[0001] La présente invention concerne une balise de voirie et plus spécialement une balise
de voirie légère destinée à matérialiser sur une chaussée des voies permanentes ou
temporaires pour des véhicules sans pour autant constituer des obstacles susceptibles
de produire des dégradations importantes en cas de choc.
[0002] Dans le domaine de la signalisation routière, on utilise souvent des balises légères
destinées à limiter visuellement des voies de circulation automobile sur des chaussées
pour guider ou canaliser des flux de véhicules en vue d'une meilleure gestion des
équipements routiers ou du fait d'impératifs de sécurité.
[0003] Actuellement, on utilise des balises comportant un voyant léger en matière plastique
porté par un socle fixe ou amovible. La liaison entre le voyant et le socle est assurée
par un élément élastique permettant une certaine mobilité du voyant par rapport au
socle. Le voyant peut ainsi se dérober sous un véhicule ayant dévié de la voie tracée
par cette balise sans causer de dommage au véhicule.
[0004] L'inconvénient de ce type de balise réside dans le fait que le voyant, généralement
sous la forme d'un cylindre creux en matière plastique, est extrêmement fragile et
ne résiste pas à l'écrasement lorsqu'un véhicule roule dessus. En effet, dans ces
circonstances, il éclate, s'aplatit, s'écrase ou se fend, ce qui demande de changer
souvent ce type de voyant. En outre, les moyens d'attache du voyant au socle sont
relativement compliqués et constituent un facteur d'augmentation du coût de ces balises.
[0005] Le but de la présente invention est de proposer une balise dont le voyant est résistant,
notamment aux contraintes qu'il subit lorsque les roues d'un véhicule l'écrasent et
dont les moyens de liaison de ce voyant au socle sont beaucoup plus simples que ceux
élastiques mis en oeuvre jusqu'à présent.
[0006] A cet effet, l'invention a pour objet une balise de voirie comprenant un voyant destiné,
en service, à être en saillie au-dessus du niveau de la chaussée et un socle de fixation
du voyant à un support, dans laquelle le voyant est formé d'un corps allongé généralement
cylindrique comprenant une enveloppe extérieure en matière plastique étanche et un
remplissage interne en matériau alvéolaire. Le matériau de l'enveloppe sera de préférence
un polychlorure de vinyle (PVC) souple. L'avantage d'une telle structure pour le voyant
est sa résistance à l'écrasement par les roues d'un véhicule notamment. En effet le
matériau alvéolaire interne constitue une sorte de coussin déformable s'opposant à
un aplatissement total et empêchant le pliage total de l'enveloppe externe lors du
passage des roues. En outre, ce matériau alvéolaire interne ne retire rien à la souplesse
du voyant qui conserve une grande flexibilité sous l'effet d'un effort latéral.
[0007] Par ailleurs les qualités de résistance d'un tel voyant ont permis de simplifier
son mode de liaison avec le socle qui le supporte. C'est ainsi que la balise selon
l'invention possède un socle qui est formé par une embase en matière plastique dont
une première face est destinée à être fixée et notamment collée au support tandis
qu'une face opposée à cette première face est pourvue de moyens pour accueillir notamment
par encliquetage, les moyens correspondants du voyant, ces moyens étant portés à une
extrémité inférieure du voyant par la face intérieure de l'enveloppe. Ces moyens de
fixation peuvent être de toute nature connue telle que des moyens à baïonnette, des
moyens en dents de sapin qui coopèrent de manière élastique grâce à l'élasticité propre
de la matière plastique mise en oeuvre voire un filetage. L'intérêt d'avoir prévu
les moyens de fixation du voyant à l'intérieur de la base de l'enveloppe réside dans
le fait que ceux-ci sont protégés lorsque le voyant est arraché de son socle.
[0008] Afin d'améliorer les performances en flexion de la balise, l'enveloppe possède au
moins une zone de moindre résistance en flexion et donc de flexibilité accrue. Cette
zone peut être soit un amincissement de l'épaisseur de l'enveloppe prévue sur une
zone annulaire soit une zone annulaire ondulée par une ou plusieurs gorges ou en forme
de soufflet. Cette zone de flexibilité accrue permet au voyant de ne pas être trop
facilement arraché de son socle sous l'effet d'un effort latéral. Pour ce faire, la
zone de flexibilité accrue sera de préférence placée du côté de la base du voyant.
