(19)
(11) EP 0 502 775 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
09.09.1992  Bulletin  1992/37

(21) Numéro de dépôt: 92400536.6

(22) Date de dépôt:  03.03.1992
(51) Int. Cl.5A47F 3/04
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE DK ES FR GB GR IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 05.03.1991 FR 9102616

(71) Demandeur: SAINT-GOBAIN VITRAGE INTERNATIONAL
F-92400 Courbevoie (FR)

(72) Inventeur:
  • Vandecastele, Bruno
    F-02400 Château sur Marne (FR)

(74) Mandataire: Muller, René et al
SAINT-GOBAIN RECHERCHE, 39, quai Lucien Lefranc-BP 135
F-93303 Aubervilliers Cédex
F-93303 Aubervilliers Cédex (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Vitrage chauffant pour vitrine réfrigérée et son procédé de fabrication


    (57) L'invention concerne une vitrine-comptoir équipée d'une partie vitrée (2) et dans laquelle sont exposés des produits froids ou congelés.
    Selon l'invention, le vitrage simple (5) qui équipe la vitrine est pourvu d'une couche à émissivité réduite du côté froid et équipé de bandes d'amenée de courant (11, 12 ; 13, 14 ) permettant de chauffer une partie de la couche par effet Joule.
    L'invention propose également le procédé de fabrication du vitrage.




    Description


    [0001] L'invention concerne une vitrine-comptoir équipée d'une partie vitrée et dans laquelle sont exposés des produits froids ou congelés.

    [0002] Lorsque des produits conservés dans un conteneur réfrigéré doivent rester visibles comme c'est le cas dans les locaux commerciaux, on équipe le conteneur de parties vitrées qui le transforment en une vitrine réfrigérée. Il existe plusieurs variantes de ces vitrines. Certaines ont la forme d'armoires et alors, c'est la porte elle-même qui est transparente, d'autres constituent des coffres et c'est le couvercle horizontal qui est vitré pour permettre l'observation du contenu. L'invention concerne plus spécialement des vitrines-comptoirs. Dans ce type de présentoirs, la vitrine sépare en général le public du commerçant qui a, seul, accès à la marchandise tandis que celle-ci doit être parfaitement visible de la clientèle. En conséquence, il faut éviter que les parties vitrées des vitrines ne se couvrent de condensation.

    [0003] Pour éviter les condensations la méthode qu'on utilise consiste en général à maintenir la face du vitrage du côté de l'environnement à une température supérieure au point de rosée de l'atmosphère concernée. Ce but est atteint en augmentant les performances d'isolation du vitrage et parfois, en plus, en faisant chauffer la face du côté "chaud". Le moyen le plus simple pour améliorer les performances d'isolation thermique d'un vitrage simple est de le remplacer par un vitrage multiple. Cette technique est facile à mettre en oeuvre dans le cas des vitrines-armoires ou dans celui des vitrines-coffres, en effet les vitrages multiples, constitués de deux ou plusieurs verres plans montés parallèlement entre eux équipent facilement des portes d'armoire ou des couvercles de coffre. Dans le cas des vitrines-comptoirs, pour des raisons de montage, la solution vitrage isolant ne convient qu'aux variantes mixtes qui comprennent des parties opaques et d'autres transparentes. Dans le cas d'une paroi entièrement vitrée, différents paliatifs existent : apport de chaleur ou soufflage d'air chaud en partie basse ou bien doublage localisé du vitrage grâce à un élément vitré supplémentaire rapporté.

    [0004] L'invention se donne pour tâche de réaliser un vitrage simple destiné à équiper une vitrine-comptoir qui permette de limiter les condensations, sans provoquer de surchauffes, qui soit bon marché à l'installation et en fonctionnement et qui soit facile à fabriquer et à installer.

