[0001] L'invention concerne la fabrication de récipients de forme générale tronconique,
par emboutissage d'un flan de tôle, notamment en acier et de faible épaisseur. Elle
concerne plus particulièrement la fabrication de récipients à forte conicité, c'est-à-dire
dont la paroi latérale est largement évasée du côté de l'ouverture du récipient.
[0002] Selon des procédés classiques de fabrication de ce type de récipient, on réalise
successivement plusieurs séquences d'emboutissage qui déforment progressivement le
flan initial jusqu'à obtention du produit final. Ces procédés, nécessitant donc l'utilisation
de plusieurs outils d'emboutissage, un par séquence, et plusieurs opérations pour
réaliser un récipient, entraînent un coût de fabrication important.
[0003] Pour réduire ces coûts, il a déjà été proposé d'emboutir des récipients tronconiques
en une seule passe, en utilisant un poinçon et une matrice tronconiques. De tels procédés
ont toutefois tendance à provoquer un bombé et des plissements de la paroi latérale
conique du récipient, du fait de l'important brin libre inhérent à ce type de procédé.
Il est rappelé que le brin libre est la zone annulaire du flan située entre le poinçon
et la matrice, qui n'est ni au contact du poinçon ni au contact de la matrice au cours
de l'emboutissage, c'est-à-dire, dans le cas de poinçon et matrice tronconiques et
juste avant la fin de l'emboutissage, pratiquement toute la paroi latérale du récipient.
[0004] Pour notamment éviter ces plissements, il a été proposé, par le document US 3302441,
de réduire ce brin libre en utilisant un poinçon constitué de plusieurs bagues annulaires
concentriques et coulissant les unes dans les autres. Dans ce cas l'emboutissage est
conduit de manière à déformer en premier lieu par la bague annulaire externe du poinçon,
une première zone annulaire du flan pour mettre en forme la partie tronconique de
plus grand diamètre du récipient, c'est-à-dire la partie la plus proche de l'ouverture
du récipient, puis à déformer successivement, au moyen de bagues annulaires de diamètres
décroissants, des zones annulaires du flan correspondantes pour former des parties
tronconiques du récipient de diamètres également décroissants, jusqu'à la fin de l'opération
d'emboutissage, où toute la paroi tronconique du récipient embouti est appliqué sur
la matrice par les différentes bagues annulaire du poinçon. Par ce procédé, le brin
libre en cours d'emboutissage est en effet considérablement réduit, puisque constitué
uniquement desdites zones annulaires dont la largeur est sensiblement divisée, par
rapport au cas précédent, par le nombre de bagues annulaires du poinçon.
[0005] Toutefois ce procédé présente l'inconvénient de limiter fortement, dès le début de
l'emboutissage, l'écoulement du métal constituant le flan entre la matrice et la bague
externe du poinçon. De ce fait, les déformations ultérieures provoquées par les autres
bagues de diamètre décroissant provoquent un étirement important du métal dans la
zone centrale du flan, qui peut conduire à sa rupture, notamment dans le cas d'un
flan de faible épaisseur. De plus des arrachements peuvent se produire par un frottement
important de la zone déformée du flan entre la matrice et la bague externe du poinçon.
[0006] Le but de la présente invention est de remédier à ces problèmes et de permettre la
fabrication de récipients de forme générale tronconique par emboutissage de flans
de tôle de faible ou très faible épaisseur, notamment en acier.
[0007] Avec ces objectifs en vue, la présente invention a pour objet un procédé d'emboutissage
d'un flan de tôle pour la fabrication en une passe d'un récipient de forme générale
tronconique, l'expression forme tronconique devant être comprise comme concernant
non seulement des récipients de section circulaire, mais aussi des récipients de section
de forme générale polygonale, et dont la section dans un plan passant par le centre
du récipient peut être globalement rectiligne ou curviligne de concavité ou convexité
plus ou moins accentuée
[0008] Selon l'invention ce procédé est caractérisé en ce qu'on utilise un outil d'emboutissage
comprenant un poinçon tronconique et une matrice comportant, en regard de la surface
tronconique du poinçon, des bagues concentriques mobiles perpendiculairement au plan
du flan, on déforme successivement des zones annulaires concentriques du flan en commençant
par celle de plus petite dimension, chaque zone annulaire, de forme tronconique après
déformation, étant maintenue pressée vers le poinçon par une bague correspondante
à partir du moment où ladite zone est au contact du poinçon et jusqu'à la fin de l'emboutissage,
chaque zone annulaire étant par ailleurs en appui sur une bague correspondante tant
que la zone annulaire adjacente interne n'est pas appliquée sur le poinçon.
