[0001] La présente invention concerne la fabrication d'éléments de protection thermique
plus particulièrement destinés à des structures susceptibles d'être exposées à des
températures de surface très élevées, typiquement supérieures à 1000°C, pouvant atteindre
jusqu'à 1800°C.
[0002] Un domaine (non exclusif) d'application de l'invention est la réalisation d'éléments
de protection thermique pour des avions spatiaux. Ceux-ci, lors de leur rentrée dans
l'atmosphère, sont soumis à un échauffement superficiel important, la température
de surface de certaines parties, telles que le nez et les bords d'attaque des ailes
pouvant atteindre 1300 à 1400°C.
[0003] Les protections thermiques connues sont généralement de deux types: les protections
ablatives qui absorbent l'énergie thermique par destruction progressive de leur matériau
constitutif et les protections radiantes qui évacuent l'énergie thermique par rayonnement.
[0004] Les protections ablatives présentent comme inconvénients le fait de ne pas être réutilisables
et de provoquer une variation de forme en cours d'utilisation. C'est pourquoi, pour
des applications telles que des avions spatiaux , il est fait appel à des protections
radiantes capables de supporter des températures élevées.
[0005] Ainsi, il est bien connu de garnir la surface d'un avion spatial à protéger par des
tuiles ou pavés en matière céramique isolante. Les tuiles sont collées avec interposition
d'une couche d'un matériau formant adaptateur de déformations entre les tuiles et
la structure froide à protéger. Cette solution présente plusieurs inconvénients.
[0006] Les tuiles en matière céramique sont sensibles aux impacts avec risque important
d'éclatement. De plus, elles ne supportent pas toujours les déformations de la structure
froide qui les porte, en dépit de la présence d'un matériau adaptateur de déformations.
La technique de collage des tuiles est délicate et ne présente pas un très haut degré
de fiabilité, et les opérations de démontage et remplacement de tuiles endommagées
sont longues et délicates. En outre, il est nécessaire de conférer à la structure
porteuse froide une forme qui reproduit la forme aérodynamique souhaitée, celle-ci
étant définie par les tuiles collées sur la structure froide et assurant une double
fonction de carénage et d'isolation.
[0007] Pour éviter ces inconvénients, il est proposé dans le document FR A2 657 675 d'utiliser
un élément de protection thermique comprenant un panneau en matériau composite thermostructural
en forme de coque rempli d'un matériau d'isolation thermique et pouvant être fixé
sur une structure porteuse froide au moyen d'organes de fixation mécanique. Les panneaux
sont juxtaposés avec interposition de joints pour former une surface extérieure sensiblement
continue, I'accès aux organes de fixation mécanique étant possible de l'extérieur
par déformation des joints.
[0008] Avec un tel concept, les fonctions de carénage, d'isolation et de tenue mécanique
de la structure porteuse sont découplées. Le carénage est défini par les panneaux,
sans qu'il soit nécessaire que la structure porteuse le reproduise, tandis que l'isolation
est apportée au moins en partie par l'isolant inséré entre les panneaux et la structure
porteuse.
[0009] En outre, les organes de fixation mécanique autorisent une liaison par visserie,
ce qui permet de s'affranchir du collage et facilite grandement le démontage et le
remplacement d'un panneau.
[0010] Enfin, les panneaux en matériau composite thermostructural, par exemple en matériau
composite à matrice céramique, ont une meilleure résistance à l'impact que les céramiques
massives. En particulier, le risque d'éclatement est pratiquement inexistant.
[0011] Toutefois, la fabrication des panneaux en matériau composite thermostructural est
longue, délicate et onéreuse.
[0012] Les matériaux composites thermostructuraux, c'est-à-dire les matériaux composites
dont les propriétés mécaniques les rendent aptes à constituer des éléments de structure
et qui conservent ces propriétés jusqu'à des températures élevées sont typiquement
les matériaux composites carbone-carbone (C-C), constitués d'une texture de renfort
ou préforme en fibres de carbone densifiée par une matrice en carbone, et les matériaux
composites à matrice céramique (CMC) constitués d'une texture de renfort ou préforme
en fibres réfractaires (fibres en carbone ou céramique) densifiée par une matrice
céramique.
[0013] Pour fabriquer un panneau en matériau composite thermostructural, on réalise d'abord
une préforme fibreuse, par exemple par drapage de strates de tissu, le nombre de strates
superposées étant choisi en fonction de l'épaisseur désirée pour le panneau. Les strates
sont drapées sur un élément d'outillage dont la forme reproduit celle du panneau à
réaliser.
