[0001] L'invention a trait à une tuile en terre cuite.
[0002] Usuellement, la fabrication d'une telle tuile en terre cuite, qu'elle soit de type
à emboîtement ou à recouvrement ou à glissement, consiste à déposer une galette de
terre d'argile entre deux moules qui, par pressage vont conférer à cette galette la
forme définitive de la tuile. Celle-ci est ensuite séchée avant d'être acheminée en
direction d'un four de cuisson en passant préalablement, le cas échéant, au-devant
d'unités de traitement permettant d'influencer sa coloration après cuisson.
[0003] Finalement, une fois cuite, cette tuile subit un certain nombre de manipulations
en vue de son conditionnement avant d'aboutir sur la charpente d'une construction.
[0004] A ce propos, étant donné que l'on peut difficilement imaginer la conception d'un
appareillage à même d'automatiser la dépose des tuiles sur une charpente, une telle
opération est réalisée manuellement par des couvreurs qui, si l'on prend un poids
moyen de trois kilos par tuile, sont amenés à soulever, au courant d'une journée de
pose, un poids total de plusieurs tonnes. A noter, en outre, que ces tuiles sont amenées
à hauteur de pose par paquets de plusieurs pièces et représentant, par conséquent,
des charges non négligeables qu'il convient de soulever, souvent, dans une position
d'équilibre peu stable.
[0005] Au vu de ces contraintes, l'on a, bien entendu, cherché à tout moment à réduire le
poids de ces tuiles tenant compte, cependant, que la terre cuite est un matériau très
dur et donc cassant de sorte qu'il est impératif de respecter des épaisseurs minimum
de matériau.
[0006] A ce propos, ce n'est pas l'aménagement de nervures de renforcement au niveau de
la sous-face de ces tuiles qui a permis de solutionner, grandement, le problème posé.
En effet, de telles nervures peuvent augmenter la résistance mécanique mais alourdissent
la tuile.
[0007] Sur ce l'on remarquera, encore, qu'au cours de la fabrication de ces tuiles en terre
cuite, le séchage de l'argile correspond à une phase critique qui, si elle n'intervient
pas dans de bonnes conditions, notamment si le temps de séchage préconisé n'est pas
respecté, conduit à des produits de mauvaise qualité. Ce temps de séchage, dépend
de l'épaisseur de la terre d'argile définissant la tuile en sortie de pressage. Or,
plus ce temps est important, plus long est le processus de fabrication de ces tuiles.
[0008] Aussi, la présente invention se propose d'apporter une solution au problème précité
en proposant une tuile dont les caractéristiques particulières ont une répercussion
immédiate sur son poids qui, bien qu'étant diminué, n'a pas pour conséquence de réduire
sa tenue mécanique.
[0009] En fin de compte, cette réduction de poids et, donc, l'économie de matière première
que permet de réaliser une tuile selon l'invention, a des répercussions sur la quasi
totalité des phases de sa fabrication.
[0010] Ainsi, en faisant appel à une galette de terre d'argile d'un poids plus faible, concrètement
d'une épaisseur plus réduite, la puissance nécessaire pour réaliser cette galette
est plus faible.
[0011] Le temps de séchage est, lui aussi, plus court tenant compte, en outre, que ce séchage
est encore amélioré au travers d'une surface d'échange plus importante tel que cela
ressortira de la description suivante.
[0012] Par ailleurs, le temps de cuisson est raccourci dans la mesure où un matériau de
faible épaisseur à surface d'échange accrue est plus facilement et plus rapidement
chauffé à coeur. Cela se traduit, évidemment, par une économie d'énergie pour ce chauffage,
ce qui constitue également un avantage d'un point de vue de l'environnement. Cela
permet de brûler plus rapidement les matières organiques dans l'argile et d'éviter
le problème de coeur noir.
[0013] En fin de compte, pour les couvreurs qui sont amenés à manipuler de telles tuiles,
la présente invention représente, pour une même surface à couvrir, une diminution
significative du poids total à soulever, qui se compte en quelque centaines de kilos.
[0014] A cet effet, l'invention concerne une tuile en terre cuite, caractérisée par le fait
qu'elle comporte, au niveau de sa sous-face, une structure alvéolaire définie par
une pluralité d'évidements non traversants.
[0015] Préférentiellement, ces évidements définissant la structure alvéolaire de la tuile
sont répartis en rangées quinconcées les unes par rapport aux autres d'où résulte
une tuile de tenue mécanique élevée.
[0016] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre se rapportant
au dessin joint en annexe et dans lequel :
- la figure 1 est une représentation schématisée et en coupe d'une tuile en terre cuite
conforme à l'invention, correspondant à un exemple de réalisation ;
- la figure 2 est une représentation schématisée de la sous-face de cette tuile illustrée
dans la figure 1.
