[0001] La présente invention se rapporte à un procédé pour transmettre des impulsions d'énergie
mécanique d'une source motrice à un régulateur oscillant de pièce d'horlogerie par
l'intermédiaire d'un élément mécanique déformable élastiquement capable d'accumuler
l'énergie issue de ladite source entre deux impulsions et de la transmettre à ce régulateur
à chaque impulsion, ainsi qu'à un mécanisme d'échappement pour la mise en oeuvre de
ce procédé.
[0002] Le mécanisme d'échappement des pièces d'horlogerie est destiné d'une part à délivrer
des impulsions d'énergie mécanique pour entretenir les oscillations du régulateur
avec une amplitude constante et, d'autre part, à communiquer une rotation contrôlée
au rouage portant les organes indicateurs. On sait que les meilleurs échappements
connus ont des rendements relativement médiocres qui se situent autour de 40 %, pénalisant
ainsi la réserve de marche, le nombre de tours d'armage d'un ressort de barillet rigidifié
conditionné entre l'arbre de barillet et le tambour de barillet étant obligatoirement
moins grand.
[0003] L'une des raisons qui empêche l'augmentation de rendement vient du fait que tout
le rouage de finissage servant à transmettre la force du ressort de barillet à l'échappement
s'immobilise pendant la majeure partie de la période d'oscillation du régulateur pour
se mettre en mouvement uniquement durant le temps ou une impulsion est transmise au
régulateur.
[0004] Avec un oscillateur à balancier-spiral dont la fréquence est de 4 Hz par exemple,
sur une alternance (demi-période d'oscillation) de 0,125 seconde, l'impulsion délivrée
par un échappement à ancre traditionnel ne dure que 0,005 seconde. Dans de telles
conditions, il est évident que le rendement ne peut pas être élevé, compte tenu des
forces d'inertie que le couple moteur doit vaincre à chaque alternance du balancier-spiral,
cela durant un laps de temps si bref.
[0005] On sait aussi que la force motrice livrée à l'échappement et servant à entretenir
les oscillations du régulateur varie constamment, sur de longues périodes, pour des
raisons liées au couple moteur transmis par le ressort de barillet qui est fonction
de son degré d'armage et sur des périodes plus courtes, liées à la transmission du
couple par les roues dentées. Ces variations de couple engendrent des fluctuations
d'amplitude d'oscillation du régulateur qui influencent sa précision, ceci étant dû
au fait qu'un oscillateur ne peut pas être parfaitement isochrone dès lors qu'il est
entretenu par quelque mécanisme d'échappement que ce soit.
[0006] On a proposé de remédier aux variations se produisant sur de longues périodes, en
interposant entre le barillet et le premier mobile du train d'engrenage un corps de
révolution rotatif de profil parabolique appelé fusée. Une chaîne relie le tambour
de barillet à ce corps de révolution. Elle se déroule progressivement de la fusée
pour s'enrouler sur le tambour de barillet et la variation du rayon de déroulement
de la chaîne sur le profil parabolique permet d'égaliser le couple transmis à l'échappement
par l'intermédiaire du rouage de finissage. Les variations de couple dues au rouage
lui-même ne sont évidemment pas supprimées par ce moyen.
[0007] On a déjà proposé quelques solutions pour emmagasiner de l'énergie entre deux impulsions
communiquées à un régulateur de mouvement d'horlogerie, en interposant un accumulateur
d'énergie mécanique entre le rouage de finissage et l'oscillateur. Quelques-unes de
ces solutions ont été décrites dans "Les Échappements", Chapitre 19 / Ch. Huguenin,
S. Guye, M.Gauchat / Technicum neuchâtelois - Le Locle.
[0008] L'une de ces solutions, connue sous le nom de système Jeanneret, consiste à placer
un volant d'inertie solidaire du pignon d'échappement, ce volant étant relié à la
roue d'échappement, pivotée librement sur l'arbre solidaire du pignon et du volant
d'inertie, par un ressort-spiral et une cheville de butée permettant de limiter le
déplacement angulaire relatif entre le volant d'inertie et la roue d'échappement.
Par un dimensionnement judicieux, on peut désaccoupler le volant d'inertie de la roue
d'échappement, de sorte que l'impulsion transmise au régulateur est caractéristique
d'un seul armage du ressort-spiral susmentionné et est donc de valeur constante, l'angle
d'armage de ce ressort-spiral étant constant. Un tel système constitue une sorte de
filtre disposé entre le rouage de finissage et l'échappement, mais ne modifie pas
le comportement de l'échappement lui-même.
[0009] Un autre mécanisme, connu sous le nom de système Marti, comporte un organe de détente
dont le rôle est approximativement similaire à celui de l'ancre d'un échappement à
ancre, c'est-à-dire à communiquer des impulsions périodiques au régulateur pour entretenir
son oscillation. Cet organe de détente est donc animé d'un mouvement alternatif entre
deux positions limites, synchronisé par l'oscillateur et est cinématiquement solidaire
d'une extrémité d'un ressort-spiral dont l'autre extrémité est fixée au bâti de la
pièce d'horlogerie. Ce ressort-spiral est armé durant le laps de temps séparant deux
impulsions, ces dernières étant communiquées au régulateur disposant ainsi de l'énergie
nécessaire à maintenir son amplitude d'oscillation stable.
