[0001] La présente invention concerne le domaine des techniques de forage de puits de pétrole
et de gaz, et plus particulièrement les techniques de détection de la précession pendant
le forage de l'élément de la garniture de forage appelée communément « BHA » pour
« Bottom Hole Assembly ». Pour simplifier, la partie de la garniture concernée par
la présente invention sera dénommée BHA dans la suite de la description.
[0002] La BHA est soumise à de la précession lorsqu'elle subit un mouvement de rotation
propre dû notamment à de la flexion. Ce mouvement propre est influencé par des paramètres
de forage (poids sur l'outil, vitesse de rotation, etc.) et des paramètres géométriques
(dimensions des constituants de la BHA, diamètre de l'outil, trajectoire du trou,
type de terrain, etc.). Il est considéré comme un dysfonctionnement sérieux car il
empêche le bon déroulement du forage et peut même causer des dégâts matériels importants
notamment aux éléments de la BHA.
[0003] On connaît dans la profession le dysfonctionnement dit « whirling », mais il n'a
pour l'instant été pris en compte qu'au niveau de l'outil de forage pour réduire les
ruptures et les usures excessives des éléments de coupe, dues à ce dysfonctionnement.
[0004] Ainsi, la présente invention concerne une méthode de détection de la précession d'un
élément d'une garniture de forage en rotation dans un puits. La méthode comporte les
étapes suivantes :
- acquisition d'au moins une mesure par des moyens de mesure placés proches de la surface,
ladite mesure étant représentative de la vibration dudit élément dans ledit puits,
- traitement automatique de ladite mesure comprenant le repérage d'un saut de moyenne
et le repérage d'une raie significative dans le spectre de ladite mesure, lesdits
repérages apparaissant dans un intervalle de temps inférieur à environ 10 secondes,
- détermination d'un critère de précession à partir des caractéristiques de ladite raie,
- déclenchement d'une alarme si le critère atteint une valeur seuil déterminée.
[0005] Les mesures acquises en surface peuvent être fonction du couple S(t) et de la tension
V(t) au sommet des tiges de forage.
[0006] Le saut de moyenne peut être repéré à partir de la mesure du couple S(t) et le repérage
de ladite raie significative à partir de la mesure de la tension V(t).
[0007] La raie significative peut être comprise dans l'intervalle de fréquence correspondant
à l'intervalle I= [ω/2π ; |Ωb/2π|], ω étant la vitesse moyenne de la garniture et
Ω
b = - ω

où Rc est le rayon dudit élément en précession et Rb est le rayon du puits, et ladite
raie peut avoir une puissance au moins supérieure à 65% du maximum principal.
[0008] On peut calculer C=Ω/Ωb, Ω étant calculé à partir de la fréquence de ladite raie
significative, et on peut déclencher l'alarme lorsque C est supérieur à environ 0,5,
et de préférence à 0,6.
[0009] L'invention concerne également un système de détection de la précession d'un élément
d'une garniture de forage en rotation dans un puits. Le système comporte :
- des moyens d'acquisition d'au moins une mesure, lesdits moyens de mesure étant placés
proches de la partie supérieure de ladite garniture, ladite mesure étant représentative
de la vibration dudit élément dans ledit puits,
- des moyens de traitement automatique de ladite mesure comprenant des moyens de repérage
d'un saut de moyenne et de repérage d'une raie significative dans le spectre de ladite
mesure, lesdits repérages apparaissant dans un intervalle de temps inférieur à environ
10 secondes,
- des moyens de détermination d'un critère de précession à partir des caractéristiques
de ladite raie,
- des moyens de déclenchement d'une alarme si le critère atteint une valeur seuil déterminée.
[0010] Les moyens d'acquisition peuvent comporter des capteurs de mesures liées au couple
S(t) et à la tension V(t) à l'extrémité supérieure de la garniture.