[0014] La densification du panneau est réalisée par voie liquide (imprégnation) ou par voie
gazeuse (infiltration chimique en phase vapeur). Dans le premier cas, la préforme
fibreuse est imprégnée par un précurseur liquide du matériau de la matrice, la transformation
du précurseur étant généralement ensuite obtenue par traitement thermique. Dans le
deuxième cas, la préforme fibreuse est placée dans une enceinte dans laquelle est
admise une phase gazeuse qui forme un dépôt sur les fibres, au sein de la préforme,
par décomposition ou par réaction entre les constituants de la phase gazeuse, dans
des conditions prédéterminées de température et de pression. Ces techniques de densification
par voie liquide ou gazeuse pour former des matrices carbone ou céramique sont bien
connues.
[0015] Pendant la phase de densification, il est souvent nécessaire de maintenir la préforme
fibreuse dans la forme voulue, ce qui nécessite l'utilisation d'outillages. Lorsque
la forme du produit à réaliser est complexe, ce qui est le cas des panneaux évoqués
plus haut ayant une forme de coque, avec des parties de liaison avec les organes de
fixation, il est nécessaire d'utiliser des outillages spécifiques. Ceux-ci doivent
en outre être en un matériau capable de résister aux températures atteintes lors du
processus de densification et neutre vis-à-vis des matériaux consitutifs de la préforme,
de la matrice et des précurseurs de celle-ci. Typiquement, pour la densification par
infiltration chimique en phase vapeur, on a recours à des outillages en graphite qui
sont lourds, encombrants et très onéreux.
[0016] En outre, après la réalisation des panneaux, il est nécessaire de mettre en place
l'isolant thermique qui les remplit. Or, l'isolant thermique envisagé dans le document
précité FR-A 2 657 675 est un isolant du type à écrans multiples, formé d'un empilement
de feuilles de céramique à placage métallique. Un tel isolant est fragile, très délicat
à mettre en oeuvre dans des réceptacles de formes complexes et sensible à l'humidité.
[0017] L'invention a pour but de fournir un procédé permettant de réaliser un élément de
protection thermique du type panneau rigide creux en matériau composite thermostructural
rempli d'un isolant thermique, sans rencontrer les inconvénients mentionnés ci-avant.
En particulier, l'invention a pour but de simplifier le procédé de fabrication d'un
tel élément de protection thermique tout en utilisant un matériau d'isolation thermique
moins fragile que les matériaux à écrans réfléchissants multiples.
[0018] Ce but est atteint, conformément à l'invention, par un procédé comprenant les étapes
suivantes:
- réaliser un bloc rigide de matériau isolant thermique de faible densité, le bloc ayant
une surface externe dont la forme correspond à celle d'une surface interne du panneau,
et
- réaliser le panneau en matériau composite thermostructural directement sur le bloc.
[0019] Ainsi, l'invention est remarquable en ce que l'isolant thermique est constitué par
un bloc rigide qui peut être aisément moulé ou usiné à la forme voulue et qui constitue
un élément d'outillage pour la réalisation du panneau en matériau composite. Le procédé
de fabrication de l'élément de protection thermique formé du panneau et de l'isolant
est donc grandement simplifié.
[0020] La réalisation du panneau en matériau composite met en oeuvre la technique d'infiltration
chimique en phase vapeur ou la technique d'imprégnation liquide.
[0021] Dans le premier cas, on forme sur le bloc d'isolant thermique une préforme fibreuse
constituant le renfort du matériau composite, par exemple par drapage de strates fibreuses
bidimensionnelles, et on densifie la préforme par le matériau constitutif de la matrice.
La densification est réalisée tout en maintenant la préforme dans la forme voulue
correspondant à celle du panneau à réaliser. A cet effet, la préforme est maintenue
entre le bloc d'isolant thermique et un élément d'outillage complémentaire. En variante,
le maintien de la préforme peut être assuré par fixation de celle-ci sur le bloc d'isolant
thermique, par exemple au moyen d'une strate de conformation liée sur le bloc.
[0022] Dans le deuxième cas, on drape sur le bloc d'isolant thermique des strates fibreuses
bidimensionnelles pré-imprégnées par un précurseur de la matrice du matériau composite
et on transforme le précurseur pour obtenir le matériau constitutif de la matrice,
la transformation étant généralement obtenue par traitement thermique.