[0009] Par ailleurs pour améliorer les facultés d'auto-redressement du voyant il sera avantageux
de prévoir une mousse plus dense à la base du voyant qu'au sommet afin d'alléger la
tête (partie supérieure) de ce dernier.
[0010] Bien entendu le matériau de l'enveloppe (PVC) sera choisi pour être résistant chimiquement
et à la corrosion et il pourra comporter soit dans sa masse soit à l'extérieur des
composés permettant de le rendre fluorescent ou réfléchissant. Il comportera en outre
des adjuvants augmentant sa résistance à la lumière et notamment aux ultraviolets.
[0011] Dans une application particulière de la balise selon l'invention, le socle est fixé,
de préférence collé par sa première face sur un plateau pesant coulissant dans un
pot de réservation ménagé dans la chaussée et manoeuvrable dans ce pot au moyen d'un
vérin d'actionnement dont le corps est attelé au fond du pot de réservation et dont
la tige est télescopique avec plusieurs segments de développement et avec une extrémité
libre en appui simple contre une surface de contact associée au plateau coulissant.
[0012] La balise de l'invention est ainsi escamotable et peut convenir pour des applications
dans lesquelles il peut être nécessaire de modifier la configuration des voies de
circulation sur une chaussée. La manoeuvre de la balise peut être manuelle ou commandée,
le vérin étant pour ce dernier cas de préférence à simple effet afin de bénéficier
de l'effet de la gravité pour une simple purge du vérin dans le sens de l'escamotage.
[0013] Dans les autres applications, le socle de la balise selon l'invention est collé à
même la chaussée par sa première face.
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description donnée ci-après à titre d'exemple non limitatif de différents modes de
sa réalisation.
[0015] Il sera fait référence aux dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe d'une balise conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue de détail d'une variante de réalisation de la figure 1,
- la figure 3 est une vue d'une balise conforme à l'invention dans une application escamotable.
[0016] La balise selon l'invention représentée aux dessins comporte un voyant 1 léger attelé
à un socle 2. Le voyant 1 est constitué par une enveloppe (ou peau) extérieure 3 en
une matière plastique compacte, de faible épaisseur, étanche et résistante à la corrosion
et à l'abrasion. Cette enveloppe est en forme de tube cylindrique fermé à l'une de
ses extrémités et ouvert à sa base. La forme tubulaire peut être différente d'un cylindre
parfait : ce peut être un cône ou une forme complexe telle qu'un cylindre annelé,
surmonté d'une portion de sphère, à base polygonale... Cette enveloppe est remplie
d'un matériau alvéolaire 4, par exemple une mousse de polyuréthane.
[0017] Un mode de fabrication de ce voyant consiste à réaliser d'abord l'enveloppe 3 par
moulage, thermoformage ou injection puis à se servir de cette enveloppe comme d'un
moule dans lequel on fait mousser un polyuréthane. L'adhérence de la matière alvéolaire
à la surface interne de l'enveloppe est assurée par tout moyen connu consistant notamment
en un procédé chimique de préparation de cette surface interne. La mise en place de
la mousse dans l'enveloppe est réalisée au moyen de tout procédé connu tel que l'injection
avec ou sans rotomoulage...
[0018] Le socle 2 de la balise est réalisé en matière plastique dont une face 2a est destinée
à être fixée par tout moyen et notamment par collage à un support 5 (ici la surface
supérieure de la chaussée). La face 2b opposée à la face 2a est pourvue d'une sorte
d'embout 6 portant en périphérie des moyens d'encliquetage du voyant 1 comme ceux
représentés à titre d'exemple à la figure 2. On aura remarqué que le remplissage de
l'enveloppe 3 est réalisé partiellement de manière à dégager l'extrémité ouverte de
cette enveloppe afin qu'elle puisse accueillir les moyens d'encliquetage 6 du socle
2.
[0019] Ces moyens d'encliquetage ou plus généralement de fixation, sont constitués à la
figure 2 par des ergots en dent de sapin 7 portés par l'embout 6 du socle 2 susceptibles
d'être logés à force dans un logement correspondant 8 ménagé sur la surface intérieure
de l'enveloppe 3 à l'extrémité ouverte de cette dernière. D'autres moyens peuvent
être utilisés tels que par exemple un montage à baïonnette ou un filetage sur le socle
et un taraudage sur la face intérieure de l'enveloppe 3. La nature plastique des matériaux
formant l'enveloppe 3 et le socle 2 permet, grâce à leur élasticité, des montages
en force pour cet encliquetage de même qu'une désolidarisation sans destruction de
ces moyens sous l'effet d'un effort latéral appliqué au voyant 1. On aura noté que
les moyens portés par le voyant sont situés à l'intérieur de l'enveloppe, ceux-ci
étant ainsi protégés notamment après l'arrachement du voyant de son socle.
