(19)
(11) EP 0 758 684 B1

(12) FASCICULE DE BREVET EUROPEEN

(45) Mention de la délivrance du brevet:
24.11.1999  Bulletin  1999/47

(21) Numéro de dépôt: 96401740.4

(22) Date de dépôt:  07.08.1996
(51) Int. Cl.6C22C 19/05

(54)

Superalliages à base de nickel stables à hautes températures

Superlegierungen auf Nickelbasis mit gute Hochtemperatursbeständigkeit

Nickel-based superalloys with good stability at high temperatures


(84) Etats contractants désignés:
DE FR GB SE

(30) Priorité: 09.08.1995 FR 9509653

(43) Date de publication de la demande:
19.02.1997  Bulletin  1997/08

(73) Titulaire: SOCIETE NATIONALE D'ETUDE ET DE CONSTRUCTION DE MOTEURS D'AVIATION, "S.N.E.C.M.A."
75015 Paris (FR)

(72) Inventeurs:
  • Duquenne, Catherine
    75003 Paris (FR)
  • Soucail, Michèle
    92260 Fontenay aux Roses (FR)
  • Lautridou, Jean Charles Henri
    91070 Bondoufle (FR)
  • Walder, André
    94240 L'Hay Les Roses (FR)
  • Marty, Michel
    78530 Buc (FR)


(56) Documents cités: : 
EP-A- 0 421 228
WO-A-94/13849
US-A- 3 147 155
EP-A- 0 421 229
FR-A- 2 628 349
US-A- 5 120 373
   
       
    Il est rappelé que: Dans un délai de neuf mois à compter de la date de publication de la mention de la délivrance de brevet européen, toute personne peut faire opposition au brevet européen délivré, auprès de l'Office européen des brevets. L'opposition doit être formée par écrit et motivée. Elle n'est réputée formée qu'après paiement de la taxe d'opposition. (Art. 99(1) Convention sur le brevet européen).


    Description


    [0001] La présente invention a pour objet des compositions de superalliages base nickel élaborés par Métallurgie des Poudres (MdP) pour disques de turboréacteurs pouvant fonctionner dans un domaine de température allant jusqu'à 750°C sous un chargement mécanique sévère et pour des durées de vie de plusieurs dizaines de milliers d'heures.

    [0002] Ces pièces nécessitent l'emploi de matériaux homogènes de densité modérée qui doivent satisfaire un certain nombre de critères concernant des propriétés mécaniques telles que : traction, fluage, fatigue oligocyclique et résistance à la propagation des fissures jusqu'à 750°C.

    [0003] Les superalliages élaborés par MdP peuvent répondre à des applications hautes températures mais peuvent ne pas présenter une stabilité structurale suffisante pour une utilisation prolongée. En cours d'utilisation et pour des températures supérieures à 650°C, des phases fragilisantes dites phases TCP (Topologically Close-Packed), précipitent et détériorent les propriétés mécaniques de l'alliage. Par exemple sur la figure 1, le diagramme T.T.T. (Temps-Température-Transformation) d'un superalliage A à base nickel conforme à EP-A-0237.378 montre que pour le domaine de température compris entre 600 et 850°C, les phases fragilisantes apparaissent dans la zone 1 d'autant plus tôt que la température d'utilisation du matériau est élevée. La zone 2 délimite les conditions d'apparition de précipités de carbures intergranulaires influant également sur l'instabilité de l'alliage. Des résultats de fluage avec allongement de 0,2 % sont représentés sur la figure 2 où les courbes 1 et 2 sont les enveloppes des points obtenus à des températures comprises entre 650°C et 750°C en reportant les valeurs de contrainte en MPa par rapport au coefficient m de LARSON-MILLER où T représente la température en Kelvin, t le temps en heure pour un alliage A vieilli à 700°C pendant 2000 heures et les courbes 3 et 4 sont les enveloppes des points obtenus sur l'alliage A à l'état non vieilli. Ces résultats montrent que le temps de fluage pour atteindre 0,2 % d'allongement plastique est alors jusqu'à 10 fois plus faible que pour le matériau non vieilli. Il est donc clair que pour des applications telles que des disques de turboréacteurs, fonctionnant à des températures élevées (>700°C) pendant plusieurs dizaines de milliers d'heures, il est indispensable d'utiliser des superalliages stables dans tout le domaine d'application visé.

