[0001] La présente invention concerne une montre-bracelet ultra-mince comportant un fond-carrure
et une glace réalisés en matière plastique, un mouvement, des aiguilles surmontant
un cadran et une armature métallique de renforcement noyée dans le fond-carrure et
servant entre autres de points d'attache à un bracelet.
[0002] Le document CH-B-675 339 propose déjà une montre-bracelet dont la carrure peut être
constituée de tout matériau non métallique, naturel ou synthétique. Cette carrure
présente un logement cylindrique dans lequel est fixé un boîtier abritant un mouvement
au moyen d'une garniture torique élastique engagée, d'une part, dans une gorge annulaire
du logement cylindrique et, d'autre part, dans une gorge périphérique du boîtier.
La carrure est munie d'une armature métallique à laquelle vient se fixer un bracelet.
[0003] La construction sommairement décrite ci-dessus ne convient pas à une montre ultra-mince,
c'est-à-dire à une montre dont l'épaisseur ne dépasse pas environ quatre millimètres.
On comprendra en effet que le recours à un boîtier indépendant abritant tout le mouvement,
fond et glace compris, ce boîtier devant, de surcroît, être fixé à la carrure par
une garniture torique élastique, conduit à une pièce nécessairement épaisse. D'autre
part, l'armature métallique proposée n'a pour but ici que de supporter les efforts
importants exercés sur la montre par les diverses tractions exercées par le bracelet
et ne joue nullement, en même temps, le rôle de platine comme cela est le cas dans
la présente invention qui va être décrite plus bas.
[0004] Il n'est pas indiqué, dans le document cité ci-dessus, si la disposition décrite
convient à une boîte réalisée en matière plastique dans laquelle l'armature métallique
serait noyée par surmoulage de ladite matière. On peut cependant le penser si l'on
se réfère par exemple aux documents CH-B-580 294 et FR-A-1 363 424 qui décrivent tous
deux un insert métallique de renforcement noyé dans une boîte injectée en matière
plastique. Dans ces documents cependant, l'insert en question n'est pas utilisé pour
retenir un bracelet, pas plus qu'il n'est utilisé pour servir de platine à un mouvement.
[0005] Ainsi dans le but de proposer une montre-bracelet ultra-mince tout en s'inspirant
de certaines techniques faisant partie de l'état de l'art, la présente invention est-elle
originale par le fait que l'armature métallique de renforcement sert en outre de platine
sur laquelle est fixé au moins un tenon central autour duquel pivote une chaussée
portant l'aiguille des minutes, une roue à canon portant l'aiguille des heures pivotant
à son tour sur ladite chaussée.
[0006] L'invention sera comprise maintenant à la lecture de la description qui suit, illustrée
par le dessin donnant un exemple de mode de réalisation, dessin dans lequel :
- la figure 1 est une vue en plan, de dessus, de la montre selon l'invention, vue dans
laquelle le cadran a été enlevé,
- la figure 2 est une vue en perspective de l'armature métallique de renforcement noyée
dans le boîtier de la montre de la figure 1,
- la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III de la figure 1,
- la figure 4 est une coupe selon la ligne IV-IV de la figure 1,
- la figure 5 est une coupe selon la ligne V-V de la figure 1, et
- la figure 6 est une coupe selon la ligne VI-VI de la figure 1.
[0007] Si l'on se réfère plus particulièrement aux figure 1 et figure 3, cette dernière
étant une coupe selon la ligne III-III de la figure 1, la montre-bracelet ultra-mince
comporte un fond-carrure 7 et une glace 8 réalisés en matière plastique. La montre
comporte aussi un mouvement 9 et des aiguilles 10, 11 surmontant un cadran 12. La
montre comprend surtout une armature métallique de renforcement 13 noyée dans le fond-carrure
7, cette armature servant entre autres de points d'attache 14, 15 à un bracelet non
représenté. La présente invention est remarquable en ce sens que l'armature métallique
de renforcement 13 sert en outre de platine sur laquelle est fixé au moins un tenon
central 16 dont l'axe porte la référence 1. La figure 2 montre cette armature 13,
représentée en perspective, avant qu'elle ne soit moulée dans le fond-carrure 7. Comme
on le voit bien sur la figure 3, autour du tenon central 16 pivote une chaussée 17
qui porte l'aiguille des minutes 10. Pivotant à son tour sur la chaussée 17, la figure
3 montre une roue 19 à canon 20 qui porte l'aiguille des heures 11.