[0023] Le bloc d'isolant thermique est réalisé en un matériau de faible densité, de préférence
en un matériau dont la masse volumique est inférieure à 50 kg/m³. On pourra utiliser
un bloc de céramique poreuse, par exemple un bloc de céramique poreuse de type silico-alumineux,
éventuellement renforcée par des fibres courtes en céramique (silice ou alumine).
En raison de la porosité du bloc d'isolant, il est préférable de protéger sa surface
externe afin d'éviter une densification du bloc par le matériau constitutif de la
matrice du matériau composite du panneau. Cette protection est obtenue par formation
d'une couche étanche de scellement sur la surface externe du bloc, par exemple une
couche de ciment céramique, ou au moyen d'une feuille d'interposition non poreuse.
[0024] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description faite ci-après, à
titre indicatif mais non limitatif, en référence aux dessins annexés sur lesquels:
- la figure 1 est une vue schématique en perspective d'un système de protection thermique
connu pour un avion spatial;
- la figure 2 est une vue en coupe montrant la fixation des éléments du système de protection
thermique de la figure 1;
- les figures 3A à 3D illustrent les étapes successives de fabrication d'un élément
de protection thermique tel que montré par les figures 1 et 2, selon un premier mode
de mise en oeuvre de l'invention;
- la figure 4 illustre une variante d'une étape du procédé montré par les figures 3A-à
3 ; et
- les figures 5A à 5C illustrent les étapes successives de fabrication d'un élément
de protection thermique selon un deuxième mode de mise en oeuvre de l'invention.
[0025] Les figures 1 et 2 montrent schématiquement un système de protection thermique tel
que décrit notamment dans le document FR-A-2 657 675 et destiné à la protection de
la structure d'un avion spatial.
[0026] La protection thermique est constituée d'éléments juxtaposés comportant un panneau
rigide creux 10, en forme de coque, rempli d'un isolant thermique 20. Le panneau 10
est de forme sensiblement parallélépipédique avec une face externe 12 et des flancs
14 terminés par des rebords 16. La fixation sur la structure à protéger est assurée
par des supports 30 sur lesquels s'appuient les rebords 16. Les liaisons entre les
rebords 16 et les supports 30, et entre les supports 30 et les longerons 32 de la
structure à protéger sont assurées de façon conventionnelle par visserie. A cet effet,
des trous 17 sont formés dans les rebords 16, au milieu de ceux-ci. Les flancs 14
présentent des parties en creux ou cavités 18, au niveau des trous 17 afin de faciliter
l'accès aux vis insérées dans ces trous. Une couche d'isolation thermique supplémentaire
22 est interposée entre les panneaux remplis de l'isolant 20 et la structure à protéger.
[0027] Les faces externes 12 des panneaux 10 juxtaposés définissent le carénage de l'avion
spatial. Comme le montre la figure 2, les flancs 14 des panneaux 10 sont légèrement
inclinés par rapport à la normale aux faces 12 afin de définir, entre panneaux adjacents,
des intervalles de largeur croissante à partir des faces externes 12, en direction
de la structure à protéger. Ces intervalles sont garnis de joints 24 qui, par leur
déformation, autorisent le passage d'un outil pour accéder aux vis de liaison entre
les rebords 16 et les supports 30.
[0028] Un procédé conforme à l'invention pour la réalisation d'un élément de protection
thermique constitué d'un panneau 10 en matériau composite thermostructural et d'un
isolant thermique 20 remplissant le panneau 10, sera maintenant décrit en référence
aux figures 3A à 3D.
[0029] Selon ce procédé, un bloc rigide 20 de matériau isolant est d'abord réalisé et le
panneau 10 en matériau composite est fabriqué directement sur le bloc 20 formant élément
d'outillage pour la réalisation du panneau.
[0030] Le bloc 20 est obtenu par usinage ou par moulage de manière à présenter une surface
externe dont la forme correspond à celle du panneau avec des flancs et des rebords
correspondant à ceux du panneau (figure 3A). Par rapport à la figure 1, le bloc remplace
l'isolant logé à l'intérieur du panneau et au moins une partie de la couche isolante
22 située sous le panneau. Le bloc 20 est de préférence en une céramique poreuse par
exemple de type silico-alumineux. La fabrication de telles céramiques poreuses de
faible densité est bien connue. De préférence, on utilise pour le bloc 20 une céramique
poreuse ayant une masse volumique inférieure à 50 kg/m³.