    [0005] Les problèmes liés aux condensations sur les vitrages équipant des enceintes où sont entreposés des produits froids ou congelés ont reçu un certain nombre de solutions connues. Ainsi le brevet américain US 4 382 177 concerne des vitrages simples ou doubles montés dans des portes verticales d'armoires frigorifiques ou des couvercles horizontaux de congélateurs-coffres. Ces vitrages sont recouverts sur leur face du côté froid, d'un film recouvert lui-même d'une couche mince réfléchissant le rayonnement infra-rouge. Un monovitrage équipé de la sorte, possède des propriétés d'isolation thermique améliorées et fonctionne ainsi de manière analogue à celle d'un vitrage isolant multiple traditionnel : l'isolation étant améliorée du côté froid, la face chaude est plus chaude et les condensations s'y produisent pour une teneur de l'air ambiant en vapeur d'eau supérieure. Cependant l'amélioration reste modeste, la température s'élève peu et la différence de teneur d'humidité des atmosphères qui provoquent la condensation dans les deux cas, faible.

    [0006] Dans le cas d'un coffre frigorifique, la demande de brevet EP 236 286 propose une solution analogue : couche réfléchissant l'infra-rouge du côté froid du vitrage. Cette solution limite les condensations sur le couvercle lorsqu'il est ouvert, en position verticale, à la suite de son basculement autour d'un axe horizontal.

    [0007] Les méthodes pour déposer sur le verre des couches minces conductrices ou semi-conductrices qui possèdent également la propriété d'avoir une émissivité réduite sont nombreuses. On connaît en particulier plusieurs moyens qui permettent de pyrolyser sur le verre chaud des sels organiques qui se transforment en oxydes conducteurs. Parmi ceux-ci, celui du brevet EP 125 153 permet de déposer une couche mince à base d'oxyde d'étain dopé au fluor sur du verre plat en continu entre la sortie d'un bain "float" et l'entrée dans l'étenderie de recuisson. Ce procédé permet de disposer de plaques de verre à couche transparente et conductrice de dimensions indéfinies pour un prix de revient réduit.

    [0008] Ces couches minces pratiquement invisibles, ont de bonnes propriétés de basse-émissivité et de conduction électrique.

    [0009] L'invention propose un procédé destiné à éviter la condensation sur une vitrine réfrigérée équipée d'un vitrage simple chauffant électriquement dans lequel on a équipé le vitrage d'une couche conductrice peu émissive et où il n'est chauffé par effet Joule que si les conditions de la condensation sont réunies. Le procédé utilise un détecteur de buée pour contrôler le chauffage. L'invention concerne également un dispositif qui comporte une couche à émissivité réduite, des bandes d'amenée de courant permettant de chauffer la couche par effet Joule et des moyens de déterminer si les conditions de condensation sont réunies. Un de ces moyens est un détecteur de buée placé à la surface du vitrage, du côté extérieur. Par ailleurs, le chauffage par effet Joule n'affecte qu'une partie de la surface du vitrage simple et dans une variante, les bandes d'amenée de courant sont horizontales et affectent de préférence toute la longueur du vitrage. Dans une autre variante, les bandes d'amenée de courant sont situées chacune dans un plan vertical. Eventuellement, elles sont plus courtes que la dimension du vitrage dans leur plan vertical, alors, la couche à émissivité réduite est avantageusement interrompue entre la partie de la surface du vitrage simple soumise au chauffage par effet Joule et le reste de la surface. Cette interruption consiste le plus souvent en une ligne étroite qui joint les extrémités des amenées de courant. Dans tous les cas, la couche à émissivité réduite appartient de préférence au groupe des couches d'oxydes semi-conducteurs comprenant l'oxyde d'étain dopé au fluor ou au chlore, l'oxyde d'indium dopé à l'étain, l'oxyde d'étain dopé à l'antimoine, l'oxyde de zinc dopé à l'aluminium.

    [0010] L'invention concerne également l'utilisation d'un élément vitré monolithique équipé d'une couche conductrice peu émissive dans une vitrine réfrigérée dans le but d'éviter la condensation de vapeur d'eau ou, si la couche est sur la face interne, cette utilisation se fait dans le but de réduire l'échauffement des produits exposés.

