[0001] L'invention se rapporte à une antenne à balayage électronique en émission.
[0002] Un ouvrage intitulé "télécommunications spatiales" de la collection technique et
scientifique des télécommunications notamment dans son tome I pages 92 à 94 et pages
259 à 261 (Masson, 1982) décrit d'une part le fait de grouper plusieurs antennes,
alimentées simultanément par le même émetteur avec interposition de diviseurs de puissances
et de déphaseurs, les caractéristiques de rayonnement de ce groupement dépendant à
la fois du diagramme de chaque antenne et de la répartition des puissances en amplitude
et phase. Cette propriété est mise à profit pour obtenir un diagramme qui ne pourrait
pas être obtenu avec une seule source rayonnante. Si, en outre, on modifie les caractéristiques
des diviseurs de puissance et des déphaseurs par des moyens électroniques, on peut
obtenir une modification quasi-instantanée du diagramme. Le groupement le plus simple
de sources rayonnantes est le réseau, dans lequel toutes les sources sont identiques
et se déduisent l'une de l'autre par une translation quelconque. On peut réaliser
ainsi des réseaux rectilignes ou plans.
[0003] Ce document décrit, d'autre part, l'utilisation d'antennes à réflecteur pour la génération
de plusieurs faisceaux mobiles qui présentent l'avantage d'une faible masse liée à
l'utilisation d'étages amplificateurs optimisés. Le système d'illumination du réflecteur
est en général, décentré par rapport à celui-ci de façon à éviter tout blocage de
l'ouverture rayonnante et faciliter l'implantation sur la plateforme dans le cas d'une
application spatiale. Le réflecteur principal est par exemple un paraboloïde. Les
faisceaux mobiles sont en fait la combinaison de faisceaux élementaires, obtenus en
plaçant un ensemble de sources d'illumination au voisinage du foyer, chaque source
correspondant à un faisceau élémentaire.
[0004] Du fait que l'on ne peut pas les placer exactement au foyer, l'illumination n'est
pas géométriquement parfaite et il se produit des aberrations de phase qui dégradent
quelque peu les performances de rayonnement, donc des baisses de gain par rapport
aux valeurs réalisables au foyer. Ces dégradations sont d'autant plus importantes
que l'on s'écarte du foyer et que la courbure du réflecteur est importante. On doit
donc réaliser des réflecteurs aussi "plats" que possible, c'est-à-dire avec un rapport
distance focale à diamètre d'ouverture élevé. Ceci conduit à des structures de dimensions
importantes qui posent des problèmes de précision et de tenue mécanique.
[0005] Les applications spatiales, qui nécessitent une déflexion électronique de l'onde
rayonnante sur un large champ de vue, conduisent à des déviations angulaires de plusieurs
largeurs de pinceau. En conséquence la possibilité de contrôler précisément la forme
du diagramme de l'antenne est essentielle.
[0006] La configuration de ces grandes antennes doit aussi tenir compte de plusieurs aspects
système :
- limitation en volume du satellite, liée à la nécessité pour une antenne de transmettre
et de recevoir simultanément ;
- compatibilité d'un agencement mécanique aisé sur la plate-forme, et sur le lanceur
avant et pendant le fonctionnement ;
- bon contrôle thermique ;
- multiplicité éventuelle des missions et des utilisateurs.
[0007] L'invention a pour but de résoudre ces différents problèmes.
[0008] Elle propose à cet effet une antenne à balayage électronique en émission comprenant
un réflecteur focalisant l'énergie, un réseau de sources élémentaires, situé dans
la zone focale de ce réflecteur, de manière à réaliser la synthèse du champ électromagnétique
dans cette zone focale,caractérisée en ce qu'elle possède une zone de couverture réalisée
par plusieurs spots adjacents, qui est couverte partiellement et simultanément par
un ou plusieurs faisceaux dont les accès sont indépendants et utilisant pour cela
le même nombre m de sources (ou groupes de sources) élémentaires sélectionnées chacune
parmi m classes de sources qui ne sont jamais sollicitées simultanément dans un même
faisceau, de telle sorte qu'à chaque instant une source élémentaire appartenant à
une classe et une seule soit sollicitée, la commutation des sources assurant l'agilité
du ou des faisceaux.