[0008] Ainsi a-t-on compris que l'armature 13, en plus de servir au renforcement de la boîte
et à l'attache du bracelet comme cela était connu de l'art antérieur, est utilisée
de surcroît comme platine portant au moins l'ensemble des aiguilles indiquant l'heure.
Cette utilisation est nouvelle et n'est pas connue des pièces d'horlogerie antérieures.
[0009] Si l'on se reporte à nouveau à la figure 2, on constate que l'armature ou platine
13 porte des cornes 14 et 15 situées à 6 et 12 heures arrangées pour recevoir dans
des perçages 14' et 15' des barrettes non représentées autour desquelles vont s'articuler
des brins d'un bracelet. La figure 2 montre également que l'armature 13 comporte des
bords relevés 21, ici des bords diamétralement opposés. Ces bords relevés poursuivent
deux buts, celui d'abord de rigidifier l'armature 13, celui ensuite de servir d'appui,
au moins partiellement, au cadran 12. Si l'on se reporte aux figures 3, 4 et 6, on
voit en effet qu'un bord extérieur 22 du cadran 12 repose sur le bord relevé 21 de
l'armature 13. En variante, il est prévu que les bords 21 et 22 soient fixés l'un
à l'autre, d'une part pour permettre le positionnement angulaire du cadran et d'autre
part pour rigidifier la boîte en un ensemble très compact. Cette fixation bords sur
bords peut être réalisée par exemple au moyen de soudures au laser.
[0010] On va décrire maintenant un exemple de réalisation non limitatif de la montre-bracelet
exécutée selon l'invention. On se référera pour cela à la vue en plan de la figure
1 ainsi qu'aux coupes réalisées dans cette figure et explicitées aux figures 3, 4,
5 et 6.
[0011] A part le mobile central 1 monté en rotation sur le tenon 16 lui-même fixé sur l'armature
13, on trouve aussi, supportés par la même armature, d'autres mobiles composant le
mouvement 9, ces mobiles étant montés rotativement sur des tenons. Montée rotativement
sur un tenon 30, on trouve une roue 31 entraînant la roue 32 solidaire de la chaussée
17, elle-même entraînant l'aiguille des minutes 10. Solidaire de la roue 31, un pignon
33 entraîne la roue 19 du canon 20 sur lequel est emmanchée l'aiguille des heures
11. Le tenon 30 est fixé sur l'armature 13, comme l'est le tenon central 16, par exemple
par rivetage, vissage ou soudage. On peut imaginer que le tenon 16, comme les autres
d'ailleurs, soit venu de matière en moulant le fond-carrure 7 avec l'armature 13.
Le tenon est alors en matière plastique autour duquel sont montés à rotation les divers
mobiles.
[0012] La roue 31 et le pignon 33 forment le mobile 2 qui est entraîné par le pignon 34
d'un mobile 6 qui comporte en outre une roue 35 elle-même entraînée par le pignon
36 d'un mobile moteur 5 comprenant un rotor aimanté 37. Comme le montre bien la figure
4, les mobiles 5 et 6 comportent des pivots tournant dans des paliers pratiqués d'une
part dans la matière plastique du fond 7 et d'autre part dans un pont 38. Par exemple,
pour ce qui concerne le mobile 6, le palier inférieur est constitué par une forure
39 pratiquée dans un bouchon 40 remplissant une ouverture 41 de l'armature 13. Le
bouchon 40 est obtenu lors de l'injection du fond 7. Le mobile moteur 5 est pivoté
de la même manière que le mobile 6 au moyen d'un bouchon 51. Comme le montre la figure
5, l'aimant 37 est entouré par un stator 42 lié à un noyau 43 sur lequel une bobine
44 est enroulée.
[0013] Deux autres tenons sont fixés sur l'armature 13 comme on le voit sur les figures
2 et 6. Il s'agit du tenon 45 sur lequel tourne le mobile 4 composé d'un pignon 46
et d'une roue 47. Le pignon 46 est entraîné par le pignon coulant 48 quand la tige
49 est tirée pour la mise à l'heure de la montre. Il s'agit également du tenon 50
sur lequel tourne le mobile 3 qui entraîne la roue 31 déjà citée. Ces deux tenons
sont directement fixés sur l'armature, de la même façon que le sont les tenons 30
et 50 déjà décrits.
[0014] Ainsi, pour résumer ce qui a été dit plus haut, l'armature ou platine 13 est utilisée,
dans l'exécution prise en exemple, à supporter non seulement le mobile central 1,
mais d'autres mobiles soit au moyen de tenons 30, 45, 50, soit au moyen de paliers
pratiqués dans des bouchons 40 et 51 moulés dans des forures de la platine 13.