    [0011] En utilisant les techniques de l'invention, on dispose de vitrines-comptoirs réfrigérées, élégantes, efficaces, économiques aussi bien à l'installation qu'en fonctionnement. Elles combinent également les avantages d'une isolation améliorée (coût de fonctionnement de la réfrigération) et ceux d'un dégivrage efficace.

    [0012] Les figures et la description qui suivent permettront de comprendre le fonctionnement de l'invention et d'en découvrir les avantages.

    [0013] La figure 1 représente la vitrine-comptoir de l'invention.

    [0014] La figure 2 est un exemple de réalisation du vitrage de la vitrine de l'invention.

    [0015] La figure 3 présente la variante préférée de ce même vitrage.

    [0016] Dans les super-marchés, les commerces de grande surface, les restaurants, on rencontre de plus en plus des vitrines-comptoirs où la clientèle se trouve d'un côté de la vitrine sans pouvoir toucher à la marchandise exposée tandis que le personnel de vente se trouve de l'autre côté ou a -pour le moins- accès aux marchandises exposées, il peut identifier et saisir les produits que lui indique le client qui, lui, a eu tout loisir de sélectionner ce qui lui convenait. Dans ces vitrines ce sont particulièrement des produits alimentaires, comme de la viande, des fromages ou des pâtisseries qui sont présentés. Le verre est donc préféré aux matières plastiques pour équiper les parties vitrées de ces vitrines : sa facilité de nettoyage, sa très bonne résistance à la rayure et son prix en font le matériau de choix pour cette application. Son module d'élasticité élevé, sa facilité de formage poussent à l'utiliser seul sans encadrement, dans une structure auto-porteuse.

    [0017] Sur la figure 1 on a représenté une vitrine-comptoir du type en question. Elle comprend un coffre 1 destiné à recevoir dans sa partie haute 2 les produits qui doivent être exposés. La paroi 3 est constituée de matériaux isolants limitant les pertes thermiques. Dans la partie basse 4 du coffre sont en général regroupés les systèmes générateurs de froid ainsi que la régulation. La plaque de verre 5 est formée à chaud de manière à lui donner une forme fonctionnelle du type de celle représentée figure 1. Sur le dessin, on a représenté une forme prismatique constituée de trois éléments plans 6, 7 et 8 reliés par deux zones courbes 9, 10. Les formes sont variées mais elles sont en général prismatiques avec éventuellement un nombre de parties planes différent de trois . Le vitrage est en général un vitrage de sécurité du type feuilleté ou plus couramment, trempé. Le bombage de tels éléments prismatiques se fait avantageusement grâce au dispositif décrit dans la demande de brevet français n° 90.04806 déposée le 13.04.1990. Ce procédé, outre la facilité avec laquelle il permet d'obtenir des produits de forme compliquée avec une très bonne qualité, en particulier du point de vue esthétique, évite un allongement du verre.

    [0018] Sur la figure 1, on n'a pas représenté les éléments latéraux qui soutiennent le vitrage prismatique à ses extrémités. Si la vitrine-comptoir est isolée et ne comporte donc qu'un seul élément tel que celui représenté figure 1, il s'agit de plaques opaques ou transparentes qui empêchent la circulation de l'air aux extrémités de la vitrine. La liaison plaques latérales-vitrage est alors réalisée par un profilé rigide éventuellement équipé de joints. Lorsque plusieurs éléments du type de celui de la figure 1 sont associés à la suite les uns des autres pour former un comptoir, les plaques de séparation verticales peuvent être supprimées et éventuellement remplacées par des tiges de maintien verticales associées à des joints d'étanchéité qui relient les vitrages 5 les uns aux autres. Dans la partie basse du vitrage, celui-ci est soutenu par un profilé en U équipé d'un joint en élastomère. Souvent, c'est à cet endroit qu'une charnière a été prévue, elle permet l'ouverture complète de la vitrine pour le nettoyage ou pour l'installation de la marchandise.

