DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne une superstructure de cuve de très haute intensité
pour la production d'aluminium selon le procédé Hall-Héroult par électrolyse d'alumine
dans de la cryolithe fondue. Cette superstructure de cuve est destinée à supporter,
dans le plus faible volume possible et avec un encombrement minimum, les différents
dispositifs annexes indispensables au fonctionnement de la cuve donc nécessairement
placés dans son environnement immédiat.
ETAT DE LA TECHNIQUE ACTUELLE
[0002] La superstructure d'une cuve d'électrolyse moderne est constituée par une ou plusieurs
poutres horizontales en acier appuyées sur des pieds à leurs extrémités et supportant
les dispositifs annexes dont les montées de courant anodique et le cadre anodique
formé par des barres d'aluminium auxquelles sont connectées les anodes, les systèmes
d'alimentation en cryolithe et alumine (réservoir d'alumine, brise-croûte, distributeur-doseur),
les mécanismes de commande de montée-descente des anodes, et très souvent, les canalisations
de captage des effluents, gaz et poussières, émis par la cuve.
[0003] Les pieds prennent appui aux extrémités du caisson métallique qui constitue la cuve
d'électrolyse proprement dite. Cette disposition a l'avantage de libérer l'espace
sur les deux grands côtés des cuves, par lesquels on procède aux changements d'anodes.
PROBLEMES POSES PAR L'EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
[0004] La tendance actuelle est à l'augmentation constante de la puissance unitaire des
cuves, qui se traduit par un allongement du caisson dont la longueur peut dépasser
15 mètres pour des cuves de très haute intensité fonctionnant à plus de 300 kA.
[0005] Dans ce cas la construction de la superstructure pose un problème difficile car celle-ci
doit posséder une rigidité suffisante pour :
- supporter avec son propre poids les anodes et tous les dispositifs annexes énumérés
précédemment,
- supporter l'effort nécessaire pour rompre les croûtes d'électrolyte solidifié s'opposant
aux déplacements verticaux des anodes,
- assurer la constance de la distance anode-cathode (environ 40 mm) sur toute la longueur
de la cuve car le processus de régulation des cuves exige un positionnement extrêmement
précis du plan anodique par rapport au plan cathodique horizontal formé par la nappe
d'aluminium liquide.
[0006] Pour ce faire on est conduit à augmenter l'épaisseur et la hauteur des poutres et
par conséquent leur masse. Par ailleurs l'augmentation de hauteur se répercute sur
celle des bâtiments. donc sur leur coût. On est par conséquent rapidement limité dans
cette voie.
Pour les cuves de grande intensité fonctionnant néanmoins à des intensités inférieures
à 300 kA, une solution est apportée par l'adjonction, entre les pieds d'extrémité
supportant les poutres horizontales de points d'appui ou portiques intermédiaires
tels que préconise EP-A-0210111 (US 4 720 333) pour former une superstructure à supports
multiples ou structure multipalée.
[0007] Pour les cuves de très haute intensité fonctionnant à plus de 300 kA, cette solution
devient quasiment inapplicable en raison de l'impossibilité de réaliser certaines
manoeuvres, notamment lors des changements d'anodes et des risques d'accident résultant
du trop grand encombrement des grands côtés de cuve.
[0008] En effet, avec l'augmentation du nombre des anodes. mais surtout de leurs dimensions
et par conséquent de leur masse unitaire qui dépasse 2 tonnes, de nouvelles difficultés
sont apparues pour assurer une bonne exploitation des cuves, remettant notamment en
cause la superstructure multipalée avec pieds d'extrémité et portiques intermédiaires
telle que décrite précédemment. De fait cette superstructure s'est avérée incompatible
avec certains dispositifs intégrés en rendant par exemple inaccessibles les systèmes
de connexion électrique et mécanique, ou connecteurs, des tiges d'anode au cadre anodique.
[0009] Ainsi, les connecteurs habituellement en service sur les cuves d'électrolyse de moyenne
et grande intensité (I < 300 kA) sont des connecteurs à "entrée droite" tels que décrits
par exemple dans le document US 3627670 (FR-A-2039543) pour lesquels le positionnement
avant serrage de la tige d'anode sur le cadre anodique est réalisé par déplacement
de cette tige, maintenue verticale, vers son emplacement dans le connecteur selon
un plan perpendiculaire au plan du cadre anodique. Or, avec l'augmentation des dimensions
des anodes, cette manoeuvre d'approche des connecteurs situés près des points d'appui,
c'est-à-dire des pieds d'extrémité et des portiques intermédiaires, devient impossible
puisque ces points d'appui sont placés sur la trajectoire des anodes.
