[0001] L'invention concerne un dispositif de coulée continue entre cylindres comportant
des parois latérales en matériaux réfractaires.
[0002] On connaît des dispositifs de coulée continue d'un produit métallique et notamment
d'une bande métallique mince comportant deux cylindres contrarotatifs à axes horizontaux
et parallèles disposés en vis-à-vis et avec un écartement correspondant à l'épaisseur
du produit à couler.
[0003] Le métal liquide est déversé dans un espace de coulée défini par les portions des
parois des cylindres situées au-dessus d'un plan passant par les axes parallèles de
ces cylindres et par des parois latérales d'extrémité fixes appelées petites faces
en appui sur les extrémités axiales des cylindres.
[0004] Les petites faces doivent être conçues de manière à répondre à deux exigences qui
peuvent s'avérer contradictoires.
[0005] Tout d'abord, il est bien sûr nécessaire d'assurer une étanchéité efficace entre
les petites faces et les extrémités axiales des cylindres, pour éviter toute fuite
de métal en fusion.
[0006] D'autre part, il est également nécessaire d'éviter ou de limiter la solidification
du métal au contact des parois latérales.
[0007] Pour éviter la solidification du métal au contact des parois latérales, on a proposé
de réaliser ces parois en un matériau thermiquement isolant, de manière à empêcher
le refroidissement du métal en fusion au contact des parois latérales.
[0008] Toutefois, il s'est avéré très difficile d'obtenir à la fois de bonnes caractéristiques
d'isolation thermique et une résistance mécanique suffisante des parois. En particulier,
la résistance à l'usure de telles parois isolantes s'avère généralement insuffisante
pour assurer une longue durée de la coulée.
[0009] On a donc proposé, par exemple dans les demandes de brevet français 90-11000 et 88-12074
publiée sous le numéro 2.652.411, d'utiliser des parois latérales comportant une partie
en matériau thermiquement isolant insérée entre les cylindres et placée entre deux
pièces métalliques incurvées épousant la courbure des cylindres, qui sont refroidies
pendant la coulée. Ainsi, la solidification au contact de la paroi latérale fixe est
limitée du fait que le matériau constituant sa partie centrale venant en contact avec
le métal liquide est un isolant thermique. Cependant, l'étanchéité entre les pièces
métalliques fixes et les cylindres mobiles est difficile à réaliser, du fait de la
forme complexe de la surface de contact entre les pièces métalliques et les cylindres.
En outre, il peut se produire des infiltrations de métal liquide entre les cylindres
et les pièces métalliques d'étanchéité, dans le cas où les cylindres viendraient à
s'écarter l'un de l'autre.
[0010] Afin d'améliorer l'étanchéité du contact entre les petites faces et les extrémités
des cylindres, tout en limitant le refroidissement et la solidification du métal au
contact des petites faces, on a proposé de réaliser chacune des petites faces sous
la forme d'une plaque comportant deux parties d'appui latérales venant en contact
étanche chacune avec une partie d'extrémité axiale d'un cylindre. Entre les deux parties
d'appui latérales, la plaque comporte un évidement délimité par les bords des surfaces
d'appui ayant une certaine profondeur dans la direction axiale des cylindres.
[0011] A l'intérieur de l'évidement qui se trouve placé en vis-à-vis de l'ouverture latérale
de l'espace de coulée est disposée une pièce en matériau réfractaire isolante comportant
une surface frontale destinée à venir en contact avec le métal liquide, qui se trouve
en retrait à l'intérieur de l'évidement. De cette manière, le métal liquide pénètre
à l'intérieur de l'évidement et vient en contact avec la face frontale de la pièce
isolante.
[0012] Lors de la coulée, le métal liquide qui se solidifie progressivement au contact des
parois cylindriques refroidies des cylindres forme des peaux solidifiées qui sont
entraînées par les cylindres en rotation et se rejoignent au niveau du col de l'espace
de coulée, c'est-à-dire au niveau de la partie de l'espace de coulée de largeur minimale
situé au niveau du plan passant par les axes des cylindres.