[0009] Par rapport aux solutions mécaniques, l'invention présente l'avantage de ne pas nécessiter
de mouvements de la source ou du réflecteur. Elle permet d'utiliser des focales faibles
(antenne compacte), et d'assurer plusieurs liaisons simultanées.
[0010] Les avantages par rapport à une solution réseau à rayonnement direct sont les suivants
:
- La performance de l'antenne n'est pas liée directement à la dimension totale du
réseau ;
- L'implantation n'est pas obligatoirement sur la face terre du satellite.
[0011] Par rapport à une solution réseau imageur à simple réflecteur, la solution proposée
présente les avantages suivants :
- la dimension hors tout de réseau est réduite ;
- l'efficacité antenne est améliorée.
[0012] Enfin, si on compare la solution proposée à une solution réseau imageur à double
réflecteur, la compacité de l'antenne de l'invention est clairement mise en évidence.
[0013] Les caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront d'ailleurs de la description
qui va suivre, à titre d'exemple non limitatif, en référence aux figures annexées
sur lesquelles :
- la figure 1 illustre schématiquement l'antenne à balayage selon l'invention ;
- la figure 2 illustre l'arrangement en classe du réseau ;
- la figure 3 illustre une première réalisation d'un électronique d'alimentation et
de commande de l'antenne selon l'invention ;
- la figure 4 illustre un étage de l'électronique telle que représentée à la figure
3 ;
- la figure 5 illustre une seconde réalisation d'une électronique d'alimentation et
de commande de l'antenne selon l'invention.
[0014] L'antenne de l'invention, représentée à la figure 1, comprend un réflecteur parabolique
10 excentré alimenté par un réseau plan 11 de sources situé au voisinage du foyer
F du réflecteur, le réseau 12 représentant le réseau de sources virtuelles, correspondant
à ce réseau 11.
[0015] Dans l'antenne selon l'invention, on joue uniquement sur la phase de chaque source
élémentaire ; ce qui permet de réaliser la synthèse optimale de chaque source élémentaire
comme si elle était au foyer F du réflecteur.
[0016] Un tel fonctionnement permet de réaliser une antenne dont le gain ne dépend pas de
la direction de pointage, tout en maintenant fixes le réflecteur 10 et le réseau 11
de sources élementaires.
[0017] Lorsque la couverture spécifiée est réalisée en utilisant plusieurs spots correspondant
à des faisceaux émis par l'antenne, la performance de directivité antenne est définie
par le niveau de recouvrement des spots. On peut d'ailleurs donner des formes appropriées
aux sources dans le plan focal pour améliorer l'efficacité de l'antenne.
[0018] Ainsi l'antenne de l'invention est prévue pour un nombre Sp, de spots, un nombre
m d'éléments rayonnants ou sources (ou groupe de sources) correspondant à chaque spot.
[0019] Pour réaliser une couverture entière on utilise Sp spots, chaque spot comportant
m sources. Certaines sources n'appartiennent qu'à un spot. Les sources sont regroupés
en classes de telle sorte qu'à un instant donné une seule source d'une classe soit
utilisée.
[0020] En contraignant les spots à utiliser le même nombre de sources actives et en limitant
le contrôle des sources, par exemple à un contrôle de phase (toutes les sources ayant
le même poids en amplitude), on obtient des performances limitées de l'antenne. Par
contre, l'architecture du sous-système est simplifiée.
[0021] L'originalité de l'invention réside donc dans l'arrangement des sources élémentaires
en classe. Une classe étant constituée d'un ensemble de sources qui ne sont pas utilisées
simultanément pour la formation des différents faisceaux. Cette observation permet
donc de regrouper ces classes et de choisir par commutation une source par classe
; ces sources associées entre elles par le diviseur d'entrée vont former le faisceau
choisi.
