[0001] La présente invention a pour objet un mécanisme de condamnation et décondamnation
d'une portière de véhicule automobile associé à une serrure.
[0002] Pour ces serrures, la gâche est généralement constituée d'un axe porté par la carrosserie
du véhicule et le pêne de la serrure a la forme d'une fourche ; ce pêne est retenu
en position de fermeture par un cliquet dont la manoeuvre en rotation permet de commander
l'ouverture de la serrure. Pour assurer la condamnation ou la décondamnation d'une
telle serrure, on vient bloquer ou débrayer dans sa position de fermeture l'un des
organes de la serrure ; ce blocage ou débrayage est généralement obtenu en faisant
pivoter, autour d'un axe fixe de la serrure, une pièce opérant sur le cliquet qui
assure le blocage ou le déblocage du pêne.
[0003] On sait qu'il est souhaitable de commander électriquement les serrures de portière
de véhicules automobiles. Mais pour le cas où il y aurait une panne de l'alimentation
électrique, il faut bien entendu que la serrure puisse être manoeuvrée manuellement,
par exemple, en agissant sur la clé associée au barillet de sûreté de la serrure,
lorsque celle-ci en est équipée.
[0004] En outre, les serrures de portière de véhicule sont généralement équipées de poignées
intérieures, grâce auxquelles on peut manuellement de l'intérieur du véhicule, ouvrir
la portière du véhicule. Si l'on ferme et condamne un véhicule, il est évidemment
possible, en brisant la vitre de portière, d'agir sur la poignée intérieure pour ouvrir
la portière ; il est donc nécessaire de commander électriquement une inhibition de
l'action de la poignée intérieure sur la serrure pour que, dans un tel cas, l'auteur
de l'effraction ne puisse pas décondamner la serrure. Bien entendu, il faut que cette
"super-condamnation" puisse être supprimée électriquement par le propriétaire du véhicule,
mais il faut également, pour le cas où il y aurait une panne électrique, que le shunt
de cette inhibition puisse résulter d'une action manuelle faite sur la serrure, par
exemple par l'intermédiaire du barillet de ladite serrure lorsqu'elle en est équipée.
[0005] Pour réaliser toutes ces fonctions, on a déjà proposé de nombreux dispositifs, mais
l'invention a pour but de proposer une réalisation, qui est à la fois particulièrement
fiable et plus économique que les dispositifs antérieurs.
[0006] Ainsi selon l'invention, un mécanisme de condamnation et décondamnation d'une serrure
de portière de véhicule automobile, ladite serrure pouvant prendre soit une position
"condamnation" où la manoeuvre extérieure est impossible, soit une position "décondamnée"
dans laquelle la serrure peut être manoeuvrée aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur
du véhicule, soit une position "super-condamnation" dans laquelle la serrure ne peut
être manoeuvrée ni de l'extérieur, ni de l'intérieur du véhicule, ledit mécanisme
comprenant un levier intérieur articulé autour d'un axe d'articulation et un levier
de condamnation articulé autour du même axe d'articulation, une bascule montée pivotante
autour d'un axe parallèle audit axe d'articulation et destinée à coopérer avec un
cliquet de retenue du pêne de la serrure, caractérisé par le fait qu'il comporte en
outre un levier de transfert articulé autour de l'axe d'articulation et coopérant
avec la bascule pour l'actionnement de ladite bascule et des moyens d'embrayage débrayables
pour rendre solidaires, ou non, en rotation le levier intérieur et le levier de transfert,
le levier intérieur et le levier de transfert étant solidaires en rotation dans les
positions "décondamnée" et "condamnation" de la serrure, et libres en rotation dans
la position "super-condamnation" de la serrure.
[0007] Avantageusement, les moyens d'embrayage débrayables comprennent un organe d'embrayage
en forme de plaque munie d'un trou oblong par lequel la plaque est montée sur l'axe
d'articulation en sorte que l'organe d'embrayage peut tourner autour de l'axe d'articulation
et se déplacer transversalement par rapport audit axe d'articulation, ledit organe
d'embrayage portant un pion d'embrayage, le levier de transfert ayant une ouverture
oblongue et le levier intérieur présentant à une de ses extrémités une échancrure
longitudinale, le pion d'embrayage de l'organe d'embrayage traversant l'ouverture
oblongue du levier de transfert et étant adapté à coopérer, ou non, avec l'échancrure
du levier intérieur selon la position transversale de l'organe d'embrayage par rapport
à l'axe d'articulation.