[0011] Le couple S(t) peut être mesuré par le moyen de la motorisation en rotation de la
garniture et la tension peut être mesurée à partir de la tension du câble.
[0012] On rappelle que la précession peut être définie comme étant le mouvement de la masse-tige
lorsque le contact de la masse-tige contre les parois du puits engendre un mouvement
orbital d'une ou plusieurs section de la BHA. Il s'agit donc d'une composition de
deux mouvements de rotation.
[0013] En notant :
- la vitesse de rotation imposée au train de tiges par l'appareil de surface (rotation
autour de l'axe de la garniture),
- la vitesse propre de rotation due à la précession (rotation autour de l'axe du trou
foré),
- V la vitesse de glissement au point de contact (dans le cas où il n'y a pas choc),
- b vitesse de précession sans glissement (V=0),
- Rb rayon du trou, et Rc rayon d'une section en précession,
on obtient la relation V=(Rb-Rc).Ω+Rc. ω, donc pour V=0, on a Ωb=- ω.Rc/(Rb-Rc)
[0014] On définit s = Ω/Ωb
[0015] Lorsque Ω est dans le même sens que ω, on parle de précession « forward », sinon
on parle de précession « backward » ou « rétrograde ». La précession synchrone (Ω
= ω) est la plus défavorable d'un point de vue abrasion du train de tiges, car celle-ci
se fait toujours au même endroit, et que la vitesse de glissement est maximale. Par
contre, en précession rétrograde, il n'y a pas de phénomène d'abrasion spécifique,
mais la fréquence étant grande, la fatigue est importante. En fait, on est en situation
de flexion alternée qui est d'autant plus grande que l'on se rapproche de Ωb. En pratique,
la majeure partie des ruptures et pannes sont liées à la fatigue, et il faudra donc
éviter en priorité la forte précession rétrograde, c'est-à-dire le cas où s = Ω/Ωb
s'approche de 1.
[0016] Le but de la détection est de déterminer Ω, d'en déduire dans quelles conditions
de précession on se trouve en étudiant la valeur de s, et de déclencher une alarme
si nécessaire. Plusieurs niveaux d'alarme peuvent être définis en fonction de la valeur
de s.
[0017] Les facteurs d'influence de la précession sont essentiellement les paramètres opérationnels
de forage (vitesse de rotation, poids sur l'outil, type de boue...), la géométrie
de l'ensemble (dimension du puits, inclinaison du puits,...) et le type de roche forée.
[0018] En effet, il apparaît que la tendance à la précession augmente quand le poids sur
l'outil diminue et que la vitesse de rotation augmente. Une forte friction entre paroi
et BHA (à cause d'une paroi rugueuse, et/ou d'une boue peu lubrifiante) favorise une
précession rétrograde. On constate les mêmes faits dans le cas d'une roche dure, d'une
part, l'amortissement de l'interaction outil/roche et des vibrations y est faible,
d'autre part, la vitesse d'avance est généralement peu importante.
[0019] De plus, la déformation de flexion est naturellement limitée par le diamètre foré.
[0020] Dans les puits déviés, elle est réduite par l'amortissement des vibrations au niveau
des stabilisateurs.
[0021] La précession est donc particulièrement présente dans les puits ou parties de puits
verticaux ou faiblement déviés.
[0022] En pratique, la majeure partie des ruptures et pannes sont liées à la fatigue, et
il faut donc éviter essentiellement la précession rétrograde de la BHA. Le remède
consiste presque toujours à arrêter la rotation de la tige pour faire disparaître
la précession. Détecter la précession est donc indispensable pour arrêter le mouvement
avant qu'il ait pris une ampleur trop importante.
[0023] Il est également très avantageux de déterminer le phénomène de précession à partir
de signaux caractéristiques que l'on peut disposer en plaçant des capteurs sur l'extrémité
supérieure des tiges de forage liées à la partie supérieure de la BHA. En effet, les
capteurs de fond (situés au niveau de la BHA) nécessitent des moyens de transmission
lourds, dans la mesure où il est ici indispensable d'avoir un volume d'information
important.