[0013] Les peaux solidifiées se prolongent à l'intérieur de l'évidement de la plaque constituant
la paroi latérale de l'espace de coulée, jusqu'au voisinage de la face frontale.
[0014] Les peaux solidifiées recouvrent ainsi les zones de jonction entre les cylindres
et la paroi latérale fixe et empêchent les infiltrations de métal liquide contenu
dans l'espace de coulée.
[0015] La plaque évidée est généralement réalisée sous la forme d'une plaque métallique
qui doit être refroidie, de sorte que la structure de la paroi est relativement complexe
et qu'il peut se produire une solidification du métal liquide au voisinage des parois
latérales, malgré la présence de la pièce isolante à l'intérieur de l'évidement. Un
fonctionnement satisfaisant du dispositif de coulée nécessite d'ailleurs la présence
de peaux solidifiées au contact de ladite plaque, dans la partie d'entrée de l'évidement.
[0016] Les conditions d'extraction du produit métallique coulé et donc le fonctionnement
de l'installation sont donc susceptibles d'être perturbés.
[0017] Le but de l'invention est donc de proposer un dispositif de coulée continue d'un
produit métallique comportant deux cylindres à axes parallèles contrarotatifs définissant
entre eux et avec deux parois latérales fixes en appui sur les extrémités axiales
des cylindres, un espace de coulée d'un métal en fusion chacune des parois latérales
comportant deux parties latérales présentant des surfaces d'appui latérales sensiblement
planes en contact étanche chacune avec un bord externe d'une extrémité axiale de l'un
des cylindres et un évidement d'une certaine profondeur dans la direction axiale des
cylindres délimité par les parties latérales et un élément en un premier matériau
réfractaire disposé au moins partiellement à l'intérieur de l'évidement et présentant
une face frontale dirigée vers l'intérieur de l'espace de coulée, ce dispositif de
réalisation simple permettant d'éviter toute fuite de métal liquide entre les cylindres
et les parois latérales et toute solidification de métal liquide au contact des parois
latérales, tout en assurant une extraction facilitée du produit métallique en cours
de coulée.
[0018] Dans ce but, lesdites parties latérales sont réalisées en un second matériau réfractaire
présentant des propriétés de résistance à l'érosion et à la corrosion par le métal
en cours de coulée et une compacité et une dureté supérieures à la compacité et à
la dureté du premier matériau réfractaire et le premier matériau réfractaire est un
isolant thermique subissant l'érosion du métal en cours de coulée.
[0019] De préférence, l'élément constitué par le premier matériau réfractaire comporte,
à l'état non érodé au moins, en début de coulée, une partie en saillie par rapport
aux surfaces d'appui latérales, pénétrant dans l'espace de coulée.
[0020] Le second matériau réfractaire est un matériau présentant de bonnes caractéristiques
de résistance mécanique, de résistance à la corrosion par le métal coulé, et de glissement
par rapport aux bords des cylindres, tel que de l'alumine, de l'alumine graphitée,
de la silice vitreuse ou des nitrures : AlN, Si₃N₄, SiAlON.
[0021] Les parties latérales réalisées en ce second matériau réfractaire peuvent également
être légèrement érodables par les bords des cylindres avec lesquels elles sont en
contact, de manière à conserver tout au long de la coulée une bonne étanchéité entre
cylindres et parois latérales.
[0022] Préférentiellement, les parties latérales débordent radialement de la périphérie
des cylindres de manière à être en contact avec les rives des peaux de métal en cours
de solidification au contact des parois refroidies des cylindres. Cette disposition
permet d'éviter une usure trop rapide de la zone de la paroi latérale en contact avec
le métal coulé, car il a été constaté que cette usure se produit principalement à
proximité des parois des cylindres, là où le métal est déjà au moins partiellement
solidifié, alors que vers le centre de cette zone, où le métal coulé reste liquide
grâce aux propriétés d'isolation thermique du premier matériau réfractaire, l'usure
est moindre. Dans cette variante, le second matériau réfractaire a également de bonnes
caractéristiques de résistance aux chocs thermiques, car il est en contact d'une part
avec le métal coulé à haute température, et d'autre part avec les bords des cylindres
refroidis.