    [0019] Pour limiter les condensations, spécialement dans les zones 6, 9 et 7 qui sont les plus utiles à la vision des marchandises exposées, on a proposé des méthodes variées. L'une d'elles consiste à placer en partie basse de la vitrine, à l'intérieur, une bande de verre plan qui est sensiblement parallèle à la zone 6 de la vitrine et placée à une distance faible de celle-ci. Elle joue ainsi un rôle analogue à celui d'un vitrage isolant et permet donc de limiter le refroidissement de la partie basse du vitrage 5 et de retarder ainsi l'apparition des condensations. Une autre méthode consiste à disposer en partie basse de la vitrine 5, à l'extérieur, sur toute sa longueur, une rampe de soufflage d'air sec et/ou chaud. On déplace ainsi le point de rosée de l'atmosphère dans laquelle se trouve la surface de la zone 6 du vitrage. Comme de plus, sa température s'élève grâce à la circulation de l'air (chaud), les deux phénomènes retardent et souvent empêchent la formation de buée. Les autres méthodes consistent à chauffer, indirectement ou directement la partie basse de la vitrine, soit l'on dépose au pied du vitrage un cordon chauffant, soit on l'équipe de résistances déposées sur sa surface, à la manière de ce qui existe, sur les lunettes arrière chauffantes des automobiles. Cette dernière technique qui surchauffe l'emplacement où se trouve les résistances pour obtenir une température moyenne sur l'ensemble du vitrage est susceptible de provoquer un échauffement localisé des denrées exposées et, éventuellement, de les détériorer.

    [0020] Chacune des solutions précédentes présente des inconvénients soit d'ordre esthétique dans le cas de la bande de verre de doublage (qu'il est d'ailleurs difficile de nettoyer) et dans celui de la solution type "lunette chauffante", ou bien elles sont gênantes pour le public comme le soufflage d'air ou bien même, ce qui est plus grave, les méthodes retenues nuisent à la fonction principale d'une vitrine-comptoir réfrigérée qui est la conservation des denrées présentées. C'est le cas de toutes les méthodes qui chauffent le vitrage à une température nettement supérieure à sa température naturelle d'équilibre dans sa fonction de paroi séparant thermiquement deux ambiances, l'une froide, l'autre chaude. La paroi chauffée rayonne de l'énergie thermique (infra-rouge) qui est absorbée par les aliments et les réchauffe.

    [0021] L'invention propose de faire jouer à une couche semi-conductrice à émissivité réduite, particulièrement à base d'oxydes métalliques dopés tels que l'oxyde d'étain dopé au fluor ou l'oxyde d'indium dopé à l'étain (ITO) le rôle d'un isolant thermique auquel on peut ajouter à volonté celui d'élément chauffant. De cette manière on évite les condensations grâce à une action en deux étapes, tout d'abord maintien de la surface externe de la vitrine à une température supérieure à ce qu'elle serait sans la couche, puis, en cas de besoin, c'est-à-dire si la teneur en humidité de l'atmosphère ambiante le nécessite, échauffement de cette même surface à une température plus élevée. Parmi les différentes méthodes pour déposer des couches semi-conductrices sur le verre, certaines produisent des couches qui présentent une fragilité d'un type particulier - c'est le cas entre autres des couches très épaisses. Lorsque, lors du traitement du verre à couche, pour le chauffer, le bomber, le tremper, la surface du verre qui porte la couche est amenée à s'allonger, alors la couche peut se craqueler ce qui perturbe la conduction électrique. Il est essentiel, lorsqu'on utilise de telles couches, d'éviter de permettre un étirage de la surface porteuse de la couche. De ce point de vue, la méthode d'accrochage du verre de la demande de brevet français 90.04806 garantit qu'un tel étirage ne se produira pas. De même on évitera de produire un bombage dans lequel la couche se trouverait du côté convexe.

    [0022] Les figures 2 et 3 montrent concrètement les conditions de mise en oeuvre de l'invention.

