(19)
(11) EP 0 494 827 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
15.07.1992  Bulletin  1992/29

(21) Numéro de dépôt: 92400055.7

(22) Date de dépôt:  09.01.1992
(51) Int. Cl.5E04F 15/18
(84) Etats contractants désignés:
DE ES IT PT

(30) Priorité: 09.01.1991 FR 9100204

(71) Demandeur: Simon, Jean-Pierre
F-44330 Vallet (FR)

(72) Inventeur:
  • Simon, Jean-Pierre
    F-44330 Vallet (FR)

(74) Mandataire: Dawidowicz, Armand 
Cabinet Dawidowicz, 18, Boulevard Pereire
75017 Paris
75017 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Plaque de revêtement multicouche et son procédé de fabrication


    (57) L'invention concerne une plaque de revêtement, notamment pour des supports aux matériaux de construction non compatibles avec ledit revêtement.
    La plaque de revêtement selon l'invention est caractérisée en ce qu'elle comporte au moins trois couches superposées, la couche intermédiaire étant constituée de matières minérales ou synthétiques ou textiles se présentant sous forme de grains ou de fibres.
    Application aux cuves alimentaires.


    Description


    [0001] La présente invention concerne une plaque de revêtement destinée à protéger des supports dont les matériaux de construction sont a priori incompatibles avec la composition du revêtement devant être utilisé ainsi qu'un procédé de fabrication d'un revêtement multicouches.

    [0002] De nombreuses constructions existantes ou non doivent être protégées par un revêtement qui non seulement limitera l'usure et la dégradation de la construction, mais pourra également dans certains cas avoir une fonction particulière. Ainsi, dans le domaine des cuves alimentaires, notamment celles utilisées pour le stockage du vin, il est indispensable de revêtir les parois internes des cuves en béton d'un matériau spécifique, généralement une résine thermodurcissable telle qu'une résine époxy, qui résistera aux chocs thermiques sans altérer les qualités organoleptiques du produit stocké et présentera des propriétés de résistance mécanique et de densité telles qu'il permettra d'éviter toute fissuration. Or, il est bien connu que les résines époxy par exemple adhérent très mal sur des surfaces en béton. C'est pourquoi, actuellement, pour équiper les cuves d'un tel revêtement, il est nécessaire de leur faire subir au préalable des traitements de surface fastidieux et coûteux qui, de plus, exigent le transfert sur le site d'un matériel spécifique pour réaliser ces opérations.

    [0003] De même, dans le domaine du traitement des sols, on désire parfois revêtir les sols en ciment d'un matériau souple tel que du caoutchouc afin que le sol puisse par la suite absorber les chocs et les vibrations. Toutefois, ces traitements ne peuvent être réalisés que si le caoutchouc est parfaitement compatible avec les constituants du sol à revêtir pour obtenir une parfaite cohésion entre les différentes couches. Cette technique nécessitera souvent, là encore, un traitement de surface long et fastidieux afin de rendre l'ensemble des constituants parfaitement compatibles sans risquer de voir apparaître rapidement des problèmes de décollement ou de désolidarisation.

    [0004] Le but de la présente invention est donc de proposer des plaques de revêtement susceptibles d'adhérer à n'importe quelle surface, que les constituants de la surface à revêtir soient à l'origine compatibles ou non avec le constituant du revêtement devant être utilisé.

    [0005] Un autre but de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication de revêtements de forme et de dimension quelconques et dont les caractéristiques d'adhérence leur permettent d'être posés à la manière d'un carrelage sans nécessiter de traitement préalable de la surface à revêtir.

    [0006] La présente invention concerne à cet effet une plaque de revêtement, notamment pour des supports aux matériaux de construction non compatibles avec ledit revêtement, caractérisée en ce qu'elle comporte au moins trois couches superposées, la couche intermédiaire étant constituée de matières minérales ou synthétiques ou textiles se présentant sous forme de grains ou de fibres.

    [0007] Selon une autre caractéristique de l'invention, la couche recouvrant l'une des faces de la couche intermédiaire et qui est en contact avec la surface du support à revêtir comprend au moins un constituant de composition identique ou similaire à celui de la surface à revêtir. De préférence, la couche recouvrant la couche intermédiaire et destinée à constituer la surface externe de la plaque , comprend une résine thermodurcissable et/ou une résine thermoplastique et/ou un caoutchouc naturel ou synthétique.