[0023] De manière préférentielle également, le premier matériau réfractaire est un matériau
fibreux constitué par exemple par des fibres d'alumine imprégnées de gel et de zircone.
[0024] L'élément constitué par le premier matériau réfractaire peut être collé à l'intérieur
de l'évidement, celui-ci étant réalisé dans une plaque constituant avec les parties
latérales une pièce monobloc en second matériau réfractaire.
[0025] Le second matériau réfractaire peut aussi être un produit moulable directement dans
l'évidement, par exemple un béton réfractaire isolant, ayant par exemple un coefficient
de conductibilité thermique de 2 W/m°K, par exemple un béton silico-alumineux à environ
40 % de silice et 40 % d'alumine.
[0026] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire, à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux figures jointes en annexe, un mode de réalisation
d'un dispositif de coulée continue suivant l'invention comportant des petites faces
en matériau réfractaire.
[0027] La figure 1 est une vue schématique partielle en élévation latérale et en coupe d'un
dispositif de coulée continue suivant l'invention.
[0028] La figure 2 est une vue de dessus partielle suivant 2 de la figure 1.
[0029] La figure 3 est une vue en coupe par un plan horizontal suivant 3-3 de la figure
1.
[0030] La figure 4 est une vue en coupe par un plan horizontal suivant 4-4 de la figure
1.
[0031] La figure 5 est une vue similaire à celle de la figure 3 dans le cas d'une variante
de réalisation.
[0032] La figure 6 est une vue en coupe d'une paroi latérale dans un deuxième mode de réalisation.
[0033] Sur les figures 1 et 2, on voit le dispositif de coulée continue entre cylindres
désigné de manière générale par le repère 1 et qui comporte deux cylindres 2 et 3
ayant des axes horizontaux et parallèles 4 et 5.
[0034] Les cylindres 2 et 3 sont montés rotatifs autour de leurs axes 4 et 5 et tournent
en sens inverse pendant la coulée.
[0035] Les cylindres 2 et 3 sont disposés avec un certain écartement correspondant à l'épaisseur
du produit à couler qui peut être par exemple une tôle métallique dont l'épaisseur
est inférieure à 10 mm et de préférence comprise entre 3 et 6 mm.
[0036] Les cylindres 2 et 3 définissent entre leurs surfaces latérales en vis-à-vis, un
espace de coulée dont la largeur diminue de haut en bas, pour atteindre un minimum
correspondant à l'écartement des cylindres, au niveau du col 7 de l'espace de coulée,
dans le plan horizontal 6 renfermant les axes 4 et 5 des cylindres 2 et 3.
[0037] L'espace de coulée situé entre les cylindres 2 et 3 est délimité à ses extrémités,
dans la direction axiale des cylindres 2 et 3, par des parois latérales 8 et 9 appelées
aussi petites faces, maintenues en appui sur des parties périphériques externes 10
et 11 des cylindres 2 et 3 constituées par des viroles en un matériau bon conducteur
de la chaleur tel que le cuivre.
[0038] Les cylindres de coulée 2 et 3 comportent une âme en acier recouverte par une virole
en cuivre qui est refroidie intérieurement par une circulation d'un fluide de refroidissement.
[0039] Pendant la coulée, du métal liquide 12 est introduit dans l'espace de coulée délimité
par les surfaces latérales des cylindres 2 et 3 dans leur partie située au-dessus
du plan horizontal 6 et par les petites faces 8 et 9. Des peaux solidifiées se forment
au contact de la surface externe des viroles refroidies 10 et 11 et sont déplacées
par les cylindres 2 et 3 en direction du col 7 de l'espace de coulée. Les peaux solidifiées
s'épaississent progressivement pendant leur déplacement et se rejoignent au niveau
du col 7 pour constituer la bande coulée 12' qui est extraite en dessous des cylindres
2 et 3.
[0040] On va maintenant décrire, en se référant à l'ensemble des figures, les parois latérales
8 et 9 qui, dans le cas de l'invention sont des parois non refroidies constituées
en majeure partie par des matériaux réfractaires non métalliques.