    [0023] Sur la figure 2, on voit un exemple de vitrage à couche, bombé puis trempé de manière à constituer la face avant d'une vitrine-comptoir le verre de base utilisé est un verre flotté d'épaisseur 6 mm. A la sortie du bain float, avant recuisson dans l'étenderie, il a subi un traitement de pyrolyse d'une poudre d'un composé organométallique d'étain et de fluor selon le procédé du brevet européen EP 125 153 B. Les caractéristiques de cette couche sont par exemple, une épaisseur de 200 nm et une résistance sufacique de 50 ohms par carré. Après découpe du rectangle de verre aux dimensions voulues et après traitements mécaniques des bords, on a déposé, du côté de la couche, parallèlement au côté le plus long du rectangle, deux bandes d'amenée de courant 11 et 12. Elles sont constituées d'une pâte à base d'argent, adaptée à une bonne adhésion sur la couche conductrice et permettant la soudure des conducteurs d'alimentation, par exemple, la référence ES 574 804/01 de la société DEGUSSA. Une fois cuites, les bandes 11, 12 ont une largeur de 3 mm et une épaisseur de 20 µm, ces deux grandeurs étant liées à l'intensité du courant qu'il est prévu de faire passer par le conducteur. Après séchage de la pâte d'argent, celle-ci est recouverte d'une couche protectrice faite d'un émail du même fabricant avec la référence : série VR-HPC. Seuls, les emplacements destinés à recevoir les connexions électriques au moins à l'une des extrémités des bandes 11, 12, ne bénéficient pas de cette protection. Cette deuxième couche d'émail déborde de la première d'environ 1 mm de chaque côté. La distance entre les électrodes est de, par exemple, 40 cm, ce qui permet en utilisant une tension de 24 volts, de disposer d'une puissance électrique de 72 watts par mètre carré.

    [0024] Lorsqu'un comptoir-vitrine est constitué de plusieurs éléments identiques a celui de la figure 2 mis bout à bout, une liaison électrique peut être établie entre plaques successives, aux niveaux des électrodes 11, 12, grâce à des cavaliers en forme de H équipés de ressorts les branchements s'en trouvent grandement simplifiés. De même, les pièces métalliques qui servent souvent à soutenir les parties verticales des vitrines-comptoir dans la zone de raccordement de deux vitrages voisins servent avantageusement pour relier les électrodes à la source courant.

    [0025] Après dépôt des pâtes destinées , après cuisson, à constituer des émaux, la plaque est portée dans un four vertical, où elle est soutenue par des supports par exemple du type de ceux décrits dans la demande de brevet français n° 90-04806. Après chauffage, une presse effectue le bombage et immédiatement à la sortie de la presse, la trempe est réalisée par soufflage de jets d'air.

    [0026] Lors de la mise au point des techniques de l'invention, des essais ont été réalisés. Il s'agissait de mesurer l'efficacité comparée d'une vitrine traditionnelle telle celle de la figure 1, équipée d'un verre trempé simple et d'une vitrine selon l'invention comme celle de la figure 2 avec une couche de 50 ohms par carré dans quatre cas : sans chauffage, avec 30 W/m² (distance entre électrodes, 62 cm sous 24 volts), 72 W/m² (40 cm) et 200 W/m² (24cm).

    [0027] La comparaison était effectuée avec un vitrage feuilleté équipé d'un film intercalaire chauffant dont la puissance était ajustée en faisant varier la tension d'alimentation.

    [0028] Le vitrage était installé dans une vitrine où étaient exposés des produits alimentaires à 6°C tandis que l'ambiance de la pièce était 20°C. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant, on y voit les températures atteintes par la surface extérieure du vitrage :





    [0029] On voit sur ces exemples que l'élévation de température va de 1,5 °C (sans apport électrique) à 18,4°C (avec 200 W/m²).

