 ; un écran 22 découpé de trous 23 constituant
un réticule qui est éclairé par une lampe 21 placée derrière l'écran 22. Le centre
du réticule est aligné sur l'axe optique des miroirs 24 et 25. Les trous 23 sont au
nombre de 4 et ont chacun une forme allongée. Ils forment une croix mais n'ont pas
de point d'intersection. La surface 26 de l'écran 22, du côté du système catoptrique,
est recouverte d'un matériau rétroréfléchissant, tel que la peinture vendue sous la
marque SCOTCHLITE par la Société 3M. Cette peinture est constituée de micro-billes
de verre fixées dans un liant transparent. Chaque micro-bille se comporte comme un
coin de cube, renvoyant chaque rayon lumineux dans la direction d'où il vient.
[0012] La lampe 21 est une lampe à incandescence du type quartz-iode, par exemple, munie
d'un filtre. Cette lampe émet à la fois dans le domaine des radiations visibles et
dans le domaine des radiations infrarouges. Le filtre permet d'équilibrer l'intensité
lumineuse émise dans le domaine visible et l'intensité lumineuse émise dans le domaine
de sensibilité spectrale du capteur de l'écartomètre 3.
[0013] Ce collimateur 20 est solidaire du système optronique. Il est situé en dehors du
domaine angulaire utile du système mais il est situé dans le domaine accessible par
la ligne de visée LV.
[0014] La figure 3 représente le même système que la figure 1 et un premier exemple de réalisation
du dispositif selon l'invention. Cette figure illustre une première étape de l'harmonisation
consistant à harmoniser l'axe optique du laser 12 avec l'axe optique du dispositif
4 d'identification et de poursuite. Ce premier exemple de réalisation du dispositif
selon l'invention comporte, en plus du collimateur 20 : des moyens de commande 30
; et une source de rayonnement collimaté qui est associée au laser 12 de façon à
avoir un axe optique confondu avec celui du laser 12. Cette source est constituée
d'une diode électroluminescente 29, d'une lentille convergente 28, et d'une lame dichroïque
27. Le faisceau lumineux émis par la diode 29 est rendu. parallèle par la lentiile
28 puis est réfléchi par la lame dichroïque 27 qui est Inclinée A 450 par rapport
à l'axe optique du laser 12. Les moyens de commande 30 possèdent des sorties reliées
respectivement à des entrées de la tête de pointage 1, de la lampe 21, et de la diode
29.
[0015] Pendant la première étape de l'harmonisation, les moyens de commande 30 n'allument
pas la lampe 21 mais allument la diode 29 pour qu'elle émette un rayonnement remplaçant
le faisceau du laser 12 en ayant une longueur d'onde qui appartient au domaine de
sensibilité du capteur d'images 13. Les rayons émis par la diode 29 sont réfléchis
par la surface dichroïque du cube 5, puis sont transmis par la lentffle 7, puis sont
réfléchis par la surface dichroïque 8, puis sont transmis par la tête 1 en direction
du collimateur 20.
[0016] Les moyens de commande 30 orientent la ligne de visée LV de la tête 1 en direction
du collimateur 20 pendant toute la durée de l'harmonisation. Pendant la première étape
de l'harmonisation, les moyens 30 n'allument pas la lampe 21, le réticule constitué
par les trous 23 n'émet donc aucun rayon. Les rayons émis par la diode 29 sont focalisés
par le système catadioptrique 24, 25 et forment une tAche lumineuse sur la surface
26 de l'écran 22. La peinture couvrant la surface 26 réfléchit ces rayons dans la
direction d'où ils proviennent. Ils suivent le même chemin en sens inverse jusqu'au
cube dichroïque 5. Environ où 50% de l'énergie de ces rayons est réfléchie en direction
du télémètre 2 et environ 50% de l'énergie de ces rayons est transmise en direction
du capteur 13. Pour obtenir une telle répartition de l'énergie réfléchie et de l'énergie
transmise par le cube dichroïque 5, il est nécessaire que sa surface dichroïque ait
une longueur d'onde de transition correspondant exactement à la longueur d'onde d'émission
de la diode 29. La lame dichroïque 8 réfléchit intégralement les rayons émis par la
diode 29 et les rayons renvoyés par le collimateur 20 car sa longueur d'onde de transition
est située à des longueurs d'ondes supérieures à celles de l'émission de la diode
29.