[0008] De préférence, le levier de condamnation est muni d'une patte de commande adaptée
à coopérer avec une patte du levier de transfert.
[0009] Le levier de transfert porte un retour par lequel il coopère avec la bascule.
[0010] L'organe d'embrayage porte un pion d'actionnement, le pion d'embrayage et le pion
d'actionnement étant disposés de part et d'autre de la plaque.
[0011] La plaque se prolonge, sur l'un de ses côtés, selon une oreille faisant un angle
aigu avec l'axe du trou oblong.
[0012] Autour de l'axe d'articulation sont placés successivement le levier intérieur, le
levier de transfert, l'organe d'embrayage et le levier de condamnation.
[0013] De préférence, le levier de condamnation et l'organe d'embrayage sont actionnés électromécaniquement
à partir d'un groupe de commande comprenant un moteur électrique adapté à déplacer
une tige d'actionnement pour actionner le levier de condamnation, et un moteur électrique
adapté à déplacer un levier d'embrayage coopérant avec le pion d'actionnement de l'organe
d'embrayage pour actionnement de celui-ci ; avantageusement, des détecteurs de position
permettent de visualiser au tableau de bord la position de la tige d'actionnement
et du levier d'embrayage.
[0014] Le mécanisme est monté sur une portière arrière et permet l'obtention d'une position
"condamnation-enfant" de la serrure, dans laquelle le levier intérieur et le levier
de transfert sont libres en rotation, et le levier de condamnation occupe la position
qu'il a lorsque la serrure est décondamnée.
[0015] Le mécanisme est monté sur une portière non munie d'un barillet à clé et comporte,
en outre, un levier de secours susceptible d'actionner le levier de condamnation ;
avantageusement, le levier de secours comprend deux pièces planes articulées agencées
en sorte qu'une action dans un sens sur l'une est sans effet sur l'autre pièce.
[0016] Le mécanisme est monté sur une portière dont la serrure est équipée d'un barillet
manoeuvrable par une clé, et le levier de condamnation porte une butée susceptible
de coopérer avec l'oreille de l'organe d'embrayage.
[0017] La présente invention a également pour objet une serrure de portière de véhicule
automobile équipée d'un mécanisme de condamnation et décondamnation de serrure tel
que ci-dessus.
[0018] Pour mieux faire comprendre l'objet de l'invention, on va en décrire, maintenant,
à titre d'exemple purement illustratif et non limitatif, un mode de réalisation représenté
sur les dessins annexés.
[0019] Sur ces dessins :
- la figure 1 est une vue partielle en plan montrant le mécanisme selon l'invention,
les pièces qui le constituent étant dans la position correspondant à la "super-condamnation"
;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe selon la ligne II-II de la figure 1 ;
- la figure 3 est analogue à la figure 1, mais la serrure est décondamnée, en position
porte ouverte ;
- la figure 4 est analogue à la figure 1, la serrure étant en position "super-condamnation"
mais avec tentative d'effraction ;
- la figure 5 est analogue à la figure 1, mais la serrure est en position "condamnation"
;
- la figure 6 est une vue partielle en plan montrant une variante de mécanisme selon
l'invention destinée à équiper les serrures de portière arrière du véhicule, la serrure
étant en position "condamnation-enfants" ;
- la figure 7 est une vue en plan d'un groupe de commande électromécanique destiné à
équiper une serrure munie du mécanisme selon l'invention ;
- la figure 8 est une vue en plan d'un levier de secours destiné à la condamnation mécanique
d'une serrure de portière non équipée d'un barillet à clé ;
- la figure 9 est une vue partielle en plan montrant l'agencement d'un pêne de serrure
de portière de véhicule coopérant avec un cliquet de retenue et une gâche portée par
la carrosserie du véhicule.
[0020] La serrure est généralement contenue dans un boîtier dont le plan moyen est disposé
sensiblement parallèle au plan de la portière ; le boîtier, parallélépipédique, est
constitué de deux grandes faces avant et arrière dont l'une au moins constitue une
plaque-support pour les organes de la serrure.
