[0001] L'invention concerne la sidérurgie. Plus précisément, elle concerne le domaine des
tôles d'acier laminées à chaud devant présenter des propriétés élevées de résistance
et d'emboutissabilité, destinées notamment à l'industrie automobile pour former des
pièces de structures de véhicules.
[0002] Dans la gamme des produits plats laminés à chaud dont les propriétés mécaniques sont
obtenues par laminage contrôlé sur le train à bandes, il existe diverses catégories
d'aciers qui possèdent, à des degrés divers, des caractéristiques mécaniques pouvant
être qualifiées d'élevées.
[0003] Les aciers à haute limite élastique (dits "aciers HLE" ou "HSLA") sont des aciers
microalliés au niobium, au titane ou au vanadium. Ils présentent une limite d'élasticité
élevée, dont le minimum suivant le grade peut aller de 300 MPa environ à 700 MPa environ,
obtenue grâce à un affinement du grain ferritique et une fine précipitation durcissante.
Toutefois, leur aptitude au formage est limitée, surtout pour les plus hauts grades.
Ils présentent un rapport limite élastique/résistance à la traction (R
e/R
m) élevé.
[0004] Les aciers dits "double phase", ou "dual phase", ont une microstructure composée
de ferrite et de martensite. La transformation ferritique est favorisée par un refroidissement
rapide de la tôle, dès la fin du laminage à chaud, jusqu'à une température inférieure
à Ar
3, suivi par un refroidissement lent à l'air. La transformation martensitique est ensuite
obtenue par un refroidissement rapide à une température inférieure à M
s. Pour un niveau de résistance donné, ces aciers ont une excellente formabilité, mais
celle-ci se dégrade pour les résistances supérieures à 650 MPa, en raison de l'importante
proportion de martensite qu'ils renferment.
[0005] Les aciers dits "à haute résistance" ("HR") ont une microstructure composée de ferrite
et de bainite. Leur formabilité est intermédiaire entre celle des aciers à haute limite
élastique et celle des aciers double phase, mais leur soudabilité est inférieure à
celles de ces deux types d'aciers. Leur résistance est limitée au grade R
m = 600 MPa, car sinon leur formabilité décroît très vite.
[0006] Les aciers dits "à structure bainitique à très bas carbone" ("ULCB") ont une microstructure
extrêmement fine de bainite à bas carbone composée de ferrite sous forme de lattes
et de carbures. Pour l'obtenir, on inhibe la transformation ferritique par une micro-addition
de bore, voire également de niobium. Ces aciers permettent d'atteindre des résistances
très élevées, supérieures à 750 MPa, mais avec une formabilité et une ductilité assez
faibles.
[0007] Enfin, les aciers TRIP (TRansformation Induced Plasticity) ont une microstructure
composée de ferrite, de bainite et d'austénite résiduelle. Ils permettent d'atteindre
des résistances très élevées, mais leur soudabilité est très faible du fait de leur
teneur élevée en carbone.
[0008] Afin d'obtenir le meilleur compromis possible entre résistance, formabilité et également
soudabilité, on a mis au point (voir le document EP 0 548 950) des aciers pour tôles
laminées à chaud dont la structure contient essentiellement de la ferrite durcie par
des précipités de carbure de titane et/ou de niobium et de la martensite, voire également
de l'austénite résiduelle. Ces aciers ont la composition, exprimée en pourcentages
pondéraux:
C ≤ 0,18 %; 0,5 ≤ Si ≤ 2,5 %; 0,5 ≤ Mn ≤2,5 %; P ≤ 0,05 %; S ≤ 0,02 %; 0,01 ≤ Al ≤
0,1%;0,02≤Ti≤0,5% et/ou 0,03≤Nb≤1%, avec C%≥0,05+Ti/4+Nb/8.
[0009] Ces aciers ont effectivement des résistances élevées (R
m est de l'ordre de 700 MPa) et une bonne formabilité (R
e/R
m est de l'ordre de 0,65). Toutefois, leur soudabilité n'est pas aussi bonne que ce
que l'on souhaiterait. De plus, leur aspect de surface n'est pas satisfaisant: on
constate la présence d'une catégorie de défauts appelée "tigrage" (ou "tiger stripes").
Il s'agit d'incrustations de calamine que le décapage ne permet pas d'éliminer. Ces
défauts restreignent les possibilités d'utiliser les tôles pour fabriquer des pièces
destinées à demeurer visibles.