[0031] Le bloc 20 peut être obtenu par découpage et usinage à partir d'un bloc préfabriqué
de plus grandes dimensions. En variante, le bloc 20 est moulé, par exemple par moulage
et frittage sous vide d'une composition, telle qu'un gel précurseur de la céramique.
Des fibres courtes de renforcement peuvent être introduites dans la céramique poreuse,
au stade précurseur, telles que des fibres de silice ou d'alumine.
[0032] De préférence, la porosité de surface du bloc est obturée pour éviter une densification
du bloc par la matrice du matériau constitutif du panneau lors de la fabrication de
ce dernier directement sur le bloc. Cela peut être obtenu en formant à la surface
du bloc 20 une couche de scellement étanche 20
a en un ciment céramique par enduction ou pulvérisation. En variante, l'étanchéification
du bloc peut être réalisée en le recouvrant d'une strate non poreuse, par exemple
une feuille céramique collée.
[0033] L'étape suivante consiste à former, sur le bloc 20, une préforme fibreuse destinée
à constituer le renfort fibreux du matériau composite du panneau 10. La préforme est
en fibres réfractaires, telles que des fibres de carbone ou des fibres céramiques
(par exemple des fibres de carbure de silicium). La préforme est formée par drapage
de strates fibreuses bidimensionnelles 11, par exemple des couches de tissu superposées
(figure 3B). Des strates supplémentaires de plus petites dimensions peuvent être ajoutées
dans certaines parties de la préforme afin d'augmenter l'épaisseur du panneau dans
ces parties, notamment dans les parties constituant les zones de fixation du panneau.
[0034] Après drapage, la préforme est maintenue dans la forme voulue en étant immobilisée
et éventuellement comprimée entre le bloc d'isolant 20 et un élément d'outillage complémentaire
28, par exemple en graphite réalisé en plusieurs parties (figure 3C).
[0035] La densification de la préforme par le matériau constitutif de la matrice du matériau
composite du panneau est réalisée par infiltration chimique en phase vapeur. La matrice
est en matériau réfractaire, par exemple en carbone ou, de préférence, en céramique.
Les techniques d'infiltration chimique en phase vapeur de carbone ou de céramique,
notamment de carbure de silicium sont bien connues. La préforme, maintenue entre le
bloc 20 et l'élément d'outillage 28, est placée dans une enceinte. Une phase gazeuse
est admise dans l'enceinte et s'infiltre dans la préforme pour former sur les fibres
un dépôt du matériau de la matrice. Ce dépôt se produit par décomposition de la phase
gazeuse ou par réaction entre ses constituants dans des conditions déterminées de
pression et de température. On notera que l'élément d'outillage 28 est percé de trous
29 facilitant l'accès à la préforme pour la phase gazeuse.
[0036] Après densification, on procède à un usinage terminal pour la rectification des faces
du panneau 10 et l'aménagement des zones de fixation. On obtient alors un élément
de protection thermique prêt à être posé (figure 3D).
[0037] Le procédé qui vient d'être décrit permet de réaliser des éléments de protection
thermique, dont le panneau, par exemple en composite C-SiC (renfort en fibres de carbone
et matrice en carbure de silicium) a une face externe de forme rectangulaire ou carrée
dont les côtés peuvent avoir plusieurs centaines de mm de longueur, par exemple environ
300 mm, a une épaisseur qui peut être de l'ordre du mm, voire inférieure à 1 mm, et
a des flancs dont la hauteur est de plusieurs dizaines de mm, par exemple de 50 à
120 mm selon le degré d'isolation souhaité.
[0038] Selon une variante du procédé, le maintien de la préforme dans la forme voulue en
vue de sa densification est réalisé au moyen d'une strate de conformation 27 (figure
4). La strate 27 est par exemple une couche de tissu qui est tendue sur la préforme
et fixée sur le bloc rigide 20. Le blocage de la strate 27 est obtenu par liage au
moyen d'un fil de liage 27
a à la face inférieure 20
b du bloc 20 et tandis qu'une ligature 27
b au niveau de la base des flancs du bloc 20 maintient la préforme appliquée contre
ces flancs. Des pièces en forme de coins 27
c appliquent les strates dans les parties en creux du bloc correspondant aux cavités
18 des flancs. La strate de conformation 27 est en un matériau dont le coefficient
de dilatation thermique est différent de celui du matériau constitutif de la préforme.