[0041] Dans un premier mode de réalisation, la paroi latérale 9 ou petite face telle que
représentée sur la figure 2 comporte un support 14 en acier à l'intérieur duquel est
fixée la paroi proprement dite, par l'intermédiaire de moyens de fixation 15.
[0042] Le support 14 qui n'a pas été représenté sur les figures 3 et 4 permet d'assurer
le maintien et la mise en appui de la petite face contre les parties d'extrémité des
viroles 10 et 11 des cylindres 2 et 3.
[0043] Comme il est visible sur les figures 3 et 4, les parois latérales telles que 8 sont
constituées par une plaque 16 en un matériau réfractaire non métallique dont la forme
générale comportant deux bords en forme d'arc-de-cercle est visible sur la figure
1.
[0044] La plaque 16 comporte une face externe plate contre laquelle est rapportée une plaque
de sécurité en acier réfractaire 17 dont la forme générale est identique à la forme
de la plaque 16 en matériau réfractaire. Dans le cas où la plaque 16 viendrait à être
percée accidentellement pendant la coulée, la plaque 17 permet d'éviter une sortie
de métal liquide contenu dans l'espace de coulée 19 délimité par les viroles 10 et
11 et par les petites faces 8 et 9.
[0045] Les bords en forme d'arc-de-cercle de la plaque 16 sont chanfreinés et inclinés vers
l'intérieur et la surface intérieure de la plaque 16 est usinée pour constituer deux
parties latérales 16a, 16b ayant des surfaces d'appui planes 20 et 20' de forme annulaire
séparées par un évidement central 21.
[0046] Les surfaces d'appui 20 et 20' sont délimitées vers l'intérieur par deux arcs-de-cercle
constituant les bords de la cavité 21 et présentent la forme de portions d'anneau
venant en recouvrement sur les parties d'extrémité annulaires des viroles 10 et 11.
[0047] Un élément 22 en un matériau réfractaire différent du matériau constituant la plaque
16 est fixé à l'intérieur de la cavité 21 et constitue, par sa face interne, une paroi
frontale de l'espace de coulée 19.
[0048] L'épaisseur de l'élément 22 est telle que cet élément comporte une partie en saillie
vers l'intérieur de l'espace de coulée 19, par rapport aux surfaces d'appui 20 et
20'.
[0049] Lorsque la paroi latérale est rapportée contre les parties d'extrémité des viroles
10 et 11, comme représenté sur les figures 3 et 4, l'élément 22 pénètre sur une certaine
longueur dans la direction axiale des cylindres, à l'intérieur de l'espace de coulée
19.
[0050] Le matériau réfractaire constituant la plaque 16 présente une compacité et une dureté
élevées, de sorte que les faces planes 20 et 20' venant en contact frottant avec les
extrémités des viroles 10 et 11 en cuivre peuvent être réalisées avec un très bon
état de surface, ce qui permet d'obtenir une bonne étanchéité au métal liquide, dans
la zone de contact. En outre, l'usure de la plaque 16 par frottement contre les viroles
10 et 11 est réduite du fait de la dureté importante de la plaque 16.
[0051] De préférence, la plaque 16 sera réalisée en silice vitreuse, ce matériau présentant
en plus de sa dureté, des propriétés de résistance mécanique et thermiques satisfaisantes.
[0052] Le matériau réfractaire constituant l'élément 22 dont la surface interne vient en
contact avec le métal liquide est constitué de préférence par un matériau fibreux.
[0053] Ce matériau réfractaire fibreux présente une compacité, une dureté et une conductibilité
thermique très nettement inférieures à celles du matériau constituant la plaque 16.
[0054] La plaque 16 a une dureté suffisante pour résister à l'érosion par le métal en cours
de coulée, dans le cas d'un contact direct entre ce matériau et la surface de la plaque
16.