[0017] Ainsi, tel que visible dans les figures du dessin joint en annexe, la présente invention
concerne le domaine des tuiles en terre cuite. A ce propos, s'il a été représenté
sur ces figures 1 et 2 une tuile 1 d'un mode de réalisation particulier, la présente
invention n'y est nullement limitée et concerne tant les tuiles en terre cuite plates
ou sensiblement plates ou encore à niveaux décalés, telles que les tuiles galbées,
qu'elles soient de type mécanique à emboîtement à recouvrement ou à glissement.
[0018] En fait, la particularité de la tuile 1, conforme à l'invention, consiste en ce qu'au
niveau de sa sous-face 2 destinée à être orientée vers l'intérieur d'une toiture,
elle comporte une structure alvéolaire 3 définie par une pluralité d'évidements 4
non traversants, ménagés dans l'épaisseur de la tuile 1, cette structure alvéolaire
3 s'étendant en tout ou partie au niveau de ladite sous-face 2.
[0019] A ce propos, si de tels évidements 4 ont été représentés de section circulaire dans
le dessin ci-joint, l'on peut, évidemment, imaginer des évidements 4 de formes différentes,
notamment de section polygonale.
[0020] Préférentiellement, ces évidements 4 sont répartis en rangées 5, 6 quinconcées les
unes par rapport aux autres. Au travers d'une telle disposition, il en découle une
tenue mécanique exceptionnelle de cette tuile allégée selon l'invention.
[0021] A noter à ce propos que sous une telle tuile peuvent, éventuellement, s'étendre des
nervures de renfort longitudinales et/ou transversales si l'on souhaite encore améliorer
cette tenue mécanique.
[0022] Bien évidemment de tels évidements 4 sont définis, tel que visible dans la figure
1 en dépouille pour faciliter le démoulage après pressage de la galette d'argile entre
les moules de la presse.
[0023] A ce propos, l'on comprend, évidemment, que sous l'impulsion de cette presse, conduisant
à presser la galette de terre d'argile entre deux moules, ceux-ci ont tendance à chasser
en périphérie cette terre, dans la mesure où ce matériau présente, en effet, une certaine
inertie à épouser les empreintes desdits moules. Or, plus cette chasse de terre en
périphérie des moules est importante, plus l'on rencontrera de défauts au niveau de
la tuile, celle-ci ne venant pas épouser fidèlement les empreintes des deux moules.
[0024] De plus, en venant s'écouler perpendiculairement à l'action de la presse, la terre
d'argile, par son action abrasive, a tendance à conduire à une usure prématurée de
ces moules.
[0025] Or, au travers des plots ménagés, nécessairement, au niveau de l'un des moules en
vue de définir les évidements 4 dans la sous-face 2 de la tuile 1, la terre d'argile,
contrainte au moment du matriçage entre ces plots, a tendance à chasser plus faiblement
vers l'extérieur de la forme de la tuile ce qui, finalement, permet de remédier aux
problèmes qui viennent d'être cités. Ainsi, ces moules sont plus faiblement sollicités,
sans compter que la galette vient épouser, de manière plus précise, leurs empreintes
d'où découlent des tuiles dont les dimensions, notamment en épaisseur, sont plus constantes.
On obtient en plus une homogénéisation des tensions internes, d'où une diminution
des risques de fissures de séchage et de cuisson.
[0026] Comme déjà indiqué plus haut, au travers de cette structure alvéolaire 3, une telle
tuile 1 en terre cuite est plus légère par rapport à une tuile de conception traditionnelle.
De plus, l'augmentation de la surface d'échange résultant de la présence des évidements
4 réalisés dans la masse de la tuile, réduit le temps de séchage de celle-ci, après
pressage, sans compter que cette structure alvéolaire 3 crée entre les tuiles superposées
en phase de séchage des turbulences au niveau de l'air circulant entre elles, ce qui,
là encore, favorise les échanges.
[0027] De la même manière, cette structure alvéolaire 3 facilite la cuisson à coeur d'une
telle tuile 1 conforme à l'invention, d'où un temps de cuisson plus faible et une
réduction sensible de l'énergie nécessaire pour ce faire.
[0028] Evidemment, une réduction de poids d'environ 10 voire 15 % d'une tuile en terre cuite
rend la tâche plus aisée aux couvreurs.
[0029] En conséquence, il est à considérer que la présente invention représente un net progrès
dans ce domaine à forte tradition correspondant à ces tuiles en terre cuite.
1. Tuile en terre cuite, caractérisée par le fait qu'elle comporte, en tout ou partie
au niveau de sa sous-face (2), une structure alvéolaire (3) définie par une pluralité
d'évidements non traversants (4).
2. Tuile en terre cuite selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les évidements
(4), définissant la structure alvéolaire (3), sont répartis, au niveau de la sous-face
(2) en rangées (5, 6) quinconcées les unes par rapport aux autres.
3. Tuile en terre cuite selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
par le fait que les évidements (4) sont de section circulaire.
4. Tuile en terre cuite selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisée
par le fait que les évidements (4) sont de section polygonale.
5. Tuile en terre cuite selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
par le fait que les évidements (4) sont définis en dépouille.