[0022] En considérant la matrice faisant correspondre les Sp spots aux n sources, par la
relation des m sources actives pour un spot donné, il est possible d'identifier des
classes de sources fonctionnant non simultanément. Une définition adéquate des spots
permet d'obtenir une configuration selon laquelle les m sources actives correspondent
à m classes de sources fonctionnant de manière non simultanée, et ceci pour tous les
spots.
[0023] Ainsi la zone de couverture réalisée par plusieurs spots adjacents est couverte partiellement
et simultanément par un ou plusieurs faisceaux dont les accès sont indépendants et
utilisant pour cela le même nombre m de sources (du groupe de sources) élémentaires
sélectionnées chacune parmi m classes de sources n'étant jamais sollicitées simultanément
dans un même faisceau, de telle sorte qu'à chaque instant une source élémentaire appartenant
à une classe et une seule soit sollicitée, la commutation des sources assurant l'agilité
du ou des faisceaux.
[0024] Un exemple d'organisation en classes pour un réseau de 64 éléments rayonnants ou
sources correspondant à 8 classes à 8 sources est donné à la figure 2 : chaque classe
étant représentée par un numéro différent allant de 1 à 8.
[0025] Une réalisation d'une électronique d'alimentation et de commande d'une telle antenne
selon l'invention, telle que représenté à la figure 3, comporte :
- un diviseur de puissance 15 à une entrée E et m sorties qui forment m voies V1 à
Vm séparées ;
- et sur chaque voie (Vi) (qui correspond à une classe) :
. un dispositif de contrôle 16 comprenant un déphaseur réglable 17 ;
. un commutateur, ou "switch", bas niveau 19 permettant de relier une entrée à une
des f sorties ;
. un étage d'amplification 20 à f entrées et f sorties comprenant un premier et un
second coupleurs généralisés 21 et 22 disposés de part et d'autre de f amplificateurs
23 disposés en parallèle ;
. f filtres 24 disposés en parallèle entre les f sorties de l'étage d'amplification
20 et f sources Si1 à Sif du réseau ; f n'étant pas obligatoirement identique d'une
voie à l'autre ;
[0026] Le diviseur de puissance 15 est constitué d'un ensemble de coupleurs hybrides 25
qui sont combinés entre eux pour former m sorties.
[0027] Un étage d'amplification 20 comprend un premier et un second coupleurs généralisés
21 et 22 respectivement formés d'une association de coupleurs hybrides 25 de part
et d'autre d'amplificateurs 23 de telle façon que chaque entrée du premier coupleur
21 soit répartie sur tous les amplificateurs 23 et donc sur toutes les sorties des
coupleurs hybrides du premier coupleur généralisé 21.
[0028] Dans cet étage d'amplification 20 un signal appliqué à la première entrée, par exemple,
ressort amplifié sur la première sortie. Ainsi si un signal est appliqué à l'une des
entrées d'un étage (de rang i par exemple), à la sortie correspondante (de rang i)
le signal sera amplifié par tous les amplificateurs et aucune autre sortie ne recevra
de signal.
[0029] Un schéma détaillé de l'étage d'amplification est représenté à la figure 4.
[0030] Les amplificateurs de puissance 23 reçoivent sur leurs entrées respectives un signal
provenant de chaque faisceau, à un niveau quasi-identique. On obtient une répartition
de charge quasi-uniforme sur toutes les entrées des amplificateurs 23. On reconstitue
ensuite les signaux à l'aide du deuxième coupleur généralisé 22 qui a une structure
inverse de celle du premier.
[0031] Les amplificateurs 23 ont ainsi une puissance d'entrée constante et peuvent ainsi
fonctionner à leur capacité nominale.
[0032] Ainsi dans l'électronique d'alimentation et de commande, tel que représenté à la
figure 3, un commutateur (19), dit "commutateur de classe", peut adresser n'importe
quelle source d'une classe, sans que le fonctionnement des amplificateurs ne soit
affecté. Il en est de même pour toutes les classes, et donc pour tous les amplificateurs.
