[0001] L'invention concerne une vitrine-comptoir équipée d'une partie vitrée et dans laquelle
sont exposés des produits froids ou congelés.
[0002] Lorsque des produits conservés dans un conteneur réfrigéré doivent rester visibles
comme c'est le cas dans les locaux commerciaux, on équipe le conteneur de parties
vitrées qui le transforment en une vitrine réfrigérée. Il existe plusieurs variantes
de ces vitrines. Certaines ont la forme d'armoires et alors, c'est la porte elle-même
qui est transparente, d'autres constituent des coffres et c'est le couvercle horizontal
qui est vitré pour permettre l'observation du contenu. L'invention concerne plus spécialement
des vitrines-comptoirs. Dans ce type de présentoirs, la vitrine sépare en général
le public du commerçant qui a, seul, accès à la marchandise tandis que celle-ci doit
être parfaitement visible de la clientèle. En conséquence, il faut éviter que les
parties vitrées des vitrines ne se couvrent de condensation.
[0003] Pour éviter les condensations la méthode qu'on utilise consiste en général à maintenir
la face du vitrage du côté de l'environnement à une température supérieure au point
de rosée de l'atmosphère concernée. Ce but est atteint en augmentant les performances
d'isolation du vitrage et parfois, en plus, en faisant chauffer la face du côté "chaud".
Le moyen le plus simple pour améliorer les performances d'isolation thermique d'un
vitrage simple est de le remplacer par un vitrage multiple. Cette technique est facile
à mettre en oeuvre dans le cas des vitrines-armoires ou dans celui des vitrines-coffres,
en effet les vitrages multiples, constitués de deux ou plusieurs verres plans montés
parallèlement entre eux équipent facilement des portes d'armoire ou des couvercles
de coffre. Dans le cas des vitrines-comptoirs, pour des raisons de montage, la solution
vitrage isolant ne convient qu'aux variantes mixtes qui comprennent des parties opaques
et d'autres transparentes. Dans le cas d'une paroi entièrement vitrée, différents
paliatifs existent : apport de chaleur ou soufflage d'air chaud en partie basse ou
bien doublage localisé du vitrage grâce à un élément vitré supplémentaire rapporté.
[0004] L'invention se donne pour tâche de réaliser un vitrage simple destiné à équiper une
vitrine-comptoir qui permette de limiter les condensations, sans provoquer de surchauffes,
qui soit bon marché à l'installation et en fonctionnement et qui soit facile à fabriquer
et à installer.
[0005] Les problèmes liés aux condensations sur les vitrages équipant des enceintes où sont
entreposés des produits froids ou congelés ont reçu un certain nombre de solutions
connues. Ainsi le brevet américain US 4 382 177 concerne des vitrages simples ou doubles
montés dans des portes verticales d'armoires frigorifiques ou des couvercles horizontaux
de congélateurs-coffres. Ces vitrages sont recouverts sur leur face du côté froid,
d'un film recouvert lui-même d'une couche mince réfléchissant le rayonnement infra-rouge.
Un monovitrage équipé de la sorte, possède des propriétés d'isolation thermique améliorées
et fonctionne ainsi de manière analogue à celle d'un vitrage isolant multiple traditionnel
: l'isolation étant améliorée du côté froid, la face chaude est plus chaude et les
condensations s'y produisent pour une teneur de l'air ambiant en vapeur d'eau supérieure.
Cependant l'amélioration reste modeste, la température s'élève peu et la différence
de teneur d'humidité des atmosphères qui provoquent la condensation dans les deux
cas, faible.
[0006] Dans le cas d'un coffre frigorifique, la demande de brevet EP 236 286 propose une
solution analogue : couche réfléchissant l'infra-rouge du côté froid du vitrage. Cette
solution limite les condensations sur le couvercle lorsqu'il est ouvert, en position
verticale, à la suite de son basculement autour d'un axe horizontal.