    [0004] Les superalliages base nickel présentent généralement une structure composée de deux phases :
    • une phase austénitique gamma à composition à base de Ni, enrichie en Co et durcie principalement par des éléments en solution solide tels que Mo, Cr, W ;
    • une phase intermétallique gamma-prime dispersée, durcissante, de type Ni3Al dans laquelle principalement Co et Cr peuvent se substituer à Ni alors que Ti et Nb se substituent préférentiellement à Al.


    [0005] Le niveau de caractéristiques mécaniques et de stabilité requis peut être obtenu en intervenant sur les modes de durcissement des deux phases ce qui conduit à spécifier les teneurs de chacun des éléments.

    [0006] Pour améliorer la stabilité des superalliages ou pour les rendre thermodynamiquement plus stables, il faut agir sur la composition chimique de la phase gamma.
    Un superalliage à base de nickel présentant de bonnes propriétés mécaniques à chaud de tenue en traction, en fluage et en résistance à la fissuration dans de bonnes conditions de stabilité microstructurale et répondant aux conditions énoncées ci-dessus présente une composition chimique en pourcentages pondéraux qui appartient au domaine suivant :
    Co 14,5 à 15,5 ; Cr 12 à 15 ; Mo 2 à 4,5 ; W 0 à 4,5 ;
    Al 2,5 à 4 ; Ti 4 à 6 ;
    Hf inférieur ou égal à 0,5 ; C 100 à 300ppm ; B 100 à 500ppm; Zr 200 à 700 ppm et Ni complément à 100 ; de plus,
    la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-prime-gènes (Al + Ti + Hf) dans l'alliage est comprise entre 11,5 et 14,5 %, bornes comprises, correspondant à une fraction volumique de phase gamma-prime estimée à une valeur comprise entre 40 et 58 %, la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-gènes (Mo + W + Cr) dans l'alliage est comprise entre 14,5 et 19 %, bornes comprises, et une valeur calculée du critère de stabilité est située entre 0,900 et 0,915, bornes comprises, de manière à assurer une excellente stabilité microstructurale dans un domaine de température allant jusqu'à 800°C.

    [0007] L'invention sera mieux comprise et les avantages précisés à l'aide de la description qui va suivre de la justification des principaux choix de composition et des exemples de réalisation, en référence aux figures annexées sur lesquelles :
    • la figure 1 représente le diagramme T.T.T. (Temps-Température-Transformation) d'un superalliage A connu et a été précédemment décrite ;
    • la figure 2 précédemment décrite représente un diagramme des résultats de résistance au fluage à 0,2 % d'allongement de l'alliage A connu antérieur pour un état standard et pour un état standard plus vieilli ;
    • la figure 3 représente un diagramme de positionnement des compositions atomiques des alliages de l'invention par rapport à celles d'alliages connus antérieurs ;
    • la figure 4 montre une microphotographie de la microstructure de l'alliage antérieur A connu, à l'état traité standard ;
    • la figure 5 montre une microphotographie de l'alliage A pour un état traité plus vieilli à 750°C pendant 500 heures ;
    • les figures 6 et 7 montrent des microphotographies analogues à celles des figures 4 et 5 représentant les microstructures d'un alliage conforme à l'invention, respectivement à l'état traité et à l'état traité plus vieilli.

    SPECIFICATIONS EN Al, Ti, Nb, Hf : ELEMENTS GAMMA-PRIME-GENES



    [0008] La phase gamma-prime, dans laquelle se concentrent les éléments gamma-prime-gènes, exerce un rôle prépondérant sur la tenue mécanique des superalliages tant au niveau du durcissement, du fait de l'interaction entre les phases gamma et gamma-prime, de l'homogénéité de la déformation que de celui de l'interaction avec l'environnement puisque cette phase constitue une source privilégiée d'aluminium. La fraction volumique de phase gamma-prime dans un superalliage est donc un paramètre important qu'il est facile de faire varier en jouant sur la teneur en éléments gamma-prime-gènes : Al, Ti, Nb, Hf.