[0021] Ladite serrure comporte un pêne 2 (figure 9), articulé autour d'un axe 6, qui s'étend
dans un plan perpendiculaire au plan des grandes faces du boîtier de serrure et qui
est en forme de fourche à deux bras 2A, 2B ; la gâche est constituée par un axe 1
parallèle à l'axe 6 du pêne 2 et porté par la carrosserie du véhicule ; le pêne 2
est retenu en position par une dent 3A portée par un cliquet de retenue 3 articulé
autour d'un axe 5 ; la manoeuvre en rotation du cliquet 3 autour de l'axe 5, par action
par exemple sur un téton 7 transversal porté par le cliquet 3 ou sur sa patte d'extrémité
60, permet l'ouverture de la serrure depuis l'extérieur ou depuis l'intérieur du véhicule
; plus précisément, lorsque la portière est ouverte, le pêne 2 est dans la position
représentée en traits pleins sur la figure 9, la gâche 1 étant à distance du pêne
2 ; en fermant la portière, par exemple en la claquant, le pêne 2, porté par la portière
se rapproche de la gâche 1, portée par la carrosserie, qui pénètre à l'intérieur de
la fourche du pêne 2; par action sur le bras 2B du pêne 2, la gâche 1 fait tourner
le pêne 2 autour de son axe 6 jusqu'à ce que le bras 2A dépasse la dent 3A du cliquet
3 ; le cliquet 3, sollicité par un ressort, non représenté, dans le sens anti-horaire,
bascule de sorte que sa dent 3A vienne retenir le bras 2A du pêne 2 ; sur la figure
9, la gâche 1 et le pêne 2 sont représentés en traits mixtes dans la position de fermeture
; la dent 3A présente un pan incliné 3B facilitant le passage des bras 2A, 2B devant
la dent 3A. L'ouverture est obtenue par une action verticale, vers le haut par rapport
à la figure 9, sur le téton 7 du cliquet 3.
[0022] En se reportant aux figures 1 et 2, un boîtier 10 solidaire d'une portière de véhicule
comporte une plaque-support 11 s'étendant parallèlement au plan de la portière et
sur laquelle est fixé un axe d'articulation 12.
[0023] Autour de l'axe d'articulation 12 est articulé un premier levier dit levier intérieur
13 ; le levier intérieur 13 a une forme générale de V très ouvert dont les deux ailes,
de part et d'autre de l'axe d'articulation 12, constituent respectivement une première
extrémité inférieure 14 par rapport à la figure 1 et une deuxième extrémité supérieure
16 ; l'extrémité inférieure 14 présente un orifice d'accrochage 15, tandis que l'extrémité
supérieure 16 présente une échancrure 17 longitudinale.
[0024] Autour de l'axe d'articulation 12 est également articulé un deuxième levier dit levier
de condamnation 20; sur la figure 1, la partie centrale du levier de condamnation
20, par laquelle ledit levier est articulé sur l'axe d'articulation 12, a été supprimée
pour faciliter la compréhension du dessin ; le levier de condamnation 20 présente,
voir figures 1 et 2, une portion plane dite de commande 23 muni d'un ergot d'accrochage
21 et d'une patte de commande 22 s'étendant perpendiculairement au plan de la portion
de commande 23 ; le levier de condamnation 20 présente également une portion d'articulation
24 parallèle à la portion de commande 23 à laquelle elle est reliée par une portion
intermédiaire 25 perpendiculaire au plan des portions de commande 23 et d'articulation
24.
[0025] Autour de l'axe d'articulation 12 est également articulée un levier de transfert
30 de forme générale plane. Le levier de transfert 30 présente une ouverture oblongue
31 dont les grands côtés parallèles sont écartés d'un jeu transversal égal à celui
qui sépare les bords parallèles de l'échancrure 17 du levier intérieur 13. Sur un
bord du levier de transfert 30, celui-ci porte un retour 32 s'étendant perpendiculairement
au plan du levier de transfert 30 qui porte également, sur l'un de ses bords situé
de l'autre côté par rapport à l'axe d'articulation 12, une patte 33 perpendiculaire
au plan du levier de transfert 30.
