[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une charge explosive de
grande puissance, du type consistant à mélanger un explosif de grande puissance sous
forme de particules solides avec un liant liquide ou fondu, à verser le mélange pâteux
obtenu dans un moule, à évacuer l'excédent de liant liquide et à laisser ensuite le
mélange se solidifier pour former ladite charge explosive.
[0002] D'une manière générale, le domaine d'application de la présente invention est celui
des explosifs secondaires de chargements, en particulier les explosifs destinés aux
charges creuses et pour lesquelles on souhaite des chargements dont le taux en explosif
de grande puissance est très élevé, le degré de porosité très faible et le gradient
de densité axial le plus petit possible.
[0003] La fabrication industrielle de charges creuses s'obtient de préférence par une méthode
de coulée. Une telle méthode consiste à mélanger de l'explosif de grande puissance,
par exemple de l'hexogène et/ou de l'octogène, avec un constituant liquide inerte,
par exemple une résine plastique durcissable, ou actif, par exemple du TNT fondu,
le mélange pâteux ainsi obtenu étant versé dans les enveloppes de charges creuses.
Ensuite, on laisse durcir le liant. Cependant, le liant qu'il soit inerte ou actif
constitue inévitablement un réducteur de puissance. Le problème posé est donc de réduire
le plus possible le taux d'utilisation de ce liant.
[0004] Pour effectuer des chargements à fort taux d'explosif de grande puissance, il existe
une technique dite de coulée sous pression qui consiste à remplir une forme avec un
mélange d'explosif de grande puissance et une phase liquide, puis d'appliquer une
pression à l'aide d'un piston poreux pour comprimer l'explosif de grande puissance
et faire remonter au maximum le liant. Une telle méthode est notamment décrite dans
le document DE-PS 12 07 842. D'autres documents décrivent des variantes de ce procédé,
en particulier le document DE-OS 25 04 756 dans lequel on utilise un sac gonflable
pour comprimer l'explosif, et le document DE 35 29 123 où l'on utilise un piston non
étanche muni d'une ouverture obturable sur sa face avant.
[0005] Cependant, bien que toutes ces méthodes conduisent à la réalisation de charges explosives
à fort taux d'explosif de grande puissance, elles présentent l'inconvénient de passer
obligatoirement par une étape de compression qui demande une installation onéreuse
et qui n'est pas sans présenter des problèmes de sécurité liés au fait que cette compression
s'effectue sur de l'explosif maintenu en température. En outre, elles conduisent le
plus souvent à la réalisation de blocs d'explosifs dans lesquels le gradient de densité
axial est élevé, surtout lorsque le rapport longueur/diamètre est important. En effet,
la densité de l'explosif solide dans la zone proche du piston peut atteindre des valeurs
supérieures de 6% à celles obtenues dans la zone la plus éloignée. Cela est dû au
fait que l'élimination du liant liquide se produit par une extrémité de la charge,
ce qui entraîne une répartition non homogène de la pression dans l'ensemble de la
charge.
[0006] Le but de l'invention est de concevoir un procédé et un dispositif qui permettent
de pallier les inconvénients précités tout en procurant d'autres avantages.
[0007] A cet effet, l'invention propose un procédé de fabrication d'une charge explosive
de grande puissance, du type précité et qui est caractérisé en ce qu'il consiste à
évacuer l'excédent de liant liquide par filtration au travers de parois poreuses du
moule, cette filtration s'effectuant sensiblement sur toute la hauteur de celui-ci
[0008] Ainsi, selon l'invention, le procédé classique de coulée-compression est remplacé
par un procédé de coulée-filtration.
[0009] Selon une autre caractéristique du procédé conforme à l'invention, l'évacuation de
l'excédent du liant liquide s'effectue soit par filtration naturelle, soit par filtration
forcée en faisant vibrer le mélange pendant un temps prédéterminé, de l'ordre de quelques
minutes.
[0010] Ainsi, avec un tel procédé il est possible d'améliorer la qualité des chargements
en diminuant le gradient de densité axial, puisque l'élimination du liant liquide
s'effectue à tous les niveaux de la charge et sensiblement sur toute sa hauteur.
[0011] Selon d'autres caractéristiques du procédé conforme à l'invention, et dans le but
de faciliter l'opération de filtration du liant liquide en excès, il est prévu de
créer une dépression autour du moule et/ou une surpression au dessus du moule au niveau
de la surface du mélange, et il est également prévu d'appliquer éventuellement une
légère force de compression à la surface du mélange par l'intermédiaire d'un piston
poreux ou non.