[0055] En revanche, le matériau constituant l'élément 22 présente une dureté relativement
faible et peut subir une érosion par le métal contenu dans l'espace de coulée 19 qui
est partiellement solidifié et qui est déplacé de haut en bas par les cylindres 3
et 3, dans l'espace de coulée 19.
[0056] Le matériau réfractaire constituant l'élément 22 est de plus un très bon isolant,
de sorte qu'on limite le refroidissement et la solidification du métal liquide au
contact de la paroi latérale.
[0057] De préférence, ce matériau réfractaire est réalisé sous forme fibreuse et peut être
constitué de fibres d'alumine imprégnées de gel de zircone. Un tel produit est commercialisé
sous le nom de PROCELIT ou PROCAL.
[0058] Du fait que l'élément 22 se trouve, au moins pendant une période de démarrage de
la coulée, en saillie par rapport aux surfaces de contact 20 et 20', à l'intérieur
de l'espace de coulée 19, le métal liquide présent dans l'espace de coulée 19 ne peut
s'infiltrer entre les parois latérales et les parties d'extrémité des viroles des
cylindres.
[0059] Cependant, comme il a été indiqué plus haut, le matériau de l'élément 22 est susceptible
d'être érodé par le métal coulé se déplaçant dans l'espace 19. Cette érosion se traduit
généralement par la formation à l'intérieur de l'élément 22, dans sa partie centrale,
en début de coulée, d'une cavité ou canal dirigé verticalement d'une certaine profondeur.
[0060] Malgré les propriétés isolantes de l'élément 22, du métal liquide est susceptible
de se solidifier à l'intérieur de cette cavité, suivant toute la longueur de la partie
supérieure de la paroi jusqu'au col 7. Ce métal solidifié mais non durci permet de
protéger l'élément 22 contre une usure ultérieure et constitue une sorte de glissière
de guidage du produit métallique en cours de coulée. Le métal solidifié à l'intérieur
de l'élément 22 est généralement désigné comme autocreuset ; la formation d'un tel
autocreuset est connue dans le cas d'utilisation de parois latérales d'un type différent
de celui qui vient d'être décrit mais qui comprend aussi une partie en matériau réfractaire
tendre.
[0061] Dans le cas où l'usure du matériau réfractaire constituant l'élément 22 se poursuivrait
jusqu'à la zone de contact entre la paroi latérale et les viroles des cylindres constituées
par les surfaces d'appui 20 et 20', l'étanchéité du contact entre les surfaces 20
et 20' de la plaque 16 et les viroles est suffisante pour éviter toute fuite de métal
liquide. La plaque 16 est également réalisée en un matériau résistant à l'érosion
par le métal coulé.
[0062] En outre, dans le cas d'une percée accidentelle de la plaque 16, le métal liquide
reste contenu dans l'espace de coulée par la paroi de sécurité 17 en acier réfractaire.
[0063] Dans la variante représentée à la figure 5, les parties latérales 16a et 16b débordent
radialement des surfaces périphériques des viroles 10, 11 vers l'intérieur de l'espace
de coulée. Dans ce cas les parties débordantes 23a, 23b sont en contact avec le bord
des peaux solidifiées du métal coulé en cours de solidification. Comme le matériau
réfractaire constituant ces parties 23a, 23b est beaucoup plus résistant à l'usure
que le matériau constituant l'élément 22, il en résulte une usure nettement moindre
de la petite face, car cette usure a tendance à se produire principalement à proximité
des cylindres. En conséquence, l'usure globale de la petite face par le métal coulé
est fortement limitée, et l'élément 22, en contact seulement avec du métal encore
liquide, sera moins soumis à l'érosion et on pourra limiter son épaisseur au plan
des surfaces d'appui 20, 20', donc sans saillie de cet élément dans l'espace de coulée
entre les cylindres.
[0064] Le matériau constituant la plaque 16, les parties latérales 16a, 16b, et les parties
débordantes 23a, 23b est un matériau réfractaire ayant des bonnes caractéristiques
de résistance mécanique, de résistance à la corrosion par le métal coulé, de résistance
aux chocs thermiques, et de glissement au contact des viroles, tel que de l'alumine,
de l'alumine graphitée, de la silice vitreuse, des nitrures (AlN, Si₃N₄, SiAlON),
ou une composition de deux ou plusieurs de ces matériaux.