[0017] La lentille 7 forme sur le capteur d'images 13 une image de la tâche lumineuse formée
sur l'écran 22. Le processeur 14 détermine et mémorise la position de cette image.
Cette position constitue une référence pour la seconde étape de l'harmonisation.
[0018] La figure 4 représente schématiquement le même système optronique et le même exemple
de réalisation du dispositif selon l'invention, en illustrant la seconde étape de
l'harmonisation. Les moyens de commande 30 n'allument plus la diode électroluminescente
29 mais allument la lampe 21 du collimateur 20. La ligne de visée LV de la tête 1
reste pointée en direction du collimateur 20. Les trous 23 découpés dans l'écran 22
constituent un réticule lumineux, en forme de croix, qui est visible simultanément
dans le domaine des radiations visibles et dans le domaine des radiations infrarouges
grâce au large spectre d'émission de la lampe à incandescence 21. Les rayons émis
par le réticule sont transmis par le système catadioptrique, 24, 25, puis par la tête
1, puis sont séparés en deux faisceaux par la lame dichroïque 8.
[0019] La lame 8 transmet les rayons infrarouges en direction du miroir de renvoi 9, alors
qu'elle réfléchit les rayons visibles, en direction de la lentille 7. La lentille
15 forme donc une image du réticule sur le capteur de l'écartomètre 3 et la lentille
7 forme une image du réticule sur le capteur d'images 13. La lame dichroïque du cube
5 laisse passer intégralement les rayons visibles issus de la lentffle 7.
[0020] L'écartomètre 3 détermine la position de l'image du réticule sur son capteur, par
rapport à un point de référence de ce capteur. Le processeur de traitement d'images
14 détermine la position de l'image du réticule sur le capteur 13, et la met en mémoire.
Il détermine deux coordonnées traduisant l'écart entre la position de l'image du réticule
et la position, déterminée précédemment, de l'image de la tâche lumineuse formée par
la diode 29 sur l'écran 22. Les écarts ainsi déterminés par l'écartomètre 3 et par
le processeur 14 permettent d'en déduire une première et une seconde correction d'harmonisation
correspon dant respectivement à l'erreur d'harmonisation de l'écartomètre par rapport
au laser et à l'erreur d'harmonisation du dispositif 4 par rapport au laser.
[0021] Une première possibilité de réalisation de ces corrections consiste à mémoriser les
écarts et à les soustraire aux mesures réalisées ultérieurement par l'écartomètre,
d'une part, et par le processeur 14, d'autre part. Une seconde possibilité de correction
consiste à annuler l'écart constaté par le dispositif 4, en modifiant l'orientation
de l'axe optique du laser au moyen d'un miroir de renvoi monté sur trois cales piézoélectriques.
La réalisation d'un tel miroir de renvoi et des circuits de commande des cales piézoélectriques
est classique. Dans ce cas, il reste à corriger l'écart constaté par l'écartomètre
3, en soustrayant cet écart aux mesures réalisées ultérieurement par l'écartomètre
3.
[0022] La figure 5 représente l'écran 22 vu de face, lorsque la lumière émise par la diode
électroluminescente 29 forme une tâche lumineuse 27 sur cet écran. La tâche lumineuse
27 a une forme circulaire, et une surface très supérieure à celle des trous 23 constituant
le réticule.