[0012] L'invention propose également un dispositif de mise en oeuvre de ce procédé et qui
est caractérisé en ce que le moule présente des parois poreuses pour permettre la
filtration du liant liquide en excès.
[0013] D'une manière générale, le moule est constitué par une grille rigide perforée contre
laquelle est appliquée une enveloppe filtrante réalisée par exemple en tissu, en toile
métallique ou plastique, ou même en papier filtre, l'enveloppe pouvant comprendre
plusieurs épaisseurs filtrantes.
[0014] Le moule est avantageusement de forme cylindrique et présente une paroi de fond bordée
d'une paroi latérale ouverte à son extrémité libre, et il est fixé de façon amovible
à un support de maintien.
[0015] Dans les différents exemples qui seront décrits plus loin, le support de maintien
comprend un corps creux de forme cylindrique ouvert à une extrémité ou extrémité supérieure,
et un réceptacle dans lequel débouche l'extrémité inférieure du corps, le moule venant
se loger de façon amovible à l'intérieur de ce corps en prévoyant un espace annulaire
entre le moule et la paroi interne du corps pour le libre passage du liant liquide
en excès qui tombe par gravité dans le réceptacle de récupération.
[0016] En fonction des variantes du procédé tel qu'envisagé précédemment, le dispositif
de mise en oeuvre est équipé de moyens complémentaires capables de créer dans le corps
du support de maintien une dépression autour du moule et/ou une surpression au niveau
de la surface du mélange, ainsi qu'un piston poreux ou non monté coulissant afin d'exercer
une force de compression à la surface du mélange.
[0017] D'une manière générale, il en résulte des dispositifs de mise en oeuvre simples et
peu onéreux, capables de mettre en oeuvre industriellement des charges dont le taux
en explosif de grande puissance est très élevé.
[0018] D'autres avantages, caractéristiques et détails de l'invention ressortiront de la
Description explicative qui va suivre faite en référence aux Dessins annexés donnés
uniquement à titre d'exemple et dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe transversale schématique d'un dispositif de mise
en oeuvre du procédé conforme à l'invention selon un premier mode de réalisation,
- les figures 1a et 1b sont des vues en coupe partielle de la paroi d'un moule utilisé
dans le dispositif de mise en oeuvre de la figure 1 suivant deux formes de réalisation,
- et les figures 2 à 7 sont des vues en coupe transversale schématiques qui illustrent
chacune une variante du dispositif de mise en oeuvre représenté à la figure 1.
[0019] Avant d'expliciter en détails les différentes phases du procédé de fabrication d'une
charge explosive de grande puissance, selon l'invention, on va décrire préalablement
un dispositif pour sa mise en oeuvre tel qu'illustré à la figure 1.
[0020] Le dispositif 1 de mise en oeuvre du procédé comprend principalement un moule 2 avantageusement
de forme cylindrique qui présente une paroi de fond 3 bordée d'une paroi latérale
4 ouverte à son extrémité libre et déterminée par un rebord radialement externe 4a,
et un support de maintien 5 auquel est fixé le moule 2 de façon amovible.
[0021] La paroi de fond 3 et la paroi latérale 4 du moule 2 sont des parois poreuses qui
sont constituées, en se reportant aux figures la et 1b, par un support rigide 6 tel
de la tôle présentant des perforations 6a ayant chacune une ouverture de l'ordre de
10 mm, et par une enveloppe filtrante 7 qui recouvre la paroi intérieure du moule
2.
[0022] Cette enveloppe 7 est constituée par un matériau filtrant, par exemple, de la toile
métallique, de la toile plastique ou un papier filtre par exemple. Dans le cas de
la figure 1b, l'enveloppe 7 peut être constituée de deux épaisseurs 7a et 7b constituées
par des matériaux filtrants différents.
[0023] D'une manière générale, le diamètre interne du moule 2 est légèrement supérieur,
de l'ordre de 3 à 5 mm, à celui de la charge que l'on désire obtenir, et sa hauteur
est suffisante pour contenir en plus de la charge, la rehausse qui sera ensuite éliminée
par usinage.
[0024] Pour faciliter les opérations de démoulage de la charge après application du procédé
selon l'invention, le moule 2 peut être avantageusement constitué en deux parties
sous la forme de deux coquilles semi-cylindriques et/ou s'évaser légèrement à sa partie
supérieure en délimitant un épaulement tronconique 8 prolongé par le rebord radialement
externe précité 4a.