[0033] Les circuits de déphasage (17) sont pilotés par une unité de commande non représentée
sur les figures.
[0034] L'électronique d'alimentation et de commande de l'antenne, tel que représenté sur
la figure 3, ne possède qu'une entrée E c'est-à-dire qu'elle ne fonctionne qu'avec
un seul utilisateur, mais elle peut aussi fonctionner avec p utilisateurs, comme représenté
à la figure 5.
[0035] A titre d'exemple les électroniques d'alimentation et de commande des figures 3 et
5 sont représentées avec 8 classes (m=8), et 8 sources par classe (f=8) ; On définit
ainsi un réseau de 64 sources correspondant à 8 classes de 8 sources. La réalisation
d'un faisceau donné est donc obtenue lorsque 8 sources, appartenant respectivement
à chacune des 8 classes, sont adressés avec 8 valeurs de phases, pour réaliser après
amplification un ensemble de 8 spots. On obtient ainsi un fonctionnement multi-spots
simultané et donc à un optimum de la synthèse du faisceau émis.
[0036] Il est bien entendu que la présente invention n'a été décrite et représentée qu'à
titre d'exemple préférentiel et que l'on pourra remplacer ses éléments constitutifs
par des éléments équivalents sans, pour autant, sortir du cadre de l'invention.
1/ Antenne à balayage électronique en émission comprenant un réflecteur (10) focalisant
l'énergie, un réseau (11) de sources élémentaires, situé dans la zone focale de ce
réflecteur, de manière à réaliser la synthèse du champ électromagnétique dans cette
zone focale,caractérisée en ce qu'elle possède une zone de couverture réalisée par
plusieurs spots adjacents, qui est couverte partiellement et simultanément par un
ou plusieurs faisceaux dont les accès sont indépendants et utilisant pour cela le
même nombre m de sources (ou groupes de sources) élémentaires sélectionnées chacune
parmi m classes de sources qui ne sont jamais sollicitées simultanément dans un même
faisceau, de telle sorte qu'à chaque instant une source élémentaire appartenant à
une classe et une seule soit sollicitée, la commutation des sources assurant l'agilité
du ou des faisceaux.
2/ Antenne selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte une électronique
d'alimentation et de contrôle comprenant :
- au moins un diviseur de puissance (15) à une entrée et m sorties qui forment m voies
(V1 à Vm) séparées ;
- et sur chaque voie (Vi)
. un dispositif de contrôle (16)
. un commutateur bas niveau (19) permettant de relier une entrée à l'une des f sorties
;
. un étage d'amplification (20) à f entrées et f sorties ;
. f filtres (24) disposés en parallèle entre les f sorties de l'étage d'amplification
(20) et f éléments rayonnants (Si1 à Sif) du réseau ; f n'étant pas obligatoirement
identique d'une voie à l'autre.
3/ Antenne selon la revendication 2, caractérisée en ce que le diviseur de puissance
(15) comprend un ensemble de coupleurs hybrides (25) qui sont combinés entre eux pour
former m sorties.
4/ Antenne selon la revendication 2, caractérisée en ce que le dispositif de contrôle
(16) comprend un déphaseur réglable (17).
5/ Antenne selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'étage d'amplification
(20) comprend un premier et un second coupleurs généralisés (21 et 22) disposés de
part et d'autre de f amplificateurs (23) en parallèle, de telle façon qu'un signal
appliqué à la première entrée ressorte amplifié sur la première sortie.
6/ Antenne selon la revendication 5, caractérisée en ce que le premier et le second
coupleurs généralisés (21 et 22), sont respectivement formés d'une association de
coupleurs hybrides (25), de telle façon que chaque entrée du premier coupleur (21)
soit répartie sur tous les amplificateurs (23) et donc sur toutes les sorties des
coupleurs hybrides du premier coupleur généralisé (21), le second coupleur généralisé
(22) ayant une structure inverse de celle du premier.