    [0030] Les exemples de monovitrages trempés revêtus d'une couche semi-conductrice du type SnO₂ dopé au fluor qui est obtenue par pyrolyse de composés organo-métalliques pulvérulents ne sont pas limitatifs des moyens de l'invention. On a déjà vu que les couches semi-conductrices à base d'ITO convenaient aussi bien. De même la pyrolyse de poudre peut être remplacée par la pyrolyse de liquides. Mais toutes les couches conductrices, bas-émissives et plutôt transparentes conviennent. Il en est ainsi par exemple des couches d'ITO déposées sur le verre froid, dans une phase ultérieure, par les techniques de pulvérisation cathodique comme celles décrites dans la demande de brevet européen EP 350 362 A. De même la pose sur un vitrage de vitrine traditionnel comme celui de la figure 1, d'un film conducteur bas-émissif, dans la mesure où le vitrage ainsi équipé reproduit les caractéristiques de l'invention, fait partie des techniques de celle-ci.

    [0031] Dans une variante du vitrage de la figure 2, on l'a équipé d'un détecteur de buée non représenté. Il permet de ne chauffer le vitrage que lorsque le besoin s'en fait sentir. Plusieurs systèmes ont été proposés, ils sont destinés à équiper les lunettes arrière chauffantes des automobile. Il s'agit par exemple de pastilles d'émaux conducteurs déposés sur la face extérieure de la vitrine, à l'endroit où la condensation se produit en premier, c'est-à-dire de préférence, au milieu, en partie basse. La pastille comprend deux électrodes en forme de peigne dont les dents s'intercalent. Une électronique reliée aux électrodes est sensible aux variations de conduction électrique liées à la teneur en humidité de la surface du verre. Elle commande la mise en marche du chauffage. Un tel dispositif est décrit par exemple dans le brevet FR 2 127 059. Associé au vitrage de l'invention, il permet de disposer d'un système très efficace et très économe en énergie. Par ailleurs, le fait de limiter l'élévation de température au strict minimum qui s'ajoute à la faible émission de rayonnement infra-rouge du vitrage de l'invention vers les denrées exposées dans la vitrine réfrigérée garantit que celles-ci ne se dégraderont pas suite à un échauffement local excessif.

    [0032] Le vitrage de la figure 2 est très efficace, cependant, l'électrode 12 qui traverse le champ de vision de l'observateur qui regarde les produits exposés dans la vitrine peut être considérée comme inesthétique, voire gênante. C'est pourquoi la forme préférée de l'invention qui est représentée figure 3 ne comporte pas cette électrode horizontale. A la place, on a disposé deux électrodes 13 et 14 qui sont parallèles aux petits côtés du vitrage, situés dans des plans verticaux, leur longueur est limitée à la zone qui doit être chauffée. Sur la figure, seulement deux électrodes ont été représentées. Cependant, étant donnée la valeur de la résistance superficielle de la couche conductrice (en général comprise entre 50 et 10 ohms par carré) et selon la puissance superficielle souhaitée, tout en tenant compte de la tension électrique acceptable (au maximum 24 ou éventuellement 48 volts), il peut être nécessaire d'ajouter une ou plusieurs électrodes intermédiaires. Les électrodes sont en tous points identiques à celles décrites à l'occasion de la variante représentée figure 2.

    [0033] Si la technique de dépôt de la couche mince conductrice bas-émissive et transparente permet un dépôt partiel sur la surface du verre, il peut être intéressant de limiter le dépôt de la couche à la surface comprise entre les électrodes. Dans ce cas la couche ne couvrirait que la zone 15 et serait limitée par une ligne de forme appropriée reliant les extrémités des électrodes 13, 14 comme par exemple la ligne 16.

    [0034] Lorsque la couche est continue et couvre également la zone 17 dans la partie supérieure du vitrage, il peut se produire un échauffement localisé important autour des extrémités des électrodes 13, 14. Il existe en effet de nombreuses lignes de courant issues de ces points et qui irradient non seulement dans la zone 15 mais également dans une partie importante de la zone 17. Ce phénomène peut être considéré comme gênant par les utilisateurs. Dans ce cas l'invention propose de supprimer la conduction électrique de la couche sur une étroite bande comprise entre les zones 15 et 17. Une technique couramment utilisée pour éliminer les couches d'oxydes semi-conducteurs consiste à traiter la couche avec de l'hydrogène naissant. Les étapes du procédé sont :
    • Dépôt de poudre de zinc à partir d'une suspension dans un solvant et selon la ligne à traiter. Le dépôt se fait par serigraphie.
    • Séchage du dépôt
    • Pulvérisation d'acide chlorhydrique sur le dépôt de zinc : l'hydrogène naissant détruit la couche.