[0023] La figure 6 représente une variante de réalisation 22′ de l'écran 22, comportant
des trous 23′ qui constituent un réticule ayant la forme d'un carré dont les côtés
sont interrompus, pour permettre de réaliser ce réticule par une photogravure sur
une plaque métallique, par exemple. Les rayons émis par la diode 29 forment une tâche
lumineuse 27′.
[0024] La largeur des trous 23′ du réticule doit être faible par rapport au diamètre de
la tâche lumineuse 27 ou 27′, pour que la portion de surface non réfléchissante, située
à l'intérieur de la tâche lumineuse, soit faible par rapport à la surface de cette
tâche lumineuse.
[0025] L'harmonisation réalisée au moyen du dispositif selon l'invention peut être faite
en deux étapes, comme elle a été décrite précédemment, mais elle peut aussi être faite
en allumant simultanément la diode 29 et la lampe 21 du collimateur 20. Mais alors
le traitement d'images réalisé par le processeur 14 est plus complexe puisqu'il doit
distinguer sur le capteur 13 l'image de la tâche lumineuse 27 et l'image du réticule
constitué par les trous 23 qui sont éclairés par la lampe 21. Néanmoins cette discrimination
est réalisable par un procédé classique de reconnaissance de formes par corrélation,
la forme de la tâche 27 et la forme des trous 23 étant connues a priori.
[0026] L'intensité lumineuse de l'image de la tâche 27 et l'intensité lumineuse de l'image
du réticule, sur le capteur 13, peuvent être réglées indépendamment en agissant sur
l'intensité du courant d'alimentation de la lampe 21 et sur l'intensité d'alimentation
de la diode 29.
[0027] La modification d'un télémètre classique pour rajouter la source de rayonnement collimaté
constituée de la diode 29, la lentille 28, et la lame dichroïque 27, est à la portée
de l'Homme de l'Art ; de même que les opérations de réglage de la lame 27 pour confondre
l'axe du faisceau issu de cette source collimatée, avec l'axe de sortie du laser.
Ce réglage peut être fait une fois pour toutes, en usine. Il est suffisamment stable
pour permettre d'interchanger le laser et la source collimatée, sans avoir à refaire
ce réglage.
[0028] Les figures 7 et 8 représentent des diagrammes illustrant le fonctionnement du cube
dichroïque 5 respectivement dans deux variantes de ce premier exemple de réalisation,
où la diode électroluminescente 29 émet à la longueur d'onde de 0,65 micron ou bien
émet à la longueur d'onde de 0,9 micron. Dans les deux cas sa longueur d'onde d'émission
est proche de l'une des extrémités du domaine de sensibilité spectrale du capteur
d'images 13. En effet, le cube dichroïque 5 doit satisfaire à trois exigences simultanément
:
- avoir un coefficient de réflexion voisin de 1 pour la longueur d'onde du laser :
1,54 micron ;
- avoir un coefficient de transmission voisin de 1 pour tout le domaine de sensibilité
spectrale du capteur 13 : 0,7 à 1 micron dans cet exemple ;
- avoir un coefficient de réflexion et un coefficient de transmission voisins de 0,5
pour la longueur d'onde de la diode électroluminescente 29.
[0029] Un tel cube dichroïque est réalisable au moyen de procédés classiques consistant
en des dépôts de couches dichroïques multiples.
[0030] La figure 7 représente le graphe du coefficient de transmission et le graphe du
coefficient de réflexion du cube 5, en fonction de la longueur d'onde, pour la variante
de réalisation comportant une diode 29 émettant à la longueur d'onde de 0,65 micron.
Les deux graphes sont complémentaires car pratiquement toute l'énergie qui n'est pas
transmise est réfléchie. Le graphe du coefficient de transmission comporte un plateau
de valeur 1 entre 0,7 et 1 micron, avec une transition à 0,65 micron, passant à la
valeur 0,5 pour la longueur d'onde de la diode, et une transition au dessus de 1 micron
qui correspond à la limite de sensibilité du capteur 13, tout en étant inférieure
à la longueur d'onde du laser : 1,54 micron.