[0024] La présente invention sera mieux comprise et ses avantages apparaîtront plus clairement
à la lecture de la description d'un exemple de réalisation, nullement limitatif, illustré
par les figures ci-annexées, parmi lesquelles :
- La figure 1 montre schématiquement une ensemble de forage comportant un système de
détection de la précession selon l'invention,
- La figure 2 est un exemple d'organigramme de la méthode,
- La figure 3 est un autre exemple d'organigramme.
- Les figures 4a et 4b montrent la mesure et le spectre de la flexion de la BHA,
- Les figures 5a et 5b montrent la mesure du couple en surface et le spectre de la tension
en surface.
[0025] Selon l'invention, l'organigramme simplifié de l'alarme de précession de la BHA est
le suivant :
[0026] Un ensemble de capteurs fournit des mesures caractéristiques des vibrations latérales
de la BHA, (par exemple le couple et la tension) à :
- des moyens d'acquisition desdites mesures qui font transiter les signaux correspondant
vers :
- des moyens de traitement automatiques des données qui déterminent le déclenchement
ou non :
- d'une alarme.
[0027] L'invention a pour principal objectif de détecter la précession à partir seulement
des signaux disponibles en surface. Or, les phénomènes de flexion sont assez peu sensibles
en surface car d'une part, il y a une telle dissipation des ondes de flexion (structurelle
et due au fluide de puits) que celle-ci tendent à disparaître avant d'arriver en surface,
et d'autre part, le puits est un mauvais guide pour les ondes de flexion.
[0028] Cependant, il existe de nombreux couplage entre les différents modes (longitudinal,
torsion, flexion). On peut donc trouver des signes caractéristiques de précession
dans des signaux de surface autres que la flexion.
[0029] La figure 1 décrit le forage d'un puits 1 à l'aide d'une installation de surface
2 comportant une tour 3 et des moyens de suspension 4 auxquels est accrochée la garniture
de forage 5. La garniture de forage 5 se compose comme il est connu dans l'art du
forage, par un outil de forage 6, un ensemble de masses-tiges 7 dans lequel on peut
intégrer un ou plusieurs stabilisateurs 8, des tiges de forage 9 vissées les unes
aux autres pour effectuer la liaison mécanique avec la tête d'injection, par exemple
motorisée 10, suspendue aux moyens de levage 4. C'est la précession d'une partie de
la BHA 7 qui concerne la présente invention.
[0030] Un raccord 11 comporte des capteurs sensibles à la vibration du train de tiges. Les
vibrations enregistrées peuvent être de torsion, de flexion, de tension, ou même de
pression dans le fluide de forage injecté à travers la tête d'injection 10. Dans le
présent exemple, les capteurs sont sensibles au couple et à la tension au niveau de
l'extrémité supérieure des tiges 9. Pour la mesure du couple, on peut installer des
capteurs adaptés dans les moyens de mise en rotation de la garniture : table de rotation
ou tête d'injection motorisée 10. La tension peut aussi être mesurée à partir de la
tension d'un brin du câble de forage.
[0031] Des moyens d'acquisition et de traitement 12 des signaux correspondant à la vibration
du couple et de la tension en surface, respectivement (S(t) et V(t), sont en liaison
avec le raccord instrumenté 11, soit par un câble 13 soit par onde radio reçue par
l'antenne 14. Une cabine de contrôle du forage 15 reçoit, soit par des moyens radio
16, soit par câble 17, les informations provenant des moyens d'acquisition et de traitement
12. Ces informations peuvent déclencher des moyens de signalisation 18 du type alarme,
par exemple des feux de couleurs différentes en fonction d'un niveau spécifique de
précession.
[0032] Le traitement automatique des données et de l'alarme utilise dans le présent exemple
comme signaux caractéristiques des vibrations latérales :
S(t) = couple en surface,
V(t) = tension en surface.