    [0009] Pour les alliages de l'invention, la fraction volumique de phase gamma-prime a été fixée à une valeur comprise entre 0,40 et 0,58, ceci est obtenu en prenant une somme des concentrations pondérales dans l'alliage en éléments gamma-prime-gènes (Al + Ti + Nb + Hf) comprise entre 8 et 10%, correspondant à une somme des concentrations atomiques dans l'alliage comprise entre 11,5 et 14,5%.

    [0010] L'invention prévoit également des teneurs en Al et Ti telles que leur rapport Ti/Al soit compris entre 1,3 et 2,4 (calculé en % pondéral). En effet la substitution du titane à l'aluminium est connue pour favoriser le durcissement de la phase gamma-prime au-delà de 650°C, mais elle doit être limitée car au-delà d'une certaine fraction de titane dans la phase gamma-prime, celle-ci se transforme d'une phase de type Ni3Al en une phase de type Ni3Ti non renforçante.

    [0011] L'introduction de Nb dans les alliages de l'invention n'a pas été retenue, malgré l'effet favorable de cet élément sur la limite d'élasticité, car il possède par ailleurs un effet défavorable sur la résistance à la fissuration en fatigue-fluage à partir de 650°C, comme le montrent les résultats détaillés plus loin.

    SPECIFICATIONS EN Co



    [0012] Le cobalt est un élément qui se partage assez équitablement entre les phases gamma et gamma-prime et avec toutefois un avantage en faveur de la phase gamma-prime, sa concentration pondérale pour tous les alliages de l'invention a été fixée à environ 15 %. Cette teneur est un bon compromis permettant de bénéficier des avantages apportés par la présence de cobalt dans les superalliages, en particulier son influence favorable pour la résistance en fluage, tout en limitant son influence défavorable par rapport à celle du nickel sur la stabilité microstructurale de l'alliage. Par exemple l'alliage Nimonic 80A (Ni-19,5Cr - 1,4Al-2,4Ti) qui ne contient pas de cobalt atteint en fluage-rupture à 760°C, une durée de vie de 1000 heures sous une contrainte de 160 MPa, alors que pour le Nimonic 90 (Ni-19,5Cr - 16,5Co-1,5Al-2,5Ti) contenant 16,5 % de cobalt, la contrainte nécessaire pour obtenir à la même température, la même durée de vie, est égale à 205 MPa (réf. C. T. SIMS, Norman S. Stoloff, W.C Hagel, Superalloys II, édité par John Wiley & Sons, New York, 1987,p. 594 et 596).

    SPECIFICATIONS EN Cr, Mo, W : ELEMENTS GAMMA GENES



    [0013] Le chrome en se concentrant préférentiellement dans la phase gammajoue un rôle essentiel pour la résistance de l'alliage aux effets de l'environnement à haute température.

    [0014] La teneur en chrome des alliages de l'invention a été déterminée de manière à introduire une concentration de 25% atomique de Cr dans la phase gamma,la concentration atomique en chrome Ccr dans l'alliage étant définie par rapport à la fraction atomique de phase gamma par la relation :



    [0015] Les concentrations dans l'alliage en Mo ou en (Mo + W) ont été ajustées afin que la composition de la matrice ne puisse provoquer la formation de phase fragilisante TCP de type a. La méthode de calcul New-Phacomp basée sur le calcul des structures électroniques et proposée par Morinaga & all, (ref M. Morinaga, N. Yukawa H. Adachi, H. Ezaki, TMS-AIME, Warrendale, PA, 1984,p.525) a été utilisée à cette fin. Elle est caractérisée par l'utilisation d'un critère de stabilité désigné sous le terme de Md et dont le calcul est explicité au paragraphe suivant. Pour les alliages de l'invention la valeur calculée du critère de stabilité Md est toujours comprise entre 0,900 et 0,915 ou égale à l'une de ces deux valeurs. Les concentrations en Mo ou en (Mo + W) ont donc été ajustées de manière à ce que la valeur du Md n'excède pas les valeurs de la fourchette fixée.