[0025] Un tel moule 2 est fixé de façon amovible au support de maintien 5 tel que décrit
ci-après en référence à la figure 1.
[0026] Le support de maintien 5 comprend un corps creux cylindrique 9 où se logent le moule
2, des moyens de fixation 10 du moule 2 au corps 9, et un réceptacle 11 dans lequel
débouche l'extrémité inférieure du corps 9.
[0027] Dans l'exemple considéré ici, le corps 9 présente, vers son extrémité opposée à celle
en regard du réceptacle 11, une paroi interne qui s'évase légèrement vers l'extérieur
pour former un épaulement tronconique 9a de forme complémentaire à celle de l'épaulement
8 du moule 2
[0028] Le diamètre interne du corps 9 est supérieur au diamètre externe du moule 2, de manière
à ce que le moule 2 puisse être monté librement à l'intérieur du corps 9 en délimitant
entre eux un espace annulaire E. Le moule 2 est retenu dans le corps 9 par l'intermédiaire
de son épaulement 8 qui vient en appui sur l'épaulement complémentaire 9a du corps
9. Dans cette position, le rebord externe 4a du moule 2 est en appui sur la surface
d'extrémité supérieure du corps 9, le rebord 4a formant l'élément de retenue du moule
2 en l'absence des épaulements 8 et 9a.
[0029] Les moyens de fixation 10 du moule 2 à l'intérieur du corps 9 sont constitués par
une bague 10a d'un diamètre sensiblement égal à celui du corps 9. Cette bague 10a
est rapportée coaxialement sur le corps 9, de manière à venir en appui sur le rebord
4a du moule 2 pour immobiliser celui-ci, la bague 10a étant elle-même fixée au corps
9 par tout moyen approprié, connu en soi.
[0030] Le réceptacle 11 comprend une paroi de fond 12 bordée par une paroi cylindrique latérale
13 dont le diamètre est sensiblement égal à celui du corps 9, et il forme une chambre
de récupération 14. Ce réceptacle 11 une fois positionné sous le corps 9 est fixé
à celui-ci par tout moyen approprié connu en soi.
[0031] Ce dispositif 1, tel que décrit précédemment, permet de fabriquer un chargement d'explosif
contenant un pourcentage élevé en explosif de grande puissance selon le procédé conforme
à l'invention qui se déroule globalement suivant quatre étapes principales.
[0032] Dans une première étape, on prépare un mélange d'explosifs de grande puissance, par
exemple de l'octogène et/ou de l'hexogène sous forme de particules solides avec un
liant liquide tel que du TNT fondu. Le mélange pâteux qui doit ensuite pouvoir être
déversé à l'intérieur du moule 2 comprend de l'ordre de 75% en poids d'explosif et
25% en poids de TNT. Des exemples précis seront donnés plus loin.
[0033] Dans une deuxième étape, le mélange M ainsi obtenu est déversé dans le moule 2.
[0034] Dans une troisième étape, ou étape de filtration, le liant liquide en excès dans
le mélange s'évacue de façon naturelle au travers des parois poreuses 3 et 4 du moule
2 et est recueilli dans la chambre 14 du réceptacle 11, après avoir traversé l'enveloppe
filtrante 7 et les perforations 6a de la tôle perforée 6 du moule 2. En moyenne, la
durée de l'étape de filtration est de l'ordre de quelques minutes, et d'une manière
générale, le moule 2 est maintenu à une température supérieure à celle de la fusion
du liant.
[0035] Enfin, dans une quatrième étape, on laisse le mélange se solidifier à l'intérieur
du moule 2, et on procède ensuite au démoulage de la charge explosive.
[0036] Selon cette première version du procédé, l'opération de filtration s'effectue d'une
façon naturelle. Pour faciliter cette opération de filtration, on fait vibrer simultanément
le mélange. Pour cela, le dispositif 1 est équipé de moyens vibreurs schématisés en
20 et qui agissent directement sur le support de maintien (5) du moule 2. Ces moyens
peuvent être par exemple constitués par une table vibrante sur laquelle est fixé le
support de maintien 5.
[0037] On va décrire maintenant les variantes du procédé et celles correspondantes du dispositif
de mise en oeuvre en référence aux figures 2 à 7.