[0009] Grâce à l'invention, on peut fabriquer, par emboutissage en une seule passe, des
récipients de forme tronconique en tôle de faible épaisseur, pratiquement sans risque
de rupture du flan. En effet, la déformation du flan intervenant en premier lieu dans
sa partie centrale, proche du fond du récipient, les déformations successives ultérieures
des zones de diamètre croissant n'interviennent pratiquement pas sur le métal déjà
déformé des zones de plus petites dimensions, et n'ont donc pas tendance à l'étirer
excessivement, évitant ainsi les ruptures qui surviennent couramment au plus près
du nez du poinçon dans les procédés selon l'Art Antérieur. Par contre le métal nécessaire
pour absorber ces déformations est librement, sous réserve de la pression exercée
par le serre-flan, amené des zones périphériques du flan. Il est ainsi possible de
contrôler aisément les déformations par étirement du métal en adaptant les pressions
exercées sur le flan embouti par les différentes bagues de la matrice et par le serre-flan.
[0010] Il en résulte de plus, par rapport à un emboutissage en plusieurs passes, un gain
sur les dimensions du flan, puisque l'étirement du métal qui le constitue peut être
contrôlé et donc optimisé.
[0011] Selon une disposition particulière de l'invention, chaque zone annulaire est maintenue
sensiblement dans le plan du flan tant que la zone annulaire adjacente interne n'est
pas appliquée sur le poinçon.
[0012] Cette disposition particulière permet, outre le fait de contenir en permanence le
brin libre par contact du flan sur les bagues annulaires de la matrice, de maintenir
fermement pressée entre poinçon et matrice chaque zone annulaire emboutie avant que
la zone adjacente vers l'extérieur ne commence à être déformée par l'action du poinçon
et la bague de matrice correspondante. L'influence de la déformation d'une zone annulaire
sur les zones adjacentes vers l'intérieur est alors encore réduite.
[0013] Toutefois, les bagues peuvent aussi se déplacer légèrement en accompagnant la zone
du flan en brin libre, sous l'effet d'une pression moindre exercée sur lesdites bagues,
cette pression étant adaptée aux caractéristiques de flambage du matériau constitutif
du flan. On peut d'ailleurs admettre que, en cours d'emboutissage, une zone annulaire
du flan ne soit pas totalement pressée par la bague correspondante sur le poinçon
lorsque la zone annulaire adjacente externe commence à être déformée. Même dans ce
cas, en cours d'emboutissage, la zone du flan en brin libre diminue progressivement
ce qui a pour effet de réduire les risques de plissement.
[0014] Cependant, le blocage séquentiel du flan sur le poinçon, provoqué par les bagues
de dimension croissante, crée un étirement d'autant plus important que le brin libre
diminue, et l'épaisseur des parois coniques en est d'autant plus constante.
[0015] Selon une autre disposition particulière le poinçon comporte sur sa surface conique
un ou des décrochements circonférentiels, et des gradins correspondants sont formés
sur la paroi du récipient en cours d'emboutissage entre deux zones annulaires adjacentes
de ladite paroi, successivement lors de la mise en contact d'une zone annulaire sur
le poinçon par la bague correspondante.
[0016] Cette disposition permet de réaliser un récipient présentant sur sa paroi latérale
conique des gradins qui, outre leur aspect esthétique, constituent des renforts de
la paroi. De plus la formation de ces gradins crée à la fin de la déformation de chaque
zone annulaire une tension supplémentaire du métal dans ladite zone annulaire, qui
participe à la suppression des éventuels plissements.
[0017] Dans le même but, il est également possible, en utilisant un poinçon comportant des
gradins, d'amener en cours d'emboutissage chaque zone annulaire du flan au contact
de la zone correspondante du poinçon par la bague de matrice correspondante sans former
le gradin, le contact étant alors seulement linéaire sur l'angle du gradin, et de
former simultanément tous les gradins en fin d'emboutissage par une augmentation simultanée
de la pression exercée par les bagues de la matrice.
