(19)
(11) EP 0 964 318 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
15.12.1999  Bulletin  1999/50

(21) Numéro de dépôt: 98110407.8

(22) Date de dépôt:  08.06.1998
(51) Int. Cl.6G04B 3/04, G04B 37/22
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH CY DE DK ES FI FR GB GR IE IT LI LU MC NL PT SE
Etats d'extension désignés:
AL LT LV MK RO SI

(71) Demandeurs:
  • Montres Rado S.A.
    2543 Lengnau b. Biel (CH)
  • Comadur S.A.
    2400 Le Locle (CH)

(72) Inventeurs:
  • Bach, Michael
    2505 Biel (CH)
  • Guerry, Christophe
    2400 Le Locle (CH)
  • Bucher, Olivier
    25500 Morteau (FR)

(74) Mandataire: Ravenel, Thierry Gérard Louis et al
I C B, Ingénieurs Conseils en Brevets SA, 7, rue des Sors
2074 Marin
2074 Marin (CH)

   


(54) Elément de construction en matériau dur pour montre-bracelet


(57) L'invention concerne un élément de construction en matériau dur pour montre-bracelet, caractérisé en ce qu'il comprend un trou muni d'un filetage intérieur venu de matière avec ledit élément, ledit filetage étant directement obtenu par injection et donc sans enlèvement de matière.




Description


[0001] La présente invention concerne un élément de construction en matériau dur pour montre-bracelet et en particulier une carrure de boîte de montre, une couronne de remontoir ou des maillons de bracelets réalisés en un matériau ayant une dureté Vickers supérieure ou égale à 1100 HV.

[0002] Les métaux sont très largement utilisés pour réaliser des pièces d'habillage de montres-bracelets en raison de leurs propriétés très intéressantes : grande résistance mécanique, ténacité élevée, facilité de mise en oeuvre et d'usinage etc. Leur dureté est toutefois inférieure à celle des céramiques, et l'expérience a montré que les pièces d'habillage des montres-bracelets résistent mal aux rayures provoquées par certains agents très durs tels que la silice contenue dans les poussières, le marbre ou encore le sable. Il en résulte donc une altération relativement rapide de l'aspect esthétique de ces types de pièces.

[0003] Pour éviter ces inconvénients, on réalise actuellement ces pièces d'habillage en métal dur, par exemple en carbure de tungstène, en carbonitrure de titane ou encore en céramique.

[0004] Ces matériaux sont cependant difficiles à mettre en forme et notamment difficile à usiner au moyen des procédés d'usinage classiques, ce qui constitue une limitation importante lors de la fabrication de pièces d'habillage pour l'horlogerie ou de pièces de bijouterie dont les formes souvent complexes rendent leur coût de fabrication élevé.

[0005] En particulier, l'assemblage des diverses pièces d'habillage en matériaux de ce type, comme par exemple l'assemblage de la carrure et du fond ou encore de la couronne de remontoir sur sa tige, présente d'importantes difficultés.

[0006] Le brevet CH 622 151 décrit un exemple de structure d'assemblage d'un fond à une carrure de boîte de montre réalisée en corindon. La carrure comprend une pluralité de logements obtenus par exemple par usinage aux ultrasons, par meulage ou par électro-érosion. Ces logements ont un fond plat et une face latérale légèrement tronconique et débouchent dans la face inférieure de la carrure. Des bouchons taraudés sont fixés par collage dans les logements de la carrure. Des vis traversent des ouvertures du fond et s'engagent dans les bouchons dans lesquels elles sont vissées. Cette technique d'assemblage est également utilisée pour réaliser des couronnes de remontoir en céramique.

[0007] Cette technique d'assemblage présente toutefois de nombreux inconvénients.

[0008] En effet, le dosage de la colle lors de son application dans les logements est très difficile à maîtriser, compte tenu de la surface de collage relativement petite sur laquelle les bouchons sont collés.

[0009] En outre, il est bien connu que les joints de colle se dégradent assez rapidement dans le temps. Ceci s'avère particulièrement gênant dans le cas d'un bouchon collé dans le logement d'une couronne de remontoir en céramique sur laquelle on exerce régulièrement des efforts de traction.