    [0016] Le tableau I et Ibis ci-après donnent les compositions respectivement en pourcentages pondéraux et en pourcentages atomiques des alliages connus antérieurs A, B, C, D, E,F, G et des alliages conformes à l'invention NR3, NR4 et NR6, le complément à 100 étant Ni :





    [0017] L'alliage A précédemment cité est conforme à EP-A-0 237 378.

    [0018] L'alliage B est connu sous la désignation commerciale RENE 95

    [0019] L'alliage C est connu sous la désignation commerciale ASTROLOY

    [0020] L'alliage D est connu sous la désignation commerciale U720

    [0021] L'alliage E est connu sous la désignation commerciale RENE 88

    [0022] L'alliage F est connu sous la désignation commerciale MERL 76

    [0023] L'alliage G est connu sous la désignation commerciale IN 100

    [0024] Les alliages H, I, et J sont conformes à US-A- 3.147.155

    [0025] L'alliage K est conforme à WO-A-94.13849

    CRITERE DE STABILITE



    [0026] Afin de comparer entre eux différents superalliages, il est possible de les afficher dans un diagramme simplifié reporté sur la figure 3 qui représente en ordonnée la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-prime-gènes (% atomique Al + Ti + Nb + Hf) et en abscisse la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-gènes (% atomique Cr + Mo + W). De plus à partir:
    - des valeurs des coefficients de partage Hi, récapitulées dans le tableau ci-après et utilisées pour les calculs des compositions Ci gamma et Ci gamma-prime, respectivement concentrations atomiques de l'élément i dans la phase gamma et dans la phase gamma-prime,


    - de la relation qui lie la concentration atomique Ci de l'élément i dans l'alliage aux concentrations de cet élément i dans la phase gamma, Ci gamma et dans la phase gamma-prime, Ci gamma-prime,

    où F est la fraction atomique de phase gamma-prime dans l'alliage,
    on calcule le critère de stabilité Md défini comme suit :

      Ni Co Cr Mo W Al Ti Hf Nb
    Mi 58,7 58,9 52 95,9 183,9 27 47,9 178,5 92,9
    Mdi 0,717 0,777 1,142 1,150 1,655 1,900 2,271 3,02 2,117
    Hi 1,28 0,345 0,133 0,314 0,833 4,06 10,31 20 20
    avec
    - Mi masse atomique de l'élement i,
    - Mdi valeur des Md élémentaires affectées à chacun des éléments majeurs entrant dans la composition des superalliages,
    - Mdi valeur des Md élémentaires affectées à chacun des éléments majeurs entrant dans la composition des superalliages,
    - Hi valeurs des coefficients de partage utilisées pour les calculs des compositions des phases gamma et gamma-prime (Hi>1 pour éléments gamma-prime-gènes et Hi<1 pour éléments gamma-gènes).

    [0027] Il est donc possible d'attribuer une valeur du critère de stabilité Md, à chacun des alliages du diagramme de la figure 3, comme indiqué ci-après :
    Alliage A B C D E F G
    Md 0,935 0,914 0,926 0,921 0,928 0,947 0,935
    NR3 NR4 NR6 H I J K
    0,909 0,915 0,906 0,9327 0,09265 0,9538 0,8969


    [0028] Pour une valeur de teneur pondérale de Co fixée à 15%, le domaine correspondant aux valeurs du critère Md comprises entre 0,900 et 0,915 est schématiquement situé entre deux droites dans le diagramme de la figure 3 et les alliages de l'invention se situent dans ce domaine, bornes comprises.