[0033] Le traitement automatique des données se fait selon le schéma suivant :

[0034] On rappelle que :
ω représente la vitesse de rotation instantanée imprimée à l'ensemble de forage
par le moteur.
[0035] Ωb est la vitesse de précession sans glissement. Elle se calcule à partir de l'expression
suivante :

où Rc est le rayon de la BHA et Rb est le rayon du puits.
[0036] t
am est le temps où l'on détecte un saut de moyenne du signal étudié en temporel, ici
le couple en surface S(t).
[0037] On cite ici en référence les documents suivants :
- « Detection of Abrupt Changes. Theory and Application » par Basseville et Nikiforov-Prentice
Hall Information and System Sciences Series, 1993.
- « Digital Processing of Random Signals. Theory and Methods» par Porat- Prentice Hall
Information and System Sciences Series, 1994.
Détection du saut de moyenne en temporel :
[0038] On donne ici un exemple de traitement automatique de détection du saut de moyenne
du signal traité en temporel (par exemple ici, le couple).
[0039] Pour détecter le saut de moyenne du couple, on peut choisir d'utiliser des fenêtres
glissantes, une de grande dimension (par exemple 2000 points) et l'autre de petite
dimension (par exemple 400 points) qui contient les points les plus récents de la
grande fenêtre. On compare alors la moyenne obtenue dans la grande fenêtre avec celle
obtenue par la petite fenêtre. Au moment du changement de moyenne, les deux résultats
deviennent sensiblement différents, car la petite fenêtre est très sensible au changement
alors que la grande l'est nettement moins. Cette comparaison peut être faite à partir
du logarithme du rapport de vraisemblance des deux moyennes, calculé de manière continue
à l'aide de l'algorithme CUSUM. L'algorithme CUSUM a été décrit par M. Page en 1954
dans «Continuous Inspection Schemes» Biometrika, Vol. 41, PP 100-115.
[0040] L'algorithme CUSUM permet de donner de manière précise le temps t
am où il y a changement dans la moyenne du signal.
Détection du changement spectral:
[0041] A partir de moment où l'on connaît l'instant t
am du changement de moyenne temporelle du couple, on peut calculer le spectre du signal
de tension avant cet instant et le spectre après cet instant et les comparer. Ces
spectres sont utiles sur la bande de fréquence I= [ω/2π; |Ωb/2π|] mentionnée dans
l'organigramme précédent. C'est dans cet intervalle que l'on cherche à détecter l'apparition
d'une raie.
[0042] Pour les comparer, on propose ici deux solutions :
1) Utiliser à nouveau la comparaison, en fréquentiel cette fois, entre une petite
fenêtre et une grande fenêtre comme définies précédemment. Pour cela, il faut connaître
suffisamment précisément les caractéristiques fréquentielles du signal. On modélise
donc au préalable le signal par une modélisation autorégressive. Ensuite, on peut
calculer la distance spectrale entre les deux spectres des deux fenêtres, en utilisant
à nouveau l'algorithme CUSUM.
2) Faire une comparaison directe des spectres avant et après tam. Cette méthode consiste à faire la différence directe entre les 2 spectres ainsi
calculés, en admettant une petite fluctuation de la valeur de la fréquence associée
à chaque raie.
[0043] Quelle que soit la solution choisie, la comparaison des deux spectres nous permet
de répondre à la question suivante :
« A l'instant tam, y a-t-il eu apparition d'une raie dans l'intervalle I ? »
- Si la réponse est non, il n'y a pas déclenchement d'alarme et on se borne à continuer
à repérer un éventuel changement de moyenne temporelle dans le signal de couple.
- Si la réponse est oui, on détermine alors la puissance de cette raie par rapport aux
autres, afin de déterminer si elle est significative. Un pourcentage spécifique de
la puissance totale du signal est défini comme palier pour sélectionner les raies
« significatives ».