[0010] De plus, la mise en oeuvre de cette technique d'assemblage est d'autant plus délicate que les dimensions sont faibles. Pour fixer les idées, les diamètres des bouchons utilisés sont de l'ordre de quelques millimètres.

[0011] La présente invention a donc pour but principal de remédier aux inconvénients de l'art antérieur susmentionné, en fournissant un élément de construction en matériau dur pour montre-bracelet permettant un assemblage avec d'autres éléments de construction du même type, qui soit fiable, simple et économique à mettre en oeuvre.

[0012] A cet effet, l'invention a pour objet un élément de construction en matériau dur pour montre-bracelet, caractérisé en ce qu'il comprend un trou dont la paroi cylindrique comporte un filetage qui vient de matière avec ledit élément.

[0013] Grâce à cette nouvelle structure, l'assemblage peut être aisément réalisé par vissage directement dans le corps dudit élément de construction, ce qui lui confère une fiabilité améliorée. En effet, grâce à cet élément de construction, il est possible de réaliser un assemblage avec un autre élément comportant une liaison mécanique positive solide ne faisant notamment pas intervenir le phénomène d'adhésion.

[0014] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront dans la description suivante d'un mode de réalisation préféré, présenté à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés, dans lesquels :
  • la figure 1 est une coupe schématique partielle d'une montre-bracelet équipée d'un élément de construction selon l'invention, en particulier d'une couronne de remontoir;
  • la figure 2 est une coupe de la couronne de remontoir représentée à la figure 1, et
  • la figure 3 est une coupe schématique partielle d'une montre-bracelet équipée d'un autre élément de construction selon l'invention, en particulier d'une carrure de boîte de montre.


[0015] La montre-bracelet 1, représentée schématiquement et partiellement à la figure 1, comporte une boîte 2 formée classiquement d'une carrure 4, d'un verre 6 et d'un fond 8. La montre 1 comporte en outre des moyens de mise à l'heure 10 coopérant de façon connue avec un mouvement d'horlogerie logé dans la boîte 1.

[0016] Les moyens 10 comprennent notamment une tige de remontoir 12 coiffée d'une couronne de remontoir 14.

[0017] La couronne 14, qui forme un élément de construction de la montre-bracelet 1, est réalisée en un matériau dur, c'est-à-dire en un matériau ayant une dureté Vickers supérieure ou égale à 1100. A titre d'exemple, la couronne 14 peut être réalisée en "métal dur", en "cermet" ou encore en matériau céramique. Par "métal dur", on entend des matériaux composites biphasés constitués d'une phase métallique qui enrobe des particules dures telles que des particules de carbure de tungstène ou analogue. Par "cermet", on entend des matériaux composites biphasés constitués d'une phase métallique qui enrobe des particules dures telles que des particules de carbonitrure de titane ou analogue. Enfin, par matériau céramique on entend

[0018] Selon l'invention, la couronne 14 (figure 2) comprend un trou 16 dont la paroi cylindrique comporte un filetage intérieur 18 qui vient de matière avec la couronne 14 et par lequel celle-ci est directement vissée sur la tige de remontoir 12. Par filetage venu de matière on entend que le filetage 18 est obtenu sans enlèvement de matière par usinage à l'aide d'un outil quelconque.

[0019] Pour fixer les idées, le diamètre de la couronne 14 est compris entre environ 2 et 5 mm et le diamètre du trou 16 fileté est compris entre environ 2 et 3 mm, la longueur du filetage 18 est comprise entre environ 1 et 2,5 mm, les tolérances de fabrication de telles pièces pour montres-bracelets étant de l'ordre de 2 à 3 centièmes de millimètre.

[0020] Lors d'essais comparatifs effectués par la déposante, on a constaté que les couronnes 14 selon l'invention résistent à des forces de traction considérablement plus élevées que les couronnes avec bouchons filetés collés conformément à l'art antérieur.