[0038] Dans le cas de la figure 2, on créé une dépression à l'intérieur de l'espace E prévu
entre le moule 2 et le corps de maintien 5, de manière à faciliter l'opération de
filtration du mélange contenu dans le moule 2. Pour cela, au niveau du corps 9 du
support de maintien 5, il est prévu un conduit 21 qui est relié à un dispositif 22
connu en soi qui permet de créer cette dépression.
[0039] Dans le cas de la figure 3, on crée une surpression au niveau de la surface supérieure
du mélange contenu dans le moule 2 pour favoriser également l'opération de filtration.
Dans ce cas, le dispositif de mise en oeuvre est complété par un couvercle 25 qui
vient fermer l'extrémité supérieure du support de maintien 5 qui forme alors une enceinte
close. Dans ce couvercle 25, est prévu un passage 26 qui communique avec un dispositif
27, connu en soi, pour envoyer de l'air sous pression à l'intérieur du corps de maintien
5.
[0040] Dans le cas de la figure 4, le mélange est légèrement comprimé toujours pour faciliter
l'opération de filtration du liant liquide en excès dans le mélange contenu dans le
moule 2. Cette compression est assurée au moyen d'un piston creux 28 qui est monté
coulissant dans le corps de maintien 5 et à la partie supérieure de celui-ci. Dans
l'exemple considéré ici, le piston 28 est creux et sa surface d'extrémité adjacente
au mélange contenu dans le moule 2 est avantageusement poreuse et constituée par exemple
par une paroi filtrante 29 ayant la même constitution que les parois du moule 2.
[0041] La figure 5 montre qu'une variante de réalisation de la figure 4, dans laquelle le
piston 28 est un piston plein.
[0042] Dans le cas de la figure 6, l'étape de solidification du mélange, après évacuation
naturelle ou forcée de l'excédent de liant liquide, s'accompagne d'une opération de
refroidissement du mélange. Cette opération est avantageusement réalisée lorsque le
liant utilisé est un produit fusible, car elle permet que le phénomène de retrait
se limite à la partie supérieure du bloc solidifié, partie qui est ensuite éliminée.
Pour la mise en oeuvre de cette opération de refroidissement, il est prévu dans le
support de maintien 5, un canal continu 30 en forme de serpentin qui s'étend sur toute
la hauteur du moule 2. Ce canal intérieur 30 débouche à l'extérieur vers les parties
inférieure et supérieure du corps de maintien 5, et il communique par des conduits
aller 31 et retour 32 avec un dispositif de refroidissement 33, connu en soi, qui
fait circuler un liquide de refroidissement et comprend une pompe de circulation et
un échangeur de chaleur par exemple.
[0043] Sur la figure 7 est illustrée une variante du mode de réalisation de la figure 6
pour améliorer l'opération de refroidissement du mélange en cours de solidification.
Dans l'exemple considéré ici, la paroi de fond 3 du moule 2 est percée d'une ouverture
centrale 35 sur laquelle vient reposer par la base un bloc conique 36 supportant le
revêtement de charge creuse 37.
[0044] D'une façon connue en soi, une charge creuse est constituée d'un revêtement métallique
de forme conique sur lequel on vient couler de l'explosif. Aussi, le dispositif de
mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention dans l'exemple considéré à la figure
7 inclut ce revêtement de charge creuse 37 supporté par le bloc conique 36, de manière
à obtenir directement une charge creuse après solidification du mélange qui se colle
au revêtement. Dans le cas des autres dispositifs de mise en oeuvre du procédé (figures
1 à 6), lorsque le mélange solidifié une fois démoulé est destiné à constituer l'explosif
d'une charge creuse, il doit subir une opération d'usinage consistant à creuser un
évidement de forme conique dans lequel on vient ensuite coller le revêtement de charge
creuse. Bien évidemment, ces autres dispositifs de mise en oeuvre peuvent être équipés
de ces moyens 36 et 37 pour fabriquer des charges creuses.
[0045] Dans le dispositif de mise en oeuvre, selon la figure 7, il est prévu un circuit
de refroidissement du mélange qui comprend par deux circuits respectivement externe
et interne. Le circuit externe est semblable à celui représenté à la figure 6 avec
un canal intérieur 30 dans le corps de maintien 5 qui est relié par des conduits aller
31 et retour 32 à un dispositif de refroidissement 33. Le circuit de refroidissement
interne comprend un canal continu 40 en forme de serpentin qui est logé à l'intérieur
du bloc conique 36, canal 40 qui est relié par des conduits aller 41 et retour 42
à un dispositif de refroidissement 43 semblable au dispositif 33.