[0010] Le but de l'invention est de fournir aux utilisateurs de tôles d'acier laminées à
chaud des produits présentant un très bon compromis entre des niveaux de résistance
élevés, une formabilité satisfaisante et une bonne soudabilité, ainsi qu'un aspect
de surface irréprochable.
[0011] A cet effet, l'invention a pour objet une tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance
et haute emboutissabilité, caractérisée en ce que sa composition, exprimée en pourcentages
pondéraux, est:
- C ≤ 0,12 %;
- 0,5 ≤ Mn ≤ 1,5 %;
- 0 ≤ Si ≤ 0,3 %;
- 0 ≤ P ≤ 0,1%;
- 0 ≤ S ≤ 0,05 %;
- 0,01 ≤ Al ≤ 0,1 %;
- 0 ≤ Cr ≤ 1 %;
- 0,03 ≤ Tieff ≤ 0,15 %, Tieff étant la teneur en titane non sous forme de nitrures, de sulfures ou d'oxydes;
- 0 ≤ Nb ≤ 0,05 %;
et en ce que sa structure comprend au moins 75 % de ferrite durcie par précipitation
de carbures ou de carbonitrures de Ti ou de Ti et de Nb, le reste de la structure
comprenant au moins 10 % de martensite et éventuellement de la bainite et de l'austénite
résiduelle.
[0012] L'invention a également pour objets des procédés de fabrication de telles tôles.
[0013] Comme on l'aura compris, les tôles selon l'invention se distinguent de celles connues
jusqu'ici pour les mêmes usages d'abord par leur teneur sensiblement inférieure en
silicium, leurs fourchettes de teneurs en titane et niobium notablement resserrées,
et des exigences plus strictes sur la répartition des différentes phases de la structure.
Et l'obtention de la structure, donc des propriétés recherchées pour la tôle, implique
des conditions particulières lors du traitement thermique qui suit immédiatement le
laminage à chaud. Leur composition et leur mode de fabrication font que ces aciers
représentent, à plusieurs égards, une combinaison d'aciers HLE et d'aciers double
phase.
[0014] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, illustrée
par les figures 1 et 2, qui montrent des micrographies- de tôles selon l'invention.
[0015] Pour obtenir des tôles laminées à chaud selon l'invention, il faut d'abord élaborer,
puis couler sous forme d'une brame, un acier comportant (tous les pourcentages sont
des pourcentages pondéraux) une teneur en carbone inférieure ou égale à 0,12 %, une
teneur en manganèse comprise entre 0,5 et 1,5 %, une teneur en silicium inférieure
ou égale à 0,3 %, une teneur en phosphore inférieure ou égale à 0,1 %, une teneur
en soufre inférieure ou égale à 0,05 %, une teneur en aluminium comprise entre 0,01
et 0,1 %, une teneur en chrome inférieure à 1 %, une teneur en titane efficace (on
exposera plus loin ce que signifie ce terme) comprise entre 0,03 et 0,15 % et une
teneur en niobium comprise entre 0 et 0,05 %.
[0016] La brame est ensuite laminée à chaud sur un train à bandes pour former une tôle de
quelques mm d'épaisseur. A sa sortie du train à bandes, la tôle subit un traitement
thermique qui permet de lui conférer une microstructure composée au moins à 75 % de
ferrite et au moins à 10 % de martensite. La ferrite est durcie par une précipitation
de carbures ou de carbonitrures de titane, et également de carbures ou de carbonitrures
de niobium si cet élément est présent de manière significative. La microstructure
peut éventuellement comporter aussi de la bainite et de l'austénite résiduelle.
[0017] La teneur en carbone limitée permet de conserver à l'acier une bonne soudabilité,
et d'obtenir la proportion de martensite désirée.
[0018] Le manganèse joue un rôle durcissant, car:
- il se place en solution solide;
- en abaissant le point Ar3, il permet d'abaisser la température de fin de laminage et d'obtenir un grain ferritique
fin;
- c'est un élément trempant.
[0019] Cependant, aux fortes teneurs, il provoque la formation d'une structure en bandes
et conduit à la dégradation des performances de fatigue et/ou de formabilité. Il faut
donc limiter sa présence à la teneur maximale spécifiée de 1,5 %.