[0021] Typiquement, la liaison mécanique directe entre la tige de remontoir 12 et la couronne 14 résiste à des forces de traction de l'ordre de 800 N (rupture de la tige de remontoir 12) et plus, quelles que soient les conditions environnementales tandis que la liaison mécanique collée entre un bouchon et une couronne résiste, en moyenne, à des forces de traction de l'ordre de 70 à 110 N dans des conditions normales, et baisse jusqu'à 26 N dans des conditions climatiques tropicales.

[0022] On notera que l'on peut, le cas échéant, appliquer un film de colle sur le filetage de la tige 12 ou de la couronne 14 pour bloquer la couronne 14 sur la tige de remontoir 12.

[0023] On va décrire ci-après un exemple de procédé de réalisation d'un élément de construction tel que la couronne 14 en céramique. On se munit tout d'abord d'une poudre de céramique, par exemple une poudre d'oxyde de zirconium stabilisée. La poudre utilisée a une taille granulométrique moyenne de l'ordre du micromètre, typiquement de 0,5-1 micromètre.

[0024] La poudre de céramique est ensuite mélangée a un liant, par exemple un alcool polyvinylique. Le mélange obtenu est homogénéisé et séché, par exemple dans un atomiseur classique. Le granulé obtenu est tamisé, typiquement à 300 micromètres. Le granulé tamisé est ensuite injecté dans un moule ayant la configuration de la couronne souhaitée afin de former une ébauche de celle-ci. Le moule comprend en particulier un noyau ayant la forme d'une tige cylindrique sur laquelle on a creusé des rainures hélicoïdales pour laisser en relief un filet dont la forme extérieure correspond à celle du trou fileté désiré. Le moule et le noyau sont bien entendu dimensionnés pour prendre en compte le phénomène de retrait que subira la couronne au cours de l'étape de frittage ultérieure. On notera à ce propos que les dimensions sont typiquement de 20 à 25% supérieures aux dimensions finales de la couronne. Après l'étape d'injection, le noyau est dévissé puis la couronne est démoulée. On élimine ensuite le liant par un procédé thermique classique. Après élimination du liant, la couronne est placée dans un four de frittage dans lequel elle est chauffée entre 1300°C et 1600°C pendant environ une heure. La couronne est retirée du four et refroidie. La couronne est enfin polie, par exemple à l'aide d'une pâte de diamant, de sorte qu'elle présente des caractéristiques esthétiques attractives.

[0025] La couronne ainsi obtenue peut-être directement vissée sur une tige de remontoir ayant un filetage approprié.

[0026] A la figure 3, on a représenté une montre-bracelet équipée d'un autre élément de construction selon l'invention et dans laquelle les éléments identiques à ceux des figures 1 et 2 portent les mêmes références numériques. Dans cet exemple, l'élément de construction est constitué par la carrure 6 réalisée en céramique. La carrure 6 comprend, selon l'invention, plusieurs trous 16 dont la paroi cylindrique comporte un filetage intérieur 18 qui vient de matière avec le corps de la carrure 6. Ces trous 16 débouchent dans la face inférieure de la carrure 6 et reçoivent directement des vis 20 qui traversent des ouvertures 22 du fond 8 pour fixer ce dernier à la carrure 6.

[0027] Pour fixer les idées, dans le cas des trous 16 de fixation des vis 20 de la carrure 6, leur diamètre fileté est compris entre environ 2 et 3 mm, et la longueur du filetage est comprise entre environ 2,5 et 5 mm.


Revendications

1. Elément de construction en matériau dur pour montre-bracelet, caractérisé en ce qu'il comprend un trou dont la paroi cylindrique comporte un filetage qui vient de matière avec ledit élément.
 
2. Elément de construction selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit filetage est obtenu sans enlèvement de matière.
 
3. Elément de construction selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'il constitue une couronne de remontoir, une boîte de montre ou élément de bracelet.
 
4. Elément de construction selon la revendication 1 ou 3, caractérisé en ce qu'il présente une dureté supérieure ou égale à 1100 vickers. est réalisé en céramique.
 
5. Elément de construction selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'il est réalisé en céramique.
 




Dessins







Rapport de recherche