[0044] Ainsi, en fin de traitement automatique des données, on a sélectionné des raies considérées
comme importantes et qui peuvent être la preuve de la présence d'un mouvement de précession
de la BHA. La fréquence de la raie significative permet de calculer la vitesse de
précession Ω.
[0045] L'alarme peut se décrire selon le schéma suivant :

[0046] On définit un critère, noté C, de caractérisation de la précession comme suit :
C = Ω/Ωb, où Ω est la vitesse de rotation propre de la BHA dans son mouvement de
précession.
[0047] On définit par ailleurs un seuil s tel que si C>s, alors la précession considérée
est une précession rétrograde, et donc très nocive pour la garniture de forage.
[0048] On déclenche donc une alarme dans la mesure où le calcul du critère C et sa comparaison
avec le seuil s nous permet de conclure sur l'apparition d'un mouvement de précession
rétrograde de la BHA.
[0049] Les figures 2 et 3 illustrent deux algorithmes plus détaillés du traitement automatique
des données et de déclenchement de l'alarme basés sur les principes de la détection
de la précession décrits plus haut.
[0050] Selon l'organigramme de la figure 2, on n'effectue un traitement spectral qu'à partir
du moment où l'on a déterminé un instant t
am où l'on a détecté un saut de moyenne (bloc 30). Le bloc 40 représente les traitements
fréquentiels sur des fenêtres amont et aval par rapport à t
am.
[0051] Dans ce bloc 40, on calcule une estimation du spectre du couple avant et après le
saut de moyenne par les méthodes classiques de traitement de signal (par exemple :
périodogrammes moyennés, méthodes haute résolution,...). On calcule également la moyenne
de la vitesse de rotation considérée comme stationnaire au moment de l'apparition
du whirling. On évalue ensuite la différence des spectres ainsi obtenus et l'on garde,
par exemple, les quatre raies les plus énergétiques.
[0052] En parallèle (cas de la figure 2) ou en séquentiel (cas de la figure 3), on calcule
Ωb à partir de ω et des caractéristiques physiques Rb et Rc.
[0053] Enfin, on sélectionne une ou plusieurs raies en effectuant un tri des différentes
raies spectrales en énergie, par exemple à 65% par rapport à l'énergie maximale, et
en fréquence en ne conservant que les fréquences appartenant à l'intervalle . I= [ω/2π;
|Ωb/2π|].
[0054] A la suite du bloc 40, on calcule C pour la raie significative.
[0055] Dans cet exemple, le seuil d'alarme est pris à 0,6. Si C est supérieur à 0,6, on
déclenche une alarme pour prévenir le risque important d'avoir un dysfonctionnement
proche du type rétrograde.
[0056] La figure 3 montre un autre exemple de traitement automatique dans lequel le suivi
de la moyenne et du contenu spectral se fait en parallèle dans le temps (bloc 30').
Dans le cas où, il y a saut de moyenne à l'instant t
am et changement spectral à l'instant t
as et que ces deux instants soient suffisamment proches, par exemple si |t
am-t
as| est inférieur à 8 secondes, on déclenche alors la recherche d'une raie significative
(bloc 40'). On retrouve ensuite les mêmes fonctionnalités pour le déclenchement d'une
alarme.
[0057] Ces différentes procédures ne sont que des exemples de déclenchement automatique
d'alarme concernant la précession de la BHA, mais d'autres procédures sont possibles,
dont, par exemple, un traitement automatique fondé sur la statistique bayésienne.
[0058] Les figures 4a, 4b , 5a et 5b sont des exemples comparatifs de ce que l'on peut mesurer
effectivement au niveau de la BHA et de ce que l'on mesure en surface. La figure 4a
est l'enregistrement de la flexion enregistrée au niveau des masses-tiges, par exemple
dans le raccord 20 (figure 1). De tels moyens de mesure sont par exemple décrits dans
le document EP-B1-0558379, cité ici en référence. On note le saut de moyenne référencé
21.