[0010] Un des inconvénients majeurs de ce système réside dans le fait que le ressort-spiral
ne travaille que dans un sens de rotation, de sorte que le régulateur ne reçoit qu'une
impulsion par période d'oscillation, soit une alternance sur deux. En outre, ce système
a été étudié exclusivement pour une source d'énergie électrique constituée par un
moteur à rotation continue embrayant périodiquement avec la roue d'armage du ressort-spiral.
Ce système n'est donc pas transposable à une pièce d'horlogerie dont la source motrice
est constituée par un ressort de barillet puisque le débrayage en question provoquerait
une forte accélération du rouage, donc le désarmage rapide du ressort de barillet.
[0011] On peut donc constater qu'il n'existe pas de solution susceptible d'améliorer le
rendement de l'échappement d'une pièce d'horlogerie tout en permettant de communiquer
une force sensiblement constante au régulateur. Les oscillateurs à balancier-spiral
étant entretenus par des échappements qui altèrent obligatoirement l'isochronisme,
une montre-bracelet munie d'un tel dispositif ne peut donc que très difficilement
atteindre une précision inférieure à ± 5 secondes/jour. En tout les cas, une telle
précision ne peut pas être garantie conjointement à une réserve de marche excédant
quatre jours, étant donné le faible rendement des échappements actuels.
[0012] Le but de la présente invention est de remédier, au moins dans une certaine mesure,
aux deux inconvénients susmentionnés qui affectent la réserve de marche et les performances
chronométriques des pièces d'horlogerie et plus précisément, de tous les mouvements
mécaniques des montres-bracelets.
[0013] A cet effet, la présente invention a tout d'abord pour objet un procédé pour transmettre
des impulsions d'énergie mécanique d'un organe moteur à un organe régulateur de pièce
d'horlogerie tel que mentionné précédemment, selon la revendication 1. Cette invention
a également pour objet un mécanisme d'échappement pour la mise en oeuvre de ce procédé
tel que défini par la revendication 14.
[0014] Selon ce procédé, l'accumulateur d'énergie travaille de façon parfaitement symétrique,
de sorte que le régulateur oscillant reçoit une impulsion d'énergie constante à chaque
alternance. En considérant une pièces d'horlogerie munie d'un régulateur oscillant
à la fréquence de 4 Hz entretenu par un échappement à ancre classique, le rouage de
finissage tourne par à-coups d'une durée de 5ms par demi-période de 125ms de l'oscillateur.
La présente invention permet au rouage de finissage de tourner durant la majeure partie
de chaque demi-période. Le rouage de finissage a donc une cinématique moins saccadée
et, les accélérations angulaires étant plus faibles, les inerties à vaincre sont sensiblement
réduites.
[0015] En ce qui concerne l'affichage des secondes, la cinématique de l'aiguille indicatrice
est donc également moins saccadée puisque, au lieu de se déplacer durant 5ms et d'être
immobile durant 120ms, l'aiguille de seconde se déplace pendant la majeure partie
d'une alternance de l'oscillateur. En tenant compte de la fréquence de 4 Hz de ce
dernier, la brièveté de l'arrêt de cette aiguille de seconde n'est pas perçue et son
mouvement apparaît comme continu pour un observateur.
[0016] D'autres avantages apparaîtront dans la description qui suit et les dessins annexés
qui illustrent, schématiquement et à titre d'exemple, un mode de mise en oeuvre et
divers variantes du procédé objet de la présente invention.
La figure 1 est un schéma de principe illustrant l'état statique représentatif d'un
mode de mise en oeuvre du procédé objet de cette invention,
les figures 2-4 sont des schémas de principe illustrant trois états dynamiques se
succédant durant une demi-période du régulateur oscillant selon le mode de mise en
oeuvre représenté à la figure 1,
les figures 5-8 sont des vues en plan d'une forme d'exécution d'un mécanisme d'échappement
pour la mise en oeuvre de ce procédé illustré à travers quatre phases successives,
les figures 9-16 sont des schémas de principe relatifs à huit autres variantes du
mode de mise en oeuvre du procédé représenté aux figures 1-4.
[0017] Selon le schéma illustré par la figure 1, on exerce une compression sur un ressort-lame
L dont les deux extrémités A et C sont fixées par des encastrements K1, respectivement
K2. La distance séparant ces deux encastrements K1, K2 est telle que le ressort-lame
L accuse un flambage. Grâce à une paire d'appuis médians J, on contraint ce ressort-lame
L à se déformer selon un flambage de second mode caractérisé par le fait que la déformation
de ce ressort-lame L a deux ventres de part et d'autre d'un point d'inflexion I situé
à proximité de la paire d'appuis médians J.
[0018] Selon le schéma illustré par la figure 2, on exerce sur ce ressort-lame L deux forces
N1, N2 engendrées par une source motrice S. Ces forces N1, N2 sont d'intensités égales
mais de sens opposés et leurs points d'application sur le ressort-lame L sont symétriques
par rapport au point d'inflexion I. Grâce à l'action de ces deux forces N1, N2 on
contraint le ressort-lame L à quitter son état stable (traits mixtes) correspondant
à un flambage de second mode au profit d'un état métastable (trait continu) proche
d'un état instable (traits pointillés) correspondant à un flambage de quatrième mode.
Le processus d'armage du ressort-lame L qui vient d'être décrit se déroule pendant
que le régulateur oscillant R parcourt son angle supplémentaire, soit pendant le temps
s'écoulant entre la fin d'une impulsion et le début de la suivante. Dans cette première
phase, le ressort-lame L fonctionne comme un accumulateur d'énergie mécanique, cette
énergie équivalant au travail des forces N1, N2.