    [0008] L'invention concerne également un procédé de fabrication d'un revêtement multicouches, caractérisé en ce qu'on dépose sur un support de forme quelconque comportant un agent de démoulage une première couche constitutive de la surface externe du revêtement et comportant une résine thermoplastique et/ou une résine thermodurcissable et/ou un caoutchouc synthétique ou naturel, en ce qu'on recouvre cette première couche d'une couche de matières minérales, synthétiques ou textiles à l'état de fibres ou de grains, en ce qu'on fait pénétrer partiellement cette deuxième couche par gravité ou par pression, en ce qu'on dépose une troisième couche dont l'un au moins des constituants est de composition identique ou similaire à celle du support à revêtir de manière à pouvoir être fixé aisément sur ce dernier.

    [0009] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront encore à la lecture de la description détaillée qui suit.

    [0010] La fabrication des plaques de revêtement nécessite la mise en oeuvre d'un certain nombre d'étapes dans un ordre prédéterminé. Toutes les plaques de revêtement obtenues comporteront au moins trois couches, une première couche dite couche 1 qui constituera la couche externe de la plaque qui sera disposée à l'opposé du support ou de la surface à revêtir et à protéger, une deuxième couche dite couche intermédiaire ou couche 2 qui permettra l'adhésion entre la couche 1 et la troisième couche, et une troisième couche dite couche 3 qui sera directement en contact avec la surface du support à revêtir.

    [0011] La première étape de la fabrication d'une plaque de revêtement consiste à préparer un support sur lequel seront superposées les trois couches constituant la plaque de revêtement. Ce support peut être plan ou courbe. Il sera toujours en contact avec la couche 1 de la plaque de revêtement. Ce support comportera un agent de démoulage qui pourra être intégré au support ou être simplement déposé à la surface du support par enduction ou par tout autre moyen. L'agent de démoulage utilisé peut être par exemple constitué par une cire oléfinique, une laque vinylique, ou un film de polyester ou un film cellulosique, ou toute autre substance appropriée, pour permettre un démoulage rapide et aisé du constituant utilisé dans la composition de la couche externe de la plaque de revêtement. La forme du support déterminera la forme des plaques de revêtement. Ainsi, si on désire fabriquer des plaques de revêtement destinées à être apposées sur des surfaces planes, on utilisera un support plan. Au contraire, si ces plaques de revêtement sont destinées à des produits à profil courbe, le support pourra être choisi courbe. Bien évidemment, il sera possible d'apposer les plaques de revêtement planes sur n'importe quelle surface en les découpant et en les posant à la manière d'un carrelage, les joints étant réalisés à partir d'un constituant dont la composition est généralement identique à celle de la couche 1 de la plaque de revêtement.

    [0012] Lorsque le support est prêt à recevoir la couche 1, celle-ci est déposée soit manuellement soit par projection. Dans le cas d'une résine thermodurcissable telle qu'une résine époxy, ou polyester, on utilise généralement une machine qui réalise juste avant la projection le mélange des constituants de la résine et leur chauffage afin d'assurer la polymérisation de la résine après un temps t qui aura permis le dépôt de la couche 2. Dans le cas où la couche 1 est constituée par une résine thermoplastique telle qu'une résine vinylique ou acrylique par exemple, la résine subit un traitement thermique qui entraîne sa fluidisation ou son ramollissement de telle sorte que les constituants de la couche 2 pourront par la suite partiellement pénétrer dans la couche 1. Enfin dans le cas où la couche 1 est en caoutchouc naturel ou synthétique, la surface de la couche 1 opposée à celle qui est en contact avec le support comportant l'agent de démoulage, subit un traitement chimique ou mécanique tel qu'un sablage ou un ponçage puis est ensuite enduite d'une couche de colle compatible avec le caoutchouc avant le dépôt de la couche 2.

    [0013] Toutes les préparations subies par la face de la couche 1 opposée à celle en contact avec le support comportant l'agent de démoulage ont pour objet de faciliter la pénétration partielle dans la couche 1 des constituants de la couche 2 qui vont constituer les agents de cohésion entre la couche 1 et la couche 3 qui présentent des compositions incompatibles ne permettant pas un accolement direct.

    [0014] Lorsque la couche 1 a été déposée et a subi les traitements préalables nécessaires, la couche 2 est déposée. Cette couche 2 peut être constituée de grains de matières minérales ou synthétiques de préférence à angle aigu tels que des grains de silice, de corindon, de grès ou similaire. Elle peut également de la même manière être constituée de matières minérales ou synthétiques ou textiles se présentant sous forme de fibres. Ces fibres peuvent être de dimension quelconque. Dans le cas où ces fibres sont non tissées, elles peuvent être projetées au moyen d'un pistolet ou déposées à l'aide d'un pinceau. Mais, ces fibres peuvent également se présenter sous la forme d'une nappe, d'un mat ou d'un rowing. Les fibres généralement utilisées sont des fibres de verre. Une fois que ces fibres ou grains ont été déposés, il convient de les faire pénétrer partiellement dans la couche 1. Cette pénétration peut se faire uniquement par gravité dans le cas où la couche 2 présente une densité supérieure à la couche 1 ou par pression notamment au moyen d'un rouleau dans le cas de charges fibreuses.