[0026] Un organe d'embrayage 40 se présente sous la forme d'une plaque 41 allongée munie
d'un trou oblong 42 dont les grands côtés parallèles sont à une distance égale, au
jeu de montage près, au diamètre de l'axe d'articulation 12 en sorte que, lorsque
l'organe d'embrayage 40 est monté sur l'axe d'articulation 12, l'organe d'embrayage
40 peut non seulement tourner autour de l'axe d'articulation 12 mais également se
déplacer transversalement par rapport audit axe d'articulation 12. A une de ses extrémités,
et pratiquement dans l'axe longitudinal du trou oblong 42, la plaque 41 porte sur
une de ses faces un pion dit d'embrayage 43 et, sur l'autre de ses faces, un pion
dit d'actionnement 44 ; dans l'exemple représenté, les pions d'embrayage 43 et d'actionnement
44 font partie d'une même pièce cylindrique qui traverse la plaque 41 et qui est sertie
sur ladite plaque 41. Sur l'un de ses côtés, la plaque 41 se prolonge selon une oreille
dite de commande 45 s'étendant selon un axe qui fait un angle aigu avec l'axe longitudinal
du trou oblong 42.
[0027] Une bascule 50 est montée pivotante autour d'un axe 51 porté par la plaque-support
11 et parallèle à l'axe d'articulation 12 ; la bascule 50 est en forme de levier ayant,
de part et d'autre de l'axe 51, respectivement, une extrémité arrondie 52 et un bras
53 ; le bras 53 est destiné à coopérer avec la patte 60 du cliquet de retenue 3 de
la serrure.
[0028] Le mécanisme comportant les pièces qui viennent d'être décrites est agencé de la
manière suivante. Autour de l'axe d'articulation 12 sont placés successivement, depuis
la plaque support 11 : le levier intérieur 13, le levier de transfert 30, l'organe
d'embrayage 40 et le levier de condamnation 20 ; le pion d'embrayage 43 traverse l'ouverture
oblongue 31 du levier de transfert 30, et sa longueur est telle qu'il s'étend transversalement
au delà de l'extrémité supérieure 16 du levier intérieur 13 munie de l'échancrure
17 ; ladite extrémité supérieure 16 s'étend à une distance de l'axe d'articulation
12 telle que, lorsque l'organe d'embrayage 40 est dans sa position la plus haute par
rapport à l'axe d'articulation 12, le pion d'embrayage 43 ne peut pas coopérer avec
l'échancrure 17 : c'est la position représentée sur la figure 2 ; dans cette position
de la figure 2, le levier intérieur 13 et le levier de transfert 30 peuvent tourner
autour de l'axe d'articulation 12 indépendamment l'un de l'autre; on comprendra aisément
que, lorsque l'organe d'embrayage 40 est dans sa position la plus basse, par rapport
à la figure 2, autorisée et limitée par le trou oblong 42, le pion d'embrayage s'étend
dans l'échancrure 17 du levier intérieur 13 qui est, dès lors, solidarisé en rotation
avec le levier de transfert 30.
[0029] Le levier de condamnation 20 et le levier de transfert 30 sont placés de telle manière
sur l'axe d'articulation 12 que la patte de commande 22 du levier de condamnation
20 et la patte 33 du levier de transfert 30 sont susceptibles de coopérer en butée;
le retour 32 du levier de transfert 30 est disposé en sorte qu'il est susceptible
de coopérer avec l'extrémité arrondie 52 de la bascule 50 qui peut donc être actionnée
par rotation du levier de transfert 30. L'oreille de commande 45 de l'organe d'embrayage
40 est susceptible de coopérer avec une butée 26 portée par le levier de condamnation
20.
[0030] Le levier de condamnation 20 et l'organe d'embrayage 40 sont actionnés électromécaniquement
à partir d'un groupe de commande ; un tel groupe 70 est représenté sur la figure 7
; il comprend notamment un moteur électrique 71 dont l'arbre moteur 72 entraîne en
translation, par l'intermédiaire d'un ensemble de transmission à engrenages 73, une
tige d'actionnement 74 dont l'extrémité 75 est reliée à l'ergot d'accrochage 21 du
levier de condamnation 20 ; un détecteur de position 76 sensible à la position de
la tige d'actionnement 74 permet de commander des moyens, non représentés, visualisant
celle-ci. Le groupe de commande 70 comprend également un autre moteur électrique 81
dit d'embrayage dont l'arbre moteur 82 permet, par l'intermédiaire d'un ensemble de
transmission à engrenages 83, de faire pivoter, autour d'un axe 87, un levier d'embrayage
84 dont l'extrémité porte un orifice 85 adapté à coopérer avec le pion d'actionnement
44 de l'organe d'embrayage 40 pour actionnement de celui-ci ; le levier d'embrayage
84 peut occuper deux positions : la position en traits pleins 84-85 et la position
en traits mixtes 84A-85A, ces deux positions correspondant respectivement aux deux
positions basse et haute de l'organe d'embrayage 40, selon la figure 2 ; dans la position
en traits mixtes 84A-85A, le levier d'embrayage 84 coopère avec un détecteur de position
86 qui commande des moyens, non représentés, de visualisation de cette position.