[0019] Selon le schéma illustré par la figure 3, on exerce au voisinage du point d'inflexion
I un couple m destiné à déstabiliser le ressort-lame L soit, à le déformer pour qu'il
dépasse l'état instable caractéristique d'un flambage de mode supérieur. Ce couple
m est nécessairement de faible intensité, étant donné qu'il est généré par l'énergie
cinétique que contient le régulateur oscillant R, ce dernier devant subir un minimum
de perturbation pour conserver une bonne précision.
[0020] Selon le schéma illustré par la figure 4, le ressort-lame L bascule spontanément
dans une nouvelle position stable (trait continu) correspondant à un flambage de second
mode inverse de celui représenté à la figure 1. En basculant dans ce nouvel état stable,
le ressort-lame L libère l'énergie accumulée pendant la première phase et la communique
au régulateur oscillant R par un couple M nettement plus intense que le couple m nécessaire
au basculement de la seconde phase. Une petite fraction de cette énergie libérée par
le ressort-lame L est également utilisée pour produire deux forces n1, n2 afin d'assurer
un déverrouillage des organes de transmission de l'énergie fournie par la source motrice
S.
[0021] Lors de la demi-période suivante du régulateur oscillant R, le fonctionnement est
identique et symétrique à celui qui vient d'être décrit ci-dessus. Grâce au déverrouillage
précité, l'énergie de la source motrice S déforme le ressort-lame L dans une position
métastable proche d'une position instable correspondant à un flambage de quatrième
mode, symétrique de celle illustrée par la figure 2. Puis, étant déstabilisé par l'énergie
cinétique du régulateur oscillant R, le ressort-lame L retourne dans la position stable
illustrée par la figure 1. Ce cycle complet du ressort-lame L se déroule donc pendant
que le régulateur oscillant R effectue une période d'oscillation.
[0022] Comme on peut s'en rendre compte, le fait de dissocier les impulsions d'énergie transmises
au régulateur oscillant R en deux phases principales d'armage et de détente permet
de minimiser le nombre d'éléments subissant de fortes accélérations. Ainsi, les organes
situés en amont du ressort-lame L dans la chaîne cinématique participent à la phase
d'armage et les organes situés en aval du ressort-lame L, à la phase de détente. La
phase d'armage pouvant se dérouler sur une durée beaucoup plus longue que la phase
de détente, seule l'inertie de l'organe de transmission entre le ressort-lame L et
le régulateur oscillant R intervient de manière significative dans le rendement global
entre la source motrice S et régulateur oscillant R. Sachant que les forces de frottement
augmentent en fonction des pressions dans les paliers et que ces mêmes pressions dépendent,
dans une certaine mesure, des accélérations subies par les mobiles, on peut s'attendre
à ce qu'une pièce d'horlogerie construite en ayant recours à ce procédé bénéficie
d'un meilleur rendement qu'une construction classique.
[0023] Après avoir décrit le procédé objet de l'invention consistant à transmettre des impulsions
d'énergie mécanique d'une source motrice à un régulateur oscillant de pièce d'horlogerie
par l'intermédiaire d'un élément mécanique déformable élastiquement, nous allons décrire
une forme d'exécution d'un mécanisme d'échappement pour la mise en oeuvre de ce procédé.
Il est évident qu'il est possible d'imaginer plusieurs autres mécanismes basés sur
la mise en oeuvre de ce procédé.
[0024] Le régulateur oscillant R du mécanisme d'échappement destiné à mettre en oeuvre le
procédé décrit précédemment est constitué, dans cet exemple, par un balancier O associé
à un spiral (non représenté) tel qu'on le connaît dans la plupart des pièces d'horlogerie
mécaniques et notamment dans les montres-bracelets. Il est évident que la présente
invention n'est pas limitée à ce type de régulateur.
[0025] Selon la vue en plan illustrée par la figure 5, un plateau 1 portant une cheville
de plateau la est solidaire du balancier O. Cette cheville de plateau la est destinée
à mettre périodiquement en relation l'oscillateur à balancier-spiral avec le mécanisme
d'échappement proprement dit.
[0026] Ce mécanisme comporte une bascule de détente 2 solidaire d'une tige 2f pivotant autour
d'un axe F. Cette bascule de détente 2 comporte une fourchette constituée de deux
cornes 2a et 2c ainsi qu'un dard 2b. Des renflements latéraux comportent deux chevilles
2d et 2g qui font saillie perpendiculairement au plan de la bascule de détente 2.
[0027] Une bascule d'armage 3 solidaire d'une tige 3e pivotant autour d'un axe E. Cette
bascule d'armage est constituée d'un corps central et de deux bras latéraux 3a, 3c
symétriques et portant à leurs extrémités, des paires de chevilles 3g, respectivement
3d, qui font saillie perpendiculairement au plan de la bascule d'armage 3. Chacune
des paires de chevilles 3g, 3d est en prise avec une portion du ressort-lame L qui
passe entre elles. Le corps central porte une cheville d'échappement 3b de forme cylindrique,
à deux méplats diamétralement opposés. L'orientation de cette cheville d'échappement
3b est ajustable de manière à ce qu'un réglage du verrouillage expliqué plus loin
soit rendu possible.
[0028] Les bascules de détente 2 et d'armage 3 possèdent des ouvertures 2e, respectivement
3f, permettant à leurs axes 2f, respectivement 3e, de traverser réciproquement l'autre
bascule et de pouvoir ainsi pivoter entre des bâtis inférieurs et supérieurs (non
représentés) identiques.