    [0035] Une autre technique utilisable pour créer une bande étroite isolante entre les zones 15 et 17 est la méthode d'électro-érosion décrite dans le brevet européen EP 15 4 572 B. Il est également évidemment possible de prévoir, avant le dépôt de la couche sur le verre, le dépôt d'un masque, comme par exemple un cache à base d'oxyde de fer en suspension déposé par sérigraphie, qui empêchera le contact de la couche avec le verre et pourra être retiré ultérieurement.

    [0036] On peut ainsi interrompre la couche conductrice de manière pratiquement invisible et l'on évite alors, la création de points chauds aux extrémités des électrodes.

    [0037] Grâce aux techniques qui viennent d'être décrites, et comme le montrent les résultats des mesures effectuées, l'invention permet de réaliser des vitrages destinés à équiper des vitrines-comptoirs réfrigérées où la condensation est pratiquement impossible, ce résultat étant obtenu en évitant les inconvénients habituels tels que : gêne de la vision pour le chaland qui regarde la marchandise, échauffement inutile des produits exposés, coût élevé d'installation ou de fonctionnement...


    Revendications

    1. Procédé destiné à éviter la condensation sur une vitrine réfrigérée équipée d'un vitrage simple chauffant électriquement, caractérisé en ce qu'on a équipé le vitrage d'une couche conductrice peu émissive et qu'il n'est chauffé par effet Joule que si les conditions de la condensation sont réunies.
     
    2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il utilise un détecteur de buée pour contrôler le chauffage.
     
    3. Dispositif pour éviter la condensation sur le vitrage simple équipant une vitrine réfrigérée, caractérisé en ce qu'il comporte une couche à émissivité réduite, des bandes d'amenée de courant permettant de chauffer la couche par effet Joule et des moyens de déterminer si les conditions de condensation sont réunies.
     
    4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte, sur la surface du vitrage, du côté extérieur, un détecteur de buée.
     
    5. Dispositif selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que le chauffage par effet Joule n'affecte qu'une partie de la surface du vitrage simple.
     
    6. Dispositif selon la revendication 5 caractérisée en ce que les bandes d'amenée de courant sont horizontales.
     
    7. Dispositif selon la revendication 6 caractérisée en ce que les bandes d'amenée de courant affectent toute la longueur du vitrage.
     
    8. Dispositif selon la revendication 5 caractérisé en ce que des bandes d'amenée de courant sont situées chacune dans un plan vertical.
     
    9. Dispositif selon la revendication 8 caractérisé en ce que les bandes d'amenée de courant sont plus courtes que la dimension du vitrage dans leur plan vertical.
     
    10. Dispositif selon la revendication 9 caractérisé en ce que la couche à émissivité réduite est interrompue entre la partie de la surface du vitrage simple soumise au chauffage par effet Joule et le reste de la surface.
     
    11. Dispositif selon la revendication 10 caractérisé en ce que l'interruption consiste en une ligne étroite qui joint les extremités des amenées de courant.
     
    12. Dispositif selon l'une des revendications 3 à 11 caractérisé en ce que la couche à émissivité réduite appartient au groupe des couches d'oxydes semi-conducteurs comprenant l'oxyde d'étain dopé au fluor ou au chlore, l'oxyde d'indium dopé à l'étain, l'oxyde d'étain dopé à l'antimoine, l'oxyde de zinc dopé à l'aluminium.
     
    13. Utilisation dans une vitrine réfrigérée d'un élément vitré monolithique équipé d'une couche conductrice peu émissive dans le but d'éviter la condensation de vapeur d'eau.
     
    14. Utilisation dans une vitrine réfrigérée d'un élément vitré monolithique équipé sur sa face interne d'une couche conductrice peu émissive dans le but de réduire l'échauffement des produits exposés.
     




    Dessins










    Rapport de recherche