[0015] Dans la montre-bracelet prise en exemple, le fond-carrure 7 et la glace 8 sont réalisés
en matériaux thermoplastiques thermosoudables. Par exemple, la carrure 7 est réalisée
dans un matériau choisi dans le groupe comprenant l'acryl butadiène styrène (ABS)
et la glace est réalisée en une résine transparente acrylique (PMMA). Des moyens sont
prévus pour assembler la glace 8 et la carrure 7, ces moyens comprenant une zone localisée
23 constituée par un mélange desdits matériaux thermosoudables entre eux (voir figures
4, 5 et 6). Le lecteur intéressé lira avec profit une description de cette technique
dans le document EP-B-0 101 663 (US-A-4 558 957). Il n'est donc pas nécessaire de
s'étendre ici plus avant sur ce procédé.
[0016] Cependant, comme la montre que l'on cherche à produire ici est ultra-mince, soit
d'une épaisseur totale inférieure à 4 mm environ, il s'agira d'utiliser une glace
très mince aussi, au moins dans la zone centrale 25 couvrant les aiguilles 10 et 11,
la zone périphérique 24 étant plus épaisse. Pour rigidifier la glace 8, il est prévu
de l'équiper d'une nervure annulaire 26 de renforcement comme on le voit sur les coupes
des figures 3, 4, 5 et 6. Comme le montrent ces figures, il est prévu que cette nervure
26 appuie sur le cadran 12 formé en cuvette. On évite ainsi le contact entre la glace
et le cadran dans la partie épaisse 24 de cette glace, ce qui évite la rayure du cadran.
On observera aussi que pour éviter que la glace 8 ne s'enfonce, le tenon 16 est en
contact avec la face inférieure de ladite glace selon un mode d'exécution déjà décrit
dans le document CH-B-639 812.
[0017] On notera pour terminer que le cadran en forme de cuvette poursuit deux buts : celui
d'abord de le rendre plus rigide et celui ensuite de ménager sous sa zone périphérique
des composants épais de la montre à savoir les éléments moteurs (figures 4 et 5),
le mécanisme de mise à l'heure (figure 6) et la pile dont on voit l'emplacement 60
en figure 2. A remarquer qu'un cadran en forme de cuvette a été décrit dans le document
CH-B-620 081.
[0018] Ainsi la construction qui vient d'être décrite permet-elle de proposer une montre-bracelet
ultra-mince en matière plastique dont la rigidité est tout aussi bonne que si la boîte
avait été faite en métal.
1. Montre-bracelet ultra-mince comportant un fond-carrure (7) et une glace (8) réalisés
en matière plastique, un mouvement (9), des aiguilles (10,11) surmontant un cadran
(12) et une armature métallique (13) de renforcement noyée dans le fond-carrure (7)
et servant entre autres de points (14,15) d'attache à un bracelet, caractérisée par
le fait que ladite armature métallique (13) de renforcement sert en outre de platine
sur laquelle est fixé au moins un tenon central (1,16) autour duquel pivote une chaussée
(17) portant l'aiguille des minutes (10), une roue (19) à canon (20) portant l'aiguille
des heures (11) pivotant à son tour sur ladite chaussée (17).
2. Montre-bracelet selon la revendication 1, caractérisée par le fait que l'armature
métallique (13) porte des cornes (14,15) situées à 6 et 12 heures arrangées pour recevoir
des barrettes autour desquelles s'articulent des brins du bracelet et des bords (21)
relevés à angle droit à 3 et 9 heures sur lesquels repose partiellement le bord (22)
extérieur du cadran (12).
3. Montre-bracelet selon la revendication 2, caractérisée par le fait que le bord extérieur
(22) du cadran (12) et les bords (21) relevés de l'armature métallique (13) sont fixés
l'un à l'autre.
4. Montre-bracelet selon la revendication 1, caractérisée par le fait que l'armature
métallique (13) porte en outre les divers mobiles (2,3,4,5,6) composant le mouvement
(9).
5. Montre-bracelet selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le fond-carrure
(7) et la glace (8) sont réalisés en matériaux plastiques thermosoudables et que des
moyens sont prévus pour assembler la glace et le fond-carrure, ces moyens comprenant
une zone (23) localisée constituée par un mélange des matériaux thermosoudables entre
eux.
6. Montre-bracelet selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la glace (8)
présente une zone périphérique (24) plus épaisse que la zone centrale (25) couvrant
les aiguilles (10,11) et qu'à la naissance de la zone périphérique (24) se trouve
une nervure (26) annulaire de renforcement ménagée pour venir en appui sur le cadran
(12).