[0020] L'enveloppe 3 peut être pourvue d'ondulations 9 (une ou plusieurs) ou de soufflets
qui constituent des zones de grande flexibilité du voyant. Ces zones pourront être
situées à n'importe quelle hauteur du voyant mais une zone préférentielle est celle
représentée à la figure 2 c'est-à-dire voisine du socle de manière à permettre le
plus grand débattement possible sans arrachement du voyant par rapport au socle. Pour
encore améliorer cette faculté de déformation sans arrachement et surtout d'autoredressement
après déformation, on aura prévu une matière alvéolaire 4 de densité plus faible en
partie supérieure 1
a du voyant qu'en partie inférieure 1
b, afin que la tête du voyant soit légère. La zone de transition entre les deux zones
sera progressive par exemple en ajustant les paramètres de l'appareil de moussage
(buse) au cours du remplissage de l'enveloppe.
[0021] Dans une variante non représentée, cette zone de grande flexibilité peut être obtenue
par un amincissement de l'épaisseur de l'enveloppe.
[0022] Le fait que le voyant est constitué par deux matières distinctes permet de lui conférer
en plus des avantages et qualités mentionnés ci-dessus, l'avantage de pouvoir disposer
d'un voyant comportant dans sa masse, c'est-à-dire dans la masse de l'enveloppe 3,
des adjuvants le rendant fluorescent ou réfléchissant. Ce n'est pas sortir de l'invention
que de prévoir un revêtement particulier ayant des qualités de réflexion ou de fluorescence
à la surface extérieure du voyant. Par ailleurs, il est aisé du fait même de cette
constitution en deux matières du voyant de réaliser une enveloppe avec une grande
variété de texturation de sa surface extérieure lui permettant ainsi de prendre divers
aspects selon les utilisations auxquelles la balise est destinée.
[0023] On a constaté que si le choc ou l'effort latéral auquel est soumis le voyant de la
balise conduit à son arrachement, ce voyant se comporte comme un corps souple gonflé
qui résiste bien à l'écrasement. En outre, les contraintes nées des diverses sollicitations
auxquelles peut être soumis le voyant sont beaucoup mieux absorbées avec une structure
bi-matière telle que celle décrite ci-dessus qu'avec une simple structure cylindrique
creuse.
[0024] La figure 3 illustre une application escamotable de la balise selon l'invention dans
laquelle le voyant 1 est rétractable dans un pot de réservation 10 destiné à être
implanté sous la chaussée.
[0025] Ce pot de réservation 10 se présente sous la forme d'un cylindre possédant un axe
central vertical 11 qui est commun avec le voyant 1. Le pot 10 possède une extrémité
supérieure 12 formant une collerette extérieure. Cette extrémité supérieure 12 est
partiellement obturée par un couvercle 13 rapporté qui présente une ouverture centrale
14 permettant le passage du voyant 1. A l'opposé, le pot 10 possède une extrémité
inférieure 15 qui est obturée par un fond 16. Le voyant 1 est solidaire de son socle
2 lui-même collé à un plateau 17 monté à l'intérieur du pot de réservation 10 pour
coulisser selon l'axe 3 c'est-à-dire verticalement entre des positions de déploiement
et de redéploiement du voyant 1. Ce plateau 17 comporte en l'espèce une plaque supérieure
18 sur laquelle est collé le socle 2 et une jupe 19 montée avec un faible jeu dans
le pot de réservation 10 de façon à être guidé parallèlement à l'axe 11 lors du coulissement
du plateau 17 dans le pot de réservation 10.
[0026] Le plateau coulissant 17 est suffisamment pesant pour être constamment rappelé par
son propre poids vers la position rétractée du voyant 1. Il est ici en une pièce en
matériau métallique. Le plateau coulissant 17 est actionné entre ses positions de
déploiement et de reploiement par un vérin 20 à simple effet disposé entre le fond
16 du pot de réservation 10 et le plateau coulissant 17. Ce vérin d'actionnement comporte
en l'espèce un corps 21 reposant sur le fond 16 du pot de réservation 10 et une tige
télescopique 22 qui comporte plusieurs segments de développement 23 et dont l'extrémité
libre 24 est en appui simple contre une surface inférieure de contact 25 de la face
inférieure de la plaque 18 du plateau coulissant 17. Cette surface de contact 25 est
de forme concave de façon à assurer un auto-centrage de l'extrémité libre 24 de la
tige télescopique 22 du vérin par rapport au plateau 17, c'est-à-dire sur l'axe 11.