[0018] L'invention a aussi pour objet un dispositif d'emboutissage pour la mise en oeuvre
du procédé décrit ci-dessus, ce dispositif étant caractérisé en ce que la matrice
comporte, en regard de la surface tronconique du poinçon, des bagues concentriques
mobiles selon la direction du déplacement du poinçon, et des moyens de pression pour
exercer sur lesdites bagues un effort prédéterminé en direction du poinçon, la surface
annulaire frontale desdites bagues ayant une forme complémentaire de la surface annulaire
du poinçon qui lui fait face axialement.
[0019] Selon une disposition particulière, les moyens de pression comportent des éléments
élastiques, tels que des ressorts, déterminés pour exercer sur chaque bague de la
matrice un effort fonction de la profondeur de pénétration du poinçon dans la matrice.
[0020] D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront dans la description qui va être
faite à titre d'exemple d'un dispositif et du procédé de mise en oeuvre conforme à
l'invention, pour la fabrication de récipients largement évasés tels que des assiettes,
en tôle d'acier d'épaisseur inférieure à 0,21 mm, par exemple 0,18 mm.
[0021] On se reportera aux dessins annexés dans lesquels:
- les figures 1a à 1f représentent en demi-coupe axiale le dispositif d'emboutissage et le flan lors de
différentes phases successives de l'emboutissage d'une assiette à gradins,
- la figure 2 montre une variante du dispositif en fin d'emboutissage d'une autre
forme d'assiette,
- la figure 3 montre une autre variante appliquée à l'emboutissage d'assiettes à paroi
latérale lisse,
- la figure 4 montre une autre variante encore appliquée à l'emboutissage d'assiettes
à paroi latérale de section incurvée.
[0022] L'outil d'emboutissage représenté sur les différentes figures comporte une matrice
1, un poinçon tronconique 2 et un serre-flan 3. La matrice 1 est liée de manière connue
en soi à un plateau supérieur 4 d'une presse d'emboutissage. De même le poinçon est
lié à un plateau inférieur 5 de ladite presse. Le serre-flan 3 est monté coulissant
sur le plateau inférieur 5, des moyens non représentés étant prévus pour exercer une
pression sur le serre-flan 3 en direction de la matrice 1. Entre le serre-flan 3 et
le poinçon 2 est intercalé une bague de découpe 6, destinée notamment à effectuer
en fin d'emboutissage la découpe périphérique du bord du récipient.
[0023] La matrice 1 comporte une bague fixe 7 fixée rigidement au plateau supérieur 4 de
la presse, et plusieurs bagues concentriques 8, 9, 10, trois dans l'exemple représenté.
La bague centrale 10 est, dans cet exemple, un disque dont la face 11 en regard du
poinçon comporte une zone centrale 12 plane entourée d'une zone tronconique 13, cette
bague centrale 10 étant destiné à former le fond du récipient et la partie de la paroi
latérale de celui-ci adjacente audit fond.
[0024] Comme on le comprendra par la suite, ce disque pourrait être remplacé par une bague
annulaire présentant une surface conique identique à la surface 13, et un contre-poinçon
central prévu pour former, en collaboration avec la partie centrale du poinçon, le
fond du récipient. La surface de la zone centrale 12 ou du contre-poinçon pourrait
aussi être conformée de manière à donner au fond de la boîte un relief particulier.
[0025] Les bagues concentriques 8, 9, 10 sont montées coulissantes l'une par rapport à l'autre,
et poussées en permanence vers le poinçon par des moyens de pression tels que des
ressort 14, 15, 16. Ces bagues, dont le débattement maximum est déterminé en fonction
de la profondeur d'emboutissage, sont par ailleurs retenues par des butées 17, 18,
19 limitant leur déplacement en direction du poinçon, de manière que les extrémités
inférieurs de ces bagues soient toutes sensiblement dans le même plan avant l'emboutissage.
[0026] Par ailleurs lesdits ressorts sont déterminés pour chaque bague de manière à pouvoir
exercer sur le flan embouti un effort suffisant pour plaquer sur le poinçon la zone
annulaire du flan qui se trouve lors de l'emboutissage en regard de ladite bague.
[0027] Chaque bague comporte une surface tronconique 20, 21, 13 de même conicité que les
surfaces annulaires 20′, 21′, 13′ du poinçon situées respectivement en vis-à-vis.