    [0015] Lorsque la couche 2 est étalée et qu'une partie des constituants de cette couche a pénétré dans la couche 1, la couche 1 se durcit quelle que soit sa composition de manière à emprisonner les constituants de la couche 2.

    [0016] A ce moment, la couche 3 peut alors être déposée. Sa composition peut être très variée et sera fonction de la compostion de la surface à revêtir. Ainsi, dans le cas où l'on désire revêtir un support en béton, on utilisera comme constituant principal de la couche 3 un ciment. Il sera très facile par la suite de fixer la couche 3 au support puisque les constituants seront parfaitement compatibles sans faire subir au support de traitement de surface spécifique. Ce montage ne nécessitera pas d'appareillage approprié et pourra être réalisé sans qualification particulière. La couche 3 pourra outre son constituant compatible avec le support comporter également des renforts tels que des fibres de verre ou une armature métallique ou tout autre moyen permettant d'augmenter la résistance mécanique de la couche 3. Ces renforts pourront également, dans certains cas, par exemple dans le cas d'une armature métallique, être utilisés pour faciliter la liaison avec le support à revêtir. De même, ces éléments de renfort peuvent permettre la constitution de panneaux de construction , de panneaux de construction préfabriqués, d'éléments de coffrage, etc. L'aspect de la face de la couche 3 en contact avec le support pourra être quelconque en fonction des buts recherchés. Ainsi, cette face pourra être rugueuse ou granulaire ou fibreuse ou lisse ou autre.

    [0017] Grâce à ces plaques de revêtement obtenues à partir de la superposition des couches 1, 2 et 3, le revêtement de support est quasi-immédiat quelle que soit la composition de la surface à revêtir et ne nécessite pas d'appareillage particulier. De plus, comme la pose de ces plaques s'effectue de manière similaire à un carrelage et que ces plaques peuvent avoir des dimensions quelconques, on limite le nombre de joints. De plus, ces joints pourront être réalisés en un matériau compatible avec la matière à stocker puisqu'ils seront d'une composition analogue à celle de la couche 1, ce qui n'était pas le cas dans la technique antérieure bien que cela présente de nombreux avantages notamment dans le cas de stockages de produits alimentaires.

    [0018] Un exemple de réalisation d'une plaque de revêtement d'une surface de 1 mètre carré destinée à protéger une cuve à vin en béton est donné ci-dessous :

    EXEMPLE 1


    Support de la couche 1 :



    [0019] Film polyester démoulant (marque "Dupont de Nemours type MYLAR")

    Couche 1 :



    [0020] Composition : résine époxy (marque Perles AR100VMD3V)
    Densité :1,48
    Epaisseur :1000 µm

    [0021] La couche 1 est appliquée au moyen d'un dispositif bicomposant de marque "STERMA" à chaud du type Auless.

    Couche 2 :



    [0022] Composition : Silex - granulométrie N° 14 soit de 1 à 2 mm.
    Densité :1,35
    Epaisseur :dépôt sur résine jusqu'à saturation de surface.

    [0023] La couche 2 est appliquée au moyen d'épandeurs mécaniques, pneumatiques ou manuellement et pénêtre partiellement dans la résine grâce à la fluidité de la résine avant son durcissement, l'excédent pouvant être éliminé après durcissement de la résine.

    Couche 3 :



    [0024] Composition : projection simultanée de fibres de verre de résistance alcaline (10% en poids) et de ciment sans retrait (Marque LAFARGE Type CPJ 45)
    Epaisseur : 6 mm
    Aspect : rugueux et fibreux

    EXEMPLE 2


    Couche 1 :



    [0025] Composition : résine de polychlorure de vinyle sous forme de plaque.
    Densité :1,50
    Epaisseur : 4 mm

    [0026] La couche 1 se présente sous forme de panneaux et subit un chauffage à 150°C pendant quelques minutes jusqu'à obtention du ramollissement de la face à traiter.

    Couche 2 :



    [0027] Composition :Silex granulométrie N° 14 soit de 1 à 2 mm.
    Densité :1,35
    Epaisseur :dépôt sur le panneau jusqu'à saturation de surface.

    [0028] La couche 2 est appliquée au moyen d'épandeurs mécaniques, pneumatiques ou manuellement et pénètre partiellement dans le matériau ramolli par compactage au moyen de rouleaux. L'excédent est éliminé après refroidissement du panneau.