[0029] Le ressort-lame L est, dans cette forme d'exécution, en compression entre deux encastrements
et ses extrémités A, C sont légèrement décalés par rapport à une droite interceptant
l'axe E. La distance entre les extrémités A et C est telle que le ressort-lame L subisse
un flambage de second mode correspondant à la position illustrée par la figure 5.
Les chevilles 2d et 2g de la bascule de détente 2 appliquent le point d'inflexion
I du ressort-lame L contre la tige 3e de la bascule d'armage 3, laissant ainsi au
ressort-lame L la liberté de tourner autour de cette tige 3e. La bascule d'armage
3 pivotant autour de l'axe E qui n'est pas exactement dans le même plan que les extrémités
A et C du ressort-lame L, les paires de chevilles 3g et 3d n'ont pas des actions parfaitement
symétriques sur le ressort-lame L. Étant donné que la longueur des bras 3a et 3c est
nettement plus grande que le rayon de la tige 3e contre laquelle appuie le ressort-lame
L, les effets de cette disymétrie sont négligeables.
[0030] Deux roues d'échappement 4, 5 solidaires de pignons d'échappement 6, respectivement
7, pivotant autour des axes D, respectivement G, symétriques par rapport à un plan
passant par les axes de rotation B du balancier O et du plateau 1, E de la bascule
d'armage 3, F de la bascule de détente 2 et le point d'inflexion I du ressort-lame
L. Les pignons d'échappement 6, 7 engrènent avec le dernier mobile du rouage de finissage
constitué par la roue 8 solidaire du pignon 9 pivotant autour de l'axe H. Ce dernier
mobile engrène avec le mobile de secondes formé de la roue 10 solidaire d'un pignon
(non représenté) tournant à raison de 1 tour par minute au centre de la pièce d'horlogerie
dans le cas où celle-ci affiche la seconde en son centre.
[0031] Dans cet exemple, chaque roue d'échappement 4, 5 est divisée angulairement en six
parties égales dont chacune comporte une came d'armage 4b, respectivement 5b, s'achevant
par une butée de verrouillage 4a, respectivement 5a. Ces cames d'armage 4b, 5b ainsi
que ces butées de verrouillage 4a, 5a sont destinées à coopérer alternativement avec
la bascule d'armage 3, par l'intermédiaire de sa cheville d'échappement 3b, comme
on l'expliquera ci-après.
[0032] Le nombre de divisions des roues d'échappement 4, 5 est notamment fonction de la
fréquence désirée au niveau de l'oscillateur à balancier-spiral. On sait que celui-ci
est d'autant moins influencé par des perturbations externes que sa fréquence est élevée,
raison pour laquelle les roues d'échappement 4, 5 ont été divisées en six secteurs
égaux. Ces six secteurs permettent à l'échappement de fonctionner à des fréquences
allant jusqu'à 43'200 alternances par heure (Alt/h) tout en conservant un rapport
d'engrenage entre la roue de secondes 10 et les pignons d'échappement 6, 7 n'excédant
pas 60. Si ces cames d'armage 4b, 5b s'avèrent trop inclinées et provoquent de l'arc-boutement
entre la bascule d'armage 3 et les roues d'échappement 4 et 5, le nombre de divisions
de ces dernières peut être réduit jusqu'à cinq, voire quatre secteurs égaux. Bien
entendu, cette réduction abaisse la limitation en fréquence dans les mêmes proportions,
à savoir : 36'000 Alt/h pour 5 secteurs et 28'800 Alt/h pour 4 secteurs. Une solution
alternative consiste à remplacer la chevilles d'échappement 3b par un galet pivotant
sur la bascule d'armage 3 et roulant sur les cames d'armage 4b et 5b.
[0033] Cette vue en plan illustrée par la figure 5 représente le mécanisme d'échappement
au moment où la bascule de détente 2 vient de tourner d'un angle ϕ
0 autour de l'axe F et percute la cheville de plateau la par l'intermédiaire de la
corne 2a. Le basculement du ressort-lame L générateur de cette impulsion cause aussi
une légère rotation de la bascule d'armage 3 d'un angle ε
0 autour de l'axe E par l'intermédiaire des paires de chevilles 3d et 3g. La cheville
d'échappement 3b quitte une butée de verrouillage 4a pour s'appuyer contre une came
d'armage 5b.
[0034] Les vues en plan illustrées par les figures 6-8 représentent la chronologie des fonctions
du mécanisme d'échappement durant une alternance du balancier O.
[0035] La vue en plan illustrée par la figure 6 représente le mécanisme d'échappement dans
sa phase d'armage alors que la rotation β
1 du plateau 1 s'inverse; l'énergie cinétique contenue dans le balancier O s'est alors
intégralement transformée en énergie mécanique par déformation élastique du spiral
(non représenté). Les roues d'échappement 4, 5 tournent des angles δ
1, respectivement γ
1 autour des axes D, respectivement G. Alors que la roue d'échappement 4 tourne librement,
la roue d'échappement 5, par le biais de sa came d'armage 5b en contact avec la portion
cylindrique de la cheville d'échappement 3b, produit une rotation de la bascule d'armage
3 d'un angle ε
1 autour de l'axe E. Les paires de chevilles 3d et 3g produisent deux forces opposées,
identiques et symétriques par rapport au point d'inflexion I sur le ressort-lame L.