La bague coulissante externe 8, c'est-à-dire celle ayant le plus grand diamètre, comporte
par ailleurs une surface sensiblement plane 22, adjacente à sa surface tronconique
20, située en vis-à-vis d'une surface 22′ de la bague de découpe 6, et comprenant
préférentiellement une prohéminence ou jonc annulaire 23. Une cuvette annulaire 23′
de profil correspondant est réalisée dans la bague de découpe 6. Ledit jonc 23 et
ladite cuvette 23′ sont notamment destinés à former sur le bord du récipient une nervure
périphérique constituant une piste de thermoscellage pour le soudage ultérieur d'un
couvercle d'obturation du récipient. Cette disposition permet de plus d'assurer la
planéité, en fin d'emboutissage, de ladite piste de thermoscellage, ce qui garantit
la continuité et donc l'étanchéité, de la soudure lors de la fermeture du récipient.
[0028] Les surfaces annulaires coniques 20′, 21′,13′ du poinçon sont par ailleurs reliées
par des décrochements 24, 25, qui forment, avec lesdites surfaces annulaires, des
gradins circonférentiels, lesdits décrochements étant situés vis-à-vis des surfaces
de guidage entre les bagues de la matrice.
[0029] En liaison avec les figures 1
a à 1
f, représentant les différentes phases d'emboutissage, on va maintenant décrire le
procédé d'emboutissage d'un flan 30 de tôle pour former un récipient tronconique de
forte conicité tel qu'une assiette.
[0030] Dans la première phase, représentée à la figure 1
a, le flan 30 est mis en place entre la matrice et le poinçon écartés l'un de l'autre,
le flan reposant sur le serre-flan 3 et la bague de découpe 6, maintenus en position
haute par les moyens de mise en pression du serre-flan. Les bagues coulissantes 8,
9 et 10 sont poussées vers le bas par les ressorts 14, 15, 16, les extrémités inférieures
de ces bagues et de la bague fixe 7 de la matrice étant sensiblement dans le même
plan horizontal.
[0031] Le plateau supérieur 4 de la presse est alors poussé vers le bas, jusqu'à ce que
la bague fixe 7 de la matrice arrive au contact du flan et presse celui-ci contre
le serre-flan 3.
[0032] Dans cette deuxième phase représentée à la figure 1
b, la périphérie du flan se trouve donc serrée entre la bague fixe 7 de la matrice
et le serre-flan 3, et la zone annulaire 31 du flan située entre la bague externe
8 de la matrice et la bague de découpe 6 est déformée par le jonc 23, l'effort exercée
sur ladite bague externe 8 par les ressorts 14 étant suffisante pour empêcher ou limiter
son recul, vers le haut. Outre la fonction relatée précédemment, de formage de la
piste de thermoscellage, le jonc 23 associé à la cuvette 23′ participe ainsi, en complément
à la pression exercée par le serre-flan, à la retenue de la périphérie du flan, par
un pliage et dépliage successifs de celle-ci, lors du glissement du flan entre la
bague externe et la bague de découpe, au cours des phases suivantes de l'emboutissage.
[0033] Dans cette deuxième phase, les extrémités inférieures des bagues 9 et 10 sont juste
au contact du flan et dès lors participent au maintien du brin libre, comme indiqué
précédemment.
[0034] Le plateau supérieur 4 continuant à être poussé vers le bas, le flan commence alors
à être embouti dans sa partie centrale par l'interaction de la bague centrale 10 avec
le poinçon 2.
[0035] En fin de cette troisième phase, représentée la figure 1
c, la zone annulaire 32 du flan adjacente au fond du récipient est emboutie et pressée
entre la surface conique 13 de la bague centrale 10 et la surface correspondante 13′
du poinçon par l'effort exercé sur ladite bague centrale 10 par les ressorts 16.
[0036] On remarquera que lors de cette déformation du flan, la périphérie du flan a glissé
radialement entre la bague fixe 7 de la matrice et le serre-flan 3, et entre la bague
externe 8 et la bague de découpe 6, le jonc 23 participant à la régularité de ce glissement
sur toute la périphérie du flan.
[0037] La descente du plateau supérieur se poursuivant, le poinçon continue de pénétrer
dans la matrice en repoussant, relativement à celle-ci, la bague centrale 10 vers
le haut et en comprimant les ressorts 16.