[0065] Ce matériau pourra être légèrement érodable par les chants des viroles dans le but
de garder une bonne étanchéité entre les cylindres et les petites faces tout au long
de la coulée. La vitesse d'érosion, qui sera fonction de la nature et de la rugosité
des surfaces en contact, de la vitesse de rotation des cylindres, de la pression appliquée
sur les petites faces, et de la température, peut être de l'ordre de 0,1 mm/minute,
soit environ 0,1 mm par tonne de métal coulé.
[0066] Le dispositif de coulée suivant l'invention présente l'avantage que les petites faces
assurent un bon contact avec les parties d'extrémité des cylindres et une très bonne
étanchéité de l'espace de coulée.
[0067] En outre, l'extraction du produit métallique coulé est facilitée. Le dispositif permet
également de limiter le refroidissement par les petites faces du fait de l'utilisation
d'un élément en matériau réfractaire isolant en contact avec le métal liquide.
[0068] Du fait que les petites faces sont en matériau non métallique et peu conducteur,
la mise en régime thermique de l'espace de coulée est plus rapide.
[0069] Dans le cas d'un déplacement limité des cylindres l'un par rapport à l'autre, l'étanchéité
de l'espace de coulée reste assurée.
[0070] Les petites faces du dispositif suivant l'invention auront d'autre part une durée
de vie accrue du fait de l'utilisation de deux matériaux réfractaires ayant des propriétés
différentes et adaptées aux exigences contradictoires relatives aux petites faces
d'un dispositif de coulée continue entre cylindres.
[0071] En outre, les petites faces du dispositif de coulée continue suivant l'invention
ont un coût réduit et peuvent être montées de manière plus facile et plus rapide.
[0072] L'invention ne se limite pas au mode de réalisation qui a été décrit.
[0073] C'est ainsi que le matériau réfractaire constituant la plaque venant en contact frottant
avec les viroles des cylindres peut être constitué par toute matière vitreuse ou céramique
présentant une dureté, une résistance à l'usure, une résistance mécanique et une résistance
thermique suffisantes.
[0074] Le matériau réfractaire constituant l'élément interne à l'espace de coulée peut être
constitué par un matériau différent d'un matériau réfractaire fibreux. On peut utiliser
par exemple un béton en matériau réfractaire à structure cellulaire.
[0075] Cet élément interne rapporté dans l'évidement de la plaque en matériau réfractaire
peut être fixé par un autre moyen que le collage.
[0076] La plaque en matériau réfractaire peut comporter des surfaces d'appui et une cavité
ayant des formes différentes de celles qui ont été décrites et représentées.
[0077] Selon un autre mode de réalisation représenté à la figure 6, chaque paroi latérale
8, 9 comprend un boîtier 30, par exemple métallique, dans lequel est placé une plaque
de fond 31, des inserts 32a, 32b, correspondant aux parties latérales 16a, 16b du
mode de réalisation décrit précédemment, placés contre la plaque de fond 31 et contre
les côtés 30' du boîtier, et un élément 33 en matériau réfractaire isolant placé contre
la plaque de fond 31, entre les inserts 32a, 32b. Le matériau constitutif de l'élément
33 est un béton réfractaire isolant, coulé ou projeté en place après positionnement
des inserts 32a, 32b, et qui assure le maintien de ceux-ci par adhérence.
[0078] Les inserts 32a, 32b sont préférentiellement réalisés en un matériau de type céramique,
par exemple des nitrures (AlN, Si₃N₄, SiAlON, etc...). La plaque de fond 31 peut être
constituée soit de silice, soit d'un béton réfractaire, de même type que celui utilisé
pour l'élément central 33, soit encore de matériau céramique de même type que celui
utilisé pour les inserts 32a, 32b.