[0010] Par ailleurs, ces connecteurs à "entrée droite" comportent une partie fixe solidaire
du cadre anodique assurant le centrage de la tige d'anode et une partie amovible assurant
le serrage et le blocage contre le cadre anodique de la tige une fois positionnée.
S'agissant maintenant de tenir des anodes dont la masse dépasse 2 tonnes, la qualité
du contact et du serrage de la tige d'anode contre le cadre anodique doit rester excellente
pour limiter la chute de tension à l'interface tige/cadre mais aussi pour éviter tout
glissement de l'anode et par suite toute perturbation due à une variation locale de
la distance anode/cathode. Pour ce faire la pression de serrage, donc la taille des
connecteurs, et notamment de leur partie amovible, doivent être considérablement augmentées.
Pendant les opérations de changement d'anode, il convient alors de prévoir des moyens
d'accrochage pour retenir temporairement ces parties amovibles dont la masse peut
atteindre 30 ou 40 kg, augmentant donc les risques de chute et d'encombrement dans
la zone de travail.
Compte tenu de ces inconvénients la demanderesse a été amenée à mettre au point, pour
les cuves d'électrolyse de très haute intensité, une nouvelle superstructure en combinaison
avec un autre type de connecteur d'anode afin:
- de conserver une rigidité suffisante aux poutres horizontales en dépit de l'augmentation
du poids des anodes et de certains dispositifs annexes, et cela sans surdimensionnement
en hauteur de la superstructure qui nécessiterait une surélévation des bâtiments.
- de réaliser les changements d'anode sans difficulté résultant d'une part de l'encombrement
et des risques de chute causés par les parties amovibles des connecteurs, d'autre
part de l'inadaptation de la superstructure multipalée avec le mode de connexion des
tiges d'anode et cela sans allongement de la superstructure ni augmentation de l'entraxe
entre cuve, donc sans modification des dimensions au sol des bâtiments.
OBJET DE L'INVENTION
[0011] Il est apparu lors des essais, que le rôle des portiques intermédiaires pouvait être
privilégié par rapport à celui des pieds d'extrémité et que 3 voire 2 portiques judicieusement
placés entre les extrémités de chaque poutre centrale suffisaient, en l'absence de
pieds d'extrémité, pour conserver à la superstructure une rigidité suffisante dès
l'instant où la contrainte de flexion et donc de déformation restait acceptable pour
chaque palée.
Grâce à la limitation du nombre de palées, et donc de l'encombrement des grands côtés
de cuve, l'accessibilité des connecteurs aux grandes anodes a été améliorée mais il
convenait de régler simultanément le problème de l'approche du connecteur par la tige
d'anode au niveau des portiques intermédiaires.
[0012] Celui-ci a trouvé une solution par l'adoption d'un nouveau mode de connexion par
engagement latéral des tiges d'anode dans leur connecteur respectif selon un plan
parallèle au cadre anodique, chaque connecteur restant par ailleurs entièrement solidaire
du cadre anodique éliminant tout risque de chute des éléments de serrage rendus inamovibles.
[0013] Plus précisément l'invention concerne une superstructure de cuve d'électrolyse à
très haute intensité pour la production d'aluminium selon le procédé Hall-Héroult,
la cuve étant constituée par un caisson métallique calorifugé de forme parallélépipédique
allongée, ladite superstructure comportant au moins une poutre rigide disposée selon
la grande longueur du caisson, reposant sur des appuis, et supportant notamment le
cadre anodique auquel sont connectées d'une part les montées de courant venant de
la cuve précédente dans la série et d'autre part les tiges d'anodes, caractérisée
en ce que chaque poutre rigide repose uniquement sur des appuis placés entre ses extrémités,
de préférence à plus de 50 cm des extrémités, appelés portiques intermédiaires, et
en ce que chaque cadre anodique, associé à chaque poutre rigide, comporte des moyens
de connexion électrique et mécanique ou connecteur d'anode entièrement solidaires
dudit cadre et assurant le contact et le serrage de chaque tige d'anode contre celui-ci
après engagement latéral et positionnement de chaque tige dans le connecteur correspondant.