    [0029] Ainsi les alliages de l'invention se distinguent des autres alliages non seulement par leur composition chimique dans le rapport des éléments entre eux mais aussi selon les valeurs du critère de stabilité Md, chaque point du diagramme correspondant à une nuance unique. Une sélection de certains alliages de l'invention appartenant au domaine de composition chimique précédemment défini peut être établie par les trois conditions complémentaires ci-dessous :






    MISE EN OEUVRE DES MATERIAUX - EXEMPLES - RESULTATS D'ESSAIS



    [0030] Les alliages de l'invention ont été élaborés par Métallurgie des poudres. La mise en oeuvre de ce type d'alliages s'est déroulée en plusieurs étapes, de la façon suivante :
    • pulvérisation par électrode tournante
    • filage
    • traitement thermique de mise en solution qui se compose d'une première étape à une température supérieure au solvus gamma-prime (solvus gamma-prime + 5 à 10°C), suivie d'une deuxième étape à une température de 20 à 25°C inférieure à la précédente,
    • traitement de vieillissement : 700°C - 24 Heures + 800°C, 4 heures.
    Tous les essais mécaniques réalisés dans le cadre de l'invention l'ont été sur des éprouvettes refroidies à la vitesse de 100°C/mn après la mise en solution. Cette vitesse correspond à une vitesse de refroidissement moyenne de pièces susceptibles d'être réalisées en un alliage conforme à celui de l'invention.
    Pour chaque nuance, des essais mécaniques sur éprouvettes ont été menés à 750°C.
    Le tableau II ci-après récapitule les résultats obtenus lors des essais de traction à 750°C avec R, résistance maximale en traction, R 0,2 % limite élastique conventionnelle pour un allongement de 0,2 % et A allongement à la rupture.
    TABLEAU II
    Alliage Traitement thermique Traction à 750°C
        R (MPa) R 0,2% (MPa) A (%)
    A     1005 19,7
    A 1200°C/1h + 700°C/24h + 800°C/4h 1178 1001 11,5
    E   1075 840-3s  
        1170 980moy  
    B   1100 830-3s  
        1180 1000moy 3%
    C   900 750-3s 3%
        1020 850moy 8%
    NR3 1210°C/16h+1190°C/1h+700°C/24h + 800°C/4h 1097 969 21
    NR4 1185°C/1h+1160°C/1h+700°C/24h + 800°C/4h 1109 961 12,2
    NR6 1185°C C/1h+1160°C/1h+700°C/24h + 800°C/4h 1111 960 16,1


    [0031] Le tableau III ci-après récapitule les résultats obtenus lors des essais de fluage lisse à 750°C sous une charge de 600MPa.

    [0032] Avec t 0,2 % temps de maintien en heures, pour atteindre une déformation plastique de 0,2% ; tr temps de maintien en heures pour atteindre la rupture et A % allongement à la rupture
    TABLEAU III
    FLUAGE LISSE A 750°C SOUS 600 MPa
      t 0,2% tr A %
    A 9 109 6,8
    A 25 59 1
    C 2 34  
      (15) (100)  
    B 1/2 5  
      (5) (20)  
    E 3 50  
      (30) (70)  
    NR3 38 180 3,9
    NR6 20 149 10,9


    [0033] Le tableau IV ci-après récapitule les résultats obtenus lors des essais de propagation de fissures à l'air en fatigue fluage à 750°C réalisés après préfissuration à 650°C sous une fréquence de 20Hz, le cycle de propagation étant le suivant : montée en charge 10s - temps de maintien de 300s à charge maximale décharge en 10s sous un rapport des charges de 0,05, avec différentes valeurs de Delta K initial, exprimant la variation initiale du facteur d'intensité de contrainte.
    TABLEAU IV
    ALLIAGE CONTRAINTE INITIALE (MPa) LONGUEUR DE FISSURE INITIALE (mm) FATIGUE-FLUAGE A 750°C NOMBRE DE CYCLES AVANT RUPTURE
    C 142 5 27
    A 166 5 34
    NR3 172 5,22 150
    NR4 179 5,54 530
    NR6 168 5 510
    Les résultats montrent que les superalliages de l'invention permettent de parvenir à un ensemble optimal de propriétés mécaniques à chaud conciliant de bons résultats en résistance à la propagation de fissure et en traction et en fluage par rapport aux alliages connus antérieurs.
    L'état microstructural de l'alliage A et des alliages de l'invention a été caractérisé à l'état traité standard et à l'état traité-vieilli (état traité standard + traitement thermique de vieillissement à 750°C pendant 500 heures), par des observations en microscopie électronique à balayage sur des échantillons non attaqués et examinés à l'aide du contraste en électrons rétro-diffusés. La figure 4 est représentative de la microstructure de l'alliage A, à l'état traité standard et la figure 5 de la microstructure observée à l'état traité vieilli. Le vieillissement provoque sur cet alliage, une précipitation principalement intergranulaire, jugée responsable de l'évolution défavorable de certaines propriétés mécaniques comme la résistance au fluage. Au contraire pour les alliages de l'invention, la microstructure n'évolue sensiblement pas au cours du traitement de vieillissement, comme en témoignent les figures 6 et 7 relatives respectivement à l'état traité standard et à l'état traité-vieilli de l'alliage NR3.
    La mise en oeuvre sur pièces peut comporter après l'opération de filage une opération de forgeage isotherme, et en variante, le traitement thermique peut comporter une étape de mise en solution à une température inférieure de 5 à 50°C au solvus gamma-prime de l'alliage.