[0031] La figure 8 représente le graphe du coefficient de transmission et le graphe du
coefficient de réflexion du cube 5 pour la variante de réalisation comportant une
diode 29 émettant à 0,9 micron, le laser ayant encore la même longueur d'onde : 1,54
micron. Le graphe du coefficient de transmission comporte un plateau de valeur 1 entre
0,7 micron et 0,85 micron environ, avec une transition à une longueur d'onde légèrement
inférieure à 0,7 micron, qui est la première frontière du domaine de sensibilité
du capteur 13, et une transition passant par la valeur 0,5 pour la longueur d'onde
0,9 micron qui est la longueur d'onde d'émission de la diode, et qui est très proche
de la seconde frontière du domaine de sensibilité du capteur 13, 1 micron ; tout en
étant inférieure à la longueur d'onde du laser : 1,54 micron.
[0032] Naturellement, il est possible de permuter la position du télémètre 2 et la position
du dispositif 4 d'identification et de poursuite, à condition d'utiliser un cube dichroïque
5 dont les graphes des coefficients de transmission et de réflexion sont permutés,
par rapport à ceux décrits précédemment.
[0033] Les moyens optiques réfléchissant le rayonnement de la source associée au laser peuvent
être différents des microbilles couvrant la surface de l'écran 22 du collimateur 20.
Dans un deuxième exemple de réalisation, ces moyens sont constitués d'un revêtement
métallique constituant un miroir plan dans le plan focal du collimateur. Le collimateur
se comporte alors comme une lentille convergente munie d'un miroir plan dans son plan
focal, il renvoie un rayon lumineux parallèlement à lui-même. Dans un troisième exemple
de réalisation, ces moyens sont constitués par un coin de cube placé à côté du collimateur
20, dans le domaine angulaire accessible à la ligne de visée LV. Il est alors nécessaire
que les moyens de commande 30 déplacent la ligne de visée successivement en direction
du coin de cube et en direction du collimateur 20 pour réaliser respectivement la
première et la seconde étape de l'harmonisation.
[0034] La figure 9 représente un deuxième exemple de réalisation du dispositif selon l'invention,
dans lequel les moyens optiques rétroréfléchissant sont constitués d'un coin de cube
26˝ placé dans le prolongement du faisceau collimaté émis par la diode 29, la lentilie
28, et la lame semi-transparent 27, au-delà du cube dichroïque 5. Le cube dichroïque
5 est le même que dans le premier exemple de réalisation décrit précédemment. Il réfléchit
50% de l'énergie du rayonnement de la diode en direction de la lame dichroïque 8,
sans aucune utilité, et il en transmet 50% vers le coin de cube 26˝. Les rayons réfléchis
par le coin de cube 26˝ sont parallèles aux rayons arrivant sur celui-ci et ils reviennent
donc sur la surface dichroïque du cube 5. Celle-ci réfléchit 50% de leur énergie en
direction du capteur d'images 13 où ils sont focalisés par une lentilie convergente
33, et elle transmet 50% de l'énergie en direction de la diode 29, sans aucune utilité.
[0035] Il est à remarquer que les lentilles 6 et 7, qui formaient un système afocal, sont
supprimées. Entre la lame dichroïque 8 et le cube dichroïque 5, est ajouté un système
afocal constitué d'une lentilie divergente 31 et d'une lentilie convergente 32, ayant
pour fonction d'agrandir le faisceau du laser en réduisant sa divergence. La lentilie
convergente 33 est ajoutée entre le cube 5 et le capteur d'images 13 afin de focaliser
sur ce dernier les rayons lumineux parallèles provenant soit du système afocal 31,
32, soit provenant de la diode 29 et collimatés par la lentille 28.