DESCRIPTION DES FIGURES
[0014] La figure 1 rappelle la structure en coupe transversale d'une cuve d'électrolyse
et la figure 2 représente un exemple de superstructure de cuve de haute puissance
selon l'art antérieur. Les figures 3 et 4 représentent les variantes les plus usuelles
de superstructure de cuve selon l'invention alors que les figures 5, 6A et 6B représentent
un type de connecteur d'anode à engagement latéral qui, en combinaison avec la nouvelle
superstructure, constitue l'invention. Pour respecter les proportions (largeur/longueur
du caisson) une partie de la longueur des superstructures a été tronquée sur les figures
2, 3 et 4.
[0015] Sur la figure 1 on a souligné les organes essentiels de la cuve d'électrolyse: le
caisson métallique 1 le garnissage interne 2, la cathode 3 et la barre cathodique
4, la nappe d'Al liquide 5, le bain de cryolithe fondue 6 recouvert d'une croûte solidifiée
7, les anodes 8 suspendues par les tiges 9 et fixées au cadre anodique 10 au moyen
des connecteurs 14 ainsi que la superstructure formée par les deux poutres rigides
11 qui supportent, notamment, le cadre anodique 10, l'ensemble des anodes 8, le distributeur
doseur d'alumine 12 dont le silo de stockage local 13 est souvent placé entre les
deux poutres 11 de même que les canalisations de captage d'effluents non représentées.
[0016] Sur la figure 2 représentative d'une superstructure de cuve de l'art antérieur, on
a schématisé le contour du rebord supérieur 15 du caisson 1 ainsi que les poutres
rigides 11 qui forment la superstructure, dont les extrémités s'appuient sur les pieds
32 disposés à chaque tête de la cuve alors que leur milieu s'appuie sur un portique
central 17 comportant lui-même 2 ou 4 pieds 18 reposant sur le rebord supérieur 15
du caisson dans sa partie centrale.
[0017] On notera aussi le mode de connexion des tiges d'anode par un connecteur 14 enserrant
la tige 9 d'anode contre le cadre anodique 10 après approche et positionnement de
ladite tige maintenue verticale dans un plan perpendiculaire au cadre anodique passant
par le connecteur 14.
[0018] La figure 3 représente un exemple de superstructure selon l'invention comportant
2 poutres rigides 11 en profilé en forme de I posées sur au moins 2 portiques intermédiaires
17 comportant chacun une poutre d'appui transversale 19 reposant sur au moins 2 pieds
18. La poutre d'appui transversale représentée sous forme de profilé tubulaire de
section carrée peut aussi être constituée par tout profilé plein par exemple en I,
en T ou en U. Dans le cas présent les pieds 18 des 2 portiques intermédiaires s'appuient
sur le rebord 15 supérieur du caisson dont ils sont isolés électriquement. Ce système
d'appui doit tenir compte de la dilatation du caisson métallique en cours de service
en particulier dans le sens transversal, de ce fait il ne constitue pas véritablement
un point d'appui fixe. Il faut donc prévoir une liberté de mouvement de cet appui
dans la direction de dilatation du caisson, c'est-à-dire dans la direction générale
du courant circulant dans la file de cuves disposées en travers par rapport à l'axe
de la file. Pour réaliser cette protection il est donc nécessaire de prévoir des moyens
autorisant le déplacement relatif de l'appui par rapport au caisson au niveau du plat
bord 15 tels que des appuis glissants ou roulants 32 comme des patins ou des roulements
à rouleaux. Il est également possible de réaliser cette protection par un système
articulé, représenté à la figure 4 comportant pour chaque portique 17, d'un côté un
pied articulé 18A sur le plat bord 15 autour d'un axe fixe parallèle au grand axe
A-A' de la cuve, de l'autre côté un pied mobile constitué par une biellette 18B articulée
à une de ses extrémités sur le plat bord 15 autour d'un axe fixe également parallèle
au grand axe de la cuve et à son autre extrémité autour d'un axe mobile commun avec
l'extrémité de la poutre d'appui transversale 19 du portique.
[0019] L'appui des pieds 18 du portique peut encore s'effectuer à l'extérieur du caisson
sur des éléments spécialisés, par exemple un massif ou des piliers en béton armé.
Cette disposition permet de s'affranchir des problèmes d'isolation électrique et de
dilatation transversale du caisson mais réduit l'espace entre les cuves.
[0020] Si dans sa version la plus usuelle les poutres rigides 11 longitudinales sont des
profilés en I, il est possible de remplacer avantageusement chaque profil en I par
un assemblage mécano-soudé de 2 profilés tubulaires 11A, 11B de section carrée, rectangulaire
ou circulaire maintenus parallèles par des entretoises faisant aussi office de pieds
supports 11C en profilé plein ou tubulaire, de section carrée, rectangulaire ou circulaire.