    Revendications

    1. Superalliage à matrice à base de nickel présentant de bonnes propriétés mécaniques à chaud de tenue en traction, en fluage et en résistance à la fissuration, pour lequel la composition chimique en pourcentages pondéraux appartient au domaine suivant :
    Co 14,5 à 15,5
    Cr 12 à 15
    Mo 2 à 4,5
    W 0 à 4,5
    Al 2,5 à 4
    Ti 4 à 6
    Hf Inférieur ou égal à 0,5
    C 100 à 300 ppm
    B 100 à 500 ppm
    Zr 200 à 700 ppm
    Ni complément à 100,
    la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-prime-gènes (Al+Ti+Hf) dans l'alliage est comprise entre 11,5 et 14,5%, bornes comprises, correspondant à une fraction volumique de phase gamma-prime estimée à une valeur comprise entre 40 et 58% et la somme des concentrations atomiques en éléments gamma-gènes
    (Mo + W + Cr) dans l'alliage, est comprise entre 14,5 et 19%, bornes comprises et une valeur calculée du critère de stabilité Md, tel que défini dans la description, est située entre 0,900 et 0,915, bornes comprises, de manière à assurer une excellente stabilité microstructurale dans un domaine de température allant jusqu'à 800°C.
     
    2. Superalliage à matrice à base de nickel selon la revendication 1 caractérisé par la condition particulière ci-après, relative au rapport entre la concentration pondérale en titane et la concentration pondérale en aluminium des alliages:


     
    3. Superalliage à matrice à base de nickel selon la revendication 2 caractérisée par la condition particulière ci-après, en pourcentage pondéral :

    - concentration atomique de Cr dans l'alliage déterminée de manière à obtenir une concentration en chrome de 25% atomique dans la phase gamma de l'alliage.


     
    4. Superalliage à matrice à base de nickel selon la revendication 3 caractérisé par les teneurs particulières ci-après, en pourcentages pondéraux :
    Co 14,9
    Cr 12,5
    Mo 3,55
    Al 3,6
    Ti 5,5
    Hf 0,3
    C 0,02
    B 0,01
    Zr 0,05

     
    5. Superalliage à matrice à base de nickel selon la revendication 3 caractérisée par les teneurs particulières ci-après, en pourcentages pondéraux :
    Co 15,3
    Cr 13,9
    Mo 2,2
    W 3,7
    Al 2,9
    Ti 4,6
    Hf 0,3
    C 0,02
    B 0,01
    Zr 0,06

     
    6. Superalliage à matrice à base de nickel selon la revendication 3 caractérisé par les teneurs particulières ci-après, en pourcentages pondéraux :
    Co 14,8
    Cr 14,4
    Mo 4,6
    Al 2,5
    Ti 5,8
    Hf 0,4
    C 0,02
    B 0,03
    Zr 0,05

     
    7. Superalliage à base de nickel selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce qu'il est élaboré à l'aide de techniques de mise en oeuvre à partir de poudres.
     