[0038] Au cours de cette quatrième phase, le flan continue à être déformé, le brin libre
restant étant soutenu par l'extrémité inférieure de la bague coulissante 9 adjacente
à la bague centrale 10. L'effort exercé par les ressorts 15 sur cette bague 9, appelée
par la suite bague médiane, est suffisant pour éviter son recul par rapport à la bague
externe 8, le brin libre du flan restant alors dans le plan horizontal d'origine du
flan. Un certain recul de cette bague médiane peut cependant être acceptée dans la
mesure où, malgré ce recul, la déformation du brin libre reste contenue par la pression
exercée par l'extrémité inférieure de ladite bague médiane.
[0039] En fin de cette quatrième phase, représentée à la figure 1
d, la zone annulaire 33 du flan, adjacente à la zone annulaire 32, est emboutie et
pressée, entre la surface conique 21 de la bague médiane 9 et la surface correspondante
21′ du poinçon, par l'effort exercé sur ladite bague médiane 9 par les ressorts 15.
Simultanément, du fait du décrochement 25 reliant les surfaces 21′ et 13′ du poinçon,
un gradin 35 est formé entre les zones annulaires 32 et 33 du flan.
[0040] La cinquième phase est effectuée de manière similaire à la quatrième phase, par poursuite
de la descente du plateau supérieur 4, la poursuite de la pénétration du poinçon dans
la matrice provoquant le coulissement de la bague médiane 9 dans la bague externe
8. La zone annulaire conique 34 de plus grand diamètre est alors déformée puis serrée
entre la surface conique 20 de la bague externe 8 et la surface correspondante 20′
du poinçon, ainsi que représentée à la figure 1
e, le gradin 36 étant alors formé de manière similaire au gradin 35.
[0041] On remarquera que, à la fin de cette cinquième phase, la bague de découpe 6 est amenée
en butée sur le plateau inférieur 5 et les surfaces supérieures 8′, 9′, 10′ des bagues
8, 9 et 10 sont situées dans un même plan.
[0042] De ce fait, lors de la sixième et dernière phase de l'emboutissage, ces surfaces
viennent simultanément en butée sur le plateau supérieur 4, ainsi que représenté à
la figure 1
f. Cette sixième phase est une phase de découpe de la périphérie du récipient, cette
découpe étant réalisée, lors de la pénétration finale du poinçon dans la matrice,
par la bague de découpe 6 qui, étant en butée sur le plateau inférieur 5, se déplace,
relativement à la bague fixe 7 de la matrice, simultanément au poinçon, et, en coopération
avec cette bague fixe 7, cisaille le bord 37 du flan.
[0043] En fin de cette sixième phase, l'emboutissage du récipient est terminé et il peut
être évacué de l'outil d'emboutissage, de manière connue en soi, après remontée du
plateau supérieur 4 et retour des différentes bagues dans leur position de départ
représentée à la figure 1
a.
[0044] Ainsi que cela a déjà été indiqué, le formage des gradins 35, 36 permet de créer
une tension supplémentaire du métal du flan qui participe à la suppression d'éventuels
plissements subsistants. Dans la description qui vient d'être faite, les gradins sont
formés successivement, à la fin de la quatrième et de la cinquième phase d'emboutissage.
On comprendra aisément que le même effet serait obtenu si tous les gradins étaient
formés simultanément en fin d'emboutissage. Cela pourrait résulter du fait que, volontairement
ou non, la pression exercée sur une bague, par exemple la bague médiane 9, était insuffisante
pour former le gradin correspondant. Dans ce cas d'ailleurs la zone annulaire 33 du
flan ne serait pas totalement pressée entre le poinçon et la bague 9 en fin de quatrième
phase. Elle serait cependant maintenue contre le poinçon à proximité du décrochement
25 lors de la quatrième phase, et à proximité du décrochement 24 lors de la cinquième
phase.
[0045] Les figures 2, 3 et 4 montrent en position de fin d'emboutissage différentes variantes
du dispositif, destinés chacune à emboutir des assiettes de formes différentes.
[0046] Dans la variante représentée à la figure 2, les gradins 35′, 36′, au lieu d'être
formés par des décrochements cylindriques tels que ceux décrits précédemment, sont
formés par des décrochements plans dans des plans parallèles. On comprendra aisément
que les extrémités inférieures des bagues coulissantes sont adaptées en conséquence,
et que le procédé sera conduit de manière similaire à ce qui a été décrit précédemment.
[0047] Il en est de même pour les variantes représentées à la figure 3, où la paroi conique
38 de l'assiette est lisse, sans gradins, la génératrice de la paroi latérale étant
rectiligne, et à la figure 4, où la paroi 39 est constituée de plusieurs zones tronconiques
de conicité croissante vers la périphérie du récipient, la génératrice de la paroi
étant alors globalement incurvée.