Cette configuration représentée à la figure 4, tout en assurant une excellente rigidité
offre l'avantage de laisser des ouvertures 27 entre les pieds supports (11C) pour
le passage des liaisons mécaniques et électriques notamment des traverses équipotentielles
28 destinées à assurer un équilibrage électrique et mécanique rigoureux entre les
cadres anodiques 10 amont et aval d'une même cuve.
[0021] L'invention concerne également la réalisation de superstructure avec poutres longitudinales
rigides 11 discontinues c'est-à-dire formées d'au moins 2 tronçons distincts reposant
chacun sur au moins 2 portiques intermédiaires 17. Cette configuration (non représentée)
permet de limiter les contraintes de flexion que supportent les poutres rigides 11
de grande longueur mais surtout de simplifier la fabrication, le transport et la mise
en place de ces poutres. Par ce moyen la superstructure peut même être réalisée par
assemblage d'éléments modulaires.
[0022] D'une façon générale l'appui des parties longitudinales 11, 11B, continues ou discontinues
sur les portiques intermédiaires 17 est réalisé par un moyen permettant d'absorber
les légers mouvements relatifs des appuis des poutres sur le portique. Une solution
simple consiste à laisser reposer librement les faces d'appui des poutres longitudinales
11 sur les poutres d'appui transversales 19 des portiques intermédiaires.
[0023] Du point de vue maintenant de la position des circuits électriques dans la superstructure,
et notamment des cadres anodiques 10, il est avantageux que ces derniers soient placés
au-dessus des portiques intermédiaires comme représenté sur les figures 3 et 4 plutôt
que logés dans les poutres transversales des portiques intermédiaires comme représenté
sur la figure 2. A noter que, comme les poutres longitudinales rigides 11, les cadres
anodiques 10 de grande longueur peuvent être constitués en 2 parties de façon à répartir
les dilatations de part et d'autre du centre de la superstructure. On dispose alors
entre les 2 parties un joint de dilatation assurant le contact électrique par exemple
une boucle en feuillards d'aluminium ou tout autre moyen équivalent.
[0024] Concernant par ailleurs les montées de courant 29 venant de la cuve amont, il est
très préférable de les disposer au droit des portiques intermédiaires 17 c'est-à-dire
dans le même plan vertical que celui des portiques, les clinquants souples 30 qui
assurent la liaison électrique entre la montée 29 et le cadre anodique 10 étant raccordé
sur le cadre dans la zone hachurée 31 de façon à libérer le maximum d'espace pour
les manoeuvres de changement d'anode le long des grands côtés de cuve.
[0025] Ces aménagements des principaux éléments de la superstructure destinés à assurer
une desserte efficace des cuves de très haute intensité doivent être complétés obligatoirement
par une modification du mode de connexion électrique et mécanique des tiges 9 des
anodes au cadre anodique 10 en raison de l'inadaptation des connecteurs aux opérations
de positionnement et de maintien par serrage des anodes de grande dimension. Le nouveau
connecteur 14, permettant un positionnement des tiges 9 d'anodes par engagement latéral
dans le logement du connecteur prévu à cet effet et entièrement solidaire du cadre
anodique intégré à la nouvelle superstructure, a permis de résoudre efficacement les
problèmes de positionnement et de serrage des tiges de grosses anodes.
[0026] Selon la figure 5 ce connecteur 14 est constitué notamment d'un chassis métallique
16 rendu solidaire du cadre anodique 10 par boulonnage ou tout autre moyen de fixation
rigide 21. Ce chassis délimité par 2 plaques parallèles 16A, 16B et leurs entretoises
16C comporte un évidement latéral formant avec le cadre anodique 10 le logement 24
dans lequel vient se placer la tige 9 d'anode. Celle-ci, maintenue verticale, est
d'abord déplacée selon un plan perpendiculaire au cadre anodique et distant d'au moins
une 1/2 largeur d'anode du bord du portique intermédiaire le plus proche, puis déplacée
selon un plan parallèle au cadre anodique vers le logement latéral 24 du connecteur
où elle est ensuite abaissée vers le bain et positionnée au niveau requis par le plan
anodique. La tige d'anode est ensuite serrée contre le cadre anodique à l'aide d'un
moyen de serrage 26 approprié fixé dans le chassis 16 de sorte que l'ensemble chassis-moyen
de serrage constituant le connecteur 14 est entièrement solidaire du cadre anodique.