[0007] Les méthodes pour déposer sur le verre des couches minces conductrices ou semi-conductrices
qui possèdent également la propriété d'avoir une émissivité réduite sont nombreuses.
On connaît en particulier plusieurs moyens qui permettent de pyrolyser sur le verre
chaud des sels organiques qui se transforment en oxydes conducteurs. Parmi ceux-ci,
celui du brevet EP 125 153 permet de déposer une couche mince à base d'oxyde d'étain
dopé au fluor sur du verre plat en continu entre la sortie d'un bain "float" et l'entrée
dans l'étenderie de recuisson. Ce procédé permet de disposer de plaques de verre à
couche transparente et conductrice de dimensions indéfinies pour un prix de revient
réduit.
[0008] Ces couches minces pratiquement invisibles, ont de bonnes propriétés de basse-émissivité
et de conduction électrique.
[0009] L'invention propose un procédé destiné à éviter la condensation sur une vitrine réfrigérée
équipée d'un vitrage simple chauffant électriquement dans lequel on a équipé le vitrage
d'une couche conductrice peu émissive et où il n'est chauffé par effet Joule que si
les conditions de la condensation sont réunies. Le procédé utilise un détecteur de
buée pour contrôler le chauffage. L'invention concerne également un dispositif qui
comporte une couche à émissivité réduite, des bandes d'amenée de courant permettant
de chauffer la couche par effet Joule et des moyens de déterminer si les conditions
de condensation sont réunies. Un de ces moyens est un détecteur de buée placé à la
surface du vitrage, du côté extérieur. Par ailleurs, le chauffage par effet Joule
n'affecte qu'une partie de la surface du vitrage simple et dans une variante, les
bandes d'amenée de courant sont horizontales et affectent de préférence toute la longueur
du vitrage. Dans une autre variante, les bandes d'amenée de courant sont situées chacune
dans un plan vertical. Eventuellement, elles sont plus courtes que la dimension du
vitrage dans leur plan vertical, alors, la couche à émissivité réduite est avantageusement
interrompue entre la partie de la surface du vitrage simple soumise au chauffage par
effet Joule et le reste de la surface. Cette interruption consiste le plus souvent
en une ligne étroite qui joint les extrémités des amenées de courant. Dans tous les
cas, la couche à émissivité réduite appartient de préférence au groupe des couches
d'oxydes semi-conducteurs comprenant l'oxyde d'étain dopé au fluor ou au chlore, l'oxyde
d'indium dopé à l'étain, l'oxyde d'étain dopé à l'antimoine, l'oxyde de zinc dopé
à l'aluminium.
[0010] L'invention concerne également l'utilisation d'un élément vitré monolithique équipé
d'une couche conductrice peu émissive dans une vitrine réfrigérée dans le but d'éviter
la condensation de vapeur d'eau ou, si la couche est sur la face interne, cette utilisation
se fait dans le but de réduire l'échauffement des produits exposés.
[0011] En utilisant les techniques de l'invention, on dispose de vitrines-comptoirs réfrigérées,
élégantes, efficaces, économiques aussi bien à l'installation qu'en fonctionnement.
Elles combinent également les avantages d'une isolation améliorée (coût de fonctionnement
de la réfrigération) et ceux d'un dégivrage efficace.
[0012] Les figures et la description qui suivent permettront de comprendre le fonctionnement
de l'invention et d'en découvrir les avantages.
[0013] La figure 1 représente la vitrine-comptoir de l'invention.
[0014] La figure 2 est un exemple de réalisation du vitrage de la vitrine de l'invention.
[0015] La figure 3 présente la variante préférée de ce même vitrage.