[0031] La portière sur laquelle est montée la serrure comportant le mécanisme qui vient
d'être décrit est équipée d'une poignée extérieure qui agit sur la serrure par des
moyens non représentés; ces moyens sont toutefois agencés en sorte que, lorsque le
levier de condamnation 20 est rendu inopérant dans les conditions décrites ci-dessous,
la poignée extérieure est également inopérante à l'égard de la serrure.
[0032] La portière est également équipée d'une poignée intérieure qui agit, par l'intermédiaire
d'une timonerie non représentée, directement sur le levier intérieur 13.
[0033] Le groupe électromécanique de commande 70 est mis en oeuvre, par une commande à distance,
par exemple à infra rouge ; comme on l'a vu, le moteur électrique 71 est associé au
levier intérieur 20 et le moteur électrique 81 est associé à l'organe d'embrayage
40 ; la commande à distance peut ne disposer que d'un seul bouton-poussoir permettant
de générer une seule impulsion pour faire fonctionner le moteur électrique 71, et
deux impulsions pour faire fonctionner le moteur électrique 81 ; les moyens électroniques
associés à la commande à distance et aux circuits d'alimentation électrique des moteurs
71 et 81 sont agencés séquentiellement en sorte que, comme on va le voir ci-dessous,
une commande de la serrure en position "super-condamnation" n'est possible que si
la serrure est en position "condamnation", et, inversement, la "décondamnation" de
la serrure n'est possible qu'à condition que la position "super-condamnation" ait
été préalablement inhibée.
[0034] Enfin, le barillet de la serrure, actionnable extérieurement par une clé, non représenté,
agit par des moyens indépendants non représentés directement sur la serrure.
[0035] Lorsqu'une serrure est en position "condamnation", la poignée intérieure est opérante
alors que la poignée extérieure ne l'est pas ; c'est le contraire lorsque la serrure
est en position "condamnation-enfants", à savoir qu'alors la poignée extérieure est
opérante et la poignée intérieure ne l'est pas ; ces positions de serrures peuvent
être obtenues électriquement depuis l'intérieur du véhicule, grâce à deux boutons
indépendants à impulsions, par exemple, un bouton "condamnation", et un bouton "condamnation-enfants".
[0036] Le fonctionnement d'une serrure équipée du mécanisme selon l'invention est le suivant.
[0037] Sur les figures 1 et 2, le mécanisme est représenté dans la position "super-condamnation"
de la serrure. Dans cette position, le bras 53 de la bascule 50 est dans sa position
la plus basse vers laquelle il est sollicité en permanence par un ressort de rappel,
non représenté, agissant dans le sens horaire et associé à la bascule 50 ; le cliquet
de retenue retient le pêne de la serrure en position de fermeture ; l'extrémité arrondie
52 de la bascule 50, sous l'action dudit ressort, et par l'intermédiaire du retour
32 du levier de transfert 30, applique le levier de transfert 30 sur une butée d'arrêt
19 portée par le boîtier 10. Le levier intérieur 13, également sollicité par un ressort
agissant dans le sens anti-horaire est en appui également sur la butée d'arrêt 19.