[0027] Un moyen de serrage 26 particulièrement approprié, tel que représenté sur les figures
5, 6A et 6B, est constitué notamment par 2 biellettes 22 articulées sur un axe commun
20 fixé aux entretoises 16C du chassis et dont l'écartement est réglé à leurs extrémité
libre au moyen de 2 écrous 22A, 22B et une vis filetée 23 à pas inverse par mise en
rotation de la tête de vis 25. Chaque tête de biellette du côté de l'axe fixe 20 est
munie d'une pièce de serrage ou traverse 22C, 22D qui vient appuyer sur toute la largeur
de la biellette contre la tige d'anode lorsqu'on écarte les biellettes selon la position
représentée à la figure 6A.
En revanche le rapprochement des biellettes tel que représenté à la figure 6B provoque
le dégagement des traverses 22C, 22D et le desserrage de la tige d'anode. A noter
que l'axe de rotation 20 des biellettes étant fixe, l'éloignement de la vis filetée
à pas inverse de l'axe de rotation lors du rapprochement des biellettes ne doit pas
être contrarié et pour ce faire, il est nécessaire de prévoir aux extrémités libres
des biellettes, des orifices de forme oblongue au passage de la vis filetée à pas
inverse et de ses écrous qui se déplacent en translation.
[0028] D'autres moyens de serrage 26 que celui qui vient d'être décrit font partie de l'invention
revendiquée dès l'instant qu'ils sont complètement intégrés au chassis 16 en autorisant
une entrée latérale des tiges d'anodes dans le connecteur 14 rendu entièrement solidaire
du cadre anodique.
[0029] Enfin l'invention permet de tenir compte des effets de flèche de la poutre, dus à
des dilatations thermiques différentielles. En effet, la poutre d'appui horizontale
19 du portique est soumise à des variations de température qui sont fonction de la
couverture en alumine des anodes. La température la plus élevée sera atteinte lors
d'un changement d'anode à proximité de cette poutre, ce changement provoquant une
rupture de la croûte d'électrolyte solidifiée, et un rayonnement direct de l'électrolyte
à 930-960° environ, sur la superstructure.
[0030] Le gradient thermique entre la partie supérieure et la partie inférieure de la poutre
introduit une flèche. Si cette flèche est incompatible avec la régulation de la cuve,
on est conduit à réduire ce gradient thermique. Un bon contrôle de la dilatation permet
de simplifier les appuis du portique sur le caisson si les dilatations sont semblables.
[0031] Pour cela on peut mettre en oeuvre l'une ou plusieurs des solutions suivantes qui
agissent sur les différents facteurs provoquant la flèche:
a) Matériau: il est possible, pour constituer la poutre, d'utiliser des aciers au
nickel qui présentent une dilatation inférieure de moitié à celle de l'acier ordinaire.
b) Evacuation des calories par circulation d'air: les calories peuvent être évacués
par une circulation d'air à l'intérieur et/ou autour de la poutre.
c) Evacuation des calories par Caloduc: des tubes fermés contenant un fluide à la
limite de la température de vaporisation sont placés au contact de la partie inférieure
de la poutre à une extrémité et à l'extérieur de la cuve à l'autre extrémité. La chaleur
de la partie exposée de la poutre vaporise le liquide, ce gaz monte dans le tube et
se condense dans la partie extérieure en libérant des calories.
d) Equilibrage des températures: un pont thermique peut être installé entre la partie
inférieure de la poutre et sa partie supérieure. Il doit être constitué en matériau
bon conducteur thermique tel que l'aluminium.
e) Ecran thermique: un écran réflèchissant et/ou isolant thermique, installé autour
de la poutre, la protège du rayonnement thermique occasionnel lors d'un changement
d'anode.
[0032] L'invention, dans les différents modes de mise en oeuvre qui ont été décrits, lève
un des plus sérieux obstacles à la réalisation de cuves de plus de 300 kA dont les
avantages techniques et économiques sont très attractifs.
1. Superstructure de cuve d'électrolyse à très haute intensité pour la production d'aluminium
selon le procédé Hall-Héroult, la cuve étant constituée par un caisson métallique
(1) calorifugé de forme parallèlépipédique allongée, ladite superstucture comportant
au moins une poutre rigide (11) disposée selon la grande longueur du caisson reposant
sur des appuis et supportant notamment le cadre anodique (10) auquel sont connectées
d'une part les montées de courant (29) venant de la cuve précédente dans la série
et d'autre part les tiges (9) d anodes caractérisée en ce que chaque poutre rigide
(11) repose uniquement sur des appuis placés entre ses extrémités, appelés portiques
intermédiaires (17) et en ce que chaque cadre anodique (10) associé à chaque poutre
rigide comporte des moyens de connexion électrique et mécanique ou connecteurs (14)
d'anode entièrement solidaires dudit cadre et assurant le contact et le serrage de
chaque tige (9) d anode contre celui-ci après engagement latéral et positionnement
de chaque tige dans le connecteur correspondant.