[0036] Sur la figure 9, les rayons provenant du réticule du collimateur 20 sont représentés
en même temps que les rayons provenant de la diode 29, ce qui correspond au cas où
les deux étapes de l'harmonisation sont réalisées simultanément. Les rayons provenant
du réticule sont représentés avec une simple flèche. Les rayons provenant de la diode
29 sont représentés avec une double flèche.
[0037] La figure 10 représente schématiquement un troisième exemple de réalisation adapté
à un système optronique analogue à ceux décrits précédemment mais dans lequel le laser
est un laser est à effet Raman. Ce laser à effet Raman comporte un laser d'excitation
40, du type YAG, émettant à la longueur d'onde de 1,06 micron, et une cellule à effet
Raman 42 qui convertit l'énergie du laser d'excitation en une radiation laser de longueur
d'onde 1,54 micron. Un miroir de renvoi 41 est intercalé entre le laser 40 et la cellule
42. Un dispositif de filtrage est intercalé entre la cellule 42 et la sortie du télémètre
2. Ce dispositif de filtrage est constitué d'un absorbeur 44 et d'une lame dichroïque
43, inclinée à 45° par rapport à l'axe optique du faisceau laser sortant de la cellule
42, pour dévier les radiations de longueur d'onde 1,06 micron vers l'absorbeur 44.
Dans un télémètre classique, ce dispositif de filtrage élimine totalement les radiations
de longueur d'onde 1,06 micron.
[0038] Pour constituer une source de rayonnement collimaté émettant dans l'axe optique
de la sortie du télémètre laser, il est envisageable de modifier le dispositif de
filtrage, de façon à laisser sortir du télémètre une fraction des radiations de lon
gueur d'onde 1,06 micron, ce qui évite d'avoir à ajouter le dispositif décrit précédemment,
constitué d'une diode électroluminescente 29, d'une lentilie convergente 28, et d'une
lame dichroïque 27. Par contre, cette variante a pour inconvénient de nécessiter
le fonctionnement du télémètre à laser pendant l'harmonisation du système.
[0039] La longueur d'onde de 1,06 micron peut être dangereuse pour les yeux, alors que la
longueur d'onde de 1,54 mlcron n'est pas dangereuse. En pratique, l'énergie du rayonnement
nécessaire pour réaliser l'harmonisation est très inférieure à l'intensité maximale
admissible sans danger pour les yeux. En outre, il est toujours possible de prévoir
un filtre réjecteur pour la longueur d'onde de 1,06 micron, inséré entre le cube dichroïque
5 et la tête de pointage 1.
[0040] Ce troisième exemple de réalisation a pour avantage d'éviter de rajouter une dlode
électroluminescente 29, une lentille convergente 28 et une lame dichroïque 27. Il
nécessite seulement de modifier un peu le filtre de sortie, afin qu'il laisse passer
une fraction des radiations à la longueur d'onde de 1,06 micron.
[0041] Le cube dichroïque 5 est remplacé par un cube dichroïque 5′ légèrement différent
du cube 5 décrit pour le deuxième et le troisième exemple de réalisation.
[0042] La figure 11 représente le graphe du coefficient de transmission et le graphe du
coefficient de réflexion du cube dichroïque 5′, en fonction de la longueur d'onde,
pour ce troisième exemple de réalisation. Le graphe du coefficient de transmission
comporte un plateau, de valeur 1, entre les longueurs d'onde de 0,7 micron à 1 micron,
la transition à 0,5 ayant lieu à 1,06 micron, longueur d'onde émise par le laser d'excitation.
La longueur d'onde de 1,54 micron, émise par la cellule à effet Raman, tombe dans
un domaine où le coefficient de transmission est nul et où le coefficient de réflexion
est égal à 1. La réalisation d'un tel tube cube dichroïque est à la portée de l'homme
de l'art.