[0027] En service le voyant 1 peut être déployé à l'extérieur du pot de réservation 10 comme
illustré par la figure 3 en pilotant le déploiement de la tige télescopique 22 du
vérin 20. La tige 22 pousse vers le haut le plateau coulissant 17 qui repose sur l'extrémité
24 de la tige 22 du fait de son propre poids.
[0028] Dans cette configuration déployée, le voyant constitue une balise légère. En cas
de déformation trop importante de celui-ci, le voyant se désengage du socle et se
détache de celui-ci sans détérioration des éléments de fixation.
[0029] Lorsque le voyant doit être reployé, on pilote le vérin 20 pour que sa tige 22 se
rétracte (en le purgeant simplement). Le plateau coulissant 17 descend alors avec
le voyant sous l'effet de son propre poids en appui sur l'extrémité 24 de la tige
22.
[0030] En l'absence du voyant 1, la surface supérieure du socle 2 peut être disposée en
affleurement du couvercle 13. Il peut en outre affecter la forme d'un dôme afin d'éviter
que toute arête vive soit en saillie de la chaussée. En l'absence du voyant toujours,
le socle 2 peut être d'une couleur adaptée à constituer encore une marque de délimitation
de voies sur la chaussée, ce qui est aisé du fait qu'il est en matière plastique.
[0031] Dans d'autres variantes de réalisation, on peut mettre en oeuvre un vérin à double
effet de manière à commander positivement les deux courses du voyant. Dans ce cas
le plateau de support du voyant n'a plus à être pesant.
[0032] Enfin il peut être avantageux de prévoir une matière alvéolaire dans laquelle la
dimension des alvéoles soit croissante en direction de l'axe longitudinal du voyant.
On pourrait ainsi obtenir le meilleur compromis entre les capacités de déformation
élastique du voyant et sa résistance à l'écrasement. Une telle structure peut être
obtenue en prévoyant deux phases pour le moussage du polyuréthane à partir de résines
ayant des compositions en adjuvant moussant différents.
1. Balise de voirie comprenant un voyant (1) destiné, en service, à être en saillie au-dessus
du niveau de la chaussée (5) et un socle (2) de fixation du voyant à un support (5,
17), caractérisée en ce que le voyant (1) est formé d'un corps allongé comprenant
une enveloppe extérieure (3) creuse en matière plastique étanche et un matériau (4)
alvéolaire interne de remplissage rapporté dans l'enveloppe.
2. Balise selon la revendication 1, caractérisée en ce que le matériau alvéolaire (4)
à la base (1b) du voyant est de densité plus élevée qu'au sommet (1a) de celui-ci.
3. Balise selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le socle
(2) est formé par une embase en matière plastique dont une première face (2a) est
destinée à être collée au support (5, 17) tandis qu'une face opposée (2b) à cette
première face est pourvue de moyens (6, 8) pour accueillir des moyens (7) de fixation
correspondants du voyant (1), ces moyens (7) correspondants étant portés à une extrémité
inférieure du voyant (1) par la face intérieure de l'enveloppe (3).
4. Balise selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'enveloppe
(3) possède au moins une zone (9) de moindre résistance à la flexion.
5. Balise escamotable selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le socle (2) est collé par sa première face (2a) sur un plateau pesant (17) coulissant
dans un pot de réservation (10) ménagé dans la chaussée et manoeuvrable dans ce pot
au moyen d'un vérin (20) d'actionnement à simple effet dont le corps (21) est attelé
au fond (16) du pot de réservation et dont la tige (22) est télescopique avec plusieurs
segments (23) de développement et avec une extrémité libre (24) en appui contre une
surface de contact (25) associée au plateau coulissant (17).
6. Balise fixe selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que le socle
(2) est collé à même la chaussée (5) par sa première face (2a).
7. Balise selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la matière
plastique de l'enveloppe est un polychlorure de vinyle (PVC) souple.
8. Balise selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la matière
alvéolaire est une mousse de polyuréthane.