Celui-ci quitte son état stable (traits mixtes) correspondant à un flambage de second
mode pour se déformer selon un état d'armage intermédiaire (trait continu) situé entre
des flambages de second et de quatrième mode. Cette déformation reste imperceptible
aux alentours du point d'inflexion I dont la stabilité est par ailleurs garantie grâce
à la tige 3e de la bascule d'armage 3 et les chevilles 2d et 2g de la bascule de détente
2. Durant la phase d'armage, cette bascule de détente 2 reste immobile grâce à son
ouverture 2e appuyant contre la tige 3e de la bascule d'armage 3.
[0036] La vue en plan illustrée par la figure 7 représente le mécanisme d'échappement dans
sa phase de verrouillage alors que le plateau 1 a tourné d'un angle β
2 autour de l'axe B; la quasi-totalité de l'énergie mécanique contenue par déformation
élastique du spiral s'est transformée en énergie cinétique contenue dans le balancier
O. Les roues d'échappement 4, 5 ont achevé leurs rotations d'axes D, respectivement
G, et d'angles δ
2, respectivement γ
2. Cette arrêt se produit lorsqu'une butée de verrouillage 5a entre en contact avec
la portion plate de la cheville d'échappement 3b. La bascule d'armage 3 a tourné autour
de l'axe E d'un angle ε
2 tel que les paires de chevilles 3d et 3g ont contraint le ressort-lame L à poursuivre
son armage de l'état intermédiaire (traits mixtes) jusqu'à un état métastable (trait
continu) proche d'un état instable correspondant à un flambage de quatrième mode.
La déformation du ressort-lame L est telle que son état d'armage est maximal. Cette
déformation reste imperceptible aux alentours du point d'inflexion I dont la stabilité
est encore assurée par la tige 3e de la bascule d'armage 3 ainsi que les chevilles
2d et 2g de la bascule de détente 2. Pendant toute la phase de verrouillage, cette
bascule de détente 2 reste immobile grâce à son ouverture 2e appuyant toujours contre
la tige 3e de la bascule d'armage 3.
[0037] La vue en plan illustrée par la figure 8 représente le mécanisme d'échappement dans
sa phase de détente alors que l'énergie cinétique contenue dans le balancier O commence
juste à se transformer en énergie mécanique par déformation élastique du spiral. Alors
que sur la vue en plan illustrée par la figure 7 la cheville de plateau 1a entrait
en contact avec la corne 2a de la bascule de détente 2, ici, la cheville de plateau
la perd contact avec la corne 2c de la bascule de détente 2. C'est durant ce court
laps de temps que le balancier O et le plateau 1 parcourent leur angle de levée β
3 correspondant au complément de l'angle supplémentaire, la somme de ceux-ci équivalant
à une alternance (deux amplitudes d'oscillation). A l'instar d' un échappement à ancre
classique, le début de l'angle de levée β
3 correspond à la fonction de dégagement. Pendant ce dégagement, le balancier O est
l'élément moteur et la cheville de plateau la percute la corne 2a de la bascule de
détente 2. Celle-ci pousse le ressort-lame L par l'intermédiaire de la cheville 2d
pour qu'il puisse dépasser son état instable et que la fonction de dégagement s'achève.
L'angle de levée β
3 se poursuit par la fonction d'impulsion durant laquelle le ressort-lame L est l'élément
moteur. Celui-ci bascule subitement de sa position instable (traits mixtes) à un état
stable (trait continu) correspondant à un flambage de second mode inverse de celui
représenté à la figure 5. Ce basculement est transmis d'une part aux paires de chevilles
3d et 3g qui tournent avec la bascule d'armage 3 d'un angle ε
3 autour de l'axe E et d'autre part à la cheville 2g qui tourne avec la bascule de
détente 2 d'un angle ϕ
3 autour de l'axe F. La rotation de la bascule d'armage 3 provoque le déverrouillage
de la roue d'échappement 5 et se termine lorsque la cheville d'échappement 3b bute
contre la came d'armage 4b de la roue d'échappement 4. La rotation de la bascule de
détente 2 permet de communiquer l'énergie contenue dans le ressort-lame L au balancier
O par l'intermédiaire de la corne 2c percutant la cheville de plateau 1a. La phase
de détente s'achève lorsque l'ouverture 2e de la bascule de détente 2 bute contre
la tige 3e de la bascule d'armage 3.
[0038] Les trois phases d'armage, de verrouillage et de détente décrites à travers les figures
6, 7 et 8 se déroulent alors que le balancier O effectue une alternance. Ces mêmes
phases se succèdent lors de l'alternance suivante du balancier O à la différence près
qu'elles leur sont symétriques par rapport au plan passant par les axes de rotation
B du balancier O et de son plateau 1, E de la bascule d'armage 3, F de la bascule
de détente 2 et par le point d'inflexion I du ressort-lame L. Lorsque le balancier
O a effectué une période d'oscillation complète, le mécanisme d'échappement se retrouve
dans la position illustrée par la figure 5. Un cycle complet du mécanisme d'échappement
comporte donc six phases se succédant selon l'ordre : armage, verrouillage, détente.
[0039] La description du mécanisme d'échappement ci-dessus a uniquement expliqué son fonctionnement
en absence de perturbation externe. Son application à la montre-bracelet ou même à
la montre de poche nécessite qu'il soit apte à fonctionner en présence de chocs. A
cet effet, les dispositions suivantes ont été prises pour que ce mécanisme d'échappement
satisfasse aux exigences de fonctionnement en milieu perturbé.