[0043] Ce mode de réalisation de la source de rayonnement collimaté associée au laser est
tout à fait compatible avec les différents exemples de réalisation des moyens rétroréfléchissant,
décrits précédemment, et comportant des microbilles de verre sur l'écran 22, ou comportant
un coin de cube placé à proximité du collimateur 20.
1. Dispositif d'harmonisation automatique pour un système optronique comportant une
pupille unique pour un laser (12), un premier (13), et un second (3) capteur d'images,
fonctionnant respectivement dans deux domaines différents de sensibilité spectrale
;
caractérisé en ce qu'il comporte :
- une source (27 à 29 ; 40) de rayonnement collimaté, associée au laser (12 ; 42),
émettant dans l'axe optique du laser, avec une longueur d'onde appartenant au domaine
de sensibilité spectrale du premier capteur (13) ;
- des moyens optiques (26 ; 26′ ; 26˝) réfléchissant le rayonnement de la source (27
à 29) associée au laser, pour former une tâche lumineuse sur le premier capteur (13)
;
- un collimateur (20) à large bande, comportant, dans son plan focal, un écran (22)
découpé de trous (23) constituant un réticule éclairé par une source (21) émettant
dans les deux domaines de sensibilité spectrale ; ce collimateur (20) étant placé
de manière à être visible simultanément par le premier et le second capteur d'images
(13, 3), pour former sur ceux-ci respectivement deux images du réticule ;
- des moyens (14) pour mesurer, sur le premier capteur (13), l'écart entre les positions
de l'image du réticule (23) et de la tâche formée par la source (27 à 29), et en déduire
une première correction d'harmonisation ;
- des moyens (3) pour mesurer, sur le second capteur (3), l'écart entre la position
de l'image du réticule (23) et un point de référence ; et en déduire une seconde correction
d'harmonisation.
2. Dispositif selon la revendication 1, pour un système optronique dans lequel une
voie optique pour le laser (12) et une voie optique pour le premier capteur d'images
(13) sont séparées au moyen d'un dispositif dichroïque (5 ; 5′), caractérisé en ce
que ledit dispositif dichroïque (5 ; 5′) a un coeffi cient de transmission et un
coefficient de réflexion voisins de 0,5 pour la longueur d'onde de la source (27 à
29 ; 40) associée au laser (12 ; 42).
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens optiques
réfléchissant comportent une couche de microbilles de verre, recouvrant la surface
(26) de l'écran (22) situé dans le plan focal du collimateur (20).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens optiques
réfléchissant sont constitués d'un coin de cube, placé au voisinage du collimateur
(20), le coin de cube et le collimateur étant placés de manière à être dans deux directions
accesslbles successivement par la ligne de visée (LV) du système optronlque.
5. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que les moyens réfléchissant
comportent un coin de cube (26˝), placé dans le prolongement de la sortie du laser
(12) au delà du dispositif dichroïque (5 ; 5′).
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la source associée au
laser (12) comporte :
- une diode électroluminescente (29) ;
- une lame semi-transparente (27) ;
- un dispositif de collimation (28).
7. Dispositif selon la revendication 1, pour un système dans lequel le laser est un
laser à effet Raman comportant : une cellule à effet Raman (42) ; un laser d'excitation
(40) émettant avec une longueur d'onde différente de la longueur d'onde d'émission
par effet Raman, et appartenant au domaine de sensibilité du premier capteur (13)
; et un dispositif de filtrage (43, 44) destiné à éliminer, à la sortie du laser à
effet Raman, le rayonnement du laser d'excitation (40) ; caractérisé en ce que la
source associée au laser à effet Raman (40 à 42) est constituée par le laser d'excitation
(40) ; et en ce que le dispositif de filtrage (43, 44) a une atténuation telle qu'il
laisse passer une fraction du rayonnement du laser d'excitation (40), suffi sante
pour former une image perceptible par le premier capteur (13) après un renvoi par
les moyens réfléchissant (26˝).