    Couche 3 :



    [0029] Composition : Projection simultanée de fibres de verre à résistance alcaline (10% en poids) et de ciment sans retrait (Marque LAFARGE type CPJ 45)
    Epaisseur : 6 mm
    Aspect : Rugueux et fibreux

    EXEMPLE 3


    Couche 1 :



    [0030] Composition : caoutchouc
    Qualité : néoprène
    Densité : 1,35
    Dureté : shore = 60
    Epaisseur : 3 mm

    [0031] La couche 1 se présente sous forme de plaque ou de panneau et subit un sablage suivi d'un dépoussiérage minutieux avant application d'une colle néoprène sous forme de gel.

    Couche 2 :



    [0032] Composition : Silex granulométrie N° 14 soit de 1 à 2 mm.
    Densité :1,35
    Epaisseur :dépôt sur le panneau jusqu'à saturation de surface.

    [0033] La couche 2 est appliquée au moyen d'épandeurs mécaniques, pneumatiques ou manuellement et pénètre partiellement dans la colle encore liquide par gravité. L'excédent de la couche 2 est éliminé après séchage de la colle.

    Couche 3 :



    [0034] Composition : Projection simultanée de fibres de verre à résistance alcaline (10% en poids) et de ciment sans retrait (Marque LAFARGE type CPJ 45)
    Epaisseur : 6 mm
    Aspect : Rugueux et fibreux


    Revendications

    1. Une plaque de revêtement, notamment pour des supports aux matériaux de construction non compatibles avec ledit revêtement,
    caractérisée en ce qu'elle comporte au moins trois couches superposées, la couche intermédiaire étant constituée de matières minérales ou synthétiques ou textiles se présentant sous forme de grains ou de fibres.
     
    2. Plaque selon la revendication 1,
    caractérisée en ce que la couche recouvrant l'une des faces de la couche intermédiaire et qui est en contact avec la surface du support à revêtir comprend au moins un constituant de composition identique ou similaire à celui de la surface à revêtir.
     
    3. Plaque selon l'une des revendications 1 et 2,
    caractérisée en ce que la couche recouvrant la couche intermédiaire et destinée à constituer la surface externe de la plaque comprend une résine thermodurcissable et/ou une résine thermoplastique et/ou un caoutchouc naturel ou synthétique.
     
    4. Procédé de fabrication d'un revêtement multicouches conformément à l'une des revendications 1 à 3,
    caractérisé en ce qu'on dépose sur un support de forme quelconque comportant un agent de démoulage une première couche constitutive de la surface externe du revêtement et comportant une résine thermoplastique et/ou une résine thermodurcissable et/ou un caoutchouc synthétique ou naturel, en ce qu'on recouvre cette première couche d'une couche de matière minérales, synthétiques ou textiles à l'état de fibres ou de grains, en ce qu'on fait pénétrer partiellement cette deuxième couche par gravité ou par pression, en ce qu'on dépose une troisième couche dont l'un au moins des constituants est de composition identique ou similaire à celle du support à revêtir de manière à pouvoir être fixé aisément sur ce dernier.
     
    5. Procédé selon la revendication 4,
    caractérisé en ce que la première couche est une résine thermodurcissable se présentant à l'état liquide ou pâteux dont la polymérisation intervient avec un retard après dépôt de la deuxième couche.
     
    6. Procédé selon la revendication 4,
    caractérisé en ce que la première couche est une résine thermoplastique et subit un traitement thermique, par exemple par chauffage jusqu'à son point de fluidisation avant dépôt de la deuxième couche.
     
    7. Procédé selon la revendication 4,
    caractérisé en ce que la première couche est un caoutchouc naturel ou synthétique dont la surface opposée à celle en contact avec le support comportant un agent de démoulage subit un traitement chimique ou mécanique tel qu'un sablage ou un ponçage, puis est enduite d'une couche de colle compatible avec le caoutchouc avant dépôt de la deuxième couche.
     
    8. Procédé selon l'une des revendications 4 à 7,
    caractérisé en ce que la deuxième couche est constituée de grains de matières minérales ou synthétiques à angle aigu tels que des grains de silice, de corindon, de grès ou similaire.
     
    9. Procédé selon l'une des revendications 4 à 7,
    caractérisé en ce que la deuxième couche est constituée par une charge fibreuse se présentant à l'état de nappe, de mat ou de rowing.
     
    10. Procédé selon l'une des revendications 4 à 9,
    caractérisé en ce que le support comportant un agent de démoulage se présente sous forme d'un film tel qu'un film polyester ou cellulosique.
     
    11. Procédé selon l'une des revendications 4 à 10,
    caractérisé en ce que la troisième couche comporte en outre des éléments de renfort tels qu'une charge fibreuse ou une armature métallique.
     





    Rapport de recherche