[0079] Pour améliorer la cohésion des différents matériaux, des encoches 34 sont prévues
dans les inserts 32a, 32b, dans lesquelles le béton de l'élément 33 pénètre lorsqu'il
est coulé et s'y ancre ensuite. De plus des moyens d'ancrage 35 sont prévus, liés
au fond du boîtier 30, traversant la plaque de fond 31, et ayant leur extrémité noyée
dans le béton de l'élément 33.
[0080] Le boîtier 30 sert notamment de moule pour le positionnement et le maintien des différents
éléments réfractaires lors de la fabrication de la paroi latérale. La plaque en acier
17 confère à l'ensemble une résistance mécanique supplémentaire et sert de moyen de
transmission de l'effort de pression exercé sur la paroi latérale, en direction des
cylindres, par des moyens élastiques 36.
[0081] Le dispositif suivant l'invention peut être utilisé non seulement pour la coulée
continue de bandes métalliques minces mais encore pour la coulée d'autres produits
métalliques.
1) Dispositif de coulée continue d'un produit métallique comportant deux cylindres (2,3)
à axes parallèles contrarotatifs définissant entre eux et avec deux parois latérales
fixes (8,9) en appui sur les extrémités axiales des cylindres (2,3), un espace de
coulée (19) d'un métal en fusion, chacune des parois latérales (8,9) comportant deux
parties latérales (16a,16b,32a,32b) présentant des surfaces d'appui latérales (20,20')
sensiblement planes en contact étanche chacune avec un bord externe (10,11) d'une
extrémité axiale de l'un des cylindres (2,3) et un évidement (21) d'une certaine profondeur
dans la direction axiale des cylindres (2,3) délimité par les parties latérales, et
un élément (22,33) en un premier matériau réfractaire disposé au moins partiellement
à l'intérieur de l'évidement (21) et présentant une face frontale dirigée vers l'intérieur
de l'espace de coulée (19), caractérisé par le fait que lesdites parties latérales
(16a,16b,32a,32b) sont réalisées en un second matériau réfractaire qui est résistant
à l'érosion et à la corrosion par le métal en cours de coulée et présente une compacité
et une dureté supérieures à la compacité et à la dureté du premier matériau, et que
le premier matériau est un isolant thermique.
2) Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément constitué par
le premier matériau réfractaire comporte, à l'état non érodé au moins, en début de
coulée, une partie en saillie par rapport aux surfaces d'appui (20,20') pénétrant
dans l'espace de coulée (19) entre les surfaces latérales des cylindres (2,3).
3) Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que le second matériau
réfractaire est constitué par soit de la silice vitreuse, de l'alumine, de l'alumine
graphitée ou des nitrures de silicium ou d'aluminium, ou une combinaison de ces matériaux.
4) Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait
que le premier matériau est un matériau réfractaire fibreux, ou un béton réfractaire
isolant.
5) Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé par le fait que le premier matériau
réfractaire comporte des fibres d'alumine imprégnées de zircone.
6) Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé par le
fait que l'élément (22) en un premier matériau réfractaire est collé à l'intérieur
de l'évidement (21).
7) Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé par le
fait que chacune des parois latérales (8,9) comporte une partie externe constituée
par une plaque (17) en acier réfractaire rapportée du côté opposé à l'espace de coulée,
et des moyens pour exercer par l'intermédiaire de cette plaque, un effort de pression
des parois latérales vers les cylindres.
8) Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
les parties latérales (16a,16b,32a,32b) débordent radialement de la périphérie des
cylindres.
9) Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que
chaque paroi latérale comporte un boîtier (30) dans lequel est placé une plaque de
fond (31), les parties latérales sont formées par des inserts (32a,32b) placés contre
la plaque de fond (31) et contre les côtés (30') du boîtier (30), et l'élément (33)
en matériau thermiquement isolant est placé contre la plaque de fond (31) entre les
inserts (32a, 32b).
10) Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que le matériau de l'élément
(33) est un béton coulé en place après positionnement des inserts.
11) Dispositif selon l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé en ce qu'il comporte
des moyens d'ancrage (34,35) de l'élément (33).
12) Dispositif selon l'une des revendications 9 à 11, caractérisé en ce que les inserts
sont en nitrure d'alumine ou de silicium.