[0020] Le silicium est un élément alphagène, qui favorise donc la transformation ferritique.
Il est aussi durcissant en solution solide. Toutefois, l'invention repose entre autres
sur une baisse très sensible de la teneur en silicium de l'acier par rapport à l'art
antérieur illustré par le document EP 0 548 950. L'intérêt d'une baisse notable de
la teneur en silicium est que les problèmes d'aspect de surface rencontrés sur les
aciers de l'art antérieur proviennent, en fait, d'une apparition à la surface de la
brame, dans le four de réchauffage, d'oxyde Fe
2SiO
4 qui forme avec l'oxyde FeO un eutectique à bas point de fusion. Cet eutectique pénètre
dans les joints de grain et favorise l'ancrage de la calamine, qui ne peut donc être
qu'imparfaitement éliminée au décapage. Un autre intérêt de cet abaissement de la
teneur en silicium est l'amélioration de la soudabilité de l'acier. Les aciers de
l'invention, à condition que les autres spécifications sur leur composition et leur
mode de fabrication soient respectées, tolèrent de n'avoir que de faibles, voire très
faibles teneurs en silicium.
[0021] Comme le silicium, le phosphore est alphagène et durcissant. Mais sa teneur doit
être limitée à 0,1 %, et peut être aussi faible que possible. En effet, il serait
susceptible, à forte teneur, de former une ségrégation à mi-épaisseur qui pourrait
provoquer un délaminage. Par ailleurs, il peut ségréger aux joints de grains, ce qui
augmente la fragilité.
[0022] Quoique non nécessaire à proprement parler, une addition de chrome (limitée à 1 %)
est recommandable, car il favorise la formation de martensite et la transformation
ferritique.
[0023] Le titane est un élément de micro-alliage qui forme des précipités de carbure et
de carbonitrure durcissant la ferrite. Son addition a pour but d'obtenir, grâce à
ce durcissement, un niveau de résistance élevé. Toutefois, cet effet n'est obtenu
que si le titane a la possibilité de se combiner au carbone. Il faut donc tenir compte,
lors de l'addition de titane au bain d'acier liquide, des possibilités de formation
d'oxydes, de nitrures et de sulfures de titane. La formation significative d'oxydes
peut être aisément évitée par une addition d'aluminium lors de la désoxydation de
l'acier liquide. Quant aux quantités de nitrures et de sulfures formées, elles dépendent
des teneurs de l'acier liquide en azote et en soufre. S'il n'est pas possible, lors
de l'élaboration et de la coulée, de limiter drastiquement ces teneurs en azote et
en soufre, il faut ajouter au bain métallique une quantité de titane suffisante pour
que dans le métal solidifié, après précipitation des nitrures et sulfures, la teneur
en titane non sous forme de nitrures, de sulfures ou d'oxydes (et donc disponible
pour former des carbures et carbonitrures) soit comprise entre 0,03 et 0,15 %. C'est
cette teneur que l'on appelle "teneur en titane efficace" et que l'on abrège en "Ti
eff %". Lorsque l'acier est désoxydé à l'aluminium, compte tenu des équilibres thermodynamiques
qui s'établissent dans le métal en cours de solidification, on peut estimer que, si
Ti
total % désigne la teneur totale de l'acier en titane,
[0024] Cette addition de titane peut avantageusement être complétée par une addition de
niobium pour atteindre des niveaux de résistance encore plus élevés. Toutefois, au-delà
d'une teneur de 0,05 %, le niobium rend la tôle plus difficilement laminable. D'autre
part, ajouter du titane et du niobium au-delà des quantités prescrites est inutile,
car on assisterait alors à une saturation de l'effet durcissant.
[0025] Pour fabriquer les tôles selon l'invention, différents modes opératoires peuvent
être envisagés, en fonction du niveau de performances recherché et de la composition
du métal.