[0016] Dans les super-marchés, les commerces de grande surface, les restaurants, on rencontre
de plus en plus des vitrines-comptoirs où la clientèle se trouve d'un côté de la vitrine
sans pouvoir toucher à la marchandise exposée tandis que le personnel de vente se
trouve de l'autre côté ou a -pour le moins- accès aux marchandises exposées, il peut
identifier et saisir les produits que lui indique le client qui, lui, a eu tout loisir
de sélectionner ce qui lui convenait. Dans ces vitrines ce sont particulièrement des
produits alimentaires, comme de la viande, des fromages ou des pâtisseries qui sont
présentés. Le verre est donc préféré aux matières plastiques pour équiper les parties
vitrées de ces vitrines : sa facilité de nettoyage, sa très bonne résistance à la
rayure et son prix en font le matériau de choix pour cette application. Son module
d'élasticité élevé, sa facilité de formage poussent à l'utiliser seul sans encadrement,
dans une structure auto-porteuse.
[0017] Sur la figure 1 on a représenté une vitrine-comptoir du type en question. Elle comprend
un coffre 1 destiné à recevoir dans sa partie haute 2 les produits qui doivent être
exposés. La paroi 3 est constituée de matériaux isolants limitant les pertes thermiques.
Dans la partie basse 4 du coffre sont en général regroupés les systèmes générateurs
de froid ainsi que la régulation. La plaque de verre 5 est formée à chaud de manière
à lui donner une forme fonctionnelle du type de celle représentée figure 1. Sur le
dessin, on a représenté une forme prismatique constituée de trois éléments plans 6,
7 et 8 reliés par deux zones courbes 9, 10. Les formes sont variées mais elles sont
en général prismatiques avec éventuellement un nombre de parties planes différent
de trois . Le vitrage est en général un vitrage de sécurité du type feuilleté ou plus
couramment, trempé. Le bombage de tels éléments prismatiques se fait avantageusement
grâce au dispositif décrit dans la demande de brevet français n° 90.04806 déposée
le 13.04.1990. Ce procédé, outre la facilité avec laquelle il permet d'obtenir des
produits de forme compliquée avec une très bonne qualité, en particulier du point
de vue esthétique, évite un allongement du verre.
[0018] Sur la figure 1, on n'a pas représenté les éléments latéraux qui soutiennent le vitrage
prismatique à ses extrémités. Si la vitrine-comptoir est isolée et ne comporte donc
qu'un seul élément tel que celui représenté figure 1, il s'agit de plaques opaques
ou transparentes qui empêchent la circulation de l'air aux extrémités de la vitrine.
La liaison plaques latérales-vitrage est alors réalisée par un profilé rigide éventuellement
équipé de joints. Lorsque plusieurs éléments du type de celui de la figure 1 sont
associés à la suite les uns des autres pour former un comptoir, les plaques de séparation
verticales peuvent être supprimées et éventuellement remplacées par des tiges de maintien
verticales associées à des joints d'étanchéité qui relient les vitrages 5 les uns
aux autres. Dans la partie basse du vitrage, celui-ci est soutenu par un profilé en
U équipé d'un joint en élastomère. Souvent, c'est à cet endroit qu'une charnière a
été prévue, elle permet l'ouverture complète de la vitrine pour le nettoyage ou pour
l'installation de la marchandise.
[0019] Pour limiter les condensations, spécialement dans les zones 6, 9 et 7 qui sont les
plus utiles à la vision des marchandises exposées, on a proposé des méthodes variées.
L'une d'elles consiste à placer en partie basse de la vitrine, à l'intérieur, une
bande de verre plan qui est sensiblement parallèle à la zone 6 de la vitrine et placée
à une distance faible de celle-ci. Elle joue ainsi un rôle analogue à celui d'un vitrage
isolant et permet donc de limiter le refroidissement de la partie basse du vitrage
5 et de retarder ainsi l'apparition des condensations. Une autre méthode consiste
à disposer en partie basse de la vitrine 5, à l'extérieur, sur toute sa longueur,
une rampe de soufflage d'air sec et/ou chaud. On déplace ainsi le point de rosée de
l'atmosphère dans laquelle se trouve la surface de la zone 6 du vitrage. Comme de
plus, sa température s'élève grâce à la circulation de l'air (chaud), les deux phénomènes
retardent et souvent empêchent la formation de buée. Les autres méthodes consistent
à chauffer, indirectement ou directement la partie basse de la vitrine, soit l'on
dépose au pied du vitrage un cordon chauffant, soit on l'équipe de résistances déposées
sur sa surface, à la manière de ce qui existe, sur les lunettes arrière chauffantes
des automobiles. Cette dernière technique qui surchauffe l'emplacement où se trouve
les résistances pour obtenir une température moyenne sur l'ensemble du vitrage est
susceptible de provoquer un échauffement localisé des denrées exposées et, éventuellement,
de les détériorer.