[0040] Comme on peut s'en rendre compte sur les vues en plan illustrées par les figures
5-8, la bascule de détente 2 est munie d'un dard 2b. A l'instar d'un échappement à
ancre classique, ce dard 2b ainsi que le petit plateau 1c solidaire du plateau 1 empêchent
que la bascule de détente 2 pivote intempestivement en direction de l'autre position
stable alors que le balancier O parcours son angle supplémentaire. Pendant son angle
de levée β
0 ou β
3, la bascule de détente 2 est bien entendu libérée en rotation puisque son dard 2b
ne bute plus contre le petit plateau 1c grâce à l'encoche 1b.
[0041] La bascule d'armage 3 ne possède pas de butée mécanique empêchant son pivotement
intempestif pendant l'angle d'oscillation supplémentaire. En revanche, cette bascule
d'armage 3 est dimensionnée de telle manière que son centre de gravité se situe sur
l'axe de rotation E. L'équilibrage ainsi réalisé insensibilise la bascule d'armage
3 vis-à-vis de chocs générant des accélérations linéaires. Seules les accélérations
angulaires peuvent provoquer un dysfonctionnement de la bascule d'armage 3 puisque
la cheville d'échappement 3b peut déverrouiller la roue d'échappement 4, 5 en prise
à ce moment-là par la butée de verrouillage 4a, respectivement 5a. Ce dysfonctionnement
n'a aucun caractère destructif pour le mécanisme d'échappement et ne peut pratiquement
occasionner qu'une infime avance de l'heure affichée. Pour une fréquence d'oscillation
du balancier O de 43'200 Alt/h, cette avance se manifeste par un saut de 1/6e de seconde
pour chaque accélération angulaire indésirable. Comme cette avance par saut de l'aiguille
de seconde est inversément proportionnelle à la fréquence d'oscillation, si celle-ci
est moins élevée, l'avance par saut vaudra 1/5e de seconde pour une fréquence d'oscillation
de 36'000 Alt/h et 1/4 de seconde pour une fréquence d'oscillation de 28'800 Alt/h.
[0042] Différentes variantes du mode de mise en oeuvre du procédé objet de l'invention peuvent
être envisagées. Les schémas illustrés par les figures 9-16 en font état et peuvent
être facilement comparés au schéma illustré par la figure 2.
[0043] Le mode de mise en oeuvre illustrée par la figure 9 diffère uniquement de celui illustré
par la figure 2 par le fait que la paire d'appuis médians J est remplacée par un organe
de pivotement médian P solidaire du ressort-lame L en son point d'inflexion I.
[0044] Selon le schéma illustré par la figure 10, on exerce une compression sur le ressort-lame
L dont l'extrémité A est fixée par un encastrement K1 et l'extrémité C est tenue par
un organe de pivotement P2. La distance séparant cet encastrement K1 de cet organe
de pivotement P2 est telle que le ressort-lame L accuse un flambage de premier mode
caractérisé par le fait que sa déformation ne possède qu'un seul ventre. Pendant la
phase d'armage, on exerce sur ce ressort-lame L une force N engendrée par une source
motrice S qui le contraint à quitter son état stable (traits mixtes) correspondant
au flambage de premier mode susmentionné au profit d'un état métastable (trait continu)
proche d'un état instable (traits pointillés) correspondant à un flambage de second
mode. Pendant la phase de détente (non représentée), l'énergie libérée par le ressort-lame
L est transmise au régulateur oscillant R en exploitant son mouvement au voisinage
de son extrémité C. Ce mode de mise en oeuvre diffère de celui illustré à la figure
9 uniquement par le fait que l'on utilise le ressort-lame L sur la moitié de sa longueur
initiale.
[0045] Le mode de mise en oeuvre illustré par la figure 11 diffère uniquement de celui illustré
par la figure 2 par le fait que les extrémités A, C du ressort-lame L ne sont pas
fixées dans des encastrements K1, K2 mais tenues par des organes de pivotement P1,
respectivement P2. La phase d'armage du ressort-lame L peut s'effectuer soit à l'aide
de deux forces N1, N2 comme dans le cas de la figure 2, soit à l'aide de deux couples
Q1, respectivement Q2 de sens et d'intensités identiques agissant sur les extrémités
A, respectivement C du ressort-lame L et générés par la source motrice S.
[0046] Le mode de mise en oeuvre illustré par la figure 12 diffère uniquement de celui illustré
par la figure 11 par le fait que la paire d'appuis médians J est remplacée par un
organe de pivotement médian P solidaire du ressort-lame L en son point d'inflexion
I.
[0047] Le mode de mise en oeuvre illustré par la figure 13 diffère uniquement de celui illustré
par la figure 10 par le fait que l'extrémité A du ressort-lame L n'est plus fixée
dans un encastrement K1 mais tenue par un organe de pivotement P1. La phase d'armage
du ressort-lame L peut s'effectuer soit à l'aide d'une force N comme dans le cas de
la figure 10, soit à l'aide d'un couple Q agissant sur l'extrémité A du ressort-lame
L et généré par la source motrice S.
[0048] Les modes de mise en oeuvre illustrés par les figures 14, 15 et 16 diffèrent uniquement
de ceux illustrés respectivement par les figures 11, 12 et 13 par le fait que les
extrémités A, C du ressort-lame L ne sont plus tenues par les organes de pivotement
P1, respectivement P2 mais sont logées dans des appuis J1, respectivement J2. Comme
les extrémités A, C du ressort-lame L ne sont plus reliées à quelque organe que ce
soit, la phase d'armage s'effectue préférentiellement à l'aide de forces conformément
et respectivement aux figures 2, 9 et 10.