[0026] Selon un premier mode opératoire (N° 1), applicable de manière standardisée à tous
les aciers de l'invention, la succession des opérations est la suivante:
1) on élabore, et on coule sous forme de brame un acier dont la composition en pourcentages
pondéraux est:
- C ≤ 0,12 %;
- 0,5 ≤ Mn ≤ 1,5 %;
- 0 ≤ Si ≤ 0,3 %;
- 0 ≤ P ≤ 0,1%;
- 0 ≤ S ≤ 0,05 %;
- 0,01 ≤ Al ≤ 0,1 %;
- 0 ≤ Cr ≤ 1%;
- 0,03 ≤ Tieff ≤ 0,15 %, Tieff étant la teneur en titane non sous forme de nitrures, de sulfures ou d'oxydes;
- 0 ≤ Nb ≤ 0,05 %;
2) on lamine à chaud ladite brame sur un train à bandes, avec une température de fin
de laminage (TFL) située entre le point Ar3 de la nuance coulée et 950 °C;
3) à la sortie du train à bandes, on effectue un refroidissement du produit en deux
étapes:
- étape 1: refroidissement lent, à l'air, à une vitesse de 2 à 15 °C/s, effectué enttre
TFL et une température dite "température de début de trempe" (TDT) située entre 730
°C et le point Ar1 de la nuance coulée; c'est au cours de ce refroidissement qu'a lieu la transformation
ferritique; il ne doit pas durer plus de 40 s pour ne pas aboutir à des précipités
de trop forte taille qui détérioreraient la résistance à la traction de la tôle;
- étape 2: refroidissement rapide, effectué par exemple par aspersion à l'eau, à une
vitesse de 20 à 150 °C/s entre TDT et une température dite "température de fin de
refroidissement" (TFR) qui est inférieure ou égale à 300 °C.
[0027] Une fois ces opérations réalisées, la tôle peut être bobinée, soit immédiatement,
soit après un séjour à l'air.
[0028] Selon un deuxième mode opératoire (N° 2), applicable également à tous les aciers
de l'invention de manière standardisée, les opérations 1) et 2) sont les mêmes que
précédemment. En revanche, l'opération 3) comporte non plus deux, mais trois étapes
de refroidissement, selon:
- étape 1: refroidissement rapide, à l'eau, à une vitesse de 20 à 150°C/s, commençant
moins de 10 s après la fin du laminage à chaud, entre TFL et une température intermédiaire
(Tinter) inférieure au point Ar3 de la nuance; pendant cette opération, l'acier reste dans le domaine austénitique;
- étape 2: refroidissement lent, à l'air, à une vitesse de 2 à 15 °C/s, d'une durée
inférieure à 40 s, entre Tinter et TDT, qui est comprise entre le point Ar1 de la nuance et 730 °C; la transformation ferritique a lieu au cours de cette étape;
- étape 3: refroidissement rapide, à l'eau, à une vitesse de 20 à 150 °C/s, entre TDT
et TFR, cette dernière température étant inférieure ou égale à 300 °C.
[0029] Le bobinage de la tôle peut ensuite être effectué, là encore avec ou sans un séjour
préalable à l'air.
[0030] Dans ce dernier mode opératoire, le refroidissement à l'eau de l'étape 1 de l'opération
3) a pour fonction d'amener rapidement la tôle dans le domaine de transformation ferritique.
Cette dernière commence alors immédiatement après l'arrêt du refroidissement à l'eau.
Elle se fait donc plus vite et à plus basse température que dans le mode opératoire
à deux étapes. Cela se traduit par:
- une transformation plus rapide, donc plus complète pour une durée donnée du refroidissement
à l'air, qui elle-même peut être limitée par la longueur de la table de refroidissement;
- une taille de grain ferritique plus faible;
- une précipitation de carbures et de carbonitrures de titane et niobium plus fine et
plus durcissante.
[0031] Dans le cas où l'acier comporte une teneur en niobium relativement importante, c'est
à dire comprise entre 0,020 et 0,050 %, l'obtention de performances optimales pour
la tôle nécessite une condition supplémentaire. En effet, la présence des nitrures
et carbonitrures de niobium ralentit la transformation ferritique. Il est donc souhaitable
que la durée de l'étape de refroidissement lent au cours de laquelle a lieu la transformation
ferritique soit suffisante pour assurer un bon déroulement de cette transformation.
Pour le mode opératoire N° 1 qui a été précédemment décrit, on recommande donc que
l'étape 1 dure au minimum 8 s. Pour le mode opératoire N° 2, on recommande une durée
minimale de l'étape 2 de 5 s.
[0032] On peut ainsi produire une tôle dont la résistance minimale garantie peut s'ajuster
entre 700 et 900 MPa, avec un rapport R
e/R
m inférieur à 0,8, un coefficient d'écrouissage d'au moins 0,12 pour le grade le plus
élevé, et un allongement total d'au moins 15 %. La courbe de traction ne présente
pas de palier de limite d'élasticité, ce qui améliore le comportement à l'emboutissage.