[0020] Chacune des solutions précédentes présente des inconvénients soit d'ordre esthétique
dans le cas de la bande de verre de doublage (qu'il est d'ailleurs difficile de nettoyer)
et dans celui de la solution type "lunette chauffante", ou bien elles sont gênantes
pour le public comme le soufflage d'air ou bien même, ce qui est plus grave, les méthodes
retenues nuisent à la fonction principale d'une vitrine-comptoir réfrigérée qui est
la conservation des denrées présentées. C'est le cas de toutes les méthodes qui chauffent
le vitrage à une température nettement supérieure à sa température naturelle d'équilibre
dans sa fonction de paroi séparant thermiquement deux ambiances, l'une froide, l'autre
chaude. La paroi chauffée rayonne de l'énergie thermique (infra-rouge) qui est absorbée
par les aliments et les réchauffe.
[0021] L'invention propose de faire jouer à une couche semi-conductrice à émissivité réduite,
particulièrement à base d'oxydes métalliques dopés tels que l'oxyde d'étain dopé au
fluor ou l'oxyde d'indium dopé à l'étain (ITO) le rôle d'un isolant thermique auquel
on peut ajouter à volonté celui d'élément chauffant. De cette manière on évite les
condensations grâce à une action en deux étapes, tout d'abord maintien de la surface
externe de la vitrine à une température supérieure à ce qu'elle serait sans la couche,
puis, en cas de besoin, c'est-à-dire si la teneur en humidité de l'atmosphère ambiante
le nécessite, échauffement de cette même surface à une température plus élevée. Parmi
les différentes méthodes pour déposer des couches semi-conductrices sur le verre,
certaines produisent des couches qui présentent une fragilité d'un type particulier
- c'est le cas entre autres des couches très épaisses. Lorsque, lors du traitement
du verre à couche, pour le chauffer, le bomber, le tremper, la surface du verre qui
porte la couche est amenée à s'allonger, alors la couche peut se craqueler ce qui
perturbe la conduction électrique. Il est essentiel, lorsqu'on utilise de telles couches,
d'éviter de permettre un étirage de la surface porteuse de la couche. De ce point
de vue, la méthode d'accrochage du verre de la demande de brevet français 90.04806
garantit qu'un tel étirage ne se produira pas. De même on évitera de produire un bombage
dans lequel la couche se trouverait du côté convexe.
[0022] Les figures 2 et 3 montrent concrètement les conditions de mise en oeuvre de l'invention.