    8. Superalliage à base de nickel selon la revendication 7 caractérisé en ce qu'il est mis en forme par filage, forgeage istotherme et traitement thermique comportant une étape de mise en solution à une température supérieure de 5 à 10°C au solvus gamma-prime de l'alliage.
     
    9. Superalliage à base de nickel selon l'une des revendications 7 ou 8caractérisé en ce qu'il est mis en forme par filage, forgeage isotherme et traitement thermique comportant une étape de mise en solution à une température inférieure de 5 à 50°C au solvus gamma-prime de l'alliage
     


    Claims

    1. Nickel-based matrix superalloy exhibiting good high-temperature mechanical properties of tensile strength, creep and cracking resistance, for which the chemical composition in percentage by weight lies within the following range:
    Co 14.5 to 15.5
    Cr 12 to 15
    Mo 2 to 4.5
    W 0 to 4.5
    Al 2.5 to 4
    Ti 4 to 6
    Hf less than or equal to 0.5
    C 100 to 300 ppm
    B 100 to 500 ppm
    Zr 200 to 700 ppm
    Ni complement to 100,
    the sum of the atomic concentrations of gamma-prime-forming elements (Al + Ti + Hf) in the alloy lies between 11.5 and 14.5% inclusive, corresponding to a gamma-prime phase volume fraction estimated at a value lying between 40 and 58% and the sum of the atomic concentrations of gamma-forming elements (Mo + W + Cr) in the alloy lies between 14.5 and 19% inclusive, and a calculated value of the stability criterion Md, as defined in the description, lies between 0.900 and 0.915 inclusive, so as to ensure excellent microstructural stability in a temperature range going up to 800°C.
     
    2. Nickel-based matrix superalloy according to Claim 1, characterised by the special condition below, relating to the ratio between the concentration by weight of titanium and concentration by weight of aluminium in the alloys:


     
    3. Nickel-based matrix superalloy according to Claim 2, characterised by the special condition below, in terms of percentage by weight,

    - atomic concentration of Cr in the alloy determined in such a way as to obtain a concentration of chromium of 25% atomic in the gamma phase of the alloy.


     
    4. Nickel-based matrix superalloy according to Claim 3, characterised by the particular contents below, in percentages by weight:
    Co 14.9
    Cr 12.5
    Mo 3.55
    Al 3.6
    Ti 5.5
    Hf 0.3
    C 0.02
    B 0.01
    Zr 0.05

     
    5. Nickel-based matrix superalloy according to Claim 3, characterised by the particular contents below, in percentages by weight:
    Co 15.3
    Cr 13.9
    Mo 2.2
    W 3.7
    Al 2.9
    Ti 4.6
    Hf 0.3
    C 0.02
    B 0.01
    Zr 0.06

     
    6. Nickel-based matrix superalloy according to Claim 3, characterised by the particular contents below, in percentages by weight:
    Co 14.8
    Cr 14.4
    Mo 4.6
    Al 2.5
    Ti 5.8
    Hf 0.4
    C 0.02
    B 0.03
    Zr 0.05

     
    7. Nickel-based superalloy according to any one of the preceding claims, characterised in that it is produced using implementation techniques based on powders.
     
    8. Nickel-based superalloy according to Claim 7, characterised in that it is shaped by extrusion, isothermal forging and heat treatment including a stage of entry into solution at a temperature 5 to 10°C above the gamma-prime solvus of the alloy.
     
    9. Nickel-based superalloy according to one of Claims 7 and 8 characterised in that it is shaped by extrusion, isothermal forging and heat treatment including a stage of entry into solution at a temperature 5 to 50°C below the gamma-prime solvus of the alloy.
     