[0059] La figure 4b donne le spectre correspondant au signal du moment de flexion au niveau
de la BHA. La courbe continue 23 correspond au spectre en amont du saut de moyenne,
c'est-à-dire sans whirling, la courbe pointillée 24 correspond au spectre après le
saut de moyenne, c'est-à-dire en whirling. On note la raie référencée 25 significative
car dans l'intervalle de fréquence 15-20 Hertz et de puissance caractéristique.
[0060] Dans le même temps, on a enregistré en surface les signaux vibratoires du couple
(figure 5a) et le spectre de la tension en surface (figure 5b). On retrouve bien le
saut de moyenne 31 correspondant effectivement à du whirling de la BHA et la raie
significative de même fréquence que la fréquence du whirling directement enregistrée
au fond.
1. Méthode de détection de la précession d'un élément d'une garniture de forage en rotation
dans un puits, caractérisée en ce qu'elle comporte les étapes suivantes :
• acquisition d'au moins une mesure par des moyens de mesure placés proches de la
surface, ladite mesure étant représentative de la vibration dudit élément dans ledit
puits,
• traitement automatique de ladite mesure comprenant le repérage d'un saut de moyenne
et le repérage d'une raie significative dans le spectre de ladite mesure, lesdits
repérages apparaissant dans un intervalle de temps inférieur à environ 10 secondes,
• détermination d'un critère de précession à partir des caractéristiques de ladite
raie,
• déclenchement d'une alarme si le critère atteint une valeur seuil déterminée.
2. Méthode selon la revendication 1, dans laquelle lesdites mesures acquises en surface
sont fonction du couple S(t) et de la tension V(t) au sommet des tiges de forage.
3. Méthode selon la revendication 2, dans laquelle le saut de moyenne est repéré à partir
de la mesure du couple S(t) et dans laquelle ladite raie significative est déterminée
à partir de la mesure de la tension V(t).
4. Méthode selon l'une des revendication précédentes, dans laquelle ladite raie significative
est comprise dans l'intervalle de fréquence correspondant à l'intervalle I= [ω/2π
; |Ωb/2π|], ω étant la vitesse moyenne de la garniture et Ω
b = -ω

où Rc est le rayon dudit élément en précession et Rb est le rayon du puits,
et ladite raie a une puissance au moins supérieure à 65% du maximum principal.
5. Méthode selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle on calcule C=Ω/Ωb,
Ω étant calculé à partir de la fréquence de ladite raie significative, et dans laquelle
on déclenche ladite alarme lorsque C est supérieur à environ 0,5, et de préférence
à 0,6.
6. Système de détection de la précession d'un élément d'une garniture de forage en rotation
dans un puits, caractérisé en ce qu'il comporte :
• des moyens d'acquisition d'au moins une mesure, lesdits moyens de mesure étant placés
proches de la partie supérieure de ladite garniture, ladite mesure étant représentative
de la vibration dudit élément dans ledit puits,
• des moyens de traitement automatique de ladite mesure comprenant des moyens de repérage
d'un saut de moyenne et de repérage d'une raie significative dans le spectre de ladite
mesure, lesdits repérages apparaissant dans un intervalle de temps inférieur à environ
10 secondes,
• des moyens de détermination d'un critère de précession à partir des caractéristiques
de ladite raie,
• des moyens de déclenchement d'une alarme si le critère atteint une valeur seuil
déterminée.
7. Système selon la revendication 6, dans lequel les moyens d'acquisition comportent
des capteurs de mesures liées au couple S(t) et à la tension V(t) à l'extrémité supérieure
de la garniture.
8. Système selon la revendication 7, dans lequel le couple S(t) est mesuré par le moyen
de la motorisation en rotation de la garniture et dans lequel la tension est mesuré
à partir de la tension du câble.