[0023] Sur la figure 2, on voit un exemple de vitrage à couche, bombé puis trempé de manière
à constituer la face avant d'une vitrine-comptoir le verre de base utilisé est un
verre flotté d'épaisseur 6 mm. A la sortie du bain float, avant recuisson dans l'étenderie,
il a subi un traitement de pyrolyse d'une poudre d'un composé organométallique d'étain
et de fluor selon le procédé du brevet européen EP 125 153 B. Les caractéristiques
de cette couche sont par exemple, une épaisseur de 200 nm et une résistance sufacique
de 50 ohms par carré. Après découpe du rectangle de verre aux dimensions voulues et
après traitements mécaniques des bords, on a déposé, du côté de la couche, parallèlement
au côté le plus long du rectangle, deux bandes d'amenée de courant 11 et 12. Elles
sont constituées d'une pâte à base d'argent, adaptée à une bonne adhésion sur la couche
conductrice et permettant la soudure des conducteurs d'alimentation, par exemple,
la référence ES 574 804/01 de la société DEGUSSA. Une fois cuites, les bandes 11,
12 ont une largeur de 3 mm et une épaisseur de 20 µm, ces deux grandeurs étant liées
à l'intensité du courant qu'il est prévu de faire passer par le conducteur. Après
séchage de la pâte d'argent, celle-ci est recouverte d'une couche protectrice faite
d'un émail du même fabricant avec la référence : série VR-HPC. Seuls, les emplacements
destinés à recevoir les connexions électriques au moins à l'une des extrémités des
bandes 11, 12, ne bénéficient pas de cette protection. Cette deuxième couche d'émail
déborde de la première d'environ 1 mm de chaque côté. La distance entre les électrodes
est de, par exemple, 40 cm, ce qui permet en utilisant une tension de 24 volts, de
disposer d'une puissance électrique de 72 watts par mètre carré.
[0024] Lorsqu'un comptoir-vitrine est constitué de plusieurs éléments identiques a celui
de la figure 2 mis bout à bout, une liaison électrique peut être établie entre plaques
successives, aux niveaux des électrodes 11, 12, grâce à des cavaliers en forme de
H équipés de ressorts les branchements s'en trouvent grandement simplifiés. De même,
les pièces métalliques qui servent souvent à soutenir les parties verticales des vitrines-comptoir
dans la zone de raccordement de deux vitrages voisins servent avantageusement pour
relier les électrodes à la source courant.
[0025] Après dépôt des pâtes destinées , après cuisson, à constituer des émaux, la plaque
est portée dans un four vertical, où elle est soutenue par des supports par exemple
du type de ceux décrits dans la demande de brevet français n° 90-04806. Après chauffage,
une presse effectue le bombage et immédiatement à la sortie de la presse, la trempe
est réalisée par soufflage de jets d'air.
[0026] Lors de la mise au point des techniques de l'invention, des essais ont été réalisés.
Il s'agissait de mesurer l'efficacité comparée d'une vitrine traditionnelle telle
celle de la figure 1, équipée d'un verre trempé simple et d'une vitrine selon l'invention
comme celle de la figure 2 avec une couche de 50 ohms par carré dans quatre cas :
sans chauffage, avec 30 W/m² (distance entre électrodes, 62 cm sous 24 volts), 72
W/m² (40 cm) et 200 W/m² (24cm).
[0027] La comparaison était effectuée avec un vitrage feuilleté équipé d'un film intercalaire
chauffant dont la puissance était ajustée en faisant varier la tension d'alimentation.
[0028] Le vitrage était installé dans une vitrine où étaient exposés des produits alimentaires
à 6°C tandis que l'ambiance de la pièce était 20°C. Les résultats sont résumés dans
le tableau suivant, on y voit les températures atteintes par la surface extérieure
du vitrage :
[0029] On voit sur ces exemples que l'élévation de température va de 1,5 °C (sans apport
électrique) à 18,4°C (avec 200 W/m²).
[0030] Les exemples de monovitrages trempés revêtus d'une couche semi-conductrice du type
SnO₂ dopé au fluor qui est obtenue par pyrolyse de composés organo-métalliques pulvérulents
ne sont pas limitatifs des moyens de l'invention. On a déjà vu que les couches semi-conductrices
à base d'ITO convenaient aussi bien. De même la pyrolyse de poudre peut être remplacée
par la pyrolyse de liquides. Mais toutes les couches conductrices, bas-émissives et
plutôt transparentes conviennent. Il en est ainsi par exemple des couches d'ITO déposées
sur le verre froid, dans une phase ultérieure, par les techniques de pulvérisation
cathodique comme celles décrites dans la demande de brevet européen EP 350 362 A.