La butée d'arrêt 19, commune au levier de transfert 30 et au levier intérieur 13,
permet d'assurer la coïncidence de l'échancrure 17 du levier intérieur 13 et de l'ouverture
oblongue 31, ce qui permettra, lorsque cela s'avèrera nécessaire, d'y introduire simultanément
et sans difficulté le pion d'embrayage 43 de l'organe d'embrayage 40. Dans cette position
de "super-condamnation", l'organe d'embrayage 40 est en position haute et le pion
d'embrayage 43 est en dehors de l'échancrure 17. Le levier de condamnation 20 est
dans sa position dite "basse" dans laquelle l'ergot 21 est dans la position la plus
basse, par rapport à la figure 1, la patte de commande 22 du levier de condamnation
20 étant en appui sur la patte 33 du levier de transfert 30. Ainsi, dans cette position
de "super-condamnation" de la serrure, pour laquelle le levier intérieur 13 et le
levier de transfert 30 peuvent tourner indépendament l'un de l'autre, toute action
sur la poignée extérieure de la portière est inopérante puisque, comme cela a été
dit plus haut, la liaison entre la poignée extérieure et le levier de condamnation
20 est elle aussi inopérante ; pour qu'une telle liaison soit opérante, il est nécessaire
que le levier ait tourné, dans le sens horaire, jusqu'à une position dite "haute".
Toute action sur la poignée intérieure, donc sur le levier intérieur 13, est également
inopérante, comme le montre la figure 4 sur laquelle on peut voir que le levier intérieur
13 a tourné, seul, sans le sens horaire ; une telle action sur la poignée intérieure
est évidemment possible en brisant la vitre de portière.
[0038] A partir de la position "super-condamnation" de la serrure, qui vient d'être décrite,
le passage à la position "condamnation" est obtenu simplement en commandant le fonctionnement
du moteur électrique 81, lequel va provoquer la descente de l'organe d'embrayage 40
et donc la solidarisation en rotation du levier intérieur 13 et du levier de transfert
30 par le pion d'embrayage 43 ; c'est la position montrée sur la figure 5 ; on voit
que, dans cette position, une action sur le levier intérieur 13, par l'intermédiaire
de la poignée intérieure de la portière, permet d'actionner la bascule 50 et donc
d'ouvrir la portière ; mais, dans cette position également, toute action par la poignée
extérieure est impossible, compte tenu de la position du levier de condamnation 20.
[0039] Le passage de la position "condamnation" à la position dite normale, pour laquelle
la portière peut être ouverte par actionnement des poignées intérieure et extérieure,
est obtenu en commandant le fonctionnement du moteur électrique 71, lequel va provoquer
le basculement du levier de condamnation 20 rendant ainsi opérante l'action sur ledit
levier de la poignée extérieure.
[0040] On vient de décrire dans un certain ordre les différents passages d'une position
à une autre de la serrure ; on comprendra que l'ordre peut être bien entendu inversé
et qu'il suffit, pour cela, de mettre en oeuvre les commandes appropriées.
[0041] On aura noté également que le mécanisme selon l'invention est de réalisation simple,
fiable et économique, et utilise un certain nombre de composants de l'art antérieur,
tels que par exemple, le boîtier 10, la bascule 50, le levier de condamnation 20 ;
le groupe de commande 70 est obtenu à partir d'un groupe de commande de l'art antérieur
auquel a été ajouté un moteur électrique 81 et les organes qui lui sont associés.
[0042] Le mécanisme selon l'invention présente également l'avantage qu'il permet d'obtenir
électriquement, de façon simple, la fonction "condamnation-enfants" ; il suffit de
prévoir, pour les portières arrière, des leviers de condamnation 20 sans butée 26
; dès lors, la commande du fonctionnement du moteur électrique 81 d'embrayage provoque
la remontée de l'organe d'embrayage 40, dont l'oreille 45 n'est pas gênée dans ce
déplacement du fait de l'absence de butée 26, et donc la désolidarisation en rotation
du levier intérieur 13 et du levier de transfert 30 ; dans cette position "condamnation-enfant"
de la serrure, représentée sur la figure 6, toute action sur le levier intérieur 13
est inopérante ; par contre, compte tenu de la position "haute" du levier de condamnation
20, il est possible d'ouvrir la portière par action sur la poignée extérieure.
[0043] On sait que généralement, jusqu'ici, les serrures de portière comportent un organe
de verrouillage manuel disposé sur la face intérieure de la portière et souvent appelé
"tirette de frise" ; le mécanisme selon l'invention permet de se dispenser d'un tel
organe de verrouillage, ce qui est un avantage supplémentaire.