Enfin, l'aspect de surface du produit décapé ne présente pas de "tigrage". Les buts
assignés à l'invention sont donc atteints.
[0033] A titre d'exemple, des expérimentations de l'invention ont été effectuées sur les
nuances d'acier citées dans le tableau 1 (les teneurs en titane sont des teneurs en
titane efficace, calculées à partir de la teneur en titane totale comme on l'a exposé):
Tableau 1:
Nuances d'acier testées |
Nuance |
C % |
Mn % |
P % |
Si % |
Cr % |
N % |
S % |
Tieff % |
Nb % |
A (référence) |
0,072 |
0,982 |
0,040 |
0,190 |
0,750 |
0,0059 |
0,0021 |
- |
- |
B |
0,075 |
0,965 |
0,040 |
0,190 |
0,760 |
0,0046 |
0,0025 |
0,030 |
- |
C |
0,072 |
0,955 |
0,040 |
0,180 |
0,760 |
0,0046 |
0,0018 |
0,060 |
- |
D |
0,077 |
0,862 |
0,043 |
0,180 |
0,770 |
0,0057 |
0,0025 |
0,110 |
- |
E |
0,080 |
1,200 |
0,040 |
0,220 |
0,750 |
0,0052 |
0,0022 |
0,0120 |
0,040 |
[0034] Ces expérimentations ont donné les résultats consignés dans le tableau 2, où R
p0,2 désigne la limite conventionnelle d'élasticité à 0,2 % d'allongement rémanent et
n le coefficient d'écrouissage, et où la colonne "mode de refroidissement" se réfère
aux deux principaux modes opératoires décrits précédemment:
Tableau 2:
Résultats expérimentaux |
Nuance |
Mode de refroidissement |
TDT (°C) |
Rp0,2 (MPa) |
Rm (MPa) |
Rp0,2/Rm |
n |
A (référence) |
N°2 |
720 |
319 |
590 |
0,54 |
0,20 |
A (référence) |
N°2 |
650 |
308 |
570 |
0,54 |
0,20 |
B |
N°1 |
730 |
425 |
685 |
0,62 |
0,16 |
B |
N°1 |
660 |
501 |
748 |
0,67 |
0,15 |
B |
N°2 |
730 |
511 |
774 |
0,66 |
0,16 |
B |
N°2 |
660 |
492 |
745 |
0,66 |
0,14 |
C |
N°1 |
720 |
475 |
730 |
0,65 |
0,15 |
C |
N°1 |
650 |
535 |
764 |
0,70 |
0,15 |
C |
N°2 |
720 |
549 |
820 |
0,67 |
0,13 |
C |
N°2 |
650 |
528 |
800 |
0,66 |
0,13 |
D |
N°1 |
710 |
615 |
848 |
0,72 |
0,12 |
D |
N°1 |
620 |
648 |
865 |
0,75 |
0,12 |
E |
N°2 |
710 |
595 |
860 |
0,69 |
0,12 |
[0035] D'après ces résultats, on voit que l'addition de titane à l'acier A de référence
dans les nuances B et C permet d'augmenter très sensiblement la résistance de cet
acier, en particulier lorsque le mode opératoire N° 2 comportant un refroidissement
en trois étapes est utilisé, tout en maintenant un rapport R
p0,2/R
m convenable. L'addition de niobium conjuguée à l'addition de titane (nuance E) procure
à l'acier une résistance encore plus élevée, sans dégrader le rapport R
p0,2/R
m.
[0036] La micrographie de la figure 1 montre la structure d'un acier correspondant à la
nuance B à 0,030 % de titane. Le refroidissement de la tôle après laminage à chaud
a été conduit selon le mode opératoire N° 2. Les plages claires sont de la ferrite
equiaxe et représentent 88 % de la structure. Les plages sombres sont de la martensite,
et représentent pratiquement l'intégralité du restant de la structure.
[0037] De la même façon, la figure 2 montre la structure d'un acier correspondant à la nuance
C à 0,060 % de titane. Le refroidissement de la tôle après laminage à chaud a été
conduit selon le mode opératoire N° 2 La ferrite equiaxe y représente 86 % de la structure.