1. Procédé pour transmettre des impulsions d'énergie mécanique d'une source motrice (S)
à un régulateur oscillant (R) de pièce d'horlogerie par l'intermédiaire d'un accumulateur
d'énergie mécanique (L) susceptible d'accumuler l'énergie issue de ladite source motrice
(S) entre deux impulsions et de la transmettre audit régulateur oscillant (R) à chaque
impulsion, caractérisé en ce qu'on soumet un ressort-lame (L) à une compression telle
qu'il se déforme élastiquement dans une première position stable correspondant à un
flambage de mode fondamental, en ce que durant une demi-période d'oscillation dudit
régulateur oscillant (R), on emmagasine de l'énergie mécanique dans ledit ressort-lame
(L) en utilisant une fraction d'énergie issue de ladite source motrice (S) pour déformer
élastiquement ledit ressort-lame (L) dans une deuxième position métastable proche
d'une position instable correspondant à un flambage de mode supérieur, on déforme
ensuite ledit ressort-lame (L) jusqu'à la position instable proprement dite en utilisant
une fraction de l'énergie cinétique dudit régulateur oscillant (R), pour faire basculer
ledit ressort-lame (L) dans une troisième position stable correspondant à un flambage
de mode fondamental inverse de celui de la première position et pour transmettre l'énergie
ainsi libérée audit régulateur oscillant (R); on répète ensuite cette séquence au
cours de la demi-période inverse dudit régulateur oscillant (R) pour achever ladite
période d'oscillation.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de second mode en fixant ses extrémités
(A, C) dans des encastrements respectifs (K1, K2) et en maintenant son point d'inflexion
médian (I) entre des appuis (J) ou un organe de pivotement (P) pour le laisser libre
de tourner autour d'un axe perpendiculaire au plan de déformation dudit ressort-lame
(L) et passant par ledit point d'inflexion médian (I) dudit ressort-lame (L).
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de premier mode en fixant une de ses extrémités
(A) dans un encastrement (K1) et en tenant l'autre (C) par un organe de pivotement
(P2) pour le laisser libre de tourner autour d'un axe perpendiculaire au plan de déformation
dudit ressort-lame (L) et passant par ladite extrémité (C) dudit ressort-lame (L).
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de second mode en tenant ses extrémités
(A, C) par des organes de pivotement respectifs (P1, P2) et en maintenant son point
d'inflexion médian (I) entre des appuis (J) ou un organe de pivotement (P) pour le
laisser libre de tourner autour de trois axes perpendiculaires au plan de déformation
dudit ressort-lame (L) et passant par lesdites extrémités (A, C) et ledit point d'inflexion
médian (I) dudit ressort-lame (L).
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de premier mode en tenant ses extrémités
(A, C) par des organes de pivotement respectifs (P1, P2) pour le laisser libre de
tourner autour de deux axes perpendiculaires au plan de déformation dudit ressort-lame
(L) et passant par lesdites extrémités (A, C) dudit ressort-lame (L).
6. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de second mode en logeant ses extrémités
(A, C) dans des appuis respectifs (J1, J2) et en maintenant son point d'inflexion
médian (I) entre des appuis (J) ou un organe de pivotement (P) pour le laisser libre
de tourner autour de trois axes perpendiculaires au plan de déformation dudit ressort-lame
(L) et passant par lesdites extrémités (A,C) et ledit point d'inflexion (I) dudit
ressort-lame (L).
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on comprime ledit ressort-lame
(L) afin de le déformer selon un flambage de premier mode en logeant une de ses extrémités
(A) dans un appui (J1) et en tenant l'autre (C) par un organe de pivotement (P2) pour
le laisser libre de tourner autour de deux axes perpendiculaires au plan de déformation
dudit ressort-lame (L) et passant par lesdites extrémités (A, C) dudit ressort-lame
(L).
8. Procédé selon l'une des revendications 2, 4 ou 6 caractérisé en ce que l'on déforme
élastiquement ledit ressort-lame (L) dans ladite deuxième position métastable proche
de la position instable correspondant à un flambage de quatrième mode en lui appliquant
soit deux forces (N1, N2) opposées, symétriques par rapport audit point d'inflexion
médian (I) soit en appliquant deux couples de forces (Q1, Q2) de sens identiques auxdites
extrémités respectives (A, C).
9. Procédé selon l'une des revendications 3, 5 ou 7 caractérisé en ce que l'on déforme
élastiquement ledit ressort-lame (L) dans ladite deuxième position métastable proche
de la position instable correspondant à un flambage de deuxième mode soit en lui appliquant
une force (N) soit en appliquant un couple de forces (Q) à ladite extrémité (A).
10. Procédé selon l'une des revendications 2, 4 ou 6 caractérisé en ce que l'on déforme
élastiquement ledit ressort-lame (L) jusqu'à ladite position instable proprement dite
en appliquant audit point d'inflexion médian (I) un couple de forces (m) généré par
ledit régulateur oscillant (R) lorsque son énergie cinétique est proche du maximum.
11. Procédé selon l'une des revendications 3, 5 ou 7 caractérisé en ce que l'on déforme
élastiquement ledit ressort-lame (L) jusqu'à ladite position instable proprement dite
en appliquant à ladite extrémité (C) un couple de forces (m) généré par ledit régulateur
oscillant (R) lorsque son énergie cinétique est proche du maximum.