[0044] La mise en oeuvre du mécanisme, selon l'invention, qui vient d'être décrite a tenu
compte du fait que les moyens électriques étaient opérationnels. En cas de panne électrique,
la serrure étant en position "super-condamnation", il est nécessaire de pouvoir s'introduire
dans le véhicule (la mise en position "super-condamnation" depuis l'intérieur du véhicule
est interdite électriquement pour des raisons de sécurité). On a vu précédemment qu'il
suffit d'actionnerle barillet de la serrure, manoeuvrable par une clé : dans un premier
temps, dans son mouvement de rotation dans le sens horaire, à partir de la position
représentée à la figure 1, le levier de condamnation 20 par sa butée 26 agissant sur
l'oreille 45 de l'organe d'embrayage 40 entraîne celui-ci vers le bas, solidarisant
ainsi, en rotation, le levier intérieur 13 et le levier de transfert 30 ; dans un
deuxième temps, l'ouverture de la portière s'effectue normalement; le fait, dans un
premier temps, d'avoir solidarisé en rotation le levier intérieur 13 et le levier
de transfert 30 permet à l'usager qui a pénétré dans le véhicule et refermé sa portière,
de pouvoir en sortir par action sur la poignée intérieure, donc sur le levier intérieur
13.
[0045] En cas de panne électrique, il doit être également possible de pouvoir faire passer
mécaniquement les serrures de la position porte ouverte à la position "condamnation"
; c'est le cas, par exemple, lorsque la panne se manifeste en rase campagne, ou sur
autoroute, et que l'on veuille abandonner momentanément le véhicule ; les portières
dont les serrures sont équipées d'un barillet à clé n'offrent pas, pour ce faire,
de difficulté ; il suffit d'actionner les barillets de ces portières. Les portières
non équipées de barillet, comme les portières arrière, sont, suivant l'invention,
équipées d'un levier de secours pour condamnation ; un tel levier peut être placé
dans le chant de la porte et accessible ; bien entendu, compte tenu de cette accessibilité,
il doit pouvoir assurer la fonction "condamnation" mais ne doit pas permettre de décondamner,
par action inverse, la portière qui en est équipée. La figure 8 montre un levier de
secours 90: le levier 90 comprend deux pièces planes découpées 91 et 93 toutes deux
articulées autour d'un axe 95 porté par la portière ; la première pièce 91 présente
une échancrure 92 allongée circonférentiellement par rapport à un cercle centré sur
l'axe 95 adaptée à recevoir un téton 94 porté par la deuxième pièce 93 ; l'extrémité
de la première pièce 91 qui est opposée à l'échancrure 92 coopère avec le levier de
condamnation 20 ; on voit que, grâce à cette disposition, une action manuelle sur
la deuxième pièce 93 dans un sens, celui de la flèche F, fait basculer le levier 90
autour de l'axe 95 qui parallèlement actionne le levier de condamnation 20 ; ce sens
correspond à la mise en position "condamnation" de la serrure ainsi équipée, c'est-à-dire
que, par cette action, le levier de condamnation 20 passe de la position "haute" qu'il
occupe à la figure 3 (position porte ouverte de la serrure) à la position "basse"
qu'il occupe à la figure 5 (position "condamnation" de la serrure) ; grâce à l'échancrure
allongée 92, il est impossible, par une action sur la deuxième pièce 93 dans le sens
contraire à celui de la flèche F, de basculer le levier de condamnation 20 vers sa
position "haute" ; bien entendu, un capot est prévu pour protéger la partie mécanique
qui vient d'être décrite.
1. Mécanisme de condamnation et décondamnation d'une serrure de portière de véhicule
automobile, ladite serrure pouvant prendre soit une position "condamnation" où la
manoeuvre extérieure est impossible, soit une position "décondamnée" dans laquelle
la serrure peut être manoeuvrée aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur du véhicule,
soit une position "super-condamnation" dans laquelle la serrure ne peut être manoeuvrée
ni de l'extérieur, ni de l'intérieur du véhicule, ledit mécanisme comprenant un levier
intérieur (13) articulé autour d'un axe d'articulation (12) et un levier de condamnation
(20) articulé autour du même axe d'articulation (12), une bascule (50) montée pivotante
autour d'un axe (51) parallèle audit axe d'articulation (12) et destinée à coopérer
avec un cliquet de retenue (3) du pêne (2) de la serrure, caractérisé par le fait
qu'il comporte en outre un levier de transfert (30) articulé autour de l'axe d'articulation
(12) et coopérant avec la bascule (50) pour l'actionnement de ladite bascule (50)
et des moyens d'embrayage débrayables pour rendre solidaires, ou non, en rotation
le levier intérieur (13) et le levier de transfert (30), le levier intérieur (13)
et le levier de transfert (30) étant solidaires en rotation dans les positions "décondamnée"
et "condamnation" de la serrure, et libres en rotation dans la position "super-condamnation"
de la serrure.
2. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les moyens d'embrayage
débrayables comprennent un organe d'embrayage (40) en forme de plaque (41) munie d'un
trou oblong (42) par lequel la plaque (41) est montée sur l'axe d'articulation (12)
en sorte que l'organe d'embrayage (40) peut tourner autour de l'axe d'articulation
(12) et se déplacer transversalement par rapport audit axe d'articulation (12), ledit
organe d'embrayage (40) portant un pion d'embrayage (43), le levier de transfert (30)
ayant une ouverture oblongue (31) et le levier intérieur (13) présentant à une de
ses extrémités (16) une échancrure (17) longitudinale, le pion d'embrayage (43) de
l'organe d'embrayage (40) traversant l'ouverture oblongue (31) du levier de transfert
(30) et étant adapté à coopérer, ou non, avec l'échancrure (17) du levier intérieur
(13) selon la position transversale de l'organe d'embrayage (40) par rapport à l'axe
d'articulation (12).
3. Mécanisme selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé par le fait que le levier
de condamnation (20) est muni d'une patte de commande (22) adaptée à coopérer avec
une patte (33) du levier de transfert (30).
4. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait que le levier
de transfert (30) porte un retour (32) par lequel il coopère avec la bascule (50).
5. Mécanisme selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé par le fait que l'organe
d'embrayage (40) porte un pion d'actionnement (44), le pion d'embrayage (43) et le
pion d'actionnement (44) étant disposés de part et d'autre de la plaque (41).
6. Mécanisme selon la revendication 2, caractérisé par le fait que la plaque (41) se
prolonge, sur l'un de ses côtés, selon une oreille (45) faisant un angle aigu avec
l'axe du trou oblong (42).
7. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé par le fait qu'autour
de l'axe d'articulation (12) sont placés successivement le levier intérieur (13),
le levier de transfert (30), l'organe d'embrayage (40) et le levier de condamnation
(20).
8. Mécanisme selon l'une des revendications 2 à 7, caractérisé par le fait que le levier
de condamnation (20) et l'organe d'embrayage (40) sont actionnés électromécaniquement
à partir d'un groupe de commande (70) comprenant un moteur électrique (71) adapté
à déplacer une tige d'actionnement (74) pour actionner le levier de condamnation (20),
et un moteur électrique (81) adapté à déplacer un levier d'embrayage (84) coopérant
avec le pion d'actionnement (44) de l'organe d'embrayage (40) pour actionnement de
celui-ci.
9. Mécanisme selon la revendication 8, caractérisé par le fait que des détecteurs de
position (76, 86) permettent de visualiser au tableau de bord la position de la tige
d'actionnement (74) et du levier d'embrayage (84).
10. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé par le fait qu'il est
monté sur une portière arrière et permet l'obtention d'une position "condamnation-enfant"
de la serrure, dans laquelle le levier intérieur (13) et le levier de transfert (30)
sont libres en rotation, et le levier de condamnation (20) occupe la position qu'il
a lorsque la serrure est décondamnée.
11. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé par le fait qu'il est
monté sur une portière non munie d'un barillet à clé et comporte, en outre, un levier
de secours (90) susceptible d'actionner le levier de condamnation (20).
12. Mécanisme selon la revendication 11, caractérisé par le fait que le levier de secours
(90) comprend deux pièces (91, 93) planes articulées agencées en sorte qu'une action
dans un sens sur l'une (93) est sans effet sur l'autre (91) pièce.
13. Mécanisme selon l'une des revendications 2 à 9, caractérisé par le fait qu'il est
monté sur une portière dont la serrure est équipée d'un barillet manoeuvrable par
une clé, et le levier de condamnation (20) porte une butée (26) susceptible de coopérer
avec l'oreille (45) de l'organe d'embrayage (40).
14. Serrure de portière de véhicule automobile équipée d'un mécanisme de condamnation
et décondamnation de serrure, caractérisé par le fait que ledit mécanisme est du type
selon les revendications 1 à 13.