De même la pose sur un vitrage de vitrine traditionnel comme celui de la figure 1,
d'un film conducteur bas-émissif, dans la mesure où le vitrage ainsi équipé reproduit
les caractéristiques de l'invention, fait partie des techniques de celle-ci.
[0031] Dans une variante du vitrage de la figure 2, on l'a équipé d'un détecteur de buée
non représenté. Il permet de ne chauffer le vitrage que lorsque le besoin s'en fait
sentir. Plusieurs systèmes ont été proposés, ils sont destinés à équiper les lunettes
arrière chauffantes des automobile. Il s'agit par exemple de pastilles d'émaux conducteurs
déposés sur la face extérieure de la vitrine, à l'endroit où la condensation se produit
en premier, c'est-à-dire de préférence, au milieu, en partie basse. La pastille comprend
deux électrodes en forme de peigne dont les dents s'intercalent. Une électronique
reliée aux électrodes est sensible aux variations de conduction électrique liées à
la teneur en humidité de la surface du verre. Elle commande la mise en marche du chauffage.
Un tel dispositif est décrit par exemple dans le brevet FR 2 127 059. Associé au vitrage
de l'invention, il permet de disposer d'un système très efficace et très économe en
énergie. Par ailleurs, le fait de limiter l'élévation de température au strict minimum
qui s'ajoute à la faible émission de rayonnement infra-rouge du vitrage de l'invention
vers les denrées exposées dans la vitrine réfrigérée garantit que celles-ci ne se
dégraderont pas suite à un échauffement local excessif.
[0032] Le vitrage de la figure 2 est très efficace, cependant, l'électrode 12 qui traverse
le champ de vision de l'observateur qui regarde les produits exposés dans la vitrine
peut être considérée comme inesthétique, voire gênante. C'est pourquoi la forme préférée
de l'invention qui est représentée figure 3 ne comporte pas cette électrode horizontale.
A la place, on a disposé deux électrodes 13 et 14 qui sont parallèles aux petits côtés
du vitrage, situés dans des plans verticaux, leur longueur est limitée à la zone qui
doit être chauffée. Sur la figure, seulement deux électrodes ont été représentées.
Cependant, étant donnée la valeur de la résistance superficielle de la couche conductrice
(en général comprise entre 50 et 10 ohms par carré) et selon la puissance superficielle
souhaitée, tout en tenant compte de la tension électrique acceptable (au maximum 24
ou éventuellement 48 volts), il peut être nécessaire d'ajouter une ou plusieurs électrodes
intermédiaires. Les électrodes sont en tous points identiques à celles décrites à
l'occasion de la variante représentée figure 2.
[0033] Si la technique de dépôt de la couche mince conductrice bas-émissive et transparente
permet un dépôt partiel sur la surface du verre, il peut être intéressant de limiter
le dépôt de la couche à la surface comprise entre les électrodes. Dans ce cas la couche
ne couvrirait que la zone 15 et serait limitée par une ligne de forme appropriée reliant
les extrémités des électrodes 13, 14 comme par exemple la ligne 16.
[0034] Lorsque la couche est continue et couvre également la zone 17 dans la partie supérieure
du vitrage, il peut se produire un échauffement localisé important autour des extrémités
des électrodes 13, 14. Il existe en effet de nombreuses lignes de courant issues de
ces points et qui irradient non seulement dans la zone 15 mais également dans une
partie importante de la zone 17. Ce phénomène peut être considéré comme gênant par
les utilisateurs. Dans ce cas l'invention propose de supprimer la conduction électrique
de la couche sur une étroite bande comprise entre les zones 15 et 17. Une technique
couramment utilisée pour éliminer les couches d'oxydes semi-conducteurs consiste à
traiter la couche avec de l'hydrogène naissant. Les étapes du procédé sont :
- Dépôt de poudre de zinc à partir d'une suspension dans un solvant et selon la ligne
à traiter. Le dépôt se fait par serigraphie.