12. Procédé selon l'une des revendications 2, 4 ou 6, caractérisé en ce que l'on transmet
audit régulateur oscillant (R) l'énergie libérée lors du basculement dudit ressort-lame
(L) dans ladite troisième position stable correspondant à un flambage de second mode
sous la forme d'un couple de forces (M) centré sur ledit point d'inflexion médian
(I), lorsque l'énergie cinétique dudit régulateur oscillant (R) est proche du maximum.
13. Procédé selon l'une des revendications 3, 5 ou 7, caractérisé en ce que l'on transmet
audit régulateur oscillant (R) l'énergie libérée lors du basculement dudit ressort-lame
(L) dans ladite troisième position stable correspondant à un flambage de premier mode
sous la forme d'un couple de forces (M) centré sur ladite extrémité (C), lorsque l'énergie
cinétique dudit régulateur oscillant (R) est proche du maximum.
14. Mécanisme d'échappement pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications
1, 2, 8, 10 et 12 caractérisé en ce que ledit ressort-lame (L) est soumis à un flambage
de second mode par encastrement de ses extrémités (A, C), son point d'inflexion médian
(I) étant en contact avec un appui fixe (3e), ce mécanisme comportant deux bascules
(2, 3) susceptibles de se mouvoir entre deux positions limites respectives autour
de deux axes de pivotement respectifs (F, E), dont l'un (E) est adjacent audit point
d'appui fixe (3e), une première (2) desdites bascules comportant des premiers moyens
(2g, 2d), situés à proximité dudit point d'inflexion (I), cinématiquement solidaires
dudit ressort-lame (L), maintenant constamment celui-ci en contact avec ledit point
d'appui fixe (3e) et des seconds moyens (2a, 2c) pour relier périodiquement cette
première bascule (2) audit régulateur oscillant (R), une seconde (3) desdites bascules
comprenant des premiers moyens (3g, 3d), équidistants de son axe de pivotement (E),
relativement éloignés dudit point d'inflexion (I), en prise avec ledit ressort-lame
(L), pour la rendre cinématiquement solidaire de celui-ci, et des seconds moyens (3b)
en prise avec des éléments de cames (4b, 5b) alternant avec des éléments de butées
(4a, 5a), ces éléments de cames et de butées étant solidaires d'au moins un organe
(4, 5) relié cinématiquement à ladite source motrice (S), pour communiquer un mouvement
alternatif intermittent à cette seconde bascule (3) afin d'armer ledit ressort-lame
(L) en le déformant élastiquement, d'une position stable correspondant à un flambage
de second mode, alternativement de second mode inverse, à une position métastable
proche d'une position instable correspondant à un flambage de quatrième mode, alternativement
de quatrième mode inverse, en alternant cet armage dudit ressort-lame (L) avec son
désarmage, correspondant à la liaison périodique dudit régulateur oscillant (R) avec
ladite première bascule (2), synchronisée avec la mise en prise desdits second moyens
(3b) de la seconde bascule (3) avec lesdits éléments de butée (4a, 5a).
15. Mécanisme d'échappement selon la revendication 14, caractérisé en ce que lesdites
première et seconde bascules (2, 3) sont montées pivotantes autour de leurs axes de
pivotement respectifs (F, E) par des tiges respectives (2f, 3e) traversant des ouvertures
respectives (3f, 2e), formées à travers ladite seconde (3), respectivement à travers
ladite première (2) bascule, le bord de ladite ouverture (2e) définissant lesdites
positions limites de ladite première bascule (2) en butant contre ladite tige (3e)
de ladite seconde bascule (3).
16. Mécanisme d'échappement selon la revendication 10, caractérisé en ce que l'axe de
pivotement (E) de ladite seconde bascule (3) coïncide avec son centre de gravité.
17. Mécanisme d'échappement selon la revendication 14, caractérisé en ce que lesdits éléments
de cames et de butées (4b, 5b, 4a, 5a) sont répartis angulairement, alternativement
sur deux roues à cames (4, 5) situées de part et d'autre desdits seconds moyens (3b)
de la seconde bascule (3), ces roues à cames étant toutes deux cinématiquement solidaires
du dernier mobile (8) du rouage moteur, les positions angulaires respectives desdits
éléments de cames (4b, 5b) et desdits éléments de butées (4a, 5a) de l'une desdites
roues à cames (4, 5) étant décalées par rapport à ceux de l'autre roue à cames pour
venir alternativement en prise avec lesdits seconds moyens (3b) de ladite seconde
bascule (3).
18. Mécanisme d'échappement selon les revendications 14 à 17 caractérisé en ce que les
axes de pivotement respectifs (B, F, E, H) dudit régulateur oscillant (R), de ladite
première bascule (2), de ladite seconde bascule (3) et dudit dernier mobile (8) du
rouage moteur sont parallèles entre eux et coplanaires, ledit point d'inflexion (I)
dudit ressort-lame (L) étant contenu dans le plan commun auxdits axes de pivotement
(B, F, E, H), les axes de rotation (D, G) desdites roues à cames respectives (4, 5)
étant parallèles et symétriques par rapport audit plan commun, lesdites extrémités
(A, C) dudit ressort-lame (L) étant aussi symétriques par rapport à ce plan commun
et alignées avec ledit point d'inflexion (I) dudit ressort-lame (L).