[0046] On va maintenant donner cinq exemples illustrant globalement les caractéristiques
des charges obtenues selon le procédé conforme à l'invention en mettant en oeuvre
certains des dispositifs décrits précédemment.
1er EXEMPLE
[0047] Le mélange pâteux réalisé lors de la première étape du procédé contient initialement
76 % en poids d'octogène de qualité industrielle selon une granulométrie comprise
entre 0 et 800 µm, et 24% de TNT fondu. En mettant en oeuvre le procédé avec le dispositif
selon le mode de réalisation illustré à la figure 7, avec vibration forcée du mélange
pendant cinq minutes environ et une enveloppe filtrante 7 constituée par une toile
métallique avec des mailles délimitant des passages de l'ordre de 40 µm, on a obtenu
une charge explosive contenant 83,2% d'explosifs de grande puissance avec un gradient
de masse volumique de l'ordre de 2%.
2e EXEMPLE
[0048] Le mélange pâteux réalisé lors de la première étape du procédé contient 80% en poids
d'octogène selon une granulométrie comprise entre 0 et 1600 µm, et 20% en poids de
TNT fondu. En mettant en oeuvre le procédé selon le mode de réalisation illustré à
la figure 6, avec une vibration forcée du mélange pendant cinq minutes environ et
une enveloppe filtrante 7 en toile métallique avec des mailles délimitant des passages
de l'ordre de 40 µm et une double épaisseur d'enveloppe au niveau de la paroi de fond
3 du moule 2, on a obtenu une charge contenant 90,5% d'octogène avec un gradient de
masse volumique de 1%.
3e EXEMPLE
[0049] Avec un mélange initial contenant 83% en poids d'octogène selon une granulométrie
de 0 à 1600 µm et 17% en poids de TNT fondu, et en mettant en oeuvre le procédé selon
le mode de réalisation de la figure 6 avec les mêmes conditions que celles données
pour le deuxième exemple, on a obtenu une charge contenant en moyenne 91,2% d'octogène
avec un gradient de masse volumique d'environ 0,7%.
4e EXEMPLE
[0050] Le mélange pâteux réalisé lors de la première étape du procédé contient 83% en poids
d'octogène selon une granulométrie comprise entre 0 et 1000 µm et 17% en poids de
TNT fondu.
[0051] En mettant en oeuvre ce procédé selon le mode de réalisation illustré à la figure
6, avec vibration forcée du mélange pendant cinq minutes environ et une enveloppe
filtrante 7 constituée par une toile métallique disposée selon une épaisseur sur la
paroi latérale 4 du moule et suivant deux épaisseurs sur la paroi de fond 3 du moule
2 avec des mailles délimitant des passages de l'ordre de 40 µm, on a obtenu une charge
contenant en moyenne 90,3% d'octogène avec un gradient de masse volumique de l'ordre
de 1,1%.
5e EXEMPLE
[0052] A partir d'un mélange initial d'octogène de 75% en poids avec deux coupes granulométriques
0/200 et 200/630 µm, et 25% en poids d'un explosif nitrofluoré fusible (l'éther 2-fluoro-2,2-dinitroéthyl
2,4,6-trinitrophénylique).
[0053] En mettant en oeuvre le procédé selon le mode de réalisation illustré à la figure
6, avec vibration forcée du mélange pendant cinq minutes environ et une enveloppe
filtrante 7 constituée par une toile métallique avec des mailles délimitant des passages
de l'ordre de 40 µm, on a obtenu une charge contenant en moyenne 82,3% d'octogène
avec un gradient de masse volumique de l'ordre de 1,8%.
[0054] Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée aux modes de réalisation et aux
exemples précités donnés uniquement à titre d'exemple. En particulier, les différentes
variantes décrites sur les figures peuvent être combinées entre elles.
1. Procédé de fabrication d'une charge explosive de grande puissance, du type consistant
à mélanger un explosif de grande puissance, tel de l'hexogène ou de l'octogène, sous
forme de particules solides avec un liant liquide ou fondu tel que du TNT, à verser
le mélange pâteux obtenu dans un moule, à évacuer l'excédent de liant liquide, et
à laisser ensuite le mélange se solidifier pour former ladite charge explosive, caractérisé
en ce qu'il consiste à évacuer l'excédent de liant liquide par filtration au travers
de parois poreuses du moule et sensiblement sur toute la hauteur de celui-ci.