- Séchage du dépôt
- Pulvérisation d'acide chlorhydrique sur le dépôt de zinc : l'hydrogène naissant détruit
la couche.
[0035] Une autre technique utilisable pour créer une bande étroite isolante entre les zones
15 et 17 est la méthode d'électro-érosion décrite dans le brevet européen EP 15 4
572 B. Il est également évidemment possible de prévoir, avant le dépôt de la couche
sur le verre, le dépôt d'un masque, comme par exemple un cache à base d'oxyde de fer
en suspension déposé par sérigraphie, qui empêchera le contact de la couche avec le
verre et pourra être retiré ultérieurement.
[0036] On peut ainsi interrompre la couche conductrice de manière pratiquement invisible
et l'on évite alors, la création de points chauds aux extrémités des électrodes.
[0037] Grâce aux techniques qui viennent d'être décrites, et comme le montrent les résultats
des mesures effectuées, l'invention permet de réaliser des vitrages destinés à équiper
des vitrines-comptoirs réfrigérées où la condensation est pratiquement impossible,
ce résultat étant obtenu en évitant les inconvénients habituels tels que : gêne de
la vision pour le chaland qui regarde la marchandise, échauffement inutile des produits
exposés, coût élevé d'installation ou de fonctionnement...
1. Procédé destiné à éviter la condensation sur une vitrine réfrigérée équipée d'un vitrage
simple chauffant électriquement, caractérisé en ce qu'on a équipé le vitrage d'une couche conductrice peu émissive et qu'il n'est chauffé
par effet Joule que si les conditions de la condensation sont réunies.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il utilise un détecteur de buée pour contrôler le chauffage.
3. Dispositif pour éviter la condensation sur le vitrage simple équipant une vitrine
réfrigérée, caractérisé en ce qu'il comporte une couche à émissivité réduite, des bandes d'amenée de courant permettant
de chauffer la couche par effet Joule et des moyens de déterminer si les conditions
de condensation sont réunies.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte, sur la surface du vitrage, du côté extérieur, un détecteur de buée.
5. Dispositif selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que le chauffage par effet Joule n'affecte qu'une partie de la surface du vitrage simple.
6. Dispositif selon la revendication 5 caractérisée en ce que les bandes d'amenée de courant sont horizontales.
7. Dispositif selon la revendication 6 caractérisée en ce que les bandes d'amenée de courant affectent toute la longueur du vitrage.
8. Dispositif selon la revendication 5 caractérisé en ce que des bandes d'amenée de courant sont situées chacune dans un plan vertical.
9. Dispositif selon la revendication 8 caractérisé en ce que les bandes d'amenée de courant sont plus courtes que la dimension du vitrage dans
leur plan vertical.
10. Dispositif selon la revendication 9 caractérisé en ce que la couche à émissivité réduite est interrompue entre la partie de la surface du vitrage
simple soumise au chauffage par effet Joule et le reste de la surface.
11. Dispositif selon la revendication 10 caractérisé en ce que l'interruption consiste en une ligne étroite qui joint les extremités des amenées
de courant.
12. Dispositif selon l'une des revendications 3 à 11 caractérisé en ce que la couche à émissivité réduite appartient au groupe des couches d'oxydes semi-conducteurs
comprenant l'oxyde d'étain dopé au fluor ou au chlore, l'oxyde d'indium dopé à l'étain,
l'oxyde d'étain dopé à l'antimoine, l'oxyde de zinc dopé à l'aluminium.
13. Utilisation dans une vitrine réfrigérée d'un élément vitré monolithique équipé d'une
couche conductrice peu émissive dans le but d'éviter la condensation de vapeur d'eau.
14. Utilisation dans une vitrine réfrigérée d'un élément vitré monolithique équipé sur
sa face interne d'une couche conductrice peu émissive dans le but de réduire l'échauffement
des produits exposés.