2. Superstructure selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque portique intermédiaire
(17) comporte une poutre d'appui transversale (19) reposant sur au moins 2 pieds (18).
3. Superstructure selon la revendication 2, caractérisée en ce que la poutre d'appui
transversale (19) ainsi que les pieds (18) sont des profilés tubulaires de section
carrée, rectangulaire ou circulaire.
4. Superstructure selon la revendication 2, caractérisée en ce que la poutre d'appui
transversale (19) ainsi que les pieds (18) sont des profilés pleins en I, en T ou
en U.
5. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce
que les pieds (18) de chaque portique intermédiaire prennent appui sur les rebords
(15) du caisson par des moyens autorisant un déplacement relatif de l'appui par rapport
au caisson.
6. Superstructure selon la revendication 5, caractérisée en ce que les moyens autorisant
un déplacement relatif de l'appui par rapport au caisson sont des appuis roulants
ou glissants (31).
7. Superstructure selon la revendication 5, caractérisée en ce que les moyens autorisant
un déplacement relatif de l'appui par rapport au caisson sont un système articulé
comportant d'un côté un pied articulé 18A sur le plat bord (15) autour d'un axe fixe
et de l'autre côté un pied mobile constitué par une biellette 18B articulée à une
extrémité sur le plat bord (15) autour d'un axe fixe et à son autre extrémité autour
d'un axe mobile commun avec l'extrémité de la poutre d'appui transversale (19).
8. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce
que l'appui des pieds (18) de chaque portique intermédiaire est réalisé à l'extérieur
du caisson sur des éléments spécialisés.
9. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce
que les poutres rigides (11) longitudinales sont des profilés pleins en I.
10. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce
que chaque poutre rigide (11) longitudinale est constituée par 2 profilés (11A, 11B)
pleins ou tubulaires de section carrée, rectangulaire ou circulaire maintenus parallèles
par des entretoises ou pieds supports (11C) en profilé plein ou tubulaire de section
carrée, rectangulaire ou circulaire.
11. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce
que les poutres rigides (11) longitudinales sont discontinues et constituées par au
moins 2 tronçons reposant chacun sur au moins 2 portiques intermédiaires (17).
12. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en ce
que les montées de courant (29) venant de la cuve en amont ainsi que les clinquants
souples (30) assurant la liaison entre ces montées (29) et le cadre anodique (10)
sont placés dans le plan vertical P perpendiculaire au grand axe A A' de la cuve passant
par chaque portique intermédiaire (17).
13. Superstructure selon la revendication 1, caractérisée en ce que les connecteurs d'anode
(14) entièrement solidaires du cadre anodique (10) sont constitués notamment par un
chassis métallique (16) solidaire du cadre anodique, à l'intérieur duquel est fixé
un moyen de serrage (26) des tiges d'anode.
14. Superstructure selon la revendication 13, caractérisée en ce que le chassis (16) rendu
solidaire du cadre anodique par un moyen de fixation rigide (21) délimité par 2 plaques
parallèles (16A, 16B) et leurs entretoises (16C), comporte un évidement latéral formant
avec le cadre anodique le logement (24) de la tige d'anode.
15. Superstructure selon les revendications 1 et 13, caractérisée en ce que le moyen de
serrage (26) est constitué par 2 biellettes (22) articulées sur un axe commun (20)
fixé aux entretoises (16C) du chassis dont les têtes du côté de l'axe fixe (20) sont
munies de pièces de serrage ou traverses (22C, 22D) venant s'appuyer contre la tige
(9) d'anode lorsque l'on écarte lesdites biellettes.
16. Superstructure selon la revendication 15, caractérisée en ce que l'écartement des
biellettes est réglé à leur extrémité libre (22A, 22B) au moyen de 2 écrous (22A,
22B) et d'une vis filetée (23) à pas inverse.
17. Superstructure selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce
que la poutre d'appui transversale (19) de chaque portique intermédiaire comporte
au moins un moyen de protection contre le rayonnement thermique du bain d'électrolyse.