    Ansprüche

    1. Superlegierung aufNickelbasis mit Matrix mit guten mechanischen Eigenschaften der Zugfestigkeit, Kriechbeständigkeit und Reißfestigkeit bei hohen Temperaturen, bei der die chemische Zusammensetzung in Gewichtsanteilen in den folgenden Bereich fällt:
    Co 14,5 bis 15,5
    Cr 12 bis 15
    Mo 2 bis 4,5
    W 0 bis 4,5
    Al 2,5 bis 4
    Ti 4 bis 6
    Hf kleiner oder gleich 0,5
    C 100 bis 300 ppm
    B 100 bis 500 ppm
    Zr 200 bis 700 ppm
    Ni insgesamt bis 100,
    bei der die Summe der Atomkonzentrationen an Gamma-Strich-Bildner-Elementen (Al + Ti + Hf) in der Legierung zwischen 11,5 und 14,5 % beträgt, Grenzwerte eingeschlossen, was einem auf einen Wert von 40 bis 58 % geschätzten Volumenanteil der Gamma-Strich-Phase entspricht, und bei der die Summe der Atomkonzentrationen an Gamma-Bildner-Elementen (Mo + W + Cr) in der Legierung zwischen 14,5 und 19 % beträgt, Grenzwerte eingeschlossen, und ein berechneter Wert für das Stabilitätskriterium Md, wie in der Beschreibng definiert, zwischen 0,900 und 0,915 beträgt, Grenzwerte eingeschlossen, so daß eine ausgezeichnete Mikrostruktur-Beständigkeit in einem Temperaturbereich von bis zu 800 °C gewährleistet ist.
     
    2. Superlegierung auf Nickelbasis mit Matrix nach Anspruch 1,
       gekennzeichnet durch die folgende besondere Beschaffenheit hinsichtlich des Verhältnisses zwischen der Gewichtskonzentration an Titan und der Gewichtskonzentration an Aluminium in den Legierungen:


     
    3. Superlegierung auf Nickelbasis mit Matrix nach Anspruch 2, gekennzeichnet durch die folgende besondere Beschaffenheit in Gewichtsanteil:

    - Atomkonzentration von Cr in der Legierung, die dergestalt bestimmt ist, daß in der Gamma-Phase der Legierung eine Chrom-Atomkonzentration von 25 % erreicht wird.


     
    4. Superlegierung auf Nickelbasis mit Matrix nach Anspruch 3, gekennzeichnet durch die folgenden besonderen Gehalte in Gewichtsanteilen:
    Co 14,9
    Cr 12,5
    Mo 3,55
    Al 3,6
    Ti 5,5
    Hf 0,3
    C 0,02
    B 0,01
    Zr 0,05

     
    5. Superlegierung aufNickelbasis mit Matrix nach Anspruch 3, gekennzeichnet durch die folgenden besonderen Gehalte in Gewichtsanteilen:
    Co 15,3
    Cr 13,9
    Mo 2,2
    W 3,7
    Al 2,9
    Ti 4,6
    Hf 0,3
    C 0,02
    B 0,01
    Zr 0,06

     
    6. Superlegierung auf Nickelbasis mit Matrix nach Anspruch 3, gekennzeichnet durch die folgenden besonderen Gehalte in Gewichtsanteilen:
    Co 14,8
    Cr 14,4
    Mo 4,6
    Al 2,5
    Ti 5,8
    Hf 0,4
    C 0,02
    B 0,03
    Zr 0,05

     
    7. Superlegierung auf Nickelbasis nach einem der vorherigen Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, daß sie mit Techniken der Verhüttung aus Pulvern erschmolzen wird.
     
    8. Superlegierung aufNickelbasis nach Anspruch 7, dadurch gekennzeichnet, daß sie durch Strangpressen, Isothermschmieden und Wärmebehandlung mit einem Arbeitsschritt des Auflösens bei einer Temperatur, die um 5 bis 10 °C über dem Gamma-Strich-Lösungspunkt der Legierung liegt, geformt wird.
     
    9. Superlegierung aufNickelbasis nach Anspruch 7 oder 8, dadurch gekennzeichnet, daß sie durch Strangpressen, Isothermschmieden und Wärmebehandlung mit einem Arbeitsschritt des Auflösens bei einer Temperatur, die um 5 bis 50 °C unter dem Gamma-Strich-Lösungspunkt der Legierung liegt, geformt wird.
     




    Dessins