2. Procédé de fabrication selon la Revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste
à évacuer l'excédent de liant liquide par filtration naturelle.
3. Procédé de fabrication selon la Revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste
à évacuer l'excédent de liant liquide par filtration forcée.
4. Procédé de fabrication selon la Revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste
à faire vibrer le mélange pour obtenir une filtration forcée.
5. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des Revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il consiste également, au cours de l'opération de filtration, à créer une
dépression autour du moule.
6. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des Revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il consiste également, au cours de l'opération de filtration, à créer une
surpression au-dessus du moule.
7. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des Revendications 1 à 5, caractérisé
en ce qu'il consiste également, au cours de l'opération de filtration, à appliquer
une force de compression sur la surface du mélange.
8. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des Revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il consiste, après l'opération de filtration, à refroidir le mélange pendant
sa solidification.
9. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé tel que défini par l'une quelconque des
Revendications précédentes, du type comprenant une forme telle qu'un moule pour recevoir
un mélange d'explosif de grande puissance et d'un liant liquide ou fondu, caractérisé
en ce que le moule (2) présente des parois poreuses (3,4).
10. Dispositif selon la Revendication 9, caractérisé en ce que le moule (2) comprend une
paroi de fond (3) bordée par une paroi latérale (4) ouverte à son extrémité libre,
chaque paroi (3,4) étant formée par une grille rigide perforée (6) et par au moins
une enveloppe filtrante (7).
11. Dispositif selon la Revendication 10, caractérisé en ce que l'enveloppe filtrante
(7) est une toile métallique, une toile plastique, un tissu ou un papier filtre.
12. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 9 à 11, caractérisé en ce que
la paroi de fond (3) du moule (2) comprend au moins une double enveloppe filtrante
(7).
13. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 9 à 12, caractérisé en ce que
le moule (2) est supporté par un support de maintien (5) comprenant un corps cylindrique
creux (9) dans lequel est logé le moule (2) en délimitant entre eux un espace annulaire
(E), des moyens de fixation du moule (2) au corps (9) et un réceptacle (11) placé
en dessous du corps (9).
14. Dispositif selon la Revendication 13, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens
(21,22) pour créer une dépression dans l'espace (E) du corps (9).
15. Dispositif selon la Revendication 13 ou 14, caractérisé en ce que le support de maintien
(5) comprend un couvercle (25) qui ferme le corps (9) et des moyens (26, 27) pour
créer dans le corps (9) une surpression au dessus du moule (2).
16. Dispositif selon la Revendication 13, caractérisé en ce qu'il comprend, au dessus
du moule (2), un piston (28) monté coulissant à l'intérieur du corps (9).
17. Dispositif selon la Revendication 16, caractérisé en ce que le piston (28) est creux
avec une surface d'extrémité (29) poreuse.
18. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 13 à 18, caractérisé en ce que
la paroi latérale (4) du moule (2) se termine à son extrémité libre par un rebord
radialement externe (4a) qui prend appui sur la surface d'extrémité supérieure du
corps (9), et en ce que les moyens de fixation (10) sont constitués par une bague
(10a) rapportée coaxialement sur le corps (9) pour venir en appui serré sur ledit
rebord (4a).
19. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 13 à 18, caractérisé en ce qu'il
comprend des moyens (20) pour faire vibrer le support de maintien (5) du moule (2).
20. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 13 à 19, caractérisé en ce qu'il
comprend des moyens de refroidissement (30 à 33) du moule (2), ces moyens comprenant
un canal (30) en forme de serpentin situé à l'intérieur du corps (9) et relié par
des conduits aller (31) et retour (32) à un dispositif de refroidissement (33), connu
en soi.
21. Dispositif selon l'une quelconque des Revendications 9 à 20, caractérisé en ce que
la paroi de fond (3) du moule (2) supporte un bloc conique (36) sur lequel repose
un revêtement de charge creuse (37).
22. Dispositif selon la Revendication 21, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens
de refroidissement (40 à 43) du revêtement de charge creuse (37), ces moyens comprenant
un canal (40) en forme de serpentin logé à l'intérieur du bloc conique (36) et relié
par des conduits aller (4) et retour (42) à un dispositif de refroidissement (43),
connu en soi.