[0048] Bien entendu, la forme de la paroi du récipient n'est pas limitée aux différentes
configurations représentées uniquement à titre d'exemple. En particulier, l'invention
s'applique également à la fabrication de récipients de section horizontale non circulaire,
la forme du poinçon et des différentes bagues coulissantes étant adaptée en conséquence.
[0049] Le procédé et le dispositif selon l'invention sont particulièrement adaptés à l'emboutissage
de flans de tôle en acier de faible épaisseur, notamment inférieure à 0,2 mm et de
caractéristiques mécaniques élevées (Re > 450 MPa), mais peuvent bien entendu être
mis en oeuvre pour l'emboutissage de tôles plus épaisses ou en métal différent. Ils
permettent notamment la fabrication de récipients de formes variées, la pente des
parois, la profondeur du récipient, et ses dimensions pouvant varier largement, la
forme des outils et notamment le nombre de bagues étant adaptés en conséquence.
1. Procédé d'emboutissage d'un flan (30) de tôle pour la fabrication en une passe d'un
récipient de forme générale tronconique, caractérisé en ce qu'on utilise un outil
d'emboutissage comprenant un poinçon tronconique (2) et une matrice (1) comportant,
en regard de la surface tronconique du poinçon, des bagues concentriques (8, 9, 10)
mobiles perpendiculairement au plan du flan, on déforme successivement des zones annulaires
(32, 33, 34) concentriques du flan en commençant par celle de plus petite dimension,
chaque zone annulaire (32, 33, 34) étant maintenue pressée vers le poinçon par une
bague correspondante (respectivement 10, 9, 8) à partir du moment où ladite zone est
au contact du poinçon et jusqu'à la fin de l'emboutissage, chaque zone annulaire étant
par ailleurs en appui sur une bague correspondante tant que la zone annulaire adjacente
interne n'est pas appliquée sur le poinçon.
2. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque zone annulaire
est maintenue sensiblement dans le plan du flan tant que la zone annulaire adjacente
interne n'est pas appliquée sur le poinçon.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le poinçon comporte sur
sa surface conique un ou des décrochements (24, 25) circonférentiels, et des gradins
(35, 36) correspondants sont formés sur la paroi du récipient en cours d'emboutissage
entre deux zones annulaires adjacentes du récipient, successivement lors de la mise
en contact d'une zone annulaire sur le poinçon par la bague correspondante.
4. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le poinçon comporte sur
sa surface conique des décrochements circonférentiels et des gradins correspondants
sont formés simultanément en fin d'emboutissage sur la paroi du récipient.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que on forme sur une
zone périphérique plane du flan constituant le bord du récipient embouti une nervure
(31) périphérique.
6. Récipient de forme générale tronconique, en tôle d'acier de faible épaisseur par exemple
inférieure à 0,21 mm, obtenu par le procédé selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé en ce que la génératrice de sa paroi latérale est rectiligne.
7. Récipient de forme générale tronconique, en tôle d'acier de faible épaisseur, notamment
inférieure à 0,21 mm, obtenu par le procédé selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé en ce que la génératrice de sa paroi latérale est incurvée.
8. Récipient de forme générale tronconique, en tôle d'acier de faible épaisseur, notamment
inférieure à 0,21 mm, obtenu par le procédé selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé en ce que sa surface comporte un ou des gradins circonférentiels.
9. Dispositif d'emboutissage pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendicatons
1 à 5, comportant un poinçon (2) de forme générale tronconique et une matrice (1),
caractérisé en ce que la matrice comporte, en regard de la surface tronconique du
poinçon, des bagues (8, 9, 10) concentriques mobiles selon la direction du déplacement
du poinçon, et des moyens de pression (14, 15, 16) pour exercer sur lesdites bagues
un effort prédéterminé en direction du poinçon, chacune des surfaces annulaires frontales
(20′, 21′, 13) desdites bagues ayant une forme complémentaire de la surface annulaire
(20′, 21′, 13′) du poinçon qui lui fait face axialement.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdits moyens de pression
comportent des éléments élastiques tels que des ressorts (14, 15, 16).
11. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdits moyens de pression
sont déterminés pour chaque bague de manière à exercer sur le flan embouti un effort
suffisant pour plaquer la zone annulaire correspondante du flan sur le poinçon.