De la sorte, du fait que la densification par infiltration chimique en phase vapeur
est réalisée à une température relativement élevée , la différence de dilatation entre
la strate de conformation 27 et la préforme fibreuse se traduit, lors du refroidissement
qui suit l'infiltration, par des ruptures au niveau des zones d'interface préforme-strate
de conformation. La strate 27 peut alors être facilement séparée du panneau densifié.
L'utilisation d'une strate de conformation, qui évite d'avoir à recourir à un élément
d'outillage en graphite coûteux et encombrant, est décrite dans le document FR-A-2
659 949.
[0039] Dans ce qui précède, il est envisagé de réaliser le panneau composite 10 par infiltration
chimique en phase vapeur. Toutefois, le procédé selon l'invention peut aussi être
mis en oeuvre en utilisant la technique bien connue d'imprégnation.
[0040] Partant d'un bloc 20 (figure 5A) semblable à celui de la figure 3A, on forme le panneau
par drapage sur le bloc de strates 13 préimprégnées par un précurseur liquide de la
matrice du matériau composite (figure 5B). Pour une matrice carbone, le précurseur
est une résine à taux de coke élevé, éventuellement en solution dans un solvant, ou
un brai. Pour une matrice céramique, le précurseur peut être un composé inter-métallique
liquide, tel qu'un polycarbosilane précurseur du carbure de silicium. La transformation
du précurseur pour obtenir le matériau de la matrice est obtenue par thermolyse. Celle-ci
peut être réalisée sans qu'il soit nécessaire de maintenir les strates 13 au moyen
d'un élément d'outillage complémentaire ou d'une strate de conformation. La couche
de scellement étanche 20
a peut être limitée aux parties de la surface externe du bloc 20 en contact avec les
strates 13.
[0041] Après thermolyse, le panneau subit un usinage final, et un élément de protection
thermique est obtenu (figure 5C) identique à celui de la figure 3D.
[0042] Comme indiqué précédemment, le nombre de strates drapées pourra être supérieur dans
certaines parties du panneau afin de conférer à ces parties une plus grande épaisseur
et une meilleure tenue mécanique.
1. Procédé pour la fabrication d'un élément de protection thermique comprenant un panneau
rigide creux en forme de coque réalisé en un matériau composite thermostructural comportant
un renfort fibreux densifié par une matrice, et un isolant thermique remplissant le
panneau, procédé caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes:
- réaliser un bloc rigide de matériau isolant thermique de faible densité, le bloc
ayant une surface externe dont la forme correspond à celle d'une surface interne du
panneau, et
- réaliser le panneau en matériau composite thermostructural directement sur le bloc.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la réalisation du panneau
en matériau composite thermostructural comprend les étapes suivantes:
- former sur le bloc de matériau isolant une préforme fibreuse constituant le renfort
du matériau composite, et
- densifier la préforme fibreuse par le matériau constitutif de la matrice du matériau
composite.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que la densification de la préforme
fibreuse est réalisée tout en maintenant la préforme dans une forme correspondant
à celle du panneau à réaliser.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que la préforme est maintenue
entre le bloc d'isolant thermique et un élément d'outillage complémentaire.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que la préforme est maintenue
en étant appliquée sur le bloc d'isolant thermique au moyen d'une strate de conformation.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que la
préforme est réalisée par drapage de strates fibreuses bidimensionnelles sur la surface
externe du bloc d'isolant thermique.
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la réalisation du panneau
en matériau composite thermostructural comprend les étapes suivantes:
- draper sur le bloc d'isolant thermique des strates fibreuses bidimensionnelles pré-imprégnées
par un précurseur de la matrice du matériau composite, et
- transformer le précurseur pour obtenir le matériau consitutif de la matrice.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 6 et 7, caractérisé en ce que le
nombre de strates drapées varie afin de réaliser un panneau ayant des parties dont
l'épaisseur est plus grande que dans le reste du panneau.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que le
bloc d'isolant thermique est poreux.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que la surface du bloc d'isolant
thermique est protégée pour éviter la densification du bloc par le matériau constitutif
de la matrice du matériau composite du panneau.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la protection de la surface
du bloc est réalisée par dépôt d'une couche étanche de scellement.
12. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la protection de la surface
du bloc est réalisée par mise en place sur le bloc d'une strate d'interposition non
poreuse.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que le
bloc d'isolant thermique est en céramique poreuse.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que le
bloc d'isolant thermique est réalisé par moulage d'une composition précurseur de céramique
et transformation du précurseur.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que le
bloc d'isolant thermique est réalisé en une céramique poreuse renforcée de fibres.