[0038] Les aciers selon l'invention peuvent être employés notamment pour constituer des
pièces de structures de véhicules automobiles, telles que des éléments de châssis,
des voiles de roues, des bras de suspension, ainsi que toutes pièces embouties devant
présenter une grande résistance aux sollicitations mécaniques.
1. Tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance et haute emboutissabilité, caractérisée
en ce que sa composition, exprimée en pourcentages pondéraux, est:
- C ≤ 0,12 %;
- 0,5 ≤ Mn ≤ 1,5 %;
- 0 ≤ Si ≤ 0,3 %;
- 0 ≤ P ≤ 0,1 %;
- 0 ≤ S ≤ 0,05 %;
- 0,01 ≤ Al ≤ 0,1 %;
- 0 ≤ Cr ≤ 1 %;
- 0,03 ≤ Tieff ≤ 0,15 %, Tieff étant la teneur en titane non sous forme de nitrures, de sulfures ou d'oxydes;
- 0 ≤ Nb ≤ 0,05 %;
et en ce que sa structure comprend au moins 75 % de ferrite durcie par précipitation
de carbures ou de carbonitrures de Ti ou de Ti et de Nb, le reste de la structure
comprenant au moins 10 % de martensite et éventuellement de la bainite et de l'austénite
résiduelle.
2. Tôle d'acier selon la revendication 1, caractérisée en ce que sa teneur en Nb est
comprise entre 0,02 et 0,05 %.
3. Procédé de fabrication d'une tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance et haute
emboutissabilité, caractérisé en ce que:
- on élabore et on coule sous forme de brame un acier dont la composition est conforme
à celle de la tôle selon la revendication 1;
- puis on lamine à chaud ladite brame sous forme de tôle en achevant le laminage à
une température comprise entre le point Ar3 et 950 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement lent à une vitesse de 2 à 15 °C/s
pendant une durée inférieure à 40 s, jusqu'à une température comprise entre le point
Ar1 et 730 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150
°C/s jusqu'à une température inférieure ou égale à 300 °C.
4. Procédé de fabrication d'une tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance et haute
emboutissabilité, caractérisé en ce que:
- on élabore et on coule sous forme de brame un acier dont la composition est conforme
à celle de la tôle selon la revendication 1;
- puis on lamine à chaud ladite brame sous forme de tôle en achevant le laminage à
une température comprise entre le point Ar3 et 950 °C;
- puis on applique à ladite tôle, moins de 10 s après la fin du laminage à chaud,
un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150 °C/s jusqu'à une température inférieure
au point Ar3;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement lent à une vitesse de 2 à 15 °C/s
pendant une durée inférieure à 40 s, jusqu'à une température comprise entre le point
Ar1 et 730 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150
°C/s jusqu'à une température inférieure ou égale à 300 °C.
5. Procédé de fabrication d'une tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance et haute
emboutissabilité, caractérisé en ce que:
- on élabore et on coule sous forme de brame un acier dont la composition est conforme
à celle de la tôle selon la revendication 2;
- puis on lamine à chaud ladite brame sous forme de tôle en achevant le laminage à
une température comprise entre le point Ar3 et 950 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement lent à une vitesse de 2 à 15 °C/s
pendant une durée comprise entre 8 et 40 s, jusqu'à une température comprise entre
le point Ar1 et 730 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150
°C/s jusqu'à une température inférieure ou égale à 300 °C.
6. Procédé de fabrication d'une tôle d'acier laminée à chaud à haute résistance et haute
emboutissabilité, caractérisé en ce que:
- on élabore et on coule sous forme de brame un acier dont la composition est conforme
à celle de la tôle selon la revendication 2;
- puis on lamine à chaud ladite brame sous forme de tôle en achevant le laminage à
une température comprise entre le point Ar3 et 950 °C;
- puis on applique à ladite tôle, moins de 10 s après la fin du laminage à chaud,
un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150 °C/s jusqu'à une température inférieure
au point Ar3;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement lent à une vitesse de 2 à 15 °C/s
pendant une durée comprise entre 5 et 40 s, jusqu'à une température comprise entre
le point Ar1 et 730 °C;
- puis on applique à ladite tôle un refroidissement rapide à une vitesse de 20 à 150
°C/s jusqu'à une température inférieure ou égale à 300 °C.